[0001] La présente invention concerne d'une façon générale les feux de signalisation de
véhicules automobiles, et concerne plus particulièrement un nouveau feu de signalisation
émettant un faisceau de signalisation d'une certaine couleur et présentant, lorsqu'il
est éteint et observé de l'extérieur, une couleur différente, et assurant le cas échéant
une fonction catadioptrique avec une couleur différente de celle du faisceau.
[0002] Il existe à l'heure actuelle plusieurs techniques pour réaliser un feu de signalisation
dont la couleur du faisceau et la couleur à l'état éteint diffèrent.
[0003] La première technique connue, illustrée schématiquement sur la figure 1, consiste
à équiper le feu d'un voyant transparent 10 comportant alternativement des bandes
11 transparentes au rayonnement et des bandes 12 opacifiées du côté intérieur par
un revêtement 13 (appliqué par sérigraphie ou autre) présentant la couleur souhaitée.
Dans le cas d'un feu de recul auquel on souhaite donner un aspect rouge, la matière
plastique du voyant est incolore et le revêtement des bandes 12 est rouge du côté
extérieur. En outre, pour éviter que des rayons rencontrant le revêtement 13 ne prennent
une coloration rouge avant de finalement ressortir du feu et teinter le faisceau de
façon indésirable, on donne au revêtement 13 du côté intérieur une couleur neutre,
par exemple blanche.
[0004] Cependant, la nécessité de déposer sélectivement un double revêtement sur certaines
zones de la face intérieure du voyant en augmente sensiblement le coût de revient.
[0005] Une deuxième solution connue est illustrée sur la figure 2. Elle consiste à prévoir
un voyant ordinaire 20, par exemple de teinte rouge, et à l'intérieur du voyant, une
plaque intermédiaire 21 formant filtre, dont les caractéristiques de filtrage sont
telles que la lumière qui traverse la plaque 21 puis le voyant 20 est blanche. Au
contraire, lorsque le feu éteint est observé de l'extérieur, il a l'apparence du voyant
20, c'est-à-dire rouge.
[0006] Cette deuxième solution présente toutefois deux inconvénients majeurs : tout d'abord,
la présence d'une pièce additionnelle dans le feu grève son coût de revient. Mais
surtout, du fait du principe de filtrage adopté, le rendement lumineux est faible
et les règlements en matière de photométrie peuvent se trouver difficiles à satisfaire.
[0007] Une autre solution de l'état de la technique est illustrée par le document FR-A-2
604 240 au nom de la Demanderesse.
[0008] Dans ce feu de signalisation connu, le voyant est transparent et équipé de catadioptres
disposés en bandes, par rajout de matière translucide colorée par exemple rouge. Et
on associe au voyant une contre-plaque intérieure transparente qui comporte, au droit
des bandes catadioptriques, des bandes de matière opaque également rajoutées.
[0009] La structure ainsi obtenue est complexe et coûteuse, puisque le feu doit comprendre
un voyant et une contre-plaque tous deux réalisés avec ajout de matière (par exemple
par surmoulage).
[0010] On connaît également par le document FR-A-2 597 191 un feu de signalisation conforme
au préambule de la revendication 1.
[0011] Toutefois, les enseignements de ce document ne permettent pas de résoudre le problème
de l'invention. En effet, dans le cas de la figure 3 de ce document, des parties teintées
d'une couleur différente de celle du rayonnement à émettre sont masquées par des aménagements
complexes prévus au dos du voyant. Et dans le cas de la figure 4, il est prévu un
ballon coloré qui donne au faisceau la même teinte que l'aspect du voyant lorsqu'il
est éteint, si bien que le problème que la présente invention se propose de résoudre
n'y se pose pas.
[0012] La présente invention vise à pallier les inconvénients de la technique antérieure
et à réaliser un feu de signalisation qui, tout en étant facile et économique à fabriquer,
aboutisse aux résultats visés en introduction avec une qualité satisfaisante.
[0013] Elle propose à cet effet un feu de signalisation tel que défini dans la revendication
1.
[0014] Des aspects préférés, mais non limitatifs, de ce feu de signalisation sont donnés
dans les sous-revendications 2 à 13.
[0015] D'autres aspects, buts et avantages de la présente invention apparaîtront mieux à
la lecture de la description détaillée suivante de formes de réalisation préférées
de celle-ci, donnée à titre d'exemple non limitatif et faite en référence au dessin
annexé, sur lequel:
- la figure 1 est une vue schématique en coupe transversale d'un voyant de feu de signalisation
selon un mode de réalisation de l'art antérieur,
- la figure 2 est une vue schématique en coupe transversale d'un voyant et d'une plaque
intermédiaire d'un feu de signalisation selon un autre mode de réalisation de l'art
antérieur,
- la figure 3 est une vue schématique en coupe transversale d'un voyant d'un feu de
signalisation selon l'invention, et
- la figure 4 est une vue schématique en coupe transversale d'un voyant et d'un écran
intermédiaire d'un autre mode de réalisation d'un feu selon l'invention.
