[0001] La présente invention est relative à un procédé et dispositif associé de contrôle
de l'humidité d'une bande de matériau, tel que du papier ou carton, au sein d'une
machine d'impression en couleur comprenant plusieurs stations effectuant chacune une
impression en l'une des couleurs fondamentales venant se superposer aux précédentes.
[0002] Une telle machine d'impression comprend normalement un dispositif de contrôle du
registre longitudinal et/ou latéral des impressions. Ce dispositif est usuellement
basé sur la détection par une ou plusieurs cellules photoélectriques, ou autres détecteurs,
de la position de marques imprimées côte-à-côte et/ou les unes derrière les autres
dans la marge par chaque station. Un calculateur recevant les signaux des détecteurs
détermine en permanence les erreurs de repérage longitudinal et latéral et applique
des signaux de correction pour déplacer le rouleau compensateur et les cylindres d'impression
en vue de corriger le repérage.
[0003] Grâce à un tel dispositif de contrôle du registre, on parvient à superposer avec
une précision inférieure au dixième de millimètre les impressions les unes par-dessus
les autres à l'endroit où se trouvent les marques de référence. Toutefois, on constate
alors fréquemment un décalage latéral résiduel des impressions en dehors de la zone
où sont imprimées les marques pouvant atteindre plusieurs dixièmes de millimètre et
rendant l'image finale inacceptable en dehors de la zone voisinant les marques. Ce
phénomène est d'autant plus visible que la bande est large, de l'ordre de trois mètres,
et que l'image est fine, telle que de l'écriture négative, un décalage d'un dixième
de millimètre étant suffisant pour rendre cette image illisible dans les zones latéralement
éloignées des marques.
[0004] On s'est rendu compte par la suite que ce décalage latéral résiduel est dû en grande
partie à des variations de dimensions de la bande d'une station d'impression à l'autre
dues à des variations d'humidité. En effet, dans l'impression par héliogravure prise
à titre d'exemple, de l'encre rendue très liquide par des solvants est recueillie
hors d'un bac par les alvéoles d'un cylindre d'impression et déposée par capillarité
sur la bande de papier. Cette encre doit être séchée avant impression de la couleur
suivante pour éviter tout mélange. Ce séchage est réalisé par volatilisation progressive
des solvants sur le trajet séparant deux groupes d'impression et, si nécessaire, il
est accéléré dans un séchoir le long duquel est soufflé de l'air de plus en plus chaud.
[0005] L'humidité de la bande sortante d'une station, suite à cette encrage puis séchage,
est dépendante d'un grand nombre de facteurs tels que la qualité du papier, la qualité
de l'encre, l'ampleur des impressions, l'humidité du papier avant l'impression, l'humidité
et la température de l'air dans le séchoir, la longueur de séchage et la vitesse de
défilement de la bande dans la machine. Or, on a pu établir qu'une variation de 1
% de l'humidité d'une bande de papier fait varier sa dimension transversale de 0,1
%, soit 3 millimètres pour une bande de 3 mètres de large.
[0006] L'une des tâches du conducteur de la machine consiste alors, après vérification du
bon fonctionnement du dispositif de contrôle du registre au centre de l'image, à vérifier
également le calage des impressions dans les bords. S'il détecte une erreur résiduelle
latérale, il doit alors intervenir manuellement sur les séchoirs pour ajuster au mieux
l'humidité de la bande d'une station à l'autre. Ce travail manuel est toutefois fastidieux
et ne peut être effectué que par des personnes qualifiées.
[0007] Le document US 4,798,136 décrit un procédé et dispositif de contrôle automatique
du registre des impressions excluant des marques d'impression en bordure et basé sur
la lecture de la largeur physique de la bande à l'entrée de chaque station. Cette
largeur de bande est mesurée par deux capteurs latéraux comprenant chacun une tige
portant en une première extrémité une roulette en contact avec la tranche de la bande,
l'autre extrémité portant un aimant se déplaçant devant deux enroulements électromagnétiques
de lecture. Lorsque le calculateur détecte une variation de la largeur de la bande
d'une station à l'autre, il corrige uniquement l'efficacité du séchoir précédent,
soit en agissant sur la température du rouleau de séchage en contact avec la bande
et chauffé par une résistance électrique ou par de l'eau chaude ou par de la vapeur,
soit en modifiant le flux d'air ou le chauffage électrique de l'air insufflé.
