[0001] La présente invention a trait d'une façon générale aux projecteurs de véhicules automobiles,
et concerne plus particulièrement un nouveau procédé de réalisation d'un miroir d'un
tel projecteur.
[0002] On connaît déjà dans l'état de la technique, par un certain nombre de brevets au
nom de la Demanderesse (notamment les documents FR-A-2 536 502, FR-A-2 536 503, FR-A-2
583 139, FR-A-2 599 120, FR-A-2 599 121, FR-A-2 600 024, FR-A-2 602 305, FR-A-2 602
306, FR-A-2 694 373), un miroir pour projecteur de véhicule automobile qui est capable,
en coopérant avec une source lumineuse généralement cylindrique émettant librement
tout autour d'elle, d'engendrer un faisceau délimité en sa partie supérieure ou inférieure
par une coupure droite. Par une combinaison judicieuse de ce genre de surface, il
est possible de réaliser des miroirs dont les faisceaux satisfassent à divers cahiers
des charges en matière de photométrie notamment des faisceaux de croisement et des
faisceaux anti-brouillard.
[0003] On connaît également, notamment par les documents FR-A-2 609 146,FR-A-2 609 148,
FR-A-2 639 888, FR-A-2 664 677 également au nom de la Demanderesse, des miroirs d'un
second type, dont les surfaces sont conçues pour engendrer en règle générale ce genre
de coupure, tout en offrant des faisceaux qui présentent une largeur substantielle
et une bonne homogénéité. De la sorte, il est possible de recourir à des glaces de
fermeture lisses ou très peu striées, avantageuses tant sur le plan optique que sur
le plan esthétique, car le faisceau produit par le seul miroir s'avère présenter toutes
les qualités requises.
[0004] Toutefois, la conception de ce genre de miroir présente certaines limitations, et
en particulier implique un traitement global de la question de la largeur du faisceau.
Ainsi, avec les miroirs du second type précité, ce sont des régions étendues du miroir
qui contribuent, de façon globale, à la largeur du faisceau.
[0005] On connaît enfin par le document GB-A-2 054 815 un miroir du genre parabolique, sur
lequel on a apposé des stries d'étalement de la lumière. Toutefois, l'apposition de
telles stries sur un miroir du premier type précité ne permettrait pas d'améliorer
le faisceau de façon maîtrisée, car l'étalement obtenu serait incontrôlé et risquerait
d'amener de la lumière au-dessus de la coupure.
[0006] La présente invention vise à pallier ces limitations de l'art antérieur et à permettre
d'assouplir la conception des miroirs auto-générateurs de coupure, et plus généralement
de tout type de miroir pour projecteur de véhicule automobile, en permettant de travailler
en largeur des parties déterminées du faisceau, bien localisées, sans en perturber
les autres parties.
[0007] Un autre objet de la présente invention est, par cette souplesse accrue, de réaliser
des miroirs capables d'engendrer des faisceaux plus confortables pour les conducteurs,
et en particulier plus homogènes et plus équilibrés en matière de répartition entre
largeur et tache de concentration dans l'axe ou à proximité de l'axe de la route.
[0008] Ainsi la présente invention propose tout d'abord un procédé de fabrication d'un miroir
de projecteur de véhicule automobile, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes
consistant à :
(a) établir une surface réfléchissante de base possédant un foyer de référence et
apte à assurer une répartition déterminée de la lumière émise par une source lumineuse
de géométrie et de position données par rapport audit foyer de référence, principalement
en direction verticale,
(b) dans au moins une zone de la surface réfléchissante, déterminer une ligne passant
par l'ensemble de points assurant une même déviation horizontale, prédéterminée, d'un
rayonnement théorique issu du foyer de référence,
(c) modifier ladite surface réfléchissante de base pour placer sensiblement le long
de cette ligne une strie d'étalement horizontal de la lumière,
(d) réaliser un moule conformément à ladite surface modifiée, et
(e) mouler le miroir à l'aide dudit moule.
