[0001] La présente invention concerne la coulée continue de produits métalliques minces,
notamment en acier, selon la technique de coulée continue entre deux cylindres contra-rotatifs,
et plus particulièrement la gestion du contact et de la lubrification entre les extrémités
frontales de tels cylindres et les parois d'obturation latérale, appliquées contre
ces extrémités frontales, pour délimiter l'espace de coulée défini entre les cylindres.
[0002] Des installations connues de coulée continue entre cylindres comportent deux cylindres
d'axes horizontaux et parallèles, refroidis intérieurement, entraînés en rotation
de sens inverse, et espacés l'un de l'autre d'une distance correspondant à l'épaisseur
souhaitée du produit coulé.
[0003] Lors de la coulée, le métal en fusion est déversé dans l'espace de coulée, défini
entre les cylindres, se solidifie au contact de ceux-ci, et est extrait vers le bas,
lors de leur rotation sous forme d'une bande mince. Pour contenir le métal en fusion,
des parois d'obturation latérales, sont plaquées contre les extrémités frontales des
cylindres. De telles parois d'obturation latérale sont couramment réalisées en matériau
réfractaire, au moins dans leur partie amenée à être en contact avec le métal en fusion.
[0004] Il est nécessaire d'assurer l'étanchéité entre les cylindres et les parois d'obturation
latérales. Pour cela, les parois sont pressées contre les extrémités des cylindres,
et pour réduire le frottement induit, on lubrifie l'interface cylindre-paroi d'obturation.
Un mode de lubrification connu consiste à déposer un matériau lubrifiant sur les surfaces
frontales des cylindres. Ce dépôt est par exemple réalisé en appliquant sur ces surfaces
un barreau solide d'un lubrifiant, comportant par exemple du nitrure de bore ou du
graphite.
[0005] Mais il arrive que le contact entre paroi d'obturation et cylindre ne soit pas suffisamment
régulier,. notamment en début de coulée, du fait d'irrégularités de surface des parois
d'obturation, ou de leur positionnement non parfaitement perpendiculaire aux axes
des cylindres.
[0006] La régularité du contact peut aussi être détruite, en cours de coulée, par des infiltrations
de métal ou des arrachements du matériau réfractaire des parois d'obturation, dans
la zone de contact.
[0007] Ces infiltrations ou arrachements peuvent s'accrocher sur les surfaces frontales,
ou chants, des cylindres. Pour éviter que ces accrochages ne provoquent des détériorations
du matériau réfractaire des parois d'obturation, lors de la rotation des cylindres,
il a aussi été prévu d'utiliser des racleurs ou des brosses pour enlever ces accrochages
des surfaces frontales des cylindres.
[0008] Un problème qui subsiste est que si des infiltrations de métal s'accrochent aux chants
des cylindres ou aux parois d'obturations, ou si celles-ci se creusent localement
suite à des arrachements de leurs matériaux constitutifs, ou simplement suite à leur
usure, le contact paroi d'obturation - cylindres n'est pas régulier sur toute la longueur
de l'arc de contact, ce qui nuit à l'étanchéité et risque de provoquer de nouvelles
infiltrations.
[0009] La présente invention a pour but de résoudre ces problèmes, et vise particulièrement
à assurer une parfaite étanchéité entre cylindres et parois d'obturation latérales
en permanence pendant la coulée en gérant l'usure des dites parois d'obturation.
[0010] Avec ces objectifs en vue, l'invention a pour objet un procédé de coulée continue
de métaux entre cylindres, selon lequel on coule du métal en fusion dans un espace
de coulée défini par les parois cylindriques de deux cylindres d'axes parallèles,
contrarotatifs et refroidis intérieurement, et deux parois fixes d'obturation latérales
placées contre les surfaces frontales d'extrémité des cylindres, et on dépose sur
ces surfaces frontales un lubrifiant pour lubrifier les interfaces cylindres-parois
d'obturation, et on extrait le produit solidifié selon une direction d'extraction
sensiblement perpendiculaire au plan contenant les axes des cylindres, caractérisé
en ce qu'on réduit la quantité de lubrifiant apporté dans chacun de ces interfaces
soit périodiquement, soit en cas de dégradation des conditions de frottement ou d'étanchéité
à l'interface cylindre-paroi d'obturation.
