[0001] La présente invention concerne l'extinction des incendies et a plus particulièrement
pour objet des émulseurs anti-incendies polyvalents, efficaces à la fois contre les
feux d'hydrocarbures et contre les feux de liquides polaires. Les émulseurs selon
l'invention ne contiennent pas de polymère hydrophile thixotrope à haut poids moléculaire
du type polysaccharide et sont donc parfaitement fluides même à basse température.
Contrairement aux émulseurs polyvalents contenant un polysaccharide, les émulseurs
selon l'invention possèdent un profil rhéologique du type fluide newtonien, c'est-à-dire
que leur viscosité est indépendante du taux de cisaillement; ceci facilite leur écoulement
dans les systèmes d'injection et de dilution au moment de leur utilisation.
[0002] Les émulseurs anti-incendies constituent un moyen efficace de lutte contre les incendies
de liquides combustibles. Lors de l'utilisation, ils sont dilués dans l'eau de ville
ou l'eau de mer, généralement à une concentration en volume de 3 % (c'est-à-dire 3
volumes d'émulseur pour 97 volumes d'eau) ou 6 % (6 volumes d'émulseur pour 94 volumes
d'eau). La quantité de matières actives nécessaire pour satisfaire aux performances
extinctrices minimales requises étant identique dans les deux cas de dilution, les
émulseurs diluables à 3 % sont donc deux fois plus concentrés que ceux diluables à
6 %; ils permettent aux utilisateurs de stocker des quantités moindres d'émulseur,
de gagner de la place et de réduire leur frais de stockage. Récemment, la demande
de produits encore plus concentrés a conduit les fabricants à développer des émulseurs
diluables à 1 % qui sont particulièrement utiles dans le cadre de la protection des
navires ou des plates-formes pétrolières où l'espace disponible est très limité.
[0003] Après dilution à l'eau de l'émulseur, le mélange résultant produit une mousse aqueuse
par incorporation d'air et apport d'énergie mécanique au moyen d'une lance anti-incendies
ou tout autre générateur de mousse. Cette mousse est déversée sur les feux de liquides
combustibles et agit par étouffement et refroidissement jusqu'à extinction totale.
[0004] Pour l'extinction des feux d'hydrocarbures, les émulseurs synthétiques formant film
AFFF (Aqueous Film Forming Foam) ont été développés; il s'agit de solutions aqueuses
comprenant en tant qu'ingrédients principaux un mélange d'agents tensio-actifs fluorés,
d'agents tensio-actifs hydrocarbonés et de solvants stabilisateurs de mousse, appartenant
généralement à la famille des glycols. Des exemples d'émulseurs AFFF sont décrits
par exemple dans les brevets US 3 562 156, US 3 772 195, FR 2 347 426 et US 5 085
786. Les émulseurs fluoro-protéiniques constituent l'autre grande famille d'émulseurs.
Dans ce cas, la base moussante est constituée d'un hydrolysat de protéines animales
auquel sont ajoutés des agents tensio-actifs fluorés et des solvants stabilisateurs
de mousse. De tels émulseurs sont décrits par exemple dans les brevets GB 1 280 508
et GB 1 368 463.
[0005] Les émulseurs décrits ci-dessus ne peuvent pas être utilisés tels quels pour l'extinction
des feux de liquides polaires. En effet, la mousse produite à partir de tels émulseurs
est détruite par les liquides polaires et ne peut pas être utilisée pour combattre
de tels incendies. Diverses explications du phénomène de destruction de la mousse
par les liquides polaires ont été proposées, par exemple par Charovarnikov A.F. dans
" Etudes sur le Mécanisme de Destruction de Mousses par des Substances Organiques
-
Kolloidnyi Zhurnal, Vol. 42, No. 4, pp. 797-799, (1980)", par Pletnev M.Yu. dans "Mechanism of the Antifoaming Action of Polar Organic Liquids
-
Kolloidnyi Zhumal, Vol. 43, No. 4, pp. 826-827, (1981)" et par Dervichian D.G. dans "Les Mousses: Formation, Stabilité, Destruction
-
Bulletin de la Société Chimique de France - 5ème série, pp. 15-22, (1955)".
[0006] L'expression "liquides polaires" est prise ici au sens admis par les gens du métier,
c'est-à-dire pour désigner les liquides ayant une certaine affinité pour l'eau dont
les plus courants sont les alcools (par exemple, le méthanol, l'éthanol et l'iso-propanol),
les cétones (par exemple la diméthylcétone et la méthyl isobutyl cétone), les esters
(par exemple l'acétate de n-butyle) et les éthers (par exemple le méthyl tertiobutyl
éther).
[0007] La méthode la plus utilisée pour combattre les feux de solvants polaires consiste
à incorporer à l'un ou l'autre des deux types d'émulseurs décrits ci-dessus un polymère
hydrophile à haut poids moléculaire; on utilise généralement un polysaccharide à caractère
thixotrope et alcoophobe. On obtient alors un émulseur polyvalent, c'est-à-dire utilisable
à la fois sur les feux d'hydrocarbures et sur les feux de liquides polaires. Lors
de l'extinction des feux de liquides polaires, le polysaccharide contenu dans la mousse
précipite au contact du liquide polaire et forme une nappe gélatineuse protectrice
qui isole la mousse contre l'action destructrice du liquide polaire. La mousse peut
alors s'étaler sur la nappe gélatineuse et éteindre le feu. De tels émulseurs polyvalents
sont décrits dans les brevets US 4 464 267, US 4 149 599, FR 2 206 958 et WO 92/15371.
[0008] L'extinction des feux de liquides polaires à l'aide d'un émulseur polyvalent est
d'autant plus efficace que la quantité de polysaccharide présente dans l'émulseur
est importante. Mais en contrepartie, les polysaccharides en solution aqueuse étant
des macromolécules viscosifiantes, ils augmentent considérablement la viscosité finale
de l'émulseur, ce qui entraîne des problèmes de pompabilité dans les systèmes d'injection
et de dilution, surtout avec le froid. Dans ces conditions, la majorité des émulseurs
polyvalents contiennent la quantité nécessaire de polysaccharide pour pouvoir être
dilués seulement à 6% sur les feux de solvants polaires. L'efficacité extinctrice
de ces mêmes émulseurs polyvalents sur feux d'hydrocarbure dépendant des ingrédients
autres que le polysaccharide, il existe des versions diluables à 3 % et d'autres diluables
à 6 % sur feux d'hydrocarbures. On obtient alors des émulseurs polyvalents du type
6x6 (dilués à 6 % sur les feux d'hydrocarbures et à 6 % sur les feux de liquides polaires)
et 3x6 (dilués à 3 % sur les feux d'hydrocarbures et à 6 % sur les feux de liquides
polaires).
[0009] Récemment, des émulseurs polyvalents 3x3 (diluables à 3 % à la fois sur les feux
d'hydrocarbures et sur les feux de liquides polaires) ont été mis au point. L'avantage
de ces émulseurs 3x3 par rapport aux émulseurs 6x6 est qu'il suffit pour une efficacité
identique d'en stocker deux fois moins; par rapport aux émulseurs 3x6, ils présentent
l'avantage de pouvoir être utilisés avec un seul et même système de mélange quelque
soit le type d'incendies et de supprimer ainsi le risque d'erreur de dosage.
[0010] L'amélioration de l'efficacité extinctrice sur les feux de liquides polaires et,
par la même, la mise au point d'émulseurs 3x3 peut se faire selon deux voies.
[0011] Tout d'abord, il est possible de diminuer la viscosité du polysaccharide. Le brevet
EP 595 772 décrit l'association d'un polysaccharide avec un polymère hydrophile anionique
permettant de préparer des solutions de faible viscosité, ces solutions entrant dans
la composition des émulseurs polyvalents 3x3. Le brevet EP 609 827 décrit l'association
d'un polysaccharide et d'un alginate et indique qu'on peut réduire la viscosité d'un
émulseur polyvalent 3x3 en contrôlant les proportions relatives du polysaccharide
et de l'alginate; la viscosité peut également être réduite en contrôlant le ratio
de la concentration des sels d'acide aryl ou alkylaryl sulfonique à la concentration
des autres agents tensio-actifs hydrocarbonés. Cependant, même faiblement visqueux,
le polysaccharide en solution aqueuse conduit à des émulseurs pseudoplastiques dont
la viscosité varie avec le taux de cisaillement.
[0012] Selon le brevet ES 2 040 176, le polysaccharide se trouve sous forme dispersée à
l'aide de silice colloïdale hydrophobe et la quantité d'eau dans l'émulseur est minimisée
de telle sorte que le polysaccharide, qui n'est soluble que dans l'eau, n'augmente
pas la viscosité finale de l'émulseur. Dans ces conditions, le taux de polysaccharide
peut être augmenté jusqu'à l'obtention d'un émulseur 1x1, diluable à seulement 1 %
dans l'eau aussi bien sur feux d'hydrocarbures que sur feux de liquides polaires.
Dans ce type d'émulseur où la quantité d'eau doit être la plus faible possible, le
milieu dispersant est un solvant miscible à l'eau de la famille des glycols. Dans
ces conditions, la nécessité de remplacer l'eau de dilution par une quantité équivalente
de solvant conduit à des émulseurs ayant un prix de revient élevé.
[0013] Un autre moyen de réduire la viscosité consiste à diminuer le taux de polysaccharide
dans l'émulseur. Cependant, pour maintenir les mêmes propriétés extinctrices de l'émulseur
final, il est nécessaire d'augmenter l'efficacité du polysaccharide. Les brevets FR
2 636 334 et 2 637 506 décrivent la modification chimique des polysaccharides par
greffage de groupements perfluoroalkyle sur les chaînes latérales hydrophiles du polysaccharide.
La présence de radicaux perfluoroalkyle augmente le caractère alcoophobe du polysaccharide
et améliore son efficacité à former un gel insoluble à la surface du solvant polaire;
ceci permet de réduire la teneur en polysaccharide et donc la viscosité finale de
l'émulseur. Cependant, cette réaction de greffage chimique nécessite un chauffage
à 50-70°C pendant deux heures. Le brevet EP 524 138 concerne des émulseurs polyvalents
associant un polysaccharide avec un co-télomère fluoré. Le co-télomère fluoré est
obtenu par télomérisation radicalaire d'un télogène fluoré sur un mélange de monomères
acryliques ou méthacryliques non fluorés. Dans ce cas également, l'association du
co-télomère avec le polysaccharide renforce son efficacité et autorise l'incorporation
de quantités plus faibles, donc l'obtention d'émulseurs polyvalents moins visqueux.
Bien qu'ayant une viscosité réduite, ces émulseurs n'en conservent pas moins un caractère
pseudoplastique dont la viscosité varie avec le taux de cisaillement.
[0014] Des émulseurs polyvalents ne contenant pas de polysaccharide sont décrits dans le
brevet US 4 536 298. Dans ce cas, le polysaccharide est remplacé par un homopolymère
cationique, soluble dans l'eau, de la famille des polyamines, polyamides et polyimines
neutralisées par des acides carboxyliques polyfonctionnels; l'association des deux
familles de produits conduit à une synergie qui renforce la résistance de la mousse
extinctrice sur liquide polaire.
[0015] Le brevet US 4 563 287 décrit une composition extinctrice pour feux d'huile de cuisine,
contenant un copolymère à haut poids moléculaire comportant des chaînes latérales
perfluoroalkylées et des chaînes latérales hydrophiles; le taux de monomère hydrophile
est suffisamment élevé pour rendre le copolymère soluble dans l'eau.
[0016] Le brevet FR 2 438 484 décrit l'utilisation d'un copolymère préparé à partir d'un
monomère hydrophile et d'un monomère à chaîne perfluorée. Pour être suffisamment soluble
dans l'eau, le copolymère doit comprendre 1 à 10 motifs hydrophiles pour chaque motif
à chaîne perfluorée.
[0017] La présente invention vise à s'affranchir de tous les problèmes liés à l'utilisation
de polysaccharides et à préparer des émulseurs polyvalents contenant un copolymère
à taux de fluor élevé de façon à augmenter les performances de l'émulseur sur les
feux de liquides polaires.
[0018] Cependant, lorsque le taux de monomère fluoré est élevé, le copolymère devient globalement
insoluble dans l'eau.
[0019] II a maintenant été trouvé que l'utilisation conjointe d'un agent dispersant tensio-actif
hydrocarboné et d'un solvant organique miscible à l'eau permet de disperser de façon
homogène dans la phase aqueuse un copolymère fluoré insoluble dans l'eau. On peut
ainsi obtenir, sous forme de dispersion aqueuse stable et hydrodiluable, un émulseur
comprenant un copolymère fluoré dont le rapport molaire du monomère fluoré au monomère
hydrophile peut être compris entre 1 et 10.
[0020] L'invention a donc pour objet un émulseur anti-incendies polyvalent, ne contenant
pas de polysaccharide, caractérisé en ce qu'il consiste en une dispersion aqueuse
comprenant en poids :
(a) de 0,5 à 10 % (de préférence 1 à 5 %) d'au moins un copolymère fluoré insoluble dans
l'eau, préparé à partir d'au moins un monomère à chaîne latérale perfluorée, d'au
moins un monomère à chaîne latérale hydrophile ionique ou ionisable et, éventuellement,
d'un ou plusieurs monomères à chaîne latérale non-ionique ;
(b) de 1 à 20 % (de préférence 2 à 15 %) d'au moins un agent tensio-actif hydrocarboné
contenant un radical alkyle, linéaire ou ramifié, contenant de 5 à 18 atomes de carbone
(de préférence 8 à 14) ;
(c) de 0,5 à 10 % (de préférence 1 à 5 %) d'au moins un agent tensio-actif fluoré dont
une solution aqueuse à 1 g/l possède une tension superficielle à 20°C inférieure à
25 mN/m, de préférence inférieure à 20 mN/m (plus particulièrement inférieure à 17
mN/m) ; et
(d) de 5 à 50 % (de préférence 10 à 30 %) d'au moins un solvant organique miscible à
l'eau.
[0021] Le copolymère fluoré (a) peut être représenté par la formule générale :
-[M
1]
x - [M
2]
y -[M
3]
z - (I)
dans laquelle
M1 représente une ou plusieurs unités de monomères acryliques ou méthacryliques contenant
un radical perfluoroalkyle, linéaire ou ramifié, contenant 2 à 20 atomes de carbone
;
M2 représente une ou plusieurs unités de monomères acryliques, méthacryliques ou vinyliques
à chaîne latérale hydrophile ionique ou ionisable ;
M3 représente une ou plusieurs unités de monomères acryliques, méthacryliques ou vinyliques
à chaîne latérale non-ionique (de préférence hydrophobe) ;
x, y et z représentent les pourcentages massiques respectifs des unités M1, M2 et M3 réparties statistiquement dans le copolymère, x étant compris entre 50 et 95 (de
préférence entre 72 et 90), y entre 1 et 25 (de préférence entre 8 et 18) et z entre
0 et 25 (de préférence entre 0 et 10), le rapport molaire de M1 à M2 étant compris entre 1 et 10, de préférence entre 1 et 3.
[0022] Les unités M
1 sont préférentiellement celles de formule :

