[0001] L'invention est relative à la fabrication d'un masque d'ombre en alliage Fer/Nickel
pour tube cathodique de visualisation en couleur.
[0002] Un tube cathodique de visualisation en couleur comprend en général une enveloppe
ayant une fenêtre de visualisation en verre comportant un écran de visualisation sur
lequel sont disposées des luminophores en rouge, vert et bleu. Un masque d'ombre ou
"Shadow mask" percé d'un très grand nombre de petits trous est monté dans le tube,
en regard de l'écran de visualisation et à faible distance de celui-ci. Lorsque le
tube est en fonctionnement, trois faisceaux d'électrons sont générés à l'intérieur
de celui-ci par trois canons à électrons, les faisceaux d'électrons passent à travers
les trous du masque d'ombre et viennent bombarder les aires phosphorescentes.
[0003] Les positions relatives des trous et des luminophores sont telles que chaque faisceau
d'électron bombarde les aires phosphorescentes correspondant à une couleur particulière
pour former une image.
[0004] Cependant, une part importante des électrons est interceptée par le masque d'ombre
et l'énergie cinétique de ces électrons est transformée en chaleur qui élève la température
du masque d'ombre. La dilatation thermique du masque d'ombre engendrée par cette élévation
de température peut provoquer une déformation locale du masque d'ombre qui provoque
une perturbation dans la disposition relative des trous et des luminophores associés.
[0005] Il en résulte des erreurs dans les couleurs de l'image et ces erreurs sont d'autant
plus importantes que le masque d'ombre est plus plat, ce qui est de plus en plus le
cas dans les générations actuelles de tubes cathodiques de visualisation dont les
fenêtres de visualisation sont de plus en plus plates.
[0006] Il est bien connu que de tels problèmes causés par les effets thermiques peuvent
être évités en fabriquant des masques d'ombre à partir d'un matériau ayant un coefficient
de dilatation très faible. Un tel matériau est par exemple un alliage Fer/Nickel contenant
environ 36% de Nickel. Cependant, les caractéristiques mécaniques élevées et les difficultés
de laminage de tels matériaux limitent leur utilisation pour cette application.
[0007] Il est connu par le brevet américain US 4,685,321 (EP-A 179 506) de soumettre d'abord
une feuille en un tel matériau destiné à la fabrication d'un masque d'ombre, à un
traitement thermique pour réduire sa limite d'élasticité à 0,2% à la température ambiante
puis d'effectuer la mise en forme au dessus de la température ambiante de façon à
réduire encore sa limite d'élasticité à 0,2%. L'alliage Fer/Nickel utilisé dans ce
prodédé a un coefficient de dilatation linéaire compris entre 1x10
-6/oK et 1,5x10
-6/oK. Un coefficient de dilatation plus faible peut être obtenu en remplaçant une partie
du Nickel par du Cobalt en des teneurs comprises entre 2% et 12% en poids.
[0008] Mais, la substitution du Nickel par du Cobalt présente plusieurs inconvénients. D'une
part, le Cobalt est un élément très cher, d'autre part, le Cobalt pollue les réactifs
d'attaque chimique utilisés pour le perçage des trous du masque d'ombre par gravure
chimique.
[0009] Le but de la présente invention est de proposer un procédé de fabrication d'un masque
d'ombre en un alliage Fer/Nickel ne contenant pas ou très peu de Cobalt, ayant un
coefficient de dilatation linéaire inférieur à 0,9x10
-6/oK et facile à laminer.
[0011] Le reste étant du fer et des impuretés inévitables résultant de l'élaboration ;
[0012] La composition chimique satisfaisant aux relations :

et
- on soumet la feuille à un traitement thermique pour obtenir un grain dont la taille
telle que définie par la norme ASTM E 112-88,12.4 est égale ou supérieure à 7 ASTM
;
- on forme la feuille pour lui donner la forme du masque d'ombre.
[0014] Pour que le coefficient de dilatation soit le plus faible possible, il faut que la
teneur en Nickel soit comprise entre 35,9% et 36,2%.
[0015] De préférence, le traitement thermique doit être réalisé par un maintien à une température
comprise entre 750°C et 850°C, dans une atmosphère non oxydante.
[0017] Le reste étant du fer et des impuretés inévitables résultant de l'élaboratio ; la
composition chimique satisfaisant aux relations :

et

[0019] Il est également préférable que la teneur en Nickel soit comprise entre 35,9% et
36,2%.
[0020] Enfin, il est souhaitable que le grain de l'alliage Fer/Nickel ait une taille mesurée
selon la norme ASTM E112-88,12.4 supérieure à l'indice 7 ASTM.
[0021] L'invention va maintenant être décrite plus en détail mais de façon non limitative.
[0023] Le reste étant du fer et des impuretés inévitables résultant de l'élaboration ; la
composition chimique satisfaisant les relations :

et

[0024] La composition de cet alliage est choisie de façon à obtenir un coefficient de dilatation
linéaire inférieur à 0,9x10
-6/oK et de préférence inférieur à 0,8x10
-6/oK ; une bonne aptitude au laminage à chaud et à froid , une bonne aptitude à l'obtention
par gravure chimique de trous très fins et très rapprochés répartis sur la bande et
une bonne aptitude au formage à froid par emboutissage.
[0025] Les teneurs en Nickel, Chrome, Cuivre, Molybdène, Vanadium, Niobium, Silicium et
Manganèse ainsi que la relation :

