[0001] La présente invention a trait aux serrures montées sur les portes des coffrets ou
armoires renfermant des appareillages techniques (électricité, téléphone, eau, gaz,
audio-visuel, etc...), en vue d'interdire aux personnes non autorisées l'accès à l'espace
intérieur desdits coffrets ou armoires.
[0002] Si pour certains coffrets on a recours à des serrures simples du type à loquet basculant,
dans d'autre cas et notamment lorsque les coffrets concernés sont destinés à recevoir
des appareillages coûteux ou dangereux qu'il est indispensable de soustraire aux actes
de vandalisme ou autres risques, on fait appel à des serrures de sûreté comprenant
un pêne coulissant dont le déplacement longitudinal dans un sens et dans l'autre est
assuré à l'aide d'une came commandée en rotation par une tige, l'extrémité de celle-ci
tournée vers l'extérieur étant profilée pour coopérer avec une clef de manoeuvre correspondante.
[0003] Ces serrures de sûreté présentent certains inconvénients, non négligeables en pratique.
[0004] En premier lieu la course du pêne est fixe, alors que l'agencement interne des coffrets
varie et implique des courses différentes pour la fermeture efficace des portes. Par
ailleurs, le déplacement du pêne nécessite une rotation de la tige de commande sur
90 ou 180° seulement (serrures ¼ ou ½ tour), ce qui se révèle insuffisant pour que
le plomb de garantie très fréquemment associé à la tige assure efficacement sa fonction
compte tenu du "mou" nécessaire à sa mise en place.
[0005] C'est à ces inconvénients que la présente invention entend remédier, et ce à l'aide
d'une serrure de sûreté à pêne coulissant dont la structure particulière permet l'auto-réglage
de la course du pêne, la manoeuvre de celui-ci impliquant préférablement plusieurs
tours de la tige de commande en conférant ainsi toute son efficacité au plomb de garantie.
[0006] La serrure de sûreté suivant l'invention est définie à la revendication 1.
[0007] En fait l'invention consiste principalement, tout en ayant avantageusement recours
à un mécanisme de commande du type à vis sans fin et à roue dentée pour l'actionnement
du pène à l'aide d'un système de crémaillère, à agencer ce dernier de façon à ce qu'il
opère le débrayage automatique du pène sous l'effet d'un couple plus important que
le couple d'actionnement, notamment lorsque ce pène arrive en butée de fin de course.
[0008] A cet effet la crémaillère est constituée par une pièce mobile indépendante qui est
susceptible de basculer transversalement par rapport au pêne tout en étant liée en
translation à ce dernier. Cette crémaillère, avantageusement prévue sous forme double,
est normalement maintenue en position embrayée par au moins un appui susceptible de
se déformer élastiquement, afin que lorsque le pêne arrive en fin de course, la crémaillère
puisse basculer sous l'effet d'un couple plus important que le couple normal d'actionnement,
et échapper ainsi à son pignon d'entraînement, lui-même prévu sous forme double, en
assurant le débrayage automatique dudit pêne et de la tige de commande.
[0009] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
Fig. 1 est une vue éclatée, montrant en perspective les pièces principales d'une serrure
de sûreté établie conformément à l'invention.
Fig. 2 est une coupe longitudinale de cette serrure, le pêne supposé à la position
d'ouverture.
Fig. 3 est une coupe transversale suivant le plan indiqué en III-III en fig. 2.
Fig. 4 reproduit fig. 2 à la position de fermeture de la serrure.
Fig. 5 est une coupe transversale analogue à celle de fig. 3, les pièces étant présentées
à la position débrayée.
Fig. 6, 7 et 8 sont des coupes schématiques de détail suivant les plans longitudinaux
respectivement indiqués en VI-VI (fig. 3), VII-VII et VIII-VIII (fig. 5), destinées
à faire apparaître le fonctionnement du système de débayage de la crémaillère.
[0010] En fig. 1, la référence désigne le boîtier du bâti de la serrure, auquel est associé
un couvercle démontable 2. En fig. 2 à 5, ce bâti 1-2, supposé réalisé en matière
plastique, est fixé contre la paroi intérieure d'une porte articulée 3 dont le bord
libre vient normalement prendre appui contre une feuillure 4
a du corps 4 d'un coffret technique. L'assemblage des deux éléments 1 et 2 est opéré
à l'aide des vis 5 qui assurent la fixation de l'ensemble contre la porte 3.
[0011] Le couvercle 2 comporte un bossage tubulaire 2
a qui s'étend vers l'extérieur et dans lequel tourillonne la tige de commande 6 destinée
à l'actionnement de la serrure. L'extrémité 6
a de cette tige 6 qui est tournée vers l'extérieur est profilée pour coopérer avec
une clef spéciale de manoeuvre indiquée en 7 en fig. 2, tandis que l'extrémité opposée
est conformée pour constituer une vis sans fin 6
b. On notera que la tige 6 est supportée par un goujon 1
a qui fait saillie sur la paroi intérieure du boîtier 1 et qui est engagé dans un logement
axial borgne prévu à cet effet dans la vis sans fin 6
b.
[0012] Cette dernière engrène avec une roue dentée correspondante 8
a constituée par la partie centrale d'un organe denté 8, lequel est guidé à rotation
dans le fond d'entailles 1b prévues à cet effet dans deux rebords opposés du boîtier
1. De part et d'autre de cette partie centrale ou roue 8
a, l'organe 8 comporte deux dentures ou pignons 8
b identiques l'un à l'autre.
