[0001] La présente invention concerne l'industrie du bâtiment et a plus particulièrement
pour objet une crémone pour la fermeture d'une baie dont le dormant porte au moins
un vantail qui est apte à coulisser horizontalement selon une direction donnée.
[0002] La tendance contemporaine consiste à équiper les baies des bâtiments, fenêtres ou
porte-fenêtres, d'un châssis qui comprend un dormant qui est scellé à la maçonnerie
et qui supporte un ouvrant à un ou plusieurs vantaux qui coulissent horizontalement.
[0003] Ce type de châssis, pour le dormant et/ou l'ouvrant est souvent fait en profilés
creux, par exemple métalliques à base d'aluminium ou en résines synthétiques. Ces
profilés sont principalement obtenus par filage ou extrusion.
[0004] Pour des raisons de sécurité et aussi pour des raisons d'esthétique, voire de commodité
et d'entretien, le ou les ouvrants d'un tel châssis sont équipés d'une fermeture simple
à crochet dont le boîtier est encastré dans un des montants verticaux de l'ouvrant
de manière à ce que le crochet situé en feuillure s'engage en face de sa gâche correspondante
placée sur un montant vertical du dormant.
[0005] On comprend que ce type de solution, s'il satisfait l'esthétique et la commodité
soulève des problèmes particulièrement délicats à résoudre en ce qui concerne la sécurité
que ce soit à l'occasion de tentatives de pénétration par effraction ou de fausses
manoeuvres de la crémone.
[0006] Des solutions ont déjà été proposées. Une solution est par exemple exposée dans le
document FR 2 681 093 au nom de la Demanderesse. Si la solution exposée dans ce document
donne satisfaction, elle ne permet pas toutefois de satisfaire pleinement à certaines
des difficultés liées notamment à la sécurité.
[0007] Le but de l'invention est de remédier à la plupart des inconvénients évoqués brièvement
précédemment.
[0008] L'invention a pour objet une crémone pour la fermeture d'une baie dont le dormant
porte au moins un vantail qui est apte à y coulisser horizontalement selon une direction
donnée, et qui comprend deux tringles avec chacune un bout libre destiné à coopérer
avec une gâche du dormant et un bout actif qui sont mobiles verticalement entre une
position ouverte et une position fermée et sont dirigées au besoin par une bride,
un boîtier avec un dégagement et, logé dans ce dégagement un mécanisme de manoeuvre
avec au besoin des moyens de guidage, avec un curseur mobile pourvu au besoin d'un
alvéole de préhension, avec deux crémaillères fixées chacune à un bout actif d'une
des deux tringles et portant chacune une denture, et avec un pignon engrénant simultanément
avec les deux crémaillères. Cette crémone est remarquable en ce que le curseur est
muni d'une butée et l'une au moins des crémaillères ou tringles est munie d'un appui
complémentaire qui en est normalement séparé par un jeu déterminé, et en ce qu'elle
comprend un dispositif de positionnement à rappel élastique intercalé entre curseur
et crémaillère pour normalement maintenir ce jeu, ainsi qu'un verrou commandé par
le curseur et agissant sur l'une au moins des tringles pour immobiliser d'une manière
irréversible celles-ci dans l'une ou l'autre de leurs deux positions.
[0009] Cette crémone est aussi remarquable en ce que les tringles ont de préférence la configuration
d'une bande plate qui est orientée perpendiculairement à la direction de coulissement
du vantail.
[0010] D'autres caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture de la description
et des revendications qui suivent ainsi qu'à l'examen des figures du dessin, donné
seulement à titre d'exemple, où:
- la Figure 1 est une vue perspective partielle schématique éclatée avec écorché local,
d'un mode de réalisation d'une crémone selon l'invention;
- la Figure 2 illustre sur ses vues A et B une élévation de côté en coupe partielle
d'une crémone selon l'invention, et en élévation de face respectivement, en position
ouverte;
- les vues de la Figure 3 sont analogues à celles de la Figure 2 pour la position fermée;
- les Figures 4A et 4B sont des vues similaires de face pour d'autres positions de la
crémone;
- la Figure 5 est une vue partielle schématique en coupe locale de la sécurité selon
l'invention;
- la Figure 6 est une vue en section droite d'un type de profilé utilisable pour la
crémone selon l'invention; et
- la Figure 7 est une vue schématique perspective d'un châssis dont les vantaux sont
équipés de crémones selon l'invention.
[0011] Les châssis notamment en profilé creux comprenant un dormant et un ouvrant de préférence
à deux vantaux y coulissant horizontalement selon une direction donnée sont bien connus
dans l'industrie du bâtiment. C'est pourquoi, on ne décrira par la suite que ce qui
concerne directement ou indirectement l'invention. Pour le surplus, l'Homme du Métier
de la technique considérée puisera dans les solutions classiques courantes à sa disposition
pour faire face aux problèmes particuliers auxquels il est confronté. Il pourra notamment
se reporter utilement au document précité.
