[0001] L'invention concerne un procédé de nettoyage de gaines ou conduites et, plus particulièrement,
un procédé de nettoyage de gaines ou conduites servant à la circulation de l'air,
par example dans des bureaux, des immeubles commerciaux, des immeubles d'habitation,
des immeubles ou ateliers à usage industriel, des hôpitaux ou des laboratoires.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0002] De nombreux bureaux, immeubles commerciaux, immeubles d'habitations, immeubles ou
ateliers à usage industriel, établissements hospitaliers, laboratoires ou locaux habités
tels que les bâteaux, trains, avions, métros, sont équipés de réseaux de gaines ou
conduites de circulation d'air dont le rôle est d'amener de l'air chaud ou froid lorsqu'il
s'agit, respectivement, de chauffer ou de refroidir des pièces.
[0003] Les gaines ou conduites peuvent également être utilisées uniquement pour assurer
une ventilation, c'est-à-dire pour conserver le caractère respirable de l'air d'une
pièce où se déroulent des activités humaines ou animales. En effet, lorsque l'air
d'une pièce habitée est confiné, son caractère respirable diminue avec le temps, en
raison de l'affaiblissement de sa teneur en oxygène ou de l'augmentation de sa teneur
en gaz ou vapeurs diverses, aérosols, poussières ou impuretés qui peuvent s'y former.
Pour que l'air de la pièce reste respirable, on doit par conséquent, en permanence
ou par intermittences, renouveler l'air de la pièce soit en insufflant de l'air venant
de l'extérieur et qui se mélange alors à l'air déjà présent dans la pièce, soit en
retirant de l'air, de manière à créer une légère dépression qui provoque l'arrivée
dans la pièce, d'air plus respirable provenant de l'extérieur.
[0004] L'apport ou le retrait d'air d'une pièce se fait généralement grâce à un réseau de
gaines ou conduites à l'intérieur desquelles circule l'air à apporter ou l'air retiré
de la pièce. Or, comme l'air est en permance chargé de poussières ou impuretés et
comme celles-ci ont tendance à s'accumuler à l'intérieur des gaines ou conduites,
il peut se poser des problèmes d'allergie ou de santé, d'une part, parce que les poussières
ou impuretés peuvent servir de substrat et/ou de nourriture à des moisissures, bactéries
ou germes pathogènes et d'autre part, parce que la chaleur et/ou l'humidité qui règne
à l'intérieur des gaines ou conduites est favorable au développement de ces moisissures,
bactéries ou germes pathogènes, qui risquent d'être entrainés par l'air en mouvement
et respirés par les occupants de la pièce.
[0005] Afin d'éviter cet accumulation de poussières ou impuretés et ses conséquences, il
est nécessaire de procéder périodiquement au nettoyage des gaines ou conduites de
circulation d'air. Jusqu'à présent, cette opération était exécutée au moyen d'appareils
d'aspiration qui étaient utilisés manuellement par introduction à l'intérieur des
gaines ou conduites, ou qui, raccordés à ces dernières, créaient en leur sein une
dépression importante.
[0006] Un des inconvénients principaux de l'utilisation de dépressions importantes est que
le moindre défaut dans le réseau de gaines ou conduites se traduit par une perte d'étanchéité,
un engouffrement d'air et une diminution de la dépression, ce qui amoindrit la qualité
du nettoyage et la captation des poussières. De plus, lorsque les appareils d'aspiration
opéraient dans les gaines ou conduites, il était nécessaire de créer de nombreuses
trappes pour les y introduire, ce qui demandait beaucoup de temps et de travail, occasionnait
des pertes d'étanchéité supplémentaires, et augmentait notablement la perte de charge
du réseau.
[0007] Un autre inconvénient était que les dépressions importantes pouvaient occasionner
l'écrasement des gaines ou conduites ou même des relargages de fibres de verte néfastes
pour la santé des occupants des locaux, lorsque les gaines ou conduites étaient formées
de panneaux de laine de verre.
[0008] Un autre inconvénient encore était que l'air circulait à l'intérieur des gaines ou
conduites avec des débits faibles et les poussières ou impuretés avaient alors, pour
la plupart, le temps de se redéposer et n'atteignaient jamais l'appareil d'aspiration.
EXPOSE SOMMAIRE DE L'INVENTION
[0009] La demanderesse a maintenant mis au point un nouveau procédé de nettoyage d'une gaine
ou conduite de circulation d'air qui ne présente pas les inconvénients évoqués ci-dessus.
