[0001] La présente invention se rapporte à une pièce d'horlogerie à mécanisme de chronographe,
comprenant des compteurs de secondes, de minutes et d'heures, présentant trois organes
indicateurs respectifs solidaires chacun d'un mobile rotatif, des moyens d'embrayage
pour mettre sélectivement en prise ces mobiles rotatifs avec un rouage d'entraînement
de cette pièce d'horlogerie, un dispositif de commande de ces moyens d'embrayage et
un mécanisme de remise à zéro de ces organes indicateurs.
[0002] Dans les mécanismes de chronographes de l'art antérieur, un premier mécanisme d'engrenages
sert au comptage des minutes et des secondes et est disposé d'un côté du mouvement,
généralement celui qui porte les ponts. Un second mécanisme d'engrenages entraînant
l'indicateur du compteur d'heures est disposé de l'autre côté, c'est-à-dire celui
adjacent au cadran.
[0003] La place prise par ces mécanismes d'engrenages est importante et la surface occupée
peut être évaluée en général à 50% respectivement 30% pour ces premier et second mécanismes
d'engrenages. La disposition des deux côtés du mouvement prend également de la place
en hauteur, de sorte que de tels chronographes soit, augmentent le volume général
de la pièce d'horlogerie soit, réduisent le volume disponible pour les autres éléments
vitaux de cette pièce d'horlogerie, c'est-à-dire, le barillet, le balancier et le
mécanisme de remontage automatique. Or, le volume du barillet détermine la réserve
de marche de la montre et le diamètre du balancier conditionne sa précision.
[0004] Le fait que le comptage des secondes et des minutes d'une part, et celui des heures,
d'autre part, s'effectue par deux mécanismes d'engrenages indépendants l'un de l'autre
peut, dans certaines conditions d'utilisation, entraîner un décalage entre les indications
du compteur des minutes et celles du compteur d'heures.
[0005] Ce décalage résulte du comptage cumulatif de plusieurs intervalles de temps au cours
desquels le mécanisme de chronographe est alternativement mis en marche et arrêté
plusieurs fois sans remises à zéro intermédiaires.
[0006] L'indicateur du compteur des minutes est entraîné par la roue de secondes du chronographe,
elle-même entraînée par la roue de secondes du mouvement de la montre. Quant à l'indicateur
du compteur d'heures, il est entraîné par le barillet. Au moment de l'interruption
du chronométrage, les rouages d'entraînement des mécanismes d'engrenages de chronographe
sont débrayés de ceux-ci et continuent à tourner.
[0007] Au moment du réembrayage, la denture d'une roue d'embrayage montée sur une bascule
vient en prise avec la denture de la roue d'entraînement. Etant donné que pendant
l'arrêt celle-ci a continué à tourner, les deux dentures ne sont pas nécessairement
en position d'engrènement au moment où elles viennent en prise l'une avec l'autre.
Puisque la roue d'entraînement est sous la tension du ressort de barillet s'exerçant
sur toute la chaîne cinématique entre le barillet et l'échappement, c'est le mécanisme
d'engrenage du compteur de chronographe qui subit un léger déplacement angulaire pour
permettre la pénétration des roues dentées l'une dans l'autre. Cette légère rotation
est imperceptible pour le rouage des compteurs de minutes et de secondes, compte tenu
du grand nombre de dents qui est précisément choisi élevé pour réduire le déplacement
angulaire consécutif à l'embrayage. Par contre, la denture du rouage de compteur d'heures
est nécessairement moins fine, de sorte que le décalage angulaire est plus perceptible.
Dans le cas de chronométrages cumulatifs, les décalages angulaires peuvent s'additionner
et finir par produire une différence visible et gênante entre la position de l'aiguille
du compteur de minutes et celle du compteur d'heures.
[0008] On a déjà proposé d'entraîner le rouage du compteur de minutes une fois par minute
en utilisant un doigt susceptible de se rétracter, solidaire d'une roue faisant un
tour par minute, généralement une roue de renvoi destinée à faire tourner les indicateurs
des secondes et des minutes dans le même sens.