[0012] Dans ce qui suit, un même numéro de référence identifie toujours un même élément,
quel que soit le mode de réalisation ou sa variante d'exécution.
[0013] Pour la commodité de l'exposé, on décrira successivement chacun des constituants
d'un mode de réalisation d'une crémone selon l'invention avant d'en exposer la construction
et le fonctionnement.
[0014] Une crémone selon l'invention est destinée à équiper un châssis dont le dormant D
est équipé d'un ouvrant à au moins un vantail V qui coulisse selon une direction horizontale
donnée.
[0015] L'une au moins et de préférence les deux traverses horizontales haute et basse de
ce dormant sont équipées d'une gâche G située en applique sur celles-ci.
[0016] L'ouvrant comprend par exemple deux vantaux qui coulissent horizontalement dans le
dormant de toutes manières appropriées classiques afin qu'ils puissent en particulier
se croiser en totalité pour faciliter le nettoyage des deux faces, intérieure et extérieure,
des parties vitrées. Chacun de ces vantaux est fait d'une traverse horizontale haute
et d'une traverse horizontale basse qui sont réunies par des montants verticaux.
[0017] C'est dans l'un au moins des montants verticaux qu'est lardée ou noyée une crémone
selon l'invention.
[0018] Un tel montant vertical est de préférence fait en un profilé P avec une chambre C
destinée à recevoir au moins localement le boîtier ou coffre de la crémone et les
tringles correspondantes.
[0019] Comme on le voit, une crémone selon l'invention comprend, essentiellement, deux tringles
10, deux brides 20 de chaque côté du boîtier, dont l'une est destinée à recevoir une
sécurité de manoeuvre 50, un boîtier ou coffre 30 et un mécanisme de manoeuvre 40.
[0020] Chaque tringle 10 comprend un bout 11 libre destiné à coopérer avec une gâche, et
un bout 12 actif sur lequel on reviendra par la suite.
[0021] Chaque bride 20, conduit ou chapiteau, est munie d'un passage, comme il est classique,
pour le coulissement libre de la tringle correspondante.
[0022] Le boîtier ou coffre 30 qui est destiné à être lardé dans la chambre du profilé,
délimite un dégagement 300 destiné à recevoir le mécanisme de manoeuvre 40 comme on
le comprendra par la suite.
[0023] Le mécanisme de manoeuvre 40 comprend, essentiellement, des moyens de guidage 41,
un curseur ou coquille 42, des crémaillères 43, un pignon 44, un dispositif de positionnement
à rappel élastique 45 et un verrou 46.
[0024] Les moyens de guidage 41, par exemple du type à téton 411 et boutonnière 412, servent
à assurer et maintenir une orientation correcte des tringles lors du fonctionnement.
[0025] Le curseur 42 comprend de préférence un alvéole 421 de préhension ou similaire, et
une butée 422 sur laquelle on reviendra par la suite.
[0026] Les crémaillères 43 sont munies, chacune, d'une denture 431 et de préférence l'une
d'entre elles d'un appui 432 destiné à coopérer avec la butée 422 et sur lequel on
reviendra par la suite. Ces crémaillères 43 sont d'un seul tenant avec le bout actif
12 des tringles 10 ou bien rapportées sur ce bout auquel elles sont chacune fixées
par un liaison 423 par exemple du type à rainures ou languettes ou tout autre solution
classique appropriée. Il est clair que l'appui 432 peut aussi être situé sur une tringle
au lieu de l'être sur une crémaillère.
[0027] Le pignon 44 tourne librement dans le coffre et engrène simultanément avec les dentures
431 des crémaillères 43 de manière que celles-ci se déplacent dans des sens opposés
d'une direction commune perpendiculaire à la direction de coulissement du vantail,
comme cela ressort de l'examen des figures du dessin.
[0028] Le dispositif de positionnement à rappel élastique 45 par exemple du type "bonhomme
à ressort" ou similaire, comprend un logement 451 ménagé dans une crémaillère ou une
tringle, et coopérant avec ce logement un téton 452 telle une bille ou similaire,
sollicité élastiquement par un ressort 453 de manière à avoir tendance à faire saillie.
Le téton 452 et le ressort 453 sont logés dans une cavité 454 ménagée dans le curseur
42.
[0029] Le verrou 46 comprend deux crans 461 qui sont ménagés dans l'une des crémaillères
ou tringles et qui se présente à la manière de créneaux dont les deux embrasures sont
séparées par un merlon. Ce verrou comprend aussi un loquet 462 destiné à coopérer
avec les crans 461. Ce loquet 462 présente deux plans 4621 inclinés opposés, et est
sollicité par un ressort 463 de manière à faire normalement saillie d'une embase 464
du boîtier dans laquelle il est monté. Un ergot 465 de commande du loquet est muni
de deux rampes 4651 opposées et est porté par le curseur 42.