Ce procédé consiste à provoquer un déplacement d'air avec un débit élevé et sous une
faible dépression à l'intérieur de ladite gaine ou conduite et on mobilise les poussières
ou impuretés présentes sur les parois de ladite gaine ou conduite, de façon à ce qu'elles
soient entraînées par l'air déplacé et recueilllies à la sortie de ladite gaine ou
conduite, et se caractérise en ce qu'on raccorde, à une extrémité dudit réseau ou
d'une portion de ce réseau, un appareil d'aspiration ayant un dispositif de filtration
comprenant au moins un préfiltre et un filtre à très haute efficacité, on obstrue,
avant l'opération de nettoyage, toutes les bouches d'aération du réseau, à l'exception
de celle située à l'endroit le plus éloigné de l'emplacement de l'appareil d'aspiration
et on procède ensuite au nettoyage dudit réseau.
[0010] Le procédé selon l'invention présente en outre l'avantage d'être applicable quelque
soient :
- le type de la gaine ou conduite à nettoyer,
- sa dimension,
- sa section,
- et sa nature.
[0011] D'autres avantages du procédé selon l'invention ne manqueront pas d'apparaître à
la lecture de l'exposé détaillé de l'invention qui suit.
EXPOSE DETAILLE DE L'INVENTION
[0012] Selon l'invention, un déplacement d'air est produit en permanence à l'intérieur de
la gaine ou conduite durant l'opération de nettoyage. Les poussières ou impuretés
sont alors, véhiculées par l'air en mouvement, depuis l'endroit où elles ont été soulevées
jusqu'au dispositif de filtration où elles sont recueillies.
[0013] Le déplacement d'air est obtenu par l'installation et le raccordement au réseau de
circulation d'air d'un appareil d'aspiration capable de créer des déplacements d'air
à l'intérieur des gaines ou conduites avec des débits élevés. Le raccordement se fait
par l'intermédiaire d'un tube flexible fixé de manière étanche grâce à au moins un
joint. De préférence, le raccordement est effectué à une extrémité du réseau de gaines
ou conduites ou à une extrémité d'une portion de ce réseau.
[0014] Il importe, pour que le nettoyage se fasse de façon optimale, que les valeurs des
débits restent élevées tout au long du nettoyage.
[0015] Les valeurs du débit d'air dans ladite gaine ou conduite, lors de la mise en oeuvre
du procédé, sont comprises entre 2000 et 5000 m
3/h, et de préférence entre 3500 et 4500 m
3/h.
[0016] Les dépressions à l'intérieur de la gaine ou conduite ne doivent pas s'élever au-delà
de 1000 Pa. En général, elles sont comprises entre 500 et 1000 Pa et de préférence
entre 700 et 900 Pa.
[0017] Pour pouvoir être entraînées par l'air en mouvement, les poussières ou impuretés
doivent être mobilisées. A cet effet, on utilise une sonde auto-circulante à boules
reliée à un compresseur par un tuyau souple à l'intérieur duquel circule de l'air
comprimé. Ladite sonde auto-circulante à boules présente une forme généralement du
type sphérique, ovoïdal ou ellipsoïdal. Elle comprend au moins un orifice par lequel
s'échappe de l'air comprimé sous la forme d'un jet qui vient percuter les poussières
ou impuretés de manière à les décoller si elles adhèrent à la paroi de la gaine ou
conduite, et à les éloigner des parois de la conduite. De préference, la sonde est
pourvue de plusieurs orifices disposés de façon à envoyer des jets d'air comprimé
simultanément dans plusieurs directions. Lors de l'opération de nettoyage, la sonde
est plaquée, par l'air comprimé qui s'en échappe à grande vitesse, contre les parois
à nettoyer et est généralement entraînée dans les angles de la gaine ou conduite,
c'est-à-dire à l'endroit où l'on rencontre, en règle générale, le maximum de poussières
ou impuretés.
[0018] Le ou les jets d'air comprimé sont de préférence dirigés dans le sens du déplacement
de l'air dans la gaine ou conduite ou dans le sens opposé.
[0019] Le compresseur auquel est relié la sonde doit être en mesure de fournir de l'air
comprimé ayant une pression comprise entre 8.10
5 Pa (Pascals) et 12. 10
5 Pa et de préférence comprise entre 9.10
5 et 11.10
5 Pa, et un débit négligeable par rapport au débit de l'appareil d'aspiration, en général
compris entre 25 et 35 m
3/h et de préférence comprise entre 30 et 35 m
3/h.
