[0001] La présente invention est relative à une presse-lisse dans une machine de fabrication
dite simple-face de carton ondulé constitué d'une feuille de papier de cannelure dont
les crêtes sont collées sur une première feuille de couverture. Ce carton intermédiaire
est également appelé simple-face. Dans une machine ultérieure dite double-face, ce
premier carton est soit directement assemblé à une seconde feuille de papier de couverture
extérieure pour donner un carton appelé double-face, soit préalablement assemblé à
un deuxième carton simple-face pour obtenir un carton final appelé double-double.
[0002] Dans la machine simple-face, le papier de cannelure est préchauffé et humidifié avant
de passer entre deux cylindres cannelés qui sont chauffés avec de la vapeur. La cannelure
ainsi formée est maintenue contre le cylindre cannelé inférieur moyennant des peignes,
ou un système de surpression de l'environnement extérieur, ou un système à dépression
de l'intérieur du cylindre cannelé inférieur dont la surface présente des fentes de
communication. Un rouleau encolleur baignant dans un bac de colle dépose une quantité
prédéterminée de colle sur les crêtes des cannelures. Le papier de couverture également
préchauffé et le papier de cannelure sont finalement assemblés par pression entre
le cylindre cannelé inférieur et un dispositif d'appui nommé presse-lisse.
[0003] La presse-lisse la plus couramment utilisée est constituée d'un cylindre lisse parallèle
au cylindre cannelé inférieur contre lequel il est en appui. Ces deux cylindres tournent
à une même vitesse périphérique de telle sorte que les papiers de couverture et cannelure
soient entraînés de manière identique lors de leur assemblage. Le cylindre lisse est
par ailleurs appuyé contre le cylindre cannelé avec une force très importante de façon
à ce que la pression au niveau du filet de contact soit suffisante pour faire éclater
les cellules de colle et pour simultanément appliquer fermement le papier de couverture
contre le papier de cannelure. Enfin, ce cylindre lisse est chauffé pour accélérer
d'autant la prise de la colle. Toutefois, l'inconvénient majeur de ce cylindre lisse
sont les à-coups brutaux et répétitifs produits à chaque passage d'une cannelure du
cylindre inférieur, et ce notamment dûs à la force d'appui nécessairement importante.
Non seulement ces à-coups endommagent le papier à la crête des cannelures du carton,
mais ils génèrent un fort bruit environnant. De plus, à certaines vitesses, il peut
se produire des phénomènes de résonance au cours desquels les cylindres peuvent osciller
sur leur axe de rotation, faisant que les feuilles de papier ne sont plus correctement
appliquées et collées. Ces à-coups provoquent également une usure prématurée des cannelures
du cylindre inférieur.
[0004] Pour obvier à ces problèmes, on a proposé des presse-lisses dont la surface de contact
est supérieure à celle comprise entre deux cannelures. Selon une première solution
mentionnée dans le document US 4 481 066 et décrite plus en détail dans le document
FR 2 142 591, la presse-lisse est constituée d'une traverse tenue en ses extrémités
par des branches inférieures de leviers, et dont la face active en vis-à-vis du cylindre
cannelé inférieur est arquée en portion de cylindre de rayon égal, voire légèrement
supérieur, à celui du cylindre cannelé. En agissant sur les branches supérieures des
leviers d'extrémités au moyen d'une paire de vérins, on peut amener cette face arquée
en contact avec le cylindre cannelé avec une pression prédéterminée. Les bords de
la face active peuvent être repliés vers l'extérieur ou être complétés de rouleaux
de renvoi pour mieux conduire la feuille de couverture. Cette traverse peut également
être creuse pour le passage de vapeur de chauffage. Toutefois, moins équilibré et
moins rigide qu'un cylindre, une telle traverse peut se vriller et/ou gauchir faisant
que la pression d'application n'est plus uniforme sur toute la longueur du cylindre
cannelé. La qualité de l'encollage est alors fortement altérée.
[0005] Dans le document US 4 481 066, il est de plus mentionné que l'appui de la traverse
arquée induit des forces de friction importantes dans le papier de couverture. Le
défilement de ce papier de couverture est alors ralenti par rapport à celui du papier
de cannelure au point de devoir installer, en sortie de machine, un dispositif tracteur
du carton agissant essentiellement sur ce papier de couverture pour compenser son
retard. Toutefois, ce dispositif est uniquement prévu pour un rattrapage de vitesse.
