[0001] La présente invention concerne le domaine du traitement thermique de déchets, traitement
qui comprend notamment une thermolyse des déchets.
[0002] Les déchets susceptibles d'être traités selon l'invention sont de préférence solides,
hétérogènes et non dangereux.
[0003] Ce sont donc en premier lieu les ordures ménagères mais également les déchets industriels
banals comme les résidus de broyage d'automobiles, les pneux usagés, les déchets de
plastiques, les boues industrielles ou de stations d'épuration, etc...
[0004] Comme il ressortira mieux de la description qui va suivre, l'invention permet avantageusement
de traiter des déchets de tailles très variables, à des débits très variables également.
[0005] On connait déjà, dans le domaine du traitement thermique de déchets, des installations
destinées à réaliser une thermolyse, qui permettent en outre pour la plupart de traiter
soit les gaz de thermolyse soit les solides issus de la thermolyse.
[0006] Parmi les documents concernant des dispositifs orientés vers le traitement des solides
de thermolyse, on peut citer par exemple le brevet allemand DE 4308551 ou les demandes
françaises FR 2 679 009 et FR 2 678 850 toutes deux déposées au nom de la demanderesse.
[0007] Le document allemand DE 4308551 présente la caractéristique de gazéifier la fraction
fine riche en carbone des résidus solides afin de produire un gaz de synthèse et des
scories de fusion.
[0008] Les deux demandes de brevet françaises précitées divulguent en particulier un lavage
des solides issues de la thermolyse.
[0009] D'autres documents révèlent plus particulièrement un traitement des effluents ou
gaz de thermolyse : dans cette catégorie peuvent être cités la demande de brevet française
FR 2 668 774, ou encore le document EP-A1-0302310.
[0010] Selon la demande française FR 2 668 774 un traitement des gaz à chaud, dans le four
de thermolyse lui-même, peut être opéré ; ceci permet de pouvoir réutiliser directement
les gaz de pyrolyse, sans autre traitement. Plus particulièrement selon ce document,
les gaz de pyrolyse sont employés pour chauffer, directement ou indirectement, les
déchets.
[0011] Le document EP-A1-0302310 divulgue notamment une combustion à très haute température
des effluents de combustion.
[0012] Cet art antérieur permet, on le voit, d'améliorer le processus de thermolyse au plan
des implications sur les rejets gazeux ou solides qu'il génèrent. Les normes de plus
en plus sévères sur l'environnement, en projet ou déjà en vigueur dans la plupart
des pays industrialisés, contraignent en effet les opérateurs à mettre en oeuvre des
installations de moins en moins polluantes. Les rejets de N0
x et de MCI, HF, SO₂, Co, cendres volantes, mâchefer, etc sont en particulier soumises
à des normes de plus en plus strictes.
[0013] Cependant l'art antérieur précité n'améliore que l'un ou l'autre des produits de
thermolyse à savoir soit les effluents gazeux soit les produits solides.
[0014] Par ailleurs au plan énergétique, la consommation et surtout le bilan énergétique
global restent des paramètres sous-estimés voire négligés dans l'art antérieur.
[0015] La présente invention a pour objet de remédier à ces inconvénients. Elle permet notamment
une meilleure valorisation du contenu énergétique des déchets.
[0016] En outre, la présente invention permet de minimiser l'autoconsommation d'énergie
nécessaire à la réalisation du procédé.
[0017] Ainsi la présente invention vise un procédé de traitement thermique de déchets comprenant
notamment :
- une thermolyse desdits déchets;
- une utilisation des gaz de thermolyse comme combustible pour la thermolyse;
- un post-traitement des solides issus de la thermolyse.
[0018] Selon l'invention :
- les combustibles solides issus du post-traitement des solides de thermolyse peuvent
être brûlés au moins en partie dans un foyer-cyclone et/ou stockés;
- les gaz chauds issus du foyer-cyclone peuvent alimenter au moins un moyen de récupération
d'énergie.
[0019] Plus particulièrement, les gaz de thermolyse peuvent être brûlés au moins partiellement
comme combustible soit dans le foyer-cyclone soit dans l'un au moins desdits moyens
de récupération d'énergie.
[0020] Conformément à l'invention, le post-traitement consiste essentiellement en une épuration
des solides carbonés.
