[0001] La présente invention concerne les dispositifs de visualisation à cristaux liquides,
du type dit à matrice active, comprenant un écran afficheur ayant une couche mince
de cristaux liquides disposée entre une contre-électrode plane et des électrodes (définissant
chacune un condensateur et un élément d'image, ou pixel, avec la contre-électrode)
disposées de telle sorte que chacun des pixels correspond à une ligne et une colonne,
chaque électrode étant reliée à un élément de commande, tel qu'un transistor en couche
mince, permettant ou bien de la porter au potentiel d'un conducteur de colonne qui
est commun à tous les pixels de la colonne à laquelle elle appartient, ou bien de
l'isoler et de rendre son potentiel flottant, suivant la tension qui est appliquée
à un conducteur de ligne commun à tous les éléments de commande d'une même ligne.
[0002] Chaque élément de commande constitue ainsi un commutateur qui, à l'état fermé, permet
de porter l'électrode au potentiel du conducteur de colonne et, à l'état ouvert, isole
l'électrode.
[0003] Pour éviter l'accumulation de charges résiduelles, qui donneraient naissance à des
images fantômes, on inverse en général la polarité de la tension appliquée aux condensateurs
à intervalles réguliers, par exemple à la fréquence de rafraîchissement d'images.
Ainsi la valeur moyenne , dans le temps, de la tension appliquée au condensateur de
chaque pixel est nulle.
[0004] Il sera essentiellement question par la suite, pour la clarté de l'exposé, d'écrans
monochromes. Mais l'invention est également applicable aux écrans d'affichage en couleur,
ayant au moins trois jeux de pixels, respectivement verts, rouges et bleus.
[0005] Chacun des L conducteurs de ligne et chacun des C conducteurs de colonne est relié
à un circuit d'attaque ou "driver" qui détermine la tension appliquée au conducteur.
Il faut donc L+C circuits d'attaque s'il y a LxC=P pixels.
[0006] Toute augmentation du nombre de circuits d'attaque accroît le prix, la complexité
et le risque de défaut du dispositif. Ces conséquences sont d'autant plus graves que
l'écran est plus grand. Or la tendance est actuellement de réaliser des écrans larges,
par exemple ayant 1920x480 pixels dans le cas des écrans colorés.
[0007] La présente invention vise à fournir un dispositif du type ci-dessus défini répondant
mieux que ceux antérieurement connus aux exigences de la pratique, notamment en ce
qu'il permet de réduire le nombre de circuits d'attaque.
[0008] Dans ce but, l'invention propose notamment un dispositif caractérisé en ce que :
- chaque conducteur affecté à une rangée de pixels dans une première direction (ligne
ou colonne) est commun à un groupe ayant un nombre entier n, supérieur à 1, de rangées
et comporte un seul circuit d'attaque, prévu pour appliquer successivement plusieurs
tensions de commande au cours d'un cycle d'écriture de l'écran (ou cycle de trame)
alors que chaque conducteur affecté à une rangée de pixels dans la seconde direction
(colonne ou ligne) n'attaque qu'une seule rangée dans ladite seconde direction, orthogonale
à la première ;
- en ce que la contre-électrode est fractionnée en n parties munies chacune d'un élément
commutateur de tension, chaque partie étant affectée à des rangées homologues des
groupes de pixels ;
- en ce que lesdits éléments commutateurs sont prévus chacun pour porter la contre-électrode
à une tension déterminée de validation uniquement pendant les durées nécessaires à
la commande d'une rangée parmi n rangées; et
- en ce l'un des conducteurs affecté à chaque pixel applique une tension qui est une
somme de termes d'un code orthogonal pondérés et le conducteur affecté au pixel, dans
l'autre direction, applique une tension représentative des termes du code orthogonal.
[0009] Cette disposition permet de réduire le nombre des circuits d'attaque dans l'une des
deux directions ; de plus, elle réduit le nombre de connexions à réaliser entre les
circuits d'attaque et l'écran proprement dit, ce qui se traduit également par une
augmentation du taux d'ouverture de l'écran, c'est-à-dire du rapport entre la surface
utile d'affichage et la surface totale.
[0010] Du fait qu'on dispose pour chaque pixel de trois paramètres de commande (tension
appliquée aux conducteurs de ligne, tension appliquée aux conducteurs de colonne et
tension de contre-électrode) au lieu de deux dans les écrans classique, la valeur
de transmission de lumière d'un pixel (transparence en général) peut être commandée
isolément bien que deux lignes (ou plus généralement n lignes) soient commandées par
le même conducteur, ou deux colonnes (ou plus généralement n colonnes) soient commandées
par le même conducteur.