dans laquelle R
f représente un radical perfluoroalkyle, linéaire ou ramifié, contenant 4 à 16 atomes
de carbone, B représente un enchaînement bivalent lié à O par un atome de carbone
et pouvant comporter un ou plusieurs atomes d'oxygène, de soufre et/ou d'azote, et
R représente un atome d'hydrogène ou un radical méthyle. Ces unités M
1 proviennent d'acrylates ou méthacrylates d'alcools fluorés tels que, à titre d'exemples
non limitatifs, ceux de formules :
R
f (CH
2)
n - (X)
p - (CH
2)
m-OH (III-a)
R
f (CH
2)
r (OCH
2CH
2)
q-OH (III-b)
R
f - CH=CH - (CH
2)
m-OH (III-c)
dans lesquelles R
f a la même signification que ci-dessus, X représente un atome d'oxygène ou de soufre
ou un groupe COO, SO
2, CONR'-, -SO
2NR'-, R' représentant un atome d'hydrogène ou un radical alkyle contenant 1 à 4 atomes
de carbone, n représente un nombre entier allant de 0 à 20 (de préférence égal à 0
ou 2), n n'étant pas nul si X est un atome d'oxygène ou de soufre, p est égal à 0
ou 1, les symboles m, q et r, identiques ou différents, représentent chacun un nombre
entier allant de 1 à 20 (de préférence égal à 2 ou 4). On utilise préférentiellement
les acrylates ou méthacrylates des alcools fluorés de formule :
R
f - CH
2CH
2-OH (III-d)
[0023] Les unités M
2 sont préférentiellement choisies parmi les unités de monomères acryliques ou méthacryliques,
éventuellement quaternisées, de formule générale :

