Domaine de l'invention
[0001] La présente invention concerne les sources d'ions à dérive fermée d'électrons qui
peuvent être utilisées en tant que propulseurs, plus particulièrement pour des engins
spatiaux, ou en tant que sources d'ions pour des traitements industriels tels que,
notamment, le dépôt sous vide, le dépôt assisté par la production d'ions (I.A.D.,
"Ion Assisted Deposition") ou la gravure sèche des microcircuits.
Art antérieur
[0002] Les traitements industriels par faisceaux d'ions peuvent mettre en jeu des sources
d'ions à grille ou à dérive fermée d'électrons. Ces deux types de sources d'ions ont
été initialement développées pour un usage spatial (propulseurs ioniques ou propulseurs
à plasma).
[0003] Les sources à grilles, connues sous le nom de propulseurs ioniques à bombardement
("ion bombardment thrusters"), ont été inventées par le Pr. Kaufman en 1961.
[0004] Ces sources produisent des ions d'énergie relativement élevée (500 à 1000 eV) avec
des densités de faisceau relativement faibles (2 à 6 mA/cm
2 au niveau de la grille). Elles sont bien adaptées à certaines applications comme
la gravure fine profonde ou l'érosion ionique uniforme de cibles.
[0005] Pour d'autres applications (nettoyage de surfaces sous vide, usinage ionique rapide,
dépôt assisté par la production d'ions (I.A.D.)), il est préférable de diminuer l'énergie
des ions et d'augmenter leur densité. Cela est possible avec les sources à dérive
fermée d'électrons (sans grille).
[0006] Il existe trois types de sources à dérive fermée d'électrons :
- les propulseurs stationnaires à plasma (SPT),
- les propulseurs à couche d'anode (ALT),
- la source d'ions brevetée par le Pr. Kaufman.
[0007] Cette dernière source est décrite dans le brevet européen 0 265 365. Elle utilise
une anode conique et une contre-électrode axiale. Cette source est utilisée essentiellement
pour l'I.A.D.
[0008] La Figure 1 décrit un propulseur à plasma à dérive fermée d'électrons tel qu'il a
été proposé dans un article de L. H. Artsimovitch et al. paru en 1974 dans "Machinostroenie",
pp. 75-84, à propos du programme de développement du propulseur stationnaire et ses
essais sur le satellite "METEOR".
[0009] De tels propulseurs du type "à dérive fermée d'électrons", ou propulseurs stationnaires
à plasma, se distinguent des autres catégories par le fait que l'ionisation et l'accélération
ne sont pas différenciées et que la zone d'accélération comporte un nombre égal d'ions
et d'électrons , ce qui permet d'éliminer tout phénomène de charge d'espace.
[0010] Sur la Figure 1, on voit un canal annulaire 1 défini par une pièce 2 en matériau
isolant et placé dans un électroaimant comprenant des pièces polaires annulaires externe
3 et interne 4 placées respectivement à l'extérieur et à l'intérieur de la pièce 2
en matériau isolant, une culasse magnétique 12 disposée à l'amont du moteur et des
bobines d'électroaimant 11 qui s'étendent sur toute la longueur du canal 1 et sont
montées en série autour de noyaux magnétiques 10 reliant la pièce polaire externe
3 à la culasse 12. Une cathode creuse 7, connectée à la masse, est couplée à un dispositif
d'alimentation en xénon pour former un nuage de plasma devant la sortie aval du canal
1. Une anode annulaire 5 reliée au pôle positif d'une source d'alimentation électrique,
par exemple de 300 volts, est disposée dans la partie amont fermée du canal annulaire
1. Un tube 6 d'injection de xénon, coopérant avec un isolateur thermique et électrique
8, débouche dans un canal de distribution annulaire 9 disposé immédiatement au voisinage
de l'anode annulaire 5.
[0011] Les électrons d'ionisation et de neutralisation proviennent de la cathode creuse
7. Les électrons d'ionisation sont attirés dans le canal annulaire isolant 1 par le
champ électrique régnant entre l'anode 5 et le nuage de plasma issu de la cathode
7.
[0012] Sous l'effet du champ électrique E et du champ magnétique B créé par les bobines
11, les électrons d'ionisation prennent une trajectoire de dérive en azimut nécessaire
pour maintenir le champ électrique dans le canal.
[0013] Les électrons d'ionisation dérivent alors selon des trajectoires fermées à l'intérieur
du canal isolant, d'où le nom du propulseur.
[0014] Le mouvement de dérive des électrons augmente considérablement la probabilité de
collision des électrons avec les atomes neutres, phénomène produisant les ions (ici,
xénon).
