[0001] La présente invention concerne un procédé de revêtement d'articles et un film transfert
pour le revêtement d'articles.
[0002] On connaît, notamment du document FR-A-2.281.833 un procédé et un dispositif de décoration
d'articles consistant à imprimer un dessin sur un film transfert tel qu'un film en
polyvinyle d'alcool qui est déposé sur un bain, les articles à décorer étant immergés
de façon à plaquer le film sur la surface de l'article et transférer ainsi le dessin
à la surface de l'article.
[0003] Ce procédé est efficace pour la décoration d'articles présentant des surfaces curvilignes
très variées. Toutefois, compte tenu de la diversité des matériaux qui sont utilisés
pour constituer les articles, il est fréquent que l'encre avec laquelle le dessin
est réalisé n'ait pas une adhérence satisfaisante sur le matériau constituant l'article
et il est alors nécessaire de prévoir une étape préalable d'enduction de l'article
avec un apprêt. De plus, les encres constituant le dessin appliqué sur la surface
d'un article sont généralement fragiles, c'est-à-dire qu'elles sont sensibles aux
chocs, à l'abrasion, aux solvants qui sont utilisés pour le nettoyage de l'article,
ainsi qu'à toute autre agression extérieure. Afin d'assurer une longévité du décor
déposé sur l'article il est donc nécessaire de recouvrir celui-ci avec un vernis.
[0004] A ce jour l'enduction d'un article avec un apprêt et la protection du décor avec
un vernis sont généralement effectués par une pulvérisation suivie d'un séchage. Les
opérations de pulvérisation et de séchage doivent être réalisées à des postes différents
de l'immersion de l'article dans le bain recouvert d'un film transfert de sorte que
la décoration des articles ne peut pas être effectuée en continu. En outre, les techniques
de pulvérisation impliquent nécessairement une perte d'une grande partie de la matière
pulvérisée qui n'atteint pas l'article. Cette perte de matière pulvérisée constitue
non seulement une perte financière en raison du coût de la matière pulvérisée, mais
également une pollution contre laquelle il est nécessaire de mettre en place des installations
onéreuses afin de sauvegarder l'environnement.
[0005] Selon l'invention, on propose un procédé de revêtement d'articles avec un revêtement
comportant au moins une première couche la plus externe et une seconde couche recouverte
par la première couche, consistant à étendre successivement chaque couche sur un film
support ramollissable par l'action d'un liquide et à immerger les articles alors que
le film support est disposé sur un bain.
[0006] Ainsi, l'application des différentes couches sur les articles est effectuée en une
seule opération qui peut être réalisée en continu de sorte qu'il en résulte un gain
de temps considérable pour la mise en place du revêtement sur les articles. En outre,
les différentes couches constituant le revêtement peuvent être appliquées sur le film
alors que celui-ci est disposé sur un support plan de sorte que les pertes de produits
sont très faibles même lorsque ceux-ci sont appliqués par pulvérisation.
[0007] Le procédé selon l'invention permet donc des réductions de coûts importantes tant
au niveau du fonctionnement que des investissements en supprimant les installations
lourdes de peinture, de vernis ou de traitement de surface.
[0008] Selon une version avantageuse de l'invention, les couches successives sont projetées
sur le film transfert juste en amont d'un poste d'immersion des articles. On obtient
ainsi un accrochage maximum des couches entre elles et la longévité du revêtement
décoratif des articles s'en trouve accrue.
[0009] Selon un autre aspect avantageux de l'invention au moins l'une des couches est une
couche continue appliquée au rouleau ou selon un mode d'impression à rideau. On réalise
ainsi une perte minimale de produit de finition.
[0010] Selon l'invention on prévoit également un film transfert pour le revêtement d'articles
comportant au moins un film support ramollissable par l'action d'un liquide, une première
couche en contact avec le film support et une seconde couche recouvrant la première
couche, cette seconde couche pouvant être recouverte d'une troisième couche elle-même
recouverte d'une couche d'apprêt ou de promoteur d'adhérence.
