[0001] La présente invention concerne la détermination des commandes ou coefficients de
pondération en phase et en amplitude, à l'émission comme à la réception, des signaux
des sous-réseaux d'une antenne réseau.
[0002] Soit R une antenne réseau constituée de N sous-réseaux R
j, j variant de 1 à N, chaque sous-réseaux étant constitué d'éléments rayonnants dont
les signaux sont combinés par un combineur sur un port unique d'entrée-sortie. En
repérant la direction de visée de l'antenne réseau par rapport à un référentiel orthonormé
direct Oxyz dont l'axe Ox est parallèle à la largeur de l'antenne réseau supposée
orientée verticalement, l'axe Oy parallèle à la longueur de l'antenne réseau supposée
orientée horizontalement et l'axe Oz normal à la surface de l'antenne réseau, à l'aide
d'un angle γ que fait la direction de visée par rapport à sa projection dans le plan
Oxy et qui correspond à l'azimut et à l'aide d'un angle δ que fait la projection de
la direction de visée dans le plan Oxy avec l'axe Oz et qui correspond à l'élévation.
les coordonnées du vecteur unitaire
u de la direction de visée peuvent s'exprimer par :

[0003] Dans l'écriture des formules on adopte dans la suite, la convention selon laquelle
les vecteurs et les matrices sont toujours écrits en gras et les scalaires en maigre.
[0004] Soit un signal monochromatique s(t), de fréquence f, d'amplitude a et de phase ϕ
en provenance d'une direction repérée par les angles d'élévation et d'azimut (δ,γ).
Le signal correspondant délivré par l'antenne réseau en réception est de la forme
:

avec :
i étant la racine de -1,
λ étant la longueur d'onde du signal reçu,
Δdj étant le rapprochement (signe positif) ou l'éloignement (signe négatif), pour la
direction visée, du centre de phase Sj du sous-réseau Rj par rapport au centre de phase O de l'antenne réseau :
Δdj = u·OSj
wj étant la commande ou le coefficient de pondération en amplitude et phase associé
au sous-réseau Rj, et
fj étant une fonction caractéristique du sous-réseau Rj telle que :

représente la surface équivalente de Rj;
[0005] La contribution de l'antenne en réception exprimée dans la relation (1) peut également
se mettre sous une forme vectorielle :
sr(t) = s(t)wTv
en posant:

T désignant l'opération de transposition.
w est un vecteur dit vecteur des commandes car il a pour composantes les
N pondérations en amplitude et en phase w
j appliquées aux signaux des
N sous-réseaux lors de leur combinaison sur l'unique port d'entrée-sortie de l'antenne
réseau.
v est un autre vecteur dit vecteur de réseau dont les
N composantes sont des coefficients complexes représentant l'influence de chaque sous-réseau
sur l'amplitude et la phase du signal capté.
[0006] On peut, de manière similaire, exprimer le signal s
e(t) émis par l'antenne réseau lorsque ses sous-réseaux sont excités par le même signal
s(t) :

g
j étant une fonction caractéristique du sous-réseau R
j telle que :

représente le gain du sous-réseau R
j. D'après le théorème de réciprocité, on a :

[0007] Comme pour la réception, on peut écrire la contribution de l'antenne réseau à l'émission
sous une forme vectorielle :

* désignant l'opérateur conjugué et
w le vecteur des commandes et
v le vecteur de réseau définis à la relation (2), cela en tenant compte du fait que
l'on a en raison de la relation (3) :

