(19)
(11) EP 0 692 203 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
17.01.1996  Bulletin  1996/03

(21) Numéro de dépôt: 95107469.9

(22) Date de dépôt:  17.05.1995
(51) Int. Cl.6A43B 5/04, A63C 9/085
(84) Etats contractants désignés:
AT CH DE IT LI

(30) Priorité: 13.07.1994 FR 9408941

(71) Demandeur: Salomon S.A.
F-74370 Metz-Tessy (FR)

(72) Inventeurs:
  • Challande, Christian
    F-74350 Cruseilles (FR)
  • Desarmaux, Pierre
    F-74570 Evires (FR)
  • Thomas, Pascal
    F-73000 Chambery (FR)

   


(54) Chaussure de sport, notamment chaussure de ski alpin


(57) L'invention concerne une chaussure de ski destinée à être maintenue en appui sur un ski de façon libérable par un élément de fixation avant et un élément de fixation arrière solidaire du ski. La chaussure comprenant un embout avant, et un embout arrière, les zones de retenue et d'appui s'étendant de part et d'autre d'un plan vertical médian (8).
Elle est caractérisée par le fait que l'embout avant présente des moyens de retenue (15a, 16a) ayant des caractéristiques mécaniques dissymétriques par rapport au plan médian (18) pour permettre une libération de la chaussure à la suite d'un sollicitation en torsion au-delà d'un seuil de sollicitation différent selon le sens de rotation dans lequel s'exerce la sollicitation de torsion.




Description


[0001] L'invention concerne une chaussure destinée à être retenue en appui, de façon libérable sur une planche de glisse, et notamment une chaussure de ski alpin. Elle concerne également une paire de chaussures.

[0002] Une chaussure de ski alpin est généralement retenue en appui contre un ski par un élément de fixation avant et un élément de fixation arrière. Chaque élément de fixation présente une mâchoire de retenue mobile contre la force de rappel d'un ressort, afin de libérer la chaussure au-delà d'un seuil de sollicitation déterminé.

[0003] Autrefois, une chaussure était prévue pour fonctionner avec des éléments de fixation d'un type particulier. Par exemple le brevet US 3,709,509 montre une chaussure dont les embouts présentent une saillie qui coopère avec un évidement correspondant de la mâchoire de l'élément de fixation. De telles chaussures ne pouvaient être utilisées qu'avec des éléments de fixation spécifiques.

[0004] Plus récemment, une norme définissant la forme des embouts avant et arrière de la chaussure a été adoptée. Dans le système des normes ISO, cette norme est identifiée sous le numéro ISO 5355.

[0005] Selon cette norme, les embouts de la chaussure qui comprennent l'extrémité de la semelle et la partie inférieure de la tige présentent une forme symétrique par rapport à un plan vertical et longitudinal.

[0006] Cette forme ainsi définie peut être associée à différents modèles d'éléments de fixation. En outre, elle peut être indifféremment associée à l'un ou l'autre des deux skis d'une paire.

[0007] Ainsi, au cours de la pratique du ski, pour une sollicitation en torsion de la chaussure correspondant à une libération latérale de l'embout avant hors de l'élément de fixation avant, le seuil de sollicitation au-delà duquel l'élément de fixation libère la chaussure est le même que la sollicitation en torsion, tende à faire sortir la chaussure vers l'intérieur du pied ou vers l'extérieur.

[0008] Or, il est connu que le genou d'un être humain est plus ou moins résistant à une sollicitation en torsion exercée sur la jambe, selon le sens de celle-ci. En particulier, le genou est plus fragile pour une rotation du pied vers l'intérieur, c'est à dire vers l'autre pied.

[0009] Le problème posé par l'invention est de proposer une chaussure qui améliore la protection du genou.

[0010] Un autre but de l'invention est de proposer une chaussure qui reste compatible avec les éléments de fixation du marché, au même titre qu'une chaussure normalisée.

[0011] Un autre but de l'invention est de proposer une chaussure qui soit simple à réaliser.

[0012] Ces buts et d'autres buts qui apparaîtront au cours de la description qui va suivre sont atteints par l'invention telle qu'elle est définie dans la revendication 1.

[0013] Ainsi, en prévoyant l'embout de la chaussure avec des caractéristiques mécaniques dissymétriques, on rend la chaussure plus facilement libérable d'un côté que de l'autre. En d'autres termes, la chaussure échappe à l'élément de fixation plus facilement dans un sens de sollicitation que dans l'autre. Ce premier sens correspond avantageusement au sens où le genou du skieur est le plus fragile.