De plus, ce dispositif est lourd et complexe du fait qu'il est formé d'une pluralité
de bandes sans fin côte-à-côte passant par-dessus un caisson dépressurisé, chaque
bande présentant des orifices d'aspiration.
[0006] Selon une seconde solution mentionnée dans le document FR 2 142 591 et mieux décrit
dans le document DE 25 27 819, la presse-lisse est constituée d'une bande sans fin
passant entre des rouleaux supérieur et inférieur situés parallèles et proches du
cylindre cannelé inférieur, respectivement à mi-hauteur et en dessous. Cette bande
est ainsi en contact avec le cylindre cannelé sur un quart de la périphérie inférieure.
Cette bande sans fin peut être une bande fine d'acier ou un tapis en fils de cuivre,
de coton ou de fibres synthétiques.
[0007] Toutefois, la pression appliquée aux feuilles par cette presse-lisse dépend de la
tension appliquée sur la bande sans fin. Il convient alors de prévoir un dispositif
complexe d'écartement mécanique de l'un des rouleaux de la bande sans fin par rapport
à l'autre, et ce avec possibilité d'ajustement de cette tension importante à une valeur
précise. A nouveau, il est impossible de garantir le maintien d'une tension constante
dans toute la largeur de la bande sans fin, donc d'une pression d'application uniforme
de la feuille de couverture contre la feuille de cannelure.
[0008] Le but de la présente invention est une presse-lisse dans une machine simple-face
de fabrication de carton ondulé qui soit plus efficace, notamment en appliquant de
manière constante une pression uniforme sur toute la largeur d'une feuille de couverture
assemblée à une feuille de cannelure passant autour du cylindre cannelé inférieur.
Le document DE 43 05 158 décrit un dispositif de régulation de force d'appui d'un
cylindre lisse supérieur contre un cylindre cannelé inférieur. Dans ce dispositif,
le cylindre lisse est monté de part et d'autre sur une paire de leviers, les deux
extrémités amont des leviers étant montées en rotation à un axe solidaire du cadre,
alors que les deux extrémités aval reposent chacune sur une butée mobile verticalement
sous le contrôle d'une came motorisée correspondante. De chaque côté, un actuateur
hydraulique à pression constante exerce une force verticale orientée vers le bas également
sur l'extrémité aval correspondante du levier. De part et d'autre, un détecteur de
force inséré entre la butée et l'extrémité aval de lever mesure la force résultante
vers le bas du poids du cylindre et de l'appui des actuateurs plus ou moins compensés
vers le haut par la contre-réaction du cylindre cannelé. Si la force résultante diffère
d'une valeur de consigne, on modifie la position de la came, ce qui monte ou abaisse
la butée et l'extrémité du lever, donc modifie la contre-réaction du cylindre lisse.
Toutefois, ce dispositif est essentiellement conçu pour réguler à partir d'une seule
mesure globale une charge d'appui très importante capable, au niveau d'un seul filet
de contact, de faire éclater les cellules de colle et d'assembler les papiers. Les
détecteurs de force sont donc choisis de telle sorte à pouvoir lire des valeurs importantes
avec leur précision donnée. Dans une application de régulation d'une charge faible,
le détecteur de force lirait pratiquement en permanence la force maximum résultante
du poids du cylindre et de l'appui des actuateurs, et serait absolument insensible
à toute variation de la faible charge. De plus, des variations du poids apparent du
cylindre dues à des changements de tension du papier de couverture, ou une dérive
de la pression des actuateurs peut complètement tromper la contre-réaction. De plus,
la presse-lisse doit permettre l'ajustement de la pression d'application à une valeur
juste nécessaire et suffisante pour obtenir la prise effective de la colle sans pour
autant endommager les feuilles. Enfin, la conception de cette presse lisse doit être
relativement simple pour assurer une fiabilité de fonctionnement dans le temps ainsi
qu'une facilité de réalisation et d'entretien à des coûts raisonnables.
