[0001] La présente invention concerne le domaine des papiers sulfurisés, et plus particulièrement
des papiers sulfurisés couchés destinés à l'emballage alimentaire.
[0002] On connait de nombreux types d'emballage de structures variées en fonction de l'utilisation.
D'une manière générale, les produits alimentaires tels que le beurre ou la margarine,
sont enveloppés de papier sulfurisé.
[0003] On sait que le papier sulfurisé est un papier trempé dans l'acide sulfurique de manière
à le rendre imperméable aux graisses et le prémunir contre l'altération par l'eau.
[0004] Cependant, le papier sulfurisé s'il présente des avantages, n'en présente pas moins
des limitations :
- il est transparent et ne s'oppose pas au passage des rayons ultra-violets ce qui nuit
à la conservation des produits emballés ;
- il est relativement rigide et difficile à façonner ;
- il présente une surface rugueuse considérée comme peu esthétique et susceptible de
dégrader la qualité des impressions des emballages commercialisés tels que marque,
slogan, dessin etc. ;
- il est perméable à la vapeur d'eau et ne peut donc empêcher à long terme la déshydratation
des produits emballés ;
[0005] Dans ce contexte, la présente invention vise à remédier à tous ces inconvénients
et propose un procédé permettant de réaliser un nouveau matériau d'emballage présentant
outre les qualités et caractéristiques usuelles du papier sulfurisé, les avantages
d'être souple, imperméable à la vapeur d'eau, s'opposant au passage des rayons U.V.,
de surface lissée agréable au toucher et à l'oeil, et susceptible d'être utilisé comme
support d'impression de parfaite qualité ainsi que le matériau obtenu par ce procédé.
[0006] A cette fin, selon l'invention, la présente invention a pour objet un procédé de
fabrication d'un matériau à partir d'un papier sulfurisé utilisé comme support de
base caractérisé en ce qu'il comporte une étape d'enduction d'au moins une de ses
faces d'eau ou de solutions aqueuses.
[0007] Les solutions aqueuses sont avantageusement à base de produits hygroscopiques.
[0008] L'eau ou les solutions aqueuses contiennent des produits imperméabilisant le support
à la vapeur d'eau, l'eau, le gaz ou les graisses tels que des produits fluorés ou
des polymères filmogènes.
[0009] L'eau ou les solutions aqueuses sont susceptibles de contenir des produits anti-moisissures
tels que l'acide sorbique, l'acide benzoïque ou leurs sels.
[0010] Selon un autre développement de l'invention, le procédé de fabrication d'un matériau
à partir d'un papier sulfurisé utilisé comme support de base est caractérisé en ce
qu'il comprend un traitement de surfaces du support par dépôt d'une ou plusieurs couches
pigmentées sur l'une de celles-ci.
[0011] Le support est avantageusement prétraité au moyen d'une sous-couche d'adhérence telle
qu'un polyéthylène imine ou un anhydride styrène maléique.
[0012] Selon un autre développement de l'invention, le procédé de fabrication comprend les
traitements précédemment décrits seuls ou en combinaison.
[0013] Le support est susceptible d'être introduit dans une supercalandre ou une softcalandre,
avec ou sans vapeur.
[0014] Selon une forme de réalisation avantageuse de l'invention, une couche métallique
est déposée sous vide ou par transfert sur le support.
[0015] Le support est apte à être soumis à une métallisation directe après application d'un
vernis permettant notamment l'imperméabilisation de celui-ci à l'eau, la vapeur d'eau,
le gaz ou les graisses.
[0016] La présente invention a également pour objet le matériau obtenu par le procédé précédemment
décrit.
[0017] L'invention sera bien comprise à la lumière de la description qui suit se rapportant
à un exemple illustratif et non limitatif de l'invention, en référence au dessin annexé
dans lequel :
- la figure 1 représente un diagramme des différentes étapes du procédé de l'invention
pour la fabrication d'un papier.
[0018] Le papier sulfurisé traditionnel présente des caractéristiques intéressantes pour
un emploi comme emballage de produits alimentaires et plus particulièrement de produits
à haute teneur en lipides tels que le beurre ou des produits équivalents. En effet,
le papier sulfurisé est un matériau entièrement cellulosique, recyclable, naturel,
et empêchant le passage des corps gras.
[0019] Il est donc utilisé comme support de base aux divers traitements décrits ci-après
et représentés sur la figure 1, ces traitements ayant pour objet de pallier aux inconvénients
précédemment énoncés.