dans laquelle R' représente un atome d'hydrogène ou un radical méthyle, B' représente
un radical alkylène, linéaire ou ramifié, contenant 1 à 4 atomes de carbone (de préférence
le radical CH
2CH
2), les symboles R
1 et R
2, identiques ou différents, représentent chacun un atome d'hydrogène ou un radical
alkyle, linéaire ou ramifié, contenant 1 à 12 atomes de carbone (de préférence 1 à
4), hydroxyéthyle ou benzyle ou R
1 et R
2 ensemble avec l'atome d'azote auquel ils sont liés forment un radical morpholino,
pipéridino ou pyrrolidinyle-1.
[0024] Comme exemples non limitatifs de monomères conduisant aux unités M
2 de formule (IV), on peut citer les acrylates et les méthacrylates des amino-alcools
suivants : diméthylamino-2-éthanol, diéthylamino-2-éthanol, dipropylamino-2-éthanol,
di-isobutylamino-2-éthanol, N-tertiobutylamino-2-éthanol, N-tertiobutyl-N-méthylamino-2-éthanol,
morpholino-2-éthanol, N-méthyl-N-dodécylamino-2-éthanol, N-éthyl-N-(éthyl-2-hexyl)amino-2-éthanol,
pipéridino-2-éthanol, (pyrrolidinyl-1)-2-éthanol, diéthylamino-3-propanol-1, diéthylamino-2-propanol-1,
diméthylamino-1-propanol-2, diéthylamino-4-butanol-2.
[0025] Comme autres exemples non limitatifs de monomères conduisant à des unités M
2, on peut citer :
- l'acide acrylique ou méthacrylique et leurs sels de métaux alcalins ou d'ions ammonium
quaternaire ;
- l'acrylamide et ses dérivés: N-méthyl acrylamide, N-éthylacrylamide, N,N-diméthylacrylamide,
N,N-diéthylacrylamide, N-méthyl-N-éthylacrylamide, N-propylacrylamide, N-isopropylacrylamide,
N-(hydroxyméthyl)acrylamide, N-(3-hydroxypropyl)-acrylamide, N-(2-hydroxyéthyl)-acrylamide
;
- la N-vinylpyrrolidone-2 et ses dérivés: N-vinyl méthyl-3 pyrrolidone-2, N-vinyl méthyl-4
pyrrolidone-2, N-vinyl méthyl-5 pyrrolidone-2,
- le vinylacétamide.
[0026] Les unités M
3 qui proviennent de monomères acryliques, méthacryliques ou vinyliques à chaîne latérale
non ionique préférentiellement hydrophobes, sont avantageusement choisies parmi celles
de formule générale :