[0009] L'invention propose également un procédé de fabrication d'un miroir de projecteur
de véhicule automobile, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes consistant à :
(a) établir une surface réfléchissante de base possédant un foyer de référence et
apte à assurer une répartition déterminée de la lumière émise par une source lumineuse
de géométrie et de position données par rapport audit foyer de référence, principalement
en direction verticale,
(b) dans au moins une zone de la surface réfléchissante, déterminer deux lignes passant
respectivement par deux ensembles de points assurant respectivement deux déviations
horizontales constantes et voisines d'un rayonnement théorique issu du foyer de référence,
(c) modifier ladite surface réfléchissante de base pour placer dans une bande délimitée
par lesdites deux lignes une strie d'étalement horizontal de la lumière,
(d) réaliser un moule conformément à ladite surface modifiée, et
(e) mouler le miroir à l'aide dudit moule.
[0010] De façon avantageuse, dans les deux procédés ci-dessus, les étapes (b) et (c) sont
répétées pour placer sur la surface réfléchissante une pluralité de stries, et au
moins certaines des stries sont adjacentes.
[0011] Enfin la présente invention propose un projecteur de véhicule automobile, du type
comportant une source lumineuse de géométrie déterminée, un miroir et une glace de
fermeture, caractérisé en ce que le miroir comporte au moins une strie d'étalement
horizontal de la lumière en saillie ou en creux à partir d'une surface de base et
s'étendant dans une bande délimitée par deux lignes, chacune de ces lignes, si elle
était tracée sur ladite surface de base, assurant sur son étendue une déviation horizontale
essentiellement constante de la lumière issue d'un foyer de référence de ladite surface
de base.
[0012] D'autres aspects, buts et avantages de la présente invention apparaîtront mieux à
la lecture de la description détaillée suivante de formes de réalisation préférées
de celle-ci, donnée à titre d'exemple non limitatif et faite en référence aux dessins
annexés, sur lesquels :
- la figure 1 est une vue de face schématique d'un miroir de projecteur de véhicule
automobile sur lequel on a placé une strie d'étalement de la lumière conformément
à la présente invention,
- la figure 2 illustre par un ensemble de courbes isocandéla la répartition lumineuse
de la partie de faisceau engendrée par une zone déterminée du miroir, et
- la figure 3 illustre par un ensemble de courbes isocandéla la répartition lumineuse
de la partie de faisceau engendrée par une zone déterminée du miroir après y avoir
apposé une strie d'étalement de la lumière.
[0013] En référence tout d'abord à la figure 1, on a illustré un miroir 20 d'un projecteur
de véhicule automobile qui comporte en l'espèce deux zones 21 et 22 séparées par une
ligne de transition incurvée LT. Il peut s'agir par exemple de deux surfaces aptes
chacune à engendrer une partie de faisceau délimitée par une coupure, conformément
à l'un des documents cités dans la partie introductive de la demande.
[0014] Il peut s'agir également de surfaces de type paraboloïdal.
[0015] Bien que l'on ait illustré sur la figure 1 un miroir de contour circulaire, il est
bien entendu que celui-ci pourra être tronqué notamment par des joues supérieure et
inférieure, pour présenter une ouverture généralement rectangulaire.
[0016] Le miroir est apte à coopérer avec une source lumineuse, en l'espèce le filament
axial 10 d'une lampe (non représentée dans son ensemble), pour engendrer un faisceau,
notamment un faisceau coupé, ayant une répartition lumineuse choisie.
[0017] Dans le présent exemple, la zone latérale 21 est destinée à recevoir une ou plusieurs
stries d'étalement horizontal sélectif de la lumière.
[0018] Selon un aspect de la présente invention, on ménage chaque strie entre deux lignes
d'isodéviation de la zone 21 du miroir.
[0019] On entend ici par ligne d'isodéviation une ligne continue rassemblant tous les points
du miroir qui, à partir d'un pinceau de lumière théorique issu d'un foyer de base
de la surface, assurent tous la même déviation horizontale au niveau du pinceau réfléchi.
Concrètement, cela signifie que par une projection orthogonale du pinceau réfléchi
sur le plan horizontal axial xOy du repère orthonormé (0,x,y,z), l'angle entre cette
projection et l'axe 0x est constant.