[0014] Selon un premier mode de mise en oeuvre de l'invention, on adapte la forme de l'embout avant de la chaussure pour rendre la chaussure plus facilement libérable d'un côté.

[0015] Selon un autre mode de mise en oeuvre de l'invention, on diminue les frottements entre une partie de l'embout et l'élément de fixation.

[0016] L'invention sera mieux comprise en se référant à la description ci-dessous et aux dessins en annexe qui en font partie intégrante.

[0017] Les figures 1 et 2 illustrent l'état de la technique.

[0018] La figure 3 représente en vue de dessus et en coupe partielle l'avant d'une chaussure selon un premier mode de mise en oeuvre de l'invention.

[0019] La figure 4 illustre dans le même mode de présentation un second mode de mise en oeuvre de l'invention.

[0020] La figure 5 illustre une variante de réalisation.

[0021] La figure 6 illustre une autre variante de réalisation.

[0022] Les figures 1 et 2 illustrent l'état de la technique et représentent une chaussure 1 avec une semelle 2 telle qu'elle est définie par la norme ISO 5355.

[0023] La semelle 2 présente notamment un embout avant 3 et un embout arrière 4.

[0024] L'embout avant 3 qui est plus particulièrement concerné par l'invention comprend une partie inférieure de semelle délimitée par une surface de semelle 5 et une partie supérieure de tige délimitée par une surface supérieure 6 située sur la tige de la chaussure. La forme de ces deux surfaces 5 et 6 est définie par la norme. De façon usuelle, l'embout avant de la chaussure est retenu dans l'élément de fixation avant plutôt par sa partie de semelle, ou bien plutôt par sa partie de tige, c'est-à-dire que la mâchoire de l'élément de fixation est en contact ou bien avec la surface de semelle 5, ou bien avec la surface de tige 6. Dans le premier cas, on a l'habitude de dire que l'élément de fixation opère une prise sur tige de la chaussure, et dans le second cas une prise sur semelle.

[0025] La figure 2 représente le contour de l'embout avant, vu de dessus.

[0026] Selon la norme actuellement utilisée, les surfaces 5 et 6 sont symétriques par rapport au plan vertical médian dont la trace est schématisée en 8 dans la figure 2. La surface 5, vue de dessus, présente dans sa partie centrale la forme d'un arc de cercle de grand rayon, qui est bordé latéralement de chaque côté par un arc de cercle de rayon plus petit. La surface de tige 6, vue de dessus a la forme d'un arc de cercle de grand rayon. On a schématisé par les traits fins 9a et 9b des tangentes à la surface de semelle 5, et par les traits fins 10a et 10b des tangentes à la surface de tige. Ces tangentes localisent approximativement les zones où la mâchoire retient l'embout de chaussure selon une direction latérale, lorsque la chaussure est en position centrée sur le ski.

[0027] De façon connue, la mâchoire de l'élément de fixation retient la chaussure par un contact localisé dans ces zones, ou bien par une prise sur tige, ou bien par une prise sur semelle. Un sollicitation latérale exercée par la chaussure sur la mâchoire au-delà du seuil de libération de l'élément de fixation provoque le mouvement latéral de la mâchoire. Au cours de ce mouvement, généralement, l'embout de la chaussure glisse le long d'un bord latéral de la mâchoire, jusqu'à échapper complètement à celle-ci. La chaussure se trouve ainsi libérée. Il faut souligner que durant ce mouvement de libération, la chaussure est au contact de la mâchoire seulement dans la zone normalisée de l'embout avant, et plus précisément seulement dans une partie droite ou gauche de la tige ou de la semelle.

[0028] La figure 3 représente en vue de dessus l'embout avant d'une chaussure selon un premier mode de mise en oeuvre de l'invention.

[0029] On a représenté dans cette figure en 15 la surface de semelle, et en 16 la surface de tige de l'embout. On a également représenté en 18 la trace du plan médian, et en 19a, 19b, 20a, 20b, les tangentes à la surface de semelle et la surface de tige, qui localisent approximativement les zones de contact entre l'embout et son élément de retenue.

[0030] Selon ce mode de mise en oeuvre de l'invention, les surfaces de tige et/ou de semelle sont rendues dissymétriques par rapport au plan médian.