[0008] Ainsi, aussi bien à l'émission qu'en réception, la contribution de l'antenne réseau
se modélise sous forme d'un produit scalaire entre le vecteur des commandes et le
vecteur de réseau représentant les influences respectives de chaque sous-réseau sur
l'amplitude et le déphasage du signal capté ou émis.
[0009] On se propose ici de déterminer les vecteurs des commandes pour optimiser l'utilisation
de l'antenne réseau en émission et en réception.
[0010] Le problème consistant à trouver le vecteur des commandes d'une antenne réseau a
été abordé par de nombreux auteurs. Parmi l'abondante littérature disponible, la majeure
partie a considéré le problème sous l'angle de la synthèse d'un diagramme de rayonnement
satisfaisant des contraintes imposées par un gabarit. On peut citer par exemple :
[1] T. T. Taylor, "Design of line source antennas for narrow beamwidth and low sidelobes",
IRE Trans. AP-3, 1955, pp 16-28
qui propose une démarche pour obtenir un diagramme de rayonnement avec un niveau uniforme
de lobes secondaires.
[0011] Une limitation de cette technique est qu'elle s'applique uniquement à un réseau linéaire
uniforme. Il en est de même pour de nombreuses autres pondérations appliquées également
dans des problèmes d'analyse spectrale.
[0012] Une démarche plus générale a été proposée récemment dans :
[2] C. A. Olen, R. T. Compton, "A Numerical Pattern Synthesis Algorithm for Array",
IEEE Trans. AP-38, No 10, October 1990, pp 1666-1676.
[0013] Dans cette nouvelle approche les auteurs utilisent des techniques de traitement d'antennes
adaptatives. Le diagramme de rayonnement résultant est celui qui maximise le rapport
signal à bruit thermique plus interférences (parasites divers dus aux ambiguïtés propres
du radar et aux brouilleurs existants intentionnels ou non) conformément à l'enseignement
de l'article :
[3] L. E. Brennan, L. S. Reed, "Theory of Adaptive Radar", IEEE Trans. AES-9, March
1973, pp 237-251.
[0014] Ainsi, pour obtenir un diagramme de rayonnement avec un niveau constant de lobes
secondaires, il suffit de régler les niveaux relatifs des interférences prises en
compte dans tout l'espace. A un degré d'itération k, on augmente le niveau d'interférence
correspondant aux lobes secondaires élevés et l'on diminue le niveau d'interférence
associé aux lobes secondaires plus faibles. L'augmentation ou la diminution du niveau
d'interférence sont proportionnelles à l'écart entre le niveau de lobe secondaire
obtenu et le niveau désiré. L'intérêt de cette méthode est qu'elle est indépendante
de l'architecture de l'antenne réseau (antenne 3D avec des sous-réseaux non-uniformes
par exemple). Elle permet également de synthétiser des diagrammes de rayonnement à
partir de gabarits de formes quelconques.
[0015] Cette méthode a cependant l'inconvénient de ne pas faire le lien entre les exigences
de l'application considérée et la synthèse des commandes de l'antenne. En effet, pour
des applications radar ou sonar, les exigences premières de l'instrument s'expriment
plus naturellement en terme de probabilité de détection qu'en terme de gabarit de
diagramme de rayonnement d'antenne. De même pour des applications de télécommunication
ou de radar de cartographie, les exigences se traduisent naturellement en terme de
rapport signal à parasites, les parasites pouvant inclure le bruit thermique, des
brouillages diverses, des ambiguïtés, le bruit de codage...
[0016] Aucune solution connue ne répond au problème de l'optimisation globale émission-réception
d'une antenne réseau par rapport à des exigences de la forme "maximiser le rapport
signal à parasites". Une première ébauche a cependant été proposée dans l'article
:
[4] S. Barbarossa, G. Levrini, "An Antenna Pattern Synthesis Technique For Spaceborne
SAR Performance Optimization", IEEE GE-29, No 2, March 1991, pp 254-259.
[0017] Cet article s'intéresse à l'optimisation de l'antenne d'un radar à synthèse d'ouverture
(SAR), c'est-à-dire cartographique, du point de vue de la maximisation du rapport
signal à ambiguïtés plus bruit thermique. Cependant, la méthode proposée présente
divers manques :
- Elle ne traite que de l'optimisation en réception.
- Elle fait intervenir un niveau de bruit thermique à l'entrée des sous-réseaux qui
n'est pas précisé ; en particulier, le lien entre ce niveau de bruit thermique et
le rapport signal à bruit sur l'image n'est pas fait.
- Elle n'optimise le rapport signal à parasites que pour un point de la fauchée (zone
d'intérêt en élévation), alors que pour l'application envisagée le concepteur a des
exigences à tenir en terme de qualité d'image sur tout un domaine angulaire.
[0018] La présente invention a pour but un procédé de synthèse optimale des commandes d'une
antenne réseau permettant d'optimiser conjointement les commandes d'une antenne réseau
aussi bien à l'émission qu'à la réception en fonction d'exigences liées aux performances
du système dont fait partie l'antenne réseau et, notamment, du critère de maximisation
du rapport signal à parasites (bruit thermique, bruit de codage, brouillage, ambiguïtés).
[0019] Elle a également pour but un procédé de synthèse optimale des commandes d'une antenne
réseau permettant d'optimiser les commandes d'une antenne réseau pour des signaux
utiles et parasites à large bande.
[0020] Elle a aussi pour but un procédé de synthèse optimale des commandes d'une antenne
réseau permettant d'optimiser les commandes d'une antenne réseau pour l'ensemble des
directions angulaires d'intérêt (la fauchée d'un radar de cartographie en élévation,
son ouverture en azimut...) et pas seulement pour une direction angulaire unique,
avec la possibilité de régler le niveau relatif de performance entre les différentes
directions d'intérêt de façon à garantir un niveau homogène de performance.
[0021] Elle a encore pour but un procédé de synthèse optimale des commandes d'une antenne
réseau prenant en compte le bruit blanc du point de vue angulaire pour l'antenne (bruit
correspondant au bruit thermique du récepteur, bruit de codage...) de façon à satisfaire
une contrainte de rapport signal à bruit après traitement, c'est-à-dire sur l'image
pour un radar de cartographie ou avant seuillage de détection pour un radar de conduite
de tir.
[0022] Elle a pour objet un procédé de synthèse optimale des commandes d'une antenne réseau
comportant un ensemble de sous-réseaux qui sont constitués d'un ou plusieurs éléments
rayonnants combinés et un ensemble de circuits de réglage permettant de modifier la
phase et l'amplitude des signaux émis ou reçus par les sous-réseaux sous l'action
de commandes. Ce procédé est remarquable en ce que l'environnement radioélectrique
de l'antenne réseau est modélisé sous forme d'un ensemble de configurations chacune
spécifique d'une cible d'intérêt que l'on cherche à détecter et définie par une puissance
de bruit blanc du point de vue angulaire présent au niveau de chaque sous-réseau et
par une répartition de cibles vues par l'antenne réseau et constituées de la cible
d'intérêt spécifique et d'autres cibles réelles ou virtuelles vues par la même occasion