[0013] Ces pignons 8
b coopèrent avec une crémaillère double constituée en fait par deux dentures parallèles
9
a ménagées sur une pièce mobile 9 pourvue d'un relief semi-cylindrique 9
b orienté perpendiculairement auxdites dentures. Ce relief 9
b est introduit à jeu réduit dans un logement correspondant 10
a pratiqué dans l'extrémité arrière d'un pène coulissant 10 guidé à l'intérieur d'une
ouverture latérale définie entre le boîtier 1 et le couvercle 2.
[0014] Il convient ici d'observer que le maintien coulissant de la pièce mobile 9 au contact
des deux pignons 8
b est opéré à l'aide de deux languettes déformables 1
c découpées dans le boîtier 1. Ces languettes 1
c sont profilées pour former appuis élastiques pour les crémaillères 9
a, comme on le comprendra mieux ci-après.
[0015] Le fonctionnement de la serrure découle des explications qui précèdent et se comprend
aisément.
[0016] Si l'on part de la position d'ouverture illustrée en fig. 2 et 3, on conçoit que
lors de la manoeuvre en rotation de la tige 6 à l'aide de la clef 7, la vis sans fin
6
b provoque la rotation de l'organe 8 dont les pignons latéraux 8
b opérent le déplacement longitudinal de la pièce mobile 9, les languettes ou appuis
élastiques 1
a assurant l'application des deux dentures 9
a contre les pignons précités. Le coulissement de cette pièce 9 provoque la sortie
du pène 10 qui vient affecter la position de fermeture illustrée en fig. 4, pour laquelle
son extrémité vient se disposer en arrière de la feuillure 4
a du corps 4 du coffret. Bien évidemment, la manoeuvre de la clef 7 en sens inverse
assure le retour du pêne 10 à la position d'ouverture initiale.
[0017] on comprend que le mécanisme constitué par la vis sans fin 6
b et la roue dentée 8
a introduit une forte démultiplication dans le dispositif d'actionnement de la serrure,
de sorte que la course totale du pêne 10 implique plusieurs tours de la tige de commande
6. Si l'on suppose qu'à l'extrémité 6
a de cette tige 6 est associé un plomb de garantie, la rupture de celui-ci intervient
immanquablement en cas de manoeuvre de la serrure par une personne non autorisée.
[0018] Par ailleurs et surtout, l'actionnement de la tige 6 peut être arrêté à tout moment,
sans que la sécurité de la fermeture en soit affectée. On obtient ainsi un auto-réglage
de la course du pêne 10 qui permet l'adaptation immédiate de la serrure à différents
types de coffrets. Si l'on suppose que par inadvertance l'opérateur exerce un couple
important sur la tige 6 alors que le pêne 10 est en butée contre une partie fixe ou
est en fin de course, cet effort est transmis aux pignons 8
b dont les dents tendent à chasser les dents des crémaillères 9
a, si bien que l'ensemble de la pièce mobile 9 bascule, à l'encontre de la réaction
des languettes ou appuis 1
c, le relief cylindrique 9
b se comportant dans le logement 10
a à la manière d'un pivot. Ce basculement provoque ainsi le débrayage automatique des
crémaillères 9
a et des pignons 8
b, en évitant tout endommagement de l'ensemble du dispositif. Les appuis 1
c ramènent la pièce 9 à sa position d'origine dès que l'effort cesse.
1. Serrure de sûreté pour coffrets d'appareillages techniques, du genre comprenant un
péne coulissant (10) dont l'actionnement est opéré à l'aide d'une crémaillère (9)
coopérant avec un pignon (8b) qui est entraîné par une tige tournante de commande (6) associée à une clef de manoeuvre
(7), caractérisée en ce que la crémaillère est constituée par une pièce mobile (9)
qui est liée en translation avec le péne (10) tout en étant libre de basculer transversalement
sous l'effet d'un couple plus important que le couple normal d'actionnement, afin
d'assurer le débrayage automatique dudit péne et de la tige de commande (6).
2. Serrure suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la pièce mobile (9) est
maintenue en position par deux appuis (1a) susceptibles de céder élastiquement en permettant la basculement de ladite pièce
et le débrayage automatique de la crémaillère (9) et du pignon (8b).
3. Serrure suivant l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que
la pièce mobile (9) est liée au pène (10) par un relief semi-cylindrique (9b) solidaire de ladite pièce et engagé à jeu réduit dans un logement (10a) prévu dans la pièce, afin de former pivot.
4. Serrure suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que
La tige tournante (6) est reliée au pignon (8b) par un mécanisme de vis sans fin (6b) et de roue dentée (8a).
5. Serrure suivant la revendication 4, caractérisée en ce que la vis sans fin (6b) est directement aménagée à l'extrémité de la tige de commande (6) opposée à celle
(6a) qui est profilée pour coopérer avec la clef (7).
6. Serrure suivant l'une quelconque des revendications 4 et 5, caractérisée en ce que
la roue dentée du mécanisme de vis sans fin est constituée par la partie centrale
(8a) d'un organe denté (8) pourvu de deux pignons latéraux (8b) aptes à coopérer avec les deux crémaillères parallèles (9a) qui constituent la crémaillère (9), prévue sous forme double.