[0001] La présente invention concerne des perfectionnements apportés aux procédés et aux
dispositifs de viscoréduction de charges lourdes d'hydrocarbures.
[0002] On sait que l'on désigne par viscoréduction un traitement de charges hydrocarbonées
lourdes, consistant à amener ces charges à l'état liquide dans un four à une température
de craquage des hydrocarbures les plus lourds et à les introduire ensuite dans un
maturateur, dans lequel, sans autre chauffage, elles se déplacent à une vitesse telle
qu'à la température considérée elles aient un temps de séjour suffisant pour obtenir
le craquage désiré des molécules lourdes en molécules plus légères. Le craquage a
pour effet une réduction de la viscosité de la charge traitée, d'où les termes de
viscoréduction, pour le procédé mis en oeuvre, et de viscoréducteur, pour l'appareillage
utilisé.
[0003] Le maturateur se présente habituellement sous la forme d'une enceinte cylindrique,
qui ne comporte pas de moyen de chauffage additionnel de la charge et, le craquage
étant endothermique, la température de la charge baisse de quelques dizaines de degrés
entre son entrée dans le maturateur et sa sortie. La température y est généralement
de l'ordre de 400 à 500°C et la pression d'environ 2 à 30.10
5 Pascals. Le temps de séjour de la charge dans le maturateur est d'environ 10 à 30
minutes. La sévérité, fonction du temps de séjour et de la température du maturateur,
est de l'ordre de 20 minutes.
[0004] La charge traitée est injectée à la base du maturateur, tandis que les produits de
craquage, y compris les produits gazeux éventuellement formés, sont évacués à la partie
supérieure en direction d'un ensemble de fractionnement par distillation atmosphérique,
puis par distillation sous vide.
[0005] La charge traitée peut être du pétrole brut lourd, un résidu de distillation atmosphérique,
ce qui est peu fréquent, car il existe d'autres types de valorisation, un résidu de
distillation sous vide ou un brai de désasphaltage.
[0006] Les produits résultant de la viscoréduction sont, après fractionnement, des hydrocarbures
gazeux et du gaz de pétrole liquéfié, de l'essence, du gazole, du distillat et le
résidu sous vide de viscoréduction.
[0007] Le résidu sous vide de viscoréduction est le dernier produit récupérable et il doit
répondre à des exigences sévères de stabilité et de compatibilité avec d'autres coupes
pétrolières pour pouvoir être utilisé comme base de fioul, ce qui amène l'opérateur
à ajuster les conditions de mise en oeuvre de la viscoréduction, notamment la température,
de manière à respecter les critères imposés.
[0008] Un problème majeur rencontré dans les unités de viscoréduction réside dans une progression
non homogène de la charge à l'intérieur du maturateur, des effets de rétromélange
(en anglais, "back mixing") et de tourbillons se rencontrant notamment au voisinage
des parois latérales du maturateur, notamment au fond de celui-ci. Ces perturbations
sont encore accrues par les gaz qui se forment au cours des réactions de craquage,
et le temps de séjour de la charge dans le maturateur varie considérablement, suivant
les zones considérées, dans une même section transversale. Il en résulte qu'une partie
de la charge traitée risque de subir un surcraquage, tandis qu'une autre fraction
sera insuffisamment craquée.
[0009] Pour remédier à cet inconvénient, il a été proposé, dans EP-A-007 656, de disposer
à l'intérieur du maturateur, transversalement à la direction d'écoulement de la charge
à convertir, une pluralité d'internes constitués de plateaux perforés, les ouvertures
ménagées dans les plateaux pouvant être circulaires et/ou avoir la forme de fentes,
les ouvertures représentant de préférence entre 1 et 30 % de la surface des plateaux.
[0010] Chaque plateau produit ainsi, au niveau des orifices qu'il comprend et qu'empruntent
les bulles des gaz présents, un effet de mélange de la charge, et la demande de brevet
européen précitée préconise l'utilisation de 1 à 20 plateaux de ce type dans le maturateur.
