[0001] La présente invention concerne un dispositif de coulée continue entre cylindres comportant
un capotage d'inertage de l'espace de coulée défini entre les dits cylindres.
[0002] On connaît déjà des installations de coulée continue entre cylindres, notamment pour
l'obtention directe de bandes minces en acier, qui comportent deux cylindres contra-rotatifs,
d'axes parallèles, définissant entre eux un espace de coulée dans lequel est déversé
du métal en fusion qui se solidifie au contact des parois refroidies des cylindres,
et est extrait sous forme de bande lors de la rotation des dits cylindres.
[0003] Un problème connu est que le métal contenu dans l'espace de coulée a tendance à refroidir
en surface et ainsi à créer des solidifications parasites qui nuisent au bon fonctionnement
de l'installation. pour remédier à ce problème, il a déjà été proposé de placer au
dessus de l'espace de coulée un capot thermiquement isolant.
[0004] Par ailleurs, pour éviter une oxydation du métal en fusion, et un début de solidification,
il a aussi été proposé d'utiliser un système de capotage dans lequel un gaz d'inertage
est introduit pour éviter le contact de l'air ambiant avec le métal liquide et la
peau de métal en cours de solidification. Pour éviter une consommation excessive de
ce gaz d'inertage, le capot est placé le plus près possible de la surface des cylindres
sans cependant les toucher, ainsi que de la partie supérieure des faces latérales.
Comme les cylindres sont en rotation et de plus peuvent se déformer par dilatation,
il n'est pas possible d'assurer par des joints statiques une bonne étanchéité entre
le dit capot et les cylindres. De plus de tels joints risqueraient de détériorer la
surface des cylindres. Aussi, il a déjà été proposé d'assurer une étanchéité en insufflant
un gaz inerte dans la zone de recouvrement des cylindres par le capot, pour à la fois
empêcher l'entrée d'air sous le capot, et les fuites du gaz d'inertage vers l'extérieur
du volume protégé de la lingotière.
[0005] Ainsi, le document EP-A-0409645 décrit une installation dans laquelle des canaux
d'injection d'un gaz inerte sont disposés contre les parois latérales longitudinales
d'un capot recouvrant l'espace de coulée, ces canaux comportant une fente dirigée
vers la surface des cylindres, de manière à souffler vers cette surface le dit gaz
inerte, pour en enlever le film d'air entraîné par les cylindres lors de leur rotation,
et particulièrement l'air contenu dans les creux de rugosité de la dite surface, ceci
afin d'empêcher le dit air de pénétrer dans l'espace de coulée et donc d'y maintenir
une atmosphère non-oxydante.
[0006] Pour répartir le gaz inerte sur toute la largeur des cylindres, il est prévu que
les dits canaux peuvent être partitionnés. Le document cité ci-dessus décrit également
une variante de réalisation dans laquelle un couvercle externe est fixé au bord inférieur
de la paroi latérale du capot et positionné adjacent à la surface des cylindres, et
comporte à son bord extérieur un canal d'amenée de gaz inerte, ceci afin d'empêcher
encore plus efficacement l'air d'entrer dans l'espace de coulée, du fait que l'intérieur
du dit couvercle est rempli de gaz inerte.
[0007] Mais ces systèmes ne sont cependant pas totalement satisfaisants car, s'ils semblent
a priori capables d'empêcher l'entrée d'air dans l'espace de coulée, ils ne permettent
pas d'assurer un contrôle efficace du gaz amené dans cet espace du fait que le gaz
inerte soufflé par les fentes des canaux peut se répartir à la fois vers l'amont et
vers l'aval de ces fentes. Comme la quantité de ce gaz évacuée vers l'amont, c'est
à dire vers l'extérieur, peut varier en fonction notamment de l'espacement entre les
dits canaux et la surface du cylindre correspondant, et de la vitesse tangentielle
de ces derniers ou de la quantité d'air apportée par la rotation des cylindres, il
s'ensuit que le débit de gaz restant dirigé vers l'aval, c'est à dire l'espace de
coulée, est lui aussi variable. De telles variations sont nuisibles, tant pour le
procédé de fabrication que pour le produit coulé, car un excès de gaz peut conduire
à la formation de solidifications parasites par l'effet refroidissant qu'il exerce
sur le métal coulé, ou à une saturation en gaz du dit métal, ou encore à une variation
de profil du cylindre.