[0011] Divers modes de commande électrique sont possibles. Dans un mode de réalisation particulièrement
avantageux lorsque n est largement supérieur à 1 et lorsque lesdits groupes sont constitués
de lignes :
- chaque circuit d'attaque commun à n lignes est prévu pour, au cours d'un cycle d'écriture
d'écran, réaliser au moins n séquences successives de durée (Ti) comportant une première fraction (Ta) au cours de laquelle toutes les électrodes du groupe sont portées au potentiel de
la colonne correspondante et une seconde fraction (Tm) au cours de laquelle le potentiel précédent reste maintenu ;
- les éléments de commutation des parties de la contre-électrode sont prévus pour, au
cours desdites séquences successives d'un même cycle, appliquer successivement des
tensions ayant l'une ou l'autre de deux valeurs (+ Vce) et (- Vce), la suite des valeurs appliquées à chaque partie de contre-électrode représentant
un code à valeur moyenne nulle qui est orthogonal à tous les autres codes de partie
de contre-électrode; et
- les colonnes sont commandées de façon à être portées chacune successivement, au cours
des premières fractions (Ta) desdites séquences d'un même cycle, à des tensions successives représentées, pour
chaque colonne, par la somme des produits des valeurs de transmission de lumière à
donner aux pixels appartenant au groupe et à la colonne par des termes successifs
de codes affectés aux pixels.
[0012] Au lieu de constituer des groupes de lignes, il est possible de constituer des groupes
de colonnes. Le mode de commande peut être alors du même genre que ci-dessus, mais
transposé au cas des colonnes.
[0013] Il n'y a pas une relation linéaire entre la transmission de lumière d'un pixel d'un
écran à cristaux liquides et la tension aux bornes du condensateur qui définit ce
pixel. De plus, le mode de commande fait apparaître une erreur quadratique. Cette
dernière peut être notamment corrigée en prévoyant chaque circuit d'attaque pour réaliser
au moins une n + 1
ième séquence, au cours de laquelle les conducteurs de colonne sont portés au produit
d'une même tension de correction d'erreur quadratique par les termes successifs d'un
code binaire additionnel à valeur moyenne nulle, orthogonal aux autres codes. Ce mode
de correction est possible du fait que l'erreur est la même pour tous les pixels du
groupe affectés à la même colonne.
[0014] Les caractéristiques ci-dessus, ainsi que d'autres qui sont avantageusement utilisables
avec elles, mais peuvent l'être indépendamment, apparaîtront mieux à la lecture de
la description qui suit de modes particuliers de réalisation, donnés à titre d'exemples
non limitatifs.
[0015] La description se réfère aux dessins qui l'accompagnent, dans lesquels :
- la figure 1 est un schéma de principe, montrant une constitution connue d'un fragment
d'un écran monochrome à cristaux liquides et à matrice active ;
- la figure 2, similaire à la figure 1, est un schéma de principe d'un premier dispositif
conforme à l'invention, suivant un mode particulier de réalisation, ayant une contre-électrode
en deux parties seulement ;
- la figure 3 est une vue en plan d'un fragment d'écran, montrant un aspect possible
des masques utilisés pour constituer un écran du genre montré en figure 2 ;
- la figure 4 montre schématiquement une constitution interdigitée de la contre-électrode,
utilisable dans le dispositif de la figure 5 ;
- la figure 5, similaire à la figure 3, montre une autre répartition possible des parties
d'une contre-électrode en deux parties ;
- la figure 6, similaire à la figure 4, montre une constitution en trois parties de
la contre-électrode ;
- la figure 7, similaire à la figure 4, montre des masques utilisables en coopération
avec une contre-électrode en trois parties du genre montré en figure 5 ;
- la figure 8, similaire aux figures 4 et 6, montre une constitution possible de contre-électrode
à deux niveaux, permettant d'utiliser des groupes de quatre lignes ;
- la figure 9, similaire à la figure 7, montre des masques utilisables dans le cas de
groupes de trois colonnes ;
- la figure 10 est un chronogramme des signaux de commande des groupes de lignes ;
- la figure 11 est un schéma montrant côte à côte un schéma de principe d'un groupe
de six lignes et un chronogramme des tensions appliquées aux parties de contre-électrode
correspondantes ; et
- la figure 12, similaire à la figure 11, correspond à un groupe de six colonnes.
