[0001] La présente invention a pour objet un procédé de fabrication d'un manchon d'impression,
notamment pour la flexographie, en matériau composite, ainsi que le manchon correspondant.
[0002] On connaît de nombreux procédés de montage de manchons d'impression flexographique
sur des cylindres support et notamment la demande de brevet européen EP-A-0 196 443.
[0003] De tels procédés utilisent des cylindres support creux à l'intérieur desquels est
introduit de l'air sous pression.
[0004] La paroi extérieure de chacun de ces cylindres creux est munie de trous qui permettent
au fluide sous pression de s'échapper radialement.
[0005] Ainsi, le manchon, qui est parfaitement ajusté, se trouve dilaté au moment du montage
par l'air sous pression qui s'échappe du cylindre par les trous, formant une couche
d'air sous pression.
[0006] Cette dilatation est de très faible amplitude mais néanmoins suffisante.
[0007] Le manchon peut ainsi être déplacé en translation de façon aisée, sur un coussin
d'air.
[0008] Le manchon doit avoir une certaine capacité de déformation radiale mais à l'inverse,
on sait qu'il doit être très rigide à l'extérieur afin de recevoir soit une couche
de finition apte à être rectifiée soit une couche d'élastomère en fonction des différentes
applications.
[0009] Dans tous les cas, le manchon avec cette couche de finition ou cette couche en élastomère
doit avoir une faible capacité de déformation et il doit présenter une parfaite concentricité.
[0010] Ces deux contraintes de capacité d'expansion radiale et de rigidité sont antinomiques
et les solutions actuelles sont des compromis peu satisfaisants.
[0011] On sait également que les utilisateurs de manchons d'impression disposent de cylindres
support et de jeux de manchons de différentes épaisseurs pour un même diamètre de
cylindre support de façon à obtenir, pour un cylindre support donné, différents diamètres
extérieurs afin que les développements linéaires obtenus couvrent une gamme aussi
étendue que possible.
[0012] On comprend dès lors que plus les manchons peuvent varier en épaisseur d'une faible
épaisseur à des épaisseurs importantes et moins il faut de cylindres support puisque
pour un même cylindre support on peut couvrir avec les manchons une gamme de développement
plus importante.
[0013] Bien entendu, il faut des manchons supplémentaires mais on sait que :
- les manchons sont moins chers que les cylindres support,
- il ne faut pas nécessairement démonter le cylindre support pour mettre le manchon
et dans ce cas le gain de temps est intéressant,
- en cas de démontage, les manchons peuvent être préparés à l'avance sur d'autres cylindres
support, et
- dans tous les cas, il y a un gain de poids qui facilite de façon très importante la
manutention, car les utilisateurs sont obligés de stocker, manutentionner et gérer
des dizaines et même des centaines de manchons.
[0014] Malheureusement, les manchons connus de l'art antérieur ne permettent pas d'atteindre
des performances susceptibles de générer les avantages énumérés ci-avant.
[0015] On a cherché jusqu'à présent à réaliser des manchons qui sont plus légers, moins
chers et dont les caractéristiques mécaniques sont améliorées.
[0016] Ainsi, des manchons ont été réalisés en matériau composite comprenant des mats de
fibres de verre noyés dans des matrices en résine, mais les résultats ne donnent pas
entière satisfaction car le poids et le coût augmentent très rapidement avec l'épaisseur.
Aussi, il est impossible de réaliser des gammes très larges de développements car
les variations d'épaisseur pour un même diamètre intérieur, correspondant à un cylindre
support donné, sont de faible amplitude.
[0017] De plus, dans les grandes épaisseurs, la quantité de résine est également très importante,
ce qui donne à de tels manchons une rigidité incompatible avec le montage sous pression
par dilatation radiale, surtout si l'on souhaite rester dans des gammes de pressions
industrielles courantes de l'ordre de quelques bars.
[0018] La quantité de résine influe aussi de façon prépondérante sur le poids et le prix
du manchon ainsi réalisé, ce qui le rend rapidement non compétitif.