[0009] Au moment de la remise à zéro des compteurs, ce doigt revient à sa position de départ
en coupant le trajectoire des dents de la roue que ce doigt entraîne normalement.
En même temps, cette roue, entraînée par le mobile des minutes également ramené à
sa position de départ, tourne en sens inverse pour revenir à sa position zéro. De
ce fait, durant cette double rotation en sens inverses, ce doigt peut rencontrer jusqu'à
15 dents de cette roue et doit se rétracter à chaque dent engendrant ainsi une usure
aussi bien des dents que du doigt.
[0010] Il a déjà été proposé de remplacer ce type d'embrayage par un embrayage à friction
entre organes circulaires coaxiaux dont l'un est déplaçable axialement à l'encontre
de la force d'un ressort qui tend à les appliquer l'un contre l'autre. Ce dispositif
d'embrayage à déplacement axial des organes d'embrayage prend de la place en hauteur.
Etant donné qu'il est placé sur l'axe de la roue de secondes du chronographe, disposée
au centre du mouvement sur lequel se trouvent d'autres mobiles appartenant à la montre,
(roue de centre, chaussée) la hauteur du mouvement s'en trouve encore augmentée. En
outre, s'il s'agit d'une montre à remontage automatique, le système de pivotement
de la masse oscillante de remontage vient encore se superposer aux organes précités
sur l'axe central du mouvement, conduisant à une montre dont l'épaisseur est sensiblement
augmentée.
[0011] Le but de la présente invention est de remédier, au moins en partie, aux inconvénients
susmentionnés.
[0012] A cet effet, cette invention a pour objet une pièce d'horlogerie à mécanisme de chronographe
selon la revendication 1.
[0013] Les avantages offerts par la solution objet de l'invention sont nombreux et importants.
Cette solution permet de réduire d'environ 50% le nombre de pièces du mécanisme de
chronographe par rapport aux mécanismes conventionnels. Ce mécanisme est par conséquent
très compact. En raison de l'entraînement de tout le mécanisme d'engrenage du chronographe
par une seul organe, tout ce mécanisme peut prendre place d'un même côté du mouvement.
Le décentrage du dispositif d'embrayage permet de réduire l'encombrement au centre
du mouvement laissant de la place pour adjoindre, si besoin est, un module de remontage
automatique, dont le pivotement de la masse oscillante est situé au centre du mouvement
sans répercussion particulière sur la hauteur de celui-ci.
[0014] La simplification du mécanisme de chronographe va également dans le sens d'une augmentation
de sa fiabilité. L'entraînement périodique des organes indicateurs des compteurs d'heures
et de minutes par le rouage de la pièce d'horlogerie permet également de réduire l'énergie
prélevée sur ce rouage pour l'entraînement du mécanisme de chronographe. En outre,
étant donné la transmission cinématique reliant les compteurs d'heures et de minutes,
un seul organe d'indexage est nécessaire, diminuant également l'énergie nécessaire
à l'entraînement de cette transmission.
[0015] Bien que certains des avantages susmentionnés soient associés plus particulièrement
à une pièce d'horlogerie mécanique, l'invention n'est nullement limitée à ce type
de pièce d'horlogerie. Cette pièce d'horlogerie pourrait aussi être une pièce d'horlogerie
électronique, notamment une montre à quartz à affichage rotatif, en particulier à
affichage analogique. De même dans le cas de pièce d'horlogerie mécanique, celle-ci
peut être ou non à remontage automatique.
[0016] Le dessin annexé illustre, schématiquement et à titre d'exemple, une forme d'exécution
de la pièce d'horlogerie à mécanisme de chronographe, objet de cette invention.
La figure 1 est une vue générale en plan côté ponts du mouvement de cette pièce d'horlogerie;
La figure 2 est une vue en coupe selon la ligne II-II de la figure 1;
La figure 3 est une vue en coupe selon la ligne III-III de la figure 1.
