[0001] L'invention concerne un interrupteur hybride comportant un interrupteur électromécanique
principal, ayant des contacts fixe et mobile, connecté en parallèle sur un circuit
de dérivation comportant, en série, un interrupteur électromécanique secondaire et
un interrupteur statique comportant un redresseur contrôlé bidirectionnel en courant,
l'interrupteur hybride comportant des premiers moyens de commande, pour contrôler
successivement l'ouverture des interrupteurs principal et secondaire, et des seconds
moyens de commande pour contrôler l'interrupteur statique.
[0002] Un tel interrupteur hybride est, par exemple, décrit dans le document DE-A-3.432.025.
A l'ouverture, l'interrupteur principal est ouvert le premier. Puis l'interrupteur
statique est bloqué de manière à interrompre totalement le passage du courant dans
l'interrupteur hybride. L'interrupteur secondaire est ensuite ouvert pour séparer
galvaniquement l'entrée et la sortie de l'interrupteur hybride. L'interrupteur statique
doit supporter l'intégralité de la tension appliquée aux bornes de l'interrupteur
hybride avant l'ouverture de l'interrupteur secondaire. Ceci implique, notamment si
l'interrupteur hybride doit être utilisé en moyenne ou en haute tension, l'utilisation
d'un interrupteur statique capable de supporter des tensions élevées et/ou une synchronisation
de l'ouverture des interrupteurs principal et secondaire et de l'interrupteur statique
pour limiter au maximum cette période. Ces mesures sont coûteuses et, en cas de synchronisation,
nécessitent une synchronisation mécanique des contacts pour chaque phase dans le cas
d'un interrupteur polyphasé.
[0003] L'invention a pour but un interrupteur hybride ne présentant pas ces inconvénients.
[0004] Selon l'invention, ce but est atteint par le fait que les seconds moyens de commande
comportent des moyens de détection d'un déplacement du contact mobile de l'interrupteur
principal et des moyens de production d'un signal de fermeture de l'interrupteur statique
immédiatement en réponse à ladite détection, ledit signal de fermeture ayant une durée
prédéterminée telle que l'interrupteur statique ne se bloque qu'après ouverture de
l'interrupteur secondaire, un arc pouvant se former dans l'interrupteur secondaire
jusqu'à coupure du courant par l'interrupteur statique.
[0005] Le courant dans le circuit de dérivation est interrompu automatiquement par l'interrupteur
statique lors d'un passage à zéro du courant suivant l'ouverture des interrupteurs
électromécaniques. n est inutile de synchroniser la fermeture de l'interrupteur statique
et/ou l'ouverture des interrupteurs électromécaniques sur le courant traversant l'interrupteur
hybride.
[0006] Selon un développement de l'invention les moyens de commande comportent des moyens
de fermeture pour fermer l'interrupteur statique lorsque la tension aux bornes de
l'interrupteur statique dépasse un seuil prédéterminé.
[0007] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description
qui va suivre d'un mode de réalisation particulier de l'invention, donné à titre d'exemple
non limitatif et représenté aux dessins annexés sur lesquels :
[0008] La figure 1 représente un mode de réalisation particulier de l'invention.
[0009] La figure 2 illustre respectivement un signal B de fermeture de l'interrupteur statique
de l'interrupteur hybride de la figure 1.
[0010] Les figures 3, 4 et 5 représentent respectivement, en fonction du temps, le courant
I dans l'interrupteur hybride, le courant Ip dans l'interrupteur principal et le courant
Id dans le circuit de dérivation de l'interrupteur hybride selon la figure 1.
[0011] Les figures 6 et 7 représentent respectivement, en fonction du temps, les tensions
U2 aux bornes de l'interrupteur statique et U1 aux bornes de l'interrupteur secondaire
de l'interrupteur hybride selon la figure 1.
[0012] L'interrupteur hybride selon la figure 1 comporte un interrupteur électromécanique
principal 1, connecté entre des bornes d'entrée 2 et de sortie 3. Un circuit principal
est ainsi défini entre les bornes 2 et 3. Un circuit de dérivation est connecté en
parallèle sur le circuit principal entre les bornes 2 et 3. Le circuit de dérivation
comporte un interrupteur électromécanique secondaire 4 connecté en série avec un interrupteur
statique. Sur la figure 1, l'interrupteur statique est constitué par deux thyristors
Th1 et Th2 connectés en parallèle et en inverse.