[0008] La présente invention a notamment pour objectifs de résoudre ces problèmes et vise
particulièrement à proposer un système de capotage permettant d'assurer un inertage
fiable de l'espace de coulée, un contrôle efficace de la nature et de la quantité
du gaz apporté par les rugosités de surface des cylindres, qui influe, en restant
piégé dans les creux de rugosité entre les cylindres et la peau de métal solidifié,
sur le flux thermique entre le dit métal et les parois des cylindres, et donc sur
les conditions de solidification et sur la forme des dites parois.
[0009] Avec ces objectifs en vue, l'invention a pour objet un dispositif de coulée continue
entre cylindres comprenant deux cylindres contra-rotatifs, d'axes parallèles, définissant
entre eux un espace de coulée, un capotage placé au dessus de l'espace de coulé et
comportant deux parois longitudinales qui s'étendent respectivement le long de la
surface de chaque cylindre et qui sont pourvues de conduits d'amenée de gaz débouchants
vers les dites surfaces, caractérisé en ce que chaque paroi comporte des moyens d'étanchéité
par perte de charge, pour créer une perte de charge dans une zone située entre la
dite paroi et la surface du cylindre correspondant et entre deux des dits conduits,
de manière que le flux de gaz apporté par le conduit se trouvant en amont, par rapport
au sens de rotation du cylindre, soit dirigé vers l'extérieur du capotage, et le flux
de gaz apporté par le conduit situé en aval soit dirigé vers l'espace de coulée.
[0010] Ainsi, il devient possible de contrôler efficacement l'inertage et les conditions
d'échange thermique entre le métal coulé et les cylindres, du fait que le dispositif
selon l'invention permet pratiquement de dissocier les deux fonctions du gaz amenés
entre le capotage et les cylindres, c'est-à-dire :
- d'une part l'étanchéité de l'espace de coulée par rapport à l'atmosphère ambiante,
cette étanchéité étant assurée par les gaz amenés par le conduit se trouvant le plus
en amont,
- et, d'autre part, l'inertage proprement dit et la gestion de l'interface entre le
métal coulé et les cylindres, d'un point de vue thermique (flux de chaleur du métal
vers les cylindres) et chimique (influence de la nature du gaz sur le métal coulé,
en particulier oxydation), ceci étant assuré par les gaz amenés par l'autre conduit,
situé plus en aval.
[0011] Selon des dispositions particulières de l'invention, les dits moyens d'étanchéité
par perte de charge sont formés par une saillie de la paroi s'étendant entre les dits
conduits jusqu'à proximité directe de la surface du cylindre, et ils peuvent comporter
des rainures longitudinales, parallèles aux dits conduits ; ces rainures, en étant
situées au voisinage direct de la surface de chaque cylindre, constituent avec celle-ci,
une série de chicanes accentuant la perte de charge entre les conduits.
[0012] Pour améliorer la répartition des gaz amenés par les conduits sur toute la largeur
des cylindres, ceux-ci sont forés dans les dites parois et les dits orifices sont
préférentiellement constitués d'une fente continue sur la longueur des dits conduits,
ou de plusieurs fentes adjacentes, et les conduits comportent, au moins dans la zone
des dits orifices débouchant en regard de la surface du cylindre, un matériau poreux.
[0013] Préférentiellement encore, le dispositif comporte des moyens d'asservissement de
la position du capotage par rapport à la surface du cylindre. Ces moyens, comprenant
par exemple des capteurs de position liés au capotage et mesurant les variations de
distance de la surface des cylindres par rapport au dit capotage, et des vérins de
réglage de la position du capotage par rapport au châssis du dispositif, permettent
de maintenir les conduits et surtout les moyens d'étanchéité par perte de charge à
distance sensiblement constante de la surface des cylindres, lorsque celle-ci se déforme
par dilatation thermique, de manière que la perte de charge entre les conduits reste
sensiblement constante et aussi élevée que possible.
[0014] Selon d'autres dispositions encore :
- le capotage comporte à l'intérieur un bouclier thermique en matériau réfractaire reliant
les deux parois tout en autorisant le passage d'une busette d'alimentation et séparant
l'espace de coulée d'une chambre supérieure du capotage, et des orifices sont ménagés
dans le dit bouclier pour mettre en communication l'espace de coulée et la dite chambre
supérieure ;
- le dispositif comporte des moyens de réglage pour régler de manière indépendante la
pression et/ou la nature du gaz amené dans chaque canal ;
- le dispositif comporte des moyens d'étanchéité dynamique entre le capotage et des
parois d'obturation latérale de l'espace de coulée ;
- le dispositif comporte des moyens d'étanchéité dynamique entre le capotage et les
chants des cylindres.