La figure 4 est une vue en plan partielle de la figure 1 illustrant seulement une
partie du mécanisme de chronographe;
La figure 5 est une vue en plan partielle de la figure 1 illustrant seulement une
autre partie du mécanisme de chronographe.
[0017] La pièce d'horlogerie illustrée par les figures 1 à 3 est une pièce d'horlogerie
à remontage automatique avec mécanisme de chronographe. La figure 1 illustre la platine
1 avec l'emplacement de la noyure de barillet 2 et de celle de balancier 3. Elle illustre
également l'emplacement de la tige de remontoir fixée à la couronne de remontoir 4
ainsi que celle des deux poussoirs de chronographe 5 et 6 commandant la mise en marche
et l'arrêt respectivement la remise à zéro du chronographe.
[0018] Sur la figure 2 on voit le barillet 7 ainsi que la roue de centre 8 dont l'axe 9
porte la chaussée 10 sur laquelle est chassée l'aiguille des minutes 11, l'aiguille
des heures 12 étant fixée à la roue à canon 13. La figure 3 illustre les mêmes organes
avec en plus la roue de moyenne 14 dont le pignon 14' engrène avec la roue de centre
8. Cette roue de moyenne 14 engrène avec le pignon 15' de la roue de secondes 15 portant
l'aiguille de secondes décentrée 16.
[0019] Le reste du mécanisme de la pièce d'horlogerie, bien connu de l'homme de métier et
sortant du cadre de la présente invention ne sera pas décrit ici, dans la mesure où
cette description n'est pas nécessaire à sa compréhension.
[0020] C'est à partir de la roue de secondes 15 que tout le rouage du mécanisme de chronographe
objet de l'invention est entraîné périodiquement et sur commande. L'axe de la roue
de secondes 15 porte un pignon 15" qui engrène avec un pignon 17' pivoté librement
sur l'axe d'une roue d'embrayage 17 du chronographe, cette roue 17 étant solidaire
de son axe 17a. Le détail du mécanisme d'embrayage associé à cette roue d'embrayage
17 sera décrit par la suite. Le rapport d'engrenages entre les pignons 15" et 17'
est de 1/1, de sorte que la vitesse de rotation de la roue d'embrayage 17 est identique
à celle de la roue de secondes 15.
[0021] La roue d'embrayage 17 engrène avec une roue 18 qui constitue la roue de secondes
chronographe et qui comporte le même nombre de dents que la roue d'embrayage 17, de
sorte qu'elle tourne à la même vitesse que la roue d'embrayage 17 et, par conséquent,
que la roue de secondes 15. Compte tenu de l'inversion du sens de rotation de deux
roues engrenant l'une avec l'autre, la roue de secondes chronographe 18 tourne donc
dans le même sens que la roue de secondes 15 du rouage de la pièce d'horlogerie. L'axe
18a de cette roue de secondes chronographe 18 porte l'aiguille 19 de secondes chronographe
et traverse l'axe tubulaire 9 de la roue de centre 8 par rapport à laquelle elle pivote
librement dans des paliers 20, 21, 22 solidaires respectivement, d'un pont 23 portant
le rouage chronographe, d'un pont 24 du rouage de la pièce d'horlogerie fixé sur une
face de la platine 1 dont la face opposée porte le cadran 25, et de l'axe tubulaire
9 de la roue de centre 8.
[0022] La roue d'embrayage 17 porte encore un second organe d'entraînement annulaire en
forme d'anneau ouvert 26, comprenant un doigt rétractable 27 en forme de triangle
faisant saillie radialement vers l'extérieur de l'anneau (fig.3 et 5). Cet organe
d'entraînement annulaire 26 est monté pivotant sur un tenon 28 chassé dans la roue
d'embrayage 17. A partir de ce tenon, l'organe d'entraînement 26 s'amincit pour former
un ressort de rappel 26a du doigt rétractable 27 intégré à cet organe 26. La partie
26a de l'organe d'entraînement 26 est logée dans une creusure 29 de la roue d'embrayage
17. Le doigt rétractable 27 coupe la trajectoire d'une première roue 35 du rouage
des compteurs de chronographe, de manière à entraîner celle-ci à chaque tour de la
roue d'embrayage 17.