dans laquelle R" représente un atome d'hydrogène ou un radical méthyle, Y représente
le groupement COO ou OCO ou un atome d'oxygène, et R
3 désigne un groupement alkyle, hydroxyalkyle ou méthoxyalkyle contenant 1 à 18 atomes
de carbone.
[0027] Comme exemples non limitatifs de tels monomères, on peut citer :
- les ester vinyliques tels que l'acétate de vinyle, le propionate de vinyle, l'isobutyrate
de vinyle, l'isodécanoate de vinyle, le stéarate de vinyle;
- les éthers alkyl vinyliques, tels que le cétylvinyléther, le dodécylvinyl éther, l'isobutylvinyl
éther, l'éthylvinyléther;
- les acrylates et méthacrylates d'allyle, de méthyle, d'éthyle, de butyle, d'isobutyle,
d'hexyle, d'heptyle, d'éthyl-2-hexyle, de cyclohexyle, de lauryle, de stéaryle, de
méthoxy-2-éthyle, d'hydroxy-2-éthyle ou d'hydroxy-2-propyle.
[0028] Le copolymère (a) peut être préparé par toute méthode connue de copolymérisation
radicalaire des monomères, préférentiellement en solution dans un solvant inerte ou
un mélange de solvants inertes. Le solvant de synthèse peut être miscible ou non miscible
à l'eau. Au moment de la préparation de l'émulseur, il est nécessaire que le copolymère
(a) soit en solution dans un solvant miscible à l'eau. Dans le cas où le solvant de
synthèse du copolymère est non miscible à l'eau, il convient de le remplacer par un
solvant organique miscible à l'eau dans lequel le copolymère (a) est soluble. Le solvant
du copolymère (a) peut éventuellement être le constituant (d).
[0029] L'agent tensio-actif hydrocarboné (b) permet, en combinaison avec le solvant (d),
d'obtenir une dispersion stable du copolymère (a); ayant un effet moussant, il permet
aussi d'améliorer le foisonnement de l'émulseur.
[0030] Les agents tensio-actifs hydrocarbonés utilisables dans l'émulseur peuvent être de
nature anionique, cationique, non-ionique ou amphotère. A titre non limitatif, on
peut citer les composés des formules suivantes :
R
H-CONH-CH
2CH
2-NH-CH
2CH
2OCH
2CH
2COOM (VI-d)

H(C
6H
10O
5)
s-OR
H (VI-j)
R
H-(OCH
2CH
2)
t-OH (VI-k)
R
H-SO
3M (VI-m)
R
H-OSO
3M (VI-n)
R
H-(OCH
2CH
2)
t'-OSO
3M (VI-q)
R
H-COOM (VI-s)
R
H-CON(CH
3)CH
2COOM (VI-t)
dans lesquelles R
H désigne un radical alkyle, linéaire ou ramifié, contenant de 5 à 18 atomes de carbone
(de préférence 8 à 14), M représente un équivalent d'ion métallique alcalin, alcalino-terreux
ou ammonium quaternaire, s est un nombre entier allant de 1 à 6 (de préférence égal
à 1 ou 2), t un nombre entier allant de 6 à 20 (de préférence 8 à 16), t' un nombre
entier allant de 1 à 6 (de préférence de 2 à 4).
[0031] Le ou les agents tensio-actifs fluorés (c) à utiliser selon l'invention peuvent être
choisis, à titre non limitatif, parmi les composés de formules :
R
F - (CH
2)
u' - S - (CH
2)
v - CONH - C(CH
3)
2 -CH
2SO
3Na (VII-g)