[0008] Remarquons d'emblée que, contrairement à ce qu'affirme le document US 4,798,136,
le système décrit ne peut pas remplacer un équipement de contrôle de repérage longitudinal
et latéral travaillant à partir de repères dans l'impression. En effet, il existe
des causes de perturbation de repérage, par exemple : inhomogénéité de la bande provoquant
une dérive latérale, variation du coefficient d'élasticité provoquant une dérive longitudinale,
variation de la tension d'introduction, inertie et frottements des rouleaux de renvoi,
qui nécessitent une correction de la position des éléments d'impression les uns par
rapport aux autres, et pour lesquelles le système décrit n'est d'aucune utilité.
[0009] Par ailleurs, en ce qui concerne la correction des variations de largeur d'impression,
dans la pratique, l'efficacité de ce dispositif s'avère nettement insuffisante pour
maintenir en registre des impressions particulièrement fines en bordure d'une bande
large défilant à haute vitesse. Déjà, au départ, il est rare que la largeur d'une
bande soit rigoureusement constante dans tout le rouleau d'alimentation. Les irrégularités
de départ induisent alors des corrections malvenues.
[0010] Le but de la présente invention est d'obvier les inconvénients précités en proposant
un procédé, et dispositif associé, de contrôle de l'humidité d'une bande de matériau
au sein d'une machine d'impression en couleur, qui soit plus performant quant à la
précision de calage des impressions les unes par-dessus les autres et plus dynamique
dans son temps de contre-réaction. De préférence, ce procédé doit pouvoir se baser
sur le résultat escompté, à savoir la régularité de la largeur des impressions successives.
De plus, la conception du dispositif de mise en oeuvre du procédé doit rester simple
pour une réalisation à coût raisonnable et une maintenance facilitée.
[0011] Ces buts sont atteints grâce à un procédé qui consiste à :
- mesurer la largeur de l'impression effectuée par une station, et la largeur de l'impression
effectuée par la station suivante,
- déterminer l'éventuelle différence de largeur d'une impression à l'autre, et
- dans le cas d'une différence non nulle, générer un signal primaire de correction s'appliquant
sur l'un ou plusieurs paramètres du séchoir de la station pour ramener la valeur de
l'humidité de la bande à sa valeur initiale en entrée de machine, et générer des signaux
secondaires de correction dégressifs du ou des mêmes paramètres s'appliquant respectivement
sur chacun des séchoirs suivants de la machine d'impression.
[0012] En anticipant ainsi des corrections secondaires sur chacun des séchoirs aval dès
que l'on effectue une correction primaire sur un séchoir amont, et ce pour tenir compte
de la modification primaire de l'humidité de la bande dans l'effet du séchage réalisé
par chacun des séchoirs aval, on augmente sensiblement le dynamisme de la correction
générale aboutissant à un calage final correct et rapide.
[0013] Selon un mode de réalisation préféré, les signaux de correction s'appliquent sur
la quantité de vapeur injectée dans l'air de séchage insufflé dans les séchoirs.
[0014] Cette quantité de vapeur injectée permet notamment d'imposer à une valeur prédéterminée
l'humidité de cet air de séchage. Or, la fonction donnant l'humidité du papier en
cours de séchage est une courbe dégressive dans le temps vers une asymptote, du type
fonction logarithme dont la base est comprise entre zéro et un, ou du type fonction
de puissance à exposant négatif, dont la valeur de l'asymptote inférieure est la valeur
de l'humidité de l'air soufflé. Ainsi, en modulant la valeur de l'humidité de l'air,
on modifie très rapidement et très efficacement la courbe de séchage du papier, donc
l'humidité en sortie de la bande après un délai donné en fonction de la longueur du
séchoir et de la vitesse de défilement.
[0015] Après de nombreux essais en atelier, on a découvert que, pour une correction primaire
de 100, la première correction secondaire doit de préférence être comprise entre 7
et 50, et la seconde correction secondaire doit être comprise entre 1 et 15.
[0016] De préférence, les largeurs des impressions successives sont mesurées à la sortie
de la machine d'impression afin de pouvoir examiner l'évolution des erreurs d'une
station à l'autre, et déterminer le sens des corrections secondaires en fonction de
cette évolution.