[0023] Le pignon 17' de la roue d'embrayage 17 est solidaire d'un disque d'embrayage 30
(fig 31) qui tourne continuellement avec le pignon 17 en prise avec la roue de secondes
15. Une virole 31 est chassée sur l'axe 17a de la roue d'embrayage 17. Un disque élastique
32 est rivé sur cette virole et porte, à sa périphérie, un anneau d'embrayage 33.
Le disque élastique 32 applique élastiquement l'anneau d'embrayage 33 contre le disque
d'embrayage 30. Celui-ci entraîne cet anneau 33 et par conséquent l'axe de la roue
d'embrayage 17, en rotation par friction. Cet axe 17a porte encore une came 34 en
forme de coeur pour la remise à zéro de la roue de secondes chronographe 18.
[0024] Le rouage des compteurs de chronographe est visible sur les figures 1,2,4 et 5. La
première roue 35 de ce rouage est montée pivotante sur un organe tubulaire 36 (fig.
2) chassé dans le pont 24 du rouage de la pièce d'horlogerie. Cette roue 35 entraînée
à raison de un tour chaque 30 minutes engrène avec un renvoi 37 qui engrène à son
tour avec une roue de compteur de minutes 38 tournant à la même vitesse et dans le
même sens que la roue 35, grâce au renvoi 37. L'axe 38a de cette roue 38 porte l'aiguille
39a du compteur de minutes. La liaison entre la roue 38 et son axe 38a est à friction
pour permettre à ces deux organes un déplacement angulaire indépendant au-delà d'un
certain couple.
[0025] Le pignon 35' de la roue 35 engrène quant à lui avec une roue intermédiaire 40 dont
le pignon 40' engrène avec la roue du compteur d'heures 41 dont l'axe 41a porte l'aiguille
indicatrice 39b du compteur d'heures. La liaison entre cette roue 41 et son axe 41a
est, comme pour la roue du compteur de minutes 38 également à friction pour les mêmes
raisons. De ce fait, lors de la mise à zéro les axes 38a et 41a peuvent se déplacer
angulairement par rapport aux roues 38 et 41.
[0026] Tant l'arbre 38a du compteur de minutes que celui 41a du compteur d'heures sont solidaires
d'une came de remise à zéro 42 respectivement 43 en forme de coeur.
[0027] Comme on l'a expliqué ci-dessus, le disque élastique 32 de la roue d'embrayage applique
normalement l'anneau d'embrayage 33 contre le disque d'embrayage 30, comme illustré
en trait fort par le figure 3. L'anneau d'embrayage 33 est susceptible d'être déplacé
axialement en déformant le disque élastique 32, comme illustré en trait fin sur la
figure 3.
[0028] A cet effet, deux bascules 44, 45 sont montées pivotantes autour de deux vis à portées
46, 47 (fig. 1 et 5). Ces bascules 44 et 45 sont munies chacune d'un doigt 44a respectivement
45a, dont les trajectoires autour des vis à portées 46, 47 se coupent. Un ressort
48 exerce une pression sur le doigt 45a, qui maintient les deux bascules en position
écartées de l'anneau d'embrayage 33, une butée 49 servant à limiter leur déplacement.
La bascule 44 présente un second doigt 44b qui pénètre entre les colonnes d'une roue
à colonnes 50 dans la position écartée des bascules. Cette bascule 44 porte encore
une cheville 44c qui se trouve, dans la position illustrée en trait continu par la
figure 5, à proximité d'un sautoir d'indexage 51 en prise avec la denture du renvoi
37.
