[0001] La présente invention concerne un procédé pour la réalisation d'une armature en forme
de bloc pour une pièce de matière composite, formée de ladite armature noyée dans
une matrice durcie, ladite armature comprenant des nappes superposées de fil (en carbone,
verre, bore, notamment), et une machine pour la mise en oeuvre dudit procédé, ainsi
qu'une armature et une pièce de matière composite ainsi obtenues.
[0002] Plus particulièrement, quoique non exclusivement, de telles pièces de matière composite
seront utilisées, après usinage, dans les domaines aéronautique, spatial et nucléaire
en vertu de leurs excellentes propriétés de résistance aux contraintes mécaniques
et/ou thermiques.
[0003] On connaît de nombreux procédés pour obtenir des pièces de matière composite, et
notamment leur armature. De façon générale, on commence par réaliser l'armature à
partir de fibres (fils), en particulier minérales, distribuées suivant au moins deux
directions, après quoi on introduit la matière de la matrice dans l'armature, et on
durcit ladite matière pour former ladite matrice et, ainsi, ladite pièce composite.
[0004] Plus spécifiquement, dans le cas présent, on désigne, par le terme "bloc", un objet
dont l'épaisseur ou la hauteur représente au moins une fraction importante des dimensions
longitudinales de celui-ci (longueur, largeur ; diamètre).
[0005] Pour la réalisation de tels blocs, selon notamment les brevets US-A-3 955 602 et
US-A-4 218 276, il est nécessaire de matérialiser la direction verticale, correspondant
à l'épaisseur ou à la hauteur du bloc, par des tiges, notamment métalliques, entre
lesquelles des nappes de fil horizontales sont introduites et compactées. Une telle
façon de faire nécessite d'utiliser un grand nombre de telles tiges, qu'il faut remplacer
par du fil à la fin de la superposition des nappes horizontales de fil. C'est donc
un principe contraignant et peu souple.
[0006] Un procédé analogue est décrit dans le brevet FR-2 531 459, dans lequel il est formé,
initialement, un réseau de baguettes ou tiges rigides, entre lesquelles est déposé
un fil formant des couches successives se superposant dans des plans transversaux
à la direction des baguettes. De même, après réalisation de l'armature souhaitée,
les baguettes sont remplacées par du fil de même nature, en les chassant préalablement
de l'armature à l'aide d'une longue aiguille, laquelle accroche ensuite un fil et
le tire à travers l'armature en remplacement de la baguette qui vient d'être chassée.
On conçoit que cette méthode nécessite un appareillage complexe, encombrant (l'armature
doit être remontée pour dégager un emplacement de dégagement des aiguilles), et fragile
(l'aiguille doit présenter une longueur correspondant à celle des baguettes). Corrélativement,
la hauteur des pièces obtenues par ce procédé est forcément limitée. Au demeurant,
ce procédé, plus souple que les précédents pour l'orientation des nappes horizontales,
nécessite, d'une part, de calibrer les longueurs déposées de fil et, d'autre part,
de matérialiser également la direction verticale sous forme d'un réseau de tiges métalliques.
[0007] La présente invention a pour but d'éviter ces inconvénients, et concerne un procédé
pour la réalisation d'une armature en forme de bloc pour une pièce de matière composite,
grâce auquel il n'est plus nécessaire d'utiliser des tiges métalliques pour matérialiser
la direction verticale (épaisseur ou hauteur du bloc) et, en définitive, de les remplacer.
Par ailleurs, l'outillage nécessaire pour la mise en oeuvre du procédé est considérablement
simplifié.
[0008] A cet effet, le procédé pour la réalisation d'une armature en forme de bloc pour
une pièce de matière composite, formée de ladite armature noyée dans une matrice durcie,
est remarquable, selon l'invention, en ce que ledit bloc est constitué en formant
en continu une succession de plaques superposées, chaque plaque comportant elle-même
des nappes superposées de fil réalisées en disposant, pour chaque nappe, des tronçons
de fil rectilignes au moins sensiblement parallèlement les uns par rapport aux autres,
les tronçons de fil rectilignes de chaque nappe s'étendant suivant une direction,
soit parallèle, soit croisée par rapport à la direction des tronçons de fil rectilignes
d'une autre nappe quelconque de la plaque, et en solidarisant entre elles l'ensemble
des nappes superposées à l'aide d'un fil traversant lesdites nappes, et en ce que
chaque plaque est solidarisée à la plaque immédiatement sous-jacente par le fil de
solidarisation des nappes superposées de la plaque en question et à la plaque immédiatement
sus-jacente par le fil de solidarisation des nappes superposées de ladite plaque sus-jacente.