[0015] L'impulsion spécifique obtenue par des propulseurs ioniques classiques à dérive fermée
d'électrons fonctionnant au xénon, est de l'ordre de 1000 à 2500 secondes.
[0016] Des propulseurs stationnaires à plasma développés par le Pr. Morozov ont été utilisés
d'une manière intensive pour la propulsion spatiale.
[0017] La Figure 2 est une coupe axiale d'un exemple de propulseur développé par le professeur
Morozov ayant fait l'objet d'une publication dans le document FR-A-2 693 770.
[0018] Ce propulseur 20 comprend, comme le propulseur de la Figure 1, un canal annulaire
21 défini par une pièce 22 en matériau isolant, un circuit magnétique comprenant des
pièces annulaires exteme 24
a et inteme 24
b, une culasse magnétique 32 disposée à l'amont du propulseur et un noyau central 28
reliant les pièces annulaires 24
a, 24
b et la culasse magnétique 32. Des bobines 31 permettent de créer un champ magnétique
et un champ électrique dans le canal annulaire. La cathode creuse 40 est couplée à
un dispositif d'alimentation en xénon pour former un nuage de plasma devant la sortie
aval du canal 21. Ce moteur se caractérise par la présence d'une chambre de tranquillisation
23 qui présente dans le sens radial une dimension plus grande que celle du canal annulaire
principal 21. Une anode 25 est disposée sur les pièces isolantes 22 délimitant le
canal annulaire 21, dans une zone située immédiatement en aval de la chambre de tranquillisation
23. Un distributeur annulaire de gaz ionisable 27 est disposé au fond de la chambre
de tranquillisation 23.
[0019] Dans les moteurs classiques à dérive fermée d'électrons tels que décrits en référence
à la Figure 1, une partie notable de l'ionisation est localisée dans la partie médiane.
Une partie des ions percutent les parois, ce qui est une cause d'usure rapide des
parois et diminue ainsi la durée de vie du propulseur. La distribution d'énergie des
électrons dans le plasma peut être diminuée grâce à la répartition de champ magnétique
imposée par la géométrie des pièces polaires, qui agit sur les électrons entrant dans
le canal. Il en résulte un potentiel électrique plus faible le long des lignes de
champ magnétique, ce qui réduit la divergence du faisceau ionique sur les parois et
ainsi évite des pertes d'ions par collision avec ces demières, ce qui a pour effet
d'augmenter le rendement et de réduire la divergence du faisceau à la sortie du moteur.
En agissant sur le ratio des courants dans les bobines, on peut au contraire créer
une répartition de champ (par exemple une variation monotone du champ radial dans
le plan de sortie entre la pièce polaire extérieure et la pièce polaire intérieure)
qui ne permettra pas d'atteindre le mode à faible divergence.
[0020] Une forte divergence de faisceau est bénéfique pour certaines applications industrielles
comme l'IAD (Ion Assisted Deposition) sur des calottes sphériques.
[0021] Plus récemment encore, les caractéristiques des SPT ont été décrites dans plusieurs
publications, dont "23rd International Electric Propulsion Conference (Seattle, septembre
1993) IEPC-93-222 "The Development and Characteristics of High Power SPT Models",
S. Absalyamov, V. Kim et S. Khartov, Moscow Aviation Institute, Moscou, Russie; B.
Arkhipov, S. Kudryavisev et N. Masiennikov, Fakel Enterprise Kaliningrad, Russie;
T. Colbert et M. Day, Space Systems/Loral, Palo Alto, Californie; A. Morozov et A.
Veselovzorov, Institute of Atomic Energy, Moscou, Russie.
[0022] Les propulseurs à couche d'anode, dits ALT, ont été décrits dans des publications
russes, par exemple : Fizika Plasmi, Plasmennie uckoriteli i ionnie injectori, Moscou
1984 : Plasmennie uckoriteli c anodnim cloem, V.I. Garkusha, L. V. Leckov, E. A. Lyapin
et, plus récemment, dans des conférences internationales :
23ème conférence de l'IEPC
IEPC-93-227, "Physical Principles of Anode Layer Accelerators", A. Zharinov et E. Lyapin, Central
Research Institute of Machine Building, Kaliningrad (Région de Moscou), Russie ;
IEPC-93-228, "Anode Layer Thruster : State of the Art Perspectives", E. Lyapin, V. Garkusha et
A. Semenkin, Central Research Institute of Machine Building, Kaliningrad (Région de
Moscou), Russie ;
IEPC-93-229, "Special Feature of Dynamic Processes in a Single-Stage Anode Layer Thruster", E.
Lyapin, V. Padogomova et S. Semenkin, Central Research Institute of Machine Building,
Kaliningrad (Région de Moscou), Russie.
