[0001] L'invention concerne le domaine de la coulée continue des métaux, notamment de l'acier.
Plus précisément, elle concerne la régulation du niveau du métal liquide présent dans
une lingotière de coulée continue.
[0002] Dans une installation de coulée continue de l'acier, le métal liquide qui s'écoule
de la poche de coulée transite d'abord par un récipient intermédiaire, appelé répartiteur.
L'un des rôles du répartiteur est d'orienter le métal liquide vers la lingotière oscillante
unique ou, plus généralement, les multiples lingotières oscillantes de la machine
de coulée continue, dans lesquelles débute la solidification des produits sidérurgiques
(brames, blooms ou billettes). Au-dessus de chaque lingotière, le métal s'écoule hors
du répartiteur par un orifice de sortie, et forme ainsi un jet de coulée qui pénètre
dans la lingotière en traversant le ménisque, c'est-à-dire la surface du métal liquide
présent dans la lingotière. Sur son trajet entre le répartiteur et la lingotière,
le jet de coulée est confiné dans un tube en matériau réfractaire, appelé busette
de coulée. L'extrémité supérieure de la busette est fixée au fond du répartiteur,
alors que son extrémité inférieure traverse le ménisque et plonge dans le métal liquide.
La busette a pour fonctions de protéger le jet de métal liquide contre son oxydation
par l'atmosphère, d'éviter que lors de sa traversée du ménisque, le jet n'entraîne
avec lui une partie du laitier de couverture qui recouvre le ménisque, ce qui détériorerait
la propreté du produit coulé, et enfin d'imposer aux écoulements du métal liquide
en lingotière une configuration favorable à une solidification satisfaisante du produit.
A ce titre, son extrémité inférieure peut comporter une multiplicité d'orifices latéraux
(ou ouïes), orientés chacun vers l'une ou l'autre des faces de la lingotière.
[0003] L'un des paramètres essentiels dans l'obtention d'un produit sain est la stabilité
du niveau du ménisque dans la lingotière. Si cette stabilité n'est pas assurée de
manière satisfaisante, la solidification du produit s'effectue dans des conditions
excessivement variables. On peut ainsi se retrouver avec une épaisseur solidifiée
du produit localement trop faible, d'où un risque de déchirures plus ou moins importantes
da la peau solidifiée. Au mieux, on se retrouve alors avec un produit de médiocre
qualité superficielle ; au pire, du métal liquide peut s'écouler à travers les déchirures
(phénomène appelé "percée"), et provoquer l'arrêt de la coulée et de graves dommages
à la machine. Le niveau moyen du ménisque est conditionné par le débit d'acier s'écoulant
hors du répartiteur et par la vitesse à laquelle le produit en cours de solidification
est extrait de la lingotière. C'est généralement avec une quenouille en réfractaire,
dont le nez conique obture plus ou moins l'orifice de sortie du répartiteur, que l'on
règle le débit d'acier liquide pénétrant dans la lingotière. Même si on désire maintenir
ce débit à une valeur constante, il est nécessaire de faire varier la position du
nez de la quenouille pour tenir compte des changements progressifs ou instantanés
des autres paramètres de coulée. Ces changements peuvent être, par exemple, une variation
de la hauteur de métal en répartiteur, l'usure progressive des ouïes de la busette,
ou leur bouchage par des inclusions non-métalliques, ou leur débouchage soudain si
ces inclusions viennent à se décoller des parois. Pour obtenir une régulation satisfaisante
du niveau de métal liquide en lingotière, il est indispensable d'utiliser un système
automatique qui commande la position de la quenouille. Il la déplace en fonction des
résultats d'une comparaison entre le niveau du ménisque désiré et celui réellement
mesuré. Cette mesure du niveau est obtenue habituellement à l'aide d'un capteur optique
ou inductif unique. Il fournit un signal électrique qui, après traitement, est utilisé
pour commander la position de la quenouille.
[0004] C'est dans le cas des coulées continues de brames que le problème de la régulation
du niveau du ménisque est le plus complexe. En effet, ces lingotières sont longues
et étroites, et à un instant donné, les fluctuations du niveau du ménisque peuvent
être très inégales d'une région à l'autre de la lingotière. Les indications données