dans lesquelles R
F représente un radical perfluoroalkyle, linéaire ou ramifié, contenant au moins 6
atomes de carbone, u est un nombre entier allant de 0 à 6, R
4 représente un atome d'hydrogène ou un radical méthyle ou éthyle, v et w sont des
nombres entiers allant de 1 à 5, w' est égal à 2 ou 3, les symboles R
5, R
6 et R
7, identiques ou différents, représentent chacun un radical méthyle ou éthyle, et u'
est un nombre entier allant de 1 à 6.
[0033] Le solvant organique miscible à l'eau (d) doit être inerte et bon solvant du copolymère
(a). Il peut s'agir d'un solvant unique miscible à l'eau ou bien d'un mélange de plusieurs
solvants ; dans ce cas, le mélange doit être globalement miscible à l'eau, même s'il
contient un ou plusieurs solvants non miscibles à l'eau. Comme exemples non limitatifs,
on peut mentionner les monoalkyléthers de mono- ou di-éthylène (ou propylène) glycol,
des cétones comme l'acétone, la méthyl éthylcétone ou la méthyl isobutylcétone, des
alcools comme le méthanol, l'éthanol, l'isopropanol ou le tertiobutanol, la N-méthylpyrrolidone,
la γ-butyrolactone, le DMSO. Certains éthers de glycol, comme le n-butyl diglycol,
ou l'éther tertiobutylique du propylène glycol, possèdent en plus un bon pouvoir stabilisateur
de mousse et ils augmentent le foisonnement de l'émulseur. Il est donc recommandé
de les utiliser en mélange avec les solvants décrits ci-dessus. Il en est de même
pour le pouvoir antigel bien connu de l'éthylène glycol, ce dernier solvant pouvant
être alors utilisé en combinaison avec un ou plusieurs autres solvants.
[0034] En plus des constituants (a), (b), (c) et (d), l'émulseur peut également contenir
divers additifs tels que :
- un agent antigel comme l'éthylène glycol ou le propylène glycol,
- un agent anticorrosion tel que le tolyltriazole ou le nitrite de sodium,
- un agent conservateur tel que le benzoate de sodium, le formaldéhyde, l'o-phénylphénol
ou le dichlorophène,
- un stabilisateur de pH tel que l'ammoniaque, la diéthanolamine, la triéthanolamine.
[0035] Afin d'obtenir les performances optimales, l'émulseur selon l'invention est avantageusement
stabilisé à un pH au moins égal à 4, de préférence compris entre 6 et 8.
[0036] La préparation de l'émulseur est réalisée par simple mélange des constituants (a),
(b), (c), (d) et autres éventuellement à température ambiante ou en chauffant à une
température modérée et sous agitation . L'émulseur est ensuite dilué à l'eau de ville
ou à l'eau de mer à raison de 0,5 à 6 parties en volume, de préférence 1 à 3 parties
en volume pour 100 parties en volume au total. La composition extinctrice résultante
est utilisée pour combattre les feux d'hydrocarbures et de liquides polaires.
[0037] Les performances des émulseurs selon l'invention peuvent être évaluées au moyen des
tests suivants :
Foisonnement
[0038] Le foisonnement (ou taux d'expansion) est le rapport du volume de mousse produit
à partir d'une solution aqueuse à 3 % d'émulseur au volume de liquide initial. Pour
déterminer le foisonnement, on introduit dans une éprouvette de 1 litre 100 ml de
solution aqueuse à 3 % d'émulseur, puis la solution est battue pendant une minute
au rythme d'un battement par seconde à l'aide d'un piston circulaire perforé (30 trous
de 5 mm de diamètre représentant 25 % de la surface) et fixé en son centre à une tige
métallique.
Test d'étalement sur hydrocarbure
[0039] Ce test qui indique la vitesse de formation du film aqueux sur la surface des hydrocarbures
est réalisé en versant 50 ml d'hydrocarbure dans une boite de Pétri (diamètre : 11,8
cm) dont la face extérieure est peinte en noir afin de pouvoir observer le film. Lorsque
la surface de l'hydrocarbure est immobile, on dépose à l'aide d'une micro pipette
0,5 ml d'une solution aqueuse à 3 % d'émulseur. La solution doit être déposée goutte
à goutte en partant du centre et en effectuant un mouvement excentrique. Le chronomètre
est déclenché au moment du dépôt de la première goutte et arrêté lorsque le film a
recouvert toute la surface de l'hydrocarbure. On note le temps. Si le recouvrement
total n'est pas obtenu en moins d'une minute, on note le pourcentage de surface recouverte
après une minute.
Test d'étanchéité de la mousse sur liquide polaire
[0040] On dispose d'une balance automatique reliée à un enregistreur. On verse dans un cristallisoir
de 9,8 cm de diamètre posé sur le plateau de la balance 50 ml de solvant polaire (acétone).
D'autre part, on dilue l'émulseur à 3 % dans l'eau de ville et on produit la mousse
à l'aide d'un batteur électrique pendant 2 minutes. Environ 18 g de mousse sont déposés
sur le solvant polaire. On remet la balance à zéro et on note la perte de poids, due
à l'évaporation, du liquide polaire en fonction du temps. Les résultats s'expriment
en mg/min.
[0041] Les émulseurs les plus performants pour donner une mousse étanche aux vapeurs de
liquide polaire sont ceux dont l'évaporation en mg/min est la plus faible
[0042] On réalise également des tests dans des conditions plus sévères sur feux de liquide
polaire. Dans ce cas, la procédure est identique mais on enflamme le liquide polaire
et on le laisse brûler pendant 90 secondes avant de déverser la mousse pour l'éteindre.
La quantité de liquide polaire utilisée est de 150 ml et on verse environ 50 g de
mousse.
[0043] La vitesse d'évaporation de l'acétone doit être inférieure à 85 mg/min pour le test
à froid et inférieure à 150 mg/min pour le test sur feu.
EXEMPLES
[0044] Dans les exemples suivants qui illustrent l'invention sans la limiter, les pourcentages
indiqués sont exprimés en poids et les principaux constituants utilisés sont désignés,
pour simplifier, par les abréviations suivantes :
[0045] M1a = mélange d'acrylates fluorés de formule :
CH
2 = CH - COO - C
2H
4 - (CF
2)
n CF
3
ayant la composition pondérale suivante:
n |
% |
5 |
1 |
7 |
63 |
9 |
25 |
11 |
9 |
13 |
2 |
M1b = mélange d'acrylates fluorés de formule :
CH
2 = CH - COO - C
2H
4 - N(CH
3) - SO
2 - C
2H
4 - (CF
2)
n CF
3
ayant la composition pondérale suivante :
n |
% |
5 |
57 |
7 |
30 |
9 |
9 |
11 |
3 |
13 |
1 |
M2a = méthacrylate de N,N-diméthylaminoéthyle:
CH
2 = C(CH
3) - COO - C
2H
4 - N(CH
3)
2
M2b = méthacrylate de N-tertiobutylaminoéthyle :
CH
2 = C(CH
3) - COO - C
2H
4 - NH - C(CH
3)
3
M3a = méthacrylate de l'éthylène glycol :
CH
2 = C(CH
3) - COO - C
2H
4 - OH
M3b = acétate de vinyle :
CH
2 = CH - OCO - CH
3
B1 = alkyl (C
12 et C
14)-amidopropylbétaïne de formule :
Alkyl - CONH - CH
2CH
2CH
2 - N
⊕ (CH
3)
2CH
2COO
⊖
commercialisé en solution aqueuse à 30 % sous la dénomination Amphotensid B4 par
la société ZSCHIMMER & SCHWARTZ.
B2 = N-lauryl-β-iminodipropionate de formule :

commercialisé en solution aqueuse à 30 % sous la dénomination Deriphat 160C par
la société HENKEL.
B3 = alkyl (C
8 et C
10)-amidoétherpropionate de formule :
Alkyl - CONH - CH
2CH
2 - NH - CH
2CH
2OCH
2CH
2COONa
commercialisé en solution aqueuse à 50% sous la dénomination Rewoteric AMVSF par
la société REWO.
B4 = alkyl (C
8 et C
10)-glucoside commercialisé en solution aqueuse à 60 % sous la dénomination Triton CG-110
par la société UNION CARBIDE.
B5 = alkyl (C
12 et C
14) N-hydroxyéthylimidazoline de formule :