30ème Conférence de l'AIAA sur la Propulsion
AIAA-94-3011, "Operating Characteristics of the Russian D-55 Thruster with Anode Layer", John
M. Sankovic et Thomas W. Haag, NASA Lewis Research Center, Cleveland, Ohio et David
H. Manzella, NYMA, Inc. Brook Park, Ohio.
[0023] La Figure 3 montre la coupe d'un propulseur à couche d'anode ALT. Le circuit magnétique
est très proche de celui d'un propulseur stationnaire à plasma SPT de première génération.
Il comprend une pièce polaire centrale 54 autour de laquelle est enroulée une bobine
interne 61 servant de support au propulseur, et une pièce polaire annulaire externe
53, ces deux pièces polaires à la masse étant reliées par des noyaux magnétiques 60
supportant des bobines externes 61.
[0024] A la différence des propulseurs stationnaires à plasma (SPT) dans lesquels les parois
du canal d'accélération sont isolantes, les parois 56 du canal d'accélération 51 des
propulseurs à couche d'anode ALT sont constituées d'un matériau conducteur métallique.
Une anode massive 55 et une cathode 59 servent également à distribuer les gaz propulseurs.
L'anode massive 55 occupe la majeure partie de la chambre d'accélération, le canal
d'accélération 51 étant réduit à une zone très mince située entre l'anode massive
55 et les parois conductrices 56 (d'où le nom de propulseur à couche d'anode). En
fait, toutes les parties du propulseur en contact avec la décharge sont métalliques.
[0025] L'examen des propulseurs à plasma stationnaires SPT et des propulseurs à couche d'anode
ALT montre qu'ils ne sont pas entièrement adaptés à un usage industriel.
[0026] Comme on peut le voir sur la Figure 4A, qui concerne un propulseur à plasma classique
à canal d'accélération intégralement défini par une pièce isolante 62, la surface
interne délimitant le canal d'accélération se divise en deux zones sous l'influence
du fonctionnement du propulseur. La zone aval 67, de longueur L (la longueur L pouvant
présenter des valeurs de l'ordre de 5 à 7 mm pour un propulseur de diamètre 100 mm),
correspond à une zone érodée en permanence par le bombardement ionique. La zone amont
68 correspond au contraire à une zone de dépôt des produits érodés.
[0027] On a représenté sur la Figure 4B l'évolution de la valeur de la composante radiale
de l'induction magnétique B
r en fonction de la position axiale Z sur la surface cylindrique imaginaire 65 correspondant
à un rayon moyen du canal d'accélération.
[0028] La Figure 4C représente la valeur du potentiel V en fonction de la position axiale
Z sur la même surface cylindrique imaginaire 65 correspondant à un rayon moyen du
canal d'accélération.
[0029] Si l'on considère simultanément les Figures 4A, 4B, 4C, on constate que la zone érodée
67 (Figure 4A) correspond à un champ magnétique radial B
r élevé (Figure 4B).
[0030] Au contraire, la zone de dépôt 68 (Figure 4A) correspond à un gradient de potentiel
presque nul (Figure 4C) et à un champ magnétique radial B
r relativement faible (Figure 4B).
[0031] Le fonctionnement du propulseur est lié aux interactions plasma-paroi et en particulier
aux caractéristiques d'émission secondaire de la paroi. Les propriétés d'émission
secondaire peuvent être différentes dans les zones 67 et 68.
[0032] Le canal des propulseurs à plasma comprenant du nitrure de bore, l'érosion de ce
canal peut amener des atomes de bore sur le substrat à traiter. Cela peut être particulièrement
gênant pour les applications microélectroniques car le bore est un dopant du silicium.
[0033] Par ailleurs, pour les traitements industriels, il faut pouvoir adapter au gaz du
traitement les matériaux en contact avec la décharge. Or, les propulseurs stationnaires
à plasma, comme les propulseurs à couche d'anode, ont des anodes pratiquement indémontables,
ce qui ne permet pas par exemple de passer facilement de l'oxygène à l'argon.
[0034] Enfin, les propulseurs à plasma à canal d'accélération défini par des pièces intégralement
en céramique, comme décrit en référence aux Figures 1, 2 et 4A, présentent des inconvénients
dans la mesure où le canal en céramique doit obéir à des impératifs contradictoires:
résistance à la pulvérisation ("sputtering"), tenue mécanique, résistance au gradient
thermique et au choc thermique.
[0035] En pratique, il en résulte une résistance à la pulvérisation par les ions conduisant
à une durée de vie limitée du moteur.
[0036] Par ailleurs, la nécessité de disposer d'une pièce en céramique assez épaisse pour
assurer sa tenue mécanique, conduit à un éloignement relatif des pièces polaires pouvant
nuire à la géométrie du champ.