[0019] La présente invention vise à pallier ces inconvénients et elle propose un procédé
de fabrication de manchons qui est simple à mettre en oeuvre, qui permet de réaliser
des manchons d'épaisseur voulue dans une gamme très étendue, de résistance mécanique
adaptée et d'une certaine élasticité, suffisante pour autoriser un montage par expansion
radiale à l'aide d'un gaz sous pression, sur un cylindre à chambre, percé radialement,
qui est d'un poids réduit ce qui facilite sa manutention, et qui peut être utilisé
soit directement après rectification, soit après revêtement avec une couche d'élastomère
et un usinage consécutif, soit encore en héliographie, après le dépôt d'un revêtement
métallique conducteur et son gravage.
[0020] A cet effet, le procédé de fabrication d'un manchon d'impression, expansible, selon
l'invention, notamment pour la flexographie, prévu pour être monté sur un cylindre
support indéformable muni d'une chambre interne équipée de trous radiaux débouchants
à la surface extérieure du cylindre, ce cylindre ayant un diamètre égal à celui du
diamètre du cylindre sur lequel sera monté le manchon ainsi fabriqué, se caractérise
en ce qu'il comporte les étapes suivantes :
- mise en rotation et préparation de la surface extérieure du cylindre avec un agent
démoulant,
- enroulement sur ce cylindre support d'une couche d'un matériau comportant des trous
traversants, régulièrement répartis sur sa surface, ce matériau étant un complexe
composé d'une couche de matériau non tissé sur laquelle est déposée une couche d'un
matériau ayant un fort taux de vide, du type expansé et sérigraphié avec un motif
donné,
- enduction de cette couche avec une résine ayant un pouvoir de retrait déterminé à
la polymérisation,
- attente de la gélification,
- enroulement d'une couche d'un matériau d'étanchéité sur la couche enduite de résine,
- polymérisation en température,
- enduction d'une couche de résine de finition,
- attente de la gélification,
- polymérisation en température,
- extraction du manchon fabriqué par dilatation radiale de ce manchon à l'aide de gaz
sous pression introduit dans la chambre du cylindre, et
- reprise du manchon pour un traitement final par rectification mécanique ou par adhérisation
d'une couche d'élastomère.
[0021] Selon une autre caractéristique, on enroule une couche d'amorçage sur l'agent de
démoulage du cylindre support, cette couche d'amorçage comprenant une couche d'un
tissé ou non tissé enduit d'une couche de résine.
[0022] Dans le cas de manchons épais, on répète plusieurs fois l'enroulement de couches
de complexe avec enduction de résine jusqu'à obtenir l'épaisseur de manchon recherchée.
[0023] Selon une autre particularité de l'invention, les épaisseurs de complexe, les motifs
et leur densité sont variables ainsi que les diamètres des trous.
[0024] De façon préférentielle, les résines utilisées sont à base de vinyl-ester ou d'époxy.
[0025] Dans un mode de réalisation particulier, on dispose sur la dernière couche de complexe
un film rétractable avant la polymérisation en température et on retire ce film après
la polymérisation de façon à conférer un état de surface adapté à l'opération finale.
[0026] L'invention a également pour objet le manchon obtenu par le procédé, manchon qui
comprend une succession concentrique du centre vers l'extérieur, d'au moins une couche
d'un matériau comportant des trous traversants, régulièrement répartis sur sa surface,
ce matériau étant un complexe composé d'une couche de matériau non tissé sur laquelle
est déposée une couche d'un matériau ayant un fort taux de vide, du type expansé et
sérigraphié avec un motif donné, d'une couche de résine ayant un pouvoir de retrait
déterminé à la polymérisation, d'au moins un enroulement d'un tissu intermédiaire
d'étanchéité sur la couche de résine enduite sur le complexe, et d'au moins une couche
de résine de finition.
[0027] De façon utile, les résines de finition ont un code couleur en fonction des diamètres
et/ou des applications, flexographie ou héliographie.