par un capteur unique ne sont donc pas forcément représentatives des fluctuations
du niveau du ménisque. D'autre part, sur ces machines, l'extrémité inférieure de la
busette comporte le plus souvent deux ouïes diamétralement opposées qui orientent
chacune une fraction du jet de métal vers l'une des petites faces de la lingotière.
Or ces deux ouïes ne se bouchent ou ne s'élargissent pas nécessairement de manière
identique pendant toute la coulée. Les écoulements dans la lingotière peuvent donc
évoluer de manière dissymétrique, et les ondulations qui affectent le ménisque ont
alors des configurations très différentes de part et d'autre de la busette à un instant
donné. En particulier lorsqu'une des ouïes se débouche brusquement, si ce débouchage
a lieu du côté de la busette où se trouve le capteur, celui-ci attribue à la perturbation
correspondante une importance exagérée par rapport à l'évolution réelle du niveau
moyen du ménisque qu'elle provoque. Inversement, si le débouchage a lieu du côté opposé
à celui où se trouve le capteur, celui-ci ne détecte pas la perturbation à l'instant
où elle se produit, ou seulement d'une manière très atténuée. Dans les deux cas, la
quenouille ne peut être commandée de la manière la plus appropriée pour réagir à cet
événement.
[0005] On a proposé (voir le document JP 02 137655) d'utiliser à cet effet non plus un,
mais deux capteurs situés chacun de part et d'autre de la busette, et se déplaçant
selon l'axe longitudinal de la lingotière. La vitesse de coulée est commandée en fonction
de la simple différence entre les signaux délivrés par chacun des capteurs. Si cela
constitue un progrès par rapport à la configuration à un seul capteur, un tel dispositif
est encore insuffisant pour procurer une prise en compte satisfaisante (ni surestimée,
ni sous-estimée) de toutes les perturbations du ménisque.
[0006] Le but de l'invention est de proposer une méthode de régulation du niveau de métal
liquide qui tienne compte des perturbations locales du ménisque en estimant correctement
leur influence réelle sur le niveau moyen de métal liquide en lingotière, et qui permette
de diminuer de façon sensible l'amplitude des fluctuations du niveau du ménisque nocives
pour la qualité des brames, et ce en prenant en compte la totalité du ménisque.
[0007] A cet effet, l'invention a pour objet un procédé de régulation du niveau du ménisque
du métal liquide dans une lingotière d'une machine de coulée continue des métaux,
selon lequel on recueille les signaux électriques fournis par au moins une paire de
capteurs surplombant ledit ménisque, lesdits signaux étant fonction des distances
respectives (h
1, h
2) entre lesdits capteurs et ledit ménisque, on combine ces deux signaux de manière
à obtenir un signal unique représentatif d'un niveau fictif dudit ménisque, et on
envoie ledit signal à des moyens de commande d'un dispositif de régulation du débit
de métal pénétrant dans la lingotière, pour que lesdits moyens de commande actionnent
ledit dispositif de manière à ramener ledit niveau fictif dudit ménisque à une valeur
de consigne prédéterminée (h), caractérisé en ce qu'on conditionne chaque signal issu
desdits capteurs, en éliminant les oscillations ayant à la fois une fréquence supérieure
à un seuil (F) et une amplitude inférieure à un seuil (D).
[0009] L'invention a également pour objet un dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé.
[0010] Comme on l'aura compris, l'invention consiste à conditionner les signaux issus de
ces capteurs préalablement à leur combinaison, en éliminant de ces signaux les oscillations
à fréquence élevée et faible amplitude, et en combinant ces signaux en un signal unique
d'une manière appropriée.
[0011] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit et fait référence
à la figure unique annexée. Celle-ci schématise une section d'un répartiteur et d'une
lingotière de coulée continue de brames équipée d'un dispositif selon l'invention.
[0012] L'acier liquide 1 contenu dans un répartiteur 2 s'écoule par un orifice de sortie
3, pratiqué dans le fond 4 du répartiteur 2, dans une lingotière oscillante 5 sans
fond. Les parois latérales 6, 7 de la lingotière 2 sont énergiquement refroidies par
une circulation interne d'eau. Contre ces parois 6, 7 débute la formation d'une croûte
