Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne le domaine des conducteurs électriques en aluminium et tout
particulièrement les fils électriques à âme massive ou câblée et les méplats, et leurs
dispositifs de raccordement en aluminium. L'invention concerne également les traitements
de surface de ces conducteurs.
[0002] Le mot "aluminium" s'entend au sens large de l'aluminium et ses alliages. Il en sera
ainsi dans toute la suite du texte.
Etat de la technique et problème posé
[0003] Le développement de l'aluminium dans les conducteurs électriques, où il est en compétition
en particulier avec le cuivre, est souvent limité par ses propriétés de contact électrique.
On attribue généralement aux caractéristiques mécaniques et aux propriétés de surface
de l'aluminium, l'évolution des caractéristiques d'un contact électrique, telles que
la résistance de contact, qui est observée dans certaines conditions avec les conducteurs
en aluminium. En particulier, il est connu que les conducteurs en aluminium peuvent
se déformer légèrement de manière plastique après la réalisation du contact électrique
sous l'effet notamment des variations de température et des échauffements. D'autre
part, il est connu que l'aluminium se recouvre naturellement d'une couche d'oxyde
qui présente l'avantage de le protéger de la corrosion mais qui s'avère un inconvénient
dans le cas des applications électriques. En effet la couche d'oxyde, dont la conductivité
électrique est faible, s'oppose au passage du courant à l'endroit où le conducteur
est raccordé aux différents appareils ou aux jonctions d'un circuit électrique. Le
phénomène est d'autant plus gênant que la résistance de contact peut augmenter avec
le temps à cause d'une évolution de la couche d'oxyde sous l'effet du passage du courant,
de la température ou des conditions d'environnement.
[0004] On connaît plusieurs alliages d'aluminium qui offrent une bonne tenue dans le temps
des propriétés de contact électrique, tels que le AA 1370, le AA 1310 ou le AA 6101.
Cependant, il est bien connu que, pour certaines applications, les conducteurs en
aluminium doivent subir un traitement de surface complémentaire afin de diminuer la
résistance de contact et de mieux maîtriser son évolution dans le temps.
[0005] Une solution communément adoptée consiste à brosser les surfaces à mettre en contact
et à les recouvrir de graisses de contact généralement chargées de matières abrasives.
Cette opération supplémentaire, le plus souvent manuelle et donc coûteuse, est un
frein au développement de l'aluminium comme conducteur électrique.
[0006] Il a également été suggéré de déposer sur les fils conducteurs en aluminium une couche
de métal de qualité électrique. Les procédés de dépôt les plus connus consistent,
après une préparation de la surface, à déposer une couche d'étain ou de nickel, généralement
sur sous-couche cuivre par voie chimique ou électrochimique. On peut citer par exemple
le procédé décrit par le brevet est-allemand DD 150084. Le dépôt de métal a un effet
bénéfique sur le plan de la résistance de contact mais présente deux inconvénients
: d'une part le traitement est coûteux, d'autre part la tenue à la corrosion galvanique
dans les environnements agressifs est insuffisante. Ceci explique le faible développement
de ces procédés qui sont réservés à des applications très particulières comme l'aéronautique.
[0007] Il a également été suggéré d'effectuer une anodisation. Selon le procédé du brevet
français FR 2298619, le conducteur est soumis à l'action d'un courant alternatif dans
une solution aqueuse contenant de l'acide phosphorique. Ce procédé, vieux maintenant
de plus de 20 ans, n'a eu aucun développement industriel, car les tests de laboratoire
décrits dans ce brevet, qui faisaient état de faibles résistances de contact obtenues
grâce à ce procédé, se sont avérés non représentatifs de la situation industrielle.
[0008] En effet, la demanderesse a constaté que, pour présenter un intérêt sur le plan industriel,
les conducteurs en aluminium doivent, sur le plan des propriétés d'usage, présenter
simultanément une résistance de contact faible et uniforme pour de faibles forces
de contact, une grande stabilité dans le temps des raccordements électriques avec
et sans passage de courant électrique et une tenue à la corrosion satisfaisante.