[0029] La roue à colonnes 50 est solidaire et coaxiale d'une roue à rochet 52 (fig. 1) en
prise avec un cliquet 53 solidaire d'une extrémité d'une bascule 54 pivotée autour
d'un axe 55. Cette bascule 54 est commandée par le poussoir 5 de mise en marche-arrêt
du chronographe. Un ressort de rappel 56 est disposé sous la bascule 54 et sert à
ramener celle-ci en position de repos. La bascule 54 présente un dégagement 54a dans
laquelle une butée 57 est engagée et sert à limiter la course de la bascule 54 et
donc le déplacement angulaire de la roue à rochet 52, qui est positionnée par un cliquet
à ressort 58.
[0030] Le poussoir de remise à zéro 6 est en prise avec une première bascule 59 munie d'une
cheville 60 qui est engagée dans une ouverture allongée 61 d'une seconde bascule 62
dont un doigt 62a est bloqué ou non par la roue à colonnes 50 suivant la position
angulaire de celle-ci. La bascule 59 est pivotée autour d'un tenon 63, tandis que
la bascule 62 est pivotée autour de la butée 57 qui a donc deux fonctions. Un ressort
64 se termine par deux plans inclinés formant un angle obtus entre eux. L'un de ces
plans appuie contre la cheville 60 de la bascule 59 et la maintient dans la position
illustrée par la figure 1, l'autre a une inclinaison telle qu'il tend à ramener constamment
la cheville 60 dans cette même position dès qu'une pression cesse d'être exercée sur
le poussoir 6, l'ouverture allongée permettant à cette bascule 59 de revenir en position
de repos indépendamment de la bascule 62.
[0031] Cette bascule 62 porte également une cheville 65 (fig.4) engagée dans une ouverture
66 d'un organe de remise à zéro 67 portant trois marteaux 68, 69, 70. Cette cheville
65 sert à entraîner cet organe de remise à zéro 67, comme on l'expliquera ci-après.
Un ressort de positionnement 71 de la cheville 65 se termine par deux plans inclinés
dont l'un tend à maintenir la bascule 62 en position de repos, illustrée par la figure
1, tandis que l'autre tend à la maintenir en position engagée dans la roue à colonnes
50, position correspondant à la remise à zéro et au verrouillage des organes indicateurs
des compteurs du chronographe par les marteaux 68, 69, 70 en prise avec les cames
42, 34 et 43 respectivement, comme illustré en traits mixtes par la figure 4.
[0032] L'organe de remise à zéro 67 comporte deux ouvertures allongées 72, 73 (fig.1 et
4) dont les axes longitudinaux sont parallèles. L'ouverture 72 est en prise avec une
vis à portée 74 qui laisse cet organe libre de se déplacer par rapport à cette vis
74, tandis que l'ouverture 73 est en prise avec une cheville 75. De ce fait, l'organe
de remise à zéro 67 peut se déplacer rectilinéairement dans la direction longitudinale
des ouvertures 72, 73, lorsqu'il est entraîné par la bascule 62. Il est encore à remarquer
que le marteau 69 comporte un système de réglage présentant une ouverture allongée
69a dans laquelle une cheville de guidage 76 est engagée, tandis qu'un excentrique
77 sert à la fixation et au réglage du marteau 69. Grâce à ce système de réglage,
il est possible de garantir le contact simultané des marteaux 68, 69, 70 avec les
épaulements des trois coeurs 42, 34, 43 dans la position de remise à zéro illustrée
par la figure 4. En variante, le marteau 69 pourrait être monté de manière élastique
sur l'organe de remise à zéro ce qui aurait le même résultat.