[0016] L'écran de visualisation classique à matrice active dont un fragment est montré schématiquement
en figure 1 comporte une couche mince de cristaux liquides placée entre deux lames
transparentes. Dans le cas d'un écran travaillant en transmission de lumière, l'ensemble
ainsi constitué est monté entre un polariseur et un analyseur. L'une des lames porte
une contre-électrode unique, qui constitue l'une des armatures 20 des condensateurs
formant chacun un élément d'image ou pixel. L'autre lame transparente porte des électrodes
de commande 22 définissant chacune un pixel et constituant des condensateurs avec
la contre-électrode 20. Ces électrodes peuvent être constituées par des dépôts conducteurs
transparents. On supposera par la suite qu'il y a LxC pixels, répartis en L lignes
L1, L2, L3, ..., et C colonnes, C1, C2, ...
[0017] La figure 1 montre également un mode de commande classique. Chaque pixel est commandé
par un transistor à effet de champ en couche mince (habituellement désigné par l'abréviation
TFT). Tous les transistors T₁₁, T₁₂, T₁₃, d'une même ligne L1 sont rendus simultanément
conducteurs en portant le conducteur de ligne L1 correspondant à un potentiel déterminé
(par exemple +15 Volts) alors que les conducteurs de ligne de toutes les autres lignes
sont portés à un potentiel de blocage des transistors (par exemple -15 Volts). Les
transistors passants communiquent la tension V
c du conducteur de colonne correspondant à l'électrode 22 associée. L'information constituée
par la tension V
c appliquée est ensuite conservée pendant la durée d'une image, la constante de temps
de décharge du condensateur étant choisie suffisamment longue à cet effet.
[0018] Classiquement, la commande des conducteurs de colonne est effectuée à partir d'un
registre à décalage 24 constituant mémoire de ligne, dans lequel l'avance est provoquée
par un signal d'horloge provenant d'une base de temps 26. L'entrée de données 28 du
registre à décalage reçoit le signal par l'intermédiaire d'un échantillonneur 30 également
commandé par la base de temps 26. Une fois l'ensemble de l'information correspondant
à une ligne reçue, elle est transférée dans une mémoire tampon 32. Le contenu de toutes
les cellules de cette mémoire est simultanément appliqué aux conducteurs de colonne
C1, C2, ... par des circuits d'attaque 34₁, 34₂, ..., à réception d'une commande provenant
de la base de temps 26. La ligne qui doit recevoir l'information est sélectionnée
par adressage à l'aide des circuits d'attaque des conducteurs de ligne 36. Le potentiel
de la contre-électrode est fixé par une source 37, généralement en alternance à des
valeurs + V
ce et - V
ce.
[0019] Dans le mode particulier de réalisation de l'invention illustré en figure 2, où les
éléments correspondant à ceux de la figure 1 sont désignés par le même numéro de référence,
chaque circuit d'attaque, ou "driver", de lignes est affecté à deux lignes, généralement
adjacentes parce que cette solution est la plus simple du point des liaisons avec
les "drivers" de ligne. Par exemple la première sortie des circuits d'attaque 36 est
reliée au conducteur des lignes L1 et L2, la seconde sortie au conducteur des lignes
L3 et L4, etc.
[0020] En contrepartie, la contre-électrode est fractionnée en deux parties CE1 et CE2 affectées
aux lignes de telle façon qu'une même ligne n'ait pas tout à la fois le même conducteur
de lignes et la même partie de contre-électrode.
[0021] Lorsque les groupes comportent n = 2 lignes seulement, il est possible de réaliser
la contre-électrode en une seule couche conductrice gravée, en conservant la même
résistance électrique pour les deux parties.
[0022] La répartition physique des conducteurs et des électrodes et la répartition des masques
servant à les réaliser peuvent être celles données schématiquement en figure 3. Les
plages indiquées désignent les électrodes qui définissent les pixels, qui peuvent
être des pixels rouges R, verts V et bleus B. Chaque électrode est prolongée par une
excroissance qui constitue le drain, tel que D, d'un transistor en couche mince respectif.
Un même conducteur de colonne, C1 par exemple, attaque les sources, telles que S,
des transistors à effet de champ appartenant à une seule colonne. Une piste formant
un conducteur de lignes constitue les grilles des transistors de deux lignes adjacentes.
Par exemple, un même conducteur de lignes L12 constitue, dans le cas de la figure
3, la grille des transistors à effet de champ des pixels des deux lignes, généralement
successives, L1 et L2 de la matrice.
[0023] Le fractionnement de la contre-électrode n'est pas obligatoirement celui qui a été
montré en figure 3 la figure 5 montre un autre regroupement possible, permettant de
simplifier la gravure des deux parties CE1 et CE2, utilisant la répartition en plan
des conducteurs de ligne et des parties de la contre-électrode montrée en figure 4,
où les éléments correspondant à ceux de la figure 2 portent la même référence.
[0024] Comme on l'a indiqué plus haut, il est possible de répartir les lignes en groupes
ayant un nombre entier quelconque n de lignes, n étant supérieur à 1. La contre-électrode
est alors fractionnée en n parties CE₁, ..., CE
n.