[0021] Le procédé selon l'invention peut consister en outre à contrôler la quantité de combustibles
solides brûlés dans le foyer-cyclone et la quantité de combustibles solides stockés,
en fonction du bilan énergétique.
[0022] La présente invention vise en outre une installation de traitement thermique de déchets
comprenant :
- un four de thermolyse;
- au moins un moyen de combustion des gaz de thermolyse;
- un moyen de récupération d'énergie; et
- un moyen de post-traitement des solides de thermolyse.
[0023] Avantageusement, l'installation comprend en outre :
- un foyer-cyclone alimenté par une partie au moins des combustibles solides issus du
moyen de post-traitement, et
- un moyen destiné à véhiculer les gaz chauds issus dudit foyer-cyclone vers ledit moyen
de récupération d'énergie.
[0024] Plus précisément, le moyen de combustion des gaz de thermolyse comprend ledit foyer-cyclone.
[0025] Selon l'invention, le moyen de combustion des gaz de thermolyse et le moyen de récupération
d'énergie sont agencés de telle sorte que le moyen de combustion est alimenté par
des gaz de thermolyse et le moyen de récupération d'énergie est alimenté par les effluents
du moyen de combustion et, dans certaines conditions de fonctionnement, par des gaz
chauds issus du foyer-cyclone.
[0026] Le moyen de post-traitement des solides peut avantageusement réaliser une épuration
des solides carbonés.
[0027] En outre l'installation selon l'invention peut comprendre un moyen de filtration
des fumées issues du moyen 11 de récupération d'énergie, une sortie dudit moyen de
filtration étant reliée à une entrée du foyer cyclone.
[0028] D'autres caractéristiques, améliorations et avantages de l'invention apparaîtront
mieux à la lecture de la description qui va suivre, faite à titre illustratif et nullement
limitatif en référence aux dessins annexés selon lesquels :
- La figure 1 est une représentation schématique fonctionnelle d'une installation selon
un mode de réalisation de l'invention;
- La figure 2 est une représentation schématique fonctionnelle d'un autre mode de réalisation
de l'invention ; et
- La figure 3 est une représentation schématique fonctionnelle d'un ensemble de post-traitement
des solides de thermolyse selon l'invention.
[0029] Selon la figure 1, les déchets bruts référencés (DB) peuvent subir tout d'abord un
prétraitement, dont la complexité dépend du type de déchet traité, et qui met en oeuvre
des techniques traditionnelles : broyage, tri partiel, déferraillage, séchage, etc...
L'objet de cette étape de prétraitement est de récupérer les matériaux facilement
séparables et valorisables, et d'homognéiser les déchets. Cette partie de l'installation
ne possède pas en soi un caractère innovant puisque les techniques mises en oeuvre
sont utilisées depuis longtemps dans l'industrie des déchets. Ce prétraitement ne
présente pas d'avantage un caractère obligatoire.
[0030] A la suite de ce prétraitement, les déchets prétraités (DP) sont introduits dans
un four tournant 1 à chauffage externe ou interne indirect par l'intermédiaire d'un
dispositif 2 permettant de garantir l'étanchéité du four avec l'extérieur et d'empêcher
ainsi toute entrée d'air dans le four. Le dispositif 2 qui permet de réaliser cette
étanchéité peut être une vis d'Archimède, ou bien un système d'introduction de la
charge par ballot compacté.
[0031] Sans sortir du cadre de l'invention le four tournant peut être tel que celui divulgué
dans la demande de brevet français EN. 94/06660, avec chauffage interne indirect.
[0032] Au cours de leur progression dans le four 1, les déchets subissent une dégradation
thermique pour aboutir à la formation d'une phase gazeuse (GT) et d'un résidu solide
riche en matières carbonées (SC). Les déchets et les gaz issus de leur décomposition
thermique circulent à co-courant dans le four. Cette opération est menée à une température
comprise entre 200 et 800°C et de préférence entre 350 et 600°C. Le four tournant
est entouré d'une double enveloppe 3 équipée de moyens de combustion comme des brûleurs
(non référencés), permettant de générer la puissance thermique nécessaire au chauffage
des déchets. Les brûleurs peuvent être alimentés, de façon connue, par une partie
GT1 des gaz de thermolyse, ou par tout autre combustible comme du fioul ou du gaz
naturel.