[0011] Comme il est indiqué dans EP-A-0 138 247, la stabilité des produits de craquage se
révèle toutefois insuffisante, lorsque l'on utilise des plateaux perforés de ce type,
en particulier lorsque se forment de grandes quantités de composés gazeux, et des
quantités importantes de coke apparaissent, à l'usage, avec des risques sérieux d'obturation
des perforations des plateaux. Il en résulte des périodes d'arrêt longues et coûteuses
du maturateur, pour nettoyer les plateaux perforés et éliminer le coke présent.
[0012] Le document FR-A-2 528 444 propose un procédé de craquage thermique d'huiles d'hydrocarbures
dans lequel un fluide, tel que de la vapeur d'eau, peut être introduit tangentiellement
dans la partie inférieure du maturateur (cf. page 6, lignes 8 à 17) à travers des
buses. Cette introduction a pour but d'entraîner en rotation la charge d'hydrocarbures.
[0013] Toutefois, l'entraînement en rotation de la charge nécessite des débits de vapeur
très élevés, ce qui implique une limitation de la place disponible pour la charge
dans le maturateur et donc une diminution de son temps de séjour qui est préjudiciable
à la viscoréduction.
[0014] La présente invention vise à éviter ces inconvénients en proposant des moyens propres
à assurer un temps de séjour plus homogène de la charge dans le maturateur et une
meilleure stabilité du résidu viscoréduit.
[0015] L'invention vise également à limiter les phénomènes de rétromélange associés au traitement
d'une charge d'hydrocarbures lourds dans le maturateur d'un ensemble de viscoréduction.
[0016] L'invention vise enfin à réduire la formation de coke dans les procédés et dispositifs
de viscoréduction.
[0017] La Demanderesse a, en effet, établi qu'en injectant un gaz tel que de la vapeur d'eau
ou de l'azote dans le maturateur, à co-courant, au moins à proximité du fond et des
parois latérales de celui-ci, on obtient simultanément une meilleure conversion de
la charge, et par conséquent une réduction importante du coke formé, et une meilleure
stabilité du résidu sous vide de viscoréduction.
[0018] L'invention a par conséquent pour objet un procédé de viscoréduction d'une charge
lourde d'hydrocarbures à l'état liquide, dans lequel cette charge est amenée à une
température propre à provoquer le craquage d'au moins une partie des hydrocarbures
présents, puis est introduite à la partie inférieure d'un maturateur dans lequel elle
se déplace de bas en haut, pour être évacuée à la partie supérieure de ce maturateur
en direction d'une unité de fractionnement, et dans lequel un gaz, de préférence inerte,
est injecté à l'intérieur du maturateur dans la charge d'hydrocarbures, au moins à
la base du maturateur, au voisinage de ses parois latérales. Ce procédé se caractérise
en ce que le gaz est injecté vers le haut le long des parois latérales du maturateur
et circule de bas en haut le long desdites parois, à co-courant de la charge d'hydrocarbures.
[0019] Le gaz (vapeur d'eau, azote, hydrogène, gaz de raffinerie ou autre), en se déplaçant
de bas en haut au voisinage des parois du maturateur, limite ainsi la formation de
zones mortes et de rétromélanges au niveau du fond et des parois latérales, et le
temps de séjour des différentes filets de fluide d'hydrocarbures à l'intérieur du
maturateur aura tendance à s'homogénéiser et à se rapprocher du temps de séjour moyen
de la charge.
[0020] En outre, le gaz produit un effet de strippage des produits de la charge, ce qui
facilite la séparation des produits légers (gaz de pétrole liquéfié, essence, gazole,
etc...), obtenus par conversion dans le maturateur.
[0021] Outre l'injection prévue à la base du maturateur, au voisinage des parois latérales,
d'autres injections pourront être prévues, toujours au voisinage des parois latérales,
à différents niveaux dans le maturateur, pour minimiser encore davantage les rétromélanges
et la production de coke.