[0011] Par la réduction, qui peut aller jusqu'à la suppression, du lubrifiant apporté à
l'interface, on accroît le frottement entre cylindres et parois d'obturations. Il
en résulte une usure de la paroi d'obturation dans la zone de contact avec le cylindre,
qui peut être assimilée à un rodage de cette paroi sur la surface frontale du cylindre
en rotation, ce qui conduit à rétablir un bon contact et une bonne portée du cylindre
sur la paroi d'obturation sur toute la zone ainsi usée, et donc à un retour à de bonnes
conditions d'étanchéité, en faisant disparaître les accrochages de métal ou les arrachements
de réfractaire.
[0012] Lorsque la réduction ou suppression de lubrifiant est réalisée périodiquement, son
effet est de type préventif. Dans ce cas, on provoque alors périodiquement une érosion
limitée des parois d'obturation latérales qui supprime tout début d'accrochages éventuels,
et évite ainsi un accroissement de ces accrochages, lequel conduirait à repousser
les. parois d'obturation en les éloignant des cylindres et donc à détériorer encore
plus l'étanchéité, et donc à accroître les infiltrations et les risques d'accrochages
de métal sur le réfractaire des dites parois. De même, dans le cas où se serait produit
un petit arrachement localisé de réfractaire dans la zone de contact, l'érosion volontaire
de cette zone, sur toute sa surface, tend à supprimer le creusement provoqué par l'arrachement,
et donc évite qu'il ne s'amplifie.
[0013] Le même mécanisme d'érosion destiné à corriger les effets néfastes d'infiltrations
et d'accrochages de métal, ou d'arrachement de réfractaire, est exploité dans le cas
où la diminution ou suppression de lubrifiant est commandée en réponse à une variation
mesurée d'un paramètre représentatif des conditions de frottement ou d'étanchéité
à l'interface cylindre - paroi d'obturation.
[0014] Selon une première variante, on fait varier la quantité de lubrifiant déposé en fonction
de l'effort exercé sur la paroi d'obturation dans la direction d'extraction. Dans
ce cas, des variations de l'effort mesuré sont représentatives de variations des conditions
de frottement des cylindres sur la paroi d'obturation considérée, ces variations du
frottement étant elles-mêmes indicatrices d'une perturbation (infiltration, accrochage
ou arrachement) à l'interface.
[0015] Selon une autre variante, on fait varier la quantité de lubrifiant déposé en fonction
de la position de la paroi d'obturation par rapport aux surfaces frontales des cylindres,
mesurée dans la direction des axes des cylindres. Dans ce cas, le déplacement de la
paroi d'obturation est indicatif d'un accrochage de métal infiltré entre la dite paroi
et le cylindre, cet accrochage ayant pour effet d'éloigner la paroi d'obturation de
la surface frontale du cylindre.
[0016] Selon une autre variante encore, on fait varier la quantité de lubrifiant déposé
en fonction de paramètres caractéristiques des vibrations induites dans la paroi d'obturation
lors de la coulée. Comme dans la première variante ci-dessus, des variations du régime
de vibration de la paroi d'obturation sont indicatrices de variations des conditions
de frottement, elles-mêmes indicatrices de perturbations à l'interface.
[0017] Selon une première méthode, pour régler la quantité de lubrifiant apporté à l'interface,
on fait varier la force d'appui d'un bâtonnet solide de lubrifiant appliqué sur chacune
des faces frontales des cylindres.