[0011] Selon une version avantageuse de cet aspect de l'invention la première couche est
une couche stable non réactivable et la couche la plus éloignée du film support est
une couche stable réactivable. Ainsi tout en permettant un bon accrochage du revêtement
sur l'article par réactivation de la couche la plus éloignée du film support préalablement
à l'immersion des articles, on obtient un revêtement des articles présentant une surface
de finition stable sans qu'il soit nécessaire de soumettre l'article revêtu à un traitement
de stabilisation.
[0012] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description qui suit d'un mode de réalisation particulier non limitatif de l'invention,
en référence à la figure unique ci-jointe qui est une vue en coupe agrandie d'un film
transfert selon l'invention.
[0013] En référence à la figure, le film transfert selon l'invention comporte un film support
1, une première couche 2, qui sera par la suite appelée couche de finition, en contact
avec le film support, une seconde couche 3 qui sera par la suite appelée couche de
décoration en contact avec la couche de finition 2, une troisième couche 4, dite couche
de base, en contact avec la couche de décoration et une quatrième couche 5, dite couche
d'apprêt ou de promoteur d'adhérence, en contact avec la couche de base 4. Le film
support est réalisé en toute matière propre à être éliminée après dépôt du revêtement
décoratif sur un article, par exemple un polyvinyle d'alcool ou toute autre matière
ramollissable par l'action d'un liquide.
[0014] La couche de finition est constituée par toute matière assurant au revêtement final
une résistance aux agressions extérieures de type mécanique, chimique... ainsi que
l'apparence souhaitée. La couche de finition est par exemple un vernis brillant ou
satiné de préférence appliqué sur le support par des techniques peu polluantes telles
que l'impression au rouleau ou au rideau. Lorsque la couche de finition est en matière
réticulable, la réticulation est de préférence assurée immédiatement après l'application
de la couche de finition, ce qui assure une meilleure conservation du film transfert
lors du stockage. Il est également possible de laisser la couche de finition dans
un état non réticulé ou d'initialiser partiellement la réticulation avant transfert
et d'assurer une réticulation complémentaire postérieurement à l'application du revêtement
sur l'article à décorer.
[0015] La couche de décoration est obtenue par application d'un dessin sur la couche de
finition. La réalisation du dessin peut être effectuée par application d'encre ou
de toute matière en utilisant des techniques d'application connues. Dans le cas d'une
couche de finition réticulable, on peut également prévoir d'appliquer la couche de
décoration avant réticulation de la couche de finition, la matière constituant la
couche de finition pouvant alors servir de liant pour la matière constituant la couche
de décoration, en particulier dans le cas où celle-ci est réalisée avec des encres
solides appliquées sous forme pulvérulente. la couche de décoration peut également
être une couche de couleur uniforme si la décoration de l'article consiste précisément
à colorer celui-ci de façon uniforme, ou encore une couche comportant des additifs
ou des charges donnant à la couche de décoration un aspect final visuel, tactile ou
olfactif qui peut être modifié postérieurement au transfert par des techniques de
révélation telles que par exemple la révélation au laser... Dans le cas d'un décor
comportant un motif on peut prévoir d'annuler ou de réduire les déformations dues
à la forme de l'article en réalisant une anamorphose amont.
[0016] La couche de base est utile lorsque l'on souhaite réaliser une couleur de fond uniforme
qui apparaît plus ou moins à travers une couche de décoration d'épaisseur non uniforme
comme illustré par la figure 2. Cette couche de base peut être une peinture appliquée
au pistolet ou par tout autre moyen d'application tel que le passage entre des rouleaux
d'application. Dans le cas où il n'existe pas de risque de migration de la couche
de décoration dans la couche de base, la couche de base peut être appliquée sur la
couche de décoration alors que celle-ci n'est pas encore sèche afin d'assurer une
meilleure adhérence entre la couche de décoration et la couche de base.
[0017] La couche d'apprêt 5 est appliquée lorsque la couche de décoration ou la couche de
base ont une adhérence insuffisante sur la matière constituant les articles à décorer,
où encore lorsque la matière constituant la couche de décoration ou la couche de base
est une matière qui ne peut pas être réactivée après séchage.
