[0001] L'invention concerne une mousse de décontamination à l'ozone, utilisable en particulier
pour décontaminer ou rincer la surface d'objets, notamment d'objets relativement grands
ou de formes complexes, plus particulièrement des volumes creux. L'invention concerne
également un procédé de décontamination utilisant cette mousse.
[0002] La mousse selon l'invention s'applique notamment à la décontamination des appareils
ou des circuits de l'industrie nucléaire, de l'industrie chimique, agroalimentaire
ou sanitaire. Elle s'applique plus particulièrement à la décontamination de circuits
ou d'appareils réalisés en cuivre, en alliage de cuivre, en acier ordinaire, ou en
alliage de fer, de chrome et de nickel, tel que de l'acier inoxydable en particulier
l'acier inoxydable austénitique par exemple l'acier inoxydable 304 L, ou l'alliage
connu sous le nom de marque Inconel.
[0003] La décontamination chimique ou radioactive de la surface d'objets est généralement
effectuée au moyen de procédés chimiques par voie humide, utilisant des solutions
contenant des réactifs de décontamination et ayant généralement un pouvoir décapant.
[0004] Les techniques de décontamination utilisées avec des solutions peuvent consister
en un lavage, une aspersion ou un trempage, mais lorsque les pièces à décontaminer
ont de grandes dimensions, ces techniques sont inadaptées car elles ont l'inconvénient
de nécessiter de grands volumes de réactifs et par voie de conséquence d'entraîner
la formation de quantités très importantes d'effluents actifs liquides.
[0005] Pour décontaminer de tels objets en utilisant des volumes moindres de réactif, on
peut utiliser des mousses renfermant des solutions de décontamination.
[0006] Ainsi, une mousse de décontamination est une microdispersion ou une émulsion gaz-liquide
constituée :
- d'une phase liquide constituant le milieu de dispersion, qui renferme le(s) réactif(s)
de décontamintion et le(s) additif(s) nécessaire(s) pour former la mousse, et
- d'une phase gazeuse constituant la phase dispersée, qui est généralement formée d'air,
d'azote ou d'un gaz neutre tel que l'argon.
[0007] Dans une telle mousse, le volume de la phase liquide peut être faible car la mousse
contient généralement 5 à 50 fois plus de gaz que de liquide. En conséquence, les
effluents actifs liquides obtenus après décontamination sont sensiblement réduits.
[0008] Dans le cas particulier de la décontamination radioactive d'éléments de l'industrie
nucléaire, il faut préciser que la contamination radioactive se répartit en deux types,
qu'il s'agisse des produits de fission, des produits d'activation ou des actinides.
[0009] Ces deux types de contamination sont :
- une contamination radioactive de surface due à des éléments radioactifs qui se déposent
sur les surfaces des appareils et des tuyauteries et qui sont piégés par les oxydes
métalliques également présents sur ces surfaces, et
- une contamination radioactive en profondeur due à une petite fraction des éléments
radioactifs qui pénètrent dans le métal des appareils et des tuyauteries, c'est-à-dire
dans les microfissures et les joints intergranulaires.
[0010] Dans le cadre de la maintenance des installations nucléaires, on se contente généralement
de procéder à l'élimination de la contamination radioactive de surface. Il reste cependant
une certaine dose résiduelle qui irradie le personnel intervenant. Dans le cadre du
démantèlement d'installations nucléaires, il est par contre nécessaire d'éliminer
non seulement les oxydes métalliques de surfaces et leurs contaminants mais également
d'éroder de quelques microns le métal (généralement de l'acier) formant les appareils
et tuyauteries, afin d'éliminer la contamination radioactive qui s'est introduite
dans les microfissures du métal. Ainsi, on réduit pratiquement à néant la dose reçue
par le personnel intervenant et en outre, on autorise la réutilisation et le recyclage
de l'acier, après fusion dans une aciérie spécialisée.
[0011] On connaît déjà d'après la demande de brevet français FR 2 454 159 un procédé de
décontamination et d'élimination de produits de corrosion déposées sur les surfaces
contaminées d'un réacteur nucléaire. Selon ce procédé, les surfaces à traiter sont
mises en contact avec de l'ozone sous forme d'eau saturée en ozone ou de brouillard
d'eau contenant de l'ozone. L'ozone permet de dissoudre les oxydes de chrome des aciers
traités et de les rendre sensible à un traitement ultérieur par des réactifs acides.