[0025] Dans le cas où n = 3, il est encore possible d'utiliser une contre-électrode en une
seule couche gravée, en donnant à la troisième partie CE3 une forme en grecque, telle
que celle dont un fragment est montré en figure 6. Cette solution a cependant l'inconvénient
de donner à la partie CE3 une impédance plus élevée que celle des deux autres, sauf
si des alimentations intermédiaires sont prévues sous forme de via dans une couche
d'isolant recouvrant la contre-électrode.
[0026] La commande, par un même conducteur de lignes, tel que L123, de trois transistors
appartenant à trois lignes successives L1, L2, L3, peut alors être réalisée par une
gravure du genre montré en figure 7, qui permet de regrouper les transistors de commande
dans un espace d'encombrement moindre du fait qu'une seule piste gravée est nécessaire
pour 3 (et plus généralement n) lignes.
[0027] Chaque conducteur de colonne, tel que C1, a alors des excroissances dont chacune
constitue la source commune de trois transistors appartenant à une même colonne et
à trois lignes successives. Les électrodes des trois pixels correspondants présentent
des excroissances constituant les drains D1, D2 et D3 des transistors à couche mince
de commande.
[0028] Afin de réduire notablement le nombre de circuits d'attaque, on sera souvent amené
à adopter un nombre n supérieur à 3. En particulier, dans le cas d'un écran trichrome,
on adoptera souvent n = 6, c'est-à-dire que chaque conducteur de ligne sera affecté
à deux jeux de trois pixels R, V et B.
[0029] Lorsque n est égal à 4 ou davantage, l'extrapolation de la solution montrée en figure
6 reste possible mais au prix de résistances élevées pour plusieurs parties. On peut
alors adopter une répartition des parties de la contre-électrode en deux couches (généralement
en oxyde d'étain et d'indium, ou ITO) séparées par une pellicule mince isolante. La
disposition relative des éléments CE1, CE2, CE3 et CE4 et celle de quelques conducteurs
de ligne et de colonne peuvent alors être par exemple celle de la figure 8, lorsque
n = 4.
[0030] D'autres combinaisons que celles décrites ci-dessus et d'autres modes de constitution
des transistors sont possibles. Une constitution utilisant des groupes de n = 6 lignes
sera décrite plus loin, en même temps qu'une constitution possible de la partie électrique
du dispositif.
[0031] Chaque partie de la contre-électrode peut être constituée par une mosaïque de pavés
séparés, gravés sur une même couche conductrice et reliés à des conducteurs respectifs
par des trous de via à travers une pellicule isolante.
[0032] Il est encore possible de diviser un écran de grande taille en plusieurs zones rectangulaires
et d'utiliser une des dispositions ci-dessus dans chaque zone.
[0033] Comme on l'a indiqué plus haut, il est également possible de constituer des groupes
de colonnes et non pas des groupes de lignes. Des exemples de tels groupements seront
donnés plus loin, à l'occasion de la description de constitution particulières de
la partie électrique du dispositif. Une disposition relative possible, dans le cas
de groupes de trois colonnes, est celle montrée en figure 9.
[0034] Elle tient compte du fait que ce sont toujours les conducteurs de colonne qui reçoivent
les tensions fixant la transmission de lumière, les conducteurs de ligne ne jouant
qu'un rôle de commande d'interrupteur.
[0035] Il est également possible de combiner des groupes de colonnes et des groupes de lignes,
mais au prix d'une augmentation du nombre nécessaire de parties de contre-électrode.
Plus précisément, le nombre des parties de contre-électrode sera égal au produit du
nombre de colonnes groupées par le nombre de lignes groupées.
[0036] Les montages électriques, qui seront maintenant donnés à titre d'exemple, sont utilisables
lorsque les éléments de commande sont constitués par des transistors. Dans ce cas,
- lorsque le conducteur de ligne affecté au transistor est porté à un potentiel de commande
(état conducteur du transistor), l'électrode de pixel prend le potentiel du conducteur
de colonne,
- lorsque le conducteur de ligne est porté à un potentiel de blocage, l'électrode est
isolée et la tension aux bornes du condensateur est conservée, avec une décroissance
due à la décharge progressive du condensateur.
Cas de groupes de lignes
[0037] On considèrera le cas général où l'on souhaite donner une valeur de transmission
représentée par un coefficient a
jgk à un pixel appartenant à la j
ième ligne d'un groupe g de n lignes, situé au croisement avec une colonne k. On s'attachera
cependant surtout au cas où n = 6, c'est-à-dire à des groupes de six lignes et des
contre-électrodes en six parties.