[0033] Les conditions réactionnelles de la thermolyse permettent la rétention dans les solides
carbonés de la quasi-totalité des gaz acides, notamment l'acide chlorhydrique produit
lors de la décomposition thermique des plastiques chlorés comme le PVC. Cette auto-neutralisation
des composants acides par des matières basiques toujours présentes dans les déchets
est favorisée, entre autres, par l'atmosphère réductrice ainsi que les basses températures
auxquelles les déchets sont soumis durant la thermolyse. En augmentant la composante
basique des déchets par ajout d'absorbant calcique ou sodé, on améliore le rendement
de captation des gaz acides par les solides carbonés. L'épuration des solides carbonés
qui est décrite plus bas permet d'éliminer en particulier les sels de chlore résultant
de la captation des gaz acides. De même, les températures de traitement étant faibles
et la thermolyse étant réalisée à l'abri de l'oxygène, les métaux lourds ne sont ni
volatilisés ni oxydés, et restent donc concentrés dans les solides carbonés (SC).
[0034] A la sortie du four rotatif 1, les solides carbonés (SC) sont évacués par un dispositif
4 garantissant l'étanchéité vis à vis de l'extérieur (vanne rotatives, sas à vannes
guillotines, ou tout autre dispositif équivalent permettant de réaliser cette fonction).
Les solides carbonés (SC) sont acheminés vers un dispositif d'épuration 6 qui a pour
but de séparer une partie des matières inertes et d'éliminer les polluants solubles,
notamment les sels de chlore, présents dans les solides carbonés. Le détail du dispositif
d'épuration des solides carbonés 6 est décrit plus en détail plus bas, en relation
avec la figure 3. A la suite du traitement d'épuration, les solides carbonés épurés
(SCE) peuvent être dirigés vers un dispositif de combustion 5, constitué ici d'un
foyer cyclone à cendres fondues.
[0035] Comme il a déjà été dit, une partie du gaz de thermolyse (GT1) peut être utilisée
pour chauffer le four tournant par combustion par exemple dans des brûleurs situés
dans la double enveloppe 3 entourant le four tournant 1. La fraction excédentaire
(GT2) des gaz de thermolyse peut être dirigée vers un dispositif de combustion, par
exemple le foyer cyclone à cendres fondues 5.
[0036] Le foyer cyclone à cendres fondues 5 est un foyer adapté à la combustion de combustibles
solides fortement chargés en cendres à bas point de fusion. Il se caractérise par
une turbulence élevée et une mise en rotation de l'écoulement, ce qui permet d'obtenir
un temps de séjour important du combustible et une bonne rétention des cendres. Il
fonctionne à des températures de l'ordre de 1000 à 1500°C. A ces températures, les
cendres fondent et s'écoulent à l'état fondu hors du réacteur.
[0037] Les avantages de ce type de foyer par rapport aux dispositifs traditionnels de combustion
sont les suivants : une quantité d'imbrûlés faible due au temps de séjour important
des particules dans le foyer, des cendres inertes car vitrifiées, une compacité importante
due à l'importante densité de feu de l'installation, des possibilités d'étagement
de l'air de combustion permettant de minimiser la formation d'oxydes d'azote, et une
combustion stable même lorsque les caractéristiques du combustible varient notablement.
[0038] L'intérieur du foyer cyclone 5 peut être préférentiellement recouvert d'un revêtement
en céramique réfractaire capable de supporter des températures de l'ordre de 1500°C.
L'injection des solides carbonés épurés (SCE) se fait pneumatiquement par une ou plusieurs
entrées tangentielles rectangulaires ou circulaires réparties sur un périmètre du
cyclone. On peut également injecter dans une ou plusieurs de ces entrées un complément
d'air de combustion et/ou tout ou partie de l'excédent du gaz de thermolyse GT2. Sur
un second périmètre du foyer cyclone, d'autres entrées tangentielles peuvent être
installées afin d'effectuer des injections complémentaires d'air de combustion ou
de combustible gazeux comme tout ou partie de l'excédent du gaz de thermolyse GT2.