[0012] Ce procédé est donc sélectif dans la dissolution de l'oxyde superficiel mais donne
une dissolution très minime, voire nulle, de la surface métallique. En outre, il génère
une grande quantité d'effluents liquides.
[0013] On connaît par ailleurs d'après l'article de J.R. COSTES et J.P. GAUCHON, intitulé
: "Foam Decontamination of Large Nuclear Components before Desmantling", Waste Management'92,
Meeting à Tucson, 1992, 738-743, une mousse de décontamination utilisée pour décontaminer
des objets creux de l'industrie nucléaire, notamment ceux réalisés en acier et présentant
des formes complexes, telles que des vannes ou des échangeurs. Cette mousse présente
une phase liquide comprenant au moins un agent moussant et un mélange d'acides ou
de bases de décontamination et une phase gazeuse comprenant de l'air, de l'azote ou
de l'argon. L'application visée par ce document ne concerne que les aciers ferritiques.
[0014] On connaît également d'après la demande de brevet WO 85/04279, un procédé de décontamination
des surfaces du circuit primaire des réacteurs à eau pressurisée, notamment des surfaces
en alliage chrome-nickel-fer. Ce procédé consiste à mettre en contact les surfaces
à traiter avec une solution acide de décontamination contenant du nitrate de cérium
(IV) et de l'acide chromique, en présence d'ozone comme agent oxydant. L'ozone est
présent de préférence sous la forme de solution saturée. Il peut également être utilisé
sous forme d'un mélange gaz/eau à deux phases dans lequel l'ozone est sous forme gazeuse,
ou encore sous forme d'oxygène enrichi en ozone.
[0015] Toutefois, là encore, l'attaque du métal est très lente et très faible, (de l'ordre
de quelques micromètres en 48 heures), or c'est justement l'érosion de la surface
superficielle du métal qui permet d'obtenir une bonne décontamination. De plus, les
volumes de réactif mis en jeu représentent plusieurs fois le volume du circuit de
l'appareil à décontaminer.
[0016] On connaît aussi un procédé similaire à celui décrit dans WO 85/04279 mais n'utilisant
pas d'ozone et qui consiste à rajouter du Ce (IV) au fur et à mesure de sa consommation
en Ce (III). Toutefois, outre que ce produit est coûteux, ceci conduit à accumuler
dans la solution finale des ions qui augmentent le volume du résidu sec. Or, c'est
justement ce résidu sec, qui après traitement, renferme toute la contamination initiale
et qui est destiné à être conditionné et stocké sur de très longues périodes. Par
conséquent, plus on augmente le volume du résidu sec et plus le coût du stockage est
important.
[0017] On connaît enfin un procédé similaire à celui décrit dans WO 85/04279 mais n'utilisant
pas d'ozone et qui consiste en plus à régénérer électrolytiquement le cérium (III)
en cérium (IV). Cette solution est toutefois difficile à appliquer lors du traitement
d'alliages contenant du fer, car ce sont alors les réactions de régénération de Fe
2+ en Fe
3+ qui prédominent aux électrodes.
[0018] En conséquence, l'invention a pour but de remédier aux inconvénients de l'art antérieur
précité.
[0019] A cet effet, l'invention concerne une mousse de décontamination.
[0020] Selon les caractéristiques de l'invention, cette mousse comprend :
- a) une phase liquide comprenant une solution d'au moins un agent tensio-actif et d'un
couple oxydo-réducteur formant agent de décontamination, et
- b) une phase gazeuse dispersée dans la phase liquide et comprenant de l'air enrichi
en ozone ou de l'oxygène enrichi en ozone, (de préférence entre 1 et 1000 g d'ozone/Nm3 d'oxygène, ou mieux entre 10 et 200 g d'ozone/Nm3 d'oxygène).
[0021] De façon avantageuse, le couple oxydo-réducteur formant agent de décontamination
est choisi parmi les couples Ce
4+/Ce
3+, Co
3+/Co
2+, Ag
2+/Ag
+, S
2O

/SO

, V
2+/V
3+ ou Cr
4+/Cr
3+ et il est associé à au moins un acide. Cet acide permet la solubilisation du couple
oxydo-réducteur. Il peut être choisi parmi HCl, HNO
3, H
2SO
4, H
3PO
4 ou leurs mélanges ou être un acide faible Ce couple oxydo-réducteur peut également
être MnO

/MnO
2 associé à au moins une base, notamment une base forte.
