[0001] L'invention concerne un ski, dont on cherche à améliorer le confort de skiabilité,
notamment par diminution des vibrations engendrées, au cours de la pratique du ski,
ainsi que par les réactions inhérentes aux caractéristiques mécaniques du ski lui-même.
[0002] Dans le document US-A-5 232 241, on a décrit un ski dont la face supérieure présente
un évidemment, destiné à recevoir une plaque au niveau de laquelle sont fixées les
fixations, à savoir butée avant et talonnière arrière. De manière avantageuse, ce
document prévoit qu'à l'interface entre la plaque recevant la fixation et le ski proprement
dit, on intercale une feuille réalisée en un matériau visco-élastique de telle sorte
à permettre, d'une part, l'absorption de vibrations gênantes, et d'autre part, à autoriser
celui-ci des mouvements de flexion de relativement large amplitude, de par l'annulation,
et en tout cas l'atténuation des effets de rigidité engendrés par les dispositifs
de fixations traditionnels. Cependant, compte-tenu de la fixation de la butée et de
la talonnière au niveau seulement de cette plaque rapportée, et de par la présence
de ce matériau visco-élastique, on affecte de manière significative la précision de
la conduite du ski, jusqu'à atteindre un certain "flottement" de la platine porte-fixation,
incompatible en tout cas avec un ski de précision, a fortiori de compétition.
[0003] La structure actuelle des skis tend vers une étroitisation de la zone du patin, se
traduisant par un risque accru de voir porter, lors de virages, non pas les carres,
mais les bords de la chaussure, qui devient ainsi nettement plus large que cette zone.
Ce risque aboutit au ripage du ski, c'est à dire à son brusque décrochement par rapport
à la surface de la neige.
[0004] Afin de s'affranchir de ce risque, on a proposé de surélever la zone du patin c'est
à dire la zone recevant les fixations, par rapport au plan supérieur du ski, par exemple
au moyen de cales ou de plaques vissées ou collées sur la surface supérieure du ski.
[0005] On a par exemple décrit dans le document US-A-2 550 002 un tel ski, dans lequel on
surélève la zone servant au montage des fixations par une plaque en bois avec interposition
entre la plaque et la surface supérieure du ski d'une lame en caoutchouc. Cependant,
dans ce cas encore, on affecte de manière significative la précision de la conduite
du ski, compte tenu du flottement de la plaque porte-fixations par rapport au ski
lui-même.
[0006] On a également proposé, par exemple dans le document FR-A-2 648 720, de réaliser
un ski, présentant au niveau de la zone du patin, une paroi supérieure surélevée,
pour intégrer dans cette zone une plaque en un matériau visco-élastique. Dans une
telle structure, l'isolation des vibrations n'est cependant pas optimale.
[0007] Parallèlement, de tels systèmes sont inenvisageables avec un ski à profil plus complexe,
dont l'évolution est sans cesse croissante et dont le public est de plus en plus demandeur.
[0008] L'objet de l'invention est de proposer un ski du type en question, s'affranchissant
de ces différents inconvénients.
[0009] Elle propose un ski comprenant :
- une semelle de glisse, éventuellement bordée par des carres,
- un corps structurel comprenant au moins une couche supérieure de renfort recouverte
d'une surface supérieure de protection,
- au niveau de la zone du patin, une structure rapportée, fixée sur ladite surface supérieure
par l'intermédiaire d'une feuille ou plaque réalisée en un matériau visco-élastique,
au moins en partie arrière, c'est à dire au niveau de la zone destinée à recevoir
la talonnière assurant en coopération avec une butée la fixation de la chaussure du
skieur.
[0010] Le ski selon l'invention se caractérise :
- en ce que les vis de fixation de la zone antérieure de la structure rapportée traversent
celle-ci pour venir s'ancrer dans la couche supérieure de renfort du corps structurel
;
- en ce que la zone postérieure de la structure rapportée est fixée par collage sur
le corps structurel du ski par l'intermédiaire de la feuille ou plaque en matériau
visco-élastique ;
- et en ce que les vis de fixation de la talonnière viennent s'ancrer dans la structure
rapportée, au-dessus de la feuille ou plaque en matériau visco-élastique.
[0011] De la sorte, il est ainsi possible de cumuler d'une part, la fonction amortissante
du matériau visco-élastique, fonctionnant soit par écrasement, soit par cisaillement,
et d'autre part, la fonction de précision de guidage du ski par la butée avant. Par
ailleurs, compte tenu de la possibilité de cisaillement conférée à la zone postérieure
de la structure rapportée, de par la présence au niveau de sa fixation sur le corps
structurel du ski d'une feuille ou plaque en matériau visco-élastique, l'ensemble
de la fixation butée avant + talonnière n'est jamais comprimé, même en cas de fléchissement
du ski.