[0009] Ainsi, on peut réaliser une armature en forme de bloc de grande dimension (hauteur
ou épaisseur) à partir d'une succession, fabriquée en continu et "in situ", de plaques
tissées (tramage), reliées entre elles par piquage transversal.
[0010] Avantageusement, les nappes superposées de chaque plaque sont tassées par pression
mécanique, et, pour conserver l'état de tassement ainsi obtenu desdites nappes, le
fil de solidarisation des nappes est piqué sans nouage à travers lesdites nappes,
en formant des points de piqûre sur au moins la majeure partie de la surface desdites
nappes présentant, après tassement, une densité des tronçons de fil qui les constituent
suffisante pour retenir par friction ledit fil de solidarisation.
[0011] En particulier, chacun desdits tronçons de fil rectilignes peut être tendu entre
deux points de fixation en position des extrémités dudit tronçon.
[0012] De préférence, chaque point de fixation en position est matérialisé par un picot,
autour duquel passe la jonction entre deux tronçons de fils rectilignes de même direction
et de sens opposés.
[0013] Selon une autre caractéristique de l'invention, après la réalisation d'une plaque,
l'ensemble des picots sont décrochés de ladite plaque et remontés d'une distance correspondant
à l'épaisseur de ladite plaque.
[0014] Selon encore une autre caractéristique de l'invention, la plaque la plus inférieure
du bloc est réalisée sur un support de matière souple, telle qu'une mousse de matière
synthétique.
[0015] La présente invention concerne également une machine pour la mise en oeuvre du procédé
qui vient d'être décrit, du type comportant un bâti pourvu d'un piétement et de montants
pour le montage d'au moins un cadre mobile le long desdits montants, susceptible de
recevoir un outil de dépose de fil, déplaçable dans un plan transversal auxdits montants,
remarquable, selon l'invention, en ce qu'elle comporte un cadre supplémentaire, mobile
le long desdits montants, pourvu de picots d'accrochage desdits tronçons de fil rectilignes.
[0016] Bien que d'autres formes, notamment cylindrique, puissent être envisagées (avec des
cadres correspondants, notamment circulaire), pour la réalisation en particulier d'un
bloc de forme parallélépipédique, ledit cadre supplémentaire présente une forme quadrangulaire,
chaque côté dudit cadre comprenant une série desdits picots.
[0017] Dans ce cas, avantageusement, chaque série de picots est montée sur un axe rotatif
pour son escamotage.
[0018] De préférence, chaque picot présente une forme de crochet dont la partie d'extrémité
libre est recourbée vers l'extérieur.
[0019] Selon une autre caractéristique de la machine de l'invention, l'outil de dépose de
fil présente un tube rigide prolongé par un tube souple, le fil traversant lesdits
tubes.
[0020] Par ailleurs, la machine peut comprendre une tête de piquage présentant un support
rotatif à l'extrémité inférieure duquel est montée une aiguille, associée à un pied-de-biche.
[0021] Les figures du dessin annexé feront bien comprendre comment l'invention peut être
réalisée.
[0022] La figure 1 est une vue schématique, en élévation, d'un exemple de machine pour la
mise en oeuvre du procédé selon l'invention, dont la moitié gauche correspond à une
phase de tramage (dépose de fil) et la moitié droite à une phase de piquage.
[0023] La figure 2 est une vue en perspective schématique d'un cadre quadrangulaire portant
les picots d'accrochage du fil.
[0024] La figure 3 est une vue en perspective schématique de l'outil de dépose de fil, sur
son cadre, de la machine de l'invention.
[0025] La figure 4 montre un détail agrandi de la machine de la figure 1.
[0026] La machine 1 de la figure 1 comporte un bâti 2 pourvu d'un piétement 3 et de montants
4, reliant le piétement 3 et la partie de toit 5 de la machine. Les montants 4, au
nombre de quatre notamment, peuvent être réalisés, comme représenté, sous forme de
tiges filetées, et permettent le montage de cadres 6,7 mobiles le long desdits montants,
parallèlement à la direction Z. Bien que, pour des raisons de clarté du dessin, cela
ne soit pas représenté, chaque cadre 6,7 comporte un moteur qui entraîne, par une
chaîne, quatre écrous, correspondant chacun à une tige filetée, qui permettent une
translation de ces cadres selon la direction Z (avantageusement verticale).