[0037] En outre, la production industrielle de pièces de canal en céramique est délicate
en raison de la forme compliquée de ces pièces.
Objet et description succincte de l'invention
[0038] La présente invention a pour objet de remédier aux inconvénients des sources d'ions
à dérive fermée d'électrons connues et, plus particulièrement, de les modifier pour
permettre une plus grande souplesse d'utilisation. Les perfectionnements de l'invention
visent en particulier à réduire la masse de ces sources tout en augmentant leur longévité,
à simplifier la fabrication de ces sources tout en facilitant leur démontabilité et
à accroître leur résistance mécanique.
[0039] L'invention vise encore à réduire l'émission de particules résultant de l'érosion
des parois du canal d'accélération de telle sorte que ces sources puissent être susceptibles
d'être utilisées de façon efficace comme sources d'ions dans des traitements industriels
à grande échelle, alors que leur structure limitait jusqu'à présent leur utilisation
essentiellement à la propulsion de satellites ou autres engins spatiaux.
[0040] Tous ces avantages sont atteints grâce à une source d'ions à dérive fermée d'électrons
comprenant un canal annulaire principal d'ionisation et d'accélération ouvert à son
extrémité aval, au moins une cathode creuse de compensation disposée à l'extérieur
du canal annulaire principal, des moyens de création d'un champ magnétique dans le
canal annulaire principal, adaptés pour produire dans ledit canal un champ magnétique
essentiellement radial présentant un gradient avec une induction maximale à l'extrémité
aval du canal, un premier moyen d'alimentation en gaz ionisable associé à la cathode
creuse et un deuxième moyen d'alimentation en gaz ionisable situé en amont du canal
annulaire principal, et des moyens de polarisation coopérant avec une anode, caractérisée
en ce qu'au moins la paroi interne du canal annulaire principal de cette source est
constituée d'un matériau électriquement conducteur, et en ce que des pièces terminales
portées à un potentiel plus bas que celui de l'anode prolongent le canal annulaire
en aval de celui-ci.
[0041] Dans la mesure où c'est surtout la partie aval du canal qui est soumise à l'érosion
intensive des ions, pouvant ainsi entraîner une éventuelle pollution du substrat à
traiter par les produits d'érosion, selon l'invention, on peut réaliser la partie
aval prolongeant le canal à l'aide d'un matériau différent de celui de la partie amont
du canal annulaire principal qui, elle, doit être essentiellement compatible avec
le gaz plasmagène partiellement ionisé.
[0042] Selon un premier mode de réalisation de l'invention, une partie au moins du canal
inteme principal est polarisée électriquement par les moyens de polarisation de manière
qu'une partie au moins de la paroi interne du canal annulaire principal constitue
directement ladite anode.
[0043] Selon un mode particulier de réalisation de l'invention, le canal annulaire principal
d'ionisation et d'accélération est un ensemble monobloc constitué d'un matériau électriquement
conducteur.
[0044] De façon plus particulière, le canal annulaire principal constitue un bloc canal
annulaire principal fermé en amont par une chambre de tranquillisation alimentée en
gaz plasmagène par ledit deuxième moyen d'alimentation en gaz qui comprend un distributeur
annulaire relié à une canalisation d'alimentation.
[0045] Selon un mode particulier de réalisation, les moyens de création d'un champ magnétique
comprennent un circuit magnétique constitué par une culasse sur laquelle est fixé
le bloc canal annulaire principal, ladite culasse comprenant un noyau axial supportant
une pièce polaire inférieure centrale et une pièce polaire supérieure centrale concentriques
avec le bloc canal annulaire principal, ladite culasse comprenant d'autre part une
pluralité de tirants disposés autour du bloc canal annulaire une fois que celui-ci
est monté sur la culasse, lesdits tirants supportant une pièce polaire supérieure
périphérique, lesdites pièces polaires supérieures centrale et périphérique constituant
lesdites pièces terminales portées à un potentiel plus bas que celui de l'anode, lesdites
pièces polaires supérieures comprenant des anneaux de garde disposés à l'embouchure
du canal annulaire principal, lesquels anneaux de garde protègent les pièces polaires
de l'érosion ionique du plasma et déterminent par leur épaisseur le profil de champ
magnétique dans le plasma. Les anneaux de garde sont amovibles de manière à adapter
la nature du matériau les constituant à l'application utilisant la source d'ions.
[0046] Avantageusement, le bloc canal annulaire principal est isolé électriquement et thermiquement
par le vide par rapport aux éléments du reste de la source d'ions comprenant des écrans
électrostatiques, l'espace entre le bloc canal annulaire et les éléments du reste
de la source d'ions étant compris entre 1 et 5 mm.
