[0001] L'invention concerne l'ignifugation du papier, et par exemple du papier dont on se
sert pour fabriquer le carton ondulé.
[0002] On connaît déjà un procédé pour traiter les matériaux composés de fibres naturelles
ou synthétiques, où l'on sèche ce matériau après l'avoir imprégné d'une solution d'éléments
actifs qui restent dans le matériau après séchage, et le rendent retardateur de flamme.
[0003] Il existe notamment une solution aqueuse de ces éléments actifs, commercialisée par
la Société FLAME GUARD SALES sous le nom de H.C.A. IC (marque déposée).
[0004] Ce procédé donne toute satisfaction pour les matériaux hydrophiles tels que la laine
et le coton, et plus généralement les tissus, mais l'on se heurte à de grandes difficultés
en ce qui concerne le papier, que l'on a beaucoup de mal à faire s'imprégner de la
solution, et ceci d'autant plus que le papier est épais, les papiers de plus forts
grammages, du type kraft, ayant un comportement pratiquement hydrophobe.
[0005] L'invention vise à permettre de traiter automatiquement le papier suivant le procédé
susvisé, et en particulier à trouver des solutions pour vaincre les difficultés précitées,
qui soient compatibles avec un traitement automatique.
[0006] Elle propose à cet effet un procédé pour ignifuger du papier, dans lequel on sèche
celui-ci après l'avoir imprégné d'une solution d'éléments actifs qui restent dans
le papier après séchage et le rendent retardateur de flamme, caractérisé en ce qu'on
fait circuler le papier en continu, à une vitesse nominale de défilement, entre une
bobine de papier à traiter et une bobine de papier traité, entre lesquelles on fait
passer le papier successivement par un premier moyen de trempage dans ladite solution,
par un deuxième moyen de trempage dans celle-ci, par un moyen presseur et par un moyen
sécheur, en prévoyant que ladite solution présente, dans lesdits moyens de trempage,
une température supérieure à 60°C.
[0007] Le demandeur a en effet découvert que porter la solution de traitement à une telle
température avait pour effet de favoriser la pénétration de la solution dans le papier,
vraisemblablement par un mécanisme d'ouverture thermique des pores de celui-ci.
[0008] Le passage du papier dans le premier bac de trempage lui fait perdre ses premières
résistances à l'imprégnation, qui sont les plus difficiles à vaincre, de sorte que
quand il passe dans le deuxième bac de trempage, il absorbe à nouveau une certaine
quantité de solution, la somme des quantités absorbées au premier puis au deuxième
moyens de trempage étant finalement supérieure à la quantité recherchée, le passage
du papier dans le moyen presseur servant à en extraire l'excédent.
[0009] Le passage dans le moyen presseur permet également de répartir la solution de façon
plus homogène dans le papier, le phénomène s'y produisant étant comparable à celui
qu'on peut observer en pressant dans la main une éponge ménagère dont les deux faces
sont imprégnées d'eau sur une certaine profondeur : une partie du liquide quitte l'éponge
lorsqu'on la presse, et lorsqu'on la relâche le liquide restant dans l'éponge va se
répartir dans l'ensemble de celle-ci.
[0010] Selon des caractéristiques préférées de l'invention, ladite température que présente
la solution dans lesdits moyens de trempage est de 80 à 85°C.
[0011] Cette plage de températures convient particulièrement bien, car elle est suffisamment
chaude pour ouvrir efficacement les pores du papier, tandis qu'elle reste suffisamment
faible pour éviter de dégrader la solution.
[0012] Selon d'autres caractéristiques préférées, en particulier dans le cas d'un papier
du type kraft dont le grammage est élevé et par exemple supérieur à 400 g/m
2, ladite solution d'éléments actifs est une solution aqueuse, et on y rajoute de l'alcool
isopropylique, de préférence 2 % en volume.
[0013] Grâce à ce rajout d'alcool isopropylique, il se produit également un effet chimique
d'ouverture des pores du papier.