commercialisé en solution aqueuse à 40 % sous la dénomination Sochamine A7527
par la société WITCO.
B6 = octyl sulfate de sodium commercialisé en solution aqueuse à 42 % sous la dénomination
Texapon 842 par la société HENKEL.
B7 = lauryl éther sulfate de formule :
C
12H
25 - (OCH
2CH
2)
2 - OSO
3Na
commercialisé en solution aqueuse à 30% sous la dénomination Neopon LOS par la
société WITCO.
B8 = lauroyl sarcosinate de sodium commercialisé en solution aqueuse à 30 % sous la
référence GM 9011 par la société ZSCHIMMER & SCHWARTZ.
B9 = alkyl (radical coprah) oxyde d'amine de formule :

commercialisé en solution aqueuse à 30 % sous la dénomination Noxamine C2-30 par
la société CECA.
B10 = sel d'alkyl (radical coprah) ammonium quaternaire de formule :
alkyl - N
⊕(CH
3)
3 Cl
⊖
commercialisé en solution aqueuse à 50 % sous la dénomination Noramium MC 50 par
la société CECA
B11 = sel d'alkyl (radical coprah) ammonium quaternaire de formule :
Alkyl - N
⊕(CH
3)(CH
2CH
2OH)
2Cl
⊖
commercialisé en solution aqueuse à 50 % sous la dénomination Noxamium MS 2-50
par la société CECA
B12 = lauryl diméthyl amine oxyde :

commercialisé en solution aqueuse à 30 % sous la dénomination Rewominox L408 par
la Société REWO.
C1 = oxyde d'amine fluorée de formule :

commercialisé par la Demanderesse sous forme de solution hydroalcoolique à 40 %.
C2 = bétaïne fluorée de formule :
C
6F
13 - CH
2CH
2 - SO
2NH - CH
2CH
2CH
2 -
⊕N(CH
3)
2CH
2COO
-
commercialisée par la Demanderesse sous forme de solution hydroalcoolique à 27
%.
C3 = mélange de bétaïnes fluorées de formule :
C
nF
2n+1 - CH
2CH
2 - SO
2NH - CH
2CH
2CH
2 -
⊕N(CH
3)
2CH
2COO
⊖
ayant la composition pondérale suivante :
[0046]
n |
% |
6 |
70 |
8 |
23 |
10 |
5 |
12 |
1,5 |
14 |
0,4 |
16 |
0,1 |
commercialisé par la Demanderesse sous forme de solution hydroalcoolique à 27
%.
EXEMPLE 1
[0047] P
1 désigne un copolymère fluoré obtenu par polymérisation radicalaire d'un mélange de
monomères ayant la composition suivante :
monomères |
teneurs % |
M1a |
85 |
M2a |
15 |
a) Synthèse du copolymère P1
[0048] Dans un réacteur de 500 ml équipé d'un agitateur, d'un thermomètre, d'un réfrigérant
à reflux, d'une ampoule de coulée, d'une arrivée d'azote et d'un dispositif de chauffage,
on charge 90 g de N-méthylpyrrolidone, 20 g d'acétone, 15 g de monomère M
2a, 0,8 g d'acide 4,4'-azobis (cyano-4-pentanoïque) et 85 g de monomère M
1a. On chauffe à 85°C sous atmosphère d'azote pendant 6 heures, puis on ajoute 8 g d'acide
acétique dans 150 g d'eau. On maintient encore une heure à 75°C, puis on refroidit
jusqu'à température ambiante. On obtient ainsi le copolymère P
1 en solution à 27,9 % d'extrait sec.
b) Préparation d'un émulseur
[0049] On mélange à température ambiante et sous agitation modérée les quantités adéquates
de copolymère P1 et des autres constituants, puis on ajuste à pH 7 par addition de
diéthanolamine. On obtient ainsi un émulseur selon l'invention dont les teneurs en
matières actives sont les suivantes :
constituants |
teneurs % |
P1 |
2,4 |
B1 |
4,5 |
C2 |
1,4 |
éthanol |
1,7 |
butyl diglycol |
15 |
acétone |
0,5 |
N-méthyl pyrrolidone |
2,3 |
eau (qsp 100 %) |
72,2 |
[0050] Cet émulseur anti-incendies polyvalent possède les caractéristiques suivantes :
- Indice de réfraction (20°C) : 1,369
- Viscosité (20°C - 10,8 s-1) : 8,8mPa.s
- Tension superficielle (3 % eau de ville) : 18,6mN/m
- Tension interfaciale (3 % eau de ville/cyclohexane) : 3,5 mN/m
- Coefficient d'étalement sur cyclohexane : + 3,2 mN/m
[0051] Soumis aux tests décrits précédemment, cet émulseur conduit aux performances suivantes
:
- Foisonnement : 7,5
- Etalement sur cyclohexane : 38 secondes
- Test d'étanchéité à l'acétone - test à froid : 42mg/min
- Test d'étanchéité à l'acétone - test sur feu : 86mg/min
EXEMPLE 2
[0052] P
2 désigne un copolymère fluoré obtenu par polymérisation radicalaire d'un mélange de
monomères ayant la composition suivante :
monomères |
teneurs % |
M1a |
76 |
M2a |
15 |
M3b |
9 |
a) Synthèse du copolymère P2
[0053] On procède comme pour la synthèse de P
1, mais après l'addition des 15 g de monomère M
2a, on ajoute 9 g de monomère M
3b et ensuite 76 g de monomère M
1a. On obtient ainsi le copolymère P
2 en solution à 27,9 % d'extrait sec.
b) Préparation d'un émulseur
[0054] On mélange à température ambiante et sous agitation modérée les quantités adéquates
de copolymère P
2 et des autres constituants, puis on ajuste à pH 7 par addition de diéthanolamine.
On obtient un émulseur selon l'invention dont les teneurs en matières actives sont
les suivantes :
[0055]
constituants |
teneurs % |
P2 |
2,5 |
B4 |
6 |
C2 |
1,4 |
éthanol |
1,7 |
butyl diglycol |
15 |
acétone |
0,6 |
N-méthyl pyrrolidone |
2,7 |
eau (qsp 100 %) |
70,1 |
[0056] Cet émulseur anti-incendies polyvalent possède les caractéristiques suivantes :
- Indice de réfraction (20°C) : 1,370
- Viscosité (20°C - 10,8 s-1) : 7,4mPa.s
- Tension superficielle (3 % eau de ville) : 18,3mN/m
- Tension interfaciale (3 % eau de ville/cyclohexane) : 1,2 mN/m
- Coefficient d'étalement sur cyclohexane : + 5,8 mN/m
[0057] Soumis aux tests décrits précédemment, cet émulseur conduit aux performances suivantes
:
- Foisonnement: 5
- Etalement sur cyclohexane : 8 secondes
- Etalement sur mélange cyclohexane/n-heptane (75 %/25 %) : 12 s
- Etalement sur mélange cyclohexane/n-heptane (50 %/50 %) : 19 s
- Test d'étanchéité à l'acétone - test à froid : 31 mg/min
- Test d'étanchéité à l'acétone - test sur feu : 61 mg/min
EXEMPLES 3 A 23
[0058] En procédant comme à l'exemple 2-a, on a synthétisé d'autres copolymères fluorés
selon l'invention P
3 à P
6 dont la composition est résumée dans le tableau suivant :
COPOLYMERE |
Monomères |
Teneur (%) |
P3 |
M1b/M2a/M3b |
76/15/9 |
P4 |
M1a/M2a/M3a |
84/10/6 |
P5 |
M1a/M2a/M3b |
81/14/5 |
P6 |
M1a/M2b/M3b |
76/15/9 |
[0059] En opérant comme aux exemples 1b et 2b, on a ensuite préparé une série d'émulseurs
anti-incendies polyvalents dont les constituants (nature et teneur dans l'émulseur)
sont indiqués dans le tableau suivant; les teneurs des ingrédients sont exprimées
en pourcentage massique de matières actives. Les émulseurs sont complétés jusqu'à
100 % par addition d'eau.
[0060]