[0016] En référence maintenant à la figure 3, on a illustré un voyant 30 de feu de signalisation
qui comprend des zones telles que des bandes disposées de façon alternée et constituées
par deux matières plastiques différentes s'étendant sur toute l'épaisseur du voyant.
[0017] Le voyant est réalisé de préférence par moulage bi-matière, par exemple avec une
presse multicolore.
[0018] Sur sa face extérieure 33, le voyant est généralement lisse, conformément aux règlements.
[0019] Des premières bandes 31 sont réalisées en une première matière plastique transparente,
colorée ou non, et présentent chacune du côté intérieur des surfaces 31a destinées
à assurer un étalement, horizontalement et/ou verticalement, du rayonnement incident.
Il peut s'agir notamment de stries ou d'une série de billes sphériques ou toriques,
d'une manière connue en soi.
[0020] Des secondes bandes 32, alternées avec les premières, sont réalisées en une seconde
matière plastique transparente, colorée ou non mais de teinte différente de celle
des premières bandes. Elles présentent des surfaces intérieures aptes à assurer une
réflexion totale ou quasi-totale du rayonnement incident en provenance de la source
lumineuse.
[0021] Dans le présent exemple, ces surfaces intérieures sont des trièdres trirectangles
32a, de telle sorte que les zones 32 assurent par triple réflexion totale une fonction
de rétroréflexion catadioptrique.
[0022] Du fait de l'inclinaison des facettes intérieures des zones 32, la plus grande partie
du rayonnement incident sur ces facettes est réfléchie vers l'intérieur du feu.
[0023] De la sorte, la quantité de rayonnement qui traverse les secondes bandes 32 est faible
par rapport à celle qui traverse les bandes 31, et en pratique suffisamment faible
pour que les exigences règlementaires en matière de colorimétrie puissent être satisfaites.
En effet, la majorité du flux lumineux sortant du voyant du feu est celle qui a traversé
les premières bandes 31 et qui a le cas échéant adopté la teinte uniforme fournie
par ces bandes.
[0024] En revanche, lorsque le feu est éteint et observé de l'extérieur, l'impression visuelle
pour l'observateur résulte de la juxtaposition des bandes alternées 31 et 32, la teinte
globale étant typiquement différente de la teinte du rayonnement issu du voyant lorsque
le feu est allumé.
[0025] Selon une autre caractéristique de l'invention, la lumière produite par la lampe
peut être également teintée, par exemple en équipant cette lampe d'un bulbe coloré,
de telle sorte que la couleur finale du rayonnement sortant du feu résulte de la traversée
d'une part du bulbe et d'autre part des zones 31.
[0026] On peut prévoir que tout ou partie des zones 32 soient non pas des éléments catadioptriques,
mais des éléments dits "pseudo-catadioptriques", c'est-à-dire présentant, lorsque
le feu est éteint, un aspect très voisin de celui de catadioptres, sans toutefois
en remplir la fonction. De tels éléments peuvent être par exemple des trièdres non
trirectangles, ou des cônes d'angle au sommet approprié.
[0027] Ainsi il est possible que l'ensemble des zones 31 présentent, sur toute l'étendue
du feu ou d'un groupe de feu, un aspect homogène, tout en circonscrivant à une zone
donnée du voyant les parties de ces zones ayant une véritable fonction catadioptrique.
[0028] On va maintenant indiquer, dans certains contextes de fonctions lumineuses et d'aspects
souhaités lorsque le feu est éteint, diverses combinaisons possibles de teintes de
la lampe et des deux zones du voyant, et le contexte dans lequel ces fonctions peuvent
être utilisées.
a) feu de recul incolore avec aspect rouge et fonction catadioptrique rouge :
lampe : incolore
zones 31 : incolores
zones 32 : rouges
b) feu clignotant ambre avec aspect rouge et fonction catadioptrique rouge :
lampe : ambre
zones 31 : incolores
zones 32 : rouges
c) feu de recul incolore avec aspect fumé et fonction catadioptrique rouge :
lampe : incolore
zones 31 : fumées
zones 32 : rouges
d) feu clignotant ambre avec aspect fumé et fonction catadioptrique rouge :
lampe : ambre
zones 31 : fumées
zones 32 : rouges
e) feu de position avant incolore avec aspect ambre clair et fonction catadioptrique
ambre :
lampe : incolore
zones 31 : incolores
zones 32 : ambre
f) feu clignotant avant ambre avec aspect ambre clair et fonction catadioptrique incolore
:
lampe : incolore
zones 31 : ambre
zones 32 : incolores
g) feu clignotant arrière ambre avec aspect rouge/ambre et fonction catadioptrique
rouge :
lampe : incolore
zones 31 : ambre
zones 32 : rouges
[0029] D'autres combinaisons sont bien entendu possibles.