et considérées comme parasites, en ce que l'on associe à chaque configuration un coefficient
de pondération et en ce que l'on détermine les commandes de l'antenne réseau de manière
à minimiser l'erreur quadratique moyenne généralisée faite sur les estimations des
signaux des cibles d'intérêt dans l'ensemble des configurations retenues compte tenu
des coefficients de pondération attribués à chaque configuration.
[0023] Selon une autre caractéristique de l'invention, le coefficient de pondération attribué
à chaque configuration peut être déterminé selon un processus itératif de manière
à imposer aux composantes de l'erreur quadratique moyenne généralisée minimum, dues
à chaque configuration, des rapports arbitraires prédéterminés.
[0024] Selon une autre caractéristique de l'invention, la puissance de bruit blanc du point
de vue angulaire au niveau des sous-réseaux adoptée en réception, dans les différentes
configurations, est déterminée en fonction du rapport signal à interférence plus bruit
désiré en sortie d'un système de réception connecté à l'antenne.
[0025] Selon une autre caractéristique de l'invention, la puissance de bruit blanc du point
de vue angulaire au niveau des sous-réseaux adoptée en émission dans les différentes
configurations est celle qui rend minimum, en réception, l'erreur quadratique moyenne
généralisée normalisée par la puissance moyenne pondérée des cibles d'intérêt.
[0026] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
ci-après d'un mode de mise en oeuvre donné à titre d'exemple. Cette description sera
faite en regard du dessin dans lequel :
- une figure 1 représente, de manière schématique, une antenne réseau avec son circuit
de pointage équipant un circuit émetteur-récepteur de radar,
- une figure 2 est un schéma du noyau d'un procédé selon l'invention, de détermination
des vecteurs des commandes optima d'une antenne réseau à l'émission et à la réception,
et
- une figure 3 est un organigramme montrant l'ensemble des opérations d'un procédé selon
l'invention de détermination des vecteurs des commandes optima d'une antenne réseau
associée à un dispositif d'émission-réception radar.
[0027] Comme représenté sur la figure 1, une antenne réseau est formée d'un ensemble de
sous-réseaux d'éléments rayonnants R
1, R
2,.., R
j,...R
N répartis sur un axe, une surface ou dans un volume. Un sous-réseau, représenté comme
un unique élément rayonnant, peut comporter plusieurs éléments rayonnants raccordés
par un combineur-distributeur dotant un sous-réseau d'un port unique d'entrée-sortie
de signal à la manière d'un simple élément rayonnant. Chaque sous-réseau est connecté
par son port d'entrée-sortie de signal à un combineur-distributeur général Σ par l'intermédiaire
d'un circuit individuel de réglage de phase et d'amplitude W
1, W
2,.., W
j,..,W
N commandé par un circuit pointeur 1.
[0028] Le combineur distributeur général Σ présente une série de ports individuels entrée-sortie
raccordés aux sous-réseaux et un port commun d'entrée-sortie raccordé à un équipement
émetteur récepteur 2 de radar. Il combine les signaux en provenance des sous-réseaux
à destination de la partie réception de l'équipement émetteur-récepteur 2 et distribue
le signal en provenance de la partie émetteur de l'équipement émetteur-récepteur 2
à destination des sous-réseaux R
j.
[0029] Chaque sous-réseau R
j reçoit un signal X
j, j variant de 1 à N qui est modifier en un signal w
jX
j par son circuit individuel de réglage de phase et d'amplitude W
j.
[0030] Le pointeur 1 délivre le vecteur des commandes :
w =
(w1,
w2,...,
wN)
qui permet de former le plan d'onde de l'antenne réseau. Le problème qui se pose est
de déterminer ce vecteur des commandes en fonction des circonstances de manière à
optimiser l'utilisation de l'antenne réseau.
[0031] Pour résoudre ce problème, on commence par modéliser les différentes situations de
l'ambiance radioélectrique de l'antenne réseau et du système émission-réception dont
elle fait partie sous forme d'un ensemble de configurations (C
k), k étant un entier variant de 1 à M. Chaque configuration est spécifique d'une situation
où l'on cherche à détecter une cible d'intérêt avec l'antenne réseau et l'appareillage
qui lui est associé. Elle modélise l'environnement radioélectrique particulier perçu
dans cette situation par l'antenne réseau et son appareillage associé, c'est-à-dire
la cible d'intérêt, d'autres cibles réelles ou virtuelles vues par la même occasion
et considérées comme parasites, et un bruit blanc du point de vue angulaire présent
au niveau de chaque sous-réseau.
[0032] Si des raisons particulières y poussent, on peut attribuer à chacun des sous-réseaux
R
j une puissance de bruit angulairement blanc différente. Cependant, afin de simplifier
les notations, et en gardant en mémoire cette remarque, on choisit, sans rompre la
généralité du propos de considérer une puissance de bruit angulairement blanc uniforme
sur chacun des sous-réseaux R
j.
[0033] Dans la modélisation en configurations, on peut prendre en compte les signaux à large
bande. Pour ce faire, lorsque l'on est en présence d'une cible ne possédant pas les
caractéristiques liées à la bande étroite, c'est-à-dire ne satisfaisant pas l'approximation
monochromatique, on procède à un échantillonnage de cette cible large bande dans le
domaine spectral en plusieurs sous-cibles monochromatiques et l'on crée une configuration
par sous-cible. La longueur d'onde de chaque sous-cible correspond au centre de la
zone spectrale associée à la configuration, tandis que son amplitude reflète la densité
spectrale de puissance dans la zone considérée. Si, afin de limiter les effets de
la dispersivité de l'antenne réseau, on adjoint des lignes à retard vrai derrière
tout ou partie des sous-réseaux, il suffit de modifier les déphasages liés à chaque
longueur d'onde par les déphasages liés aux lignes à retard.
[0034] On se place d'abord dans une situation où l'antenne réseau est utilisée en réception
avant de s'intéresser à l'autre situation où l'antenne réseau est utilisée à l'émission
puis à la situation plus générale où l'antenne réseau est utilisée à la fois en émission
et en réception par un équipement radar.
[0035] Pour déterminer le vecteur des commandes w
r dans une situation de réception, on part d'un ensemble de configurations en réception
C
k chacune associée à une cible monochromatique d'intérêt et rassemblant un ensemble
de cibles monochromatiques réelles et virtuelles réparties dans l'espace couvert par
l'antenne réseau baignant dans un bruit blanc du point de vue angulaire. Chaque configuration
C
k est définie sous la forme d'une collection de valeurs :
Ck = {
akl,ϕ
kl,λ
kl,δ
kl,δ
kl,γ
kl,σ}
1≤l≤Lk
où :
- Lk représente le nombre de cibles monochromatiques pris en considération dans la configuration
Ck, la cible d'intérêt étant indexée par k1 et les autres considérées comme parasites
étant indexées de k2 à kL.
- akl représente l'amplitude en tension de la cible n°1 dans la configuration Ck ; on note de plus, la puissance de cible :