[0047] Selon un autre aspect de l'invention, le bloc canal annulaire est fixé sur la culasse
magnétique par une pluralité de colonnettes constituées d'un matériau isolant thermique
et maintenues en place par des isolateurs, ces colonnettes pouvant être désolidarisées
des isolateurs pour permettre le démontage du bloc canal annulaire.
[0048] Selon un autre mode particulier de réalisation, les pièces polaires supérieures comprennent
des anneaux de garde amovibles disposés à l'embouchure du canal annulaire principal.
[0049] Dans ce cas, avantageusement, les anneaux de garde sont réalisés dans l'un des matériaux
conducteurs suivants: carbone, composite carbone-carbone, alliage de nickel, métal
noble, composite céramique constitué de nitrures liés par silicium, silicium, acier
inoxydable, aluminium
[0050] Selon une autre possibilité, les anneaux de garde sont réalisés dans l'un des matériaux
isolants suivants : nitrure de bore, alumine, quartz.
[0051] Le bloc canal annulaire principal peut être réalisé dans l'un des matériaux conducteurs
suivants: alliage de nickel réfractaire, molybdène, composite carbone-carbone.
[0052] Selon un mode particulier de réalisation possible, un matériau à évaporer est susceptible
d'être déposé dans le canal annulaire et les parois internes du canal annulaire sont
partiellement recouvertes d'un dépôt isolant afin d'éviter l'attaque du matériau électriquement
conducteur constituant ledit canal par le matériau à évaporer.
[0053] Selon un autre mode particulier de réalisation, les parois internes du bloc canal
annulaire sont plaquées d'un métal noble tel que le platine, l'or ou le rhodium afin
d'éliminer les attaques chimiques dues aux gaz présents dans ledit canal.
[0054] Selon encore un autre mode particulier de réalisation de l'invention, les parois
extemes et les parois internes du canal annulaire principal sont en un matériau électriquement
conducteur, et sont isolées électriquement du reste des éléments structurels de la
source, y compris l'anode.
[0055] Dans ce cas, avantageusement, lesdites pièces terminales sont constituées d'un matériau
diélectrique recouvrant en partie le canal annulaire principal.
[0056] Plus particulièrement, lesdites pièces terminales sont réalisées sous forme d'inserts
en matériau céramique qui sont fixés à des supports tels que des tôles métalliques
que l'on peut fixer, par exemple par vis, sur les pièces polaires.
[0057] Les parois électriquement conductrices du canal annulaire et de la chambre de tranquillisation
sont à un potentiel flottant légèrement inférieur à celui de l'anode. Cette disposition
permet de diminuer les interactions plasma-paroi, donc l'échauffement du canal. Ce
dernier peut par conséquent être réalisé en tôle relativement mince.
[0058] Le bloc canal est maintenu vis-à-vis du circuit magnétique par des colonnettes en
matériau faiblement conducteur. L'anode est maintenue vis-à-vis du bloc canal par
des isolateurs et alimentée par un conducteur dans l'axe d'une des colonnettes.
[0059] L'alimentation en gaz est au potentiel du bloc canal.
Brève description des dessins
[0060] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
suivante de modes particuliers de réalisation donnés à titre d'exemples non limitatifs
en référence aux dessins annexés sur lesquels :
- la Figure 1 est une vue en coupe axiale montrant un exemple de propulseur à plasma
à dérive fermée d'électrons selon l'art antérieur ;
- la Figure 2 est une vue en coupe axiale montrant un autre exemple de propulseur à
plasma à dérive fermée d'électrons selon l'art antérieur ;
- la Figure 3 est une vue en coupe axiale montrant un exemple de propulseur à couche
d'anode selon l'art antérieur ;
- la Figure 4A est une vue partielle en coupe axiale d'un propulseur à plasma de l'art
antérieur montrant l'érosion de la partie aval du canal ;
- la Figure 4B est un diagramme donnant la valeur de la composante radiale Br de l'induction magnétique en fonction de la position Z selon une direction axiale
correspondant au rayon moyen du canal de la Figure 4A ;
- la Figure 4C est un diagramme donnant la valeur du potentiel électrique V du plasma
en fonction de la position Z selon une direction axiale correspondant au rayon du
canal de la Figure 4A ;
- la Figure 5 est une vue en coupe axiale d'une source d'ions selon un premier mode
de réalisation de l'invention ;
- la Figure 6A est une coupe schématique afin d'expliciter le fonctionnement de la source
d'ions selon l'invention ;
- la Figure 6B est un diagramme donnant la valeur du potentiel électrique V du plasma
en fonction de la position Z selon une direction axiale correspondant au rayon moyen
du canal de la Figure 6A;
- la Figure 7 est une vue en coupe axiale d'une source d'ions montrant une disposition
alternative du premier mode de réalisation de l'invention ;
- la Figure 8 est une vue en perspective montrant le montage des différents éléments
constituant la source d'ions selon le premier mode de réalisation de l'invention ;
- la Figure 9 est une vue en demi-coupe axiale en perspective d'une source d'ions selon
le premier mode de réalisation de l'invention, montrant l'alimentation du canal en
solide sublimable ;
- la Figure 10 est une vue en demi-coupe axiale du canal annulaire d'une source d'ions
selon le premier mode de réalisation de l'invention, montrant le dépôt partiel d'une
couche isolante sur les parois internes du canal annulaire ;
- la Figure 11 est une vue en coupe axiale d'une source d'ions à dérive fermée d'électrons
selon un deuxième mode de réalisation de l'invention ; et
- la Figure 12 est une vue de détail montrant un exemple de liaison brasée pouvant être
réalisée entre un insert en matériau diélectrique et un support électriquement conducteur
assurant le centrage du canal d'accélération d'une source d'ions selon le deuxième
mode de réalisation de l'invention.
