[0001] Le domaine technique de la présente invention est celui des armes portatives de petit
calibre tirant des munitions sans douille.
[0002] Dans les armes classiques, c'est-à-dire pour les armes tirant des munitions à douille,
le problème de l'étanchéité entre le canon et la culasse ne se pose pas étant donné
que c'est la douille qui assure directement cette étanchéité par son expansion (déformation
plastique) sous l'effet de la pression des gaz de combustion produits par la charge
propulsive. La douille métallique ou en matière plastique vient se plaquer contre
la paroi de la chambre prolongeant le canon. On sait que dans une arme de guerre de
petit calibre, la pression développée dans la chambre est de l'ordre de 5.10
7 Pa et la température instantanée des gaz d'environ 2500°C.
[0003] L'utilisation de munitions sans douille ou à douille combustible impose alors la
présence d'un dispositif d'étanchéité au niveau de la culasse et du canon.
[0004] Le but de la présente invention est donc de fournir un dispositif d'étanchéité aux
gaz de combustion d'une munition sans douille assurant cette étanchéité pour une température
instantanée de l'ordre de 2500°C et une pression d'environ 5.10
7 Pa.
[0005] Un autre but de la présente invention est de proposer un dispositif d'étanchéité,
dont le refroidissement limite son échauffement pour des rafales de munitions de l'ordre
de 150 en une minute.
[0006] L'invention a donc pour objet un dispositif d'étanchéité aux gaz de combustion d'une
munition sans douille, monté entre la canon et la chambre de culasse d'une arme à
feu de petit calibre, caractérisé en ce qu'il comprend un joint qui est constitué
:
- d'une partie étanchéité de forme annulaire, dont une face d'extrémité forme une surface
d'étanchéité axiale destinée à venir en appui sur la face arrière du canon, et qui
comporte vers son autre extrémité une lèvre d'étanchéité radiale destinée à venir
en appui sur la paroi interne de la chambre de culasse, et
- d'une partie refroidissement pour limiter l'échauffement de la partie étanchéité du
joint qui est au contact des gaz de combustion.
[0007] Selon une autre caractéristique de l'invention, le joint est fixé de manière flottante
entre le canon et la culasse de manière à pouvoir se déplacer axialement sous l'action
de la pression des gaz de combustion.
[0008] Selon un exemple de réalisation, la partie refroidissement du joint est de forme
annulaire, coaxiale extérieurement à la partie étanchéité du joint et reliée à la
périphérie de cette dernière par une paroi radiale annulaire.
[0009] Selon encore une autre caractéristique de l'invention, la position axiale de la paroi
de liaison entre les deux parties du joint est telle que, côté canon, la partie étanchéité,
la partie refroidissement et la paroi de liaison du joint délimitent entre elles une
cavité de décompression des gaz de combustion.
[0010] D'une manière générale, la partie refroidissement du joint est destinée à se loger
dans un espace annulaire délimité entre la partie arrière du canon et la culasse,
et est utilisée pour assurer la fixation flottante du joint.
[0011] D'une manière générale, la partie refroidissement du joint est fixée à la culasse
par au moins un moyen de liaison s'engageant librement à l'intérieur d'une ouverture
oblongue ménagée dans la paroi de la partie refroidissement du joint, ce moyen de
liaison étant par exemple une vis, dont la tête est bloquée par la culasse et dont
la tige s'engage dans l'ouverture précitée.
[0012] Enfin, selon encore une autre caractéristique de l'invention, les deux parties étanchéité
et refroidissement qui forment le joint, forment une pièce monobloc qui est fabriquée
en un acier à ressort, par exemple.
[0013] Un avantage du dispositif d'étanchéité selon l'invention réside dans le fait que
l'étanchéité est assurée par un dispositif en une seule pièce facilitant sa fabrication
et son montage dans l'arme et par suite son remplacement en cas de détérioration.
[0014] Un autre avantage réside dans l'utilisation de la pression des gaz de combustion
pour assurer le déplacement du dispositif d'étanchéité et sa déformation.
[0015] D'autres caractéristiques, avantages et détails de l'invention apparaîtront à la
lecture du complément de description donné ci-après à titre d'exemple d'un mode de
réalisation en relation avec des dessins sur lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe longitudinale partielle d'une arme,
- la figure 2 est une vue en coupe du dispositif d'étanchéité selon l'invention, et
- les figures 3 à 5 sont des vues en coupe partielle illustrant le fonctionnement.
[0016] L'arme 1 partiellement représentée en coupe longitudinale sur la figure 1 comprend
un canon aligné avec la culasse 3 dans la chambre 3a de laquelle est logée une munition
4 sans douille constituée d'une charge propulsive 5 et d'un projectile 6 engagé dans
le canon. La munition 4 est mise à feu à l'aide d'un dispositif d'initiation 7 électrique
ou à percussion. Le canon 2 et la culasse 3 sont fixés l'un à l'autre à l'aide d'une
verrou de culasse 8. La culasse 3 est soumise à l'action d'un ressort récupérateur
9 qui applique sur la culasse 3 une force axiale F.