[0061]

[0062]

[0063] Soumis aux tests décrits précédemment, ces émulseurs conduisent aux performances
suivantes :
Emulseur de l'exemple : |
Test d'étalement sur cyclohexane |
Test d'étanchéité à l'acétone (mg/min) |
|
|
Test à froid |
Test sur feu |
3 |
60 % |
51 |
98 |
4 |
9 s |
40 |
76 |
5 |
11 s |
33 |
71 |
6 |
7 s |
61 |
101 |
7 |
10 s |
64 |
95 |
8 |
9 s |
67 |
91 |
9 |
8 s |
61 |
107 |
10 |
58 s |
31 |
89 |
11 |
65 % |
70 |
97 |
12 |
12 s |
56 |
141 |
13 |
95 % |
53 |
90 |
14 |
8 s |
58 |
89 |
15 |
9 s |
54 |
86 |
16 |
4 s |
46 |
108 |
17 |
6 s |
47 |
80 |
18 |
8 s |
40 |
79 |
19 |
7 s |
42 |
82 |
20 |
12 s |
38 |
69 |
21 |
6 s |
37 |
72 |
22 |
25 s |
36 |
66 |
23 |
25 s |
37 |
66 |
EXEMPLES 24 ET 25 (COMPARATIFS)
[0064] On prépare un émulseur en procédant comme à l'exemple 3 mais on supprime le copolymère
P
2 que l'on remplace pas une quantité équivalente d'eau (exemple 24).
[0065] D'autre part, on procède comme à l'exemple 1-b mais on supprime le tensio-actif fluoré
C
2 que l'on remplace par une quantité équivalente d'eau (exemple 25).
[0066] Soumis aux tests décrits précédemment, ces émulseurs conduisent aux performances
suivantes :
[0067]
Emulseur de l'exemple : |
Test d'étalement sur cyclohexane |
Test d'étanchéité à l'acétone (mg/min) |
|
|
Test à froid |
Test sur feu |
24 |
11 s |
125 |
385 |
25 |
non filmant |
47 |
95 |
[0068] L'absence de copolymère fluoré dans l'émulseur de l'exemple 24 ne permet pas d'obtenir
une mousse stable sur solvant polaire; celle-ci disparaît immédiatement et la vitesse
d'évaporation de l'acétone est très élevée. L'absence de tensio-actif fluoré dans
l'émulseur de l'exemple 25 ne permet pas d'obtenir la formation du film aqueux sur
cyclohexane. Ces deux émulseurs ne sont pas polyvalents.
EXEMPLES 26 à 29
[0069] On réalise une série d'essais d'extinction selon la norme NF S 60225 - Essai de référence
sur foyer d'acétone de 0,25 m
2. Le taux de dilution est de 3 % en eau de ville. Les résultats des essais d'extinction
sont reportés dans le tableau suivant:
Exemple |
Emulseur |
Temps d'application de la mousse (secondes) |
Extinction (secondes) |
Temps de réallumage (secondes) |
|
|
|
90 % |
99 % |
Extinction |
|
26 |
Emulseur de l'exemple 5 |
240 |
120 |
125 |
140 |
330 |
27 |
Emulseur de l'exemple 22 |
240 |
80 |
120 |
135 |
800 |
28 |
Emulseur de l'exemple 23 |
120 |
45 |
65 |
110 |
440 |
29 comparatif |
Emulseur de l'exemple 24 |
240 |
Pas d'extinction |
- |
1. Emulseur anti-incendies polyvalent caractérisé en ce qu'il consiste en une dispersion
aqueuse comprenant en poids :
(a) de 0,5 à 10 % d'au moins un copolymère fluoré insoluble dans l'eau, préparé à partir
d'au moins un monomère à chaîne latérale perfluorée, d'au moins un monomère à chaîne
latérale hydrophile ionique ou ionisable et, éventuellement, d'un ou plusieurs monomères
à chaîne latérale non-ionique ;
(b) de 1 à 20% d'au moins un agent tensio-actif hydrocarboné contenant un radical alkyle,
linéaire ou ramifié, contenant de 5 à 18 atomes de carbone ;
(c) de 0,5 à 10% d'au moins un agent tensio-actif fluoré dont une solution aqueuse à
1 g/l possède une tension superficielle à 20°C inférieure à 25 mN/m ; et
(d) de 5 à 50% d'au moins un solvant organique miscible à l'eau.
2. Emulseur selon la revendication 1 dans lequel le copolymère fluoré répond à la formule
générale :
-[M
1]
x - [M
2]
y-[M
3]
z - (I)
dans laquelle
M1 représente une ou plusieurs unités de monomères acryliques ou méthacryliques contenant
un radical perfluoroalkyle, linéaire ou ramifié, contenant 2 à 20 atomes de carbone;
M2 représente une ou plusieurs unités de monomères acryliques, méthacryliques ou vinyliques
à chaîne latérale hydrophile ionique ou ionisable;
M3 représente une ou plusieurs unités de monomères acryliques, méthacryliques ou vinyliques
à chaîne latérale non-ionique (de préférence hydrophobe);
x, y et z représentent les pourcentages massiques respectifs des unités M1, M2 et M3 réparties statistiquement dans le copolymère, x étant compris entre 50 et 95, y entre
1 et 25 et z entre 0 et 25, le rapport molaire de M1 à M2 étant compris entre 1 et 10.
3. Emulseur selon la revendication 2 dans lequel x est compris entre 72 et 90, y entre
8 et 18 et z entre 0 et 10, le rapport molaire de M1 à M2 étant compris entre 1 et 3.
4. Emulseur selon la revendication 2 ou 3 dans lequel les unités M
1 sont choisies parmi celles de formule générale :