[0022] Grâce aux caractéristiques de l'invention, l'action oxydante de l'ozone est accrue,
du fait de l'énorme augmentation de la surface liquide (sous forme de fines lamelles),
rencontrée dans les bulles de mousse et du fait de l'importante dissolution de l'ozone
à l'intérieur de cette mousse, alors que l'ozone présente par ailleurs une solubilité
très limitée dans l'eau.
[0023] L'action de la mousse à l'ozone est particulièrement remarquable pour la décontamination
de la première couche d'oxyde qui se dépose sur la surface des alliages de cuivre
ou des alliages de fer, chrome et nickel, en particulier de aciers inoxydables austénitiques.
En effet, les couches de liquide en contact avec les surfaces métalliques à traiter
sont rapidement renouvelées du fait de la coalescence (dégradation) des bulles et
du drainage de la phase liquide sur les surfaces, alors que si l'on utilise une solution
liquide de décontamination et non une mousse, les couches limites empêchent l'action
en profondeur de la phase liquide. De plus, l'utilisation d'une mousse permet d'évacuer
des dépôts et des particules métalliques de plusieurs mm
3 ce qui n'est pas possible avec une solution de décontamination liquide, classique.
De ce fait, la mousse de la présente invention convient particulièrement dans le cas
où une action forte et rapide est nécessaire, par exemple pour le démantèlement et
pour "décatégoriser" le déchet.
[0024] Par ailleurs, cette mousse de décontamination est aussi particulièrement adaptée
à la décontamination de la couche superficielle d'un substrat métallique. En effet,
le cérium (IV) (par exemple) apporté initialement dans la mousse tend à se dégrader
en cérium (III), mais il peut alors être retransformé en cérium (IV) par l'action
de l'ozone et peut ainsi oxyder le chrome et le rendre soluble ce qui facilite la
décontamination. De ce fait, l'invention est très économe en cérium (respectivement
en un autre élément oxydo-réducteur) et il n'est pas nécessaire de rajouter du cérium
au cours de l'utilisation de la mousse.
[0025] L'agent tensio-actif utilisé dans la phase liquide de la mousse est de préférence
une bétaïne, en particulier une sulfobétaïne ou un éther alkylique d'oligosaccharide
qui présentent l'avantage d'être biodégradable. Ces deux agents tensio-actifs peuvent
également être utilisés en mélange.
[0026] On peut en particulier utiliser une sulfobétaïne telle que celle vendue par la Société
Seppic sous le nom commercial Amonyl®.
[0027] A titre d'exemple d'éthers alkyliques d'oligosaccharides, on peut citer celui vendu
par la Société Seppic sous le nom commercial Oramix CG 110® et celui vendu par la
Société Rohm et Hass sous le nom Triton CG60®.
[0028] L'association des deux agents tensio-actifs est également intéressante car elle reste
tensio-active quel que soit le pH et convient donc aussi bien en milieu neutre qu'en
milieu acide ou basique.
[0029] De façon inattendue, on a découvert que l'agent tensio-actif utilisé dans la mousse
de décontamination selon l'invention se détruit très lentement au contact de l'ozone.
De ce fait, il est parfois nécessaire de rajouter un peu d'agent tensio-actif dans
la mousse de décontamination au cours de l'utilisation de celle-ci. En revanche, l'ozone
présente le grand avantage de détruire, à plus long terme les agents tensio-actifs,
notamment au moment du stockage intermédiaire de l'effluent liquide obtenu à l'issue
de la décontamination, avant le rejet de cet effluent liquide vers la station de traitement.
Le pouvoir moussant de cet effluent liquide est alors considérablement affaibli.
[0030] D'une manière générale, la phase liquide est constituée par une solution aqueuse
comprenant 0,1 à 3 mol/l de H
2SO
4 (ou mieux 1 mol/l), 0,1 à 3 mol/l de HNO
3 (ou mieux 1 mol/l), 0,001 à 0,1 mol/l de sulfate cérique (ou mieux 0,005 mol/l) et
0,2 à 1% en poids d'agent tensio-actif (ou mieux 0,5%).