[0018] Selon une méthode préférentielle, on applique en permanence et avec un effort sensiblement
constant sur chacune des faces frontales des cylindres, un bâtonnet de lubrifiant,
et pour réduire la quantité de lubrifiant apporté à l'interface, on enlève le lubrifiant
déposé au moyen d'un racleur ou d'une brosse. Cette méthode présente l'avantage d'obtenir
un effet plus rapide de la réduction ou suppression de lubrifiant, car elle enlève
effectivement le lubrifiant se trouvant sur la surface frontale du cylindre, dès que
le racleur et/ou la brosse sont mis en service, alors que la première méthode peut
laisser subsister du lubrifiant sur la surface frontale du cylindre pendant plusieurs
tours de celui-ci avant que la consommation de lubrifiant, qui se produit naturellement
en fonctionnement, ne conduise à sa réduction ou suppression effective.
[0019] L'invention a aussi pour objet un dispositif de coulée continue entre cylindres,
comportant deux cylindres contrarotatifs d'axes parallèles, définissant entre eux
un espace de coulée, délimité par deux parois d'obturation latérales, fixes et placées
contre les surfaces frontales d'extrémité des cylindres, des moyens pour déposer un
lubrifiant sur les dites surfaces frontales, des moyens de mesure d'un ou plusieurs
paramètres représentatifs des conditions de frottement ou d'étanchéité à l'interface
cylindre-paroi d'obturation, caractérisé en ce qu'il comporte des moyens pour diminuer
la quantité de lubrifiant amené au dit interface lorsque la ou les valeurs de ce ou
ces paramètres indiquent une dégradation des dites conditions de frottement ou d'étanchéité.
[0020] Préférentiellement, les moyens de réglage comprennent un racleur ou une brosse associé(e)
à chacune des surfaces frontales, et des moyens de mise en service ou hors service
du racleur ou de la brosse pour enlever le lubrifiant présent sur les dites surfaces
frontales.
[0021] Les moyens de mesure peuvent notamment comporter :
- un capteur d'effort pour mesurer l'effort exercé sur la paroi d'obturation dans la
direction perpendiculaire au plan contenant les axes des cylindres et/ou,
- un capteur de déplacement pour mesurer les déplacement de la paroi d'obturation latérale,
dans une direction parallèle aux axes des cylindres et/ou,
- un accéléromètre, permettant de mesurer des paramètres caractéristiques du régime
vibratoire de la paroi d'obturation, ces vibrations résultant, comme on le comprend
aisément, d'un phénomène de broutage dû au fait que les parois d'obturation ont tendance
à gripper contre les chants des cylindres, lorsque les conditions de frottement se
dégradent, ou varient de manière aléatoire.
[0022] La mise en oeuvre de ces différents moyens de mesure, et l'exploitation des signaux
qu'ils fournissent, pour commander les moyens de réglage de la quantité de lubrifiant
sera aisément réalisée par l'homme du métier, en fonction des caractéristiques spécifiques
à chaque installation, pour gérer, en cours de coulée, l'usure des parois d'obturation.
[0023] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront dans la description
qui va être faite d'une installation de coulée continue entre cylindre de bandes minces
en acier, conforme à l'invention, et de son procédé de mise en oeuvre;
[0024] On se reportera aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue frontale schématique partielle de l'installation de coulée.
- la figure 2 est une demi-vue d'une paroi d'obturation latérale lorsqu'un accrochage
de métal coulé se produit,
- la figure 3 est une vue en coupe selon la ligne III-III de la figure 2,
- la figure 4 est une vue similaire à celle de la figure 2, après une suppression momentanée
de lubrification,
- la figure 5 et une vue en coupe selon la ligne V-V de la figure 4,
- la figure 6 est une représentation graphique de l'évolution dans le temps de la position
d'une paroi d'obturation, lors du démarrage de l'installation, et lorsque un accrochage
de métal se produit,
- la figure 7, est une vue d'un moyen de lubrification des surfaces frontales des cylindres,
selon la flèche F1 de la figure 1,
- la figure 8 est une vue d'un racleur placé entre l'une des dites surfaces frontales,
selon la flèche F2 de la figure 1,
- la figure 9 est une vue d'une brosse rotative agissant sur l'une des dites surfaces
frontales, selon la flèche F3 de la figure 1.