[0009] Ces buts sont atteints grâce à une presse-lisse comprenant un cylindre lisse agissant
conjointement avec un cylindre cannelé inférieur pour appliquer un papier de couverture
contre un papier de cannelure passant autour de ce cylindre cannelé, cette presse
comportant de plus un dispositif tracteur en aval du cylindre cannelé inférieur, situé
par rapport au cylindre lisse de telle sorte qu'il se présente un angle d'embarrage
du papier de couverture contre le cylindre cannelé, ce dispositif tracteur appliquant
au carton une tension de traction se répercutant sous la forme d'une pression du papier
de couverture contre le papier de cannelure au niveau de la surface d'embarrage, caractérisée
en ce que la charge linéaire d'appui du cylindre lisse contre le cylindre cannelé
inférieur est régulée à une valeur faible comprise entre 0 à 7 N/mm et en ce que le
cylindre lisse est monté entre une paire de leviers sous-jacents au cylindre cannelé,
paire de leviers dont les deux extrémités d'un même côté sont montées en rotation
sur un axe solidaire du bâti de la presse lisse, alors que les deux autres extrémités
opposées des leviers sont portées chacune par un actuateur à pression constante au
travers d'un premier détecteur de force, la tranche supérieure de chaque levier venant
en butée contre une came motorisée au travers d'un second détecteur de force.
[0010] Par angle d'embarrage, on entend l'angle au sommet de l'arc de cercle définissant,
dans un plan vertical transversal au cylindre cannelé, la surface de contact, en portion
de cylindre, entre le papier de couverture et le cylindre cannelé, surface également
appelée surface d'embarrage. La tension de traction est définie comme la force de
traction par unité de largeur des papiers. De manière analogue, la charge d'appui
linéaire est définie comme la force d'appui par unité de largeur exercée par le cylindre
lisse sur son filet de contact avec le cylindre cannelé.
[0011] Selon un mode de réalisation préféré, le dispositif tracteur est complété d'un rouleau
souple parallèle d'appui complémentaire agissant sur le papier de cannelure.
[0012] Avantageusement, le contact entre chaque lever et sa butée est situé au niveau du
filet de contact entre le cylindre lisse et le cylindre cannelé.
[0013] Selon un autre mode de réalisation, l'axe de rotation des leviers est situé à la
même hauteur que l'axe du cylindre lisse, et en ce que le papier de couverture est
guidé par un rouleau amont de telle sorte à entrer en contact avec le cylindre lisse
au niveau de sa génératrice inférieure pour le quitter au niveau de sa génératrice
supérieure. Le cylindre tracteur est complété d'un rouleau souple parallèle d'appui
complémentaire agissant sur le papier de cannelure, et ce pour limiter le glissement
du carton au strict nécessaire.
[0014] Le procédé de régulation de la force d'appui linéaire utilisé dans cette presse lisse
consiste à :
- faire lever par les actuateurs les leviers et le cylindre lisse pour lire la valeur
des premiers détecteurs influencés que par le poids de ses organes, puis recalibrer
ces lectures à une valeur nulle,
- faire buter chaque levier par son actuateur contre sa came avec une force Fh lue sur
le premier détecteur associé, relever la force de contre-réaction Fb de la butée correspondante
telle que lue par le second détecteur, et établir, au niveau de l'axe de rotation
des leviers, l'égalité des couples

, dans laquelle Lh et Lb sont les entre-axes respectivement de l'actuateur et de la
came,
- modifier la position de chaque came pour appuyer le cylindre lisse contre le cylindre
cannelé créant de part et d'autre une force de contre-réaction Fp du cylindre cannelé
diminuant celle de la came en obtenant la nouvelle égalité des couples

, où Lp est l'entre-axe du filet de contact du cylindre lisse avec le cylindre cannelé
et Fb2 la nouvelle lecture du second détecteur,
- asservir la position de chaque came à la lecture du second détecteur Fbi de telle
sorte à maintenir de part et d'autre la force Fp à une valeur constante telle que
:

charge linéaire désirée.
[0015] En d'autres termes, on commence par serrer chaque lever entre un actuateur de support
et une butée avec une première force de maintien Fh évitant tout fortement ou vibration,
et ce indépendamment du poids. Puis on transfère de manière contrôlée une partie de
cette force de serrage en une force d'appui du cylindre lisse contre le cylindre cannelé.
Ainsi, la détermination de la contre-réaction du cylindre cannelé s'effectue par une
mesure différentielle donnant une excellente résolution en comparaison avec une mesure
absolue incluant des valeurs supposées, à tort, constantes. Par exemple, les deux
détecteurs de force peuvent être des jauges de contrainte dont les variations de résistance
sont détectées au sein d'un montage électrique appelé pont de Wheatstone.