- ϕkl représente la phase de la cible n° 1 dans la configuration Ck.
- λkl représente la longueur d'onde de la cible n°1 dans la configuration Ck.
- δkl représente l'angle d'élévation de la cible n°1 dans la configuration Ck, par rapport à l'antenne réseau.
- γkl représente l'angle d'azimut de la cible n°1 dans la configuration Ck par rapport à l'antenne réseau.
- σ représente la puissance de bruit blanc du point de vue angulaire commune aux sous-réseaux
et à chaque configuration Ck à qui l'on donnera, comme on le verra par la suite, une valeur différente σ' lors
de la détermination du vecteur des commandes we à l'émission.
[0036] D'une manière pratique, les amplitudes relatives et le rapport signal à bruit suffisent
à rassembler les informations nécessaires à la définition d'une configuration. On
pourra donc fournir pour caractériser une configuration :
- le rapport signal à bruit angulairement blanc pour la cible d'intérêt,
- les rapports signal à interférence pour caractériser l'amplitude de chacune des cibles.
[0037] Pour décrire une cible on utilise également la notation complexe :

en remarquant que :

[0039] Mathématiquement, on se situe dans le cadre de la théorie de l'estimation statistique.
L'antenne réseau est considérée comme un estimateur bayésien à structure imposée.
En outre, de part l'architecture de l'antenne réseau, on se place dans le cadre d'une
estimation linéaire de sorte que l'on a :

où :
- wr est le vecteur des commandes en réception déjà rencontré.
- ω est le vecteur des commandes en réception transposé et conjugué :

introduit pour des raisons de commodité dans les calculs à suivre car l'estimateur
prend alors la forme d'un produit scalaire dans un espace vectoriel sur le corps des
complexes.
- Xk représente le vecteur des signaux présent à l'entrée des sous-réseaux dans la configuration
Ck. Il peut également s'écrire :

où :
- Dk est une matrice à N lignes (nombre de sous-réseaux) et Lk colonnes (nombre de cibles prises en considération dans la configuration k), matrice
dont les colonnes sont des vecteurs vkl de réseau ayant pour composantes les pondérations en amplitude et phase subies par
le signal de la cible kl de la configuration Ck dans chacun des sous-réseaux :
Dk = (vk1, vk2,..., vkLk)
avec, comme indiqué précédemment :

- Yk représente le vecteur des cibles prises en considération dans la configuration Ck :
Yk = (θk1,θk2,...,θkLk)
- Nk représente le vecteur des échantillons du bruit blanc du point de vue angulaire Sa
matrice d'autocorrélation E[NkNkH] est telle que :

I étant la matrice diagonale unité.
[0040] Sans nuire à la généralité, on fait l'hypothèse que les processus sont centrés, c'est-à-dire
que les moyennes de tous les vecteurs sont nulles :

et l'on suppose que les variables aléatoires correspondant au bruit blanc du point
de vue angulaire et aux cibles sont non corrélées, c'est-à-dire que l'on a :

[0041] En suivant la démarche générale exposée dans le livre : [5] P. Y. Arquès, "Décision
en traitement du signal", édité par Masson 1982 on peut écrire que l'erreur quadratique
moyenne relative à la configuration C
k est égale à :

Or,

On en déduit :

[0042] Pour simplifier l'écriture, on pose :

il vient :

[0043] Avant de poursuivre plus avant l'étude de l'estimateur donnant l'erreur quadratique
moyenne généralisée avec un ensemble de configurations en réception, il est intéressant
de faire le lien avec les procédés de détermination du vecteur des commandes d'une
antenne réseau en réception décrits dans les articles de C. A. Olen, R. T. Compton
et de S. Barbarossa, G. Levrini précédemment cités en [2] et [4] en montrant que le
vecteur des commandes qui minimise en réception l'erreur quadratique moyenne ε
k sur une configuration C
k est également celui qui maximise en réception le rapport signal à bruit pour cette
configuration C
k. On suit pour cela, l'approche utilisée dans le livre :
[6] R. A. Monzingo, T. W. Miller, "lntroduction to Adaptive Arrays", édité par John
Willey, 1980.
[0044] ε
k est réécrit sous la forme :

[0045] Le seul terme qui dépend du vecteur des commandes ω en réception dans cette expression
de l'erreur quadratique moyenne ε
k sur la configuration C
k est une forme hermitienne associée à la matrice
RXk. Or cette matrice est définie positive puisqu'on la suppose inversible et qu'il s'agit
d'une matrice d'autocorrélation. Le minimum de l'erreur quadratique moyenne ε
k sur la configuration C
k est donc obtenu pour le vecteur des commandes :

[0046] Pour obtenir le vecteur des commandes en réception qui maximise le rapport signal
à bruit, on décompose le vecteur
Xk des signaux présents à l'entrée de chacun des sous-réseaux dans la configuration
C
k sous la forme :

où :
- vk1 est le vecteur de réseau ayant pour composantes les pondérations en amplitude et
en phase subies par le signal de la cible utile k1 dans la configuration Ck, dans chacun des sous-réseaux qui répond à la définition générale de la relation
(5).
- Πk représente les parasites associés à la configuration Ck.
[0047] Dans ces conditions, le rapport signal à parasites pour la configuration C
k peut s'exprimer de la façon suivante :

[0048] RΠk étant une matrice hermitienne définie positive puisque c'est une matrice d'autocorrélation
supposée inversible, il existe une matrice
R
, également hermitienne définie positive telle que :

[0049] On peut alors réécrire le numérateur du rapport signal à parasites sous la forme
:

En utilisant le théorème de Cauchy-Schwarz, il vient :

Comme on a en outre :

on peut écrire :

de sorte que l'on obtient pour le rapport signal à parasite de la configuration C
k, l'inégalité :

qui devient une égalité :

lorsque :

c étant une constante complexe. Cette condition détermine le vecteur des commandes
ω
SINRk maximisant le rapport signal à bruit dans la configuration C
k. Car elle entraîne la relation :

de sorte que :

[0050] Pour comparer le vecteur des
commandes ωMSEk qui minimise en réception l'erreur quadratique moyenne dans la configuration C
k dont l'expression est donnée par la relation (8) et le vecteur des commandes
ωSINRk qui maximise en réception le rapport signal à bruit dans la configuration C
k dont l'expression est donnée par la relation (11) on remarque que l'on a:

et :

De plus, en utilisant le lemme d'inversion suivant :

on obtient :

[0051] En introduisant ces expressions dans la relation de définition (8) du vecteur des
commandes ωMSEk minimisant en réception le critère d'erreur quadratique moyenne sur la configuration
C
k, il vient :

ce qui s'écrit encore en tenant compte de l'expression (10) du rapport signal à parasites
maximum dans la configuration C
k :

et montre que les vecteurs des commandes ω
MSEk et ω
SINRk sont égaux à une constante près. Pour l'optimisation en réception du vecteur des
commandes d'une antenne réseau dans une configuration donnée, il y a donc équivalence
entre la méthode qui minimise l'erreur quadratique moyenne et celle qui maximise le
rapport signal à parasites.
[0052] Cependant, le vecteur des commandes qui minimise en réception l'erreur quadratique
moyenne dans une configuration n'est pas celui qui minimise en réception l'erreur
quadratique moyenne généralisée sur l'ensemble des configurations. Pour obtenir ce
dernier, on revient à l'expression (4) de l'estimateur correspondant à l'erreur quadratique
moyenne généralisée sur l'ensemble des M configurations dans laquelle on remplace
les erreurs quadratiques moyennes ε
k de chaque configuration C
k par leur expression développée de la relation (7) :

En posant:

l'estimateur se met sous la forme plus condensée :

[0053] D'une façon similaire au cas d'une configuration unique, on réécrit cette dernière
expression comme une somme de trois termes dont un seul dépend du vecteur des commandes
ω :