[0022] L'injection du gaz, selon l'invention, vers le haut et au voisinage des parois du
maturateur ne requiert qu'un faible débit de gaz, ce qui permet notamment d'éviter
les inconvénients rencontrés lors de la mise en oeuvre du procédé du document FR-A-2
528 444 mentionné précédemment.
[0023] Pour un débit de charge compris entre 75 et 200 t/h, le débit du gaz injecté sera
avantageusement compris entre 0,2 et 3 t/h et, de préférence, entre 0,5 et 2 t/h .
[0024] De préférence, le gaz, surchauffé et à une pression supérieure à celle du maturateur,
sera injecté annulairement aux différents niveaux d'injection, mais le gaz pourra
aussi être introduit dans la canalisation d'alimentation du maturateur en charge à
craquer, en amont du maturateur.
[0025] L'invention a également pour objet un dispositif de viscoréduction d'une charge lourde
d'hydrocarbures à l'état liquide, du type comprenant un moyen de chauffage de la charge
jusqu'à une température propre à provoquer le craquage d'au moins une partie des hydrocarbures,
et un maturateur comprenant, à sa partie inférieure, au moins une ligne d'alimentation
en charge préchauffée et, à sa partie supérieure, au moins une ligne d'évacuation
de la charge traitée vers une unité de fractionnement de cette charge, ce dispositif
étant caractérisé en ce qu'il comporte un moyen d'injection d'un gaz, de préférence
inerte, dans la charge d'hydrocarbures à traiter, le moyen d'injection étant disposé
en un emplacement tel que le gaz injecté se déplace à co-courant de la charge, à l'intérieur
du maturateur, au moins à la base de celui-ci, au voisinage de la face interne de
ses parois latérales.
[0026] Le moyen d'injection de gaz pourra comprendre des buses d'injection régulièrement
réparties, connectées à une source de gaz sous pression et disposées annulairement,
soit suivant la partie inférieure de la face interne des parois du maturateur, soit
suivant le fond de celui-ci.
[0027] Ce moyen d'injection pourra aussi comprendre un conduit de forme sensiblement torique,
connecté à une source de gaz sous pression et équipé d'orifices régulièrement répartis
d'évacuation du gaz, ce conduit étant disposé au voisinage du fond du maturateur,
coaxialement à celui-ci.
[0028] Le moyen d'injection pourra également comprendre une ligne d'introduction de ce gaz
dans la charge lourde d'hydrocarbures en aval du moyen de chauffage de la charge et
en amont du maturateur, dans le sens de circulation de la charge.
[0029] Plusieurs moyens d'injection du gaz dans la charge d'hydrocarbures, identiques ou
différents, peuvent naturellement être prévus à différents niveaux du maturateur,
au voisinage de la face interne des parois de celui-ci.
[0030] Le dessin annexé, qui na pas de caractère limitatif, illustre une forme de mise en
oeuvre de l'invention.
[0031] La figure unique de ce dessin est une vue schématique d'un appareillage de viscoréduction
conforme à la présente invention.
[0032] Sur ce dessin, on retrouve les éléments usuels d'une unité de viscoréduction, à savoir
:
- une ligne 1 d'amenée de la charge lourde, à l'état liquide, d'hydrocarbures à traiter
;
- un four 2, que traverse la ligne 1 et qui préchauffe la charge lourde à une température
propre à assurer le craquage d'au moins une partie des hydrocarbures quelle contient
;
- un maturateur 3, se présentant sous la forme d'une enceinte cylindrique fermée, disposée
verticalement, qui est alimentée à sa base par la ligne 1 et qui est équipée à sa
partie supérieure d'une ligne d'évacuation 4 des produits de craquage de la charge
vers une unité de fractionnement.