[0017] Entre le canon 2 et la culasse 3, l'étanchéité aux gaz de combustion produite par
l'explosion de la charge propulsive 5 est assurée suivant l'invention par un joint
11 représenté à la figure 2 et décrit ci-après.
[0018] Le joint 11 comprend :
- une partie étanchéité 12 de forme annulaire, dont une face d'extrémité forme une surface
d'étanchéité axiale 13 destinée à venir en appui sur la face arrière 2a du canon 2,
et qui comporte vers son autre extrémité une lèvre d'étanchéité radiale 14 destinée
à venir en appui sur la paroi interne de la chambre 3a, et
- une partie refroidissement 15 destinée à limiter l'échauffement de la partie étanchéité
12 qui est au contact des gaz de combustion.
[0019] La partie refroidissement 15 du joint 11 est de forme annulaire, coaxiale extérieurement
à la partie étanchéité 12 et reliée à la périphérie de cette dernière par une paroi
radiale annulaire 16. La position axiale de la paroi de liaison 16 est telle que,
côté canon, la partie étanchéité 12, la partie refroidissement 15 et la paroi de liaison
16 délimitent entre elles une cavité 17 de décompression des gaz de combustion. Dans
l'exemple illustré, la partie refroidissement 15 s'étend d'un même côté de la paroi
de liaison 16 et en direction du canon 2.
[0020] Le joint 11 est fabriqué en un matériau élastiquement déformable ayant des propriétés
thermomécaniques élevées et une large plage de températures de fonctionnement, entre
- 50° et 450°, ce matériau étant par exemple un acier à ressort.
[0021] A titre d'exemple, la partie étanchéité 12 du joint 11 a un diamètre extérieur de
l'ordre de 13 mm, s'étend sur une longueur de 5,5 mm, la lèvre ayant une épaisseur
de l'ordre de 0,4 mm, la partie refroidissement 14 s'étend sur une longueur de l'ordre
de 9 mm et a une épaisseur de l'ordre de 3,7 mm, et la cavité de décompression a une
largeur de l'ordre de 2,5 mm.
[0022] D'une manière générale, la partie refroidissement 15 s'étend axialement sur une longueur
supérieure à celle de la partie étanchéité 12, de façon à permettre le refroidissement
du joint 11 en limitant l'échauffement de la partie étanchéité 12 qui est directement
au contact des gaz de combustion, de sorte que sa température reste inférieure à la
température de revenu de l'acier la constituant.
[0023] En se reportant à la figure 3, la partie refroidissement 15 du joint 11 est destinée
à se loger dans un espace annulaire 18 délimité entre la partie arrière du canon 2
et la culasse 3. Le joint 11 est destiné à être monté préserré entre le canon 2 et
la culasse 3 d'une part, et fixé de manière flottante pour pouvoir se déplacer axialement
sous l'action des gaz de combustion. Le montage flottant du joint 11 permet de garantir
son positionnement entre le canon 2 et la culasse 3 lors de la montée en pression
dans la chambre 3a.
[0024] Sur la figure 3, le joint 11 est fixé à la culasse 3 par au moins un moyen de liaison
20 s'engageant librement à l'intérieur d'une ouverture oblongue 22 ménagée dans la
paroi de la partie refroidissement 15 du joint 11. Ce moyen de liaison 20 est par
exemple constitué par une vis, dont la tête 20a est bloquée dans la culasse 3, alors
que sa tige 20b s'engage librement dans l'ouverture 22. On peut prévoir par exemple
trois vis 20 régulièrement réparties autour de la partie refroidissement 15 du joint
11. Le joint 11 est monté préserré entre le canon 2 et la culasse 3 par l'action du
ressort récupérateur 9 qui agit sur la culasse 3, de telle sorte que sa surface d'extrémité
axiale 13 est en appui contre la face arrière 2a du canon 2 mais avec présence d'un
jeu radial minimal Jr entre la lèvre d'étanchéité 14 et la paroi interne de la chambre
3a.
[0025] En fonctionnement, la déformation élastique du joint 11 va lui permettre de s'appliquer
de façon intime sous l'effet de la pression des gaz de combustion contre le canon
2 par plaquage axial de la surface 13 de la partie étanchéité 12 et contre la paroi
de la chambre 3a par déformation élastique de la lèvre 14. Plus précisément, après
allumage de la charge propulsive 5, la pression augmente dans la chambre 3a et le
joint 11 passe par deux phases successives à partir de la position initiale représentée
sur la figure 3. Au début du coup de feu, comme montré sur la figure 4, la pression
passe par une valeur P0 de 4.10
7Pa, appelée pression de plaquage, à laquelle le jeu radial Jr de montage du joint
11 dans la chambre 3a est supprimé par déformation élastique de la lèvre 14 qui se
plaque contre la paroi interne de la chambre 3a. La résultante axiale des forces de
pression plaque par ailleurs la surface 13 du joint 11 contre la face arrière 2a du
canon absorbant ainsi le rattrapage de jeu de verrouillage Jv entre la culasse 3 et
le canon 2. La chambre 3a est alors rendue parfaitement étanche dès cette valeur de
pression.