[0038] Une solution particulièrement intéressante utilise non plus une commande isolée et
individuelle de chaque ligne pendant un temps égal à la durée trame T
r divisée par le nombre de lignes de l'écran (suivi d'une durée de maintien représentant
le reste de la durée trame), mais une commande globale de chacun des groupes tour
à tour. Au cours de chaque durée trame T
r, tous les transistors du groupe considéré sont bloqués sauf pendant les périodes
T
a affectées à ce groupe. Comme le montre la figure 10, il est possible d'adresser chaque
groupe de lignes pendant les durées qui appartiennent aux périodes T
m de tous les autres groupes.
[0039] Les lignes du groupe sont soumises à au moins n séquences successives de durée T
i ayant chacune :
- une première fraction Ta au cours de laquelle les transistors de toutes les lignes du groupe sont rendus conducteurs,
de façon à porter les électrodes au potentiel du conducteur de colonne respectif ;
- une seconde fraction Tm, beaucoup plus longue que Ta, au cours de laquelle tous les transistors du groupe considéré sont bloqués.
[0040] Comme le montre la figure 10, il est possible d'adresser chaque groupe de lignes
pendant les périodes T
m commune aux autres lignes.
[0041] Ce mode de commande permet d'utiliser des codes orthogonaux, qui seront souvent binaires,
constitués dans ce cas d'un nombre déterminé de termes +1 et -1 ; dans des codes orthogonaux
:
- la somme des carrés des termes de chaque code est égale à une même valeur, qui peut
être ramenée à 1 par normalisation,
- la somme des produits terme à terme de deux codes quelconques est nulle.
[0042] Les tensions V
cej appliquées aux parties de contre-électrode au cours de fractions T
a1, T
a2 successives seront alors constituées par le produit d'une même valeur V
ce par les termes d'un des codes orthogonaux.
[0043] Les codes utilisés auront généralement un nombre de termes supérieur au nombre n
des lignes par groupe, pour disposer de paramètres supplémentaires. Le nombre de fractions
sera égal à n+1 en cas d'utilisation d'un alternat sur la contre-électrode, n+2 dans
le cas contraire. Par exemple, on pourra utiliser, dans le cas particulier de groupes
de n = 6 lignes et de six parties de contre-électrode, huit codes de huit termes ;
six codes sont alors affectés à des parties de la contre-électrode et un autre à la
compensation d'une erreur quadratique, le dernier code restant inutilisé.
[0044] On peut notamment utiliser les codes suivants, dont chacun est à somme nulle, sauf
celui f₀ qui reste inutilisé.

[0045] Durant les huit périodes T₁ à T₈ entre lesquelles est fractionnée T
r, les tensions V
cej sont alors les produits des termes f₁ à f₆, multipliés par V
ce. Par exemple, la tension de la partie CE1 sera, pendant les périodes T
a consécutives :

[0046] Cette répartition est celle illustrée sur la figure 11.
[0047] Pendant les périodes T
a correspondantes, on désignera les tensions V
ck appliquées aux conducteurs de colonne d'ordre k, alors que le groupe g est adressé,
par :

[0048] Les indices 1 à 8 indiquent seulement un échelonnement temporel.
[0049] Pour que les condensateurs des pixels 1 à n d'un même groupe d'ordre g, correspondant
à la même colonne k, aient, pendant le temps T, des valeurs radiométriques (généralement
des valeurs de transmission de lumière) appropriées, il faut appliquer aux condensateurs
des pixels des tensions quadratiques moyennes appropriées, du fait que la transmission
de lumière par un pixel de la ligne j du groupe g au croisement de la ligne k est
fixée par la valeur quadratique moyenne (V
RMSjgk) pendant la durée T
r.
[0050] On obtiendra, pour n = 6 pixels d'une colonne k, des valeurs a1gk, a2gk, ..., a6gk
d'un paramètre radiométrique, représentatif de la transmission à donner, mais pouvant
varier entre -1 et +1, en appliquant, à la colonne k, des tensions différentes au
cours d'au moins six périodes successives, et généralement davantage pour effectuer
une correction.
[0051] Dans le cas précédemment mentionné où l'on adopte huit périodes, la tension appliquée
sur un conducteur de colonne pendant un intervalle Ta sera constitué par le produit
d'une tension de référence Vc par la somme des produits des paramètres pour chaque
pixel, par les termes du code affecté à la ligne (et à la partie de contre-électrode)
correspondante.