[0020] Il est préférable d'utiliser un compresseur à piston de façon à créer un phénomène
de variation de fréquence de vibration, du genre effet Dopler-Fizeau : les pulsations
de l'air ainsi générées renforcent alors l'effet de mobilisation des poussières ou
impuretés.
[0021] Les opérations de nettoyage sont de préférence effectuées en commençant par la partie
la plus éloignée de l'emplacement de l'appareil d'aspiration et en se rapprochant
progressivement de ce dernier.
[0022] Il est avantageux de procéder, préalablement à l'opération de nettoyage, à l'obstruction
de toutes les bouches d'aération, à l'exception de celle située à l'endroit le plus
éloigné de l'emplacement de l'appareil d'aspiration. Ainsi, la vitesse de déplacement
de l'air est élévée sur la majeure partie du parcours de la sonde et les gaines ou
conduites ne sont pas soumises à une forte dépression.
[0023] L'opération de nettoyage est exécutée en déplaçant la sonde le long des parois internes
de la conduite du point le plus éloigné vers le point le plus rapproché de l'appareil
d'aspiration. Lorsque les bureaux, immeubles commerciaux, immeubles d'habitation ou
hôpitaux pourvus de réseaux de gaines ou conduites de distribution d'air à nettoyer
comprennent plusieurs étages, on installe de préférence l'appareil d'aspiration à
l'étage le plus bas et on exécute le nettoyage en depuis l'étage le plus élevé jusqu'à
l'étage le plus bas, voire jusqu'à rejoindre l'appareil d'aspiration.
[0024] Les déplacement de la sonde le long des parois de la conduite décolle les poussières
ou impuretés et les éloigne des parois de la conduite. Les poussières ou impuretés
sont alors entrainées par l'air se déplaçant à grande vitesse dans la conduite et
recueillies par le dispositif de filtration qui est situé au niveau du raccordement
de l'appareil d'aspiration avec la conduite et qui comprend au moins un préfiltre
et un filtre dit à très haute efficacité.
EXEMPLE
[0025] Le nettoyage de toutes les gaines de climatisation d'une tour a été réalisé à l'aide
d'un appareil d'aspiration commercialisé par la Société BONAIR S.A. Cet appareil,
généralement monocorps et portable, a été installé au sous-sol de la tour à traiter
et branché sur une prise de courant classique 240 volts de cette tour. A l'extérieur
de la tour a été placé un compresseur (également commercialisé par la Société BONAIR
S.A.) produisant environ 30 m
3/h d'air comprimé à 12.10
5 Pa.
[0026] Après mise en marche de l'appareil d'aspiration et avant raccordement au réseau,
les valeurs du débit d'air, à la sortie de l'appareil d'aspiration, lorsque tous les
filtres du dispositif de filtration sont en place, sont choisies supérieures à 4000
m
3/h, en général comprises entre 5000 et 9000 m
3/h et de préférence comprises entre 6800 et 8500 m
3/h.
[0027] Après raccordement de l'appareil d'aspiration sur le réseau, on a obstrué à l'aide
de feuilles de matière plastique toutes les bouches d'aération de la tour à l'exception
de celle située à l'endroit le plus éloigné de l'emplacement de l'appareil d'aspiration.
Les feuilles de matière plastique obstruant les bouches d'aération permettent de détecter
un éventuel refoulement et de contrôler visuellement la pression : si les feuilles
tombent, c'est qu'il y a un défaut d'étanchéité dans le réseau.
[0028] On a alors mis le compresseur en marche et on a branché sur ce compresseur une des
extrémités d'un tuyau d'une cinquantaine de mètres environ, constitué d'une matière
plastique spéciale destinée à lui conférer à la fois, une grande souplesse et une
tenue mécanique suffisante pour lui permettre de faire face aux importants efforts
auquel il est soumis, en particulier, la pression et les frottements contre les arêtes
des gaines.
[0029] A l'extrémité restée libre du tuyau, on a interposé un filtre dessicateur, puis on
a fixé, par l'intermédiaire d'un raccord rapide auto-obturant, une sonde auto-circulante
à boules comportant 8 orifices orientés de façon à diriger des jets d'air comprimé
vers l'avant ou l'arrière de ladite sonde.
[0030] On a ensuite procédé au nettoyage en commencant par la partie du réseau de gaines
la plus éloignée de l'endroit où était raccordé l'appareil d'aspiration. La sonde
auto-circulante à boules a été introduite dans chaque gaine du réseau par une bouche
d'aération, ou à défaut, par une perforation pratiquée dans la gaine. Ladite sonde
était parfois attachée à l'extrémité d'une tige qui permettait de la déplacer le long
des parois de la gaine à nettoyer.