[0027] Plus particulièrement, le cadre inférieur 6, comme on peut mieux le voir sur la figure
2, présente une forme quadrangulaire, chaque côté 8A, 8B, 8C, 8D du cadre 6 comportant
une série de picots 9, chaque série de picots étant montée sur un axe rotatif 10A,
10B, 10C, 10D. Lesdits axes sont reliés à quatre renvois d'angle 11, disposés dans
les coins. Une des sorties de ces renvois d'angle est reliée à un moto-réducteur 12.
Un contact (non représenté) fixé sur cette sortie permet d'arrêter le moteur à la
position de tramage des crochets. Par ailleurs, aux coins des côtés 8A-8D, on a représenté
les pattes 13 de montage du cadre 6 sur les montants 4. Comme on le voit mieux sur
la figure 4, chaque picot 9 présente une forme de crochet dont la partie d'extrémité
libre 9A est recourbée vers l'extérieur, pour faciliter le tramage du fil, en empêchant
la remontée de celui-ci et l'escamotage des picots par rotation dans le sens de la
flèche P sur la figure 4.
[0028] Le cadre supérieur 7 comporte deux chariots 14,15 pouvant se déplacer dans le plan,
transversal à la direction Z, défini par les deux directions X,Y (voir la figure 3).
Le chariot inférieur 14 (figure 3) comprend une barre 16, s'étendant suivant la direction
X, le long de laquelle peut se déplacer l'outil de dépose de fil 17, sous l'action
d'un moteur 18, par l'intermédiaire d'une courroie d'entraînement non représentée.
Par ailleurs, la barre 16 est mobile suivant la direction Y, orthogonale à la direction
X, ses extrémités roulant sur des rails de guidage 19,20, fixés au cadre 7, sous l'action
de courroies d'entraînement 21,22, animées par un moteur 23 également solidaire du
cadre 7. L'outil de dépose de fil 17 peut ainsi se déplacer suivant les directions
X,Y en tout point du plan limité par les rails 19,20.
[0029] Plus particulièrement, l'outil de dépose de fil présente un tube rigide 24 prolongé
par un tube souple 25, le fil F traversant lesdits tubes 24,25 en provenant d'une
bobine 26 (figure 1).
[0030] De plus, le chariot supérieur 15 porte une tête de piquage 27 présentant un support
rotatif à l'extrémité inférieure duquel est montée une aiguille 28, de préférence
associée à un pied-de-biche (non représenté).
[0031] On notera qu'un outil de dépose de fil et une tête de piquage particulièrement appropriés
pour être utilisés dans une machine de ce type sont décrits en détail dans la demande
de brevet français, déposée le 18 avril 1994, au nom de la demanderesse, pour "Procédé
et machine pour la réalisation d'une armature en forme de plaque pour une pièce de
matière composite".
[0032] Cette machine est pilotée par un directeur à commande numérique constitué d'une carte
d'axe capable de piloter huit moteurs plus seize entrées et seize sorties tout ou
rien. Cette carte est installée dans un ordinateur qui sert à envoyer à la carte les
données nécessaires à l'exécution d'un bloc.
[0033] Un bloc B est réalisé de la façon suivante, selon l'invention.
[0034] Un support de mousse 29 d'une hauteur convenable est disposé sur le piétement 3 de
la machine. Les deux cadres 6 et 7 sont mis en position relative, afin que l'outil
de dépose du fil 17 place le fil F dans les crochets 9. Cela peut être notamment effectué
conformément au procédé décrit dans la demande de brevet français ci-dessus référencée,
et est schématiquement illustré sur la figure 2.
[0035] Un programme de tramage est exécuté, qui commande la dépose des nappes de fil jusqu'à
ce que les crochets soient entièrement garnis de tronçons de fil. Cela correspond
à une plaque 30 (figure 4) d'une hauteur de 3 cm environ, par exemple.
[0036] Ensuite, la barre transversale 16, portant le chariot (figure 3) sur lequel l'outil
de dépose de fil 17 est fixé, s'escamote en position avant ou arrière afin de laisser
la placé à la tête de piquage 27.
[0037] Le piquage est alors exécuté notamment de la façon décrite dans la demande de brevet
français ci-dessus référencée, ce qui compacte les nappes déposées. En même temps,
chaque plaque 30 est solidarisée à la plaque immédiatement sous-jacente par le fil
de solidarisation F1 des nappes superposées de la plaque en question et à la plaque
immédiatement sus-jacente par le fil de solidarisation F1 des nappes superposées de
ladite plaque sus-jacente (figure 4).