[0012] Avantageusement, la structure rapportée présente une surface supérieure prolongeant
la forme générale de la surface supérieure du ski. En d'autres termes, on n'observe
pas de discontinuité marquée dans le profil du ski, après mise en place de ladite
structure rapportée, et ce, tant dans la direction longitudinale, que dans la direction
transversale du ski.
[0013] Avantageusement, la butée et la talonnière sont maintenues sensiblement parallèles
à la semelle au moyen d'éléments rapportés sur ladite structure et de forme appropriée
complémentaire pour s'adapter au profil particulier de cette structure, notamment
lorsque celle-ci présente une section transversale globalement triangulaire.
[0014] La manière dont l'invention peut être réalisée et les avantages qui en découlent
ressortiront mieux des exemples de réalisation qui suivent, donnés à titre indicatif
et non limitatif à l'appui des figures annexées.
[0015] La figure 1 est une représentation schématique en perspective d'un ski conforme à
l'invention.
[0016] La figure 2 est une représentation partielle en section longitudinale selon la ligne
II-II de la figure 1, notamment de la zone du patin du ski conformément à l'invention.
[0017] Les figures 3 et 4 sont des représentations schématiques en section transversale
d'un ski, d'une part au niveau de la butée avant selon la ligne III-III de la figure
2, et d'autre part, au niveau de la talonnière selon la ligne IV-IV de ladite figure
2.
[0018] La figure 5 est une représentation schématique en perspective d'un ski à profil particulier,
selon l'invention.
[0019] Les figures 6 et 7 sont des représentations schématiques en section transversale
analogues aux figures 3 et 4, mais d'un ski à profil particulier selon la figure 5.
[0020] La figure 1 représente très schématiquement un ski (1) de profil traditionnel, et
qui comporte au niveau du patin (2) une structure (3) rapportée sur la face supérieure
dudit ski au niveau de ce patin. Ce ski comporte en outre une semelle de glisse (13),
bordée par des carres latérales métalliques (16), le sous-ensemble semelle ainsi réalisé
étant recouvert d'un élément de renfort (12). Par ailleurs, le ski représenté comporte
également des chants latéraux (17), par exemple réalisés en ABS (acryl-butyl-styrène).
[0021] Plus spécifiquement, la structure (3), dont on a représenté sur les figures 2, 3
et 4 un mode de réalisation, est par exemple réalisée en bois, en plastique moulé,
ou encore selon une structure plus complexe. Par ailleurs, bien que représentée sous
forme monobloc dans les figures, cette structure rapportée (3) peut être constituée
de deux parties, respectivement une partie antérieure et une partie postérieure.
[0022] Une feuille ou plaque (8) d'un matériau visco-élastique est intercalée entre la structure
(3) et la face supérieure (9) du ski (1). Il est à noter que si dans les exemples
décrits en liaison avec les figures, cette feuille ou plaque en matériau visco-élastique
s'étend selon toute la longueur de la structure rapportée (3), ladite feuille (8)
peut être limitée à la seule zone postérieure de la structure rapportée (3), c'est
à dire au niveau de la zone de fixation de la talonnière (7).
[0023] Cette structure (3), qui peut être de profil variable, reçoit deux éléments respectivement
(4) et (5) à l'aplomb du lieu d'implantation de la fixation, à savoir de la butée
avant (6) et de la talonnière (7). Ces éléments (4) et (5), par exemple réalisés en
polyuréthane, sont destinés à permettre le positionnement de ladite fixation selon
un plan parallèle à la semelle au niveau du patin (2). Leur fixation sur la structure
(3) s'effectue au moyen de vis d'ancrage ou système équivalent (14, 15) (figures 3
et 4).
[0024] Selon une caractéristique de l'invention, la fixation de la butée (6) sur l'élément
(4) au niveau de la structure (3) au moyen des vis (14) s'ancre plus profondement
que la structure (3) elle-même, puisqu'elle vient s'an-crer au niveau de la zone supérieure
du ski (1) tel qu'on peut bien l'observer sur la figure 3, et ce, en traversant la
plaque visco-élastique (8), puis la feuille de protection de la surface supérieure
du ski, faisant en outre office de décor (9), pour se visser dans l'élément supérieur
de renfort (10) et dans le noyau (11), constituant l'âme du corps structurel du ski.
[0025] En revanche, la talonnière (7) fixée sur l'élément (5) ne vient s'ancrer qu'au niveau
de la structure (3), tel qu'on peut mieux l'observer sur la figure 4, donc sans atteindre
la feuille (9) de protection de la surface supérieure du ski, et a fortiori sans atteindre
le corps structurel dudit ski.
[0026] De la sorte, la structure (3) est isolée du corps du ski par la présence de la plaque
de matériau visco-élastique (8), de sorte qu'un grand nombre de vibrations sont absorbées
par ce matériau et ne sont pas transmises au skieur.