[0009] Ainsi, sur la base de tests représentatifs des conditions d'utilisation, la demanderesse
a recherché des conducteurs en aluminium qui possèdent les propriétés d'usage recherchées
et qui puissent être produits à des coûts compétitifs.
Objet de l'invention
[0010] L'invention a pour objet un conducteur électrique en alliage d'aluminium contenant
des phases intermétalliques au fer caractérisé en ce que sa surface contient peu de
particules de phases intermétalliques au fer de diamètre équivalent supérieur à 0,8
µm.
[0011] L'invention a pour deuxième objet un traitement de surface de conducteurs électriques
en aluminium permettant d'obtenir les conducteurs électriques selon l'invention et
caractérisé en ce qu'il comporte successivement :
- un premier traitement électrochimique en courant alternatif dans un milieu très alcalin
(pH > 8);
- éventuellement, un traitement chimique de neutralisation ;
- un deuxième traitement électrochimique en courant continu dans un milieu faiblement
acide de pH entre 4 et 7.
Description de l'invention
[0012] Le conducteur électrique en alliage d'aluminium selon l'invention est caractérisé
en ce que ledit alliage contient au moins 98,5 % d'aluminium et entre 0 et 1,5 % de
fer en poids, et en ce que moins de 5 % des particules de phases intermétalliques
au fer en surface du conducteur ont un diamètre équivalent supérieur à 0,8 µm. De
préférence, moins de 2% des dites particules ont un diamètre équivalent supérieur
à 0,8 µm.
[0013] Le diamètre équivalent correspond au diamètre d'un cercle de surface équivalente
à la section visible de la particule. Le nombre et la taille des particules de phases
intermétalliques au fer peuvent être mesurés par des techniques d'analyse de surface
bien connues, telles que la microscopie électronique à balayage (MEB) à basse énergie
avec contraste de numéro atomique combinée à un dispositif d'analyse d'image.
[0014] Les particules de phases intermétalliques au fer en surface incluent, tel qu'illustré
à la figure 1, toutes les particules intermétalliques binaires, ternaires ou autres,
telles que l'Al
3Fe seul ou en combinaison avec Mn, Cu, Si, Ni, ..., qui ne sont pas entièrement immergées
dans la matrice aluminium ou qui, tout en étant immergées dans ladite matrice, s'approchent
à moins de 0,2 µm de la surface de ladite matrice.
[0015] De préférence, la proportion de fer en poids se situe entre 0,05% et 1,0%. Une proportion
de fer inférieure à 0,05 % entraîne des coûts de fabrication prohibitifs et réduit
généralement les caractéristiques mécaniques du conducteur. Une proportion de fer
supérieure à 1,0% entraîne une résistivité électrique du conducteur qui excède les
marges de tolérances normalement admises.
[0016] Ledit alliage contient éventuellement d'autres éléments en solution solide ou précipités
en phase simple ou intermétallique, tels que Si, Cu, Mg, ... Ledit alliage est avantageusement
choisi parmi les alliages des séries AA1000 et AA6000, tels que AA1110 (équivalent
au AP 131050), AA1370, AA6101 et AA6201.
[0017] Le conducteur selon l'invention peut être obtenu par filage et/ou tréfilage ou moulage
selon des procédés connus. Les conducteurs sous forme de fils sont obtenus de préférence
par le procédé CLC (coulée et laminage en continu) suivi d'un tréfilage selon les
procédés connus.
[0018] Le conducteur peut être dans tout état métallurgique compatible avec l'application.
[0019] La résistivité électrique du conducteur est de préférence inférieure à 3,5 µΩ.cm,
et de préférence encore inférieure à 3,0 µΩ.cm.