solidifiée 8. Celle-ci gagne progressivement l'ensemble de la section de la brame
coulée au fur et à mesure qu'elle est extraite de la machine, comme symbolisé par
la flèche 9. Sur son trajet entre le répartiteur 2 et la lingotière 5, l'acier liquide
1 est protégé par une busette tubulaire 10 en un matériau réfractaire tel que de l'alumine
graphitée. La partie supérieure de la busette 10 est fixée contre le fond 4 du répartiteur
1, dans le prolongement de l'orifice de sortie 3. La partie inférieure de la busette
10 est munie de deux ouïes latérales 11, 12 par lesquelles s'écoule l'acier liquide
1, orientées chacune vers l'une des parois 7. La busette 10 traverse le ménisque 13
de manière à amener le métal liquide 1 au coeur de la lingotière 5 (pour des raisons
de clarté du dessin, on n'a pas représenté la couche de laitier qui couvre habituellement
le ménisque 13). L'orifice 3 est partiellement obturé (ou totalement obturé lorsque
la coulée est arrêtée) par une quenouille 14 à extrémité grossièrement conoïde, dont
la position en hauteur est réglée par un dispositif 15. La position en hauteur de
la quenouille 14, conjuguée à la valeur de la vitesse d'extraction de la brame hors
de la lingotière 5, détermine le niveau moyen auquel se trouve le ménisque 13 dans
la lingotière 5. On a ainsi marqué en pointillés le niveau de consigne 16 que l'on
désire maintenir en permanence lors de la coulée de la brame.
[0013] Ce maintien est assuré au moyen d'un dispositif que l'on va à présent décrire. Il
comprend tout d'abord deux capteurs de niveau 17, 18 d'un type connu en lui-même,
par exemple des capteurs à courants de Foucault. Ils sont situés de part et d'autre
de la busette 10, de préférence à des distances égales de la busette 10 et au-dessus
du grand axe médian de la section transversale de la lingotière 5. Dans le cas général,
leurs extrémités inférieures sont situées à des altitudes égales. Le capteur 17 délivre
un signal électrique représentatif de la distance h
1 entre son extrémité inférieure et le ménisque 13, et le capteur 18 délivre un signal
électrique représentatif de la distance h
2 entre son extrémité inférieure et le ménisque 13. Dans le cas idéal, ces distances
h
1, h
2 devraient être égales à la distance h entre les extrémités inférieures des capteurs
17, 18 et le niveau de consigne 16. Dans la pratique, c'est très rarement le cas,
car le ménisque 13 présente toujours des ondulations d'amplitudes plus ou moins importantes,
en fonction des variations du débit de métal liquide 1 sortant de la busette 10, de
l'oscillation de la lingotière 5, des variations de la vitesse d'extraction du produit,
etc... Ces ondulations n'étant pratiquement jamais tout à fait symétriques (notamment
du fait que les usures ou les bouchages des ouïes 11, 12 peuvent être sensiblement
différents), h
1 et h
2 sont en général inégales. Cela explique l'impossibilité précédemment signalée à effectuer
une régulation fiable du niveau du ménisque 13 en ne se fondant que sur les informations
délivrées par un capteur unique.
[0014] Les signaux analogiques délivrés par les capteurs 17, 18 sont envoyés à des convertisseurs
analogique/numérique 19, 20, d'où ils ressortent numérisés. Chacun de ces signaux
numérisés est envoyé à un dispositif de filtrage numérique 21, 22 qui fonctionne de
la manière suivante. Les signaux émis par les capteurs 17, 18 et représentatifs des
variations du niveau du ménisque 13 qu'ils détectent, sont la superposition de multiples
ondulations de fréquences et d'amplitudes diverses. On y trouve des ondulations de
faibles fréquences, inférieures à un seuil que l'on fixe arbitrairement à 0,02 Hz,
et des ondulations à fréquences plus élevées, supérieures à 0,02 Hz et pouvant atteindre
quelques Hz.
[0015] On considère que, pour une bonne régulation du niveau du ménisque 13, il est préférable
de ne pas tenir compte des perturbations qui ont à la fois une fréquence élevée (supérieure
à 0,02 Hz) et une faible amplitude. En effet, ce sont les perturbations à basse fréquence
(inférieure à 0,02 Hz) et les perturbations à haute fréquence mais à haute amplitude
qui sont considérées comme nocives pour la qualité de surface des brames. Ne pas tenir