[0027] En revanche, de par l'ancrage profond de la butée avant (6) au moyen des vis (14)
au niveau de la face supérieure du ski (9) et du renfort (10), on confére de la sorte
une plus grande précision dans la conduite du ski, notamment en virage.
[0028] Ainsi, la zone postérieure de la structure rapportée (3) est fixée par collage sur
la face supérieure de la feuille ou plaque (8) en visco-élastique, elle même collée
par sa surface inférieure sur le corps structurel du ski. De la sorte, la talonnière,
fixée à l'aplomb de cette zone sur la seule structure rapportée, est à même de permettre
l'occurence de cisaillement, de par le feuille visco-élastique (8).
[0029] On a représenté sur les figures 5 à 7 une autre forme de réalisation de l'invention,
dans laquelle le profil du ski (18) n'est pas traditionnel, comme représenté sur la
figure 1, mais est complexe et notamment présente une section triangulaire variant
tout au long de la longueur du ski.
[0030] Le profil de la surface supérieure de ce ski (18) forme deux pans (19, 20), d'inclinaison
variable sur la longueur du ski, lesdits pans se rejoignant en formant une arête supérieure
(21). Au niveau du patin, ainsi que l'on peut l'observer sur les figures 6 et 7, la
section du ski est sensiblement trapézoïdale, et est surmontée d'une structure rapportée
(22) de section triangulaire, prolongeant la forme des côtés de la section trapézoïdale,
de telle sorte à conférer au ski un profil triangulaire continu, exempt de discontinuités
de forme.
[0031] Au niveau de la zone du patin, le ski reçoit entre sa face supérieure, constituée
par la petite base de la section trapézoïdale, et la structure rapportée (22), une
bande (8) réalisée en un matériau visco-élastique.
[0032] De la sorte, et dans ce cas, les éléments (4) et (5) présentent une forme adaptée
et complémentaire au profil considéré, de sorte à maintenir dans le même plan parallèle
à la semelle au niveau du patin, respectivement la butée avant (6) et la talonnière
(7).
[0033] Le mode de fixation demeure équivalent, à savoir ancrage profond des vis (14) traversant
l'élément (4) recevant la butée avant (6), à l'intérieur de la face supérieure du
ski (18), et notamment au niveau du renfort (10), et ancrage limitée des vis (15)
traversant l'élément (5) support de la talonnière (7) à l'intérieur de la seule structure
rapportée (22), afin de permettre les phénomènes de cisaillement à ce niveau.
[0034] Outre les avantages déjà développés dans le cadre de la description de l'exemple
de réalisation se rapportant aux figures 1 à 4, cette forme particulière de réalisation
permet d'obtenir un bon guidage latéral des éléments intermédiaires (4, 5), et partant
de la butée avant (6) et de la talonnière (7), par rapport à l'axe longitudinal du
ski, ce guidage étant en effet optimisé par le profil particulier en forme de nervure
du ski, aboutissant à une coopération plus étroite entre lesdits éléments (4, 5) et
la surface supérieure du ski.
1/ Ski comprenant :
- une semelle de glisse (13), éventuellement bordée par des carres (16),
- un corps structurel comprenant au moins une couche supérieure de renfort (10) recouverte
d'une surface supérieure de protection (9),
- au niveau de la zone du patin, une structure rapportée (3, 22), fixée sur ladite
surface supérieure (9) au moins en partie arrière, c'est à dire au niveau de la zone
destinée à recevoir la talonnière (7) assurant en coopération avec une butée avant
(6) la fixation de la chaussure du skieur, cette fixation étant réalisée par l'intermédiaire
d'une feuille ou plaque (8) réalisée en un matériau visco-élastique,
caractérisé :
- en ce que les vis de fixation (14) de la zone antérieure de la structure rapportée
(3, 22) traversent celle-ci pour venir s'ancrer dans la couche supérieure de renfort
(10) du corps structurel ;
- en ce que la zone postérieure de la structure rapportée (3, 22) est fixée par collage
sur le corps structurel du ski par l'intermédiaire de la feuille ou plaque en matériau
visco-élastique (8) ;
- et en ce que les vis de fixation (15) de la talonnière (7) viennent s'ancrer dans
la structure rapportée (3, 22), au-dessus de la feuille ou plaque (8) en matériau
visco-élastique.
2/ Ski selon la revendication 1, caractérisé en ce que la butée avant (6) et la talonnière (7) sont maintenues sensiblement parallèles
à la semelle (13) au moyen d'éléments intercalaires (4, 5) placés sur ladite structure
rapportée (3, 22), et dont la forme est appropriée et complémentaire pour s'adapter
au profil particulier de cette structure.
3/ Ski selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le profil de la structure rapportée (3, 22) prolonge sensiblement la forme
générale de la surface supérieure du ski, de telle sorte à affranchir le ski ainsi
obtenu de toute discontinuité en termes de profil.