[0025] L'installation de coulée continue de bandes minces en acier, représentée schématiquement
sur le dessin de la figure 1, comprend deux cylindres de coulée 1, 2, d'axes horizontaux
et parallèles, espacés d'un distance correspondant à l'épaisseur de la bande. Le métal
en fusion est déversé dans l'espace de coulée 3 défini entre les cylindres 1,2. Ceux-ci
sont refroidis intérieurement et entraînés en rotation de sens contraire, de manière
que, lors de la coulée, la bande en acier soit extraite vers le bas, dans le sens
indiqué par la flèche F.
[0026] L'espace de coulée est délimité par des parois fixes 4 d'obturation latérale, appliquées
contre les surfaces frontales 5 des cylindres par des moyens de pression 20, tels
que ressorts ou vérins, de manière connue en soi. Les parois 4 présentent, du côté
de l'espace de coulée, une partie centrale 6 en matériau réfractaire, de préférence
thermiquement isolant, bordée de deux bandes 7 qui s'étendent, selon une courbure
correspondant à celle des cylindres, sur toute la hauteur de la paroi 4.
[0027] Ces bandes 7, appelées aussi inserts, sont réalisées en un matériau réfractaire ayant
de bonnes qualités de résistance à l'usure par abrasion. Le rayon de courbure extérieur
de ces bandes 7 est légèrement supérieur au rayon extérieur des cylindres, de sorte
qu'une partie 7' des bandes 7 déborde de la périphérie des cylindres et soit, lors
de la coulée, en contact avec le métal coulé. De ce fait, c'est donc la partie restante
7'' de chaque bande 7 qui est en contact frottant avec la face frontale correspondante
de chaque cylindre, pour assurer l'étanchéité de l'espace de coulée.
[0028] Conformément à l'invention, l'installation comprend des moyens 8 pour déposer un
lubrifiant sur les surfaces frontales 5, schématisés sur la figure 1, et représentés
de manière plus détaillée sur la figure 7, dans une variante de réalisation préférée.
Ces moyens comportent, pour chaque face frontale des cylindres, un bâtonnet solide
de lubrifiant 9, tel que par exemple du nitrure de bore ou du graphite, guidé dans
un support tubulaire 10 fixé sur la structure 11 de l'installation. Le bâtonnet 9
est poussé contre la surface frontale 5 du cylindre 1 par un moyen de pression tel
qu'un ressort 12, ou un vérin. Dans la variante représentée, le ressort 12 appuie
le bâtonnet lubrifiant 9 sur la surface frontale 5, en permanence et avec un effort
sensiblement constant pendant toute la coulée. Lors de la rotation du cylindre, du
lubrifiant est donc déposé et réparti sur toute la partie circonférentielle de la
surface frontale 5 du cylindre 1, et peut être amené par cette rotation, à l'interface
de contact entre cette surface et la partie 7'' de l'insert 7 de la paroi d'obturation
4, pour en assurer la lubrification.
[0029] L'installation comprend aussi des moyens de réglage de la quantité de lubrifiant
amené à l'interface, comprenant, associés à chaque surface frontale 5 des cylindres,
un système de raclage 13 et une brosse rotative 14, entraînée en rotation par un moteur
15.
[0030] Le système de raclage, représenté de manière plus détaillée sur la figure 8, comprend
un racleur 16 en forme de lame pouvant être appliqué en contact avec la surface frontale
5, ou éloigné de celle-ci, par un vérin 17, ou un moyen de commande de déplacement
équivalent.
[0031] La brosse 14 peut, de manière similaire, être appliquée avec une force contrôlée
contre la surface frontale 5, ou en être éloignée, par des moyens de déplacement équivalent,
non représentés.
[0032] L'installation comporte aussi des moyens de mesure 18 de la position selon la direction
axiale des cylindres, de la paroi d'obturation 4, par rapport à la surface frontale
5. Ces moyens de mesure permettent de déterminer les variations de position de la
paroi d'obturation, et donnent donc des indications sur les conditions de fonctionnement
de l'installation au niveau de l'interface cylindre - paroi d'obturation, notamment
sur l'étanchéité de l'espace de coulée au niveau de cet interface. Par exemple, lorsque
du métal coulé s'infiltre entre le cylindre et la paroi d'obturation et forme en se
solidifiant un accrochage 21 adhérant à la paroi d'obturation 4, la présence de cet
accrochage repousse la paroi à l'encontre de l'effort exercé par les moyens de pression
20, en créant un jeu à l'interface, nuisible à l'étanchéité, et détectable par les
moyens de mesure de déplacement 18.