[0014] Selon d'autres caractéristiques préférées, on fait circuler le papier en prévoyant
en outre une première longueur prédéterminée pour le trajet, dit premier trajet, situé
entre les premier et deuxième moyens de trempage, et une deuxième longueur prédéterminée
pour le trajet, dit deuxième trajet, situé entre le deuxième moyen de trempage et
le moyen presseur, lesdites première et deuxième longueurs étant déterminées en fonction
de ladite vitesse nominale de défilement de sorte que la durée du premier trajet soit
supérieure à 10 secondes et celle du deuxième trajet à 8 secondes.
[0015] Grâce à ces durées, relativement importantes, la solution qui s'était déposée superficiellement
sur le papier lors du passage dans le moyen de trempage, a le temps de pénétrer plus
profondément lors du trajet qui suit le moyen de trempage.
[0016] De préférence, on détermine lesdites première et deuxième longueurs, respectivement,
pour que la durée des premier et deuxième trajets soit respectivement de 15
±1 secondes et de 13
±1 secondes.
[0017] Ces valeurs conviennent en effet particulièrement bien pour les différents types
de papier.
[0018] Selon d'autres caractéristiques préférées, on donne une forme de V renversé auxdits
premier et deuxième trajets.
[0019] On utilise ainsi la hauteur disponible au-dessus de la machine, de sorte qu'on peut
avoir un trajet relativement long alors que les moyens situés aux extrémités du trajet
restent relativement proches l'un de l'autre.
[0020] En outre, ces caractéristiques sont favorables à la pénétration du produit dans le
papier, l'inclinaison de celui-ci par rapport à la verticale faisant que la solution
qui le mouille ruissèle le long de celui-ci, l'élément de renvoi situé à la pointe
du V provoquant une compression légère et produisant un effet du même genre que celui
mentionné ci-dessus, mais naturellement à un plus faible degré.
[0021] Selon d'autres caractéristiques préférées, en particulier pour les papiers épais,
supérieurs par exemple à 240 g/m
2, on fait passer ledit papier, avant ledit premier moyen de trempage, par un moyen
de pulvérisation de ladite solution sur les deux faces du papier, en prévoyant que
la solution y présente une température similaire.
[0022] Le moyen de pulvérisation produit une sorte de brouillard dans lequel passe le papier,
et sur chacune de ses faces il se dépose une couche de solution formée de très fines
gouttelettes, qui sont donc particulièrement pénétrantes, grâce auxquelles on peut
vaincre les premières résistances du papier dans les cas les plus difficiles, et notamment
celui des papiers ayant l'épaisseur précitée.
[0023] Lorsqu'on utilise ce moyen de pulvérisation, c'est la solution qu'il a déposée sur
le papier qui vainc les premières résistances à la pénétration de la solution dans
le papier, les premier et deuxième moyens de trempage déposant une solution qui n'a
plus à vaincre qu'une résistance moindre.
[0024] Selon des caractéristiques préférées, on prévoit une troisième longueur prédéterminée
pour le trajet, dit troisième trajet, situé entre ledit moyen de pulvérisation et
ledit premier moyen de trempage, ladite troisième longueur étant déterminée en fonction
de ladite vitesse nominale de défilement de sorte que la durée du troisième trajet
soit supérieure à 11 secondes.
[0025] Avec une telle longueur, les fines gouttelettes déposées sur le papier dans le moyen
de pulvérisation ont le temps d'y pénétrer avant que le papier ne parvienne au premier
moyen de trempage.
[0026] De préférence, on détermine ladite troisième longueur pour que la durée du troisième
trajet soit de 16,5
±1 secondes.
[0027] Une telle durée paraît correspondre à un optimum pour la pénétration de la solution.
[0028] De préférence, on donne audit troisième trajet une orientation globalement horizontale.
[0029] Les fines gouttelettes déposées restent ainsi en place, et pénètrent progressivement
dans le papier.
[0030] Selon d'autres caractéristiques préférées de l'invention, on règle ledit moyen presseur
entre 0,2 et 2 kbars en fonction du grammage du papier et de la résistance au feu
recherchée.
[0031] Naturellement, on pressera les papiers minces avec davantage d'intensité que les
papiers épais, et plus l'on pressera, moins la résistance au feu sera élevée.