[0052] En d'autres termes les signaux envoyés seront, si on fait abstraction de l'erreur
quadratique :

[0053] On obtiendra alors les valeurs a1 pour le pixel de la première ligne, et ainsi de
suite, du fait que la tension (Vpix)jgk vue par le point situé à l'intersection de
la colonne k et de la ligne (ou contre-électrode) j dans le groupe de ligne g, est
donnée par (Vpix)jgk(t) = VCEj - VCk. Cette tension est réajustée pendant chaque période
Ti par un nouvel adressage durant Ta. Elle reste à la valeur ajustée durant toute
la période Tm qui suit. Ceci a lieu 8=n+2 fois de suite durant une période trame Tr.
[0054] Mais, du fait que l'information reçue par un pixel d'un groupe dépend de celle reçue
par les autres pixels du groupe, des signaux (1) doivent être corrigés de l'erreur
due au caractère quadratique de la relation qui fixe la transmission. Théoriquement
cette erreur est :

[0055] On obtient alors :
Vc1gk = Vc. (+a1gk+a2gk+a3gk+a4gk+a5gk+a6gk+S) durant Ta1
Vc2gk = Vc. (+a1gk+a2gk-a3gk-a4gk-a5gk-a6gk+s) durant Ta2
Vc3gk = Vc. (-a1gk-a2gk+a3gk-a4gk+a5gk-a6gk+S) durant Ta3
Vc4gk = Vc. (-a1gk-a2gk-a3gk+a4gk-a5gk+a6gk+S) durant Ta4
Vc5gk = Vc. (+a1gk-a2gk+a3gk+a4gk-a5gk-a6gk-S) durant Ta5
Vc6gk = Vc. (+a1gk-a2gk-a3gk-a4gk+a5gk+a5gk-S) durant Ta6
Vc7gk = Vc. (-a1gk+a2gk+a3gk-a4gk-a5gk+a6gk-S) durant Ta7
Vc8gk = Vc. (-a1gk+a2gk-a3gk+a4gk+a5gk-a6gk-S) durant Ta8
[0056] Ces huit valeurs de tension Vc1gk, ..., Vc8gk sont celles qu'il faut appliquer à
la colonne k considérée durant chacune des huit périodes Ta de charge des six pixels
de la colonne k et du groupe g.
[0057] On voit que le pixel de la ligne j et de la colonne k dans le groupe g voit à tout
moment la tension :

[0058] On remarquera que tous les codes donnés plus haut sont à moyenne nulle sur une période
Tr. La valeur moyenne de (Vpix)jgk sur Tr est alors nulle.
[0059] Si un code n'est pas à moyenne nulle, il est possible d'utiliser la technique, classique
en adressage de transistors à couche mince ou TFT, dite d'alternat. Il ne faut alors
que n + 1 fonctions orthogonales pour mettre en oeuvre l'invention.
[0060] A titre d'exemple, on voit que la valeur quadratique moyenne pour le pixel au croisement
de la quatrième ligne du groupe g et pour la colonne k est :

où a4gk est compris entre -1 et +1, et peut prendre n'importe quelle valeur intermédiaire,
lorsque l'on souhaite un affichage avec des valeurs de gris, en noir et blanc, ou
de couleur non saturée. Ainsi, en choisissant Vc et Vce, on peut moduler la transmission
de lumière du point correspondant à n'importe quelle valeur entre les états éteint
et allumé, c'est-à-dire que (V
RMS)jgk) peut prendre n'importe quelle valeur entre Vce + 6.Vc - 2.Vce.Vc et Vce + 6.Vc
+ 2.Vce.Vc.
Cas de groupes de colonnes
[0061] Il est également possible de constituer des groupes de n colonnes, cette solution
permettant de réduire le nombre des circuits d'attaque de colonne, plus complexes
que les circuits d'attaque de ligne.
[0062] On considèrera le cas d'un groupe g de n colonnes 1, ..., k, ..., n et notamment
la commande du pixel au croisement de la ligne j et de la colonne k du groupe g. La
contre-électrode est encore découpée en n parties ou éléments distincts CEk. Le premier
élément CE1 est placé en vis à vis des colonnes 1 de chacun des groupes définis. Le
deuxième élément CE2 est placé en vis-à-vis des colonnes 2 de chacun des groupes définis,
et ainsi de suite, jusqu'à la nième contre-électrode CEn qui est placée en vis-à-vis
des colonnes n de chacun des groupes définis. Il n'est pas nécessaire, ici encore,
que les colonnes d'un même groupe soient contiguës, sur une plaque de matrice active.
[0063] Les parties de la contre-électrode CE1 sont reliées électriquement ensemble sur la
plaque contre-électrode. Les éléments de la contre-électrode CE2 sont reliés électriquement
ensemble sur la plaque contre-électrode, et ainsi de suite jusqu'à n, suivant une
disposition qui peut être l'une de celles données plus haut.