[0033] On va maintenant décrire, en relation avec la figure 6, un procédé de coulé conforme
à l'invention, permettant de gérer l'usure de la paroi d'obturation lors de la coulée.
Le tracé 30 de la figure 6 représente la position de la paroi d'obturation 4, par
rapport à la structure générale de l'installation, en fonction du temps. La partie
31 du tracé 30 correspond au début de coulée, au cours duquel on observe un déplacement
progressif de la paroi d'obturation 4, résultat d'une usure relativement rapide du
matériau réfractaire constitutif de l'insert 7. Cette période correspond à un rodage
de l'insert par frottement du cylindre lors de sa rotation, jusqu'à ce que les deux
surfaces soient en contact intime ce qui assure une bonne étanchéité. En l'absence
de toute perturbation, les conditions de frottement et d'étanchéité à l'interface
se stabilisent, la lubrification étant assurée par l'apport régulier de lubrifiant
résultant du dépôt effectué par frottement du bâtonnet de lubrifiant 8 sur la surface
frontale 5 du cylindre. Le lubrifiant s'incruste dans les creux de rugosité de cette
surface, cette rugosité étant de l'ordre de 5 à 20 µm. Le régime d'usure de la paroi
d'obturation est alors stabilisé à une usure très lente ; et la paroi d'obturation
ne subit pratiquement plus de déplacement (partie 32 du tracé).
[0034] Lorsqu'une perturbation survient, par exemple un accrochage 21 de métal sur la paroi
d'obturation, celle-ci est repoussée. Les moyens de mesure enregistrent ce recul (partie
33 du tracé 30). En réponse à ce signal de recul, le racleur 13 et la brosse 14 sont
mis en service, c'est-à-dire qu'ils sont appuyés contre la surface frontale 5 du cylindre,
et enlèvent de celle-ci le lubrifiant déposé par le bâtonnet 9. Il en résulte une
réduction immédiate de la lubrification donc un accroissement du frottement, ce qui
a pour effet d'éliminer l'accrochage par abrasion et de provoquer une usure fortement
accrue de la paroi d'obturation 4, qui se traduit par un déplacement de celle-ci (partie
34 du tracé 30) au-delà de sa position de régime précédente.
[0035] Après un temps prédéterminé, ou lorsque le déplacement ainsi provoqué de la paroi
d'obturation a atteint une valeur prédéterminée, les brosses et/ou racleurs sont mis
hors service. L'apport de lubrifiant à l'interface est ainsi à nouveau assuré, ce
qui évite de poursuivre l'usure de l'insert 7, et permet de revenir dans des conditions
de fonctionnement stabilisées avec un contact étanche continu à l'interface.
[0036] On peut donc ainsi gérer l'usure de la paroi d'obturation par la mise en ou hors
service des brosses ou racleurs.
[0037] La régulation de cette usure par les moyens décrits ci-dessus peut être associée
à une modulation des efforts d'application de la paroi contre les cylindres par les
moyens de pression 20, en fonction de chaque situation : début de coulée, régime stabilisé,
ou incident.
[0038] La réduction ou suppression temporaire de lubrification de l'interface peut aussi
être réalisée par une suppression de l'application du bâtonnet 9 sur la surface frontale
du cylindre.
[0039] L'invention permet notamment d'éviter d'utiliser pour les inserts un matériau de
type autolubrifiant, par exemple à forte teneur en nitrure de bore, matériau moins
résistant et plus cher, en assurant la lubrification de l'interface cylindre - paroi
d'obturation par l'intermédiaire des surfaces frontales des cylindres, au lieu d'assurer
cette lubrification par les inserts eux-mêmes.