[0038] La rotation des axes 10A-10D portant les crochets 9 est alors commandée, ce qui a
pour effet de décrocher les tronçons de fil tramés F qui restent fixés par les tronçons
de fil F1 piqués sur les nappes précédemment déposées.
[0039] On peut alors remonter le cadre inférieur 6 de la hauteur des nappes de fil déposées,
correspondant à une plaque, et achever la rotation des axes 10A-10D pour pouvoir recommencer
l'opération de tramage (dépose de fil). Chaque plaque comporte ainsi des nappes superposées
de fil réalisées en disposant, pour chaque nappe, des tronçons de fil rectilignes
au moins sensiblement parallèlement les uns par rapport aux autres, les tronçons de
fil rectilignes de chaque nappe s'étendant suivant une direction, soit parallèle,
soit croisée par rapport à la direction des tronçons de fil rectilignes d'une autre
nappe quelconque de la plaque, et l'ensemble des nappes superposées sont solidarisées
entre elles à l'aide d'un fil traversant lesdites nappes.
[0040] Par ailleurs, les nappes superposées de chaque plaque 30 sont tassées par pression
mécanique et, pour conserver l'état de tassement ainsi obtenu desdites nappes, le
fil de solidarisation F1 des nappes est piqué sans nouage à travers lesdites nappes,
en formant des points de piqûre sur au moins la majeure partie de la surface desdites
nappes présentant, après tassement, une densité des tronçons de fil qui les constituent
suffisante pour retenir par friction ledit fil de solidarisation. A cet égard, le
fil de tramage F peut constituer de 40 à 60% et le fil de solidarisation F1 de 1 à
10% du volume total de la pièce (armature plus matrice).
[0041] Le bloc va donc s'élever par étapes. Il est constitué d'une succession de "tranches"
(plaques) liées ensemble par les niveaux de piquage.
[0042] Lorsque la hauteur voulue est atteinte, le bloc est alors sorti de la machine en
l'enlevant de la mousse 29 inférieure et en emportant la mousse 29A qui est arrachée.
[0043] La taille des blocs réalisés sur la machine peut être, par exemple, de 800 mm x 800
mm x 2000 mm, soit une masse de 1300 kg (liée à la capacité de la machine).
[0044] Dans l'application actuelle, ce bloc (armature ou substrat tissé ni imprégné, ni
densifié) est débité en tranches par sciage sur une scie à ruban, comme un tronc d'arbre,
afin d'obtenir des "planches" comportant la majorité des fils perpendiculaires à la
longueur de la planche, afin de favoriser la conduction thermique entre les deux faces.
[0045] Ainsi, le procédé de l'invention permet de réaliser une préforme ou armature fibreuse
(avant imprégnation et densification) de grande dimension (hauteur) à partir d'une
succession de plaques tissées (tramage), reliées entre elles par piquage.
[0046] Le gros bloc réalisé peut ensuite être découpé en différents éléments ou petits blocs
ou plaques, suivant le type d'application (utilisation) envisagé (du fait de la bonne
cohérence du sens vertical Z du piquage).
[0047] Une des applications intéressantes est l'obtention d'un bloc dont la conductivité
thermique dans une direction du carbone/carbone est très élevée. Pour cela, on augmente
le pourcentage des fibres (fils) dans une direction souhaitée. De plus, on peut utiliser
des fibres de brai (dont la conductivité est supérieure à celle du graphite).
[0048] Les blocs ainsi réalisés permettent de remplacer le graphite couramment utilisé dans
le domaine nucléaire, par exemple.
[0049] Dans ce cas, on obtient des plaques ayant une conduction thermique transversale élevée
(Z) en augmentant la densité de fils transversaux (piquage) (relativement faible dans
le plan XY de la pièce).
[0050] Le temps d'immobilisation de la machine entre deux pièces est très faible puisque
l'opération de départ est très simple. On peut réaliser des maillages très fins, puisque
l'épaisseur des fils verticaux est faible, de l'ordre de 0,2 mm, et le pas des fils
verticaux ne dépend que de la programmation des déplacements de la tête de piquage
et non pas d'outillages complexes (permettant la réalisation de blocs à pas fin).
Ce procédé permet également de placer les nappes horizontales de fil suivant n'importe
quelle orientation dans le plan (on n'est plus limité à deux ou trois directions,
car l'outil de dépose de fil est programmé et il peut se déplacer dans la direction
souhaitée).
[0051] Comme déjà indiqué, un des produits qui peut être obtenu grâce à ce procédé est un
matériau thermiquement plus conducteur que le graphite et moins fragile. Cette conduction
doit être obtenue entre les deux faces du matériau.