[0031] L'invention concerne également un procédé de décontamination consistant à mettre
en contact des surfaces contaminées avec la mousse précitée. Cette opération est généralement
effectuée à pression ambiante et à une température comprise entre 10 et 70°C, de préférence
entre 20 et 30°C. En effet, la réactivité de la mousse augmente avec la température,
mais au-delà de 70°C, la mousse a tendance à coalescer.
[0032] De façon avantageuse, avant l'étape de décontamination, on effectue au moins une
étape de dégraissage à l'aide d'une mousse de dégraissage dont la phase gazeuse est
de l'air et dont la phase liquide est une solution aqueuse d'au moins un agent tensio-actif,
d'une base et d'un agent viscosant, et après avoir réalisé l'étape de décontamination,
on effectue au moins une fois une étape de rinçage à l'aide d'une mousse de rinçage
dont la phase gazeuse est de l'air et dont la phase liquide est une solution aqueuse
d'au moins un agent tensio-actif.
[0033] Par ailleurs, après la décontamination et lorsque la phase aqueuse de la mousse de
décontamination contient un acide, les mousses de dégraissage, de décontamination
et de rinçage peuvent être mélangées pour former un effluent neutre dans lequel l'ozone
résiduel oxyde l'agent tensio-actif.
[0034] Enfin, de préférence, après la décontamination, chaque mousse de décontamination
utilisée est récupérée, filtrée et recyclée dans le procédé de décontamination et
la phase gazeuse de la mousse de décontamination est traitée sur un catalyseur pour
détruire l'ozone résiduel avant le rejet de la phase gazeuse dans l'atmosphère.
[0035] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description suivante d'un mode
de réalisation de l'invention, donné à titre d'exemple illustratif et non limitatif,
cette description étant faite en faisant référence à la figure unique jointe représentant
une installation de fabrication de la mousse utilisée lors de la mise en oeuvre du
procédé de décontamination selon les exemples décrits ci-après.
[0036] Sur la figure, on voit que l'installation comprend un réservoir de solution de décontamination
1 relié à un générateur de mousse 3 par une canalisation 5 munie d'un filtre 7 et
d'une pompe de circulation 9.
[0037] Le générateur de mousse 3 est alimenté en phase gazeuse à partir d'un générateur
d'ozone 11 par l'intermédiaire d'une canalisation 13. Une canalisation 15 relie le
générateur de mousse 3 à l'échangeur 17 à nettoyer. Celui-ci sera décrit plus en détail
ultérieurement.
[0038] Dans ce générateur, la mousse est en contact avec les parois à décontaminer, puis
cette mousse sort de l'échangeur par un orifice supérieur 19 tandis que le liquide
(mousse coalescée) s'écoule au fond 21 de l'échangeur et est évacuée par une conduite
23 munie d'un filtre 25 et d'une pompe de recyclage 27, vers le réservoir de solution
1.
[0039] L'orifice supérieur 19 est relié par une conduite 29 au résevoir de solution 1. La
phase gazeuse séparée dans le réservoir de solution 1 est filtrée sur des filtres
haute efficacité 31 puis traitée sur un catalyseur 32 avant son rejet dans l'atmosphèrere
au moyen d'un ventilateur extracteur 33.
[0040] Les exemples suivants illustrent la préparation et l'utilisation d'une mousse selon
l'invention.
[0041] Les essais de décontamination ont été effectués respectivement sur deux échangeurs
tubulaires 17I et 17II désaffectés, provenant de l'industrie nucléaire. Ces échangeurs
présentent les caractéristiques suivantes :
- matériau : acier inoxydable 304L,
- dimensions de la virole : longueur 6,5 m, diamètre 0,5 m,
- surface des tubes : 214 m2
- le fluide primaire circulait du côté de la calandre, sans chicanes. C'est donc l'espace
entre les tubes qui a été contaminé en radio-éléments béta et gamma et qui fait l'objet
de la décontamination
- le fluide secondaire circulait côté tube en trois passes.
[0042] Pour effectuer ces essais, les platines d'isolation de l'entrée et de la sortie du
fluide primaire ont été remplacées par des platines pourvues d'un robinet d'introduction
de mousse et d'un robinet d'aspiration de liquide. Les deux échangeurs ont été déposés
sur des plans légèrement inclinés.