[0026] La pression atteint sa valeur maximale, de l'ordre de 5.10
7Pa, la température sa valeur maximale, 2500°C environ, et comme représenté sur la
figure 5, le joint 11, le canon 2 et la culasse 3 se déforment uniformément. Le joint
11 glisse dans son ouverture de logement 22 et maintient les étanchéités radiale et
axiale par déformation élastique de la partie étanchéité soumise directement à l'action
des gaz de combustion.
[0027] Après le coup de feu, le joint 11, le canon 2 et la culasse 3 reprennent leurs positions
respectives représentées sur la figure 3.
[0028] D'une manière générale, la surface d'étanchéité axiale de la partie étanchéité 12
du joint 11 est réduite à une couronne de faible épaisseur, car cela permet :
- d'assurer un meilleur contact, parfaitement continu entre le joint 11 et le canon
2, et s'affranchir ainsi des imperfections de géométrie,
- d'augmenter la pression de contact entre le joint 11 et le canon 2, et limiter ainsi
l'infiltration des gaz dues aux états de surface, et
- de former la cavité de décompression 17 qui fait chuter en pression et en vitesse
les fuites éventuelles de gaz et freiner ainsi ces fuites.
[0029] D'une manière générale, on pourrait également envisager que la fixation du joint
11 se fasse à l'extrémité arrière du canon 2, plutôt que de le rendre solidaire de
la culasse mobile 3.
1. Dispositif d'étanchéité aux gaz de combustion d'une munition (4) sans douille, monté
entre le canon (2) et la chambre (3a) de culasse d'une arme à feu (1) de petit calibre,
caractérisé en ce qu'il comprend un joint (11) qui est constitué :
- d'une partie étanchéité (12) de forme annulaire, dont une face d'extrémité forme
une surface d'étanchéité axiale (13) destinée à venir en appui sur la face arrière
(2a) du canon (2), et qui comporte vers son autre extrémité une lèvre d'étanchéité
radiale (14) destinée à venir en appui sur la paroi interne de la chambre de culasse
(3a), et
- d'une partie refroidissement (15) pour limiter l'échauffement de la partie étanchéité
(12) du joint (11) qui est au contact des gaz de combustion.
2. Dispositif d'étanchéité selon la revendication 1, caractérisé en ce que le joint (11)
est fixé de manière flottante entre le canon (2) et la culasse (3) de manière à pouvoir
se déplacer axialement sous l'action de la pression des gaz de combustion.
3. Dispositif d'étanchéité selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la partie
refroidissement du joint (11) est de forme annulaire, coaxiale extérieurement à la
partie étanchéité (12) du joint et relié à la périphérie de cette dernière par une
paroi radiale annulaire (16).
4. Dispositif d'étanchéité selon la revendication 3, caractérisé en ce que la position
axiale de la paroi de liaison (16) est telle que, côté canon, la partie étanchéité
(12), la partie refroidissement (15) et la paroi de liaison (16) du joint délimitent
entre elles une cavité de décompression (17) des gaz de combustion.
5. Dispositif d'étanchéité selon la revendication 3 ou 4, caractérisé en ce que la partie
refroidissement (15) du joint (11) est destinée à se loger dans un espace annulaire
(18) délimité entre la partie arrière du canon (2) et la culasse (3).
6. Dispositif d'étanchéité selon la revendication 5, caractérisé en ce que la partie
refroidissement (15) du joint est fixée à la culasse (3) par au moins un moyen de
liaison (20) s'engageant librement à l'intérieur d'une ouverture oblongue (22) ménagée
dans la paroi de la partie refroidissement (15) du joint.
7. Dispositif d'étanchéité selon la revendication 6, caractérisé en ce que le moyen de
liaison (20) est une vis, dont la tête (20a) est bloquée par la culasse (3) et dont
la tige (20b) s'engage dans l'ouverture (22) de la partie refroidissement (15) du
joint.
8. Dispositif d'étanchéité selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que le joint (11) est fabriqué en un matériau élastiquement déformable et ayant
des propriétés thermomécaniques élevées.
9. Dispositif d'étanchéité selon la revendication 8, caractérisé en ce que le joint (11)
est fabriqué en acier à ressort.
10. Dispositif d'étanchéité selon la revendication 8 ou 9, caractérisé en ce que le joint
(11) est monté préserré entre le canon (2) et la culasse (3).