[0015] D'autres caractéristiques et avantages apparaîtront dans la description qui va être
faite d'une installation de coulée continue entre cylindres de bandes minces en acier.
[0016] On se reportera aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique partielle d'un dispositif selon l'invention en
coupe transversale,
- la figure 2 est une vue en coupe partielle selon la ligne II - II de la figure 1,
- la figure 3 est une vue en coupe transversale de l'installation de coulée continue,
- la figure 4 est une vue de détail de la zone de contact du capotage avec un cylindre,
- la figure 5 est une représentation des circuits d'alimentation en gaz des conduits
ménagés dans les parois du capotage.
[0017] Sur le dessin des figures 1 et 2, on a représenté de manière schématique, en coupe
selon un plan perpendiculaire aux axes des cylindres, la zone d'alimentation en métal
en fusion d'une installation de coulée continue. Cette installation comprend deux
cylindres 1, 2 de coulée dont la paroi externe 3, classiquement constituée d'une virole,
est énergiquement refroidie. Les cylindres 1 et 2 sont entraînés en rotation selon
la flèche F. Un capotage 4 d'inertage et d'isolation thermique est situé au-dessus
de l'espace de coulée 5 défini entre les deux cylindres. Le capotage est relié à un
répartiteur 6 contenant le métal en fusion, sur lequel est fixé une busette d'alimentation
7 qui s'étend verticalement jusque dans l'espace de coulée 5. Des moyens d'obturation
8, tels que par exemple un système à tiroir de type connu en soi, sont placés sur
le répartiteur, pour pouvoir obturer la busette 7. Le capotage 4 est relié de manière
étanche à ce système à tiroir par des moyens d'étanchéité 9, entourant la busette,
par exemple, tel que représenté sur les figures 1 et 2, un système à joint de sable
; ces moyens d'étanchéité autorisent un léger décalage éventuel entre le répartiteur
et l'installation de coulée, tout en conservant l'étanchéité requise, et de ce fait,
permettent d'assurer simultanément l'inertage de la busette.
[0018] Le capotage 4 est maintenu sur l'installation par des moyens de support 10 réglables,
en particulier en hauteur, de manière que des parois longitudinales 41 du capotage
soient maintenues au-dessus des viroles 3 des cylindres, à faible distance de leurs
surfaces. Les parois longitudinales 41 s'étendent donc parallèlement aux axes des
cylindres 1, 2, sur toute la largeur des viroles, et portent sur leur face dirigée
vers l'intérieur du capotage, un revêtement de protection thermique constitué par
exemple par des éléments réfractaires 42 qui s'étendent vers le bas en-dessous des
dites parois longitudinales 41 jusqu'à proximité des surfaces des cylindres, de manière
à protéger les dites parois du rayonnement thermique du métal en fusion contenu dans
l'espace de coulée.
[0019] Un capot étanche 43 assure la liaison entre les parois longitudinales 41 et les moyens
d'étanchéité 9. Pour assurer l'étanchéité de l'espace de coulée vers les extrémités
des cylindres, le capot 43 comporte des parois frontales 44 qui s'étendent verticalement
jusqu'aux parois d'obturation latérales 11, placées classiquement contre les chants
des cylindres pour obturer l'espace de coulée vers les dites extrémités des cylindres.
On rappelle que ces parois d'obturation, connues par ailleurs, comportent généralement
un carter métallique 12, dont seule la partie supérieure est représentée figure 2,
qui supporte un revêtement réfractaire 13 appliqué contre les chants des viroles 3.
Des moyens d'étanchéité dynamiques 14 sont prévus entre les extrémités inférieures
des parois frontales 44 du capotage et les dites parois d'obturation latérale 11,
ces moyens d'étanchéité dynamique étant préférentiellement constitués d'un système
d'étanchéité à chicanes, qui permet d'assurer une étanchéité par perte de charge sans
contact direct entre le carter 12 et le capotage 4. Ainsi, une étanchéité satisfaisante
peut être obtenue malgré les déplacements des parois d'obturation latérales 11, inévitables
en cours de coulée.
[0020] Des moyens d'étanchéité de type similaires, non représentés, sont par ailleurs prévus
entre les bords d'extrémités des parois longitudinales 41, et les dites parois d'obturations
latérales 1.