[0020] Dans un premier temps, le support rigide est rendu malléable par imprégnation ou
enduction d'eau ou de solutions aqueuses sur l'une de ses surfaces et en particulier
sur la face verso du support (surface qui n'est pas destinée à être imprimée). Cette
étape d'assouplissement du support (premier bloc du diagramme de la figure 1) a pour
but de faciliter les pliages ou opérations ultérieures nécessaires à la constitution
d'emballages de formes diverses.
[0021] La phase d'assouplissement par imprégnation ou enduction est également susceptible
d'apporter de nouvelles propriétés au support par dissolution de produits appropriés
dans l'eau ou les solutions aqueuses ; ainsi, peuvent être introduits dans l'eau ou
les solutions :
- des produits hygroscopiques tels que le sorbitol, la glycérine, l'urée nitrate ou
le glycol améliorant l'inertie et la résistance aux variations de température et d'hygrométrie,
ce qui permet aux articles emballés d'être réfrigérés ou congelés ...
- des produits destinés à protéger les articles emballés contre la moisissure tels que
l'acide sorbique et ses sels (sorbate de calcium, sorbate de potassium, sorbate de
sodium, sorbate de magnésium), ou l'acide benzoïque, le benzoate de sodium, ou autres
composés organiques ;
- des produits fluorés, des polymères filmogènes ou tout autre produit renforçant l'imperméabilité
aux graisses, à l'eau, au gaz ou à la vapeur d'eau.
[0022] Dans un deuxième temps, le traitement de la face verso est susceptible d'être suivi
du traitement de la face opposée, la face recto (destinée à l'impression). La phase
suivante du procédé (bloc 3 du diagramme de la figure 1) consiste à déposer une ou
plusieurs couches pigmentées sur la surface dite recto du support dans le but de faciliter
la métallisation et d'obtenir une qualité parfaite d'impression.
[0023] De manière à pallier aux détériorations dues au stockage de longue durée en milieu
humide et froid des produits emballés et notamment à l'écaillage sec et humide de
la couche métallisée, le traitement par dépôt d'une ou plusieurs couches (bloc 3)
sur le support est précédé d'un prétraitement du support (bloc 2 du diagramme de la
figure 1).
[0024] Le prétraitement a pour objet de renforçer la cohésion entre le support non poreux
et les couches déposées sur celui-ci.
[0025] Il est effectué au moyen d'une sous-couche d'adhérence tel qu'une polyéthylène imine
ou un anhydride styrène maléique, ou toute autre sous-couche d'adhérence adaptée.
[0026] Dans une étape suivante du procédé (bloc 4), le support couché est calandré en vue
d'améliorer son état de surface : il est introduit dans une supercalandre (empilement
en alternance de plusieurs rouleaux métalliques et élastiques) ou dans une softcalandre
(définissant deux à quatre zones de contact au lieu des lignes de contact de la supercalandre),
avec ou sans vapeur. Les presses métalliques des supercalandres ou des softcalandres
sont généralement chauffées entre 80 et 250 degrés Celsius.
[0027] Le traitement mécanique par calandrage satine le support couché et lui apporte lissé
et brillant. De plus, il complète également la phase d'assouplissement précédemment
décrite.
[0028] Le papier sulfurisé couché calandré obtenu est alors susceptible d'être imprimé (bloc
5) en creux ou en relief ou métallisé directement (bloc 6) et ensuite imprimé (bloc
8).
[0029] D'autres procédés de métallisation connus par l'homme de l'art sont susceptibles
d'être utilisés tel que par exemple le procédé par transfert (bloc 7) Permettant d'obtenir
un éclat métallique et de renforcer la barrière aux rayons ultra-violet.
[0030] De manière usuelle, la métallisation directe (bloc 6) est effectuée "directement"
sur le papier : une couche métallique de faible épaisseur (de 300 à 500 Angströms)
est déposée sous vide sur le support après enduction préalable d'un vernis de pré-métallisation
tel que des vernis acryliques ou à base d'autres polymères en phase aqueuse ou solvant
ou des vernis réticulant sous l'action de rayonnements ultra-violets ou de bombardement
par faisceau d'électrons.
[0031] En utilisant un vernis approprié, l'imperméabilité à l'eau, la vapeur d'eau, le gaz,
et/ou les graisses est susceptible d'être intensifiée.
