(19)
(11) EP 0 695 051 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
31.01.1996  Bulletin  1996/05

(21) Numéro de dépôt: 95401703.4

(22) Date de dépôt:  18.07.1995
(51) Int. Cl.6H04H 1/00
(84) Etats contractants désignés:
DE ES FR GB IT LU SE

(30) Priorité: 29.07.1994 FR 9409438

(71) Demandeur: AGENCE SPATIALE EUROPEENNE
F-75738 Paris Cedex 15 (FR)

(72) Inventeurs:
  • Elia, Carlo
    NL-2324 CL Oegstgeest (NL)
  • Colzi, Enrico
    NL-2343 CD Oegstgeest (NL)

(74) Mandataire: Jacquard, Philippe et al
CABINET ORES, 6, Avenue de Messine
F-75008 Paris
F-75008 Paris (FR)

   


(54) Système d'émission numérique par satellite


(57) L'invention concerne un système d'émission numérique par satellite comprenant une liaison envoyant des informations numériques à destination du satellite, ledit satellite réémettant un multiplex d'émission.
Selon l'invention la liaison comporte une pluralité d'émetteurs individuels (E₁...E₄) dont chacun émet un signal d'émission à un premier débit correspondant à au moins un programme et en ce que le satellite (SAT) comporte un module multiplexeur embarqué (MMUX) combinant lesdits signaux d'émission pour former ledit multiplex d'émission à un deuxième débit plus élevé que le premier débit.




Description


[0001] La présente invention a pour objet un système d'émission numérique par satellite comprenant une liaison envoyant des informations numériques à destination du satellite, ledit satellite réémettant un multiplex d'émission.

[0002] Le standard DTVB d'émission de télévision par satellite a été décrit dans la publication de l'Union Européenne de Radiodiffusion de Janvier 94, intitulée "Specification of the "Baseline Modulation/Channel Coding System" for Digital Multiprogramme Television by Satellite" (V4/MOD-B, DTVB 1110, GT V4/MOD 252).

[0003] Ce standard met en oeuvre la transmission multiprogramme par satellite utilisant le standard MPEG-2 pour la compression audio et vidéo et le multiplexage. Pour la définition de ce standard MPEG-2, on se reportera à la publication de l'International Standardisation Organisation (ISO) intitulée "MPEG-2 Systems Working Draft" (ISO/IEC JTC1/SC20/WG11, NO501, MPEG93, Juillet 1993).

[0004] Le standard DTVB suppose de manière implicite que les différents canaux de télévision sont acheminés à une station terrestre unique en vue de leur multiplexage. Le flux de données multiplexées, appelé flux de transport, est alors transmis au satellite par une liaison ascendante commune après insertion d'informations de redondance permettant la protection du signal.

[0005] Cette nécessité de transporter chaque canal de télévision à une liaison ascendante commune, également appelée liaison de contribution, engendre des coûts supplémentaires résultant d'une part de la mise en oeuvre de cette station terrestre de liaison de contribution et d'autre part de l'acheminement des signaux vers cette station terrestre à partir de divers émetteurs terrestres.

[0006] La présente invention a pour objet un système permettant l'élimination de cette liaison de contribution, en particulier dans le cadre de la mise en oeuvre de l'émission par satellite de programmes de télévision numérique pouvant être reçus directement au domicile d'un utilisateur.

[0007] L'invention concerne ainsi un système d'émission numérique par satellite comprenant une liaison envoyant des informations numériques à destination du satellite, ledit satellite réémettant un multiplex d'émission caractérisé en ce que la liaison comporte une pluralité d'émetteurs individuels dont chacun émet un signal d'émission à un premier débit correspondant à au moins un programme et en ce que le satellite comporte un module multiplexeur embarqué combinant lesdits signaux d'émission pour former ledit multiplex d'émission à un deuxième débit plus élevé que le premier débit.

[0008] La mise en oeuvre de l'invention se réduit ainsi, au niveau du satellite à l'adjonction du module multiplexeur.

[0009] Au moins un dit émetteur individuel peut être une station au sol. Ainsi, chaque station au sol émet directement en direction du satellite, ce qui permet l'élimination de la liaison de contribution. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire que tous les émetteurs individuels soient des stations au sol.