[0017] Un dispositif spécialement conçu pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention
comprend :
- des moyens photoélectriques détectant la position d'une marque à droite et d'une marque
à gauche matérialisant la largeur de l'impression effectuée par une station, et détectant
la position des marques à droite et à gauche matérialisant la largeur de l'impression
effectuée par les stations suivantes,
- des moyens électroniques recevant les signaux des moyens photoélectriques et établissant
l'éventuelle différence de largeur d'une impression à l'autre,
- un calculateur électronique relié aux moyens électroniques générant, dans le cas d'une
différence non nulle, un signal électrique primaire de correction s'appliquant sur
des moyens de régulation du chauffage d'une plaque ou d'un rouleau en contact avec
la bande ou du flux, du chauffage et/ou de la teneur en vapeur d'eau du séchoir de
la station pour ramener la valeur de l'humidité de la bande à sa valeur initiale en
entrée de machine, et générant des signaux électriques secondaires de correction dégressifs
s'appliquant sur les mêmes moyens de régulation respectivement de chacun des séchoirs
suivants de la machine d'impression.
[0018] Ce dispositif comprend des premiers moyens déjà utilisés pour le réglage du registre
latéral et longitudinal. Ainsi, en complétant les algorithmes et les bases de données
numériques du calculateur électronique, celui-ci peut avantageusement être relié simplement
à des électrovannes ou à des cartes électriques de commande de moteur de ventilateur,
à des cartes d'alimentation de résistance électrique de chauffage disponibles dans
le commerce. Le coût de la réalisation du dispositif selon l'invention peut donc être
maîtrisé.
[0019] De préférence, les signaux électriques de correction sont appliqués sur les vannes
de contrôle de vapeur d'eau injectée dans l'air de séchage insufflé dans les séchoirs.
Si une vanne arrive en butée d'ouverture ou de fermeture, alors le signal correspondant
est appliqué sur le chauffage de l'air insufflé.
[0020] L'invention sera mieux comprise à l'étude d'un mode de réalisation pris à titre nullement
limitatif et illustré dans les figures annexées dans lesquelles :
- la figure 1 illustre schématiquement une machine d'impression et son dispositif de
contrôle selon l'invention,
- la figure 2 illustre schématiquement une machine d'impression comprenant trois stations,
et
- les figures 3, 4 et 5 sont des diagrammes schématiques de l'évolution de l'humidité
d'une bande de papier le long de la machine de la figure 2, respectivement lorsque
la première impression est plus étroite que les deux suivantes identiques, plus large
que les deux suivantes identiques, et parfaitement en registre.
[0021] Dans la partie supérieure de la figure 1 est représentée schématiquement une machine
d'impression d'images en couleur sur une bande de matériau 2 telle qu'une bande de
papier ou de carton. Cette machine d'impression, par exemple du type héliogravure,
comprend quatre groupes d'impression : le premier groupe I1 imprimant en jaune, le
second groupe I2 imprimant en rouge, le troisième groupe I3 imprimant en bleu et le
dernier groupe I4 imprimant en noir pour donner le contraste à l'image finale. Dans
le cas d'une machine du type offset, les couleurs seraient imprimées à l'inverse,
du plus foncé au plus clair. Dans cette machine, il est nécessaire de sécher complètement
l'impression d'une couleur avant d'appliquer la suivante, et ce afin d'éviter tout
mélange ou bavure. De plus, l'encre appliquée par un groupe d'impression I peut humidifier
momentanément la bande de papier qui tend alors à s'élargir et qu'il convient de ramener
à sa dimension originelle avant impression successive. Ainsi, dans l'exemple illustré,
la bande de papier 2 pénètre dans la machine avec une humidité initiale hp0 et sort
du séchoir S1 de la première station avec une humidité hp1 avant d'être imprimée par
le groupe imprimeur I2, et ainsi de suite, la bande quittant les stations suivantes
avec une humidité respectivement hp2 et hp3.
[0022] Plus particulièrement selon l'invention, on prévoit des moyens photoélectriques dédoublés
comprenant un dispositif de détection de marques 10 situé au-dessus de la marge droite
de la bande et un autre 20 situé au-dessus de la marge gauche. Ces moyens photoélectriques
permettent de détecter des paires latérales de marques imprimées successivement par
chaque groupe imprimeur I1, I2, I3 et I4, les marques d'une paire étant situées de
part et d'autre de leur impression respective.