[0054] Comme précédemment, le seul terme dépendant du vecteur des commandes ω de l'antenne
en réception est une forme hermitienne définie positive puisqu'elle est la somme de
matrices définies non-négatives (matrices d'autocorrélation) et qu'elle est supposée
inversible. Il en résulte que le vecteur des commandes
ωMSE qui minimise en réception l'erreur quadratique moyenne généralisée est celui qui
annule ce terme :

avec :

en raison des relations (12) et (13), et:

ou encore, en tenant compte du fait que le vecteur X
k des signaux présents à l'entrée de chacun des sous-réseaux peut se mettre sous la
forme :

[0055] Pour cette valeur du vecteur des commandes ω
MSE l'estimateur de l'erreur quadratique moyenne généralisée L(θ̂,θ) prend la valeur
minimale :

[0056] Les principales grandeurs caractéristiques en réception du système radioélectrique
auquel appartient l'antenne réseau se déduisent du vecteur des commandes
wr et des vecteurs
vkl de réseau représentant la contribution des sous-réseaux de l'antenne.
[0057] La puissance de signal utile
PSk pour une configuration k est donnée par :

a
k1 étant, comme indiqué précédemment, l'amplitude en tension de la source d'intérêt
numérotée k1 de la configuration k.
[0058] La puissance de bruit blanc du point de vue angulaire
PNk pour une configuration C
k est donnée par

[0059] La puissance des signaux parasites
PIk pour une configuration C
k est donnée par :

[0061] Après avoir considéré la détermination du vecteur des commandes en réception
wr d'une antenne réseau on passe à la détermination du vecteur des commandes à l'émission
we d'une antenne réseau. Pour ce faire, on procède de manière analogue à ce qui a été
fait précédemment, en exprimant l'estimateur de l'erreur quadratique moyenne généralisée
L(θ̂,θ) en fonction du vecteur des commandes à l'émission
we au lieu du vecteur des commandes en réception
wr, en prenant en considération des configurations d'émission avec une nouvelle valeur
σ' de puissance de bruit blanc du point de vue angulaire commune aux sous-réseaux
et des puissances intrinsèques A'
kl pour les cibles indépendantes de l'influence de l'émission :

[0062] Dans des applications comme l'optimisation de l'antenne d'un radar SAR spatial, la
signification physique des A'
kl est évidente. Ceux-ci dépendent du coefficient de rétrodiffusion des cibles d'intérêt,
de leur distance avec le radar... Pour des applications comme l'optimisation de l'antenne
d'un radar de conduite de tir pour lesquels on peut penser que l'exigence unique est
de fournir le maximum d'énergie dans la direction de visée, il peut être intéressant
d'introduire artificiellement des brouilleurs à l'émission afin de rendre le radar
discret dans les directions correspondantes.
[0063] On obtient alors pour le vecteur des commandes à l'émission
w
minimisant l'erreur quadratique moyenne généralisée L(θ̂,θ) la valeur :

avec :

et :

[0064] La détermination, pour l'optimisation du vecteur des commandes en réception ou en
émission, en fonction du critère de minimisation de l'erreur quadratique moyenne généralisée
qui vient d'être décrite prend en compte un ensemble de configurations en réception
ou en émission, avec des coefficients de pondération P
k permettant d'ajuster les niveaux relatifs de performance entre les configurations.
Ces coefficients de pondération peuvent être choisis arbitrairement en fonction des
importances relatives accordées aux diverses configurations mais ils peuvent aussi
être ajustés selon un processus itératif pour imposer aux erreurs quadratiques résiduelles
de chaque configuration en réception des rapports optima.
[0065] Supposons que l'on veuille imposer des performances relatives entre les erreurs quadratiques
moyennes dans les configurations en réception répondant à une fonction f(k) telle
que :

ou des performances relatives entre rapports signal à parasites dans les configurations
en réception répondant à une fonction g(k) telle que :

la configuration C
1 étant prise arbitrairement comme référence, cela pour satisfaire des exigences de
la forme :
- obtenir un rapport signal à bruit thermique plus ambiguïtés constant dans la fauchée
d'un radar SAR spatial auquel cas, on cherche à avoir une fonction g(k) égale à 1.
- permettre une dégradation du rapport signal à bruit dans le spectre de la forme d'onde
émise par un radar à compression d'impulsion inversement proportionnelle à la pondération
utilisée dans le traitement pour limiter le niveau des lobes secondaires afin que
le filtre du traitement soit adapté et l'effet de la dégradation atténué.
[0066] Dans ce cas, on procède de manière itérative :
- à la première étape, on donne aux coefficients de pondération Pk la valeur 1 :

et l'on détermine le vecteur des commandes en réception wr1.
- à une étape h suivante, on modifie les coefficients de pondération Pk, à l'aide d'une loi de récurrence utilisant:
- soit la fonction f(k) si l'on cherche à imposer des performances relatives entre les
erreurs quadratiques moyennes εk réalisées sur les différentes configurations Ck :

avec :

εk,h-1 étant l'erreur quadratique moyenne obtenue pour une configuration en réception Ck, avec le vecteur des commandes en réception wr,h-1 déterminé à la h-1ième étape du processus avec les coefficients de pondération Pk,h-1 et ε1,h-1 l'erreur quadratique moyenne obtenue pour la première configuration en réception
C1, toujours avec le vecteur des commandes en réception wr,h,1 et
Q une constante réelle déterminée empiriquement en fonction de l'application, de la
vitesse de convergence et de la stabilité souhaitées pour le processus itératif
- soit la fonction g(k) si l'on cherche à imposer des performances relatives entre les
rapports signal à parasites des différentes configurations Ck :

avec :