[0021] Chaque paroi longitudinale 41 du capotage comporte deux conduits 45, 46 parallèles
entre eux et s'étendant au voisinage direct de la paroi des cylindres et sur toute
la largeur de ceux-ci. Chacun de ces conduits débouche latéralement, par des orifices
respectifs 47, 48 réalisés sous forme de fentes longitudinales, à la surface inférieure
49 de la paroi 41, en face de la surface du cylindre. Entre les deux conduits, et
donc entre leur fentes respectives, dans la zone 22 délimitée par la surface inférieure
de la paroi et la surface du cylindre, sont aménagés des moyens d'étanchéité par perte
de charge, formés par exemple simplement par une partie 50 de la paroi, en saillie
vers le cylindre par rapport aux dits conduits. Cette partie en saillie est conformée
de manière à créer une perte de charge importante pour des gaz amenés entre la paroi
et la surface du cylindre. Dans l'exemple représenté figure 1, les fentes 47, 48 débouchent
selon une direction inclinée par rapport à la surface des cylindres, l'inclinaison
des fentes 47 du conduit 45 situé le plus en amont par rapport au sens de rotation
du cylindre 1 étant dirigée vers l'extérieur du capotage, de manière qu'un flux de
gaz sortant de ces fentes est dirigé pratiquement exclusivement vers l'extérieur,
alors que les fentes 48 du conduit 46, situé vers l'aval, sont préférentiellement
dirigées vers l'espace de coulée. Ainsi, lorsqu'un gaz inerte sous pression est introduit
dans le conduit 45, il est dirigé par les fentes 47, vers la surface du cylindre 1,
et à contre sens de la rotation de celui-ci, pour s'opposer à la pénétration de l'air
extérieur dans l'espace de coulée. En complément, une brosse 51, ou un système équivalent,
est située contre la face extérieure de la paroi 41 pour limiter la quantité d'air
amené sous la paroi longitudinale du fait de la rotation des cylindres, et en particulier
protéger la dite paroi des courants d'air chauds ascendants générés par la rotation.
Des moyens de soufflage 52 sont disposés encore en amont de la brosse 51, pour diriger
un jet de gaz vers la surface du cylindre 1, également à contre sens de la rotation
de ce dernier.
[0022] De ce qui précède, on aura déjà compris que le conduit 45 et les fentes 47 permettent
d'amener à l'interface entre la paroi longitudinale 41 du capotage 4 et le cylindre
un flux de gaz dirigé vers l'extérieur du capotage, et qui, en combinaison avec les
moyens de soufflage 52 et la brosse 51, s'oppose au passage de l'air, entraîné avec
le cylindre en rotation, vers l'espace de coulée, alors que le conduit 46 permet d'amener
directement contre la surface du cylindre un gaz d'inertage ou un mélange gazeux de
caractéristiques prédéterminées, qui peuvent être adaptées en fonction des conditions
de coulée, et la faible distance entre la partie en saillie 50 et la surface du cylindre
créant une perte de charge suffisante dans la zone 22 entre les deux conduits pour
assurer entre ceux-ci la meilleure étanchéité possible.
[0023] On cherchera donc à minimiser autant que possible la distance entre la surface du
cylindre et la partie en saillie 50, notamment en réalisant cette partie 50 de manière
que sa surface soit plus proche du cylindre que celle des parties de paroi situées
de part et d'autres des conduits.
[0024] Sur les dessins des figures 3 et 4, on a représenté une variante de réalisation du
dispositif de coulée continue, dont on ne décrira que les éléments qui la différencie
du dispositif décrit précédemment. Dans cette variante, les parois longitudinales
41 sont surmontées d'un cadre 53 auquel elles sont liées, ce cadre étant également
revêtu intérieurement d'un réfractaire de protection thermique 54. Les moyens de support
10 du capotage sont fixés sur ce cadre et reposent par l'intermédiaire de vérins 55
sur des traverses 56 de l'ossature de l'installation. Les traverses 56 portent également
des systèmes coupe-vent 57 comprenant une lèvre 58 disposée au plus près de la surface
des cylindres mais sans contact, ces coupe-vent ayant pour but de protéger les parois
longitudinales 41 des courants d'air chaud qui enveloppent les cylindres en cours
de coulée. Entre les éléments réfractaires 42, est placé un bouclier thermique 59
constitué d'une plaque en matériau réfractaire s'étendant sensiblement horizontalement
et reliant les dits éléments 42, un orifice 60 étant prévu dans cette plaque pour
le passage de la busette 7.