compte des perturbations à haute fréquence et faible amplitude permet de ne pas solliciter
exagérément et inutilement le dispositif de réglage de débit du métal liquide et de
limiter son usure. Afin d'éliminer ces perturbations des signaux traités, chacun de
ceux-ci est envoyé à un dispositif de conditionnement 21, 22. Ces dispositifs de conditionnements
21, 22 sont identiques, et fonctionnent de la manière suivante. Le signal de chaque
capteur 17, 18, après avoir été numérisé par l'un des convertisseurs 19, 20, est traité
par un filtre passe-bas qui supprime ou au moins atténue fortement les signaux de
fréquence supérieure à un seuil F, que l'on fixe par exemple à 0,02 Hz. Les basses
fréquences subsistantes sont ensuite soustraites au signal original, non filtré, pour
obtenir un nouveau signal ne comportant plus, de manière significative, que les fréquences
les plus élevées du signal original. Ce nouveau signal traverse ensuite une bande
morte qui en atténue fortement ou en supprime les composantes dont l'amplitude ne
dépasse pas un seuil prédéterminé D, pris par exemple égal à 3 mm. Enfin, on rajoute
au signal ainsi traité les fréquence basses prélevées à la sortie du filtre passe-bas.
On reconstitue ainsi un signal conforme au signal original délivré par le capteur
17, 18, à ceci près qu'on en a éliminé les composantes ayant à la fois une fréquence
élevée (supérieure à F = 0,02 Hz) et une faible amplitude (inférieure à D = 3 mm).
[0016] Les signaux ainsi reconstitués sont ensuite envoyés dans un dispositif de combinaison
23, pour être combinés en un signal unique qui les synthétise, de manière à fournir
l'information nécessaire pour la commande de la quenouille 14. Ce signal constitue
en quelque sorte un niveau moyen fictif pour le métal en lingotière. Il est envoyé
à un régulateur numérique 24 qui fournit à son tour au dispositif 15 un signal qui
lui permet de régler de manière adéquate la position du nez de la quenouille 14 dans
l'orifice de sortie 3, et donc le débit de métal liquide pénétrant dans la lingotière
5. On vise ainsi à ramener le niveau fictif du métal liquide en lingotière à la valeur
de consigne, si un écart est détecté entre eux.
[0017] Avantageusement, les convertisseurs 19, 20, les dispositifs de conditionnement 21,
22, le dispositif de combinaison 23 et le régulateur 24 peuvent être disposés à l'intérieur
d'un même boîtier 25. Les dispositif en aval des convertisseurs 19, 20 peuvent même
être constitués par une carte de traitement numérique unique conçue et programmée
pour accomplir chacune de leurs fonctions.
[0018] Le choix de la manière dont sont combinés les signaux dans le dispositif 23 est d'une
grande importance pour la qualité du résultat final, c'est-à-dire une régulation adéquate
du niveau du ménisque 13. On pourrait se contenter de prendre comme signal de commande
de la quenouille 14 la simple moyenne des signaux recueillis par chaque capteur, et
traduisant les écarts du niveau par rapport à la consigne. Mais on risque alors de
minimiser l'importance d'une forte perturbation tant qu'elle est limitée à un seul
côté de la lingotière. On a donc intérêt à combiner ces deux signaux d'une manière
plus complexe. Il faut toutefois éviter de tomber dans l'excès inverse en accordant
une importance exagérée à une perturbation d'amplitude moyenne limitée à un seul côté.
On retomberait alors dans les travers des systèmes de régulation à un seul capteur
décrits précédemment.
[0019] Les inventeurs ont, à cet effet, proposé la méthode suivante qui donne des résultats
satisfaisants. Comme exposé précédemment, on appelle h l'écart à maintenir idéalement
entre le ménisque 13 et les capteurs 17, 18, cet écart correspondant au niveau de
consigne 16. De même, on appelle respectivement h
1 et h
2 les écarts mesurés entre les capteurs 17 et 18 et le ménisque 13. Les différences
(h
1 - h) et (h
2 - h) traduisent les écarts des niveaux du métal en lingotière au droit des capteurs
17, 18 par rapport au niveau de consigne 16. Si ces différences sont positives, le
niveau de métal au lieu de mesure est inférieur au niveau de consigne 16. Si elles
sont négatives, le niveau de métal au lieu de mesure est supérieur au niveau de consigne.
[0020] Le dispositif de combinaison calcule tout d'abord à un instant t, la moyenne arithmétique

