[0001] La présente invention concerne un dispositif de sécurité destiné à bloquer automatiquement
le mouvement de chute accidentelle d'un corps mobile.
[0002] L'invention s'applique en particulier à l'arrêt de la chute d'une porte mobile, basculante
ou à mouvement vertical, sans que cela ne soit en rien limitatif car l'invention peut
trouver des applications dans bien d'autres domaines.
[0003] On a proposé, en relation avec des portes verticales ou basculantes dont le tablier
est attelé de chaque côté à une chaîne sans fin commandant son ouverture et sa fermeture,
un système antichute qui comprend un ressort de traction maintenu en équilibre par
la tension des chaînes de suspension. La rupture accidentelle d'une chaîne commande
le pivotement, sous l'action d'un ressort de torsion, d'un taquet qui s'engage dans
l'un des trous présentés par la glissière de guidage des chaînes.
[0004] Un tel système présente l'inconvénient d'être imposant, contraignant en dimensions,
et de n'assurer un blocage qu'au rythme du pas des trous ménagés dans la glissière.
[0005] Il est aussi connu, par le brevet français N° 2 543 122, un dispositif de sécurité
progressive servant à arrêter une cabine ou un contrepoids d'ascenseur. Ce dispositif
comprend un carter fixé à la cabine ou au contrepoids et recevant un rail-guide fixe.
Le carter présente d'un côté du rail un patin de frein et, de l'autre côté, un ensemble
de ressort définissant une zone rétrécie avec le rail. Un galet est placé à l'intérieur
de la zone rétrécie et est relié à un régulateur lié à la cabine ou au contrepoids.
Quand l'ascenseur prend une vitesse excessive, le régulateur tire le galet vers le
haut de la zone rétrécie en poussant celui-ci entre le ressort et le rail, ce qui
applique le rail contre le patin de frein. En raison de l'élasticité des ressorts,
l'immobilisation due à l'action du dispositif n'est que progressive.
[0006] Ce dispositif connu, n'assurant qu'une immobilisation progressive, n'est pas utilisable
pour les applications où la sécurité demande une immobilisation immédiate. De plus,
pour sa mise-en-oeuvre, ce dispositif nécessite un régulateur ce qui complique la
réalisation et augmente sensiblement son coût.
[0007] La présente invention a pour objet de remédier aux inconvénients présentés par les
dispositifs connus mentionnés ci-dessus et elle propose à cet effet un dispositif
de sécurité antichute qui, tout en étant de conception et de réalisation simples,
d'un faible coût et d'un encombrement réduit, est d'une grande fiabilité en assurant
un blocage immédiat et efficace de la chute accidentelle du corps mobile.
[0008] Selon l'invention, le dispositif de sécurité anti-chute se caractérise en ce qu'il
comprend deux éléments à mouvement de coulissement relatif l'un par rapport à l'autre,
l'un de ces éléments étant fixe et l'autre étant solidaire du corps mobile, ces éléments
comprenant un premier élément et un second élément en forme de boîtier présentant
un logement intérieur disposé en regard du dit premier élément et contenant au moins
un organe tournant de serrage, le dit logement présentant sur sa hauteur une partie
de plus grande largeur dans laquelle l'organe tournant de serrage est maintenu par
un moyen de retenue élastique et une partie de largeur réduite dans laquelle l'organe
tournant de serrage s'engage par inertie, contre l'action du dit moyen de retenue,
en cas de chute brutale du dit corps, l'organe tournant de serrage pressant le dit
premier élément en assurant l'immobilisation du dit corps.
[0009] Selon l'invention le premier élément peut être fixe et le second élément est solidaire
du corps mobile. Inversement, le premier élément peut se déplacer en étant lié au
corps mobile, le second élément étant fixe.
[0010] Selon une forme de réalisation, le premier élément peut être logé dans une fente
verticale du second élément et coulisser dans cette fente, le serrage par déclenchement
de l'organe tournant pressant le premier élément contre la paroi de la fente.
[0011] Le premier élément peut être fixe, en étant par exemple constitué par une sangle.
Il peut aussi être rigide en étant constitué par exemple par un rail. Le premier élément
peut aussi être un tube.
[0012] Lorsque le premier élément est un tube, le logement intérieur du second élément peut
comporter radialement plusieurs organes tournants de serrage qui sont régulièrement
répartis sur la périphérie du tube pour assurer simultanément un serrage efficace.
[0013] Selon une réalisation préférée, l'organe tournant de serrage est constitué par un
galet qui, au repos, est maintenu dans le fond de la partie élargie du logement et
en contact par sa périphérie avec le premier élément sous l'action d'un ressort taré.
Sous l'effet de la secousse due au déclenchement de la chute du corps, l'inertie du
galet de serrage (à laquelle s'ajoute l'effet d'entraînement dû au premier élément)
provoque, contre l'action du ressort taré, l'engagement du galet dans la partie rétrécie
du logement et l'arrêt immédiat du mouvement relatif de coulissement des premier et
second éléments.
[0014] Pour bien faire comprendre le dispositif de sécurité selon l'invention on en décrira
ci-après, à titre d'exemple sans caractère limitatif, une forme d'exécution préférée
en référence au dessin schématique annexé dans lequel :
la figure 1 est une vue en élévation du dispositif de sécurité en position de repos
; et
la figure 2 est une vue correspondant à la figure 1, mais montrant le dispositif de
sécurité en position d'arrêt.
[0015] En référence au dessin on a représenté en 1 une sangle, ancrée à son extrémité supérieure
sur une partie fixe 2 et le long de laquelle peut coulisser verticalement un boîtier
3 solidaire d'un élément mobile tel par exemple qu'une porte (non représentée au dessin).