Description détaillée de modes particuliers de réalisation
[0061] On se reportera tout d'abord à la Figure 5 qui montre une vue d'ensemble, en coupe
axiale, d'un premier exemple de source d'ions à dérive fermée d'électrons conforme
à l'invention.
[0062] La conception et la réalisation d'un canal annulaire sont notablement simplifiées
par rapport au cas d'une source à usage spatial telle que celle de la Figure 2.
[0063] Une chambre de tranquillisation 123, qui est de dimensions réduites, et la partie
amont d'un canal annulaire principal d'accélération forment un ensemble métallique
monobloc 122 qui sera dénommé ci-après "bloc canal" et qui joue en particulier le
rôle d'une anode 125.
[0064] Un circuit magnétique, constitué par une culasse 136, un noyau axial 138, une pièce
polaire 132, une pièce polaire interne 135, des tirants 137 et une pièce polaire externe
134, détermine un champ magnétique maximal dans l'entrefer défini par les pièces polaires
134, 135.
[0065] Ce champ comprend un minimum au voisinage de la pièce polaire 132. Le champ est créé
par une bobine interne 133 et une ou plusieurs bobines extemes 131, ce qui permet
d'ajuster sa distribution et de régler ainsi la divergence du faisceau d'ions.
[0066] Le bloc canal 122 comprend, à sa partie amont, une chambre de tranquillisation 123
qui est équipée d'une rampe d'injection de gaz 127 alimentée par une canalisation
126. Ce bloc canal 122 servant d'anode 125 est maintenu par au moins trois colonnettes
121, l'une d'elles pouvant être constituée par la canalisation 126 elle-même. Ces
colonnettes 121,126 sont fixées sur des isolateurs 145 par des écrous 146. Les colonnettes
121, 126 peuvent ainsi être désolidarisées des isolateurs 145 pour permettre le démontage
du bloc canal annulaire 122. Des caches électrostatiques 147, 148, 154 permettent
d'empêcher les décharges. L'arrivée de gaz est effectuée à l'aide d'une tubulure à
la masse 150, d'un isolateur 151 et d'un raccord comprenant un joint 152 et un écrou
153. Cet ensemble est logé dans une embase 130 qui sert de support à la source.
[0067] La décharge électrique produisant le faisceau d'ions s'établit entre une cathode
creuse 140 alimentée en gaz rare et le bloc canal 122 formant l'anode 125, alimenté
par un gaz pur ou un mélange de gaz, l'un au moins de ces gaz pouvant être réactif.
[0068] La nature du matériau du canal 122 peut être adaptée au gaz à ioniser alors que la
nature des anneaux de garde 164, 165 qui sont placés dans le prolongement du bloc
canal 122, en aval de celui-ci et qui sont soumis à l'érosion des ions, peut être
adaptée à la fois à la nature du gaz et aux exigences du substrat à traiter (par exemple
semiconducteur ou couche mince optique). A ce titre, ces anneaux de garde amovibles
164, 165, qui sont disposés respectivement dans les pièces polaires externe 134 et
interne 135, peuvent être réalisés en carbone (présentant un faible taux d'érosion),
en matériaux composites céramiques (tel qu'un composite constitué de silicium, de
nitrure de silicium et de nitrure de titane) en aluminium, en acier inoxydable, en
métal noble (tel que le platine ou l'or).