[0020] Quant à la notion de foyer de base, on se réfèrera aux documents cités en introduction,
qui décrivent en particulier certaines équations mathématiques dont un paramètre,
la distance focale de base, détermine la position d'un foyer de base. La source 10
occupe toujours une position bien déterminée par rapport à ce foyer de base.
[0021] Lorsque la surface de la zone 21 est définie mathématiquement par une telle équation
mathématique, la détermination du tracé d'une ligne d'isodéviation s'effectue par
calcul, mettant en jeu notamment l'équation du plan tangent à la surface au point
de réflexion considéré et l'équation de la droite correspondant au pinceau théorique
incident, pour déterminer l'équation de la droite du pinceau réfléchi puis l'équation
de la projection orthogonale de cette droite dans le plan x0y.
[0022] En variante, on peut bien entendu déterminer une ligne d'isodéviation de façon empirique,
par tests optiques successifs sur une grille de points.
[0023] Sur la figure 1, on a désigné par LI
n et LI
n+1 deux lignes d'isodéviation successives, correspondant à deux angles de déviation
horizontale α
n et α
n+1 situés de part et d'autre d'une déviation médiane de base α
m, avec :

[0024] En pratique, les lignes LI
n et LI
n+1 seront des lignes plus ou moins courbes, mais d'allure régulière dans l'hypothèse
ou la zone du miroir dans laquelle on travaille présente une continuité d'ordre zéro
(absence de sauts) et d'ordre un (absence de ruptures de pente). Les lignes LI
n et LI
n+1 encadrent une ligne L
m correspondant à la déviation médiane de base.
[0025] Ces deux lignes délimitent une bande B
n d'orientation générale verticale. Selon l'invention, on réalise sur toute l'étendue
de cette bande de la surface réfléchissante une strie S, qui peut être en creux ou
en relief.
[0026] Cette strie est tout d'abord modélisée par un rayon de courbure théorique qui serait
celui de la strie réelle si elle était appliquée orthogonalement sur une surface plane
verticale.
[0027] Concrètement, cette strie est formée sur la surface réfléchissante, d'équation de
base connue, en ajoutant à la coordonnée x de chaque point de la surface de base un
décalage qui est calculé en fonction du rayon de courbure théorique précité de la
strie et de la position du point dans la bande considérée.
[0028] Dans une forme de réalisation simple, on forme dans la bande B
n une strie unique de rayon de courbure constant, s'étendant sur toute l'étendue de
la bande.
[0029] Dans des variantes de réalisation, on peut prévoir dans la zone B
n plusieurs stries de rayons de courbures variant par pas ou de façon progressive.
[0030] En outre, si l'on souhaite modifier la position en direction verticale de la lumière
émise par la bande B
n, on peut prévoir que la strie présente un niveau par rapport à la surface de base
qui varie le long de ladite bande. Par exemple, avec une strie dont le niveau par
rapport à la surface de base s'accroît du haut vers le bas, on assure un relèvement
global de la lumière engendrée par la zone B
n, en plus de l'étalement assuré par le profil de la strie.
[0031] Par ailleurs, on peut prévoir dans la bande B
n une pluralité de stries ayant chacune ses caractéristiques propres de rayon(s) de
courbure et de niveau(x).
[0032] On comprend que la valeur du rayon de courbure, conjointement avec la largeur moyenne
de la bande B
n, va déterminer le degré d'étalement horizontal de la lumière assuré par la strie.
En outre, la largeur de la bande B
n et donc de la strie est maîtrisée par un choix approprié des angles de déviation
α
n et α
n+1 précités, la strie, étant d'autant plus étroite que ces valeurs sont proches.
[0033] La figure 2 illustre la répartition lumineuse de la partie de faisceau engendrée
par la zone du miroir formée par la bande B
n en l'absence de strie. Il s'agit d'une tache lumineuse relativement petite et délimitée
en haut par une coupure horizontale, décalée en moyenne de l'angle α
m par rapport au plan de référence central vertical noté VV.