[0040] L'invention n'est pas limitée au procédé dispositif décrit ci-dessus à titre d'exemple.
En particulier, le dépôt de lubrifiant sur les surfaces frontales des cylindres peut
également être réalisé par d'autres moyens que les bâtonnets décrits précédemment,
par exemple par des systèmes d'application de lubrifiant liquide ou pâteux, projection
de lubrifiant liquide ou pulvérulent, etc... Egalement, la disposition relative des
moyens de lubrifications 8, brosse 14, paroi d'obturation 4 et racleur 13, représentés
sur la figure 1 dans cet ordre selon le sens de rotation des cylindres, peut être
modifiée ; les moyens de lubrification 8 pouvant en particulier être placés entre
la brosse et la paroi d'obturation, l'effet du brossage étant alors encore remarquable
du fait que le lubrifiant déposé après brossage se trouve en quantité réduite par
rapport à ce qui se produirait sans aucun brossage.
[0041] De même, des racleurs qui, étant placés en aval de la paroi d'obturation dans le
sens de rotation, assurent également l'élimination d'éventuels accrochages de métal
sur les bords des cylindres, peuvent être placés également en amont, mais après les
moyens de lubrification, et en complément ou à la place des brosses.
[0042] Par ailleurs, d'autres moyens que les moyens de mesure de déplacement décrits ci-dessus
peuvent être utilisés pour mesurer des paramètres représentatifs des conditions de
frottement ou d'étanchéité à l'interface cylindre - paroi d'obturation.
[0043] En particulier, on peut utiliser des moyens de mesure de l'effort exercé sur la paroi
d'obturation 4, dans la direction d'extraction (flèche F) du produit coulé, par exemple
un peson 19 placé sous la dite paroi d'obturation. Le peson 19 sert donc à mesurer
l'effort exercé sur la paroi 4 résultant des frottements des cylindres 1, 2 en rotation
sur cette paroi, cet effort dépendant des conditions de frottement et donc notamment
de l'effort d'application de la paroi 4 sur les cylindres, dans la direction de leux
axes, de la surface de contact effective, et des conditions de lubrification.
[0044] Des variations de l'effort mesuré sont représentatives de modifications des conditions
de frottement à l'interface, qui peuvent être provoquées soit par une usure localisée
anormale de la paroi d'obturation, ou des arrachements de son matériau, ou aussi des
infiltrations du métal coulé et des accrochages de métal sur la dite paroi.
[0045] On peut aussi mesurer l'effort exercé vers le bas sur chaque paroi d'obturation 4
par deux capteurs d'efforts disposés respectivement sur les côtés de la paroi. Cette
disposition permet de connaître, en plus de l'effort total, les efforts provoqués
par le frottement de chaque cylindre sur la dite paroi, indépendamment l'un de l'autre,
et ainsi de mieux apprécier à quel interface cylindre-paroi se produit la dégradation
des conditions de frottement et d'étanchéité, et donc de pouvoir agir de manière prépondérante
au niveau de l'interface concerné.
[0046] En plus des moyens de mesure de l'effort exercé sur la paroi d'obturation vers le
bas, on peut utiliser des capteurs mesurant l'effort exercé sur la paroi dans la direction
des axes des cylindres, et compléter ainsi la connaissance des conditions de frottement
à l'interface cylindre-paroi.
[0047] On peut également utiliser un accéléromètre lié à chacune des parois d'obturation,
le signal fourni par celui-ci, filtré et analysé, permettant de détecter l'apparition
de grippage des cylindres sur les parois d'obturation, signes de perturbations à l'interface
entre celles-ci et les cylindres, et permettant donc d'agir en conséquence sur la
quantité de lubrifiant amené à cet interface.
[0048] On peut aussi, en plus ou à la place de la mise en oeuvre des moyens de réduction
ou de suppression du lubrifiant apporté à l'interface en réponse à la détection d'une
perturbation, procéder à cette mise en oeuvre de manière cyclique pendant toute la
coulée.