[0013] Un premier dispositif de contrôle 5 commande les interrupteurs électromécaniques
1 et 4. Les gâchettes des thyristors Th1 et Th2 sont toutes deux connectées à une
sortie 6 d'un second dispositif de contrôle 7. De plus, l'anode du thyristor Th1 est
connectée à la cathode d'une diode Zener D1, dont l'anode est connectée à la gâchette
du thyristor Th1. Une résistance de limitation R1 est connectée en série avec la diode
Zener D1 entre l'anode et la gâchette du thyristor Th1. De manière analogue, une diode
Zener D2 et une résistance de limitation R2 sont connectées en série entre l'anode
et la gâchette du thyristor Th2.
[0014] Le second dispositif de contrôle 7 est connecté à la sortie d'un dispositif 8 de
détection de mouvement. Le dispositif 8 est destiné à détecter un mouvement du contact
mobile 9 de l'interrupteur 1 en direction d'une position d'ouverture.
[0015] Le fonctionnement de l'interrupteur hybride de la figure 1 va être décrit plus en
détail au regard des formes d'onde des figures 2 à 7.
[0016] Lorsque l'interrupteur hybride est fermé, les interrupteurs électromécaniques 1 et
4 sont fermés, tandis que les thyristors Th1 et Th2 sont bloqués. Un courant I, sinusoïdal
sur la figure 3, traverse l'interrupteur hybride. L'interrupteur statique est ouvert.
Le courant Id parcourant le circuit de dérivation est nul, (fig. 5) et le courant
Ip dans le circuit principal est égal à I (fig. 4).
[0017] Le dispositif de contrôle 5 commande l'ouverture des interrupteurs 1 et 4. A un instant
t1 (fig. 2) le contact mobile 9 de l'interrupteur principal 1 commence un mouvement
d'ouverture. De manière classique, notamment en moyenne tension, et comme représenté
sur la figure 1, le contact fixe 10 de l'interrupteur 1 a des dimensions telles que
l'ouverture de l'interrupteur 1 n'est effective qu'après une course prédéterminée
du contact mobile 9. Sur la figure 4 cette ouverture intervient à un instant t2. A
titre d'exemple, la durée séparant les instants t1 et t2 peut être de l'ordre de la
milliseconde.
[0018] L'ouverture de l'interrupteur secondaire 4 s'effectue avec un léger décalage, à un
instant t3 (fig. 7). Ce décalage est symbolisé sur la fig. 1 par un élément de retard
11. A titre d'exemple non limitatif le décalage peut être de l'ordre de la milliseconde.
Un tel décalage, réalisé par tout moyen mécanique approprié, est classique dans les
interrupteurs électromécaniques comportant des contacts secondaires, ou contacts d'arc,
en parallèle sur des contacts principaux.
[0019] Le dispositif de détection de mouvement 8 détecte le déplacement du contact mobile
à l'instant t1. Cette détection est signalée, par un signal A, au dispositif de contrôle
7. Le dispositif de contrôle 7 fournit alors sur la sortie 6 un signal B de fermeture
de l'interrupteur statique. Sur la figure 2, le signal B passe à un niveau logique
1 à l'instant t1.
[0020] Le mouvement d'ouverture du contact mobile 9 de l'interrupteur principal, provoque
donc l'émission d'un signal B de fermeture de l'interrupteur statique, à l'instant
t1, peu avant l'ouverture effective de l'interrupteur principal 1.
[0021] Entre les instants t1 et t2, l'interrupteur principal restant fermé, le courant continue
à passer dans le circuit principal, dont la résistance ohmique est inférieure à celle
du circuit de dérivation.
[0022] A l'instant t2 le courant Ip s'interrompt dans le circuit principal et le courant
Id passe dans le circuit de dérivation. Dans le mode de réalisation représenté, l'instant
t2 correspond à une alternance positive du courant I. Le thyristor Th1 est alors conducteur.
L'interrupteur principal 1 étant court-circuité par le circuit de dérivation, il s'ouvre
pratiquement sans arc.