de (h
1 - h) et (h
2 - h) soit

La valeur absolue de

appelée |

| est ensuite comparée à deux valeurs prédéterminées qu'elle peut prendre, dont la
plus petite est appelée diff
min et la plus grande est appelée diff
max. Trois cas peuvent alors se présenter.
1) Si |

| ≤ diffmin, le signal qui est envoyé au régulateur 24 correspond à

. On considère donc que l'écart par rapport au niveau de consigne 16 est convenablement
traduit par la simple moyenne arithmétique des écarts mesurés par chacun des capteurs
17, 18.
2) Si |

| ≥ diffmax, le signal qui est envoyé au régulateur 24 correspond à la plus élevée, en valeur
absolue des différences (h1 -h) et (h2 - h), qu'on appelle Δhmax. On tient alors compte exclusivement de celle qui traduit l'écart le plus important
par rapport à la consigne.
3) Si diffmin < |

| <diffmax, le signal qui est envoyé au régulateur 24 correspond à un compromis entre

et Δhmax, calculé de manière à assurer une transition progressive entre les deux modes de
régulation précédents. A cet effet, ce signal est pris égal à

, α étant défini par :

[0021] A la suite de ces calculs le régulateur 24 et les moyens de commande 15 imposent
à la quenouille 14 un déplacement tel qu'il vise à corriger l'écart entre la valeur
de consigne 16 et le niveau fictif representé par le signal sortant du dispositif
de combinaison, établi comme on vient de l'exposer. L'opération est ensuite répétée
à un instant t+Δt, Δt étant, par exemple, égal à 0,1 sec, et on obtient ainsi une
régulation quasi continue du niveau de métal liquide en lingotière.
[0022] A titre d'exemple, on suppose que le niveau de consigne 16 est situé à une distance
h = 75 mm des deux capteurs 17, 18. On pose par ailleurs que diff
max = 1 mm et diff
min = 5 mm.
a) Si le capteur 17 mesure h1 = 70 mm et le capteur 18 mesure h2 = 79 mm, on a (h1 - h) = - 5 mm et (h2 - h) = + 4 mm. On a alors

= - 0,5 mm. Comme |

| = 0,5 mm est inférieure à diffmin, le régulateur 24 envoie au dispositif de commande 15 un signal lui imposant d'actionner
la quenouille 14 de manière à compenser un écart de M = - 0,5 mm par rapport au niveau
de consigne 16. On n'a pas à tenir compte de la valeur de Δhmax (qui est égale à - 5 mm).
b) Si le capteur 17 mesure h1 = 70 mm et le capteur 18 mesure h2 = 91 mm, on (h1 - h) = - 5 mm et (h2 - h) = + 16 mm. On a alors Δhmax = + 16 mm et

= + 5,5 mm. Comme |

| = 5,5 mm est supérieure à diffmax, le régulateur 24 envoie alors au dispositif de commande 15 un signal lui imposant
d'actionner la quenouille 14 de manière à compenser un écart de Δhmax = + 16 mm par rapport au niveau de consigne 16.
c) Si le capteur 17 mesure h1 = 70 mm et le capteur 18 mesure h2 = 85 mm, on (h1 - h) = - 5 mm et (h2 - h) = + 10 mm. On a alors Δhmax = + 10 mm, et

= + 2,5 mm. Comme |

| = 2,5 mm est comprise entre diffmin et diffmax, il faut calculer

Le régulateur 24 envoie alors au dispositif de commande 15 un signal lui imposant
d'actionner la quenouille 14 de manière à compenser un écart de