[0030] Dans toutes les réalisations ci-dessus, la teinte globale du feu lorsqu'il est éteint
est fonction notamment de la taille relative des premières zones 31 et des secondes
zones 32. Ces tailles relatives sont déterminées au cas par cas en fonction de la
teinte désirée et des exigences photométriques en matière d'émission lumineuse et
de rétroréflexion catadioptrique lorsque les zones 32 comportent des éléments catadioptriques.
[0031] La figure 4 illustre une variante de réalisation dans laquelle, pour diminuer encore
la proportion de rayons sortants ayant traversé les zones 32, on prévoit immédiatement
en arrière de la glace une plaque intermédiaire 40 pourvue, en l'espèce sur sa face
intérieure, d'une pluralité de lentilles 41, adaptées à la géométrie des zones 31
et de même pas que celles-ci, qui peuvent se présenter sous forme de stries, billes
sphériques ou toriques, etc... Chacune de ces lentilles 41 a pour objet de concentrer
l'ensemble du rayonnement qu'elle reçoit de l'intérieur du feu sur l'ensemble de la
zone 31 homologue, de telle sorte que la proportion du rayonnement susceptible d'atteindre
les faces intérieures 32a des zones 32 est pratiquement nulle.
[0032] Cette plaque intermédiaire peut tenir lieu de contre-plaque de protection pour les
éléments catadioptriques situés dans les zones 32, en définissant avec le voyant un
espace clos et généralement étanche.
[0033] Bien entendu, la présente invention n'est nullement limitée aux formes de réalisation
décrites ci-dessus et représentées sur les dessins, mais l'homme de l'art saura y
apporter toute variante ou modification conforme à son esprit.
1. Feu de signalisation, du type comprenant une source lumineuse, des moyens de concentration
du flux émis par la source, et un voyant (30), le voyant comportant des premières
(31) et secondes (32) zones alternées constituées respectivement, dans toute l'épaisseur
du voyant, de deux matières transparentes de teintes différentes, les premières zones
(31) présentant, du côté intérieur du feu, des surfaces (31a) autorisant le passage
du rayonnement en provenance de la source vers l'extérieur, caractérisé en ce que
les secondes zones (32) présentent, du côté intérieur du feu, des surfaces (32a) assurant
une réflexion de la plus grande partie du rayonnement incident en provenance de la
source.
2. Feu selon la revendication 1, caractérisé en ce que, du côté extérieur, les surfaces
des premières et secondes zones (31, 32) sont lisses et affleurantes.
3. Feu selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les surfaces intérieures
(32a) des secondes zones (32) sont constituées au moins en partie de trièdres de rétroréflexion
catadioptrique.
4. Feu selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les surfaces intérieures
(32a) des secondes zones (32) sont constituées au moins en partie de surfaces semblables
à des trièdres catadioptriques mais n'assurant pas de rétroréflexion catadioptrique.
5. Feu selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste en un feu de recul
incolore d'aspect éteint rouge et doté d'une fonction catadioptrique rouge, et en
ce que la lampe est incolore, les premières zones sont incolores et les secondes zones
sont rouges.
6. Feu selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste en un feu clignotant
ambre d'aspect éteint rouge et doté d'une fonction catadioptrique rouge, et en ce
que la lampe est ambre, les premières zones sont incolores et les secondes zones sont
rouges.
7. Feu selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste en un feu de recul
incolore d'aspect éteint fumé et doté d'une fonction catadioptrique rouge, et en ce
que la lampe est incolore, les premières zones sont fumées et les secondes zones sont
rouges.
8. Feu selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste en un feu clignotant
ambre d'aspect éteint fumé et doté d'une fonction catadioptrique rouge, et en ce que
la lampe est ambre, les premières zones sont fumées et les secondes zones sont rouges.
9. Feu selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste en un feu de position
avant incolore d'aspect éteint ambre et doté d'une fonction catadioptrique ambre,
et en ce que la lampe est incolore, les premières zones sont incolores et les secondes
zones sont ambres.
10. Feu selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste en un feu clignotant
avant ambre d'aspect éteint ambre clair et doté d'une fonction catadioptrique incolore,
et en ce que la lampe est incolore, les premières zones sont ambres et les secondes
zones sont incolores.
11. Feu selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste en un feu clignotant
arrière ambre d'aspect éteint rouge/ambre et doté d'une fonction catadioptrique rouge,
et en ce que la lampe est incolore, les premières zones sont ambres et les secondes
zones sont rouges.
12. Feu selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'il comprend en outre
une plaque intermédiaire (40) située au voisinage du voyant et comportant des éléments
optiques (41) homologues des premières zones (31) et capables de diriger le rayonnement
issu de la source vers ces seules premières zones.
13. Feu selon la revendication 12, rattachée à l'une des revendications 3 et 5 à 11, caractérisé
en ce que ladite plaque intermédiaire (40) définit avec le voyant (30) une cavité
fermée de protection des trièdres catadioptriques.