[0028] Dans le cas d'une application à la flexographie avec cliché rapporté, il est prévu
des inserts fixés par usinage notamment pour recevoir des pointures.
[0029] Selon une autre caractéristique pratique du manchon, il est prévu au moins une étiquette
d'identification noyée dans la masse lors de la fabrication.
[0030] L'invention est décrite ci-après selon un mode de réalisation préférentiel, en regard
des dessins annexés qui représentent :
- Figure 1, une vue d'un manchon selon l'invention, en perspective avec un arrachement
partiel faisant apparaître les différentes couches,
- Figure 2, une vue de détail en coupe transversale du manchon,
- Figure 3, une vue en perspective schématique agrandie d'un ensemble de cellules d'une
couche obtenue lors de la fabrication d'un manchon par le procédé selon l'invention,
- Figures 4A, 4B, 4C respectivement, une demi-vue en perspective, une demi-vue en coupe
longitudinale et une demi-vue en coupe transversale d'une réalisation flexographique
avec un cliché,
- Figures 5A, 5B, 5C respectivement, une demi-vue en perspective, une demi-vue en coupe
longitudinale et une demi-vue en coupe transversale d'une réalisation avec une couche
d'élastomère gravé, et
- Figure 6A, 6B, 6C respectivement, une demi-vue en perspective, une demi-vue en coupe
longitudinale et une demi-vue en coupe transversale d'une réalisation avec un revêtement
métallique conducteur pour une application héliographique.
[0031] Sur la figure 1, on a représenté un manchon 10, monté sur un cylindre support 12
de fabrication. Les différentes dimensions sont fortement exagérées pour faire apparaître
les différentes couches et pour pouvoir les distinguer les unes des autres.
[0032] Le cylindre support 12 comprend, de façon connue une chambre interne 14 et des trous
radiaux 16, issus de la chambre 14 et débouchant à la périphérie extérieure dudit
cylindre.
[0033] Pour la réalisation d'un manchon suivant le procédé de l'invention, on utilise soit
un des cylindres support fourni par l'utilisateur afin qu'il soit utilisé comme mandrin
de fabrication du manchon, ce qui est le gage d'une précision certaine, soit un manchon
gabarit usiné et rectifié aux dimensions exactes du cylindre support sur lequel les
manchons doivent être montés.
[0034] Le cylindre support est fixé sur un porte mandrin dans des mâchoires adaptées puis
il est préparé, de façon connue, en le revêtant sur toute sa surface extérieure d'un
agent de démoulage.
[0035] Sur ce cylindre, tout d'abord, on enroule sous tension, par exemple par banderolage,
au moins une première couche 18, d'un voile 20 tissé ou non tissé, qui est enduit
d'une résine 22, dont les caractéristiques et propriétés seront décrites plus avant
dans le texte, afin que le voile soit imprégné et se plaque sur l'agent de démoulage,
épousant ainsi parfaitement la périphérie extérieure du cylindre support 12.
[0036] Sur cette couche dite d'amorçage, on enroule une première couche 24 d'un complexe
26 comprenant une couche de matériau non tissé 28 sur laquelle est déposée une couche
de matériau expansé 30. Ce matériau expansé 30, ainsi que représenté sur la figure
3, est sérigraphié avec un motif donné, en l'occurrence un motif hexagonal, avec une
séparation physique entre deux motifs adjacents. C'est-à-dire que dans le mode de
réalisation préférentiel du procédé de l'invention, le matériau expansé présente une
structure en nid d'abeilles, avec des cellules isolées 32, à section hexagonale pleine,
et un réseau de canaux 35 séparant lesdites cellules. La hauteur de chacune de ces
cellules est identique afin que le complexe ait une épaisseur donnée qui soit suffisamment
précise.
[0037] Cette première couche 24 de complexe 26 est réalisée par enroulement d'une bande
de complexe, de façon hélicoïdale, bord à bord, sur toute la longueur du cylindre
support, en disposant le non tissé 28 à l'intérieur.
[0038] En se reportant à la figure 2, on comprend que les cellules 32 du complexe 26, lorsqu'il
est enroulé sur le cylindre, bord à bord, laisse subsister le réseau de canaux 35.