[0069] Des écrans 139, 159, 160, disposés à l'extérieur du bloc canal 122, jouent à la fois
un rôle thermique et électrostatique vis-à-vis du bloc canal 122. Ils empêchent l'échauffement
excessif des pièces polaires et des bobines et déterminent, autour du bloc canal 122,
un champ interdisant les décharges. Le canal annulaire principal 122 est ainsi isolé
électriquement et thermiquement du reste de la source 139, 159, 160 par le vide, l'espace
entre le canal annulaire 122 et le reste de la source étant compris typiquement entre
1 et 5mm.
[0070] Des essais montrent qu'avec un bloc canal 122 réalisé entièrement en matériau conducteur
coopérant en aval avec des pièces terminales 134, 135, 164, 165 portées à un potentiel
différent moins élevé, en l'occurrence à la masse, on obtient un profil du potentiel
du plasma le long de l'axe médian du canal 122 (Figure 6B) pratiquement identique
à celui des propulseurs stationnaires à plasma (SPT) de première génération (Figure
4C). Il est donc possible de générer une accélération progressive des ions dans un
canal formé de deux zones portées à des potentiels différents. Le profil du champ
magnétique dans le plasma est déterminé par l'épaisseur des anneaux de garde 164,
165 protégeant les pièces polaires de l'érosion ionique du plasma.
[0071] La détermination de la nature de la paroi du canal selon la nature du traitement
industriel utilisant les ions produits par la source, est essentiellement un problème
chimique dû à la réaction de la paroi avec le gaz plasmagène partiellement ionisé.
Avec une source d'ions conforme à l'invention, il est maintenant possible, grâce aux
parois en matériau conducteur, d'utiliser cette source pour toute une gamme de traitements
pour lesquels les sources conventionnelles à canal en matériau céramique étaient peu
recommandables.
[0072] L'isolation électrique du bloc canal 122 par rapport à la culasse est réalisée par
l'intermédiaire des trois colonnettes 121 munies d'isolateurs 145. L'isolation électrique
des faces avant, latérales et arrière du bloc canal 122 vis-à-vis des pièces à la
masse (c'est-à-dire les pièces polaires 134 et 135 et les écrans thermiques 139 et
159) est assurée par le vide. En effet, la faible distance entre ces parois (de l'ordre
du millimètre) et la faible pression (2.10
-4 à 5.10
-4 mbar) conduisent à une tension de décharge très supérieure à la tension de fonctionnement
(selon la loi de Paschen).
[0073] Le bloc canal 122 reçoit le flux thermique, rayonné et dissipé (résultant des collisions
inélastiques d'ions et d'électrons) par le plasma. Cela correspond à une puissance
de quelques centaines de watts pour une source de 1,5 kW. Afin d'éviter un échauffement
excessif des pièces polaires (dont la température doit toujours rester inférieure
au point de Curie) des bobines et des organes de liaison démontables 145, 153, 152,
les pertes thermiques du bloc canal 122 formant l'anode 125, vers le reste de la source,
sont limitées par des dispositions constructives particulières.
[0074] Ainsi, la seule liaison conductive avec la source est constituée par les colonnettes
support creuses 121 et le conduit d'arrivée de gaz 126.
[0075] Ces colonnettes peuvent être réalisées en matériau faiblement conducteur (acier inoxydable,
Inconel), de sorte que le flux thermique conduit peut être très réduit.
[0076] En outre, il faut noter que ces colonnettes (et/ou le conduit d'arrivée de gaz) autorisent
une dilatation différentielle du bloc canal 122 formant l'anode 125 vis-à-vis de la
culasse magnétique 136.
[0077] Par ailleurs, le flux thermique rayonné est limité :
(a) en donnant une faible émissivité aux faces externes du bloc canal 122 formant
l'anode 125 (par exemple par polissage de ces faces externes),
(b) en disposant un écran antirayonnement 159 entre le bloc canal 122 formant l'anode
125 et la bobine 133, cet écran jouant aussi le rôle d'écran électrostatique ;
(c) en disposant un écran externe 139 qui prévient le rayonnement sur les bobines
131 et la pièce polaire 134.
[0078] Cet écran peut être par exemple soit un bloc massif 139, tel qu'on peut le voir sur
la Figure 5, rejetant le flux thermique sur une grande surface, soit un écran muni
de fenêtres grillagées 179, représenté sur la Figure 7, permettant le rayonnement
direct du bloc canal 122 formant l'anode 125 dans un certain angle solide.
[0079] Le démontage du bloc canal est facilité par les dispositions constructives de la
source, comme le montre la Figure 8.
