[0001] La présente invention a pour objet un organe de fausse torsion à air, à rendement
amélioré.
[0002] Les organes de fausse torsion à air sont connus depuis longtemps, par exemple, par
les brevets des Etats-Unis d'Amérique n° 4945718 et 4807431 où le fil passant au travers
d'un orifice cylindrique reçoit une fausse torsion par des jets d'air comprimé arrivant
à la périphérie de cet orifice par des petits canaux tangentiels.
[0003] Généralement ces organes de fausse torsion comprennent une entrée ayant un diamètre
plus petit que celui de l'orifice cylindrique pour avoir une aspiration facilitant
la mise en route du fil. Le niveau de torsion dépend de la pression de l'air, de son
débit, des diamètres de l'orifice cylindrique et de l'entrée ainsi que du coefficient
de frottement existant entre le fil et le matériau de l'orifice cylindrique.
[0004] Généralement de l'air comprimé est amené dans une cavité s'étendant autour de l'orifice
cylindrique et communiquant avec ce dernier par l'intermédiaire de petits canaux débouchant
tangentiellement à la périphérie de l'orifice cylindrique.
[0005] Pour des usages particuliers, il a déjà été envisagé d'avoir deux cavités, comme
décrit dans le brevet français n° 2282492 où on envoie de l'air comprimé dans la première
cavité afin de donner de la fausse torsion et un liquide dans la seconde afin d'humidifier
le fil. Dans le cas où l'eau et le liquide sont injectés dans la même cavité, le liquide
perturbe l'action de l'air comprimé.
[0006] Ces organes de fausse torsion à air sont employés dans de nombreux domaines textiles.
Un cas particulier se trouve dans la production de fils fasciés dans lesquels la résistance
du fil est assurée par un manteau de fibres peu nombreuses qui s'enroulent autour
d'un corps de fibres parallèles.
[0007] Un procédé particulier de production de fils fasciés est décrit notamment dans le
brevet français.n° 1336639 où, après des moyens d'étirage d'un ruban de fibres, la
bandelette de fibres est soumise à l'action d'une buse aspirante puis d'un organe
de fausse torsion à air comprimé.
[0008] Plus le niveau de fausse torsion est élevé, plus le nombre de fibres fasciées augmente,
améliorant ainsi la résistance à la rupture du fil.
[0009] La présente invention vise à créer un organe de fausse torsion du type décrit plus
haut avec un rendement de fausse torsion amélioré par modification du coefficient
de frottement entre le fil et le matériau de l'orifice cylindrique, par injection
d'un mélange air et liquide dans les petits canaux tangentiels sans avoir de perturbations
dues à l'élément liquide.
[0010] Suivant la présente invention, il est utilisé à cette fin, un organe de fausse torsion
du type décrit plus haut, dans la cavité duquel on injecte de l'air comprimé à qui
un lubrificateur adjoint un brouillard de liquide dosé. La dite cavité possède en
outre une sortie où l'excédent de liquide et d'air est envoyé au travers d'un filtre
deshuileur qui sépare la partie liquide qui peut être renvoyée au lubrificateur précédent
et la partie air sec qui peut être utilisée à d'autres fins.
[0011] L'invention et les avantages qu'elle apporte seront cependant mieux compris grâce
à l'exemple de mise en oeuvre donné ci-après a titre illustratif mais non limitatif
et qui est illustré par les figures annexées dans lesquelles :
La figure 1 est une coupe longitudinale d'un exemple de réalisation d'un organe de
fausse torsion suivant l'invention.
La figure 2 est une coupe suivant AA de la figure 1.
[0012] Selon l'invention, l'organe de fausse torsion est constitué par un corps 1, traversé
par un canal sensiblement cylindrique 2 et dans lequel se trouve une cavité 3 située
autour du canal de manière à communiquer avec ce dernier par l'intermédiaire de canaux
tangentiels 4. En outre, il est prévu un passage 5 s'étendant à travers le corps 1
et débouchant dans la cavité 3. Ce passage est relié à un lubrificateur 6, lui-même
alimenté en air comprimé sec.