[0031] La figure 3 représente sur le côté gauche du plan médian 18, des portions de surface 15b et 16b de forme traditionnelle. Sur le côté droit, les traits mixtes 15' et 16' représentent l'image symétrique des portions 15b et 16b par rapport au plan médian 18.

[0032] Ainsi que cela est visible dans la figure 3, les surfaces 15 et 16 présentent une portion droite 15a et 16a, qui est sensiblement en retrait par rapport à la portion symétrique 15' et 16' correspondante.

[0033] De préférence, les surfaces 15a et 16a sont en retrait entre les zones de tangence avec les plans 19a et 20a et le plan médian pour ne pas modifier les conditions dans lesquelles la chaussure est retenue en position centrée par un élément de retenue. De plus, la courbure générale des surfaces 15 ou 16 ne présente pas de discontinuité marquée dans cette zone en retrait.

[0034] Par exemple, comme cela est représenté dans la figure, la portion droite de surface de tige ou de semelle s'éloigne progressivement de la portion symétrique puis s'en rapproche progressivement, entre la zone de contact avec les tangentes 19a et 20a et la trace du plan médian.

[0035] On a obtenu des résultats significatifs avec une chaussure standard dont une portion de surface 15a, 16a a été limée sur une épaisseur variant progressivement de 0 à 1,5 millimètres. Naturellement, ceci n'est pas limitatif pour l'invention, et la dissymétrie pourrait être plus ou moins prononcée.

[0036] La chaussure de la figure 3 se comporte de la façon suivante. En position centrée, la chaussure est retenue dans un élément avant de fixation de la même façon qu'une chaussure traditionnelle.

[0037] Pour la chaussure de la figure 3, si la chaussure sollicite l'élément de fixation par sa portion gauche, au-delà du seuil de déclenchement de l'élément de fixation, la libération de la chaussure se produira de la même façon que dans le cas d'une chaussure traditionnelle.

[0038] Par contre, si la chaussure sollicite l'élément de fixation par sa portion droite, elle pourra échapper plus facilement à la mâchoire de la fixation, grâce à sa surface de contact avec l'élément de fixation qui est en retrait par rapport à une chaussure traditionnelle. La libération de la chaussure est donc facilitée d'un côté par rapport à l'autre.

[0039] De préférence, comme cela est représenté dans la figure 3, le retrait est présent à la fois sur la surface de tige et la surface de semelle, de telle façon qu'un libération plus facile soit obtenue aussi bien avec les éléments de fixation standards à prise sur tige que ceux à prise sur semelle. Il va de soi que le retrait pourrait être présent seulement sur la surface de tige, ou bien seulement sur la surface de semelle.

[0040] En outre, il va de soi que, de préférence, l'autre chaussure présente un ou des retraits du même type, mais sur l'autre côté de la chaussure. De cette façon, les deux genoux du skieur sont protégés de façon améliorée par une libération de la chaussure plus facile du côté où le genou est plus fragile. Il convient de remarquer que ce résultat est atteint sans nécessiter un appariement des skis avec les chaussures, c'est-à-dire que le skieur n'a pas besoin de repérer un ski droit et un ski gauche, il peut chausser chaque ski indifféremment du côté droit ou du côté gauche.

[0041] La figure 4 est relative à un autre mode de mise en oeuvre de l'invention. Selon ce mode de mise en oeuvre, les surfaces de semelle 25 et de tige 26 présentent une forme traditionnelle. Toutefois, sur l'un des côtés 25a, 26a, on a cherché à améliorer les conditions de glissement de l'embout, c'est-à-dire diminuer le frottement entre l'embout et la mâchoire.

[0042] Ainsi, selon la figure 4, l'embout présente sur le côté droit du plan médian 28 un évidement 21 au niveau de la semelle, et 22 au niveau de l'embout. Les évidements 21 et 22 s'étendent sur la hauteur de la zone normalisée, sur sensiblement la longueur de la portion de surface de tige et de semelle située d'un côté du plan médian et ils sont comblés par une plaquette de matériau à faible frottement 23, 24, par exemple une plaquette de polytétrafluoréthylène. Cette plaquette présente une épaisseur égale à la profondeur de l'évidement, et elle est assemblée au reste de la coque de la chaussure par tout moyen approprié, et par exemple par collage.

[0043] Si la chaussure porte sur la mâchoire de l'élément de fixation par l'une des zones 25a, 26a à frottement amélioré, elle sera libérée plus facilement que si elle porte l'une des autres zones 25b, 26b.