[0025] Le cadre 53 est surmonté du capot 43, qui est relié au tiroir 8 du répartiteur par
un moyen d'étanchéité présentant une certaine souplesse et ayant une hauteur ajustable,
tel que le soufflet 61. Le capot peut de plus comporter divers accessoires tels que
hublot d'observation 62, ou supports d'appareils de mesure du niveau de métal dans
l'espace de coulée, etc.
[0026] Des capteurs 63 de mesure de distance sans contact, de type connu, par exemple des
capteurs capacitifs, sont placés sur les parois longitudinales 41, à proximité des
cylindres, pour mesurer en permanence la distance des dites parois 41 par rapport
à la surface des cylindres, et commander les vérins 55 pour maintenir cette distance
constante. Ces capteurs pourraient être remplacés par tout autre moyen permettant
d'assurer l'asservissement de la position du capotage par rapport à la position de
la surface des cylindres dans la zone voisine des conduits 45, 46.
[0027] Les conduits 45 et 46 comportent préférentiellement un matériau poreux permettant
d'homogénéiser la répartition du gaz amené dans ces conduits sur toute leur longueur.
Dans l'exemple représenté figure 4, des tubes 72, 73 en un tel matériau poreux sont
placés à cet effet respectivement dans les conduits 45, 46, le gaz étant amené à l'intérieur
de ces tubes et se répartissant de manière homogène sur la longueur des conduits lors
de son passage à travers le dit matériau poreux.
[0028] Le principe de l'étanchéité entre la paroi longitudinale 41 et le cylindre sera mieux
compris au vue de la figure 4 qui représente cette paroi en coupe à échelle agrandie.
[0029] Le gaz alimenté dans le conduit 45, situé le plus en amont par rapport au sens de
rotation du cylindre, s'échappe de ce conduit par les orifices 47 en créant un courant
gazeux laminaire (flèches F1) à contresens de la rotation du cylindre (flèche F) qui
constitue un barrage pour la pellicule d'air entraîné par la rotation du cylindre
2.
[0030] Le gaz alimenté dans le conduit 46, situé plus en aval, s'échappe de ce conduit par
les orifices 48 en créant un autre courant laminaire (flèches F2) dans le même sens
que la rotation du cylindre. Il en résulte notamment une forte dilution de l'oxygène
contenu dans la couche limite d'air adhérente aux cylindres, qui a pu franchir le
barrage du flux gazeux issu du conduit 45.
[0031] Les deux courants gazeux (F1, F2) sont, à l'interface entre la paroi 41 et la surface
du cylindre, séparés par une cloison gazeuse pratiquement stationnaire retenue dans
la zone 22 par les chicanes que forment les rainures 64 réalisées à la surface inférieure
de la paroi 41, entre les deux conduits 45, 46, et parallèlement à ceux-ci. On comprendra
aisément que cette cloison gazeuse, génératrice de perte de charge entre les débouchés
des conduits à la surface inférieure 49 de la paroi 41, ne peut produire son effet
que si la distance entre cette surface 49 et la paroi du cylindre est suffisamment
faible, ce qui nécessite de pouvoir conserver cette faible distance en cours de coulée,
malgré les déformations de dilatation du cylindre, en agissant sur les vérins 55 de
positionnement en hauteur du capotage. A titre d'exemple, la distance j1 entre le
cylindre et la surface inférieure 49 de la paroi 41, en amont du conduit 45 est préférentiellement
inférieur ou égale à 2 mm, la distance correspondante j2, en aval du conduit 46 est
inférieure ou égale à 2,5 mm, et la distance j3, au niveau de la zone 22, est inférieure
ou égale à 1,5 mm.
[0032] Outre l'effet de dilution d'oxygène déjà mentionné, le courant de gaz d'inertage
issu du conduit 46 a deux autres effets principaux, qui vont être précisés ci-dessous.
[0033] Pratiquement, le débit de gaz qui pénètre dans l'espace de coulée se répartit en
un débit Q
1 qui reste dans la couche limite accrochée au cylindre, pénètre entre la surface du
cylindre et le métal coulé et intervient donc dans l'échange thermique entre ces derniers,
et un débit Q
2 qui passe au-dessus de la surface du bain de métal coulé et assure son inertage.
un troisième débit Q
3 s'échappe vers la partie supérieure du capotage, à travers des orifices 65 réalisés
à cet effet dans le revêtement réfractaire 42 et/ou le bouclier thermique 59, pour
éviter qu'un trop grand débit ne parvienne sur le ménisque de métal coulé, ce qui
pourrait conduire à une saturation en gaz du dit métal et provoquer son refroidissement.