[0013] De plus, il est prévu au fond de la cavité 3, un passage 7, chargé d'évacuer le surplus
de liquide vers un filtre deshuileur 8 qui sépare la partie liquide qui est renvoyée
par un purgeur automatique de condensat 9 au lubrificateur 6 et la partie air sec
qui peut être utilisée à d'autres fins.
[0014] Par exemple, elle peut judicieusement alimenter une buse aspirante (non représentée)
dans le cas de réalisation de fils fasciés.
[0015] La quantité de liquide à apporter dépend de la pression et du débit de l'air comprimé,
des dimensions de l'orifice 2, des canaux tangentiels, de la vitesse de filage, de
la résistance à l'abrasion des fibres utilisées ...
[0016] Par exemple, on a obtenu de bons résultats en réalisant un fil fascié de 10 tex composé
de 100% de fibres de polyester haute ténacité de 1,3 dtex de finesse et de 90 mm de
hauteur moyenne à la vitesse de 300 m/mn avec un organe de torsion ayant un diamètre
d'entrée de 1,8 mm et un diamètre d'orifice de 2,5 mm et une buse d'aspiration ayant
un diamètre de 5 mm.
[0017] Dans le cas où l'on ne travaille qu'en air sec, le fil a une résistance moyenne de
160 grammes, soit une ténacité de 16 g/tex.
[0018] Or, on a trouvé qu'en adjoignant à l'air comprimé à 6 bars un mélange d'eau et de
0,25% d'adoucissant cationique à hauteur de 1 goutte par seconde, la résistance du
fil atteint 250 grammes, soit une ténacité de 25 grammes par tex. La pression après
le filtre 8 est alors de 5 bars.
[0019] Dans le cas où l'on n'évacue pas le surplus de liquide qui s'amoncelle petit à petit
dans la cavité, on constate au bout d'un certain temps :
Premièrement, un écoulement de liquide par les canaux tangentiels 4, à la sortie de
l'orifice 2 impliquant des dispositifs complexes de récupération.
[0020] Deuxièmement, après un temps plus long, l'apparition de casses de fils.
[0021] Dans le cas où l'on ne met pas assez de liquide, on constate une baisse de résistance
du fil due à un frottement trop intense de celui-ci sur l'orifice 2.
[0022] Or, on a trouvé que le fait d'ajouter du liquide permet de lubrifier l'orifice 2
au travers des canaux tangentiels 4 pour changer le coefficient de frottement entre
le fil et le matériau du corps 1 tandis que la récupération par le passage 7 dans
la cavité 3 permet de travailler en surplus de liquide sans avoir les problèmes de
casses et de récupération extérieure de liquide.
1. Organe de fausse torsion constitué par un corps traversé par un canal sensiblement
cylindrique et muni d'une cavité située autour du canal et qui communique avec celui-ci
par l'intermédiaire de petits canaux tangentiels tandis qu'il est prévu dans le corps
un passage dans la cavité et par lequel peut être amené de l'air comprimé à qui un
lubrificateur adjoint un brouillard de liquide dosé pour produire dans le canal une
colonne d'air lubrifiée, tournante.
2. Organe de fausse torsion suivant la revendication 1 caractérisé en ce que la cavité
s'étendant autour du canal possède une évacuation de l'excédent de liquide et d'air
vers un filtre déshuileur.
3. Organe de fausse torsion suivant les revendications 1 et 2 caractérisé en ce que la
partie liquide est renvoyée au lubrificateur par un purgeur automatique de condensat.
4. Procédé de fabrication de fils fasciés à résistance améliorée, caractérisé en ce que
la fausse torsion est donnée par un organe de fausse torsion selon l'une des revendications
1 à 3.
5. Procédé de fabrication de fils fasciés, caractérisé en ce que la fausse torsion est
donnée par un organe de fausse torsion selon l'une des revendications 1 à 3 et l'air
alimentant la buse d'aspiration est récupéré après le filtre déshuileur selon la revendication
2.