dans laquelle R
f représente un radical perfluoroalkyle, linéaire ou ramifié, contenant 4 à 16 atomes
de carbone, B représente un enchaînement bivalent lié à O par un atome de carbone
et pouvant comporter un ou plusieurs atomes d'oxygène, de soufre et/ou d'azote, et
R représente un atome d'hydrogène ou un radical méthyle.
5. Emulseur selon l'une des revendications 2 à 4 dans lequel les unités M
2 sont choisies parmi les unités de monomères acryliques ou méthacryliques, éventuellement
quaternisées, de formule générale :

dans laquelle R' représente un atome d'hydrogène ou un radical méthyle, B' représente
un radical alkylène, linéaire ou ramifié, contenant 1 à 4 atomes de carbone, les symboles
R
1 et R
2, identiques ou différents, représentent chacun un atome d'hydrogène ou un radical
alkyle linéaire ou ramifié, contenant 1 à 12 atomes de carbone (de préférence 1 à
4), hydroxyéthyle ou benzyle ou R
1 et R
2 ensemble avec l'atome d'azote auquel ils sont liés forment un radical morpholino,
pipéridino ou pyrrolidinyle-1.
6. Emulseur selon la revendication 4 ou 5 dans lequel B et/ou B' est un radical CH2CH2.
7. Emulseur selon l'une des revendications 2 à 6 dans lequel les unités M
3 sont choisies parmi celles de formule générale :

dans laquelle R'' représente un atome d'hydrogène ou un radical méthyle, Y représente
le groupement COO ou OCO ou un atome d'oxygène, et R
3 désigne un groupement alkyle, hydroxyalkyle ou méthoxyalkyle contenant 1 à 18 atomes
de carbone.
8. Emulseur selon l'une des revendications 1 à 7 dans lequel le ou les agents tensio-actifs
hydrocarbonés sont choisis parmi les composés de formule :
R
H-CONH-CH
2CH
2-NH-CH
2CH
2OCH
2CH
2COOM (VI-d)

H(C
6H
10O
5)
s-OR
H (VI-j)
R
H-(OCH
2CH
2)
t-OH (VI-k)
R
H-SO
3M (VI-m)
R
H-OSO
3M (VI-n)
R
H-(OCH
2CH
2)
t'-OSO
3M (VI-q)
R
H-COOM (VI-s)
R
H-CON(CH
3)CH
2COOM (VI-t)
dans lesquelles R
H désigne un radical alkyle, linéaire ou ramifié, contenant de 5 à 18 atomes de carbone
(de préférence 8 à 14), M représente un équivalent d'ion métallique alcalin, alcalino-terreux
ou ammonium quaternaire, s est un nombre entier allant de 1 à 6 (de préférence égal
à 1 ou 2), t un nombre entier allant de 6 à 20 (de préférence 8 à 16) et t' un nombre
entier allant de 1 à 6 (de préférence 2 à 4).
9. Emulseur selon l'une des revendications 1 à 8 dans lequel le ou les agents tensio-actifs
fluorés sont choisis parmi les composés de formule :
R
F - (CH
2)
u' - S - (CH
2)
v - CONH - C(CH
3)
2 -CH
2SO
3Na (Vll-g)

dans lesquelles R
F représente un radical perfluoroalkyle, linéaire ou ramifié, contenant au moins 6
atomes de carbone, u est un nombre entier allant de 0 à 6, R
4 représente un atome d'hydrogène ou un radical méthyle ou éthyle, v et w sont des
nombres entiers allant de 1 à 5, w' est égal à 2 ou 3, les symboles R
5, R
6 et R
7, identiques ou différents, représentent chacun un radical méthyle ou éthyle, et u'
est un nombre entier allant de 1 à 6.
10. Emulseur selon l'une des revendications 1 à 9 contenant un agent tensio-actif fluoré
dont une solution aqueuse à 1 g/l possède une tension superficielle à 20°C inférieure
à 20 mN/m, de préférence inférieure à 17 mN/m.
11. Emulseur selon l'une des revendications 1 à 10 caractérisé en ce qu'il contient en
poids 1 à 5 % de copolymère (a), 2 à 15 % d'agent tensio-actif hydrocarboné (b), 1
à 5 % d'agent tensio-actif fluoré (c) et 10 à 30 % de solvant organique (d).
12. Emulseur selon l'une des revendications 1 à 11 stabilisé à un pH au moins égal à 4,
de préférence compris entre 6 et 8.
13. Emulseur selon l'une des revendications 1 à 12, comprenant en outre un agent antigel,
un agent anti-corrosion et/ou un agent conservateur.
14. Utilisation d'un émulseur selon l'une des revendications 1 à 13 pour combattre les
feux d'hydrocarbures ou les feux de solvants polaires.