[0018] Le film transfert selon l'invention peut être réalisé in-situ juste avant immersion
des articles à décorer. Dans ce cas les différentes couches peuvent être réalisées
sur le film en amont du bain ou alors que celui-ci est disposé sur la surface supérieure
d'un bain de façon à faire défiler le film en continu, en regard des moyens d'application
des différentes couches. Entre ces moyens d'application on peut intercaler des rampes
de séchage à air chaud ou d'irradiation pour assurer une réticulation ou initialiser
celle-ci, la réticulation pouvant se poursuivre pendant l'application des autres couches,
pendant le transfert, ou après le transfert.
[0019] Dans le cas où le film transfert doit être stocké, il convient de prévoir qu'au moins
la couche du revêtement qui est la plus éloignée du film support, c'est-à-dire la
couche d'apprêt 5 dans l'exemple illustré, soit en une matière stable dans les conditions
de stockage mais néanmoins réactivable. On entend par matière réactivable une matière
dont la structure peut être modifiée après stockage afin que cette matière retrouve
un pouvoir d'adhérence sur les articles à décorer.
[0020] Bien entendu l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit et on peut
y apporter des variantes de réalisation sans sortir du cadre de l'invention tel que
défini par les revendications.
[0021] En particulier, bien que le film transfert selon l'invention ait été décrit avec
quatre couches superposées sur le film support, il peut bien entendu être réalisé
avec un nombre différent de couches en fonction de l'application à réaliser. A ce
propos, on notera que le film transfert selon l'invention peut être utilisé non seulement
pour décorer des articles à proprement parler, c'est-à-dire pour réaliser un dessin
sur la surface d'un article, mais également pour assurer un recouvrement de couleur
uniforme destiné à protéger la surface de l'article considéré ou à masquer des défauts
d'aspect de l'article considéré, par exemple dans le cas où celui-ci est réalisé à
partir d'une matière plastique moulée qui ne présente pas une couleur uniforme.
[0022] La composition des différentes couches, en particulier de la couche de base et de
la couche de décoration peuvent être réalisées avec des compositions quelconques par
exemple avec des compositions comprenant des additifs, ou des charges telles que des
microcapsules, permettant des différentiations retardées révélables après application
sur le film support. La révélation correspondante peut être réalisée avant ou après
le transfert sur l'objet en utilisant les techniques connues telles que le rayonnement
laser, le bombardement d'électrons, le choc thermique,...
[0023] On peut également prévoir une couche d'encre pénétrante c'est-à-dire une couche d'encre
qui diffuse dans la couche adjacente, par exemple par sublimation. Cette couche est
par exemple disposée entre la couche de finition 2 et la couche de décoration 3. Après
transfert du revêtement multicouche sur un article celui-ci est passé dans un four
pour permettre l'action des encres pénétrantes. On notera à ce propos que la couche
de finition 2 peut alors jouer le rôle de la membrane élastomère ou de la coque qui
est habituellement utilisée pour recouvrir le substrat sur lequel des encres sublimables
ont été déposées, avant de procéder à la montée en température. On peut également
utiliser à la place de la couche de finition une couche pouvant être éliminée après
ou pendant la montée en température.
[0024] Selon un mode de réalisation préféré de cet aspect de l'invention le film transfert
comporte une première couche comprenant des encres pénétrantes à l'état stable, cette
première couche étant réactivable. Les encres pénétrantes peuvent être intégrées à
une couche de finition. Au moment du dépôt du film transfert sur le bain, c'est-à-dire
juste en amont du bain ou lorsque le film est déjà déposé sur le bain, une deuxième
couche comprenant un activateur des encres pénétrantes, et de préférence un agent
promoteur d'adhérence, est déposée sur le film. Ainsi les encres pénétrantes sont
activées par la couche comprenant l'activateur des encres pénétrantes de sorte que
cette dernière couche retient les encres pénétrantes à l'intérieur du revêtement dont
l'article est recouvert.
[0025] Avant de chauffer l'article pour faire diffuser les encres pénétrantes, il est possible
de rincer celui-ci pour supprimer les résidus de film support.
[0026] Pour améliorer encore l'aspect du revêtement obtenu on peut également prévoir d'envelopper
l'article dans une feuille imperméable, par exemple une feuille d'aluminium avant
de chauffer l'article.
[0027] On peut également appliquer sur l'article une couche non réticulée ou partiellement
réticulée qui est réticulée en même temps que la couche décorative après transfert
de celle-ci sur l'article. L'adhérence de la couche décorative se trouve ainsi renforcée.