Enfin, une injection d'air complémentaire peut être effectuée à la sortie supérieure
du foyer cyclone, afin d'améliorer le rendement de combustion.
[0039] La combustion dans le foyer cyclone à cendres fondues est optimisée de façon à minimiser
les émissions de polluants gazeux. Le partage de l'air de combustion entre les différentes
entrées sera donc effectué de manière à assurer une combustion totale des solides
carbonés épurés et du gaz de thermolyse, et à minimiser la formation d'oxydes d'azote
et d'imbrûlés. D'autre part, on pourra préchauffer tout ou partie de l'air de combustion,
afin de faciliter l'obtention de températures élevées dans le foyer cyclone.
[0040] Le foyer cyclone à cendres fondues permet avantageusement d'immobiliser définitivement
les éléments polluants présents dans les solides carbonés épurés, notamment les métaux
lourds, par piégeage dans la matrice vitreuse formée lors de la fusion des matières
minérales contenues dans les solides carbonés épurés. Les températures obtenues lors
de la combustion des solides carbonés épurés (SCE) et de l'excédent du gaz de thermolyse
GT2 sont suffisantes pour fondre ces matières minérales. Les cendres ainsi fondues
(CF) s'écoulent hors du foyer 5 et tombent dans un bac d'eau 10 où elles sont refroidies.
Lors de leur refroidissement, les cendres forments des granulats solides. Ces granulats
sont inertes vis à vis de la lixiviation ce qui permet de les recycler et de les réutiliser
dans des applications routières ou travaux publics par exemple.
[0041] Les fumées chaudes (F) issues de la combustion mixte des solides carbonés épurés
et d'une partie des gaz de thermolyse dans le foyer cyclone 5 sont ensuite dirigées
vers un dispositif de récupération d'énergie 11 comme un échangeur thermique, une
chaudière produisant de la vapeur ou de l'eau chaude, ou une chaudière couplée à une
turbine permettant de produire de l'électricité. Puis ces fumées sont dépoussiérées
dans un dispositif 12 qui peut être un filtre à manches ou un dépoussiéreur électrostatique,
et renvoyées à l'atmosphère par l'intermédiaire d'un extracteur 13 et d'une cheminée
14 via une ligne 35. Les cendres issues respectivement du dispositif de récupération
d'énergie 11 et du dépoussiéreur 12 sont mélangées avec les solides carbonés épurés
puis envoyées dans le foyer cyclone 5 via respectivement les lignes 36 et 37. Les
cendres sont vitrifiées dans le foyer-cyclone 5, permettant ainsi l'inertage des polluants
adsorbés sur ces poussières.
[0042] Un deuxième mode de réalisation de l'invention est représenté sur la figure 2. La
différence essentielle entre le mode de réalisation déjà décrit et celui qui va être
décrit maintenant réside en ce que les solides carbonés épurés et les gaz issus de
la thermolyse des déchets sont brûlés dans deux dispositifs séparés. Comme dans le
premier mode de réalisation de l'invention, une partie du gaz de thermolyse (GT1)
est utilisée pour chauffer le four tournant par combustion par exemple dans des brûleurs
situés dans la double enveloppe 3 entourant le four tournant 1. Ici la fraction excédentaire
(GT2) est envoyée vers une chambre de combustion classique 15 équipée d'un brûleur
à gaz. Les configurations du brûleur et de la chambre de combustion permettent de
minimiser la formation d'oxydes d'azote lors de la combustion du gaz de thermolyse,
et garantissent la destruction de tous les composés organiques grâce à un temps de
séjour des gaz d'au moins 2 secondes à 850°C.
[0043] Les solides carbonés épurés (SCE) sont brûlés dans un foyer cyclone à cendres fondues
5 d'une conception identique à celle décrite plus haut mais d'une puissance thermique
inférieure, en mélange avec les cendres issues du dispositif de dépoussiérage des
fumées 12 et du dispositif de récupération d'énergie 11. Comme précédemment, la température
atteinte lors de la combustion des solides carbonés épurés est suffisante pour permettre
la fusion des cendres et donc emprisonner les polluants dans la matrice vitreuse.