[0016] Utilement, le contact entre chaque levier et sa butée est situé au niveau du filet
de contact entre le cylindre lisse et le cylindre cannelé. Ainsi, le second détecteur
est directement influencé par la contre-réaction du cylindre cannelé, ce qui évite
toute perturbation aléatoire. On obtient alors l'égalité des entre-axes

.
[0017] De préférence, l'axe de rotation des leviers est situé à la même hauteur que l'axe
du cylindre lisse, et le papier de couverture est guidé par un rouleau amont de telle
sorte à entrer en contact avec le cylindre lisse au niveau de sa génératrice inférieure
pour le quitter au niveau de sa génératrice supérieure, c'est-à-dire les deux génératrices
appartenant au même plan vertical médian du cylindre. Ainsi, les effets néfastes des
variations de tension dans le papier de couverture sur le poids apparent du cylindre
lisse sont annihilés.
[0018] L'invention sera mieux comprise à l'étude d'un mode de réalisation pris à titre nullement
limitatif, et illustré schématiquement de côté sur la figure annexée dans laquelle
est représentée une machine de fabrication dite simple-face prévue pour la fabrication
d'un carton 6 également appelé simple-face constitué de l'assemblage d'un papier de
cannelure 2 et d'un papier de couverture 4.
[0019] Plus précisément, le papier de cannelure 2 arrive par en haut et parcourt un premier
demi-tour autour d'un cylindre cannelé supérieur 10. Ce papier 2 est cannelé au niveau
de l'engrènement du cylindre supérieur 10 avec un second cylindre cannelé inférieur
12. Le papier de cannelure 2 ainsi formé est maintenu contre ce cylindre inférieur
12 lors d'un second demi-tour vers le bas par un dispositif non illustré pouvant être
des peignes, une surpression extérieure créée dans un caisson d'enrobage ou une dépression
interne au cylindre cannelé inférieur présentant des ouvertures radiales permettant
l'aspiration du papier. Lors de ce second demi-tour, un rouleau encolleur 13 dépose
une ligne de colle sur chaque crête de cannelure.
[0020] Par ailleurs, un papier de couverture 4 est guidé par un rouleau amont 11 pour arriver
horizontalement vers un cylindre lisse inférieur 14 avec lequel il entre en contact
tangentiellement au niveau de sa génératrice inférieure. Ce papier est préchauffé
lors de sa rotation d'un demi-tour vers le haut autour de ce cylindre lisse qu'il
quitte au niveau de sa génératrice supérieure lorsqu'il est appliqué bien parallèlement
contre le papier de cannelure 2 enroulé sur le cylindre cannelé inférieur 12.
[0021] Plus particulièrement selon l'invention, le carton 6 ainsi formé et sortant du cylindre
cannelé 12 est tiré en aval par une calandre constituée d'un cylindre de traction
16 surmonté d'un rouleau d'appui souple 18. Le carton 6 s'enroule ainsi par son papier
de couverture 4 plus solide autour de la moitié supérieure du cylindre de traction
16. La pression de contact entre ce carton et ce cylindre de traction est renforcée
par l'appui du rouleau 18 agissant contre le papier de cannelure plus fragile. Pour
ce, ce rouleau d'appui comprend une périphérie en élastomère reliée en son arbre central
par une série d'ailettes radiales longitudinales également en élastomère dont la section
transversale est oblique, voire incurvée.
[0022] Le cylindre de traction 16 tourne à une vitesse périphérique supérieure de 4 à 6
%, par exemple 5 %, à la vitesse de défilement du carton telle qu'imposée en aval
par la vitesse périphérique de rotation commune du cylindre lisse et du cylindre cannelé
12. Ce léger excès de vitesse implique un glissement en friction du cylindre par rapport
au carton, ce qui induit dans toute la largeur de la bande de carton une tension de
traction (f).