[0043] Dans les deux exemples suivants, le procédé de décontamination a consisté à réaliser
quatre phases d'environ 4 heures chacune :
- première phase : il s'agit d'une phase de dégraissage réalisée à l'aide d'une mousse de dégraissage
basique dont la phase liquide contient 250 l d'eau, 40 kg d'NaOH et 0,5% en poids
d'agents tensio-actifs.
- deuxième phase : il s'agit d'une phase de dissolution des oxydes et d'attaque du métal, réalisée
à l'aide d'une mousse acide dont la phase liquide comprend 250 l d'eau, 16 kg d'acide
sulfurique à 92%, 46 kg d'acide nitrique à 62%, 6 kg de sulfate cérique et 0,5% en
poids d'agents tensio-actifs ;
- troisième phase : elle est identique à la deuxième ;
- quatrième phase : il s'agit d'une phase de rinçage à l'aide d'une mousse de rinçage formée de 250
l d'eau et de 0,5% en poids d'agents tensio-actifs.
[0044] Dans les deux exemples précités, la mousse était formée dans un mélangeur 3 à l'aide
d'une pompe hydropneumatique injectant simultanément la phase liquide à raison de
500 l/h et la phase gazeuse, à raison de 3 à 4 Nm
3/h. La pression du gaz permet à la mousse de remplir l'échangeur à partir du bas.
Cette mousse a une humidité voisine de 15% en volume. Par ailleurs, la pression de
cette mousse fait également déborder la mousse en haut de l'échangeur au travers de
la connexion de retour vers le réservoir de solution de décontamination 1. La mousse
de retour est partiellement détruite dans le réservoir 1 par des pulvérisation de
liquide et par centrifugation. Par ailleurs, le liquide issu de cette mousse après
coalescence sert de nouveau à recréer une mousse dans le mélangeur 3. Une partie de
la mousse peut même être recyclée telle quelle au travers de la pompe hydropneumatique.
Les liquides sont maintenus à une température de 20°C.
EXEMPLE 1
[0045] On procède dans cet exemple à la décontamination de l'échangeur n° 17 I, en utilisant
de la mousse à l'air.
EXEMPLE 2
[0046] On procède à la décontamination de l'échangeur n°17 II en utilisant de la mousse
à l'oxygène enrichi en ozone (100 g d'O
3/Nm
3 d'O
2), en présence de cérium (IV).
[0047] Pendant les phases basiques et acides, on mesure le débit de dose, en bas, au milieu
et en haut de l'échangeur au début et à la fin du procédé (4 heures après) . Par ailleurs,
on prélève des échantillons liquides de 50 ml, soit sur le retour mousse (canalisation
29), soit sur le retour liquide (canalisation 23) et ce, respectivement 1 heure, 2
heures et 3 heures après le début du procédé. De façon à suivre l'évolution de la
décontamination, le débit de dose de ces échantillons est mesuré, ainsi que leur teneur
totale en fer, qui témoigne de la dissolution de la couche métallique. Enfin, on calcule
la contamination enlevée et les quantités d'ozone et de cérium consommées.
[0048] Les résultats sont illustrés dans le tableau 1 ci-après.
[0049] Dans l'exemple 1, les quantités de cérium (IV) ajoutées sont régulièrement consommées
par l'oxydation des métaux, ce qui nécessite des ajouts permanents, jusqu'à 16 kg.
La décontamination est bonne à en juger par l'abaissement des débits de dose (16 µGy/h),
et la radioactivité extraite. La quantité d'effluent liquide est faible : 1,2 m
3. Le facteur de décontamination est de 40.
[0050] Dans l'exemple 2, on obtient de meilleurs résultats que dans l'exemple 1. En effet,
on utilise une moins grande quantité de cérium (IV), (6 kg) or ce produit est onéreux.
Chacune des deux phases acides va plus loin dans la décontamination. La quantité de
fer dissoute peut dépasser de 100% celle dissoute dans l'exemple 1. Enfin, ce qui
est le résultat le plus important, le débit de dose résiduel de l'échangeur est faible
(<6 µGy/h). La quantité d'effluent liquide est également faible : 1,2 m
3. Le facteur de décontamination est de 160.

1. Mousse de décontamination à l'ozone, caractérisée en ce qu'elle comprend :
- a) une phase liquide comprenant une solution d'au moins un agent tensio-actif et
un couple oxydo-réducteur formant agent de décontamination, et
- b) une phase gazeuse dispersée dans la phase liquide et comprenant de l'air enrichi
en ozone ou de l'oxygène enrichi en ozone.