[0023] L'interrupteur secondaire 4 s'ouvre avec un léger décalage, à l'instant t3. Le courant
Id n'étant pas nul, un arc se forme entre les contacts de l'interrupteur secondaire.
Le circuit de dérivation continue à assurer le passage du courant entre les bornes
2 et 3. Une tension d'arc, dont la valeur absolue croît, se forme aux bornes de l'interrupteur
secondaire 4. Les variations de la tension U1 aux bornes de l'interrupteur secondaire
4, qui était nulle jusqu'à l'instant t3, sont représentées à la figure 7..
[0024] A un instant t4, le courant Id passe par zéro, bloquant le thyristor Th1. Dans le
mode de réalisation représenté sur les figures, le signal B (figure 2) a une durée
comprise entre 1/2 période et une période du signal de courant I. Le signal B est,
en conséquence, encore présent sur la sortie 6 du dispositif de contrôle à l'instant
t4. Il provoque alors la mise en conduction du thyristor Th2 au début de l'alternance
négative du courant Id. Le signal B de la figure 2 repasse à zéro à un instant t5,
avant la fin de cette alternance négative du courant Id.
[0025] A un instant t6 correspondant à la fin de l'alternance négative de Id, le courant
Id passe de nouveau à zéro, bloquant le thyristor Th2. Le signal B étant préalablement
revenu à zéro, à l'instant t5, les deux thyristors Th1 et Th2 sont alors bloqués.
L'interrupteur statique est alors ouvert, ouvrant le circuit de dérivation entre les
bornes 2 et 3. La tension U2 aux bornes de l'interrupteur statique est représentée
à la figure 6. Elle est nulle jusqu'à l'instant t6, puis commence à croître, en valeur
absolue, lors du blocage de l'interrupteur statique. Simultanément la tension d'arc
U1 s'annule.
[0026] Dans le mode de réalisation représenté, nous supposons que l'intervalle d'arc ne
se déionise pas. La tension U2 atteint à un instant t7 une tension de seuil prédéterminée,
de valeur absolue Us. Lorsque la tension U2 atteint la valeur +Us, la diode Zener
D1 atteint son seuil de conduction et une impulsion B1 (figure 2) de mise en conduction
est appliquée, par l'intermédiaire de R1 et D1, à la gâchette du thyristor Th1, qui
redevient conducteur.
[0027] Le thyristor Th1 reste conducteur pendant une alternance positive de Id, jusqu'à
un instant t8. Dès que le thyristor Th1 devient conducteur, la tension U2 redevient
quasiment nulle aux bornes de l'interrupteur statique. Un arc se reforme aux bornes
de l'interrupteur secondaire 4.
[0028] A l'instant t8, le passage à zéro du courant Id bloque le thyristor Th1. Aucun signal
n'étant appliqué sur la gâchette du thyristor Th2, celui-ci reste bloqué. Le courant
reste nul et l'arc disparaît. Comme après l'instant t6, la tension U2 croît en valeur
absolue. Sur la figure 6, la tension U2 devient négative. Mais elle n'atteint pas
le seuil -US qui provoquerait la conduction de la diode Zener D2, la production d'une
impulsion sur la gâchette des thyristors et la mise en conduction du thyristor Th2.
En effet, la distance entre les contacts de l'interrupteur secondaire 4 s'est progressivement
accrue. La déionisation des gaz entourant les contacts de l'interrupteur 4 commence
et l'interrupteur 4 rétablit peu à peu sa rigidité diélectrique. Il supporte alors
progressivement une part plus importante de la tension appliquée entre les bornes
2 et 3. Sur les figures 6 et 7, ce phénomène est illustré par l'augmentation, en valeur
absolue, de la tension U1 et la diminution, en valeur absolue, de la tension U2 à
partir d'un instant t9. A un instant t10 la tension U2 s'annule et la totalité de
la tension du réseau est alors appliquée aux bornes de l'interrupteur secondaire 4.
[0029] L'interrupteur statique ne supporte donc jamais une tension importante et ne supporte
une tension, limitée à la tension du seuil +/-US, que pendant un temps très court.