[0010] Ladite liaison est avantageusement une liaison multiplex émettant un signal d'émission multiplex qui est de préférence un signal analogique modulé, de préférence en phase, pour le transport desdites informations numériques. Le signal multiplex comporte avantageusement des paquets dont chacun transporte l'information d'un seul programme.

[0011] Il est avantageux qu'au moins un émetteur individuel comporte un multiplexeur de transport multiplexant au moins des signaux audio et vidéo. Un émetteur individuel peut comporter un générateur d'adaptation de canal générant au moins un bloc d'adaptation de canal d'un premier type ne nécessitant pas d'échange d'informations entre des programmes différents. Ce bloc d'adaptation du premier type est par exemple un bloc d'embrouillage et/ou un bloc d'encodage externe.

[0012] Au moins un émetteur individuel peut comporter un dispositif de réception du multiplex d'émission et un dispositif d'extraction d'horloge fournissant un signal d'horloge de l'émetteur individuel. Ceci permet d'obtenir de manière simple une horloge qui ne présente pas de dérive par rapport à l'horloge du satellite qui alimente entre autres choses le module multiplexeur.

[0013] Selon un mode de réalisation préféré, le module multiplexeur embarqué comporte successivement :

1) une pluralité de branches en parallèle, dont chacune reçoit à son entrée un signal analogique démultiplexé par un démultiplexeur analogique, lequel fait partie de l'architecture embarquée sur le satellite, chaque branche en parallèle comprenant successivement :

a) un filtre passe-bande,

b) un convertisseur analogique-numérique,

c) un démodulateur en bande de base,

d) une mémoire tampon attaquant une entrée d'un multiplexeur embarqué.

2) ledit multiplexeur embarqué,

3) un convertisseur numérique-analogique,

4) un modulateur du signal analogique fourni par le convertisseur numérique-analogique,

5) un mélangeur fournissant un signal d'émission satellite multiplexée.



[0014] Le module multiplexeur comporte avantageusement, en aval du multiplexeur embarqué et en amont du convertisseur numérique-analogique, un générateur d'adaptation de canal générant au moins un bloc d'adaptation de canal d'un deuxième type nécessitant un échange d'informations entre des programmes différents. Un bloc d'adaptation du deuxième type peut être par exemple un bloc d'entrelacement et/ou un bloc d'encodage interne.

[0015] Le modulateur dudit signal analogique est avantageusement un modulateur de phase à plusieurs états, de préférence un modulateur de phase à quatre états (0°, 90°, 180°, 270°), chacune des valeurs représentant un dibinaire (QPSK).

[0016] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront mieux à la lecture de la description qui va suivre, donnée à titre d'exemple non limitatif, en liaison avec les dessins dans lesquels :
  • la figure 1 représente un schéma fonctionnel d'un système selon l'invention ;
  • la figure 2 représente un flux de transport numérique selon le standard MPEG-2 ;
  • la figure 3 illustre la configuration connue mettant en oeuvre une liaison de contribution ;
  • la figure 4 illustre la transmission effectuée selon l'invention sans liaison de contribution ;
  • la figure 5 représente le diagramme fonctionnel d'une adaptation de canal connue en soi ;
  • la figure 6 représente l'adaptation de canal modifiée selon un mode de réalisation préféré de l'invention ;
  • la figure 7 représente le diagramme fonctionnel d'une liaison ascendante selon un mode de réalisation préféré de l'invention ;
  • la figure 8 illustre le découpage en canaux d'une liaison ascendante selon l'invention ;
  • la figure 9 représente un schéma fonctionnel d'un bloc multiplexeur embarqué selon un mode de réalisation préféré de l'invention ;
  • la figure 10 représente diverses configurations d'implantation de ce module multiplexeur dans l'architecture du satellite ;
  • et la figure 11 un mode de réalisation préféré de la figure 10.