[0023] Chaque dispositif de détection comprend d'abord une source lumineuse projetant une
tache lumineuse dans la marge correspondante de la bande. Chaque dispositif comprend
ensuite des cellules photoélectriques recevant directement, ou par l'intermédiaire
de fibres optiques, la lumière réfléchie qui est altérée par le passage d'une marque.
En alternative, ces moyens photoélectriques peuvent être deux caméras CCD prenant
une "photo" d'un groupe de marques lors d'un flash lumineux synchronisé avec le défilement
de la bande.
[0024] Les signaux générés par ces moyens photoélectriques de détection 10 et 20 sont appliqués
à des moyens électroniques 30, tels qu'une carte de processeur de traitement d'images,
qui déterminent dans un premier temps la largeur (l1, l2, l3, l4) effective de chaque
impression en comparant les deux marques droite et gauche correspondantes. Puis, dans
un second temps, ces moyens électroniques établissent la différence éventuelle d'une
impression à l'autre (Δ12, Δ23, Δ34) ainsi que leur évolution le long de la machine
d'impression. Les données numériques représentatives de ces différences de largeurs
successives sont appliquées à un calculateur 40 qui, en fonction d'algorithmes et
de tables de paramètres préenregistrés, établit des signaux de correction pour chacun
des séchoirs S1, S2 et S3, selon un procédé décrit plus en détail par la suite.
[0025] De préférence, selon l'invention, les signaux de correction issus du calculateur
40 sont d'abord appliqués à des électrovannes 52, 52', 52'' de contrôle de la vapeur
d'eau issue d'un réservoir 60 et injectée dans l'air insufflé dans chacun des séchoirs
: respectivement séchoir S1, séchoir S2 et séchoir S3. Ainsi, on fixe à une valeur
précise l'humidité de l'air soufflé sur la bande : HS1 dans le séchoir S1, HS2 dans
le séchoir S2 et HS3 dans le séchoir S3.
[0026] Au cas où l'une des vannes 52, 52', 52'' vient en butée en position complètement
ouverte ou complètement fermée, alors un second signal intervient sur les résistances
électriques respectivement 54, 54' et 54'' permettant de modifier l'air de séchage
de sorte à maintenir l'humidité HS à une nouvelle valeur désirée.
[0027] Le mode de fonctionnement du dispositif décrit précédemment est plus particulièrement
illustré sur les figures 3 à 5 représentant, en ordonnée l'évolution de l'humidité
du papier tout le long de la machine d'impression illustrée en abscisse sur la figure
2, et ce pour différentes situations.
[0028] La figure 5 illustre la situation idéale où la bande de papier entrant dans la machine
d'impression avec une humidité initiale hp0 est systématiquement séchée de retour
à la même valeur hp0 avant impression suivante. Alors les impressions IMP1, IMP2,
IMP3 figurant le long de l'abscisse apparaissent en sortie avec une largeur rigoureusement
identique.
[0029] Dans cet exemple pris à titre illustratif, on a supposé que les impressions IMP1
et IMP2 sont d'égale ampleur entraînant une augmentation identique de l'humidité de
la bande, donc nécessitant une action de séchage également identique. Dans le cas
contraire, il convient simplement d'ajuster l'ampleur du séchage en fonction de l'ampleur
de l'impression.
[0030] De plus, dans cet exemple, l'effet du séchage sur l'humidité du papier est représenté
par une courbe dégressive asymptotique, du type logarithme inversé ou du type fonction
de puissance à exposant négatif, et dont la valeur de l'asymptote correspond à celle
de l'humidité HS de l'air insufflé. Comme on peut évidemment le comprendre, la forme
exacte de cette courbe de séchage dépend de nombreux facteurs dont on citera entre
autres la longueur du séchoir, le profil de la variation le long du séchoir soit du
flux soit de la température de l'air soufflé, et éventuellement la présence d'éléments
chauffants en contact avec la bande. Dans l'exemple illustré sur la figure 5, le résultat
idéal de séchoirs S1 et S2 est de ramener systématiquement l'humidité de la bande
à sa valeur initiale hp0.