[0033] Conformément à l'invention, un moyen d'injection d'un gaz, de préférence inerte,
dans la charge d'hydrocarbures est prévu à l'intérieur du maturateur 3, au voisinage
du fond de celui-ci et près de ses parois latérales. Dans le cas du dessin, ce moyen
d'injection comprend un conduit de forme torique 5, disposé coaxialement aux parois
latérales du maturateur, au niveau du fond de celui-ci, et alimenté en gaz sous pression
par une ligne 6. Ce conduit 5 comporte des orifices régulièrement espacés, qui laissent
échapper le gaz sous pression vers la partie supérieure du maturateur 3, à co-courant
de la charge d'hydrocarbures. On limite ainsi les volumes morts de ce maturateur et
les rétromouvements de la charge, tout en évitant la formation de coke et en assurant
un strippage des produits de craquage légers présents dans le maturateur.
[0034] L'utilisation du conduit 5 est avantageuse par rapport à l'utilisation de buses telle
que celle décrite dans le document FR-A-2 528 444 en relation avec les figures 3A
et 3B, car elle évite une modification du réacteur et donc une plus grande complexité
de mise en oeuvre.
[0035] Comme indiqué ci-dessus, plusieurs dispositifs analogues d'injection de gaz peuvent
être prévus à différents niveaux dans le maturateur, afin d'optimiser l'effet de ce
gaz.
[0036] On pourrait aussi utiliser des buses d'injection régulièrement disposées, débouchant
à l'intérieur du maturateur à partir des parois latérales et/ou du fond et alimentées
à partir d'une source de gaz sous pression.
[0037] On pourrait alternativement injecter du gaz de préférence inerte sous pression dans
la ligne 1, en aval du four 2 et en amont du maturateur 3, dans le sens de circulation
de la charge, par la ligne 7 représentée en traits interrompus sur le dessin.
[0038] Dans le cas où le gaz utilisé est de la vapeur d'eau sous pression, il faudra naturellement
tenir compte des calories et de l'eau qui sont ainsi introduites dans le maturateur
et ajuster en conséquence les conditions opératoires de celui-ci.
[0039] Dans des conditions de traitement analogues, le procédé conforme à l'invention permet
d'obtenir un résidu sous vide de viscoréduction de stabilité grandement améliorée,
comme il ressortira des exemples ci-après.
[0040] On sait, en effet, qu'une unité de viscoréduction est pilotée en prenant comme critère
de référence la stabilité du résidu de viscoréduction, pour son utilisation en tant
que fioul, car, si la stabilité n'est pas supérieure à un certain seuil, le fioul
peut présenter des problèmes d'utilisation, du fait de la formation de sédiments par
précipitation d'asphaltènes.
[0041] Dans des conditions de sévérité égales, le strippage des produits légers du craquage
par le gaz injecté permet d'augmenter la stabilité du résidu de viscoréduction. En
retenant la même valeur de stabilité, il est ainsi possible d'accroître le taux de
conversion de la charge en augmentant la température du maturateur.
[0042] C'est ce qui ressort des exemples comparatifs ci-après.
Exemple 1
[0043] Cet exemple illustre un procédé de craquage usuel par viscoréduction, sans utilisation
d'un gaz auxiliaire , d'un résidu de distillation sous vide présentant les caractéristiques
suivantes :
- densité : 1,0375,
- viscosité (10-6 m2/s à 100°C) : 3500,
- teneur en soufre ( % en poids ) : 3,86,
- teneur en carbone Conradson ( % en poids ) : 19,6,
- teneur en asphaltènes ( % en poids ) : 12,1,
- point de coupe : 520°C.
[0044] Ce résidu sous vide est chauffé à une température de l'ordre de 440°C dans un four
d'une unité de viscoréduction, puis est introduit dans le maturateur de viscoréduction
non modifié conformément à la présente invention. Ce maturateur a un diamètre de 2,5
mètres et une hauteur axiale de 14 mètres.
[0045] On y opère à une température de 425°C et sous une pression de 8.10
5 Pascals. Le débit de la charge est d'environ 100 t/h et son temps de séjour moyen
est de l'ordre de 18 minutes.
[0046] A la sortie du maturateur, l'effluent de viscoréduction est fractionné dans une colonne
de distillation atmosphérique, puis dans une colonne de distillation sous vide.
[0047] Les produits obtenus après fractionnement et leurs quantités sont indiqués dans le
Tableau 1 ci-après.