Un arc est toléré dans l'interrupteur secondaire 4 jusqu'à la coupure du courant par
l'interrupteur statique. La coupure du courant n'étant pas réalisée par l'interrupteur
secondaire, celui-ci peut comporter un dispositif d'extinction bon marché. En particulier,
il n'est pas nécessaire d'utiliser un interrupteur à SF6. Il est possible d'utiliser
un gaz ayant de moins bonnes propriétés d'extinction comme l'azote ou l'air. Dans
le cas d'un interrupteur dans l'air, il est possible d'éviter également l'utilisation
d'air comprimé.
[0030] Dans le mode de réalisation particulier décrit ci-dessus, l'interrupteur statique
est constitué par deux thyristors Th1 et Th2. Il peut être constitué par tout redresseur
contrôlé bidirectionnel , en particulier par un triac.
[0031] Le signal B fourni par le dispositif de contrôle n'a pas à être synchronisé sur le
courant et sa durée n'est pas critique. L'utilisation préférentielle d'un signal B
dont la durée est supérieure à une 1/2 période du courant du réseau permet d'assurer
dans tous les cas la conduction de l'interrupteur statique pendant au moins une alternance.
Cette durée est généralement suffisante pour assurer une ouverture suffisante des
contacts de l'interrupteur secondaire 4 après moins d'une période de conduction de
l'interrupteur statique. Le signal B a, en conséquence, de préférence, une durée inférieure
à la période du courant I. Cependant, pour éviter qu'au premier blocage de l'interrupteur
statique la tension U2 aux bornes de l'interrupteur statique ne devienne trop importante
dans certains cas, il est préférable de prévoir des moyens de refermeture de l'interrupteur
statique lorsque cette tension atteint un seuil prédéterminé +/-US. Les moyens de
refermeture peuvent être constitués par tout circuit capable de détecter le dépassement
d'un seuil prédéterminé par la tension U2 et capable de fournir aux thyristors l'énergie
nécessaire à leur mise en conduction lorsqu'un tel dépassement est détecté.
[0032] Si l'interrupteur est polyphasé, il comporte un interrupteur hybride par phase, le
dispositif de contrôle pouvant être commun à toutes les phases.
1. Interrupteur hybride comportant un interrupteur électromécanique principal (1), ayant
des contacts fixe (10) et mobile (9), connecté en parallèle sur un circuit de dérivation
comportant, en série, un interrupteur électromécanique secondaire (4) et un interrupteur
statique comportant un redresseur contrôlé (Th1, Th2) bidirectionnel en courant, l'interrupteur
hybride comportant des premiers moyens de commande (5, 11), pour contrôler successivement
l'ouverture des interrupteurs principal (1) et secondaire (4), et des seconds moyens
de commande (8, 7, D1, D2) pour contrôler l'interrupteur statique, interrupteur hybride
caractérisé en ce que les seconds moyens de commande comportent des moyens (8) de
détection d'un déplacement du contact mobile de l'interrupteur principal (1) et des
moyens (7) de production d'un signal (B) de fermeture de l'interrupteur statique immédiatement
en réponse à ladite détection, ledit signal (B) de fermeture ayant une durée (t1-t5)
prédéterminée telle que l'interrupteur statique ne se bloque qu'après ouverture (t3)
de l'interrupteur secondaire (4), un arc pouvant se former dans l'interrupteur secondaire
jusqu'à coupure du courant par l'interrupteur statique.
2. Interrupteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que la durée du signal (B)
de fermeture est supérieure à une demi-période du courant traversant l'interrupteur
hybride.
3. Interrupteur selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite durée est inférieure
à une période du courant traversant l'interrupteur hybride.
4. Interrupteur selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
les seconds moyens de commande comportent des moyens (R1, D1, R2, D2) de fermeture
pour fermer l'interrupteur statique (Th1, Th2) lorsque la tension (U2) aux bornes
de l'interrupteur statique dépasse un seuil prédéterminé (+/-Us).
5. Interrupteur selon la revendication 4, caractérisé en ce que les moyens de fermeture
comportent une diode Zener (D1, D2).
6. Interrupteur selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
l'interrupteur statique comporte deux thyristors (Th1, Th2) connectés en parallèle
et en inverse.
7. Interrupteur selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
l'interrupteur statique comporte un triac.