[0016] La sangle 1 coulisse dans une fente verticale interne 4 du boîtier 3, de façon que
l'une des faces de la sangle 1 soit en regard d'une partie verticale pleine du boîtier
3, tandis qu'une partie de la face opposée de la sangle 1 se trouve en regard d'un
logement interne évidé 5 du boîtier 3. Le logement 5 est limité par des parois inférieure
6 et supérieur 7 horizontales et, à l'opposé de la sangle 1, par une paroi inférieure
verticale 8 se poursuivant par une paroi supérieure inclinée 9 se rapprochant de la
sangle 1.
[0017] Un galet 10 est placé à l'intérieur du logement 5 de façon que, en position de repos
(comme représenté à la figure 1), ce galet 10 repose sur la paroi inférieure 6. Un
ressort taré 11 appuie sur le galet 10 pour le maintenir contre la paroi inférieure
6 et contre la sangle 1.
[0018] Lors du déplacement normal de la porte, le boîtier 3 coulisse sans effort le long
de la sangle 1, le galet 10 tournant sur lui-même en raison de son frottement sur
la sangle 1, tout en restant maintenu au fond du logement 5 sous l'action du ressort
11.
[0019] En cas d'une chute brutale de la porte, par exemple à la suite de sa désolidarisation
de son support ou d'un élément d'équilibrage, un mouvement brutal de descente est
appliqué au boîtier 3. Sous l'impulsion de la force d'inertie, aidée par l'adhérence
à la sangle 1, le galet 10 repousse le ressort 11 (dont le tarage a été calculé en
conséquence) et remonte à l'intérieur du logement 5 (voir figure 2) en pressant, sous
l'effet de coin qui lui est appliqué par la paroi inclinée 9, la sangle 1 contre la
face arrière de la fente 4 et en bloquant ainsi le boîtier 3, et la porte qui lui
est solidaire, sur la sangle 1.
[0020] Après réparation de la porte, on remet sans difficulté le dispositif de sécurité
en position de repos par une simple inversion du sens de déplacement de l'élément
mobile qui est immédiatement apte à remplir à nouveau sa fonction de sécurité. Le
dispositif est donc réutilisable de nombreuses fois.
[0021] On comprendra que la description ci-dessus a été donnée à simple titre d'exemple,
sans caractère limitatif, et que des adjonctions ou des modifications constructives
pourraient y être apportées sans sortir du cadre de l'invention.
[0022] On comprendra en particulier qu'on a décrit le dispositif de sécurité selon l'invention
comme associé à une porte, mais qu'il pourrait être associé à tout autre élément mobile
susceptible de subir une chute accidentelle.
[0023] On comprendra aussi que le dispositif a été décrit à titre d'exemple comme comprenant
un boîtier à élément de coincement coulissant le long d'une sangle fixe, mais que
sans sortir de l'invention, on pourrait prévoir un boîtier fixe à l'intérieur duquel
coulisse une sangle mobile.
1. Dispositif de sécurité permettant de stopper la chute accidentelle d'un corps mobile,
caractérisé en ce qu'il comprend deux éléments (1,3) à mouvement de coulissement relatif
l'un par rapport à l'autre, l'un de ces éléments (1) étant fixe et l'autre étant solidaire
du dit corps mobile, ces éléments comprenant un premier élément (1) et un second élément
(3) en forme de boîtier présentant un logement intérieur (5) disposé en regard du
dit premier élément (1) et contenant au moins un organe tournant de serrage (10),
le dit logement (5) présentant sur sa hauteur une partie de plus grande largeur dans
laquelle est logé l'organe tournant de serrage (10) dans des conditions normales de
fonctionnement et une partie de largeur réduite dans laquelle l'organe tournant de
serrage (10) s'engage par inertie en cas de déplacement brutal du dit corps, l'organe
tournant de serrage (10) pressant le premier élément (1) en assurant l'immobilisation
du dit corps.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé par un moyen de retenue élastique
(11) qui, dans les conditions normales de fonctionnement, maintient l'organe tournant
de serrage (10) dans le dit logement intérieur (5), et qui s'efface sous l'effet de
l'inertie de l'organe tournant (10) en cas de déplacement brutal.
3. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que
le premier élément (1) est fixe, et le second élément (3) en forme de boîtier étant
solidaire du corps mobile.
4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que
le second élément (3) en forme de boîtier est fixe, le premier élément (1) étant solidaire
du corps mobile.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
le dit premier élément (1) est constitué par un élément souple tel qu'une sangle.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
le dit premier élément (1) est constitué par un élément rigide tel qu'un rail.
7. Dispositif selon la revendication 5 ou la revendication 6, caractérisé en ce que le
dit premier élément (1) est constitué par un tube, le dit logement (5) du second élément
(3) présentant plusieurs organes tournants de serrage (10) régulièrement répartis
autour du dit premier élément (1).
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que
le dit organe tournant de serrage (10) est constitué par un galet s'appuyant par sa
périphérie sur le premier élément (1).
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que le dit moyen de retenue
élastique (11) est constitué par un ressort taré agissant sur le galet (10) d'une
part pour maintenir celui-ci dans la partie de plus grande largeur du logement (5)
et d'autre part pour appliquer le galet (10) contre le premier élément (1).
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que le dit logement (5) présente, à l'opposé du dit premier élément (1), une paroi
présentant une partie verticale (8) se poursuivant par une partie (9) inclinée en
direction du dit passage (4).