[0064] La figure 12 montre, à titre d'exemple, un fragment d'un dispositif à groupes de
six colonnes. Les pixels correspondant à six lignes seulement et à un seul groupe
de n = 6 colonnes ont été représentés. Les codes orthogonaux indiqués à droite de
la figure 12 sont les mêmes que ceux mentionnés plus haut.
[0065] La période trame Tr est encore divisée en périodes Ti (au nombre de huit, si on utilise
le code ci-dessus, dont six sont utilisées et une sert à compenser l'erreur quadratique.
[0066] Au cours des périodes Tm de blocage des transistors de chaque ligne j, il est possible
d'adresser n'importe quelle autre ligne de l'écran, une seule à la fois.
[0067] On veut encore appliquer à six pixels, cette fois définis par le groupe g de colonne
et la ligne j, six valeurs de transmission de lumière par l'intermédiaire de valeurs
de tensions électriques quadratiques moyennes appliquées à chacun des pixels. Ces
valeurs de tensions quadratiques varient en fonction d'un paramètre d'intensité ajgl,
ajg2, ajg3, ajg4, ajg5, ajg6, avec -1<ajgk<+1.
[0068] Le signal à envoyer sur les colonnes du groupe g durant chacune des huit périodes
Ti, sans correction de l'erreur quadratique théorique, est défini de la même façon
que précédemment ; il est

[0069] Pour corriger l'erreur quadratique moyenne, il faut ajouter un terme s qui est le
même que dans le cas de groupes de lignes ; les tensions successives appliquées à
la colonne k sont alors :
Vcjg1 = Vc. (+ajg1+ajg2+ajg3+ajg4+ajg5+ajg6+S) durant Ta1
Vcjg2 = Vc. (+ajg1+ajg2-ajg3-ajg4-ajg5-ajg6+S) durant Ta2
Vcjg3 = Vc. (-ajg1-ajg2+ajg3-ajg4+ajg5-ajg6+S) durant Ta3
Vcjg4 = Vc. (-ajg1-ajg2-ajg3+ajg4-ajg5+ajg6+S) durant Ta4
Vcjg5 = Vc. (+ajg1-ajg2+ajg3+ajg4-ajg5-ajg6-S) durant Ta5
Vcjg6 = Vc. (+ajg1-ajg2-ajg3-ajg4+ajg5+ajg6-S) durant Ta6
Vcjg7 = Vc. (-ajg1+ajg2+ajg3-ajg4-ajg5+ajg6-S) durant Ta7
Vcjg8 = Vc. (-ajg1+ajg2-ajg3+ajg4+ajg5-ajg6-S) durant Ta8
[0070] Ces 8 valeurs de tension sont bien celles qu'il faut appliquer à toutes les colonnes
du groupe g considéré durant chaque période Ta de charge des 6 pixels de la ligne
j.
[0071] On voit que le nombre de "drivers" de colonne est divisé par un facteur n, ici 6,
car toutes les colonnes d'un même groupe reçoivent exactement le même signal électrique.
Cela diminue le nombre de "drivers" de colonne et aussi le nombre de points de connexion
électrique entre ces "drivers" et la cellule.
[0072] Durant ces 8 périodes les tensions VCEk, appliquées aux 6 contre-électrodes, sont
données par un tableau qui est le même que pour le groupage de lignes (si les codes
sont les mêmes).
[0073] Par exemple, pendant l'adressage de la ligne j :
| Tension de contre-électrode |
Ta1 |
Ta2 |
Ta3 |
Ta4 |
Ta5 |
Ta6 |
Ta7 |
Ta8 |
| VCE1 |
+Vce |
+Vce |
-Vce |
-Vce |
+Vce |
+Vce |
-Vce |
-Vce |
| VCE2 |
+Vce |
+Vce |
-Vce |
-Vce |
-Vce |
-Vce |
+Vce |
+Vce |
| VCE3 |
+Vce |
-Vce |
+Vce |
-Vce |
+Vce |
-Vce |
+Vce |
-Vce |
| VCE4 |
+Vce |
-Vce |
-Vce |
+Vce |
+Vce |
-Vce |
-Vce |
+Vce |
| VCE5 |
+Vce |
-Vce |
+Vce |
-Vce |
-Vce |
+Vce |
-Vce |
+Vce |
| VCE6 |
+Vce |
-Vce |
-Vce |
+Vce |
-Vce |
+Vce |
+Vce |
-Vce |
| |
| Tension sur le groupe g de colonnes |
Vcjg1 |
Vcjg2 |
Vcjg3 |
Vcjg4 |
Vcjg5 |
Vcjg6 |
Vcjg7 |
Vcjg8 |
[0074] On ne décrira pas davantage la commande et la correction d'erreur quadratique, étant
donné qu'elle est la même que dans le cas de groupes de lignes.