[0031] Au fur et à mesure des déplacements de la sonde, les jets d'air décollaient et soulevaient
les poussières ou impuretés présentes sur les parois de la gaine et qui étaient alors
entraînées dans le dispositif de filtration de l'appareil d'aspiration, qui situe
au niveau du raccordement à la gaine et à travers lequel passe tout l'air aspiré dans
la gaine.
[0032] On a ainsi débarrassé de ses poussières ou impuretés chaque gaine de réseau de circulation
d'air.
[0033] L'opération de nettoyage du réseau terminée, on a remplacé le dispositif de filtration
ayant recueilli les poussières et décontaminé l'appareil d'aspiration. Le préfiltre
ayant arrêté les autres débris a été lavé.
[0034] Ainsi, grâce au procédé selon l'invitation, un petit groupe de 6 personnes a pu réaliser
le nettoyage de toutes la gaines de la tour dont la surface était de 20 000 m
2 sur 25 étages.
[0035] Durant toute l'opération de nettoyage, les pertes de charge ont été inférieures de
10% à celles généralement observées lors de l'utilisation des appareils d'aspiration
de l'état de la technique.
[0036] L'efficacité du nettoyage a été constatée par un suivi visuel périodique de l'encrassement
du filtre, tout au long de l'opération de nettoyage.
[0037] Bien évidemment, l'invention n'est en aucune façon limitée par les particularités
qui ont été précisées dans ce qui précède ou par les détails de l'exemple choisi pour
l'illustrer. Nombre de modifications peuvent être apportées à ce qui a été décrit
à titre d'illustration, sans sortir pour autant du cadre de l'invention. Cette dernière
englobe par conséquent tous les moyens constituant des équivalents techniques des
moyens décrits ainsi que leur combinaison.
1. Procédé de nettoyage d'une gaine ou conduite, notamment pour le nettoyage d'une gaine
ou conduite d'un réseau de circulation d'air, dans lequel on provoque un déplacement
d'air avec un débit élevé et sous une faible dépression à l'intérieur de ladite gaine
ou conduite et on mobilise les poussières ou impuretés présentes sur les parois de
ladite gaine ou conduite, de façon à ce qu'elles soient entraînées par l'air déplacé
et recueilllies à la sortie de ladite gaine ou conduite, caractérisé en ce qu'on raccorde,
à une extrémité dudit réseau ou d'une portion de ce réseau, un appareil d'aspiration
ayant un dispositif de filtration comprenant au moins un préfiltre et un filtre à
très haute efficacité, on obstrue, avant l'opération de nettoyage, toutes les bouches
d'aération du réseau, à l'exception de celle située à l'endroit le plus éloigné de
l'emplacement de l'appareil d'aspiration et on procède ensuite au nettoyage dudit
réseau.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on effectue les opérations
de nettoyage du point le plus éloigné vers le point le plus rapproché de l'appareil
d'aspiration.
3. Procédé selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé en ce que l'obstruction
desdites bouches d'aération est réalisée à l'aide d'une feuille de matière plastique
apte à tomber en cas de défaut d'étanchéité dans le réseau.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le débit d'air
dans ladite gaine ou conduite est compris entre 2000 et 5000 m3/h, et de préférence entre 3500 et 4500 m3/h.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la dépression
à l'intérieur de ladite gaine et/ou conduite est inférieure à 1000 Pa, en général
comprise entre 500 et 1000 Pa, de préférence entre 700 et 900 Pa.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les
poussières ou impuretés sont éloignées des parois de la conduite au moyen d'une sonde
projetant sur les parois de ladite gaine ou conduite de l'air comprimé.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'air comprimé est produit
par un compresseur à piston.
8. Procédé selon la revendication 6 ou la revendication 7, caractérisé en ce que l'air
comprimé a une pression comprise entre 8.105 Pa et 12.105 Pa et de préférence entre 9.105 et 11.105 Pa et un débit compris entre 25 et 35 m3/h, de préférence entre 30 et 35 m3/h.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 6 à 8, caractérisé en ce que ladite
sonde comprend une extrémité pourvue de plusieurs orifices au travers desquels s'échappe
l'air comprimé, ces orifices étant disposés de façon à ce que l'air comprimé soit
envoyé simultanément dans plusieurs directions.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 6 à 9, caractérisé en ce que le
ou les jeis d'air comprimé sont dirigés dans le sens du déplacement de l'air dans
la gaine ou conduite ou dans le sens opposé.