Ces canaux, par la courbure à laquelle est soumis le complexe, s'ouvrent légèrement
sur la face convexe et se ferment légèrement sur la face concave formant ainsi des
canaux à section en V tronqué à la base, en forme d'entonnoir. Ceci n'est pas visible
sur la figure 2 pour maintenir la clarté du dessin.
[0039] On remarque par contre sur cette figure 2 la présence de trous 34, d'un diamètre
donné, ménagés à travers le complexe, perpendiculairement à sa surface en sorte que
les trous, une fois le complexe enroulé, se trouvent orientés radialement ou proche
d'une orientation radiale.
[0040] Le complexe ainsi enroulé est retenu par la couche de résine 24 de la couche d'amorçage
18 puisque le non tissé du complexe est mouillé par cette résine.
[0041] Cette première couche 24 de complexe 26 est enduite d'une couche de résine 24, en
quantité adaptée, qui se loge dans les canaux 35, car le matériau expansé n'absorbe
pas la résine et il y a amalgame de la résine de ces deux couches de résine, de part
et d'autre du matériau expansé par les canaux ainsi que cela est représenté sur la
figure 2.
[0042] On remarque également que les trous 34 permettent de réaliser des liaisons entre
les faces intérieure et extérieure du complexe, des ponts de résine, formant autant
d'entretoises ainsi que cela sera décrit ultérieurement.
[0043] L'enroulement est effectué avec une certaine tension de façon à bien plaquer le complexe
26 et à éviter la présence de bulles d'air lors de la fabrication.
[0044] Lorsque la résine 24 du complexe est gélifiée, on enroule alors sur le complexe 20,
au moins une couche 36 d'un matériau 37 dit "d'étanchéité", dans le cas présent un
non tissé en polyester. Ce matériau permet de mouiller toute la surface extérieure
du complexe en répartissant la résine.
[0045] On enroule ensuite une deuxième couche 38, d'un complexe 40, qui, soit est identique
au complexe 26, soit différent avec des cellules de dimensions, de hauteur et de motif
différents. Dans le mode de réalisation représenté et dans un souci de simplification,
on a représenté un complexe identique.
[0046] Le non tissé est également disposé sur la face concave.
[0047] Cette deuxième couche 38 de complexe 40 est à son tour enduite d'une couche de résine
24 et éventuellement d'une couche 42 de matériau d'étanchéité 37 pour homogénéiser
et répartir la résine.
[0048] Dans le mode de réalisation représenté, il est prévu de disposer une couche 44 d'une
résine de finition 46. Cette résine est apte, après polymérisation, à être rectifiée
par usinage mécanique. Cette résine peut comprendre des charges minérales et/ou organiques.
[0049] Dans le cas d'une fabrication de manchons dont la surface est usinée afin de recevoir
directement des clichés, on dispose sur la surface de la résine de finition, un voile
légèrement rétractable afin de comprimer les différentes couches superposées.
[0050] Ce voile à maille fine résiste à la température de cuisson et il est retiré après
que le manchon ait été porté à la température de réticulation de la résine.
[0051] Ainsi les couches sont bien concentriques, coaxiales et l'état de surface, avec un
grain très fin, permet un usinage et une rectification de qualité.
[0052] Dans le cas d'une fabrication de manchons destinés à supporter une couche d'élastomère,
la couche de finition reçoit un tissu d'arrachage, également rétractable, de façon
à maintenir les couches concentriquement et coaxialement, ce tissu devant également
résister à la température de réticulation des résines.
[0053] Ce tissu d'arrachage à mailles grossières laisse subsister, après retrait, un relief
sur la couche de finition, qui permet de mieux adhériser la couche d'élastomère qui
doit y être déposée et vulcanisée.
[0054] Selon le procédé de l'invention, la formulation de la résine est adaptée pour se
rétracter et conférer au manchon ainsi fabriqué une capacité de retrait radial qui
présente un grand intérêt. On peut citer comme famille de polymères servant à l'élaboration
des résines, les vinyl-ester ou les époxy.