1. Dispositif de visualisation à cristaux liquides, du type dit à matrice active, comprenant
un écran afficheur ayant une couche mince de cristaux liquides disposée entre une
contre-électrode plane et des électrodes (définissant chacune un condensateur et un
élément d'image, ou pixel, avec la contre-électrode) disposées de telle sorte que
chacun des pixels correspond à une ligne et une colonne, chaque électrode étant reliée
à un élément de commande, tel qu'un transistor en couche mince, permettant ou bien
de la porter au potentiel d'un conducteur de colonne qui est commun à tous les pixels
de la colonne à laquelle elle appartient, ou bien de l'isoler et de rendre son potentiel
flottant, suivant la tension qui est appliquée à un conducteur de ligne commun à tous
les éléments de commande d'une même ligne,
caractérisé en ce que :
- chaque conducteur affecté à une rangée de pixels dans une première direction (ligne
ou colonne) est commun à un groupe ayant un nombre entier n, supérieur à 1, de rangées
et comporte un seul circuit d'attaque, prévu pour appliquer successivement plusieurs
tensions de commande au cours d'un cycle d'écriture de l'écran (ou cycle de trame)
alors que chaque conducteur affecté à une rangée de pixels dans la seconde direction
(colonne ou ligne) n'attaque qu'une seule rangée dans ladite seconde direction, orthogonale
à la première ;
- en ce que la contre-électrode est fractionnée en n parties munies chacune d'un élément
commutateur de tension, chaque partie étant affectée à des rangées homologues des
groupes de rangées ;
- en ce que lesdits éléments commutateurs sont prévus chacun pour porter la contre-électrode
à une tension déterminée de validation pendant les durées nécessaires à la commande
d'une rangée parmi n rangées ; et
- en ce l'un des conducteurs affecté à chaque pixel applique une tension qui est une
somme de termes d'un code orthogonal pondérés et le conducteur affecté au pixel, dans
l'autre direction, applique une tension représentative des termes du code orthogonal.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les groupes sont constitués
de lignes ou colonnes.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la contre-électrode est
constituée de deux parties en une seule couche et interdigitée.
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la contre-électrode est
constituée d'au moins trois parties en une seule couche, dont deux parties interdigitées
et l'autre ou les autres en forme de grecque.
5. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la contre-électrode est
constituée de quatre parties réparties en deux couches séparées par une pellicule
isolante.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que chacune des électrodes de condensateur est prolongée par une excroissance qui
constitue le drain ou la source d'un transistor en couche mince respectif, en ce qu'un
même conducteur de colonne attaque les sources ou les drains des transistors à effet
de champ appartenant à un même groupe et en ce qu'une piste formant un conducteur
de lignes constitue les grilles des n transistors de ce groupe.
7. Dispositif selon la revendication 1, lesdits groupes étant constitués chacun de n
lignes, caractérisé en ce que :
- chaque circuit d'attaque commun à n lignes est prévu pour, au cours d'un cycle d'écriture
d'écran, réaliser au moins n séquences successives de durée (Ti) comportant une première fraction (Ta) au cours de laquelle toutes les électrodes du groupe sont portées au potentiel de
la colonne correspondante et une seconde fraction (Tm) au cours de laquelle le potentiel précédent reste maintenu ;
- les éléments de commutation des parties de la contre-électrode sont prévus pour,
au cours desdites séquences successives d'un même cycle, appliquer successivement
des tensions ayant l'une ou l'autre de deux valeurs (+ Vce) et (- Vce), la suite des valeurs appliquées à chaque partie de contre-électrode représentant
un code à valeur moyenne nulle qui est orthogonal à tous les autres codes de partie
de contre-électrode; et
- les colonnes sont commandées de façon à être portée chacune successivement, au cours
des premières fractions du cycle, à des tensions successives représentées chacune,
pour chaque colonne,par la somme des produits des valeurs représentatives de paramètres
représentant des valeurs radiométriques à donner aux pixels appartenant à la fois
au groupe et à la colonne par des termes pondérés successifs d'un des codes affectés
aux lignes.
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que les codes sont au moins
au nombre de n+l et comportent au moins n+1 termes, et en ce que chaque circuit d'attaque
de colonne est prévu pour ajouter, à chacune desdites sommes de produits, un terme
constitué par le produit d'un terme de correction d'erreur quadratique par le (n+1)
ième terme et pour effectuer une (n+1) ième séquence, au cours de laquelle le conducteur de colonne respectif est porté à une
tension constituée par la somme des produits desdites valeurs par les termes successifs
du code binaire additionnel à valeur moyenne nulle orthogonal aux autres codes.