2. Mousse de décontamination selon la revendication 1, caractérisée en ce que la phase
gazeuse comprend entre 1 et 1000 g d'ozone/Nm3 d'oxygène, de préférence entre 10 et 200 g d'ozone/Nm3 d'oxygène.
3. Mousse de décontamination selon la revendication 1, caractérisée en ce que le couple
oxydo-réducteur formant agent de décontamination est choisi parmi les couples Ce
4+/Ce
3+, Co
3+/Co
2+, V
2+/V
3+, Ag
2+/Ag
+, S
2O

/SO

ou Cr
4+/Cr
3+ et en ce qu'il est associé à au moins un acide.
4. Mousse de décontamination selon la revendication 3, caractérisée en ce que l'acide
est choisi parmi HCl, HNO3, H2SO4, H3PO4 ou leurs mélanges.
5. Mousse de décontamination selon la revendication 1, caractérisée en ce que le couple
oxydo-réducteur formant agent de décontamination est MnO

/MnO
2 et en ce qu'il est associé à au moins une base forte.
6. Mousse de décontamination selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'agent
tensio-actif est choisi parmi une bétaïne, un éther alkylique d'oligosaccharide ou
leurs mélanges.
7. Mousse de décontamination selon la revendication 3, caractérisée en ce que la phase
liquide est constituée par une solution aqueuse comprenant :
- 0,1 à 3 mol/l d'acide sulfurique,
- 0,1 à 3 mol/l d'acide nitrique,
- 0,001 à 0,1 mol/l de sulfate cérique,
- 0,2 à 1 % en poids d'agent tensio-actif.
8. Mousse de décontamination selon la revendication 7, caractérisée en ce que la phase
liquide est constituée par une solution aqueuse comprenant environ 1 mol/l d'acide
sulfurique, 1 mol/l d'acide nitrique, 0,005 mol/l de sulfate cérique et 0,5% en poids
d'agent tensio-actif.
9. Procédé de décontamination caractérisé en ce qu'il consiste à mettre une surface à
décontaminer en contact avec la mousse de décontamination selon l'une quelconque des
revendications précédentes.
10. Procédé de décontamination selon la revendication 9, caractérisé en ce que la température
de décontamination est comprise entre 10 et 70°C, de préférence entre 20 et 30°C.
11. Procédé de décontamination selon la revendication 9, caractérisé en ce qu'après avoir
réalisé l'étape de décontamination, on effectue au moins une fois une étape de rinçage
à l'aide d'une mousse de rinçage dont la phase gazeuse est de l'air et dont la phase
liquide est une solution aqueuse d'au moins un agent tensio-actif.
12. Procédé de décontamination selon la revendication 9 ou 11, caractérisé en ce qu'avant
l'étape de décontamination, on effectue au moins une étape de dégraissage à l'aide
d'une mousse de dégraissage dont la phase gazeuse est de l'air et dont la phase liquide
est une solution aqueuse d'au moins un agent tensio-actif, d'une base et d'un agent
viscosant.
13. Procédé de décontamination selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'après la
décontamination et lorsque la phase aqueuse de la mousse de décontamination contient
un acide, les mousses de dégraissage, de décontamination et de rinçage sont mélangées
pour former un effluent neutre dans lequel l'ozone résiduel oxyde l'agent tensio-actif.
14. Procédé de décontamination selon la revendication 9, 11 ou 12, caractérisé en ce qu'après
la décontamination, chaque mousse de décontamination utilisée est récupérée et recyclée
dans le procédé de décontamination.
15. Procédé de décontamination selon la revendication 9, 11 ou 12, caractérisé en ce qu'après
l'étape de décontamination, la phase gazeuse de la mousse de décontamination est traitée
sur un catalyseur pour détruire l'ozone résiduel avant le rejet de la phase gazeuse
dans l'atmosphère.
16. Procédé de décontamination selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé en ce qu'il est appliqué au nettoyage de surfaces contaminées réalisées
en cuivre, en alliage de cuivre, en acier, ou en alliage de fer, de chrome et de nickel
tel que l'acier inoxydable.