[0032] Selon d'autres caractéristiques préférées de l'invention, on prévoit un moyen sécheur
dont la température, entre l'entrée et la sortie, s'élève progressivement.
[0033] Grâce à cette progressivité, on réalise le séchage du papier dans les meilleures
conditions, et l'on évite en particulier de le cuire, ce qui le rendrait inutilisable.
[0034] De préférence, la température dudit moyen sécheur s'élève progressivement de 40 à
115°C entre son entrée et sa sortie.
[0035] L'invention vise également, sous un deuxième aspect, une machine convenant pour la
mise en oeuvre du procédé exposé ci-dessus.
[0036] Elle propose à cet effet une machine caractérisée en ce qu'elle comporte :
- des moyens pour faire circuler le papier en continu, à une vitesse nominale de défilement,
entre une bobine de papier à traiter et une bobine de papier traité ;
- des premier et deuxième moyens de trempage du papier dans la solution, reliés à une
source de solution à ladite température ;
- un moyen presseur ;
- un moyen sécheur ; lesdits moyens étant disposés pour que le papier passe successivement
par les premier et deuxième moyens de trempage, par le moyen presseur et par le moyen
sécheur avant de parvenir à ladite bobine de papier traité.
[0037] Selon des caractéristiques préférées, lesdits premier et deuxième moyens de trempage
du papier comportent chacun un bac dans lequel est semi-immergé un rouleau que contourne
ledit papier par le bas.
[0038] De tels moyens de trempage sont en effet particulièrement simples, commodes et économiques.
[0039] Selon d'autres caractéristiques préférées, ledit premier moyen de trempage comporte
au-dessus dudit rouleau une rampe d'aspersion reliée à une source de solution à ladite
température.
[0040] La solution qui sort de la rampe d'aspersion tombe sur la partie supérieure du rouleau,
va couler sur celui-ci puis rencontrer la face du papier qui est en contact avec le
rouleau, de sorte que cette face sera convenablement mouillée, même si elle n'est
pas en contact direct avec la solution comme l'est l'autre face.
[0041] De préférence, pour des raisons de simplicité, de commodité et d'économie :
- lesdits moyens presseurs comportent deux rouleaux entre lesquels passe le papier,
adaptés à être serrés plus ou moins l'un contre l'autre,
- ledit moyen sécheur comporte une pluralité de cylindres chauffants que contourne successivement
le papier, munis chacun d'un moyen individuel de réglage de température.
[0042] Selon d'autres caractéristiques préférées, pour les raisons exposées ci-dessus, la
machine comporte en outre un moyen de pulvérisation de ladite solution, disposé pour
que le papier y passe avant ledit premier moyen de trempage, ledit moyen de pulvérisation
étant relié à une source de solution à ladite température.
[0043] De préférence :
- lesdits moyens de pulvérisation comportent une enceinte munie d'au moins un couple
de rangées transversales de buses pulvérisant la solution respectivement sur le dessus
et sur le dessous du papier, et un orifice de récupération de solution à la base de
ladite enceinte.
- lesdits moyens de pulvérisation comportent deux dits couples de rangées de buses,
chaque rangée étant amovibles, de sorte que l'on peut extraire et nettoyer l'un des
couples de rangées pendant que l'autre est en service.
[0044] Selon d'autres caractéristiques préférées, ladite source de solution comporte une
cuve, des moyens de chauffage à ladite température de la solution contenue dans la
cuve, agissant par échange thermique ou par chauffage direct des parois de la cuve,
un agitateur étant prévu dans la cuve, et une pompe pour distribuer la solution.
[0045] L'agitateur permet de maintenir l'homogénéité de la solution, et la pompe de la distribuer
aux différents consommateurs de solution, c'est-à-dire les moyens de trempage et éventuellement
le moyen de pulvérisation, la circulation de la solution se faisant de façon continue
dans les moyens de trempage pour y conserver la température de la solution. Celle-ci
est chauffée dans la cuve par échange thermique ou par chauffage de la cuve, car il
convient d'éviter le chauffage par injection directe de vapeur dans la solution, ce
qui rajouterait de l'eau risquant d'amener la solution à une concentration ne convenant
plus.