[0033] Dans la position illustrée en trait continu par les figures 1 à 5, le mécanisme de
chronographe est en marche. Dans cette position, la roue d'embrayage 17 est en prise
avec la roue de secondes chronographe 18, tandis que le doigt rétractable 27 rencontre
la denture de la première roue 35 du rouage de chronographe une fois par tour, c'est-à-dire,
une fois par minute, et la fait tourner d'un pas. Entraînée par l'intermédiaire du
renvoi 37, la roue du compteur de minutes 38 tourne donc aussi d'un pas, dans le même
sens que la roue 35. Grâce à la démultiplication due au pignon 35' à la roue 40 et
au pignon 40', la roue 41 du compteur d'heures tourne également dans le même sens
que la roue 35, mais d'un angle 24 fois plus faible. Etant donné que la roue du compteur
de minutes 38 et celle 41 du compteur d'heures sont reliées par une transmission cinématique,
aucun décalage ne peut se produire entre elles.
[0034] Entre deux entraînements du rouage des compteurs d'heures et de minutes par le doigt
rétractable 27, le sautoir 51 empêche ce rouage de tourner, grâce à la transmission
cinématique existant entre ces deux compteurs.
[0035] Lorsque l'on veut arrêter le mécanisme chronographe, on exerce une pression sur le
poussoir 5 qui fait tourner la roue à rochet 52 d'un pas par l'intermédiaire du cliquet
53. Par conséquent, la roue à colonnes 50 tourne du même angle, de sorte que le doigt
62a de la bascule 62 est déverrouillé. Pendant cette rotation, le doigt 44b de la
bascule 44 est déplacé dans la position illustrée en trait fin par les figures 3 et
5. Grâce aux doigts 44a et 45a, cette bascule 44 entraîne la bascule 45. Ces deux
bascules 44, 45 soulèvent l'anneau d'embrayage 33, de sorte que le pignon 17' et le
disque d'embrayage 30 tournent alors que l'axe 17a, la roue 17 et la came 34 cessent
de tourner.
[0036] Au cours du déplacement angulaire de la bascule 44, la cheville 44c vient s'appuyer
contre une face arrière du sautoir 51, verrouillant ainsi le rouage du mécanisme de
compteurs de chronographe. Il est possible que l'arrêt de ce rouage se produise au
moment où le doigt rétractable 27 entraîne ce rouage, de sorte que, par la rotation
du renvoi 37, dans le sens de la flèche F (fig. 5), le sautoir 51 n'appuie plus sur
deux dents de ce renvoi 37, mais est soulevé, sans que l'angle formé par les deux
faces inclinées prenant normalement appui sur deux dents de ce renvoi 37 soit déjà
passé de l'autre côté de la dent qui le soulève. La cheville 44c en rencontrant l'arrière
du sautoir 51 le repousse au fond de la denture du renvoi 37 faisant tourner celui-ci
ainsi que toutes les roues du rouage de compteurs chronographe en arrière d'un angle
inférieur à un demi-pas de la roue 35. Le doigt rétractable 27 est par conséquent
déplacé angulairement autour de son tenon 28, armant ainsi le ressort 26a. En même
temps, l'aiguille 39a du compteur de minutes est ramenée en face d'une graduation
du cadran. Ainsi, si le temps mesuré correspond à 9 minutes et 59 secondes par exemple,
l'aiguille 39a sera en face de la graduation 9 minutes et l'aiguille des secondes
19 en face de la graduation 59 secondes.
[0037] Dans cette position d'arrêt deux possibilités sont offertes. Soit on ramène le compteur
à zéro, soit on mesure un second intervalle de temps que l'on désire ajouter au précédent.
Dans ce dernier cas, on presse à nouveau sur le poussoir 5 qui fait tourner d'un pas
la roue à rochet 52 et la roue à colonnes 50. Les bascules 44 et 45 sont ramenée dans
la position illustrée en trait plein par les figures 1,3 et 5, libérant le sautoir
51, de sorte que le ressort 26a peut se désarmer et le doigt rétractable 27 ramène
le rouage du compteur chronographe dans la position angulaire qu'il occupait au moment
de l'arrêt précédent, permettant au doigt 27 de terminer l'entraînement de ce rouage
interrompu par cet arrêt.
[0038] Lors du prochain arrêt du mécanisme de chronographe, on peut par exemple choisir
de remettre les trois compteurs à zéro en exerçant une pression sur le poussoir 6.