[0055] En effet, ainsi que cela a été indiqué en préambule, le manchon est fabriqué sur
un cylindre aux dimensions exactes du cylindre support sur lequel il sera monté ultérieurement.
[0056] De ce fait, le retrait conduit à une diminution du diamètre du manchon qui se trouve
plus petit que le diamètre du cylindre.
[0057] C'est ce retrait qui permet au manchon de se plaquer ultérieurement contre le cylindre
de travail et qui engendre des forces de serrage telles que le manchon ne tourne pas
par rapport au cylindre sur lequel il est monté, malgré les couples de rotations engendrés
par la vitesse de rotation.
[0058] On remarque que l'effort de serrage, donc le retrait correspondant doit être inversement
proportionnel au diamètre du cylindre.
[0059] En effet, plus le diamètre diminue, plus la surface de contact entre le manchon et
le cylindre de travail diminue, plus il faut augmenter la force de serrage pour obtenir
un blocage identique pour tous les manchons, quel que soit le diamètre.
[0060] Le démontage du manchon du cylindre de fabrication et son montage sur le cylindre
de travail ne sont rendus possibles que par l'expansion radiale sous l'effet de l'air
sous pression qui s'échappe des trous 16 de ces cylindres.
[0061] Cette expansion radiale, de quelques centièmes de millimètres, donc très faible comparée
au diamètre du manchon, est rendue possible par le fait que le matériau expansé n'absorbe
pas de résine et que les liaisons des couches par la résine dans les canaux, d'une
part, et dans les trous, d'autre part, confèrent à l'ensemble une possibilité de déformation
dans le domaine élastique.
[0062] Cette plage est très courte mais elle existe.
[0063] Si l'on poursuit la déformation, on arrive dans une plage plastique qui requiert
des forces de déformation beaucoup plus importantes que celles générées par l'air
sous pression issu des trous du cylindre, si bien que lors du retrait ou du montage,
on reste dans la zone élastique, sans possibilité de dégradation mécanique du manchon.
[0064] Cet agencement de couches avec au moins une couche étanche est essentiel pour obtenir
les effets recherchés.
[0065] On remarque également que les ponts de résine obtenus par les trous 34 permettent
de conférer au manchon une très grande rigidité, notamment à la compression.
[0066] On peut obtenir un grand nombre d'épaisseurs avec un même diamètre intérieur de manchon
correspondant au diamètre du cylindre de travail en faisant varier le nombre de couches,
ce qui conduit à des épaisseurs comprises entre quelques millimètres et plusieurs
centimètres.
[0067] On peut également jouer sur les combinaisons de différents complexes, avec des épaisseurs
différentes, des motifs de cellule variés, de plus ou moins grande densité.
[0068] On considère également comme compris dans le procédé selon l'invention le recours
à des complexes obtenus de quelque façon que ce soit pour autant qu'ils présentent
un matériau expansé ou présentant un certain taux de vide comme des billes par exemple,
associé à un voile de tissé ou non tissé. En effet, on peut recourir à un complexe
préparé industriellement par sérigraphie en imprimant un motif ou un complexe préparé
par enduction d'un non tissé avec une projection de billes, lequel matériau est ensuite
percé de multiples trous.
[0069] Ainsi que cela a été expliqué, le procédé consiste à diminuer la quantité de résine
par un matériau de remplissage très léger tout en maintenant des liaisons entre les
couches de résine.
[0070] Afin de pouvoir classer les manchons durant leur stockage ou simplement pour pouvoir
vérifier d'un coup d'oeil qu'il s'agit du manchon recherché, il est prévu de choisir
des résines de couleur pour la couche de finition avec un code prédéterminé en fonction
des applications ou des dimensions.
[0071] De même, on peut introduire à l'intérieur du manchon, sous la première couche de
complexe, une étiquette de référence par exemple, qui reste visible après la fabrication,
à l'intérieur et qui est donc inviolable par la fabrication même du manchon.