[0020] Selon un mode de réalisation, le conducteur selon l'invention est utilisé sous forme
de fil à âme massive, c'est-à-dire qu'il est formé d'un seul brin conducteur éventuellement
revêtu d'une gaine isolante, ou à âme câblée, c'est-à-dire qu'il est formé d'un ensemble
de brins élémentaires, généralement torsadés et éventuellement revêtus d'une gaine
isolante. Le conducteur selon l'invention est aussi avantageusement utilisé dans les
dispositifs de raccordement électrique.
[0021] Le conducteur selon l'invention est avantageusement obtenu par un procédé comportant
un traitement de surface selon le deuxième objet de l'invention. Ledit procédé comprend
éventuellement des opérations de tréfilage qui sont effectuées avant et/ou après le
traitement de surface.
[0022] Selon le traitement de surface du deuxième objet de l'invention, le conducteur en
aluminium est traité au défilé ou, notamment dans le cas des pièces unitaires, par
immersion dans une succession de cuves.
[0023] Dans le cas des fils, la configuration la plus avantageuse pour le traitement au
défilé est celle de la figure 2a. Mais il est possible également d'utiliser une configuration
où les deux traitements successifs sont nettement séparés comme représenté à la figure
2b. Ces deux configurations correspondent à une prise de courant liquide : le courant
est transmis par une électrode à l'électrolyte qui le transmet à son tour au conducteur
à traiter. On peut également utiliser une prise de courant directe qui permet de bien
contrôler la tension appliquée au conducteur mais pose des problèmes de détérioration
du conducteur. Les figures 3a et 3b représentent deux configurations en prise directe
: le courant est transmis directement au conducteur à traiter par un contact mécanique.
[0024] Le premier traitement est effectué dans un milieu très alcalin de pH > 8. Différents
électrolytes répondant à ce critère peuvent être utilisés mais, du fait de leur faible
coût et de leur grande stabilité chimique, il est particulièrement avantageux d'utiliser
la soude (NaOH) ou la potasse (KOH) caustiques, de concentration entre 10 et 100 g/l.
Le traitement est effectué à une température comprise entre 40°C et 100°C, sous une
tension appliquée comprise entre 2 et 10 V. En dessous de 2 V les vitesses de défilement
sont trop faibles (< 10 m/min). Au-dessus de 10 V le traitement laisse une couche
d'oxyde résiduelle importante (> 100 Å) et conduit à des résistances de contact trop
élevées.
[0025] Le deuxième traitement est effectué dans un milieu faiblement acide (pH entre 4 et
7). Différents électrolytes peuvent convenir comme l'acide borique, l'acide phosphorique,
l'acide tartrique. Ce traitement est effectué à une température ambiante qui dépend
de l'électrolyte, mais qui se situe généralement entre l'ambiante et 60°C. L'acide
tartrique combiné à l'ammoniaque pour donner du tartrate d'ammonium s'avère un électrolyte
particulièrement approprié car il donne de bons résultats à la température ambiante.
La tension appliquée est comprise entre 1V et 5V. En-dessous de 1V le traitement donne
une couche trop mince et conduit à un mauvais comportement dans le temps des résistances
de contact et de la tenue à la corrosion. Au-dessus de 5V la couche d'oxyde formée
est épaisse et conduit à des résistances de contact élevées.
[0026] En fonction de l'alliage et des dimensions du conducteur à traiter, on ajuste les
temps d'immersion ou la vitesse de défilement et les différents paramètres des traitements,
en particulier la tension appliquée.
[0027] Dans chacune des cuves de traitement, on peut ajouter à l'électrolyte, suivant une
technique connue, des agents détergents ou émulsifiants destinés à limiter la pollution
du bain, des électrodes et des mécanismes par les graisses.
[0028] Dans une variante avantageuse de l'invention, on peut ajouter entre les deux traitements
électrochimiques une cuve de neutralisation à l'acide nitrique qui améliore sensiblement
les résultats obtenus.
[0029] Il est également avantageux de faire subir au conducteur à traiter un rasage mécanique
préalable.