SINRk,h-1 étant le rapport signal à parasites obtenu pour une configuration en réception Ck, avec le vecteur des commandes en réception wr,h-1 déterminé à la h-1ième étape du processus avec les coefficients de pondération Pk,h-1 et SINR1,h-1 le rapport signal à parasites obtenu pour la première configuration en réception
1, toujours avec le vecteur des commandes en réception wr,h,1 et,
l'on détermine à nouveau le vecteur des commandes en réception wr,h avec la nouvelle série de coefficients de pondération Pk,h obtenus.
[0067] On arrête le processus itératif à l'étape H vérifiant la condition

avec une marge d'erreur ε caractérisant la précision souhaitée, ou lorsqu'une solution
stable est obtenue montrant que l'antenne réseau étudiée n'est pas capable de converger
vers la solution souhaitée, par exemple, en raison d'un nombre insuffisant de commandes.
[0068] Dans le procédé de détermination du vecteur des commandes d'une antenne réseau en
réception par minimisation de l'erreur quadratique moyenne généralisée sur plusieurs
configurations que l'on vient de décrire, on a fait l'hypothèse d'une puissance de
bruit blanc du point de vue angulaire σ au niveau des sous-réseaux intervenant dans
les définitions des configurations.
[0069] Pour déterminer cette puissance de bruit blanc du point de vue angulaire σ dans les
configurations en réception, plusieurs possibilités sont offertes suivant le degré
d'avancement du processus de conception d'un système. Au tout début du projet où les
divers paramètres ne sont pas figés (puissance disponible par exemple), il est intéressant
d'obtenir une solution n'utilisant que les spécifications de plus haut niveau telles
que le rapport signal à interférences après traitement. La démarche est alors la suivante:
[0070] On se base sur l'influence de cette puissance de bruit blanc du point de vue angulaire
σ sur la valeur du rapport signal à bruit blanc du point de vue angulaire SNR
2 en aval de l'antenne réseau et du dispositif radioélectrique de réception associé.
En effet, on a vu précédemment que l'on avait, d'après les relations (18, 16 et 17)
pour une configuration C
k donnée :

ce qui montre que, la puissance de bruit blanc angulairement et le vecteur des commandes
en réception déterminent le rapport signal à bruit blanc d'une configuration.
[0071] On se place dans une configuration, par exemple la première, et l'on considère l'exigence
de rapport signal à bruit blanc du point de vue angulaire SNR
21 que l'on s'est fixée (pour obtenir une certaine qualité d'image ou une probabilité
de détection étant donné une probabilité de fausse alarme). Ce rapport signal à bruit
comprend bien sûr a priori toutes les influences des étapes avales potentielles de
traitement de signal. On encadre alors la valeur recherchée de puissance de bruit
blanc du point de vue angulaire σ par deux valeurs σ
a et σ
b correspondant à des rapports signal à bruit blanc du point de vue angulaire SNR
2a et SNR
2b tels que :

ce qui est facilement réalisé en prenant par exemple pour valeur de σ
a :

où :
- N est le nombre de sous-réseaux,
- Gmax représente le gain maximum des sous-réseaux,
- A11 la puissance de la cible d'intérêt numérotée 1 dans la configuration C1,
et, pour valeur de σ
b :

où α est un coefficient réel représentant une perte de pondération par rapport au
gain maximum de rapport signal à bruit possible, typiquement de l'ordre de quelques
dB au maximum dans les applications habituelles.
[0072] Une fois l'encadrement effectué de la valeur recherchée du rapport signal à bruit
blanc, on procède par dichotomie comme décrit dans le livre :
[7] W. H. Press et al., "Numerical Recipes in C", 2
nd ED., Cambridge University Press 1992
en calculant pour les puissances de bruit blanc en limite d'intervalle et au milieu
d'intervalle les vecteurs des commandes en réception et les rapports signal à bruits
blanc correspondants, en réduisant à chaque fois l'intervalle de moitié et en conservant
la moitié d'intervalle qui correspond à la valeur recherchée du rapport signal à bruit
blanc.
[0073] A mesure que la conception avance, les divers paramètres de système se figent. Par
exemple on connaît le facteur de bruit du récepteur, la puissance disponible, le gain
apporté par les étages de traitement du signal, etc. La valeur de α prend alors une
valeur déterminée. La puissance de bruit angulairement blanc au niveau des sous-réseaux
est alors complètement définie grâce à des formules du type équation radar ou bilan
de liaison.
[0074] Dans le cas où, pour des exigences propres à l'application considérée, le niveau
de bruit blanc du point de vue angulaire serait différent en réception pour chacun
des sous-réseaux, le processus de détermination des valeurs :

de niveau de bruit blanc du point de vue angulaire pour les différents réseaux peut
suivre la même méthode à condition de se donner une loi de variation relative du niveau
de bruit blanc du point de vue angulaire en fonction des sous-réseaux.
[0075] Pour le choix du niveau de bruit blanc du point de vue angulaire σ' dans les configurations
en émission lors de la détermination du vecteur des commandes
we optimisant l'antenne réseau à l'émission, on remarque que, dans l'optimisation du
vecteur des commandes à l'émission suivant le critère de minimisation de l'erreur
quadratique généralisée, l'influence relative, dans une configuration, du rapport
signal à bruit blanc du point de vue angulaire et du rapport signal à interférences
à l'entrée des sous-réseaux peut s'expliquer en constatant que :
- plus le niveau de bruit blanc du point de vue angulaire est important, plus le procédé
de détermination va privilégier le gain au détriment de la réduction du niveau des
lobes secondaires dans les directions parasites conduisant, à la limite, vers un vecteur
des commandes dont les composantes ont une amplitude unité avec des phases telles
que la direction de rayonnement coïncide avec la cible d'intérêt,
- plus le niveau des interférences est élevé, plus le procédé de détermination va tenter
de synthétiser des lobes secondaires bas dans les directions parasites au détriment
du gain dans la direction privilégiée conduisant à un vecteur des commandes dont les
composantes suivent une loi de pondération à la fois en phase et en amplitude.
[0076] On fait donc l'hypothèse que le meilleur choix du vecteur des commandes à l'émission
est obtenu avec, dans les configurations en émission, une valeur de bruit blanc du
point de vue angulaire σ' au niveau de chaque sous-réseau qui soit telle que, lors
de la détermination du vecteur des commandes
wr en réception avec des configurations en réception où les cibles ont des puissances
tenant compte de la loi d'illumination à l'émission (puissances fixées en fonction
du vecteur des commandes d'émission conformément à la relation (19)), l'erreur quadratique
moyenne généralisée résiduelle pondérée par la puissance moyenne des cibles d'intérêt
soit minimum :