[0072] De tels manchons sont appliqués à la flexographie, figure 4A, 4B, 4C et 5A, 5B, 5C,
mais il est également possible de fabriquer de la même façon des manchons pour l'héliographie.
On trouve des coupes de tels manchons sur les figures 6A, 6B et 6C. Sur ces figures,
on a représenté simplement la couche de finition et les éléments complémentaires en
fonction de l'application, les autres couches intérieures étant identiques et réalisées
selon le procédé précédemment décrit.
[0073] Sur la figure 4A, on a représenté un cylindre porte-manchon 60, utilisé en flexographie-cliché.
Un manchon 62 est monté sur ce cylindre porte-manchon 60. Ce manchon est réalisé selon
le procédé de l'invention et la couche de finition a été rectifiée pour présenter
un état de surface lisse et pour que le diamètre développé corresponde exactement
à la longueur d'impression recherchée. Sur cette surface, il est mécaniquement réalisé
des génératrices 64 de mise en place et de positionnement des clichés. Le cliché se
présente sous forme d'une plaque gravée 66, réalisée en un matériau photopolymère
ou caoutchouc, ce qui permet de la disposer en enroulement autour du manchon. La fixation
de cette plaque est réalisée par interposition d'un ruban adhésif double face 68.
Sur les figures 4B et 4C, les éléments identiques portent les mêmes références.
[0074] Sur la figure 5A, on a représenté un cylindre porte-manchon 70 prévu pour recevoir
un manchon 72 selon l'invention. La surface extérieure a reçu une couche 74 de finition
en matériau caoutchouc fixée à l'aide d'un adhérisant. Ce revêtement est vulcanisé
et rectifié puis il est gravé à l'aide d'un laser, généralement. Ce type de gravure
permet une impression en continu, par exemple pour papier peint. Sur les figures 5B
et 5C, les éléments identiques portent les mêmes références.
[0075] Sur la figure 6A, pour l'application à l'héliographie, le cylindre porte-mandrin
80 supporte un manchon spécifique 82 réalisé selon l'invention mais avec un traitement
de dépôt métallique ultérieur. Dans ce but, la couche de finition du manchon 84 est
rendue conductrice par incorporation de particules conductrices ou par dépôt d'une
couche de carbone, puis un dépôt métallique d'une épaisseur donnée est déposée par
électrolyse sur une épaisseur suffisante pour permettre une reprise et un usinage
mécanique. Une fois mise au développement recherché, le dépôt métallique est gravé
en creux afin de reproduire une gravure de profondeur variable en fonction de l'intensité
de la couleur à obtenir. Le dépôt métallique est généralement réalisé en cuivre et
chromé après gravure. Sur les figures 6B et 6C, les éléments identiques portent les
mêmes références.
[0076] De tels manchons héliographiques trouvent un intérêt tout particulier dans l'impression
combinée flexographie-héliographie pour l'impression de certains aplats ou de codes-barres.
[0077] Le procédé ainsi décrit permet la réalisation de manchons spécifiques qui font aussi
partie de la présente invention.
[0078] On peut aussi prévoir de fixer des inserts rapportés par usinage dans les dernières
couches de façon à pouvoir y monter ultérieurement des pointures pour la fixation
des clichés.
[0079] Dans le cas où les épaisseurs atteintes sont très importantes, il est possible de
réaliser une ceinture intermédiaire, avec une forte épaisseur de résine de l'ordre
de 1 à 3 millimètres pour fixer un ordre de grandeur, en sorte que cette ceinture
bloque les capacités d'expansion radiale. Cette ceinture est ménagée à une distance
de la périphérie intérieure du manchon qui est fonction des différentes caractéristiques
du manchon, diamètre intérieur, diamètre extérieur, application notamment.