Exemple 2
[0048] On soumet à nouveau à un traitement de viscoréduction le même résidu de distillation
sous vide que dans l'exemple 1 dans des conditions de sévérité identique. La charge
est chauffée dans le four à une température de l'ordre de 450°C et le maturateur est
opéré à une température de 430°C sous une pression de 8.10
5 Pascals.
[0049] Le maturateur est équipé, conformément à l'invention, d'un distributeur de vapeur
d'eau sous pression, constitué d'un conduit torique d'un diamètre de 30 millimètres,
présentant des orifices d'injection régulièrement répartis, tournés vers le haut.
Ce distributeur repose sur le fond du maturateur et est disposé coaxialement aux parois
latérales. La vapeur surchauffée est injectée à la pression de 11.10
5 Pascals et à un débit de 0,5 t/h, tandis que le débit de la charge est de 100 t/h.
Le temps de séjour de la charge est de l'ordre de 15 minutes. On opère donc dans des
conditions de sévérité à peu près analogues à celles de l'exemple 1.
[0050] Comme précédemment, l'effluent de viscoréduction est fractionné dans une colonne
de distillation atmosphérique, pris dans une colonne de distillation sous vide. Les
résultats obtenus sont rassemblés dans le Tableau 1 ci-après.
[0051] On constate que la production de gaz est diminuée, que la production d'essence et
de gaz de pétrole liquéfié (LPG) augmente légèrement, tandis que la production de
gazole augmente sensiblement et que diminue la quantité du résidu sous vide de viscoréduction
(R.S.V.R).
[0052] La viscosité du résidu sous vide de viscoréduction est inchangée, mais sa stabilité
est améliorée et la production de sédiments diminuée.
Exemple 3
[0053] Avec le même résidu de distillation sous vide que dans l'exemple 1, on procède à
un traitement de viscoréduction dans des conditions de sévérité accrues par rapport
aux Exemples 1 et 2.
[0054] Le résidu est chauffé dans le four à 455°C, puis est introduit dans le maturateur
équipé d'un anneau d'injection de vapeur d'eau identique à celui de l'exemple 2. Le
maturateur est opéré à une température de 434°C. Les conditions de pression et de
débit de la vapeur d'eau dans le maturateur sont les mêmes que dans l'exemple 2.
[0055] Le débit de la charge et son temps de séjour moyen dans le maturateur restent les
mêmes que dans l'exemple 2.
[0056] On opère donc avec des conditions de sévérité plus marquées que dans les Exemples
1 et 2.
[0057] Comme dans ces exemples, l'effluent du maturateur est fractionné dans une colonne
de distillation atmosphérique, puis dans une colonne de distillation sous vide.
[0058] Les produits obtenus sont répertoriés dans le Tableau 1 ci-après, et l'on constate
que, si la quantité de gaz est sensiblement égale à celle de l'exemple 2, la quantité
d'essence et de gaz de pétrole liquéfié, de même que celle de distillat, est accrue,
tandis que la quantité de gazole augmente notablement, et celle de résidu sous vide
de viscoréduction diminue de façon sensible.
[0059] La viscosité du résidu sous vide augmente légèrement par rapport aux Exemples 1 et
2 et sa stabilité est identique à celle de l'exemple 1, malgré les conditions plus
sévères de la viscoréduction.
Tableau 1
Produits obtenus après fractionnement (% en poids) |
Exemple 1 |
Exemple 2 |
Exemple 3 |
|
Gaz |
0,64 |
0,42 |
0,44 |
|
Essence + LPG |
5 |
5,3 |
5,5 |
|
Gazole |
12,3 |
13,7 |
14,3 |
|
Distillat |
10,9 |
10,3 |
10,8 |
|
R.S.V.R. |
71,2 |
70,2 |
68,9 |
|
Stabilité du R.S.V.R. |
|
|
|
|
- stabilité (*) |
+ |
++ |
+ |
|
- sédiments (**) (ppm) |
850 |
500 |
800 |
|
Viscosité du R.S.V.R. (10-6 m2/s à 100°C) |
40 000 |
50 000 |
70 000 |
(*) mesurée par exemple selon la procédure D 1661 du test ASTM (ASTM standards, pages
657-661, vol. 05.01, édition 1989). |
(**) mesurée selon la procédure NFM 07063. La température de filtration est adaptée
à la viscosité du produit et est supérieure à 100°C. Un lavage additionnel avec un
solvant adapté à la température de filtration est effectué avant celui au dodécane. |
[0060] Ces résultats illustrent donc clairement l'avantage de l'injection dans le maturateur
d'un gaz à co-courant de la charge traitée.