[0077] En effet, il faut tenir compte du fait que R
θ (puissance moyenne pondérée des cibles d'intérêt en réception) dépend du schéma émission
courant.
[0078] Cette valeur σ' de puissance de bruit n'a pas de réalité physique directe. Elle est
juste un moyen d'aboutir à un compromis optimal entre gain dans les directions privilégiées
et atténuation dans les directions parasites. Pour la déterminer, on part d'une valeur
arbitraire σ

pour laquelle on calcule le vecteur des commandes
we en émission minimisant l'erreur quadratique moyenne généralisée. Ce vecteur des commandes
en émission
we permet de définir des configurations en réception avec des puissances de cibles correspondant
à la loi d'illumination d'émission, de déterminer le vecteur des commandes en réception
wr minimisant l'erreur quadratique moyenne généralisée pour ces configurations de réception
et d'en déduire l'erreur quadratique minimale pondérée restante
L
(θ̂,θ). On donne une nouvelle valeur σ
' à la puissance de bruit blanc d'émission et l'on recalcule le vecteur des commandes
we en émission minimisant l'erreur quadratique moyenne généralisée puis le vecteur des
commandes
wr lui correspondant en réception, minimisant l'erreur quadratique moyenne généralisée
pour en déduire la nouvelle erreur quadratique minimale pondérée restante
L
(θ̂,θ). On compare cette nouvelle erreur quadratique minimale pondérée restante avec
la précédente pour en déduire une nouvelle variation de la puissance de bruit blanc
à l'émission allant dans le sens d'une diminution de l'erreur quadratique moyenne
généralisée minimale pondérée restante commise lors de la détermination du vecteur
des commandes en réception dans des configurations ayant des cibles dont les puissances
sont fonction du vecteur des commandes à l'émission. On procède ainsi par itérations,
en encadrant le minimum avec un intervalle d'incertitude de plus en plus réduit, selon
une méthode assez similaire à la méthode par dichotomie connue sous le nom d'algorithme
de Brent et décrite dans la référence [7]. Le processus s'arrête lorsque l'intervalle
atteint une taille compatible de la précision cherchée.
[0079] Afin de rendre cohérentes les différentes itérations, on choisit une forme de normalisation
du vecteur de commandes à l'émission. Avoir une puissance fournie constante semble
un critère intéressant. Ainsi la normalisation correspondante consiste à diviser les
composantes du vecteur obtenu par sa norme.
[0080] Comme dans le cas de la détermination de la puissance de bruit blanc du point de
vue angulaire adoptée pour la détermination du vecteur des commandes en réception,
il peut y avoir des applications où il est souhaitable de différencier les puissances
de bruit blanc d'émission entre les différents sous-réseaux. C'est par exemple le
cas lorsque l'on cherche à privilégier tel sous-réseau plutôt que tel autre à l'émission.
Il est alors possible de se fixer une loi de la forme :