[0031] La figure 3 illustre une première situation de déséquilibre dans laquelle l'impression
IMP1 ressort plus étroite que les impressions IMP2 et IMP3 rigoureusement de même
largeur. Ceci vient du fait, comme illustré par la courbe en trait fort, que la valeur
de l'humidité hp1 de la bande en sortie du séchoir S1 est sensiblement identique à
l'humidité hp2 de la bande en sortie du séchoir S2, ces deux humidités étant par contre
sensiblement inférieures à l'humidité initiale hp0 d'entrée dans la machine. Alors,
après avoir été correctement imprimée, l'impression IMP1 se retrouve contractée par
un excès de séchage à la fois à l'arrivée dans le groupe d'impression I2 et dans le
groupe d'impression I3.
[0032] Selon l'invention, on agit sur le réglage de l'électrovanne 52 de la figure 1 pour
augmenter la quantité de vapeur injectée d'une grandeur Qv afin d'augmenter l'humidité
de l'air insufflé d'une valeur HS à une valeur HS1c corrigée. Ceci a pour effet de
modifier immédiatement l'effet du séchage selon une courbe illustrée en traits tirets
longs au point de ramener l'humidité hp1 de la bande en sortie du séchoir S1 sensiblement
égale à l'humidité d'entrée hp0.
[0033] Surtout, selon l'invention, cette première correction +Qv de la vapeur injectée dans
l'air du séchoir S1 est accompagnée simultanément d'une correction secondaire +qv
de la vapeur injectée dans l'air insufflé dans le séchoir S2 de sorte à porter son
humidité de la valeur initiale HS2 à une seconde valeur HS2c.
[0034] En effet, l'humidité hp1 du papier sortant du séchoir S1 ayant augmenté, l'effet
du séchage sans correction dans le séchoir S2 aurait également augmenté, pour suivre
la courbe illustrée en trait fin court, amenant l'humidité du papier en sortie du
séchoir S2 pratiquement à la même valeur initiale induisant alors un déséquilibre
de largeur entre les impressions IMP1 et IMP2 d'une part et l'impression IMP3 d'autre
part. Comme on peut aisément le constater au vu de la courbe en tirets longs, la correction
secondaire +qv a pour effet d'augmenter simultanément l'humidité du papier hp2 en
sortie du séchoir S2 faisant qu'il ne reste plus qu'une correction résiduelle faible
à effectuer lors d'une seconde itération pour revenir à l'exemple idéal selon la figure
5. En d'autres termes, une anticipation +qv d'une correction secondaire lors d'une
correction primaire +Qv a accéléré sensiblement le processus de retour à la situation
désirée.
[0035] La figure 4 illustre une situation de déséquilibre inverse dans laquelle la première
impression apparaît en sortie trop large par rapport aux impressions IMP2 et IMP3
supposées ici également identiques. Tel qu'illustré par la courbe en trait plein,
ceci est dû au fait que l'humidité hp1 de la bande en sortie du séchoir S1 est sensiblement
égale à l'humidité hp2 en sortie du séchoir S2, toutes deux étant trop hautes par
rapport à une humidité initiale de la bande hp0.
[0036] Une correction primaire -Qv sous la forme d'une diminution de la quantité de vapeur
injectée dans l'air insufflé dans le séchoir S1 ramène l'humidité de cet air d'une
valeur HS1 à HS1c corrigée pour ramener la valeur de l'humidité hp1 en sortie du séchoir
S1 sensiblement égale à la valeur initiale hp0. Toutefois, cette diminution d'humidité
en sortie du séchoir S1 a pour conséquence une diminution de l'efficacité du séchoir
S2 de telle sorte, que selon la courbe en trait court fin, l'humidité hp2 reste sensiblement
à sa valeur initiale. Grâce à une correction secondaire -qv effectuée simultanément
à la correction -Qv, on ramène également l'humidité de l'air insufflé dans le séchoir
S2 d'une valeur HS2 à une valeur inférieure corrigée HS2c de sorte que l'humidité
hp2 de la bande quittant le séchoir S2 soit diminuée ne laissant plus qu'une correction
résiduelle faible pour une seconde itération pour revenir rapidement à la situation
idéale de la figure 5.