[0030] Les résultats obtenus dans les tests de résistance de contact se sont avérés nettement
meilleurs pour les conducteurs de l'invention que pour les conducteurs de l'art antérieur.
FIGURES
[0031] La figure 1 présente une coupe transversale schématique d'un conducteur en aluminium
selon l'invention. Le conducteur est formé d'une matrice (1), de particules de phases
intermétalliques au fer (2, 3, 4), éventuellement de particules de phases intermétalliques
sans fer (5) et éventuellement d'éléments en solution solide. Les particules en surface
incluent les particules effleurant à la surface (2) et les particules immergées dans
la matrice aluminium et s'approchant de la surface d'une distance P inférieure à 0,2
µm, telles que la particule (3).
[0032] La figure 2a représente la configuration préférée de l'invention avec prise de courant
liquide. Le conducteur (10) circule en continu dans les cuves de traitement (13,14
et 15) à l'aide, dans le cas d'un fil, d'un dérouleur (11) et d'un enrouleur (12).
Dans les cuves (13 et 14) une tension alternative (18) induit un courant alternatif
dans le conducteur (10) à l'aide des électrodes (19 et 20). Dans la cuve (15) une
tension continue (17) induit un courant continu dans le conducteur (10) à l'aide des
électrodes (20 et 21), le conducteur (10) étant en polarisation anodique dans la cuve
(15).
[0033] La figure 2b représente une autre configuration avec prise de courant liquide. Par
rapport à la configuration de la figure la, une cuve (16) et une électrode supplémentaire
(22) ont été ajoutées afin de séparer les deux traitements, tout en maintenant le
principe de la prise de courant liquide.
[0034] Les figures 3a et 3b représentent deux autres configurations avec prise directe sur
le conducteur (30 et 31).
[0035] La figure 4 est un schéma de la méthode de mesure de la résistance de contact.
[0036] La figure 5 est un schéma de la boucle d'essai du test de cyclage thermique. Six
raccords de jonction (50) sont réunis entre eux par les conducteurs soumis à l'essai
(51), dont l'un est utilisé comme référence (52). La température du conducteur de
référence (52) est mesurée en son milieu à l'aide d'un thermocouple (53). Des points
de mesure de la chute de tension (54) sont aménagés à une distance (L) de part et
d'autre du centre de chaque raccord de jonction (50). Deux points de mesure de la
chute de tension (55) séparés d'une distance (Lo), sont également aménagés sur le
conducteur de référence (52). La boucle d'essai est raccordée à une alimentation électrique
(60) qui délivre soit un courant alternatif, pour le cyclage thermique, soit un courant
continu pour les mesures de résistance des raccords et du conducteur de référence.
[0037] La figure 6 montre le distribution des tailles de particules de phases intermétalliques
au fer d'un conducteur en alliage d'aluminium AA 1370 selon l'art antérieur (a,b)
et selon l'invention (c,d). L'ordonnée donne la fréquence d'apparition des particules.
Les distributions a et c correspondent au diamètre équivalent des particules; les
distributions b et d correspondent à la dimension maximale.
[0038] La figure 7 montre le distribution des tailles de particules de phases intermétalliques
au fer d'un conducteur en alliage d'aluminium AP 131050 selon l'art antérieur (a,b)
et selon l'invention (c,d). L'ordonnée donne la fréquence d'apparition des particules.
Les distributions a et c correspondent au diamètre équivalent des particules ; les
distributions b et d correspondent à la dimension maximale.
EXEMPLES
[0039] Les exemples 1 à 4 portent sur des conducteurs sous forme de fils. Dans ces exemples,
les conducteurs ont subi les tests suivants :
[0040] Pour évaluer la résistance de contact et sa dispersion, on a utilisé la méthode dite
des fils croisés, dont le principe est illustré à la figure 4. Deux fils étaient maintenus
et mis sous tension mécanique (T) par des étriers puis mis en contact délicatement.
Une force F était appliquée au contact ce qui entraînait une flèche des fils. Une
intensité I était imposée au circuit et la tension résultante U était alors mesurée.