[0023] Or, comme bien illustré sur cette figure, le cylindre tracteur 16 est disposé parallèlement
et proche du premier cylindre cannelé supérieur 10 de telle sorte à augmenter la surface
de contact entre le carton juste formé et le cylindre cannelé inférieur 12 selon un
angle d'embarrage (e) au moins supérieur à 25°, en l'occurrence pratiquement égal
à 45°. Dans cette surface de contact en portion de cylindre, la tension de traction
(f) se répercute sous la forme d'une pression (p) qui maintient à un moment opportun
le papier de couverture 4 contre le papier de cannelure 2 lors de la prise de la colle
qui peut donc s'effectuer de manière plus complète et plus efficace.
[0024] A l'inverse des presse-lisses selon l'état de la technique, il n'est alors plus utile
que le cylindre lisse 14 soit excessivement appuyé contre le cylindre cannelé 12 inférieur
avec tous les inconvénients mentionnés précédemment. Selon l'invention, ce cylindre
lisse est amené et automatiquement maintenu proche du cylindre cannelé avec un jeu
(h) juste suffisant pour effectuer la première application du papier de couverture
sous une charge faible de l'ordre de 0 à 7 N/mm, de préférence comprise entre 3 et
5 N/mm. Cette charge est suffisante pour faire éclater et déclencher les cellules
de colle sans aucun risque pour les papiers et les cylindres.
[0025] Pour ce, l'axe de rotation 17 du cylindre lisse 14 est maintenu de part et d'autre
par des leviers 50 mobiles en rotation en l'une de leurs extrémités, de préférence
du côté de l'arrivée du papier de couverture 4, à un axe 52 solidaire du cadre de
la machine. L'autre extrémité de chaque lever 50 est supportée par un vérin hydraulique
60 au travers d'un premier détecteur de force 62. Comme illustré, l'axe d'articulation
des leviers 52 étant à la même hauteur que l'axe de rotation 17 du cylindre lisse
14, l'action du vérin 60 est essentiellement une montée ou une descente du cylindre
lisse 14 à la verticale, permettant ainsi de mettre en contact ce cylindre avec le
cylindre cannelé inférieur 12 selon un filet de contact coïncidant respectivement
avec les génératrices supérieure et inférieure. De plus, cette égalité de hauteur
des axes de rotation fait qu'une variation de tension au sein du papier de couverture,
se traduisant par une force sur le cylindre également horizontal, ne crée aucun couple
au niveau de l'axe d'articulation 52 risquant de monter ou descendre intempestivement
ce cylindre lisse 14.
[0026] Au niveau du filet de contact entre le cylindre cannelé 12 et le cylindre lisse 14,
la tranche supérieure des leviers 50 est en appui constant sur une came linéaire à
face oblique 70 au travers d'un second détecteur de force 63. Comme illustré, cette
came 70 peut être déplacée horizontalement par un moteur 72 monté sur le levier 50.
L'axe de sortie 74 fileté du moteur 72 est engagé dans un taraudage de la came 70.
Grâce à cette came 70, on peut imposer à une valeur très précise l'écartement (h)
désiré entre ces deux cylindres.
[0027] Grâce à la présence des deux détecteurs de force 62 et 63, la régulation automatique
de l'écartement (h) peut être réalisée sur la base d'une mesure différentielle selon
le procédé suivant.
[0028] Dans un premier temps de calibration, le vérin 60 lève le cylindre 14 et les leviers
50 sans que ces derniers ne touchent la came linéaire 70. La première lecture du détecteur
de force 62 correspond alors au seul poids de ses organes, laquelle lecture est mémorisée
pour soustraction ultérieure, ce qui permet d'annihiler toute influence de ce poids
dans la suite du procédé.
[0029] Puis, le vérin 60 presse les leviers 50 contre la came linéaire 70 avec une force
orientée vers le haut Fh, la came 70 étant suffisamment avancée pour que le cylindre
lisse 14 ne soit pas en contact avec les papiers et le cylindre cannelé inférieur
12. Alors, la contre-réaction de la came 70, telle que lue par le second détecteur
de force 63, implique une valeur Fb telle que, au niveau de l'axe d'articulation 52
des leviers 50, on obtienne une égalité de couples

. Il s'agit ici du couple de serrage maintenant les leviers 50 fermement en position.