[0017] Selon la figure 1, un système de transmission selon l'invention comporte un certain nombre de stations au sol E₁, E₂, E₃, E₄, etc... pourvues d'antennes d'émission A₁, A₂, A₃, A₄, etc... émettant avec un débit dit "faible" en direction d'un satellite SAT, lequel reçoit l'ensemble de ces émissions par une antenne de réception unique AR. Selon ce système, les stations E₁, E₂, E₃, E₄, etc..., qui sont disposées au sol dans des positions géographiques différentes adressent leurs signaux indépendamment les unes des autres vers le satellite SAT qui fait fonction de répondeur pour la transmission d'un ou plusieurs programmes de télévision numérique. Chaque station au sol E₁, E₂, E₃, E₄, etc.. transmet un signal correspondant à au moins un programme de télévision. Un module multiplex MMUX intégré à l'architecture du satellite SAT effectue un traitement sur les signaux reçus par l'antenne de réception AR à partir des stations au sol E₁, E₂, E₃, E₄, etc..de manière à générer un seul signal multiplex émis par l'antenne d'émission AE en direction de récepteurs terrestres à destination d'utilisateurs individuels, ou d'immeubles, pourvus d'antennes de réception satellites. Le signal émis par l'antenne d'émission AE du satellite SAT comporte un signal de télévision multiprogramme dans lequel les émissions des stations au sol E₁, E₂, E₃, E₄, etc.. ou de seulement certaines d'entre elles est multiplexé.

[0018] La liaison descendante constituée par les émissions de l'antenne d'émission AE est effectuée de préférence selon le standard d'émissions de télévision par satellite DTVB mentionné ci-dessus.

[0019] Avec ce système, on s'est affranchi de la liaison de contribution de l'Art Antérieur.

[0020] Les liaisons ascendantes E₁, E₂, E₃, E₄, etc... émettent des signaux conformes au standard MPEG-2 selon lequel les signaux audio, vidéo, et éventuellement de données, sont multiplexés et comprimés pour former un flux élémentaire de paquet PES.

[0021] Le flux de transport MPEG-2 est représenté à la figure 2. Il comporte un succession de paquets P1, P2, P3, P4, etc... Un paquet comporte un segment de données PES qui regroupe des informations vidéo, audio et de données précitées et qui est précédé par un en-tête comportant successivement un multiplet de synchronisation SYNC, en général un octet, un segment d'indication d'erreur de transport de paquets TPEI, un segment PSI d'indication de démarrage de paquets, un segment TP d'indication de priorité de transport, un segment PID, un segment TSC de contrôle d'embrouillage, un segment AFC de contrôle de signal d'adaptation, un segment CC de compteur de continuité et un champ AF d'adaptation. Pour plus de détails, on se reportera à la définition du standard MPEG-2.

[0022] Dans les systèmes utilisant le standard MPEG-2, il peut être par exemple envisagé que les stations au sol E'₁, E'₂, E'₃, E'₄, etc...transmettent leurs informations vidéo V'₁, V'₂, V'₃, V'₄, etc.. audio A'₁, A'₂, A'₃, A'₄, etc...et de données D'₁, D'₂, D'₃, D'₄ à un multiplexeur de transport TRMUX faisant partie de la liaison de contribution LC qui est disposée au sol et qui émet le multiplex en direction d'un satellite qui ne fait ensuite que le retransmettre tel quel à l'intention des utilisateurs domestiques.

[0023] Selon la configuration de l'invention telle qu'illustrée à la figure 4, chaque émetteur E₁, E₂, E₃, E₄ est pourvu de son propre multiplexeur de transport TRMUX1, TRMUX2, TRMUX3, TRMUX4, etc.. qui multiplexe les données vidéo, audio et de données, respectivement V₁, A₁, D₁ pour l'émetteur E₁, V₂, A₂, D₂ pour l'émetteur E₂, V₃, A₃, D₃ pour l'émetteur E₃, V₄, A₄, D₄ pour l'émetteur E₄, etc.. Chacun de ces signaux multiplexés est transmis par les antennes A₁, A₂, A₃, A₄, etc... en direction du satellite SAT dans lequel ils seront traités par le module multiplexeur MMUX pour produire le multiplex d'émission regroupant les programmes correspondant aux émetteurs E₁, E₂, E₃, E₄, etc.. en direction des antennes des récepteurs des utilisateurs domestiques.