[0044] Comme dans le cas précédent, on pourrait avoir une seule plaquette anti-friction située sur la surface de tige ou bien sur la surface de semelle.

[0045] En variante, la figure 5 représente les évidements de la tige et de la semelle occupés par une série de rouleaux ou d'aiguilles verticaux schématisés en 29.

[0046] Selon une autre variante représentée en figure 6, la portion d'embout à faible frottement est la surface externe 35a, 36a d'un élément rapporté 33 réalisé en un matériau présentant un frottement plus faible que le reste de l'embout. De façon usuelle, une coque de chaussure de ski est réalisée en polyuréthane ou en polypropylène. Dans ce cas, l'élément rapporté peut être réalisé dans ce type de matériau mais avec addition de charges de graphite, de polytétrafluoréthylène ou d'huile de silicone.

[0047] D'autres solutions sont aussi possibles, par exemple un élément rapporté bimatière, présentant en surface un matériau à faible frottement incrusté dans un matériau de support ayant de bonnes caractéristiques mécaniques. Une autre possibilité consisterait à mouler la coque de la chaussure ou l'embout d'une seule pièce, et avant l'injection de déposer en fond de moule, sur un côté de l'embout, une plaquette de matériau à faible frottement sur laquelle le matériau de la coque ou de l'embout serait injecté.

[0048] De plus, pour les modes de réalisation des figures 4 et 6, au lieu de chercher à diminuer le frottement entre la mâchoire et la chaussure d'un côté de la chaussure, on pourrait chercher à augmenter ce frottement sur l'autre côté de la chaussure.

[0049] Naturellement, les différents modes de réalisation qui viennent d'être décrits peuvent être combinés.

[0050] En outre, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits, elle englobe tous les équivalents, variantes et autres constructions, tels que définis dans les revendications.


Revendications

1. Chaussure de ski destinée à être maintenue en appui sur un ski de façon libérable par un élément de fixation avant et un élément de fixation arrière solidaire du ski, comprenant un embout avant destiné à coopérer avec l'élément de fixation avant, s'étendant de part et d'autre d'un plan vertical médian (8),
   caractérisée par le fait que l'embout avant présente des moyens de retenue (15a, 16a, 23, 24, 29, 33) ayant des caractéristiques mécaniques dissymétriques par rapport au plan médian (18) pour permettre une libération de la chaussure à la suite d'un solicitation en torsion au-delà d'un seuil de sollicitation différent selon le sens de rotation dans lequel s'exerce la sollicitation de torsion.
 
2. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que sa zone de retenue avant (15, 16) a une forme dissymétrique par rapport au plan médian, pour se dégager de l'élément de fixation plus facilement d'un côté que de l'autre.
 
3. Chaussure selon la revendication 2, où l'embout avant présente une surface de semelle et une surface de tige, caractérisée par le fait que la surface de semelle et/ou la surface de tige est en retrait sur un côté du plan médian, par rapport à l'image symétrique de l'autre portion de surface par rapport à ce plan médian.
 
4. Chaussure selon la revendication 3 où la zone de retenue présente une zone de contact destinée à être au contact de la mâchoire de l'élément de fixation avant lorsque la chaussure se trouve retenue en position centrale par rapport au ski, caractérisée par le fait que le retrait de la surface de semelle et/ou la surface de tige est situé entre la zone de contact et le plan médian.
 
5. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que l'embout de retenue présente un coefficient de frottement différent d'un côté et de l'autre du plan vertical médian.
 
6. Chaussure selon la revendication 5, où l'embout présente une surface de semelle et une surface de tige, caractérisée par le fait que d'un côté du plan médian, la surface de semelle et/ou la surface de tige est formée par la surface externe dun plaquette de matériau anti-friction (23, 24) rapportée dans un évidement (21, 22) de l'embout.
 
7. Chaussure selon la revendication 5, caractérisé par le fait que l'embout présente un élément rapporté (33) dont le coefficient de frottement en surface est inférieur à celui du reste de l'embout.
 
8. Paire de chaussures destinées à être maintenues en appui sur un ski de façon libérable par un élément de fixation avant et un élément de fixation arrière solidaire du ski, comprenant une chaussure droite et une chaussure gauche, caractérisée par le fait que chaque chaussure présente un embout avant avec des caractéristiques mécaniques dissymétriques dont la position par rapport au plan médian est inverse l'une de l'autre.
 




Dessins










Rapport de recherche