A la sortie du foyer, les cendres fondues (CF) s'écoulent dans un bac d'eau 10 où
elles sont refroidies et solidifiées de façon à produire des granulats inertes. L'air
de combustion est étagé comme décrit précédemment et tout ou partie de cet air pourra
également être préchauffé afin d'améliorer le bilan thermique de l'opération.
[0044] Les fumées chaudes (F) issues de la combustion des gaz de thermolyse (GT2) dans la
chambre de combustion 15 et celles issues de la combustion des solides carbonés épurés
(SCE) dans le foyer cyclone 5 sont mélangées et envoyées sur un dispositif de récupération
d'énergie 11 comme un échangeur thermique, une chaudière produisant de la vapeur ou
de l'eau chaude, ou une chaudière couplée à une turbine permettant de produire de
l'électricité. Puis ces fumées sont filtrées dans un dispositif 12 et renvoyées à
l'atmosphère par l'intermédiaire d'un extracteur 13 et d'une cheminée 14. Les cendres
et poussières issues du dispositif de récupération d'énergie 11 et du dépoussiéreur
12 sont mélangées avec les solides carbonés épurés puis envoyées dans le foyer cyclone
5 afin d'être vitrifiées, permettant ainsi l'inertage définitif des polluants adsorbés
sur ces poussières.
[0045] Le mode de réalisation de l'invention selon la figure 2 présente un fonctionnement
plus souple que celui selon la figure 1. En particulier il est possible conformément
à ce mode de réalisation d'arrêter le foyer-cyclone 5 lorsque la consommation énergétique
globale est faible. Dans ce cas, les solides carbonés épurés (SCE) ne sont pas envoyés
vers le foyer-cyclone 5, mais stockés. Par contre en période de forte demande énergétique
(l'hiver par exemple), le foyer-cyclone 5 fonctionne comme indiqué ci-dessus. Les
combustibles stockés peuvent alors être brûlés dans cette période.
[0046] Ce mode de réalisation de l'invention permet donc une très bonne adéquation entre
la demande d'énergie et le besoin.
[0047] Le dispositif d'épuration des solides carbonés 6 tel que représenté sur la figure
3 va maintenant être décrit.
[0048] En sortie du four tournant 1, les solides carbonés (SC) sont évacués via un dispositif
étanche 4 et tombent par gravité dans un bac agité 16 rempli d'eau à température ambiante,
ce qui permet le refroidissement des solides. L'agitation du mélange, assurée par
exemple par rotation d'un arbre portant des pales 17, est telle que les particules
les plus lourdes composées essentiellement de métaux, de matières minérales ou de
verre, se déposent au fond du bac, alors que les particules plus légères riches en
carbone sont maintenues en suspension. Dans le fond du bac 16 peut être immergé une
vis, un tapis, un racleur ou tout autre dispositif équivalent 18 permettant l'extraction
en continu des matières minérales déposées au fond du bac.
[0049] Ce premier bac 16 permet donc le refroidissement des solides carbonés ainsi que la
séparation d'une partie des matières minérales contenues dans les solides carbonés.
[0050] Les matières minérales inertes extraites par le dispositif 18 d'extraction sont ensuite
rincées par de l'eau sur un tamis vibrant 19 surmonté par une rampe de pulvérisation
d'eau 20, afin d'éliminer les particules de carbone déposées sur ces matières minérales.
L'eau de rinçage souillée par ces particules de carbone peut être envoyée par une
pompe 21 vers le premier bac de décantation 16.
[0051] L'opération de rinçage des matières minérales peut bien entendu être réalisée par
d'autres moyens que ceux qui viennent d'être décrits sans sortir du cadre de la présente
invention.
[0052] Par ailleurs, le mélange eau-solides carbonés en suspension dans le bac 16 est repris
par une pompe 22, puis envoyé dans un second bac laveur parfaitement agité 23 contenant
de l'eau maintenue à une température comprise entre 40 et 95°C, et de préférence entre
75 et 85°C. Cette température est maintenue constante dans le bac 23 grâce à une régulation
de température 24 raccordée à une résistance électrique ou à tout autre dispositif
équivalent permettant de maintenir la température de l'eau à une valeur de consigne.
Le temps de séjour des solides carbonés dans le bac 23 est compris entre 15 et 120
minutes. Le rapport massique eau/solides carbonés est compris entre 1 et 100 et de
préférence entre 5 et 15. Cette opération permet de solubiliser essentiellement les
sels chlorés formés lors de l'étape de thermolyse. Les métaux lourds ne sont pas solubilisés
et restent concentrés dans les solides carbonés.