La résistance de contact était évaluée suivant l'expression Rc = U/I. Afin d'obtenir
une évaluation fiable de la qualité du contact électrique, la résistance de contact
a été mesurée en un grand nombre de points sur le fil, à savoir une cinquantaine de
points sur trois génératrices, c'est-à-dire 150 points au total et sur trois échantillons
différents.
[0041] Comme les valeurs de résistance de contact étaient dispersées et n'étaient pas distribuées
selon une loi normale, la qualité du contact a été exprimée en terme de la valeur
moyenne des 10 meilleures valeurs, Rc. Pour tous les cas cités dans les exemples ci-dessous,
la mesure a été effectuée sous une force (F) de 5 newtons, pour ⌀ 0,8 et 3 newtons
pour ⌀ 0,5, une intensité de 100 mA et une tension en circuit ouvert de 20 mV.
[0042] Pour évaluer la pérennité dans le temps de la résistance de contact, on a utilisé
un test de cyclage thermique par passage de courant selon une procédure dérivée de
la norme NFC 63-061. Le test a consisté à former une boucle à l'aide de 6 raccords
et de 7 conducteurs. Les raccords de jonction utilisés étaient des raccords en laiton
à serrage sous pied de vis. Des câbles ont été formés en torsadant des brins ensemble
et en les insérant dans une gaine isolante. Le nombre de brins était fonction du diamètre
du fil. Un des conducteurs était utilisé comme référence en ce sens que la température
de celui-ci, de même que la résistance R
L d'un tronçon de longueur Lo de celui-ci, ont été considérées comme représentatives
de l'ensemble des conducteurs de la boucle d'essai (figure 5). La température était
mesurée à l'aide d'un thermocouple de faible diamètre (0,2 mm). La boucle d'essai
était soumise à 200 cycles thermiques par passage d'une surintensité qui a porté les
conducteurs de référence à 120°C. Chaque cycle comprenait une période d'échauffement
de 15 minutes et une période de refroidissement naturel de 15 minutes. L'évaluation
de la résistance de contact a été réalisée à l'aide de la mesure de la résistance
de jonction. Pour cela on a imposé une intensité (Io) dans la boucle et on a mesuré
la chute de tension (Uo) entre deux points situés chacun à une distance (L) et de
part et d'autre du centre du raccord, les conducteurs étant dénudés à ces endroits.
La résistance de jonction était donnée par l'expression Rj = Uo/Io. La résistance
de jonction a été mesurée, pour chaque raccord, en début d'essai avant le premier
cycle et en fin d'essai après le 200° cycle. La qualité du contact a été évaluée à
l'aide du rapport (K) entre la moyenne des six résistances de jonction initiale (Ro)
et la résistance (R
L) mesurée sur le conducteur de référence (K = Ro/R
L). L'évolution de la résistance de jonction de l'ensemble des raccords était donnée
par l'évolution du rapport (K) entre le début et la fin de l'essai, laquelle évolution
était exprimée en pourcentage. Dans ces mesures, la distance (L) était de 125 mm,
la longueur (Lo) de 254 mm et l'intensité (Io) de 1A.
[0043] Pour évaluer la tenue à la corrosion, les fils traités suivant l'invention ont été
exposés à un brouillard salin (5% NaCl) pendant 96 heures. A la fin de cette période,
on a procédé à une nouvelle mesure de la résistance de contact à l'aide de la méthode
des fils croisés.
Exemple 1
[0044] Les essais ont été réalisés sur du fil en aluminium AA 1370 de diamètre 0,8 mm de
l'art antérieur (lot A) et selon l'invention (lot B). Le lot A provenait d'une bobine
de fil brut. Le lot B a subi un traitement de surface suivant l'invention, par défilement
dans des cuves successives : le traitement en courant alternatif a été effectué dans
un bain à 60 °C contenant 50 g/l de NaOH pur à 98% et sous une tension de 5 V, la
vitesse de défilement étant de 12 m/min ; le traitement en courant continu a été effectué
dans un bain contenant 30 g/l d'acide tartrique, dont le pH avait été ajusté à 5 à
l'aide d'ammoniaque, et sous une tension de 1 V.