Celui-ci rencontre tout d'abord une forte résistance tant que la cheville 60 de la
bascule 59 est sur le premier plan incliné du ressort 64 qui fait un angle de l'ordre
de 75° avec la direction de la force exercée par le poussoir 6. Lorsque la cheville
60 arrive sur l'autre plan incliné de ce ressort 64, la force transmise devient brusquement
beaucoup plus élevée. Le doigt 62a de la bascule 62 s'enfonce brusquement dans la
roue à colonne 50 et les marteaux 68, 69, 70 de l'organe de remise à zéro 67 sont
appliqués avec force contre les cames 42, 34 et 43, ramenant les trois aiguilles 39a,
19 et 39b à zéro.
[0039] Etant donné que le rouage du mécanisme de compteurs chronographe est immobilisé par
le sautoir 51 verrouillé par la cheville 44c de la bascule 44, les cames 42 et 43
solidaires des axes 38a respectivement 41a des roues 38 et 41 tournent avec ces axes
et les aiguilles 39a et 39b par rapport aux roues 38 et 41, reliées à friction à ces
axes 38a et 41a, immobilisées par le sautoir 51. Quant à la roue de secondes chronographe
18 et à la roue d'embrayage 17, elles peuvent tourner puisque l'anneau d'embrayage
33 est séparé du disque d'embrayage 30.
[0040] Dès que la pression cesse d'être exercée sur le poussoir 6 (fig.1), le ressort 64
repousse la cheville 60 et la bascule 59 indépendamment de la bascule 62, grâce à
l'ouverture allongée 61 dans laquelle la cheville 60 est engagée. La bascule 62 est
maintenue engagée dans la roue à colonnes 50 par le ressort 71 agissant sur la cheville
65 jusqu'à ce que le poussoir de mise en marche 5 soit actionné à nouveau. A ce moment,
la roue à colonnes repousse la bascule 62 en arrière. En même temps les bascules 44
et 45, dont la roue à colonnes 50 déverrouille le doigt 44b, sont écartées de l'anneau
d'embrayage 33 par le ressort 48.
[0041] La description qui précède montre non seulement qu'une liaison cinématique existe
entre les organes indicateurs du chronographe empêchant tout décalage angulaire entre
eux, mais aussi que le nombre de mobiles formant ce rouage de compteurs est réduit
au minimum. On a aussi pu constater que le mobile d'embrayage est non seulement décentré
ce qui permet un important gain de place au centre du mouvement, mais que ce mobile
d'embrayage est un simple renvoi avec un rapport 1/1 entre la roue de secondes 15
du mouvement de la montre proprement dite et la roue de secondes de chronographe 18.
Comme le montrent en traits mixtes les coupes des figures 2 et 3 ce décentrage du
mécanisme d'embrayage libère le centre pour permettre le montage d'une masse oscillante
OS pour un mécanisme de remontage automatique sans augmentation de la hauteur du mouvement.
[0042] Le faible nombre de pièces du mécanisme de chronographe et le fait que tout ce mécanisme
soit sur un même côté du mouvement permet de laisser un maximum de volume pour les
organes vitaux, barillet et balancier. Ce faible nombre de pièces permet d'accroître
la fiabilité du mécanisme. On a également constaté que l'entraînement par intermittence
du rouage des compteurs réduit l'énergie prélevée sur le mécanisme de la montre, permettant
d'améliorer ses performances chronométriques.