[0053] Avant leur introduction dans le bac agité 23, les solides carbonés peuvent être broyés
dans un broyeur 25 opérant en phase liquide, afin de diminuer la granulométrie moyenne
des particules carbonées et d'accélérer l'étape de lavage. Cette étape peut également
être suivie par une étape de séparation sur un tamis calibré 26 permettant de séparer
les feuilles d'aluminium contenues dans les solides carbonés (SC). Cette opération
est notamment nécessaire lorsque les solides carbonés proviennent de la thermolyse
des déchets ménagers. Une pulvérisation d'eau 27 est maintenue sur le tamis contenant
les feuilles d'aluminium afin d'éliminer les particules de carbone déposées à la surface
de celles-ci. Cette dernière opération permet de récupérer les feuilles d'aluminium
qui peuvent ensuite être recyclées et valorisées.
[0054] A la sortie du bac de lavage 23, la suspension eau-solides carbonés est reprise par
une pompe 28 puis dirigée vers un dispositif de filtration 29 qui a pour but d'éliminer
l'eau chargée en chlorures des solides carbonés. Cette opération peut être effectuée
avec une centrifugeuse, un filtre à bandes sous vide, ou tout autre dispositif de
filtration permettant de séparer l'eau des solides carbonés.
[0055] En sortie du dispositif de filtration 29, les solides carbonés épurés secs, ou ne
contenant plus qu'une quantité réduite d'humidité, sont stockés dans un silo 30. Les
eaux usées issues de la filtration sont dirigées si nécessaire vers un dispositif
de traitement d'eau 34 permettant de précipiter les sels chlorés, puis réinjectées
dans le premier bac de décantation 16. Un appoint d'eau neuve est réalisé en permanence
grâce aux dispositifs 20 et 27.
[0056] Dans certains cas, les étapes de décantation et lavage telles que décrite ci-dessus
peuvent être réalisées dans le même bac, remplissant simultanément les fonctions des
bac 16 et 23, dont la température est maintenue entre 40 et 95°C. Le dispositif précédent
se trouve alors simplifié.
[0057] Après cette opération d'épuration, on dispose d'un combustible riche en matières
carbonées et débarrassé d'une partie de ces éléments polluants, qui peut être immédiatement
brûlé pour générer de l'énergie dans le foyer cyclone à cendres fondues, ou bien être
stocké en vue d'une combustion ultérieure.
[0058] De ce qui précède il ressort que la présente invention permet la valorisation du
contenu énergétique de déchets grâce à la production d'un combustible solide et d'un
combustible gazeux épurés, et à leur combustion.
[0059] En outre le dispositif 6 d'épuration des solides carbonés selon l'invention permet
d'éliminer une partie des matières minérales et de récupérer des matériaux valorisables
tels que l'aluminium. Ce dispositif permet en outre d'augmenter la qualité du combustible
produit, en diminuant son taux de cendres et sa teneur en éléments polluants. Enfin
il augmente son pouvoir calorifique.
[0060] Par ailleurs l'utilisation selon l'invention d'un foyer cyclone à cendres fondues
avec étagement de l'air de combustion permet de brûler les solides carbonés épurés
et/ou tout ou partie des gaz issus de la thermolyse des déchets, et ceci sans émission
de composés polluants dans les effluents gazeux ou solides de la combustion.
[0061] Le procédé de traitement de déchets selon l'invention permet d'éviter la dispersion
des polluants, puisque la quasi totalité des polluants est concentrée dans les solides
carbonés. Une partie de ces polluants est ensuite éliminée par le traitement d'épuration
des solides carbonés, l'autre partie étant immobilisée dans les granulés inertes issues
de la combustion dans le foyer cyclone à cendres fondues.
[0062] L'invention concerne la réalisation d'un système complet de traitement de déchets
qui supprime les émissions de polluants dans les fumées issues de la combustion des
gaz de thermolyse et des solides carbonés, si bien que le seul traitement de fumées
à mettre en oeuvre est un simple dépoussiérage. L'invention permet donc d'éviter la
mise en place de dispositifs de traitement de fumées par lavage, ce qui diminue le
coût du traitement des déchets par rapport à celui des techniques classiques comme
l'incinération.