1. Procédé de viscoréduction d'une charge lourde d'hydrocarbures à l'état liquide, dans
lequel cette charge est amenée à une température propre à provoquer le craquage d'au
moins une partie des hydrocarbures présents, puis est introduite à la partie inférieure
d'un maturateur (3) dans lequel elle se déplace de bas en haut, pour être évacuée
à la partie supérieure de ce maturateur (3) en direction d'une unité de fractionnement,
et dans lequel un gaz, de préférence inerte, est injecté à l'intérieur du maturateur
(3) dans la charge d'hydrocarbures, au moins à la base du maturateur (3), au voisinage
de ses parois latérales, caractérisé en ce que le gaz est injecté vers le haut le long des parois latérales du maturateur (3) et
circule de bas en haut le long desdites parois, à co-courant de la charge d'hydrocarbures.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le gaz est injecté dans le
maturateur (3) à plusieurs niveaux différents, au voisinage de la face interne des
parois latérales.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le gaz est injecté
dans le maturateur (3) par des organes d'injection disposés en couronne.
4. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le gaz est injectée dans la
charge d'hydrocarbures, après chauffage de cette charge, en amont du maturateur (3)
dans le sens d'écoulement de la charge.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que, pour un débit
de charge dans le maturateur compris entre 75 et 200 t/h , le débit de gaz est compris
entre 0,2 et 3 t/h et, de préférence, entre 0,5 et 2 t/h.
6. Dispositif de viscoréduction d'une charge lourde d'hydrocarbures à l'état liquide,
du type comprenant un moyen (2) de chauffage de la charge jusqu'à une température
propre à provoquer le craquage d'au moins une partie des hydrocarbures, un maturateur
(3) comprenant, à sa partie inférieure, au moins une ligne (1) d'alimentation en charge
préchauffée et, à sa partie supérieure, au moins une ligne (4) d'évacuation de la
charge traitée vers une unité de fractionnement de cette charge, et un moyen d'injection
(5) d'un gaz, de préférence inerte, dans la charge d'hydrocarbures à traiter, le moyen
d'injection (5) étant disposé à l'intérieur du maturateur (3), au moins à la base
de celui-ci, au voisinage de la face interne de ses parois latérales, caractérisé en ce que ce moyen d'injection (5) présente des orifices d'injection tournés vers le haut,
de façon à laisser échapper le gaz vers la partie supérieure du maturateur (3).
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que le moyen d'injection de
gaz comprend des buses d'injection régulièrement réparties, connectées à une source
de gaz sous pression et disposées annulairement, soit suivant la partie inférieure
de la face interne des parois latérales du maturateur (3), soit suivant le fond de
celui-ci.
8. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que le moyen d'injection de
gaz comprend un conduit (5) de forme sensiblement torique, connecté à une source de
gaz inerte sous pression et équipé d'orifices d'évacuation du gaz inerte, ce conduit
(5) étant disposé au voisinage du fond du maturateur (3), coaxialement à celui-ci.
9. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que le moyen d'injection du
gaz comprend une ligne (7) d'introduction de ce gaz dans la charge lourde d'hydrocarbures,
en aval du moyen (2) de chauffage et en amont du maturateur (3), dans le sens de circulation
de la charge.
10. Dispositif selon l'une des revendications 6 à 9, caractérisé en qu'il comprend une
pluralité de moyens d'injection de gaz dans le maturateur (3), disposés à des niveaux
différents de celui-ci.