[0024] Chaque paquet de transport porte l'information d'un seul programme. Le multiplexeur de transport de rang p TRMUXp exécute un certain nombre de fonctions pour lui permettre de calculer les valeurs insérées dans l'en-tête du paquet. Il génère cet en-tête et il ajoute le cas échéant un nombre de données PES suffisant pour atteindre une longueur de 188 octets. Le multiplexeur de transport TRMUXp opère à un débit moindre que le multiplexeur de transport TRMUX incorporé dans la liaison de contribution LC de la figure 3. Dans le cas d'une émission de type télévision, le débit d'information est connu et reste stable pour un programme donné, ce qui permet d'effectuer la génération des paquets de transport canal par canal comme représenté à la figure 4.

[0025] Etant donné qu'il n'y a pas besoin d'échanger d'informations entre les multiplexeurs de transport TRMUXp disposés dans les émetteurs individuels E₁, E₂, E₃, E₄, etc.., ces multiplexeurs peuvent être disposés séparément au sol dans chacune des stations d'émission, alors que le module multiplexeur MMUX est, quant à lui, incorporé à l'architecture du satellite SAT.

[0026] Par ailleurs, il est intéressant de limiter le plus possible les fonctions remplies par le module multiplexeur MMUX. Il est en effet plus intéressant de conserver le maximum de fonctions au niveau des stations terrestres quitte à en augmenter la puissance rayonnée isotropique effective ("EIRP") plutôt que d'embarquer un multiplexeur MPEG-2 complet.

[0027] Ceci est illustré par les figures 5 et 6.

[0028] La figure 5 représente un diagramme fonctionnel de l'adaptation de canal, connu en soi, selon le standard MPEG-2. Cette adaptation de canal comporte tout d'abord un fonction d'embrouillage réalisée par un embrouilleur EMB pour obtenir une dispersion d'énergie puis un codage externe réalisé par un encodeur externe EXENC, un entrelacement réalisé par un dispositif d'entrelacement INT, un encodage interne réalisé par un encodeur interne INENC et enfin une modulation telle qu'une modulation de phase à quatre états QPSK réalisée par un modulateur MOD, le signal sortant du modulateur MOD pouvant alors être dirigé vers l'antenne d'émission AE du satellite SAT.

[0029] Cette adaptation a pour fonction connue de protéger la liaison descendante destinée à un utilisateur domestique contre les défauts du canal satellite.

[0030] Selon l'invention, on dispose un certain nombre de blocs du canal d'adaptation sur les stations terrestres E₁, E₂, E₃, E₄, etc.. Ces blocs sont ceux qui exécutent des fonctions qui, ainsi que la Demanderesse l'a mis en évidence, ne nécessitent pas un échange d'informations mutuel entre différents programmes. C'est ainsi que les fonctions d'embrouillage et de codage externe peuvent être placées au sol alors que les fonctions d'entrelacement et de codage interne restent disposées sur le satellite SAT.

[0031] En outre, étant donné que les stations au sol réalisent le codage externe EXENC, ceci permet une protection contre les erreurs de la liaison ascendante, avec pour conséquence une diminution de la puissance rayonnée isotropique effective EIRP des stations terrestres.

[0032] Le diagramme fonctionnel d'un émetteur Ep est représenté à la figure 7. Il comporte un encodeur vidéo ENCVp de signaux vidéo Vp, un encodeur audio ENCAp de signaux audio Ap et un encodeur de données ENCDp de données Dp fournissant des paquets PES à autant d'entrées d'un multiplexeur de transport TMUXp. La compression des données vidéo, audio et de données est réalisée de manière connue dans les trois encodeurs précités. Etant donné que l'allocation du canal est fixe ou quasiment fixe, il n'est pas besoin de recueillir d'autres données PES des autres canaux alimentant le même satellite. Par conséquent, le multiplexeur de transport TMUXp génère l'en-tête qui correspond au traitement des données PES à son entrée, c'est-à-dire correspondant au seul canal qui l'intéresse et produit le paquet de transport TP dans le format MPEG-2.

[0033] Le processeur UWPR inverse le signe du mot unique d'en-tête du paquet selon le standard d'organisation de trame de la norme DTVB.