[0046] L'exposé de l'invention sera maintenant poursuivi par la description d'un exemple
de réalisation donnée ci-après à titre illustratif et non limitatif, en référence
aux dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique en élévation de la partie d'une machine conforme
à l'invention qui précède le moyen sécheur ;
- la figure 2 montre d'une façon similaire la suite de la machine ; et
- la figure 3 montre en agrandissement le moyen de pulvérisation dont est équipé la
machine.
[0047] Dans celle-ci (voir figure 1), une bobine 1 de papier à traiter est installée sur
un dérouleur 2, et le papier circule dans la machine depuis cette bobine 1 jusqu'à
la bobine 3' de papier traité qui se trouve à son autre extrémité (voir figure 2).
Lorsque le papier circule de la bobine 1 à la bobine 3', il passe successivement par
un moyen de pulvérisation 3, par un premier moyen de trempage 4, par un deuxième moyen
de trempage 5, par un moyen presseur 6, et par un moyen sécheur 7.
[0048] Le moyen de pulvérisation 3, et les moyens de trempage 4 et 5 sont chacun relié à
une source 8 de solution d'ignifugation chauffée, des conduites de retour étant prévues
entre chacun de ces moyens et une cuve 9 de cette source, la cuve 9 étant également
reliée à un bassin 10 de récupération de solution disposé sous le moyen presseur 6.
[0049] Pour chauffer la solution, un serpentin 11 dans lequel circule de la vapeur, est
prévu dans le bas de la cuve 9, le serpentin 11 étant relié à la source de vapeur
par l'intermédiaire d'une vanne (non représentée) qui s'ouvre ou se ferme en fonction
des informations captées par une sonde de température (non représentée) afin de maintenir
la température de la solution aux alentours de 80 à 85°C.
[0050] Pour maintenir l'homogénéité de la solution dans la cuve, celle-ci est munie d'un
agitateur rotatif 12 à deux rangées de pales superposées, mis en mouvement par un
moteur 13 disposé sur le couvercle de la cuve 9.
[0051] Pour mettre sous pression la solution, il est prévu une pompe 14 qui puise la solution
dans le fond de la cuve 9 et la refoule dans un circuit d'alimentation des moyens
3, 4 et 5. Le liquide ramené par le circuit de récupération pénètre dans la cuve 9
par le haut.
[0052] L'unité de pulvérisation 3 comporte une enceinte 15 délimitant une chambre fermée
16 dans laquelle se trouve des buses de pulvérisation raccordées à la pompe 14, le
circuit de retour de solution étant connecté à un orifice 17 de récupération prévu
à la base de l'enceinte 15.
[0053] Les buses 18 (voir plus particulièrement la figure 3) sont disposées en rangées transversales
et sont plus précisément montées sur des rampes 19 elles-mêmes portées par un chariot
20 monté à coulissement dans un rail 21, des trappes étant prévues sur les côtés de
l'enceinte 15 pour mettre en place dans ou enlever la rangée de buses de son rail.
[0054] Le papier passe dans l'enceinte 15 comme montré sur la figure 1, en étant guidé à
l'entrée et à la sortie par un couple de rouleaux opposés 22, des fentes appropriées
étant prévues dans les parois de l'enceinte 15 pour le passage du papier.
[0055] On voit que les rangées de buses sont disposées en deux couples de buses opposées,
chaque couple ayant une rangée située au-dessus du papier et l'autre en-dessous.
[0056] En fonctionnement, on n'utilise qu'un seul couple de buses, par exemple celui, situé
à la sortie de l'enceinte 15, montré sur la figure 3, l'autre couple pouvant être
extrait de l'enceinte, par exemple pour le nettoyer.
[0057] Les buses utilisées pulvérisent la solution en très fines gouttelettes, de façon
à former une sorte de brouillard, il s'agit par exemple des buses vendues par la Société
SPRAYING SYSTEMS EMANI, 77 Avenue Aristide Briand 94118 ARCUEIL Cedex, référence TEEJET
650067.