[0032] Selon une autre forme de réalisation, la métallisation directe est réalisée sur une
couche spécifique. La phase de vernissage est supprimée et cette forme de réalisation
offre un coût de fabrication réduit. De plus, le choix d'une structure particulière
de la couche sur laquelle la métallisation est opérée, permet de fortifier l'opacité
du papier obtenu. Plus l'opacité est importante, plus les impressions sont contrastées
; par ailleurs, l'impression préalable d'un fond blanc n'est plus nécessaire.
[0033] Le procédé de fabrication du papier décrit permet de transformer un papier sulfurisé
tout en conservant et en renforçant ses propriétés et de lui apporter de nouvelles
propriétés de plus en plus demandées sur le marché.
[0034] Le tableau ci-dessous présente les caractérisques du papier sulfurisé connu, en comparaison
avec celles du nouveau matériau couché softcalandré, sur support prétraité ou non,
selon l'invention :

[0035] Le matériau finalement obtenu dispose de caractéristiques adaptées à l'emballage
alimentaire et plus particulièrement à l'emballage de produits gras tels que beurre
ou produits équivalents ; mais ses propriétés en font également un support d'impression
très satisfaisant dans le domaine de la publicité ou de l'étiquetage par exemple.
Les applications ne sont donc nullement limitées à l'emballage alimentaire et suivant
les étapes du procédé suivies, elles peuvent être très variées.
[0036] Ainsi, par exemple, le papier sulfurisé siliconé ou enduit de produits cireux ou
de solutions de stéarochlorure de chrome ou d'aluminium sur une face, et couché sur
l'autre, est apte à servir d'emballage anti-adhérent imprimable, ou à être utilisé
dans tout autre type d'application telle que la fabrication de panneaux stratifiés.
[0037] Les applications dans le domaine de l'emballage de produits gras ou collants sont
nombreuses et variées :
- emballages de confiseries, nougat, chewing-gum, pâte à modeler, mastics, etc.
- confection de barquettes rigides ou semi-rigides pour l'emballage de produits alimentaires
(beurre, margarine, viandes, pâtés, pâtes molles, fromages frais, yaourts, etc.) ou
de plats cuisinés pouvant être congelés et réchauffés dans des fours à micro-ondes
ou des fours thermiques.
[0038] Le matériau peut également être utilisé pour réaliser les opercules de telles barquettes.
1. Procédé de fabrication d'un matériau à partir d'un papier sulfurisé utilisé comme
support de base, caractérisé en ce qu'il comporte une étape d'enduction d'au moins
une de ses faces d'eau ou de solutions aqueuses.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les solutions aqueuses sont
à base de produits hygroscopiques.
3. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'eau ou
les solutions aqueuses contiennent des produits aptes à imperméabiliser le support
à la vapeur d'eau, l'eau, le gaz ou les graisses tels que des produits fluorés ou
des polymères filmogènes.
4. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'eau ou
les solutions aqueuses contiennent des produits anti-moisissures tels que l'acide
sorbique, l'acide benzoïque ou leurs sels.
5. Procédé de fabrication d'un matériau à partir d'un papier sulfurisé utilisé comme
support de base caractérisé en ce qu'il comprend un traitement de surface du support
par dépôt d'une ou plusieurs couches pigmentées sur l'une de celles-ci, et destinées
à améliorer les qualités de métallisation et/ou d'impression.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que le support est prétraité au
moyen d'une sous-couche d'adhérence telle qu'un polyéthylène imine ou un anhydride
styrène maléique.
7. Procédé de fabrication d'un matériau à partir d'un papier sulfurisé utilisé comme
support de base caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- une enduction d'au moins une de ses faces d'eau ou de solutions aqueuses ;
- un traitement de surfaces du support par dépôt d'une ou plusieurs couches pigmentées
sur l'une de celles-ci.
8. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le support est introduit
dans une supercalandre ou une softcalandre, avec ou sans vapeur.
9. Procédé selon l'une des revendications 7 ou 8, caractérisé en ce qu'une couche métallique
de faible épaisseur (300 à 500 Angstrôm) est déposée, sous vide ou par transfert,
sur le support.
10. Procédé selon l'une des revendications 7 à 9, caractérisé en ce que le support est
soumis à une métallisation directe après application d'un vernis de pré-métallisation,
renforçant notamment l'imperméabilisation de celui-ci à l'eau, la vapeur d'eau, le
gaz ou les graisses.
11. Matériau réalisé à partir d'un papier sulfurisé utilisé comme support de base obtenu
par le procédé selon l'une des revendications précédentes.