[0034] Une unité logique de contrôle CU commandée par une horloge de référence H supervise cette inversion ainsi que le processus de dispersion d'énergie qui est réalisé par l'unité d'embrouillage EMB. Le codage interne est réalisé par un processeur RS selon un code Reed-Solomon avec les paramètres (204, 188, 8). Cet encodage Reed-Solomon réalisé avant la modulation QPSK réalisée par le modulateur MOD et la transmission réalisée par l'émetteur EM.

[0035] La fréquence porteuse du signal émis par l'antenne Ap ne nécessite pas une stabilité de fréquence meilleure que 10 ppm. Il est donc possible d'utiliser un oscillateur local. Cependant, étant donné qu'une dite station d'émission Ep dispose en général d'un récepteur de contrôle REC, on met à profit l'existence de ce récepteur REC pour en extraire une horloge-système à partir du signal descendant fourni par le satellite SAT de manière à verrouiller l'horloge de référence H qui alimente, outre l'unité de contrôle CU et les modules RS, le multiplexeur TMUXp et le modulateur MOD.

[0036] On notera, ainsi qu'il sera montré plus en détail par la suite, que dans le module multiplexeur MMUX du satellite SAT, des mémoires tampon sont mises en oeuvre en amont du multiplexeur embarqué pour permettre la correction des erreurs résiduelles et des erreurs dues au phénomène Doppler, avant multiplexage et émission par l'antenne AE.

[0037] La figure 8 illustre la répartition des canaux du satellite SAT. Un groupe de N stations d'émission Ep (avec N = 6) se partage un répondeur satellite Rp dans le domaine des fréquences (FDMA). La capacité totale du transmetteur est répartie également entre les stations. En d'autres termes, si Rd mégabit/s sont disponibles sur la liaison descendante, c'est-à-dire pour l'émission satellite, chaque station Ep transmettra Ru = Rd/N mégabit/s. L'allocation de la ressource est en général statique c'est-à-dire qu'une station est autorisée à transmettre seulement sur une certaine fréquence qui lui est allouée.

[0038] Par exemple, la figure 8 illustre le cas d'un satellite présentant plusieurs répondeurs ayant une bande passante de 33 MHz et qui sont affectés à l'émission de télévision numérique multiprogramme. Un des répondeurs Rp comporte six porteuses correspondant à six émetteurs Ep émettant sur une bande d'environ 5MHz et présentant chacun un débit Ru de 6 mégabits/s pour un débit d'information total de la liaison descendante RD = 36 mégabits/s.

[0039] La figure 9 représente un diagramme par bloc du module multiplexeur embarqué MMUX. Le signal à 12 GHz fourni par l'antenne de récepteur AR du satellite SAT est fourni à l'entrée d'un démultiplexeur d'entrée IMUX qui fait partie de l'architecture du satellite et qui est situé en amont du module multiplexeur MMUX proprement dit.