et d'utiliser un processus de minimisation sous contrainte tel que l'algorithme de
Brent précité puisque la démarche se réduit à trouver un niveau de bruit blanc σ'
1 pour la configuration 1, les autres se déduisant immédiatement de la loi en h(j).
[0081] Pour la détermination des vecteurs des commandes d'une antenne réseau utilisée à
la fois par un équipement d'émission et par un équipement de réception radar, on effectue
l'opération de base qui consiste à déterminer un vecteur des commandes
we à l'émission et le vecteur des commandes à la réception
wr qui correspond à la puissance d'illumination résultante, cela pour des valeurs arbitraires
des trois sortes de paramètres que sont la puissance de bruit blanc à l'émission σ',
les coefficients de pondération P
k et la puissance de bruit blanc à la réception σ, et l'on réitère cette opération
de base au sein de trois boucles imbriquées au cours desquelles les trois sortes de
paramètres sont ajustées :
- une première boucle, la plus interne, permet l'ajustement de la puissance de bruit
blanc à l'émission σ' de manière à minimiser l'estimateur de l'erreur quadratique
moyenne généralisée à la réception pondérée par la puissance moyenne des cibles d'intérêt
L'(θ̂,θ). Après un calcul du vecteur des commandes à l'émission we et du vecteur des commandes à la réception wr qui lui correspond, la puissance de bruit blanc à l'émission σ' est modifiée dans
un sens tendant à réduire l'estimateur de l'erreur quadratique moyenne généralisée
en réception pondérée par la puissance moyenne des cibles d'intérêt L'(θ̂,θ). Puis le vecteur des commandes à l'émission we et le vecteur des commandes à la réception wr sont recalculés et ainsi de suite jusqu'à ce qu'un minimum soit trouvé pour l'estimateur
de l'erreur quadratique moyenne généralisée pondérée par la puissance moyenne des
cibles d'intérêt L'(θ̂,θ).
- une deuxième boucle incluant la première, permet l'ajustement des coefficients de
pondération Pk de manière à imposer des performances relatives entre configurations de réception,
par exemple, sur les rapports signal à parasites des différentes configurations. Une
fois qu'un vecteur des commandes à l'émission we et un vecteur des commandes correspondant à la réception wr ont été trouvés pour une valeur de puissance de bruit à l'émission σ' correspondant
à un minimum de l'estimateur de l'erreur quadratique moyenne généralisée en réception
normalisée par la puissance moyenne des cibles d'intérêt L'(θ̂,θ), les valeurs des coefficients de pondération Pk sont mises à jour. Puis les valeurs des vecteurs des commandes à l'émission we et à la réception wr sont à nouveau recherchées ainsi que la nouvelle valeur de la puissance de bruit
blanc à l'émission σ' rendant minimum l'estimateur de l'erreur quadratique moyenne
généralisée pondérée par la puissance moyenne des cibles d'intérêt L(θ̂,θ), cela jusqu'à obtention des performances relatives voulues entre configurations.
- une troisième boucle incluant les deux premières, permet l'ajustement de la puissance
de bruit blanc en réception σ de manière à parvenir au rapport signal à bruit blanc
souhaité en réception. Une fois qu'un vecteur des commandes à l'émission we et un vecteur des commandes à la réception wr ont été trouvés avec une puissance de bruit blanc à l'émission σ' minimisant l'estimateur
d'erreur quadratique moyenne généralisée à la réception pondérée par la puissance
moyenne des cibles d'intérêt L'(θ̂,θ) et avec des coefficients de pondération Pk donnant les performances relatives voulues entre configurations, la valeur de la
puissance de bruit blanc à la réception σ est modifiée dans un sens tendant à se rapprocher
de la valeur de rapport signal à bruit blanc souhaitée en réception. Puis les valeurs
des vecteurs des commandes à l'émission we et wr sont à nouveau recherchées ainsi que la nouvelle valeur de la puissance de bruit
blanc à l'émission σ' rendant minimum l'estimateur de l'erreur quadratique moyenne
généralisée pondérée par la puissance moyenne des cibles d'intérêt L'(θ̂,θ), et les nouvelles valeurs des coefficients de pondération Pk donnant les performances relatives voulues entre configurations, cela, jusqu'à obtention
de la valeur souhaitée de rapport signal à bruit blanc en réception.
[0082] La figure 2 illustre l'opération de base qui constitue le noyau du procédé de détermination
des vecteurs des commandes d'une antenne réseau utilisée à la fois par des équipements
d'émission et de réception de radar. Les coefficients de pondération P
k sont figés de même que la puissance de bruit blanc à l'émission σ' et les puissances
intrinsèques des cibles A'
kl et leurs positionnements définissant les configurations d'émission C
k ce qui permet de déterminer les matrices
R
et
R
et par conséquent le vecteur des commandes à l'émission
we, opération qui a été indexée par 10 sur la figure 2. La connaissance du vecteur des
commandes à l'émission
we permet alors de calculer les puissances A
kl des cibles en réception correspondant à leur illumination par l'antenne réseau réglée
avec ce vecteur des commandes
we, opération qui est indexée par 11 dans la figure 1 et par conséquent de déterminer
les configurations correspondantes en réception, la puissance de bruit blanc en réception
σ étant figée. La connaissance des configurations en réception permet alors de déterminer
les matrices
RθX et
R
et par conséquent le vecteur des commandes en réception
wr correspondant, opération qui est indexée par 12 sur la figure 2.
[0083] La figure 3 illustre l'organigramme du procédé complet de détermination des vecteurs
des commandes à l'émission et à la réception d'une antenne réseau associée à l'équipement
émission-réception d'un radar.
[0084] Celui-ci comporte, comme noyau central, un circuit de base 100 assurant la détermination
d'un vecteur des commandes d'émission
we et des puissances A
kl et du vecteur des commandes
wr de réception correspondants, à partir de valeurs arbitraires de puissance de bruit
blanc d'émission σ', de réception σ et de coefficients de pondération C
k. Ce circuit de base 100, qui a été détaillé dans la figure 2, est suivi par un circuit
de calcul 101 de l'estimateur
L'(θ̂,θ) de l'erreur quadratique moyenne généralisée en réception pondérée par la puissance
moyenne des cibles d'intérêt et par un premier circuit de décision 102 vérifiant le
caractère minimum de l'estimateur
L'(θ̂,θ) en fonction de la valeur de la puissance de bruit blanc d'émission σ' adoptée.
Ce premier circuit de décision 102 contrôle l'accès à une boucle d'ajustement de la
puissance de bruit blanc σ' à l'émission incluant un circuit de modification de la
valeur de la puissance de bruit blanc d'émission σ' appliquée en entrée du circuit
de base 100. Il n'autorise la sortie de la boucle d'ajustement de la puissance de
bruit blanc d'émission σ' qu'après avoir constaté le caractère minimum de l'estimateur
L'(θ̂,θ) et conduit alors à un deuxième circuit de décision 110 vérifiant les performances
relatives entre configurations de réception. Ce deuxième circuit de décision 110 contrôle
l'accès à une boucle d'ajustement des coefficients de pondération P
k incluant un circuit de mise à jour des coefficients P
k 111 appliqués en entrée du circuit de base 100. Il n'autorise la sortie de la boucle
d'ajustement des coefficients de pondération P
k qu'après avoir constaté l'obtention des performances relatives voulues entre les
configurations de réception et conduit à un circuit de calcul 120 du rapport signal
à bruit blanc en réception dans la configuration C
1 SNR
21 correspondant aux valeurs retenues pour le vecteur des commandes de réception w
r, pour les puissances de cibles en réception A
kl et pour les coefficients de pondération P
k. Le circuit de calcul 120 du rapport signal à bruit blanc SNR
21 mène à un troisième circuit de décision 121 vérifiant l'écart entre le rapport signal
à bruit blanc en réception SNR
21 fourni par le circuit de calcul 120 et un rapport signal à bruit blanc de consigne
SNR
2 déterminé en fonction de la puissance d'illumination à l'émission. Ce troisième circuit
de décision 121 contrôle l'accès à une boucle d'ajustement du niveau de bruit blanc
en réception σ incluant un circuit 122 de modification de la valeur du niveau de bruit
blanc en réception appliqué au circuit de base 100. Il n'autorise la sortie de cette
dernière boucle d'ajustement pour délivrer les vecteurs des commandes à l'émission
et à la réception définitifs qu'après avoir constaté un rapprochement suffisant entre
le rapport signal à bruit blanc fourni par le circuit de calcul 120 et le rapport
signal à bruit blanc de consigne.
[0085] Comme on l'a décrit précédemment, cet organigramme montre que le procédé proposé
pour la synthèse optimale des commandes à l'émission et à la réception d'une antenne
réseau d'un équipement émission-réception d'un radar met en oeuvre une opération de
base de détermination d'un vecteur des commandes à l'émission et d'un vecteur correspondant
des commandes à la réception pour des valeurs figées de puissance de bruit blanc à
l'émission et à la réception et de coefficients de pondération ajustées progressivement
grâce à trois boucles imbriquées d'itération.
[0086] Il est important de remarquer que le procédé de détermination du vecteur des commandes
à l'émission proposé ici ne tient pas compte de contraintes technologiques imposées
sur les commandes. Si par exemple l'antenne réseau considérée est une antenne active
dont les modules émission ont une consommation fixée par le point de saturation, les
commandes obtenues ne seront pas optimales puisqu'on a raisonné à puissance fournie
constante (un tel type d'antenne pénalise les pondérations à l'émission).
[0087] Le diagramme de rayonnement d'un sous-réseau est en général différent quand il est
pris isolément et quand il est mesuré en présence des autres sous-réseaux en raison
des couplages inévitables. Cela est à prendre en compte dans les vecteurs de réseau
vkl. Les couplages entre sous-réseaux peuvent également dépendre des commandes appliquées
à chacun d'entre eux. Cela ne remet pas en cause le procédé décrit de détermination
des vecteurs optimaux des commandes en réception et à l'émission mais peut rendre
nécessaire une procédure d'optimisation supplémentaire au cours de laquelle on réitère
à plusieurs reprises la détermination des vecteurs optimaux des commandes en réception
et à l'émission, en modifiant entre chaque détermination les vecteurs de réseau pour
tenir compte de l'influence sur ces derniers, des vecteur des commandes.