[0034] Pour que les gaz, ou mélanges gazeux, alimentés respectivement dans les conduits
45, 46 puissent assurer les différents effets décrits ci-dessus, il est nécessaire
de pouvoir contrôler leur alimentation, tant en débit et pression qu'en nature, dans
le cas de mélanges gazeux. A cette fin, le dispositif comporte des moyens de réglage
et de contrôle placés sur des circuits indépendants d'alimentation des conduits 45,
46, représentés sur le dessin de la figure 5.
[0035] Un premier circuit d'alimentation 81 est raccordé sur les conduits 45 des deux parois
41, et un deuxième circuit similaire 82 alimente simultanément les conduits 46.
[0036] Chaque circuit comprend une chambre de mélange 83 reliée aux réseaux d'alimentation
de différents gaz d'inertage (par exemple argon, azote, etc) par des vannes 84 réglables
pour ajuster la composition du mélange formé dans la chambre, et un circuit de distribution
comportant successivement : une vanne tout ou rien commandée à distance 85, un manomètre
86 et un thermomètre 87, un réchauffeur de gaz 88, un deuxième ensemble de manomètre
89 et thermomètre 90, un débitmètre 91, un détendeur 92 pour régler la pression du
gaz ou mélange gazeux dans les conduits 45, et un manomètre 93.
[0037] Les deux circuits 81 et 82 peuvent être complétés par un troisième circuit similaire
d'injection directe de gaz d'inertage dans le capotage.
1. Dispositif de coulée continue entre cylindres comprenant deux cylindres (1, 2) contra-rotatifs
d'axes parallèles définissant entre eux un espace de coulée (5), et un capotage (4)
placé au dessus de l'espace de écoulé et comportant deux parois longitudinales (41)
qui s'étendent respectivement le long de la surface de chaque cylindre et qui sont
pourvues de conduits d'amenée de gaz comportant des orifices débouchants vers les
dites surfaces, caractérisé en ce que chaque paroi (41) comporte des moyens d'étanchéité
par perte de charge (50, 64), pour créer une perte de charge dans une zone (22) située
entre la dite paroi et la surface du cylindre correspondant et entre deux des dits
conduits (45, 46), de manière que le flux de gaz apporté par le conduit (45) se trouvant
en amont, par rapport au sens de rotation du cylindre, soit dirigé vers l'extérieur
du capotage, et le flux de gaz apporté par le conduit (46) situé en aval soit dirigé
vers l'espace de coulée (5).
2. Dispositif selon la Revendication 1, caractérisé en ce que les dits moyens d'étanchéité
par perte de charge sont formés par une saillie (50) de la paroi s'étendant entre
les dits conduits jusqu'à proximité directe de la surface du cylindre.
3. Dispositif selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que les dits moyens
d'étanchéité par perte de charge comportent des rainures longitudinales (64), parallèles
aux dits conduits.
4. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les dits conduits
(45, 46) sont forés dans les dites parois (41) et comportent, au moins dans la zone
des dits orifices débouchant en regard de la surface du cylindre, un matériau poreux.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que la paroi (41) porte sur sa face extérieure une brosse (51) appliquée contre la
surface du cylindre.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
qu'il comporte des moyens d'asservissement (63, 55) de la position du capotage (4)
par rapport à la surface du cylindre.
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
que le capotage (4) comporte à l'intérieur un bouclier thermique (59) en matériau
réfractaire reliant les deux parois tout en autorisant le passage d'une busette d'alimentation
(4) et séparant l'espace de coulée d'une chambre supérieure du capotage, et des orifices
(65) sont ménagés dans le dit bouclier pour mettre en communication l'espace de coulée
et la dite chambre supérieure.
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
qu'il comporte des moyens de réglage (84, 92) pour régler de manière indépendante
la pression et/ou la nature du gaz amené dans chaque conduit (45, 46).
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
qu'il comporte des moyens d'étanchéité dynamique (14) entre le capotage (4) et des
parois (11) d'obturation latérale de l'espace de coulée.
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce
qu'il comporte des moyens d'étanchéité dynamique entre le capotage et les chants des
cylindres.