[0058] Dans l'exemple illustré, le papier a une laize de 2,40 m, et les rampes 19 font une
longueur de 2,60 m et sont équipées de neuf des buses précitées.
[0059] Une platine de distribution (non représentée) est prévue entre le circuit d'alimentation
en solution et les rampes 19, cette platine de distribution comportant une vanne de
barrage, un filtre et un régulateur de pression.
[0060] Le premier moyen de trempage 4 comporte un bac 25 dont un orifice supérieur est relié
au circuit d'alimentation en solution, tandis qu'un orifice inférieur est relié au
circuit de retour vers la cuve 9, de sorte que la solution circule en permanence dans
le bac 25, où elle est à peu près à la température de la cuve 9.
[0061] Un rouleau 26 est semi-immergé dans le bac 25, le papier circulant dans la machine
contournant ce rouleau par le bas, ce qui le fait tremper dans la solution contenue
dans le bac 25.
[0062] Une rampe d'aspersion 27, reliée à la source 8 de solution chauffée, est prévue au-dessus
du rouleau 8 sur toute sa largeur, et asperge donc tout le haut de celui-ci en solution.
[0063] Le deuxième moyen de trempage 5 est similaire au premier moyen 4, mais ne comporte
pas de rampe d'aspersion au-dessus de son rouleau 28.
[0064] Le moyen presseur 6 comporte deux rouleaux 29 et 30 qui peuvent être plus ou moins
serrés l'un contre l'autre pour régler l'intensité du pressurage.
[0065] Le moyen sécheur 7 (voir figure 2) comporte une pluralité de cyclindres chauffants
31 à 40 que contourne successivement le papier, ces cylindres étant ici au nombre
de dix et disposés en quinconce, avec une rangée de rouleaux inférieurs (portant des
références numériques impaires) etune rangée de rouleaux supérieurs (portant des références
numériques paires). La rangée de rouleaux supérieurs coopère avec un tapis sans fin
41 tandis que la rangée inférieure coopère avec un tapis sans fin 42, de sorte que
pour chacun des cylindres, le papier qui le contourne est pris en sadnwich entre ce
cylindre et l'un des tapis sans fin.
[0066] Chacun des cyclindres chauffants 31 à 40 est muni d'un moyen de réglage de température,
de sorte que leurs températures respectives peuvent être réglées individuellement.
[0067] Dans l'exemple illustré, les rouleaux 31 et 32 sont réglés à 40°C, les rouleaux 33
et 34 à 70°C, les rouleaux 35 et 36 à 90°C, le rouleau 37 à 100°C, les rouleaux 38
et 39 à 110°C, et le rouleau 40 à 115°C.
[0068] A la sortie du moyen sécheur 7, juste avant la bobine de papier traité 3', il est
prévu un cylindre d'entraînement 41 coopérant avec un contre-cyclindre 42.
[0069] Les différents cylindres et rouleaux entraînés de la machine (notamment les rouleaux
29 et 30 du moyen presseur 6, les cyclindres 31 à 40 du moyen sécheur et le cyclindre
entraîneur 41) sont tous mis en rotation à partir d'une source unique de mouvement
et de différents dispositifs de démultiplication, de sorte qu'ils aient tous la même
vitesse circonférentielle, qui correspond à la vitesse nominale de défilement du papier
dans la machine.
[0070] Dans l'exemple illustré, cette vitesse est de 20 m/mn, et la distance entre le moyen
de pulvérisation 3 et le premier moyen de trempage 4 est de l'ordre de 5,50 m, de
sorte que le trajet à peu près horizontal du papier entre les moyens 3 et 4 dure environ
16,5 secondes, ce qui permet aux micro-gouttelettes déposées sur le papier dans le
moyen 3 d'avoir pénétré dans celui-ci lorsque le papier parvient au moyen 4, trois
rouleaux de renvoi 45 disposés en V étant prévus juste avant le moyen 4 pour presser
légèrement le papier afin d'accélérer la pénétration de la solution.