par rapport au niveau de consigne 16.
[0023] On rappelle que le mode de combinaison des signaux des capteurs 17, 18 qui vient
d'être exposé ne constitue qu'un exemple, et d'autres modes de combinaison peuvent
être envisagés. De même, les valeurs numériques citées pour les paramètres de fonctionnement
des dispositifs de conditionnement et de combinaison ne sont que des exemples et doivent
être ajustés en fonction des conditions locales de chaque machine d'après la qualité
des résultats obtenus.
[0024] En variante, on pourrait également se passer de l'opération de numérisation des signaux
issus des capteurs 17, 18 avant leur traitement, et réaliser leur conditionnement
et leur combinaison par des moyens purement analogiques. Mais il va de soi que l'on
ne pourrait pas régler avec la même précision, et surtout modifier rapidement en cas
de besoin les différents paramètres opératoires de l'installation, tels que, pour
le dispositif de conditionnement, la largeur de la bande morte et la fréquence de
coupure du filtre, et, pour le dispositif de combinaison, les paramètres diff
min et diff
max.
[0025] De même tous types de capteurs délivrant un signal électrique fonction de leur éloignement
par rapport au ménisque, et pas seulement des capteurs à courant de Foucault, peuvent
être utilisés.
[0026] D'autre part, il est parfaitement envisageable d'utiliser plusieurs paires de capteurs,
répartis sur la longueur de la lingotière, si on désire augmenter la précision de
la détection des irrégularités du niveau du ménisque. On peut également utiliser un
tel dispositif sur une lingotière carrée à blooms ou à billettes.
[0027] Enfin, il va de soi que le dispositif de régulation décrit est également utilisable
sur une machine de coulée continue sur laquelle le débit de l'acier liquide sortant
du répartiteur est réglé par un autre dispositif qu'une quenouille, par exemple une
busette à tiroir.
1. Procédé de régulation du niveau du ménisque du métal liquide dans une lingotière d'une
machine de coulée continue des métaux, selon lequel on recueille les signaux électriques
fournis par au moins une paire de capteurs surplombant ledit ménisque, lesdits signaux
étant fonction des distances respectives (h1, h2) entre lesdits capteurs et ledit ménisque, on combine ces deux signaux de manière
à obtenir un signal unique représentatif d'un niveau fictif dudit ménisque, et on
envoie ledit signal à des moyens de commande d'un dispositif de régulation du débit
de métal pénétrant dans la lingotière, pour que lesdits moyens de commande actionnent
ledit dispositif de manière à ramener ledit niveau fictif dudit ménisque à une valeur
de consigne prédéterminée (h), caractérisé en ce qu'on conditionne chaque signal issu
desdits capteurs, en éliminant les oscillations ayant à la fois une fréquence supérieure
à un seuil (F) et une amplitude inférieure à un seuil (D).
3. Procédé selon la revendication 1 ou caractérisé en ce qu'on met les signaux issus
desdits capteurs sous forme numérique, et en ce qu'on réalise lesdites opérations
de conditionnement et de combinaison sur lesdits signaux ainsi numérisés.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le seuil (F) est
pris égal à 0,02 Hz.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le seuil (D) est
pris égal à 3 mm.
6. Dispositif de régulation du niveau du ménisque (13) de métal liquide dans une lingotière
(5) d'une machine de coulée continue des métaux, du type comprenant au moins une paire
de capteurs surplombant ledit ménisque (13) chacun de ces capteurs (17,18) délivrant
un signal représentatif de sa distance (h1,h2) audit ménisque (13), des moyens (23) pour combiner lesdits signaux et pour délivrer
un signal unique représentatif d'un niveau fictif dudit ménisque à des moyens de commande
(24,15) d'un dispositif (14) de réglage du débit du métal liquide pénétrant dans la
lingotière, caractérisé en ce qu'il comprend également des moyens (21,22) pour conditionner
lesdits signaux avant leur combinaison, de manière à en éliminer les ondulations ayant
à la fois une fréquence supérieure à un seuil (F) et une amplitude inférieure à un
seuil (D).
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens (19,20)
pour numériser lesdits signaux émis par lesdits capteurs (17,18), et en ce que lesdits
moyens (21,22,23) pour conditionner et combiner lesdits signaux sont des moyens de
traitement numériques.
8. Dispositif selon la revendication 6 ou 7, caractérisé en ce que lesdits capteurs (17,18)
sont des capteurs à courants de Foucault.
1. Method for regulating the level of the meniscus of the liquid metal in a mould of
a machine for the continuous casting of metals, according to which method the electrical
signals supplied by at least one pair of sensors overhanging the said meniscus are
picked up, the said signals being a function of the respective distances (h1, h2) between the said sensors and the said meniscus, these two signals are combined so
as to obtain a single signal representing an imaginary level of the said meniscus