[0037] Dans la situation de la figure 3, la correction secondaire +qv effectuée dans le
même sens que la correction primaire +Qv s'avère utile dès lors que les impressions
IMP2 et IMP3 sont identiques ou que IMP2 est également inférieure à IMP3. A l'inverse,
si les moyens photoélectriques 10, 20 et les moyens électroniques 30 établissent préalablement
que l'impression IMP3 est elle-même inférieure à l'impression IMP2, alors le calculateur
40 inverse le sens de la correction secondaire en -qv. D'une manière analogue dans
la situation illustrée de la figure 4, la correction secondaire qv effectuée dans
le même sens soustractif de la correction primaire Qv est utile dès lors que les impressions
IMP2 et IMP3 sont identiques ou que l'impression IMP3 est inférieure à l'impression
IMP2. Si par contre les moyens photoélectriques 10, 20 et électroniques 30 détectent
que l'impression IMP3 est trop haute par rapport à l'impression IMP2, alors le calculateur
40 applique une correction secondaire qv en sens inverse.
[0038] Le calculateur 40 peut ainsi contenir un algorithme traitant chacune des configurations
possibles de l'évolution de la largeur d'impression de quatre couleurs le long de
la machine d'impression et, pour chaque configuration, appliquer dans un sens ou dans
l'autre les corrections secondaires sur les séchoirs aval suite à une correction primaire
d'un séchoir amont, ces corrections secondaires étant dégressives.
[0039] L'ampleur des corrections secondaires dépend grandement de la géométrie des séchoirs.
Pour une correction primaire de 100 unités, il est prévu une correction secondaire
de l'ordre de 8 à 50 unités dans le séchoir immédiatement suivant et de l'ordre de
1 à 15 unités dans le séchoir ultérieur.
[0040] De nombreuses améliorations peuvent être apportées à cette invention dans le cadre
des revendications.
1. Procédé de contrôle de l'humidité d'une bande de matériau au sein d'une machine d'impression
en couleur, caractérisé en ce qu'il consiste à :
- mesurer la largèur de l'impression effectuée par une station (I1), et la largeur
de l'impression effectuée par la station suivante (I2),
- déterminer l'éventuelle différence de largeur d'une impression à l'autre, et
- dans le cas d'une différence non nulle, générer un signal primaire de correction
(Qv) s'appliquant sur l'un ou plusieurs paramètres du séchoir de la station (I1) pour
ramener la différence à zéro, et générer des signaux secondaires (qv) de correction
dégressifs du ou des mêmes paramètres s'appliquant respectivement sur chacun des séchoirs
des stations suivantes (I2) de la machine d'impression.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les signaux de correction
(Qv, qv) s'appliquent sur la quantité de vapeur injectée dans l'air de séchage insufflé
dans les séchoirs.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que, pour une correction primaire
(Qv) de 100, la première correction secondaire (qv) est comprise entre 7 et 50, et
la seconde correction secondaire est comprise entre 1 et 15.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les largeurs des
impressions successives sont mesurées à la sortie de la machine d'impression afin
de pouvoir examiner l'évolution des erreurs d'une station à l'autre, et déterminer
le sens des corrections secondaires en fonction de cette évolution.
5. Dispositif spécialement conçu pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications
précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend :
- des moyens photoélectriques (10, 20) détectant la position d'une marque à droite
et d'une marque à gauche matérialisant la largeur de l'impression effectuée par une
station (I1), et détectant la position des marques à droite et à gauche matérialisant
la largeur de l'impression effectuée par la station suivante (I2),
- des moyens électroniques (30) recevant les signaux des moyens photoélectriques (20)
et établissant l'éventuelle différence de largeur d'une impression à l'autre,
- un calculateur électronique (40) relié aux moyens électroniques (30) générant, dans
le cas d'une différence non nulle, un signal électrique primaire (Qv) de correction
s'appliquant sur des moyens de régulation (52, 54) du chauffage d'une plaque ou d'un
rouleau en contact avec la bande ou du flux, du chauffage et/ou de la teneur en vapeur
d'eau du séchoir de la station pour ramener la valeur de l'humidité de la bande à
sa valeur initiale en entrée de machine, et générant des signaux électriques secondaires
(qv) de correction dégressifs s'appliquant sur les mêmes moyens de régulation (52',
54') respectivement de chacun des séchoirs suivants de la machine d'impression.
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que les signaux électriques
(Qv, qv) de correction sont appliqués sur les vannes (52, 52') de contrôle de la vapeur
d'eau injectée dans l'air de séchage insufflé dans les séchoirs.
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que, si une vanne de contrôle
(52) arrive en butée d'ouverture ou de fermeture, alors, le signal de correction (qv)
correspondant est appliqué sur le chauffage (54) de l'air insufflé.