[0071] Le trajet entre les deux moyens de trempage 4 et 5 a une forme de V renversé avec
à son sommet un rouleau de renvoi 46, la distance entre la sortie du bac 25 et le
rouleau 46 étant d'environ 2 m, tandis que la distance entre le rouleau 46 et le bac
du deuxième moyen de trempage 5 est d'environ 3 m, cette forme du trajet, ainsi que
sa durée, qui est d'environ 15 secondes, étant particulièrement favorable à la pénétration
de la solution dans le papier, comme expliqué ci-dessus.
[0072] Le trajet entre le deuxième moyen de trempage 5 et le moyen presseur 6 est également
en forme de V renversé avec à son sommet un rouleau de renvoi 47, la distance entre
la sortie du bac du moyen de trempage 5 et le rouleau 47 est d'environ 1,80 m, et
la distance entre le rouleau 47 et le moyen presseur 6 est d'environ 2,50 m, cette
forme de trajet et sa durée, qui est d'environ 13 secondes, étant également favorable
à la pénétration de la solution dans le papier.
[0073] L'intensité du pressurage effectué par le moyen 6 est réglée en fonction de l'épaisseur
du papier et de la résistance au feu recherchée. On peut notamment adopter les valeurs
suivantes :
Grammage du papier (g/m2) |
Intensité du pressurage (kbars) |
Classement au feu obtenu |
140 à 165 |
2 |
M2 |
240 à 280 |
1,8 |
M2 |
240 à 280 |
0,6 |
M1 |
400 à 500 |
1,5 |
M2 |
400 à 500 |
0,2 |
M1 |
[0074] On prévoit également une certaine longueur pour le trajet entre le moyen presseur
6 et le moyen sécheur 7, pour que la solution ait le temps de se répartir de façon
homogène dans le papier lorsque celui-ci se détend à la sortie du moyen presseur.
[0075] Le procédé et la machine selon l'invention sont capables de traiter tout type de
papier, qu'il soit à configuration ouverte ou fermée, ou qu'il ait pour origine de
la pâte à bois ou de la pâte faite à partir du recyclage de vieux papier, et convient
également pour d'autres solutions d'ignifugation que celle mentionnée ci-dessus.
[0076] Plus généralement, on rappelle que l'exemple qui vient d'être décrit n'est nullement
limitatif.
1. Procédé pour ignifuger du papier, dans lequel on sèche celui-ci après l'avoir imprégné
d'une solution d'éléments actifs qui restent dans le papier après séchage et le rendent
retardateur de flamme, caractérisé en ce qu'on fait circuler le papier en continu,
à une vitesse nominale de défilement, entre une bobine (1) de papier à traiter et
une bobine (3') de papier traité, entre lesquelles on fait passer le papier successivement
par un premier moyen de trempage (4) dans ladite solution, par un deuxième moyen de
trempage (5) dans celle-ci, par un moyen presseur (6) et par un moyen sécheur (7),
en prévoyant que ladite solution présente, dans lesdits moyens de trempage, une température
supérieure à 60°C.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite température que présente
la solution dans lesdits moyens de trempage (4, 5) est de 80 à 85°C.
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que ladite
solution d'éléments actifs est une solution aqueuse, et en ce qu'on y rajoute de l'alcool
isopropylique, de préférence 2 % en volume.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'on fait
circuler le papier en prévoyant en outre une première longueur prédéterminée pour
le trajet, dit premier trajet, situé entre les premier et deuxième moyens de trempage
(4, 5), et une deuxième longueur prédéterminée pour le trajet, dit deuxième trajet,
situé entre le deuxième moyen de trempage (5) et le moyen presseur (6), lesdites première
et deuxième longueurs étant déterminées en fonction de ladite vitesse nominale de
défilement de sorte que la durée du premier trajet soit supérieure à 10 secondes et
celle du deuxième trajet à 8 secondes.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'on détermine lesdites première
et deuxième longueurs, respectivement, pour que la durée des premier et deuxième trajets
soit respectivement de 15±1 secondes et de 13±1 secondes.