[0045] Des mesures de la distribution des tailles des particules de phases intermétalliques
au fer ont été effectuées sur des échantillons issus des lots A et B. Les résultats
sont regroupés dans le Tableau 1. Par convention, De désigne le diamètre équivalent
et Dm la dimension maximale. Les valeurs indiquées correspondent au pourcentage des
particules de diamètre De ou Dm supérieur au seuil indiqué (0,5 µm ou 0,8 µm).

[0046] Un échantillonnage des deux lots a été soumis aux trois tests décrits précédemment.
Dans les essais de cyclage thermique, sept brins ont été utilisés pour réaliser les
câbles. Les résultats sont rassemblés dans le tableau 2.

[0047] Les résultats obtenus sur les fils suivants l'invention sont nettement meilleurs
que ceux obtenus sur les fils de l'art antérieur.
Exemple 2
[0048] Une deuxième série d'essais a été réalisée sur du fil aluminium AP131050 de diamètre
0,5 mm de l'art antérieur (A) et selon l'invention (B). Le lot A provenait d'une bobine
de fil brut. Le lot B a subi un traitement de surface selon l'invention, par défilement
dans des cuves successives, avec une phase de neutralisation intermédiaire : le traitement
en courant alternatif a été effectué dans un bain à 62 °C contenant 50 g/l de NaOH
pur à 98% et sous une tension de 6 V, la vitesse de défilement étant de 24 m/min ;
le traitement en courant continu a été effectué dans un bain contenant 30 g/l d'acide
tartrique, dont le pH avait été ajusté à 5 à l'aide d'ammoniaque, et sous une tension
de 1 V ; le traitement de neutralisation intermédiaire a été effectué dans un bain
d'acide nitrique à 69 %.
[0049] Des mesures de la distribution des tailles des particules de phases intermétalliques
au fer ont été effectuées sur des échantillons issus des lots A et B. Les résultats
sont regroupés au Tableau 3. La conversion est la même qu'au Tableau 1.

[0050] Un échantillonnage des deux lots a été soumi aux trois tests décrits précédemment.
Dans les tests de cyclage thermique, neuf brins ont été utilisés pour réaliser les
câbles.
[0051] Les résultats sont regroupés au Tableau 4.

[0052] Les résultats obtenus sur les fils suivant l'invention sont nettement meilleurs que
ceux obtenus sur les fils de l'art antérieur.
Exemple 3
[0053] Une série d'essais a été réalisée sur cinq lots de fils en aluminium AP 131050 de
diamètre 0,8 mm.
[0054] Le lot A provenait d'une bobine de fil nickelé (obtenu auprès de la Société Tréfileries
et Laminoirs de la Méditerranée (TLM), du groupe ALCATEL CÂBLE). Le lot B provenait
d'une bobine de fil brut, non rasé, et a été conservé sans traitement. Les lots C,D
et E sont issus d'une bobine de fil ayant subi une phase de rasage en cours de tréfilage.
Le lot C a été conservé sans traitement. Le lot D a subi le traitement d'anodisation
de l'art antérieur, dans un bain contenant 100 g/l d'acide phosphorique, sous une
tension alternative de 5 V, à une température de 75 °C et à une vitesse de défilement
de 60 m/min. Le lot E a subi un traitement de surface selon l'invention, avec une
phase de neutralisation intermédiaire, par défilement dans des cuves successives :
le traitement en courant alternatif a été effectué dans un bain à 65 °C contenant
50 g/l de NaOH pur à 98 % et sous une tension de 7,5 V, la vitesse de défilement étant
de 48 m/min ; le traitement en courant continu a été effectué dans un bain contenant
30 g/l d'acide tartrique, dont le pH avait été ajusté à 5,5 à l'aide d'ammoniaque,
et sous une tension de 1,5 V ; le traitement de neutralisation intermédiaire a été
effectué dans un bain d'acide nitrique à 69 %.