[0040] Le module multiplexeur MMUX comporte à son entrée un mélangeur d'entrée MEL1 qui reçoit à une entrée d'une part le signal de sortie du démultiplexeur d'entrée IMUX et à son autre entrée un signal fourni par un multiplieur MUL1 à partir d'une horloge de référence embarquée RH. En concordance avec l'exemple de la figure 8 le module multiplexeur a été représenté dans une configuration correspondant à six émetteurs terrestres. En conséquence, le signal de sortie du mélangeur MEL1 est introduit aux entrées respectives de six amplificateurs respectivement A1 à A6 dont la sortie alimente des filtres à ondes acoustiques ("SAW") de surface respectivement F1 à F6. De tels filtres présentent l'avantage d'être compacts, de faible poids et de présenter de très bonnes caractéristiques de réjection. Ces filtres sont ajustés de manière à correspondre aux six canaux représentés à la figure 8. Le signal de sortie des filtres F1 à F6 est ensuite introduit à l'entrée de convertisseurs analogique-numérique respectivement référencés CAN1 à CAN6 et cadencés par l'horloge de référence RH. Ces convertisseurs analogique-numérique réalisent une conversion à 8 bits à une fréquence d'échantillonnage qui est à peu près le double de la bande passante d'une porteuse soit 11 millions d'échantillons/seconde pour une bande passante de 5MHz. On remarquera que la conversion pourrait être également réalisée avec un convertisseur à 6 bits sans que la distorsion de quantification soit trop importante. La sortie des convertisseurs CAN1 à CAN6 est introduite à l'entrée des détecteurs de produit digital DP1 à DP6. Ces détecteurs réalisent la conversion des signaux respectifs dans le domaine complexe par transformée de Hilbert de manière bien connue dans le domaine du traitement numérique. Les signaux fournis par les détecteurs DP1 à DP6 sont introduits à l'entrée d'un circuit d'interpolation et de filtration respectivement NTP1 à NTP6. L'interpolation a pour objet de permettre un filtrage adapté et précis. Ce filtrage est effectué par un filtre FIR à réponse impulsionnelle finie c'est-à-dire un filtre numérique non récursif. L'interpolation et le filtrage adaptatif sont pilotés par le signal d'horloge délivré par l'horloge RH avec une multiplication de fréquence par 4 réalisée par le circuit multiplicateur MUL2. Les signaux fournis par les circuits MP1 à MP6 sont ensuite démodulés en bande de base par autant de démodulateurs respectivement DEM1 à DEM6 qui réalisent de manière connue la démodulation cohérente du signal modulé en phase à quatre états QPSK. Ils comportent des moyens pour recouvrir la phase digitale et la cadence. Les démodulateurs comportent avantageusement un détecteur de niveau de signal permettant de commander un filtre passe-bas pour réaliser une boucle de commande automatique du gain des amplificateurs A1 à A6 de manière à utiliser au mieux de leurs possibilités les convertisseurs analogique-numérique CAN1 à CAN6.

[0041] Des mémoires-tampon M1 à M6 sont interposées entre les démodulateurs DEM1 à DEM6 et le multiplexeur embarqué.

[0042] Le multiplexeur embarqué présente les fonctions suivantes :
  • réaliser le multiplexage séquentiel des paquets fournis par les mémoires M1 à M6 ;
  • insertion de paquets dits "de remplissage" en cas de mauvais fonctionnement d'une ou plusieurs liaisons ascendantes. Un drapeau spécialement prévu dans l'en-tête du paquet peut être mis en oeuvre pour alerter le récepteur au sol.


[0043] Le multiplexeur est cadencé à partir de l'horloge RH dont la fréquence est multipliée par un multiplicateur MUL3.

[0044] Les signaux de sortie du multiplexeur embarqué alimentent successivement :
  • un circuit d'entrelacement INT qui réalise un entrelacement par convolution conformément au standard DTVB. La profondeur d'entrelacement est de 12 octets et sa structure correspond au mode de fonctionnement de Forney. Il nécessite une mémoire interne de 9000 bits ;
  • un encodeur interne INENC qui réalise un encodage par convolution, également selon le standard DTVB. Sa structure est relativement simple ;
  • un convertisseur numérique-analogique de type sigma-delta avec une cadence de conversion d'environ 26MHz ;
  • un modulateur pour réaliser une modulation de phase QPSK à quatre états. Il comporte, en bande de base, deux filtres de mise en forme en cosinus et une conversion à une fréquence intermédiaire fIF ;
  • un mélangeur MEL2, auquel un circuit multiplexeur MEL5 forment un signal de 12GHz dérivé de l'horloge de référence RH

Le module multiplexeur MMUX peut être disposé :
  • soit directement après un multiplexeur d'entrée IMUX comme représenté à la figure 9 et à la figure 10 (option 1). Dans ce cas, en cas de défaillance d'un amplificateur à tube à ondes progressives TWTAp utilisé pour la réémission par l'antenne AE, le signal peut être envoyé à un autre amplificateur TWTA, mais il n'est pas possible d'effecteur une réallocation de fréquence puisque le module MMUX est lié à un multiplexeur d'entrée particulier IMUX ;
  • soit après la matrice de commutation d'entrée MCE et avant l'amplificateur CAMPp qui alimente l'amplificateur de puissance TWTAp (option 2). Dans ce cas, une nouvelle allocation de fréquence est possible, grâce au réseau MCE qui peut affecter des signaux d'un multiplexeur d'entrée quelconque au module MMUX ;
  • soit au niveau de la matrice MCE (option 3), ce qui permet à la fois une nouvelle allocation de fréquence et un changement d'amplificateur TWTA ; ceci nécessite par contre d'adapter la matrice MCE, par exemple en la dédoublant en une matrice MCE1 en amont du module MMUX, et une matrice MCE2 en aval du module MMUX.