6. procédé selon l'une quelconque des revendications 4 ou 5, caractérisé en ce qu'on
donne une forme de V renversé auxdits premier et deuxième trajets.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce qu'on fait
passer ledit papier, avant ledit premier moyen de trempage (4), par un moyen de pulvérisation
(3) de ladite solution sur les deux faces du papier, en prévoyant que la solution
y présente une température similaire.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'on prévoit une troisième longueur
prédéterminée pour le trajet, dit troisième trajet, situé entre ledit moyen de pulvérisation
(3) et ledit premier moyen de trempage (4), ladite troisième longueur étant déterminée
en fonction de ladite vitesse nominale de défilement de sorte que la durée du troisième
trajet soit supérieure à 11 secondes.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'on détermine ladite troisième
longueur pour que la durée du troisième trajet soit de 16,5±1 secondes.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 8 ou 9, caractérisé en ce qu'on
donne audit troisième trajet une orientation globalement horizontale.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce qu'on
règle ledit moyen presseur entre 0,2 et 2 kbars en fonction du grammage du papier
et de la résistance au feu recherchée.
12. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce qu'on
prévoit un moyen sécheur (7) dont la température, entre l'entrée et la sortie, s'élève
progressivement.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que la température dudit moyen
sécheur s'élève progressivement de 40 à 115°C entre son entrée et sa sortie.
14. Machine pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
1 à 13, caractérisée en ce qu'elle comporte :
- des moyens pour faire circuler le papier en continu, à une vitesse nominale de défilement,
entre une bobine (1) de papier à traiter et une bobine (3') de papier traité ;
- des premier et deuxième moyens de trempage (4, 5) du papier dans la solution, reliés
à une source (8) de solution à ladite température ;
- un moyen presseur (6) ;
- un moyen sécheur (7) ; lesdits moyens étant disposés pour que le papier passe successivement
par les premier et deuxième moyens de trempage (4, 5), par le moyen presseur (6) et
par le moyen sécheur (7) avant de parvenir à ladite bobine (3') de papier traité.
15. Machine selon la revendication 14, caractérisée en ce que lesdits premier et deuxième
moyens de trempage (4, 5) du papier comportent chacun un bac (25) dans lequel est
semi-immergé un rouleau (26, 28) que contourne ledit papier par le bas.
16. Machine selon la revendication 15, caractérisée en ce que ledit premier moyen de trempage
(4) comporte au-dessus dudit rouleau (26) une rampe d'aspersion (27) reliée à une
source (8) de solution à ladite température.
17. Machine selon l'une quelconque des revendications 14 à 16, caractérisée en ce que
lesdits moyens presseurs (6) comportent deux rouleaux (29, 30) entre lesquels passe
le papier, adaptés à être serrés plus ou moins l'un contre l'autre.
18. Machine selon l'une quelconque des revendications 14 à 17, caractérisé en ce que ledit
moyen sécheur (7) comporte une pluralité de cylindres chauffants (31 - 40) que contourne
successivement le papier, munis chacun d'un moyen individuel de réglage de température.
19. Machine selon l'une quelconque des revendications 14 à 18, caractérisée en qu'elle
comporte en outre un moyen (3) de pulvérisation de ladite solution, disposé pour que
le papier y passe avant ledit premier moyen de trempage (4), ledit moyen de pulvérisation
(3) étant relié à une source (8) de solution à ladite température.
20. Machine selon la revendication 19, caractérisée en ce que lesdits moyens de pulvérisation
comportent une enceinte (15) munie d'au moins un couple de rangées transversales de
buses (18) pulvérisant la solution respectivement sur le dessus et sur le dessous
du papier, et un orifice (17) de récupération de solution à la base de ladite enceinte
(15).
21. Machine selon la revendication 20, caractérisée en ce que lesdits moyens de pulvérisation
(3) comportent deux dits couples de rangées de buses (18), chaque rangée étant amovibles,
de sorte que l'on peut extraire et nettoyer l'un des couples de rangées pendant que
l'autre est en service.
22. Machine selon l'une quelconque des revendications 14 à 21, caracterisée en ce que
ladite source (8) de solution comporte une cuve (9), des moyens (11) de chauffage
à ladite température de la solution contenue dans la cuve, agissant par échange thermique
ou par chauffage direct des parois de la cuve (9), un agitateur (12) étant prévu dans
la cuve, et une pompe (14) pour distribuer la solution.