[0034] La figure 3 illustre l'allure de cette tache lumineuse après mise en place d'une
strie sur le miroir. On constate que la coupure horizontale supérieure est toujours
respectée avec une excellente netteté, que la lumière n'est pas rabattue vers le bas
et que la tache présente une largeur importante et une bonne homogénéité en conservant
sa déviation moyenne α
m.
[0035] Concrètement, on réalise sur au moins une zone du miroir plusieurs stries adjacentes,
deux stries adjacentes se raccordant selon la ligne d'isodéviation qui les sépare.
De cette manière, les transitions entre stries sont continues.
[0036] Par ailleurs, selon une forme de réalisation simplifiée de la présente invention,
on détermine une ligne d'isodéviation LI
k unique, et l'on réalise une strie de telle sorte que son sommet suive, au moins approximativement,
cette ligne. Cette solution simplifiée s'applique notamment lorsque l'on cherche à
réaliser une strie isolée, la question du raccordement continu avec des stries adjacentes
ne se posant pas.
[0037] Bien entendu, la présente invention n'est nullement limitée aux formes de réalisation
décrites et représentées, mais l'homme de l'art saura y apporter toute variante ou
modification conforme à son esprit.
1. Procédé de fabrication d'un miroir (20) de projecteur de véhicule automobile, caractérisé
en ce qu'il comprend les étapes consistant à :
(a) établir une surface réfléchissante de base possédant un foyer de référence et
apte à assurer une répartition déterminée de la lumière émise par une source lumineuse
(10) de géométrie et de position données par rapport audit foyer de référence, principalement
en direction verticale,
(b) dans au moins une zone (21) de la surface réfléchissante, déterminer une ligne
(LIm) passant par l'ensemble de points assurant une même déviation horizontale αm, prédéterminée, d'un rayonnement théorique issu du foyer de référence,
(c) modifier ladite surface réfléchissante de base pour placer sensiblement le long
de cette ligne une strie (S) d'étalement horizontal de la lumière,
(d) réaliser un moule conformément à ladite surface modifiée, et
(e) mouler le miroir (20) à l'aide dudit moule.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les étapes (b) et (c) sont
répétées pour placer sur la surface réfléchissante une pluralité de stries (S).
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'au moins certaines des stries
(S) sont adjacentes.
4. Procédé de fabrication d'un miroir (20) de projecteur de véhicule automobile, caractérisé
en ce qu'il comprend les étapes consistant à :
(a) établir une surface réfléchissante de base possédant un foyer de référence et
apte à assurer une répartition déterminée de la lumière émise par une source lumineuse
(10) de géométrie et de position données par rapport audit foyer de référence, principalement
en direction verticale,
(b) dans au moins une zone de la surface réfléchissante, déterminer deux lignes (LIn, LIn+1) passant par deux ensembles de points assurant respectivement deux déviations horizontales
(αn, αn+1) constantes et voisines l'une de l'autre d'un rayonnement théorique issu du foyer
de référence,
(c) modifier ladite surface réfléchissante de base pour placer dans une bande (Bn) délimitée par lesdites deux lignes une strie (S) d'étalement horizontal de la lumière,
(d) réaliser un moule conformément à ladite surface modifiée, et
(e) mouler le miroir (20) à l'aide dudit moule.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que les étapes (b) et (c) sont
répétées pour placer sur la surface réfléchissante une pluralité de stries (S).
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'au moins certaines des stries
(S) sont adjacentes.
7. Projecteur de véhicule automobile, du type comportant une source lumineuse (10) de
géométrie déterminée, un miroir (20) et une glace de fermeture, caractérisé en ce
que le miroir comporte au moins une strie (S) d'étalement horizontal de la lumière
en saillie ou en creux à partir d'une surface de base et s'étendant dans une bande
(Bn) délimitée par deux lignes (LIn, LIn+1), chacune de ces lignes, si elle était tracée sur ladite surface de base, assurant
sur son étendue une déviation horizontale essentiellement constante (αn,αn+1) de la lumière issue d'un foyer de référence de ladite surface de base.