[0049] On peut alors faire varier la quantité de lubrifiant apporté à l'interface entre
une valeur maximale et une valeur nulle selon une périodicité régulière prédéterminée,
de manière à agir préventivement pour éviter l'apparition ou l'amplification des perturbations.
1. Procédé de coulée continue de produits métalliques minces entre cylindres, selon lequel
on coule du métal en fusion dans un espace de coulée (3) défini par les parois cylindriques
de deux cylindres (1, 2) d'axes parallèles, contrarotatifs et refroidis intérieurement,
et deux parois fixes (4) d'obturation latérales placées contre les surfaces frontales
d'extrémité des cylindres, et on dépose sur ces surfaces frontales (5) un lubrifiant
pour lubrifier les interfaces cylindres-parois d'obturation, et on extrait le produit
solidifié selon une direction d'extraction (F) sensiblement perpendiculaire au plan
contenant les axes des cylindres, caractérisé en ce qu'on réduit la quantité de lubrifiant
apporté dans chacun de ces interfaces soit périodiquement, soit en cas de dégradation
des conditions de frottement ou d'étanchéité à l'interface cylindre-paroi d'obturation.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on fait varier la quantité
de lubrifiant apporté à l'interface entre une valeur maximale et une valeur nulle
selon une périodicité régulière prédéterminée.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'on fait varier la quantité
de lubrifiant déposé en fonction de l'effort exercé sur la paroi d'obturation (4)
dans la direction d'extraction (F).
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on fait varier la quantité
de lubrifiant déposé en fonction de la position (d) de la paroi d'obturation (4) par
rapport aux surfaces frontales (5) des cylindres, mesurée dans la direction des axes
des cylindres.
5. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on fait varier la quantité
de lubrifiant déposé en fonction de paramètres caractéristiques des vibrations induites
dans la paroi d'obturation lors de la coulée.
6. Procédé selon l'une des revendications précédentes caractérisé en ce que, pour régler
la quantité de lubrifiant apporté à l'interface, on fait varier la force d'appui d'un
bâtonnet solide (9) de lubrifiant appliqué sur chacune des faces frontales (5) des
cylindres.
7. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que pour régler
la quantité de lubrifiant apporté à l'interface, on applique en permanence et avec
un effort sensiblement constant sur chacune des faces frontales des cylindres, un
bâtonnet (9) de lubrifiant, et pour réduire la quantité de lubrifiant apporté à l'interface,
on enlève le lubrifiant déposé au moyen d'un racleur (13) ou d'une brosse (14).
8. Dispositif de coulée continue entre cylindres, comportant deux cylindres (1, 2) contrarotatifs
d'axes parallèles, définissant entre eux un espace de coulée (3), délimité par deux
parois d'obturation latérales (4), fixes et placées contre les surfaces frontales
(5) d'extrémité des cylindres, des moyens (8) pour déposer un lubrifiant sur les dites
surfaces frontales, des moyens (18, 19) de mesure d'un ou plusieurs paramètres représentatifs
des conditions de frottement ou d'étanchéité à l'interface cylindre-paroi d'obturation,
caractérisé en ce qu'il comporte des moyens pour diminuer la quantité de lubrificant
amené au dit interface lorsque la ou les valeurs de ce ou ces paramètres indiquent
une dégradation des dites conditions de frottement ou d'étanchéité.
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que les moyens de réglage comprennent
un racleur (13) ou une brosse (14) associé(e) à chacune des surfaces frontales (5),
et des moyens de mise en service ou hors service du racleur ou de la brosse pour enlever
le lubrifiant présent sur les dites surfaces frontales.
10. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que les moyens de mesure comportent,
pour chaque paroi d'obturation, un capteur d'effort (19) pour mesurer l'effort exercé
sur la paroi d'obturation dans la direction perpendiculaire au plan contenant les
axes des cylindres.
11. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que les moyens de mesure comportent,
pour chaque paroi d'obturation, un capteur de déplacement (18) pour mesurer les déplacement
de la paroi d'obturation latérale, dans une direction parallèle aux axes des cylindres.
12. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que les moyens de mesure comportent,
pour chaque paroi d'obturation, un accéléromètre.