and the said signal is sent to means for controlling a device for regulating the flow
rate of metal penetrating the mould, so that the said control means actuate the said
device so as to bring the said imaginary level of the said meniscus back to a predetermined
set value (h), the method being characterized in that each signal coming from the
said sensors is conditioned, eliminating therefrom the oscillations having both a
frequency greater than a threshold (F) and an amplitude less than a threshold (D).
3. Method according to Claim 1 or 2, characterized in that the signals coming from the
said sensors are put into digital form and in that the said conditioning and combining
operations are performed on the said signals thus digitized.
4. Method according to one of Claims 1 to 3, characterized in that the threshold (F)
is taken to be equal to 0.02 Hz.
5. Method according to one of Claims 1 to 4, characterized in that the threshold (D)
is taken to be equal to 3 mm.
6. Device for regulating the level of the meniscus (13) of liquid metal in a mould (5)
of a machine for the continuous casting of metals, of the type comprising at least
one pair of sensors overhanging the said meniscus (13), each of these sensors (17,
18) delivering a signal representing its distance (h1, h2) from the said meniscus (13), means (23) for combining the said signals and for delivering
a single signal representing an imaginary level of the said meniscus to means (24,
15) for controlling a device (14) for regulating the flow of the liquid metal penetrating
the mould, characterized in that it also comprises means (21, 22) for conditioning
the said signals before combining them, so as to eliminate therefrom the undulations
having both a frequency greater than a threshold (F) and an amplitude less than a
threshold (D).
7. Device according to Claim 6, characterized in that it comprises means (19, 20) for
digitizing the said signals emitted by the said sensors (17, 18) and in that the said
means (21, 22, 23) for conditioning and combining the said signals are digital processing
means.
8. Device according to Claim 6 or 7, characterized in that the said sensors (17, 18)
are eddy-current sensors.
1. Verfahren zur Regelung der Höhe des Meniskus von flüssigem Metall in der Kokille einer
Stranggußanlage für Metalle, wobei elektrische Signale empfangen werden, die von wenigstens
einem Paar oberhalb des Meniskus angeordneten Fühlern geliefert werden, wobei die
Signale eine Funktion der zugehörigen Abstände (h1, h2) zwischen den Fühlern und dem Meniskus sind, diese zwei Signale derart verarbeitet
werden, daß ein einziges Signal gebildet wird, welches einer fiktiven Höhe des Meniskus
entspricht und dieses Signal der Steueranordnung einer Vorrichtung zur Regelung der
in die Kokille eingefüllten Metallmenge zugeführt wird, so daß die Steueranordnung
die Vorrichtung derart betätigt, daß die fiktive Höhe des Meniskus einen vorgegebenen
Einstellwert(h) einnimmt, dadurch gekennzeichnet, daß jedes von den Fühlern stammende
Signal dahingehend verarbeitet wird, daß die Schwingungen beseitigt werden, die sowohl
eine oberhalb einer Schwelle (F) liegende Frequenz, als auch eine unterhalb einer
Schwelle (D) liegende Amplitude aufweisen.
3. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß die von den Fühlern abgegebenen
Signale in numerische Form umgewandelt werden und daß die Verarbeitungs- und Kombinationsschritte
mit den derart digitalisierten Signalen durchgeführt werden.
4. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, daß die Schwelle
(F) gleich 0,02 Hz gesetzt wird.
5. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, daß die Schwelle
(D) gleich 3 mm gesetzt wird.
6. Verfahren zur Regelung der Höhe des Meniskus (13) von flüssigem Metall in der Kokille
(5) einer Stranggußanlage für Metalle, mit wenigstens einem Paar Fühler oberhalb des
Meniskus (13), wobei jeder Fühler (17, 18) ein Signal liefert als Funktion des Abstandes
(h1, h2) zum Meniskus (13), mit einer Anordnung (23) zur gemeinsamen Verarbeitung dieser
Signale und zur Erzeugung eines einzigen Signals als Funktion einer fiktiven Höhe
des Meniskus, das einer Steueranordnung (24, 15) zugeführt wird einer Vorrichtung
(14) zur Regelung der Menge des in die Kokille eintretenden flüssigen Metalls, dadurch
gekennzeichnet, daß sie außerdem eine Anordnung (21, 22) aufweist zur Verarbeitung
der Signale vor ihrer gemeinsamen Verarbeitung derart, daß die Schwingungen entfernt
werden, die sowohl eine Frequenz oberhalb einer Schwelle (F) als auch eine Amplitude
unterhalb einer Schwelle (D) aufweisen.
7. Vorrichtung nach Anspruch 6, dadurch gekennzeichnet, daß sie eine Anordnung (19, 20)
aufweist, um die von den Fühlern (17, 18) abgegebenen Signale zu digitalisieren und
daß die Anordnung (21, 22, 23) zur Verarbeitung und Kombination dieser Signale eine
numerische Verarbeitungsanordnung ist.
8. Vorrichtung nach Ansprüchen 6 oder 7, dadurch gekennzeichnet, daß die Fühler (17,
18) mit Foucault'schen Strömen arbeitende Fühler sind.