sont imposées pour que le coefficient de dilatation linéaire soit inférieur à 0,9x10
-6/oK. Il est préférable que la teneur en Nickel soit comprise entre 35,9% et 36,2% en
poids, et que la teneur, en poids, du Chrome soit inférieure à 0,07%, les teneurs
en Cuivre, Molybdène, Manganèse soient inférieures à 0,05% et la teneur en Silicium
inférieure à 0,08%; on obtient ainsi un coefficient de dilatation inférieur à 0,8x10
-6/oK.
[0026] La teneur en Cobalt doit rester inférieure à 0,5% pour éviter de polluer le fluide
d'attaque utilisé pour l'opération de gravure chimique.
[0027] Les limites des teneurs en Soufre, Silicium, Calcium, Magnésium, Oxygène et Phosphore
ainsi que la relation

sont imposées afin d'obtenir une bonne aptitude au laminage malgré la très basse
teneur en Manganèse. De préférence, la teneur en Oxygène doit être inférieure à 0,005%,
la teneur en Soufre inférieure à 0,0005%.
[0028] La teneur en Aluminium doit être inférieure à 0,005% et la teneur en Azote inférieure
à 0,005% et de préférence inférieure à 0,003% afin d'éviter la formation de nitrures
d'Aluminium défavorable à l'aptitude à la déformation à chaud.
[0029] La teneur en Carbone doit rester inférieure à 0,02% et de préférence inférieure à
0,005% afin de réduire la limite d'élasticité ce qui est favorable à l'aptitude à
l'emboutissage.
[0030] La teneur en Hydrogène est limitée à 0,001 % pour éviter la formation de soufflures.
[0031] La teneur en Bore doit rester inférieure à 0,001% et de préférence, inférieure à
0,0004% pour éviter la formation de nitrures pulvérulents à la surface de la bande
lors du traitement thermique.
[0032] Des trous fins sont créés sur la bande par un procédé de photogravure chimique. Ces
trous peuvent avoir toutes les formes souhaitables, par exemple ronds ou allongés.
[0033] Après gravure des trous, la bande sur laquelle des lignes de séparation ont été également
gravées, est découpée en feuilles, chacune de ces feuilles formant une feuille de
masque d'ombre comportant un réseau de trous.
[0034] Le matériau constituant la feuille de masque d'ombre ainsi obtenue a une limite d'élasticité
à 0,2% comprise entre 580MPa et 640MPa à la température ambiante, ce qui est trop
important pour obtenir une feuille de masque d'ombre ayant la courbure voulue. Pour
réduire cette limite d'élasticité, la feuille de masque d'ombre est recuite approximativement
15 minutes dans une atmosphère hydrogénée (environ 10% H
2, le reste N
2) à une température comprise entre 750°C et 850°C on obtient ainsi un matériau ayant
une taille de grain d'environ 15µm, une force coercitive d'environ 40Am et un coefficient
de dilatation linéaire entre 20°C et 100°C inférieur ou égal à 0,9x10
-6/oK.
[0035] La limite d'élasticité de 280MPa, bien que réduite, reste cependant trop élevée pour
que le procédé de mise en forme du masque d'ombre soit reproductible. ll est, de ce
fait, nécessaire de réduire encore la limite d'élasticité. Pour cela, la feuille de
masque d'ombre est mise en forme à une température comprise entre 50°C et 250°C. A
200°C la limite d'élasticité est d'environ 130MPa.
[0037] Les teneurs indiquées comme étant "inférieures à" sont des teneurs inférieures au
seuil de sensibilité des procédés d'analyse utilisés.
[0038] Le masque d'ombre ainsi obtenu avait un défaut de cloque inférieur d' au moins 15%
au défaut de même nature observées sur un masque d'ombre comparable réalisé en alliage
Fer/Nickel selon l'art antérieur.
[0039] Du fait de la faible teneur en Cobalt, le procédé de gravure chimique n'est pas affecté
par cet élément. Le champ coercitif inférieur à 55 A/m est particulièrement favorable
au procédé de démagnétisation des masques d'ombre mis en oeuvre chaque fois que le
tube est allumé.
[0040] Un des avantages de l'invention est que le masque d'ombre n'a pas besoin d'être revêtu
d'une couche telle qu'une couche de Bi
2O
3, Al
2O
3 ou verrre ou borate de plomb, pour inhiber l'échauffement dû au bombardement électronique.
[0041] L'invention concerne des masques d'ombre ayant des trous circulaires ou des trous
allongés s'étendant aussi bien sur une petite partie de la hauteur du masque que sur
tout la hauteur du marque. Elle est particulièrement adaptée à la fabrication de masques
d'ombre pour tubes cathodiques de visualisation en couleur, les marques ayant un très
grand nombre de trous avec des espaces entre trous très petits.
[0042] On peut noter que la feuille pour masques d'ombre selon l'invention, contenant de
très faibles quantités de Si, Mn et Cr en particullier, a une structure cristallin
plus homogène ce qui améliore l'aptitude à la gravure chimique. Ceci est très important
pour les masques d'ombre destinés aux tubes couleur dont les masques doivent avoir
un nombre très important de trous très rapprochés.
3. Procédé selon la revendication 1 ou la revendication 2 caractérisé en ce que la composition
chimique de l'alliage Fer/Nickel, comprend en poids :
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3 caractérisé en ce que le traitement
thermique est réalisé par maintien à une température comprise entre 750°C et 850°C,
dans une atmosphère non oxydante.
7. Masque d'ombre selon la revendication 5 ou la revendication 6 caractérisé en ce que
la composition chimique de l'alliage Fer/Nickel comprend, de préférence, en poids
:
8. Masque d'ombre selon l'une quelconque des revendications 5 à 7, caractérisé en ce
que le grain de l'alliage Fer/Nickel a une taille mesurée selon la norme ASTM E112-88,12.4
supérieure à l'indice 7 ASTM.