[0045] On a représenté le cas d'un satellite SAT comportant un seul module MMUX. Bien entendu, il est possible qu'un ou plusieurs autres répondeurs du satellite soient affectés à une réception de ce type et que leur soit associé en conséquence un module multiplexeur MMUX.


Revendications

1. Système d'émission numérique par satellite comprenant une liaison envoyant des informations numériques à destination du satellite, ledit satellite réémettant un multiplex d'émission caractérisé en ce que la liaison comporte une pluralité d'émetteurs individuels (E₁...E₄) dont chacun émet un signal d'émission à un premier débit correspondant à au moins un programme et en ce que le satellite (SAT) comporte un module multiplexeur embarqué (MMUX) combinant lesdits signaux d'émission pour former ledit multiplex d'émission à un deuxième débit plus élevé que le premier débit.
 
2. Système selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'au moins un dit émetteur individuel (E₁...E₄) est une station au sol.
 
3. Système selon une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que la liaison est une liaison multiplex émettant un signal d'émission multiplex.
 
4. Système selon la revendication 3, caractérisé en ce que le signal d'émission multiplex est un signal analogique modulé pour le transport desdites informations numériques.
 
5. Système selon une des revendications 3 ou 4, caractérisé en ce que le signal multiplex comporte des paquets dont chacun transporte l'information d'un seul programme.
 
6. Système selon une des revendications 3 ou 5, caractérisé en ce qu'au moins un émetteur individuel (E₁...E₄) comporte un multiplexeur de transport multiplexant au moins des signaux audio et vidéo.
 
7. Système selon la revendication 6, caractérisé en ce que ledit émetteur individuel (E₁...E₄) comporte un générateur d'adaptation de canal générant au moins un bloc d'adaptation de canal d'un premier type ne nécessitant pas d'échange d'informations entre des programmes différents.
 
8. Système selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'un dit bloc d'adaptation du premier type est un bloc d'embrouillage.
 
9. Système selon une des revendications 7 ou 8, caractérisé en ce qu'un dit bloc d'adaptation du premier type est un bloc d'encodage externe.
 
10. Système selon une des revendications 3 à 9, caractérisé en ce qu'au moins un émetteur individuel (E₁...E₄) comporte un dispositif de réception (REC) du multiplex d'émission et un dispositif d'extraction d'horloge fournissant un signal d'horloge de l'émetteur individuel.
 
11. Système selon une des revendications 3 à 10, caractérisé en ce que le module multiplexeur comporte successivement :

1) une pluralité de branches en parallèle, dont chacune reçoit à son entrée un signal analogique démultiplexé par un démultiplexeur analogique, chaque branche en parallèle comprenant successivement :

a) un filtre passe-bande (F₁..F₆),

b) un convertisseur analogique-numérique (CAN1...CAN6),

c) un démodulateur en bande de base (DEM1...DEM6),

d) une mémoire-tampon (M1...M6) attaquant une entrée d'un multiplexeur embarqué.

2) ledit multiplexeur embarqué,

3) un convertisseur numérique-analogique (CNA),

4) un modulateur du signal analogique (MOD) fourni par le convertisseur numérique-analogique (CNA),

5) un mélangeur (MEL2) fournissant un signal d'émission satellite multiplexé.


 
12. Système selon la revendication 11, caractérisé en ce que le module multiplexeur (MMUX) comporte en aval du multiplexeur embarqué et en amont du convertisseur numérique analogique (CNA), un générateur d'adaptation de canal générant au moins un bloc d'adaptation de canal d'un deuxième type nécessitant un échange d'informations entre des programmes différents.
 
13. Système selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'un dit bloc d'adaptation du deuxième type est un bloc d'entrelacement.
 
14. Système selon une des revendications 12 ou 13, caractérisé en ce qu'un dit bloc d'adaptation du deuxième type est un bloc d'encodage interne.
 




Dessins



















Rapport de recherche