1. Procédé pour la réalisation d'une armature en forme de bloc pour une pièce de matière
composite, formée de ladite armature noyée dans une matrice durcie,
caractérisé en ce que ledit bloc (B) est constitué en formant en continu une succession
de plaques superposées (30), chaque plaque comportant elle-même des nappes superposées
de fil réalisées en disposant, pour chaque nappe, des tronçons de fil rectilignes
au moins sensiblement parallèlement les uns par rapport aux autres, les tronçons de
fil rectilignes de chaque nappe s'étendant suivant une direction, soit parallèle,
soit croisée par rapport à la direction des tronçons de fil rectilignes d'une autre
nappe quelconque de la plaque, et en solidarisant entre elles l'ensemble des nappes
superposées à l'aide d'un fil traversant lesdites nappes, et en ce que chaque plaque
(30) est solidarisée à la plaque immédiatement sous-jacente par le fil de solidarisation
(F1) des nappes superposées de la plaque en question et à la plaque immédiatement
sus-jacente par le fil de solidarisation des nappes superposées de ladite plaque sus-jacente.
2. Procédé selon la revendication 1,
caractérisé en ce que les nappes superposées de chaque plaque (30) sont tassées par
pression mécanique, et, pour conserver l'état de tassement ainsi obtenu desdites nappes,
le fil de solidarisation (F1) des nappes est piqué sans nouage à travers lesdites
nappes, en formant des points de piqûre sur au moins la majeure partie de la surface
desdites nappes présentant, après tassement, une densité des tronçons de fil qui les
constituent suffisante pour retenir par friction ledit fil de solidarisation.
3. Procédé selon la revendication 1 ou la revendication 2,
caractérisé en ce que chacun desdits tronçons de fil rectilignes (F) est tendu entre
deux points de fixation en position (9) des extrémités dudit tronçon.
4. Procédé selon la revendication 3,
caractérisé en ce que chaque point de fixation en position est matérialisé par un
picot (9), autour duquel passe la jonction entre deux tronçons de fils rectilignes
de même direction et de sens opposés.
5. Procédé selon la revendication 4,
caractérisé en ce que, après la réalisation d'une plaque (30), l'ensemble des picots
(9) sont décrochés de ladite plaque et remontés d'une distance correspondant à l'épaisseur
de ladite plaque.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5,
caractérisé en ce que la plaque (30) la plus inférieure du bloc (B) est réalisée sur
un support (29) de matière souple, telle qu'une mousse de matière synthétique.
7. Machine pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
1 à 6, du type comportant un bâti pourvu d'un piétement et de montants pour le montage
d'au moins un cadre mobile le long desdits montants, susceptible de recevoir un outil
de dépose de fil, déplaçable dans un plan transversal auxdits montants,
caractérisée en ce qu'elle comporte un cadre supplémentaire (6), mobile le long desdits
montants (4), pourvu de picots d'accrochage (9) desdits tronçons de fil rectilignes
(F).
8. Machine selon la revendication 7,
caractérisée en ce que ledit cadre supplémentaire (6) présente une forme quadrangulaire,
chaque côté (8A-8D) dudit cadre comprenant une série desdits picots (9).
9. Machine selon la revendication 8,
caractérisée en ce que chaque série de picots (9) est montée sur un axe rotatif (10A-10D)
pour son escamotage.
10. Machine selon la revendication 9,
caractérisée en ce que chaque picot (9) présente une forme de crochet dont la partie
d'extrémité libre (9A) est recourbée vers l'extérieur.
11. Machine selon l'une quelconque des revendications 7 à 10,
caractérisée en ce que l'outil de dépose de fil (17) présente un tube rigide (24)
prolongé par un tube souple (25), le fil (F) traversant lesdits tubes (24, 25).
12. Machine selon l'une quelconque des revendications 7 à 11,
caractérisée en ce qu'elle comprend une tête de piquage (27) présentant un support
rotatif à l'extrémité inférieure duquel est montée une aiguille (28), associée à un
pied-de-biche.
13. Armature pour pièce de matière composite, formée de ladite armature noyée dans une
matrice durcie,
caractérisée en ce qu'elle est réalisée conformément au procédé selon l'une quelconque
des revendications 1 à 6.
14. Pièce de matière composite, formée d'une armature noyée dans une matrice durcie,
caractérisée en ce que ladite armature est réalisée conformément au procédé selon
l'une quelconque des revendications 1 à 6.
15. Produit élémentaire,
caractérisé en ce qu'il est obtenu par sciage ou découpe d'un bloc réalisé conformément
au procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6.