[0030] Par la suite, la came linéaire 70 est partiellement retirée de telle sorte que le
cylindre lisse 14 appuie le papier de couverture 4 contre le papier de cannelure 2
avec une charge linéaire q donc une force de contre-réaction

, où La est la largeur des papiers. La moitié de cette force vient de part et d'autre
réduire d'autant la contre-réaction exercée par les cames linéaires 70, se traduisant
par une seconde lecture Fb2 inférieure à la première Fb1. En d'autres termes, pour
n'appliquer qu'une charge faible q, il convient de maintenir la lecture du second
détecteur de force 63 à une valeur de consigne Fbcons

et ce en avançant ou reculant autant que nécessaire la came linéaire 70 au moyen
de son moteur 72 et axe de sortie 74.
[0031] De nombreuses améliorations peuvent être apportée à cette presse-lisse dans le cadre
des revendications.
1. Presse-lisse dans une machine simple-face de fabrication de carton ondulé (6), cette
presse-lisse comprenant un cylindre lisse (14) agissant conjointement avec un cylindre
cannelé inférieur (12) pour appliquer un papier de couverture (4) contre un papier
de cannelure (2) passant autour de ce cylindre cannelé (12), comportant de plus un
dispositif tracteur (16) en aval du cylindre cannelé inférieur (12) situé par rapport
au cylindre lisse (14) de telle sorte qu'il se présente un angle d'embarrage (e) du
papier de couverture (4) contre le cylindre cannelé, ce dispositif tracteur appliquant
au carton (6) une tension de traction (f) se répercutant sous la forme d'une pression
(p) du papier de couverture contre le papier de cannelure au niveau de la surface
d'embarrage, caractérisée en ce que la charge linéaire d'appui (q) du cylindre lisse
(14) contre le cylindre cannelé inférieur (12) est régulée à une valeur faible comprise
entre 0 à 7 N/mm et en ce que le cylindre lisse (14) est monté entre une paire de
leviers (50) sous-jacents au cylindre cannelé (12), paire de leviers (50) dont les
deux extrémités d'un même côté sont montées en rotation sur un axe (52) solidaire
du bâti de la presse lisse, alors que les deux autres extrémités opposées des leviers
(50) sont portées chacune par un actuateur (60) à pression constante au travers d'un
premier détecteur de force (62), la tranche supérieure de chaque lever (50) venant
en butée contre une came motorisée (70, 72) au travers d'un second détecteur de force
(63).
2. Presse-lisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le dispositif tracteur
(16) est complété d'un rouleau souple (18) parallèle d'appui complémentaire agissant
sur le papier de cannelure (2).
3. Presse-lisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le contact entre chaque
lever (50) et sa butée (70) est situé au niveau du filet de contact entre le cylindre
lisse (14) et le cylindre cannelé (12).
4. Presse-lisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'axe de rotation (52)
des leviers (50) est situé à la même hauteur que l'axe (17) du cylindre lisse (12),
et en ce que le papier de couverture (4) est guidé par un rouleau amont (11) de telle
sorte à entrer en contact avec le cylindre lisse (12) au niveau de sa génératrice
inférieure pour le quitter au niveau de sa génératrice supérieure.
5. Procédé de régulation d'une presse-lisse selon la revendication 1, caractérisé en
ce qu'il consiste à :
- faire lever par les actuateurs (60) les leviers (50) et le cylindre lisse (12) pour
lire la valeur des premiers détecteurs (62) influencés que par le seul poids de ces
organes, puis recalibrer ces lectures à une valeur nulle,
- faire buter chaque levier (50) par son actuateur (60) contre sa came (70) avec une
force Fh lue sur le premier détecteur (62) associé, relever la force de contre-réaction
Fb de la came correspondante telle que lue par le second détecteur (63), et établir,
au niveau de l'axe de rotation (52) des leviers, l'égalité des couples

, dans laquelle Lh et Lb sont les entre-axes respectivement de l'actuateur et de la
came,
- modifier la position de chaque came (70) pour appuyer le cylindre lisse (14) contre
le cylindre cannelé (12) créant de part et d'autre une force de contre-réaction Fp
du cylindre cannelé diminuant celle de la came en obtenant la nouvelle égalité des
couples

, où Lp est l'entre-axe du filet de contact du cylindre lisse avec le cylindre cannelé
et Fb2 la nouvelle lecture du second détecteur,
- asservir la position de chaque came (70) à la lecture du second détecteur (63) Fbi
de telle sorte à maintenir de part et d'autre la force Fp à une valeur constante telle
que :

charge linéaire désirée.