[0055] Un échantillonnage des cinq lots a été soumis aux trois tests décrits précédemment.
Dans les tests de cyclage thermique, sept brins ont été utilisés pour réaliser les
câbles. Les résultats sont rassemblés dans le Tableau 5.

[0056] Les fils selon l'invention donnent des résultats satisfaisants à l'ensemble des trois
tests.
Exemple 4
[0057] Des essais de tenue à la corrosion ont été effectués sur deux lots de fils en AA6101
d'un diamètre de 0,8 mm. Le lot A correspond à des fils de l'art antérieur. Le lot
B a subi un traitement selon l'invention, dans des conditions comparables à l'exemple
3.
[0058] Les piqûres de corrosion observées sur les fils du lot B sont nettement moins profondes
que celles observées sur les fils du lot A.
1. Conducteur électrique en alliage d'aluminium caractérisé en ce que ledit alliage contient
au moins 98,5 % d'aluminium et entre 0 et 1,5 % de fer en poids, et en ce que moins
de 5% des particules de phases intermétalliques au fer en surface dudit conducteur
ont un diamètre équivalent supérieur à 0,8 µm.
2. Conducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que moins de 2% desdites particules
ont un diamètre équivalent supérieur à 0,8 µm.
3. Conducteur selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la proportion de fer
en poids se situe entre 0,05 et 1,0%.
4. Conducteur selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ledit alliage
est choisi parmi les alliages des séries AA1000 et AA6000.
5. Conducteur selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il a une résistivité
électrique inférieure à 3,5 µΩ.cm.
6. Procédé permettant d'obtenir le conducteur selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé
en ce qu'il comprend un traitement de surface comportant successivement un premier
traitement électrochimique en courant alternatif dans un milieu très alcalin de pH
supérieur à 8 et un deuxième traitement électrochimique en courant continu dans un
milieu faiblement acide de pH entre 4 et 7.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que ledit traitement de surface
comporte, à la suite du traitement électrochimique en courant alternatif, un traitement
chimique de neutralisation dans un bain contenant de l'acide nitrique.
8. Procédé suivant l'une des revendications 6 et 7, caractérisé en ce que le bain du
traitement électrochimique en courant alternatif est constitué de soude ou de potasse
caustique et ce que la teneur en soude du bain du premier traitement est comprise
entre 10 g/l et 100 g/l.
9. Procédé suivant l'une des revendications 6 à 8, caractérisé en ce que le traitement
électrochimique en courant alternatif s'effectue sous une tension comprise entre 2
et 10V et en ce que le bain du premier traitement est maintenu à une température comprise
entre 40°C et 100°C.
10. Procédé suivant l'une des revendications 6 à 9, caractérisé en ce que le bain du traitement
électrochimique en courant continu est constitué de tartrate d'ammonium.
11. Procédé suivant l'une des revendications 6 à 10, caractérisé en ce que le traitement
électrochimique en courant continu s'effectue sous une tension entre 1 et 5V.
12. Procédé suivant l'une des revendications 6 à 11, caractérisé en ce que le conducteur
à traiter subit préalablement une opération de rasage mécanique.
13. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comprend une étape coulée
et laminage en continu suivi d'un tréfilage par tout moyen connu.
14. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de filage.
15. Fil à âme massive nue ou revêtue d'une gaine isolante, caractérisé en ce qu'il comprend
un conducteur selon l'une des revendications 1 à 5.
16. Fil à âme câblée nue ou revêtue d'une gaine isolante, caractérisé en ce qu'il comprend
des conducteurs selon l'une des revendications 1 à 5.
17. Dispositif de raccordement caractérisé en ce qu'il comprend un conducteur selon l'une
des revendications 1 à 5.