1. Pièce d'horlogerie à mécanisme de chronographe, comprenant,
- des compteurs de secondes, de minutes et d'heures, présentant trois organes indicateurs
respectifs (19, 39a, 39b) solidaires chacun d'un mobile rotatif (18, 38, 41),
- des moyens d'embrayage (30, 32, 33) pour mettre sélectivement en prise ces mobiles
rotatifs (18, 38, 41) avec un rouage d'entraînement (8, 14, 15) de cette pièce d'horlogerie,
- un dispositif de commande (50, 44, 45) de ces moyens d'embrayage (30, 32, 33) et
- un mécanisme de remise à zéro (59-67) de ces organes indicateurs (19, 39a, 39b),
caractérisée par le fait qu'
- une transmission cinématique (35, 37, 38, 35', 40, 40', 41) relie le mobile (38)
solidaire de l'organe indicateur (39a) du compteur de minutes au mobile (41) solidaire
de l'organe indicateur (39b) du compteur d'heures,
- que les moyens d'embrayage (30, 32, 33) comportent un mobile (17, 27) relié, d'une
part, de façon cinématique au mobile (18) solidaire de l'organe indicateur (19) du
compteur de secondes, d'autre part, périodiquement à ladite transmission cinématique
(35, 37, 38, 35', 40, 40', 41), et
- en ce qu'un organe d'indexage (51) est en prise avec un mobile de la transmission
cinématique (35, 37, 38, 35', 40, 40', 41).
2. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée par le fait que lesdits
moyens d'embrayage (30, 32, 33) comportent deux mobiles (17', 17) montés sur un axe
commun (17a), un premier de ces mobiles (17') étant libre de tourner sur cet axe,
tandis que le second (17) est solidaire en rotation de cet axe, que ce premier mobile
(17') est solidaire d'un premier organe d'embrayage (30) tandis que le second mobile
(17) est solidaire en rotation d'un second organe d'embrayage (33), déplaçable axialement
et associé à des moyens élastiques (32) tendant constamment à l'appliquer axialement
contre le premier organe d'embrayage (30), l'un de ces mobiles (17', 17) étant en
prise avec un mobile solidaire de la roue de secondes (15) décentrée du mouvement
d'horlogerie et a un rapport d'engrenage avec lui de 1/1, tandis que le second de
ces mobiles est en prise avec le mobile (18) solidaire de l'organe indicateur de secondes
au centre (19) du compteur de chronographe et a un rapport d'engrenage avec lui de
1/1 et que le dispositif de commande (50, 44, 45) des moyens d'embrayage (30, 32,
33) comporte un mécanisme (44, 45) pour déplacer axialement le second organe d'embrayage
(33) à l'encontre desdits moyens élastiques (32).
3. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée par le fait qu'elle comporte
un organe de verrouillage (44c) dudit organe d'indexage (51) cinématiquement solidaire
dudit dispositif de commande (50, 44, 45) des moyens d'embrayage, pour verrouiller
cet organe d'indexage (51) avec ladite transmission cinématique (35, 37, 38, 35',
40, 40', 41) en position débrayée desdits moyens d'embrayage, et par le fait qu'une
liaison à friction est établie entre les mobiles rotatifs respectifs (38, 41) et les
organes indicateurs (39a, 39b) des compteurs de minutes et d'heures.
4. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée par le fait que le mécanisme
de remise à zéro comporte un organe de remise à zéro (67), des moyens (72-75) pour
guider cet organe (67) selon une trajectoire rectiligne, cet organe comportant trois
éléments de remise à zéro (68-70) dont deux (68, 70) sont fixe l'un par rapport à
l'autre, tandis que le troisième (69) est relié par des moyens élastiques ou de réglage
(69a) audit organe de remise à zéro (67).
5. Pièce d'horlogerie selon la revendication 2, caractérisée par le fait qu'elle comporte
en son centre des moyens de montage d'une masse oscillante (OS) d'un mécanisme de
remontage automatique.
6. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ladite transmission
cinématique (35, 37, 38, 35', 40, 40', 41) comporte cinq mobiles, un mobile central
(35) relié périodiquement audit mobile (17, 27) des moyens d'embrayage (30, 32, 33),
ce mobile central (35) étant relié d'une part, au mobile (38) du compteur de minutes
par un mobile intermédiaire (37), d'autre part, au mobile (41) du compteur d'heures
par un autre mobile intermédiaire (40, 40')