1) Procédé de traitement thermique de déchets comprenant notamment :
- une thermolyse desdits déchets;
- un recyclage des gaz de thermolyse comme combustible pour la thermolyse;
- un post-traitement des solides issus de la thermolyse;
caractérisé en ce que :
- les combustibles solides issus du post-traitement des solides de thermolyse peuvent
être brûlés au moins en partie dans un foyer-cyclone (5) et/ou stockés;
- les gaz chauds issus du foyer-cyclone peuvent alimenter au moins un moyen de récupération
d'énergie (11); et
- le post-traitement consiste essentiellement en une épuration des solides carbonés.
2) Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les gaz de thermolyse (GT)
peuvent être brûlés au moins partiellement comme combustible soit dans le foyer-cyclone
(5) soit dans l'un au moins desdits moyens de récupération d'énergie (11).
3) Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'épuration des solides carbonés
consiste essentiellement en :
- un refroidissement desdits solides;
- une extraction et un rinçage des matières minérales;
- un lavage à chaud destiné à solubiliser notamment les sels chlorés;
- une séparation entre eau et solides carbonés.
4) Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il consiste en outre en un
traitement suivi d'un recyclage de l'eau utilisé pendant l'étape d'épuration.
5) Procédé selon la revendication 3 ou 4, caractérisé en ce qu'il consiste en outre
en un broyage des solides carbonés et/ou une séparation des feuilles d'aluminium.
6) Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
qu'il consiste en outre à contrôler la quantité de combustibles solides brûlée dans
le foyer-cyclone et la quantité de combustibles solides stockée, en fonction du bilan
énergétique.
7) Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que les effluents issus du moyen de récupération d'énergie sont filtrés puis les particules
issues de ladite filtration peuvent être introduites dans le foyer-cyclone.
8) Installation de traitement thermique de déchets comprenant :
- un four de thermolyse (1);
- au moins un moyen (5 ; 15) de combustion des gaz de thermolyse;
- un moyen de récupération d'énergie (11); et
- un moyen (6) de post-traitement des solides de thermolyse,
caractérisé en ce qu'elle comprend en outre
- un foyer-cyclone (5) alimenté par une partie au moins des combustibles solides (SCE)
issus du moyen de post-traitement,
- un moyen (F) destiné à véhiculer les gaz chauds issus dudit foyer-cyclone (5) vers
ledit moyen de récupération d'énergie (11) et en ce que ledit moyen (6) de post-traitement
des solides de thermolyse réalise une épuration des solides carbonés.
9) Installation de traitement selon la revendication 9, caractérisée en ce que le moyen
de combustion des gaz de thermolyse comprend ledit foyer-cyclone (5).
10) Installation selon la revendication 8, caractérisée en ce que le moyen de combustion
(15) des gaz de thermolyse et le moyen de récupération d'énergie (6) sont agencés
de telle sorte que le moyen de combustion (15) est alimenté par des gaz de thermolyse
(GT2) et le moyen de récupération d'énergie (11) est alimenté par les effluents (F)
du moyen de combustion (15) et, dans certaines conditions de fonctionnement, par des
gaz chauds issus du foyer-cyclone (5).
11) Installation selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, caractérisée en ce
que le moyen destiné à l'épuration des solides carbonés comprend :
- une première cuve (16) de refroidissement des solides;
- un moyen (18) d'extraction des matières minérales associé à ladite cuve (16);
- une cuve (21) de lavage à chaud; et
- un moyen (27) de filtration et/ou de rinçage destinée à séparer l'eau des solides
carbonés épurés.
12) Installation selon l'une quelconque des revendications 8 à 11, caractérisée en ce
qu'elle comprend en outre un moyen (12) de filtration des fumées issues du moyen (11)
de récupération d'énergie, une sortie (37) dudit moyen de filtration étant reliée
à une entrée du foyer cyclone (5).
13) Installation selon l'une quelconque des revendications 8 à 12, caractérisée en ce
qu'elle comprend en outre un moyen (0) de prétraitement des déchets tel qu'un sécheur,
disposé en amont du four de thermolyse.