[0030] La sécurité 50 comprend un réceptacle 51 qui est constitué par exemple d'un trou
511 prolongé d'une fente 512, et qui est ménagé, dans l'une au moins des tringles
10. On observera que les tailles propres au trou et à la fente sont différentes et
que celles de la fente est moindre de celle du trou. La sécurité 50 comprend aussi
une tige 52 qui est destinée à coopérer avec le réceptacle et qui est portée par exemple
par une bride 20. Cette tige 52 comprend un doigt 521 avec un socle 5211 dont les
tailles sont différentes. On observera que la taille du socle est moindre que celle
du doigt et que de la sorte, lorsque la tige est engagée dans le réceptacle qu'elle
traverse, si le doigt peut coulisser axialement dans le trou il ne peut pas pénétrer
latéralement dans la fente où seul peut s'engager le socle. Le doigt 521 est porté
par un axe 522 et est sollicité par un ressort 53 qui tend normalement à faire saillir
la tige.
[0031] Les éléments d'une crémone selon l'invention sont faits dans des matériaux traditionnels
en métal ou en matière synthétique, qui sont ouvrés selon des techniques classiques
convenables appropriées.
[0032] Tous les constituants d'une crémone selon l'invention sont réunis, assemblés et montés
comme cela ressort clairement de l'examen des figures du dessin.
[0033] Il y a lieu d'observer que les tringles ont la configuration d'une bande relativement
plate qui est orientée verticalement perpendiculairement à la direction de coulissement
du vantail, et que ces tringles sont placées dans la chambre d'un montant vertical
d'un vantail de l'ouvrant. On observera aussi que l'alvéole de préhension du curseur
est apparente de préférence sur le parement intérieur de ce même montant. On observera
aussi que la sécurité fait saillie dans le feuillure, au moins pour la position ouverte,
pour les raisons que l'on comprendra par la suite. On observera aussi que normalement
la butée du curseur et l'appui de la crémaillère sont situés à distance l'un de l'autre
et séparés par un jeu déterminé.
[0034] On décrira maintenant le fonctionnement de ce mode de réalisation d'une crémaillère
selon l'invention.
[0035] Si l'on veut ouvrir ou fermer un vantail selon l'invention, on actionne la crémone
en déplaçant le curseur à l'aide de son alvéole de préhension accessible sur le parement
intérieur du montant vertical.
[0036] On observera qu'en position initiale que la crémone soit ouverte ou soit fermée,
le loquet est normalement engagé dans l'un ou l'autre des crans de sorte que les tringles
sont condamnées par le verrou dans la position qu'elles occupent.
[0037] Si l'on agit sur le curseur par exemple en le faisant coulisser vers le bas, on voit
que d'abord on résorbe le jeu initial entre butée du curseur et appui de la crémaillère
avant que ceux-ci viennent au contact l'un de l'autre. Au cours de cette opération
le dispositif de positionnement à rappel automatique est actionné de manière que le
téton soit repoussé à l'encontre de sa sollicitation élastique et dégagé du logement.
Au cours de ce déplacement, une rampe de l'ergot de commande rencontre un plan incliné
qui lui fait face du loquet et repousse le loquet à l'encontre de la sollicitation
élastique qu'exerce sur lui le ressort : le curseur est donc libéré ainsi que les
crémaillères et les tringles qui leur sont associées et accouplées par l'entremise
du pignon. A la fin de l'opération, le curseur est rappelé automatiquement à sa position
initiale pour rétablir le jeu déterminé, par le dispositif de positionnement à rappel
élastique du fait que la bille ou téton retrouve sa place dans son logement.
[0038] Simultanément, le loquet reprend sa place dans l'autre cran pour condamner la crémaillère
dans sa nouvelle position.
[0039] On observera que grâce à l'invention, que la crémone soit en position ouverte ou
qu'elle soit en position fermée, le verrou condamne systématiquement les tringles
et interdit tout déplacement du curseur.
[0040] De préférence la crémone selon l'invention est protégée contre toute fausse manoeuvre
pour la position ouverte du vantail grâce à la sécurité.
[0041] En effet, comme illustré lorsque le vantail est ouvert, la tige est saillante dans
la feuillure et alors le doigt est engagé dans le trou du réceptacle pour interdire
de la sorte toute manoeuvre des tringles. Par contre, en position fermée, le doigt
en rencontrant le dormant est repoussé dans la bride et son socle de taille moindre
que celle du trou permet le coulissement des tringles puisqu'il peut résider dans
la fente. Tant que le vantail est fermé, le socle permet indifféremment l'ouverture
ou la fermeture de la crémone. Au contraire, aussitôt que le vantail est ouvert le
doigt reprend sa place dans le trou et bloque les tringles.