[0028] La technique multicouche selon l'invention peut être utilisée non seulement pour
la décoration d'un article comme exposé ci-dessus mais également pour modifier les
caractéristiques physiques ou chimiques de la surface d'un article, par exemple en
déposant un revêtement anti-buée, anti-ultraviolets, anti-abrasion, améliorant le
glissement.
[0029] La première couche 2 peut dans ce cas être une couche d'apprêt destinée à recevoir
ultérieurement une décoration, par exemple dans le cas d'une décoration réalisée a
posteriori. On peut également réaliser des réserves dans une ou plusieurs couches
en disposant sur le film, dans les zones de réserve, un matériau éliminable après
le transfert, par exemple par arrachement ou dissolution de sorte que la surface externe
de l'article revêtu comporte ces réserves.
[0030] Selon l'invention un matériau présentant de médiocres caractéristiques d'accrochage
et une médiocre résistance mécanique peut être déposée sur un article en l'emprisonnant
en sandwich entre une couche de finition et une couche d'apprêt.
[0031] Dans le cas d'un procédé continu il n'est pas nécessaire que le film support 1 soit
à l'état solide. Il peut au contraire être un gel déposé sur le bain et recevant les
couches successives avant le transfert sur un article. Il est également possible d'utiliser
un film support destiné à rester en place après transfert sur un article.
[0032] Le dispositif d'application de chacune des couches est de préférence commandé par
un système informatique associé à des bases de données d'images, de paramètres d'impression,
de données polysensorielles, de décors, ainsi qu'à un analyseur numérique d'images,
un dispositif de synthétisation d'images et de décor, et un dispositif de visualisation
permettant d'afficher en trois dimensions l'article obtenu après le revêtement selon
un rendu réaliste et de réajuster certains paramètres d'impression avant de lancer
l'impression réelle. Il permettra facilement la mise en place d'étapes intermédiaires
d'échantillonnage. Ce système pourra être de type expert évoluant par lui-même en
fonction des résultats réellement obtenus. Par ailleurs, la banque de données décors
pourra permettre une interactivité avec les utilisateurs. Elle pourra recevoir différents
éléments évolutifs liés aux tendances.
1. Procédé de revêtement d'articles avec un revêtement comportant au moins une première
couche la plus externe (2) et une seconde couche (3) recouverte par la première couche,
caractérisé en ce qu'il consiste à étendre successivement chaque couche (2, 3, 4,
5) sur un film support (1) ramollissable par l'action d'un liquide, et à immerger
les articles alors que le film support est déposé sur un bain.
2. Procédé de revêtement d'articles selon la revendication 1, caractérisé en ce que les
couches successives sont appliquées sur le film support (1) juste en amont d'un poste
d'immersion des articles.
3. Procédé de revêtement d'articles selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'au
moins l'une des couches est une couche réticulable dont la réticulation est au moins
partiellement initialisée avant transfert.
4. Procédé de revêtement d'articles selon la revendication 1, caractérisé en ce que le
film support (1) comporte une première couche comprenant des encres pénétrantes réactivables,
et en ce qu'une couche comprenant un activateur des encres pénétrantes est appliqué
au moment où le film est déposé sur le bain.
5. Procédé de revêtement d'articles selon la revendication 4, caractérisé en ce que la
couche comprenant un activateur des encres pénétrantes comprend également un agent
promoteur d'adhérence.
6. Procédé de revêtement d'articles selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'après
immersion de l'article celui-ci est rincé pour supprimer des résidus de film support
et une feuille imperméable est appliquée sur l'article.
7. Procédé de revêtement d'articles selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'une
couche non réticulée ou partiellement réticulée est appliquée sur l'article préalablement
à son immersion dans le bain.
8. Film transfert pour le revêtement d'articles caractérisé en ce qu'il comporte au moins
un film support (1) ramollissable par l'action d'un liquide, une première couche (2)
en contact avec le film support et une seconde couche (3) recouvrant la première couche
(2).
9. Film transfert pour le revêtement d'articles selon la revendication 8, caractérisé
en ce que la première couche (2) est une couche stable non réactivable et en ce que
la couche (5) la plus éloignée du film support est une couche stable réactivable.