1. Procédé de fabrication d'un manchon d'impression, expansible, notamment pour la flexographie,
prévu pour être monté sur un cylindre support (12) indéformable muni d'une chambre
interne (14) équipée de trous radiaux (16) débouchants à la surface extérieure du
cylindre, ce cylindre ayant un diamètre égal à celui du diamètre du cylindre sur lequel
sera monté le manchon ainsi fabriqué, caractérisé en ce qu'il comporte les étapes
suivantes :
- mise en rotation et préparation de la surface extérieure du cylindre avec un agent
démoulant,
- enroulement sur ce cylindre support d'une couche (24) d'un matériau (26) comportant
des trous traversants (34), régulièrement répartis sur sa surface, ce matériau étant
un complexe composé d'une couche de matériau non tissé (28) sur laquelle est déposée
une couche d'un matériau (30) ayant un fort taux de vide, du type expansé et sérigraphié
avec un motif (32) donné,
- enduction de cette couche avec une résine (22) ayant un pouvoir de retrait déterminé
à la polymérisation,
- attente de la gélification,
- enroulement d'une couche (36) d'un matériau (37) d'étanchéité sur la couche enduite
de résine (22),
- polymérisation en température,
- enduction d'une couche (44) de résine de finition (46),
- attente de la gélification,
- polymérisation en température,
- extraction du manchon fabriqué par dilatation radiale de ce manchon à l'aide de
gaz sous pression introduit dans la chambre du cylindre, et
- reprise du manchon pour un traitement final par rectification mécanique ou par adhérisation
d'une
couche d'élastomère.
2. Procédé de fabrication d'un manchon d'impression expansible selon la revendication
1, caractérisé en ce que l'on enroule une couche d'amorçage (18) sur l'agent de démoulage
du cylindre support, cette couche d'amorçage comprenant une couche (20) d'un tissé
ou non tissé enduit d'une couche de résine (22).
3. Procédé de fabrication d'un manchon d'impression expansible selon la revendication
1 ou 2, caractérisé en ce que l'on répète plusieurs fois l'enroulement de couches
de complexe avec enduction de résine jusqu'à obtenir l'épaisseur de manchon recherchée.
4. Procédé de fabrication d'un manchon d'impression expansible selon l'une quelconque
des revendications précédentes, caractérisé en ce que les épaisseurs de complexe,
les motifs des cellules (32) et leur densité sont variables ainsi que les diamètres
des trous (34).
5. Procédé de fabrication d'un manchon d'impression expansible selon l'une quelconque
des revendications précédentes, caractérisé en ce que les résines (22) utilisées sont
à base de vinyl-ester ou d'époxy.
6. Procédé de fabrication d'un manchon d'impression expansible selon l'une quelconque
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'on dispose sur la dernière couche
de complexe un film rétractable avant la polymérisation en température et en ce qu'on
retire ce film après la polymérisation de façon à conférer un état de surface adapté
à l'opération finale.
7. Manchon pour cylindre de machine d'impression réalisé par la mise en oeuvre du procédé
selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend
une succession concentrique du centre vers l'extérieur, d'au moins une couche (24,
38) d'un matériau comportant des trous (34) traversants, régulièrement répartis sur
sa surface, ce matériau étant un complexe composé d'une couche de matériau non tissé
(28) sur laquelle est déposée une couche d'un matériau (30) ayant un fort taux de
vide, du type expansé et sérigraphié avec un motif (32) donné, d'une couche de résine
(22) ayant un pouvoir de retrait déterminé à la polymérisation, d'au moins un enroulement
d'une couche (36) d'un matériau (37) d'étanchéité sur la couche de résine enduite
sur le complexe, et d'au moins une couche (44) de résine de finition.
8. Manchon pour cylindre de machine d'impression selon la revendication 7, caractérisé
en ce qu'il comprend des résines de finition avec un code couleur en fonction des
diamètres et/ou des applications, flexographie ou héliographie.
9. Manchon pour cylindre de machine d'impression selon la revendication 7 ou 8, caractérisé
en ce qu'il comprend des inserts rapportés par usinage notamment pour recevoir des
pointures.
10. Manchon pour cylindre de machine d'impression selon la revendication 7 ,8 ou 9, caractérisé
en ce qu'il comprend au moins une étiquette noyée dans la masse lors de la fabrication.