[0042] Ce qui précède met bien en lumière les particularités distinctives de l'invention,
l'intérêt qu'elle offre et les avantages qu'elle procure.
1 - Crémone pour la fermeture d'une baie dont le dormant porte au moins un vantail qui
est apte à y coulisser horizontalement selon une direction donnée, et qui comprend
deux tringles (10) avec chacune un bout (11) libre destiné à coopérer avec une gâche
du dormant et un bout (12) actif et qui sont mobiles verticalement entre une position
ouverte et une position fermée et sont dirigées au besoin par une bride (20), un boîtier
(30) avec un dégagement (300) et, logé dans ce dégagement (300) un mécanisme de manoeuvre
(40) avec au besoin des moyens de guidage (41), avec un curseur (42) mobile pourvu
au besoin d'un alvéole (421) de préhension, avec deux crémaillères (43) fixées chacune
à un bout actif (12) d'une des deux tringles (10) et portant chacune une denture (431),
et avec un pignon (44) engrénant simultanément avec les dentures (431) des crémaillères
(43), crémone caractérisée en ce que le curseur (42) est muni d'une butée (422) et
l'une au moins des crémaillères (43) ou tringles (10) est munie d'un appui (432) complémentaire
qui en est séparé par un jeu déterminé, en ce qu'elle comprend un dispositif de positionnement
à rappel élastique (45) intercalé entre curseur (42) et crémaillère (43) pour normalement
maintenir ce jeu, ainsi qu'un verrou (46) commandé par le curseur (42) et agissant
sur l'une des tringles (10) pour immobiliser d'une manière irréversible celles-ci
dans l'une ou l'autre de leurs deux positions.
2 - Crémone selon la revendication 1, caractérisée en ce que les tringles (10) ont la
configuration d'une barre plate qui est orientée perpendiculairement à la direction
de coulissement du vantail.
3 - Crémone selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que le dispositif de positionnement
(45) comprend un logement (451) qui est ménagé dans l'une des crémaillères (43) ou
tringles (10) et un téton (452) mobile qui est sollicité élastiquement pour s'engager
normalement dans le logement (451) et qui est porté par le curseur (42).
4 - Crémone selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que le
verrou (46) comprend deux crans (461) qui sont ménagés sur l'une des crémaillères
(43) ou tringles (10) et qui définissent chacun l'une des deux positions, un loquet
(462) mobile qui est sollicité élastiquement pour s'engager normalement dans l'un
ou l'autre de ces deux crans (461) et qui est porté par le boîtier (30), et un ergot
(465) de commande qui coopère avec le loquet (462) et qui est porté par le curseur
(42) de manière à déloger le loquet (462) de celui des crans (461) dans lequel il
est normalement engagé lorsqu'on déplace le curseur (42) pour faire passer les tringles
(10) de l'une à l'autre de leurs deux positions.
5 - Crémone selon la revendication 4, caractérisée en ce que le loquet (462) présente
deux plans (4621) inclinés opposés et l'ergot (465) présente deux rampes (4651) opposées
qui sont aptes à coopérer avec les plans inclinés (4651) pour contribuer au délogement
du loquet (462) d'un cran (461).
6 - Crémone selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce qu'elle
comprend une sécurité (50) interdisant toute fausse manoeuvre du curseur (42) lorsque
le vantail ne clôt par la baie.
7 - Crémone selon la revendication 6, caractérisée en ce que la sécurité (50) comprend
un réceptacle (51) transperçant l'une au moins des tringles (10) et une tige (52)
mobile qui traverse ce réceptacle (51) et qui est portée par l'une au moins des brides
(20) de manière normalement à saillir élastiquement du vantail parallèlement à sa
direction de coulissement afin que, coulissement afin que, d'une part, lorsque le
vantail clôt la baie la tige (52) est repoussée et escamotée et n'entrave pas les
tringles (10) et afin que, d'autre part, lorsque le vantail ne clôt pas la baie la
tige (52) est saillante et condamne les tringles (10).
8 - Crémone selon la revendication 7, caractérisée en ce que le réceptacle (51) a la
configuration d'un trou (511) prolongé par une fente (512) de taille plus petite,
et en ce que la tige (52) a la configuration d'un doigt (521) prolongé par un socle
(5211) de taille moindre, le doigt (521) coopérant avec le trou (511) pour condamner
les tringles (10).
9 - Crémone selon la revendication 7 ou 8, caractérisée en ce que la tige (52) est placée
dans la chambre intérieure (C) du profilé (P).