[0080] La partie qui prolonge le bloc canal 122 en aval de celui-ci est divisée en deux
anneaux amovibles et interchangeables. L'anneau externe 164 est monté par vis sur
la pièce polaire externe 134, alors que l'anneau interne 165 est bloqué en position
par la pièce polaire interne 135. Pour changer les anneaux 164 et 165, il suffit donc
de démonter les pièces polaires.
[0081] Le distributeur de gaz 127 est partie intégrante de la chambre de tranquillisation
123.
[0082] Le bloc canal 122 constitue lui aussi une pièce métallique facilement interchangeable.
Pour démonter le bloc canal 122, il faut d'abord retirer l'ensemble constitué par
la pièce polaire exteme 134, l'anneau de garde 164 et l'écran 139 et l'ensemble constitué
par la pièce polaire interne 135 et l'anneau de garde 165. Ce premier niveau de démontage
peut s'effectuer sans déréglage en maintenant la source en place.
[0083] Il suffit ensuite d'enlever les capots 148 et 154 pour accéder aux écrous 146 permettant
de désolidariser les colonnettes 121 et la tubulure 126 pour extraire axialement le
bloc canal 122.
[0084] La liaison entre l'alimentation en gaz et le tube 126 est hermétique. Un joint plat
152 assure l'étanchéité entre les deux parties. Il est écrasé par l'écrou 153. Afin
de permettre un accès facile aux écrous 146 et 153, l'embase 130 est démontable (Figure
5). Elle est munie d'un orifice de dégazage 176 grillagé, afin d'interdire l'entrée
du plasma régnant dans la chambre à vide à l'intérieur de l'espace formé par l'embase
130 et la culasse magnétique 136. Le câble 143 de polarisation de l'anode 125 et l'alimentation
en gaz 150 passent de manière avantageuse dans l'interface entre la culasse 136 et
l'embase 130 afin de ne pas entraver le démontage de cette dernière.
[0085] La Figure 9 montre un dispositif permettant d'alimenter le bloc canal 122 en particules
195 d'un solide sublimable sous vide (métaux à forte tension de vapeur, oxydes volatils).
Cela permet d'ioniser ces vapeurs (partiellement) pour réaliser des dépôts sous vide,
réactifs ou non.
[0086] Afin d'assurer un contrôle thermique fin du bloc canal 122, on pourra munir l'écran
exteme 139 d'un élément chauffant 191. On notera que la forme de la chambre de tranquillisation
affecte celle d'un creuset ce qui permet d'uniformiser le flux de vapeur. Au besoin,
on peut introduire dans cette chambre une corniche conique 192.
[0087] La Figure 10 montre une variante du bloc canal 122 muni d'un dépôt isolant interne
193 délimitant la zone conductrice 198 constituant l'anode 125 en face du minimum
de champ.
[0088] La Figure 11 montre une vue d'ensemble, en coupe axiale, d'un second exemple de source
d'ions à dérive fermée d'électrons conforme à l'invention.
[0089] Cette source d'ions comprend les éléments constitutifs suivants: une cathode creuse
de compensation 240 disposée à l'extérieur de la source proprement dite, en aval de
celle-ci; un circuit magnétique comprenant une culasse 236 disposée à l'amont de la
source et des barres de liaison 237, 238 reliant la culasse 236 à des pièces polaires
exteme 234 et inteme 235 en forme d'anneaux, disposées en aval de la source d'ions
; des moyens 231, 233 de création de force magnétomotrice constitués par des bobines
pouvant être disposées par exemple autour de certaines des barres de liaison 237,
238 et de pièces polaires auxiliaires 232, 239 déterminant un minimum de champ au
voisinage de l'anode; un bloc canal annulaire 222 d'ionisation et d'accélération,
délimité à l'aval par des parois cylindriques externe 281 et inteme 282 métalliques,
et prolongé dans la zone d'accélération par deux pièces annulaires 264, 265 en matériau
diélectrique (céramique) maintenues vis-à-vis des pièces polaires internes 235 et
externes 234, soit par montage mécanique (positionnement entre la pièce polaire et
une pièce métallique de maintien), soit par brasage de chaque anneau en céramique
264, 265 sur un support métallique lui-même fixé par vis sur la pièce polaire correspondante
234, 235.
[0090] Le fond de la chambre de tranquillisation reçoit une anode cylindrique 225 et un
distributeur de gaz 227, l'anode 225 étant maintenue en place par des isolateurs 283,
comprimés par le distributeur 227 contre le fond de la chambre à l'aide de tirants
221 et d'entretoises 221
a.
[0091] Ces ensembles tirants-entretoises 221, 221a sont montés sur des isolateurs 245 assurant
le positionnement vis-à-vis du circuit magnétique (et plus particulièrement la culasse
236).
[0092] Le distributeur 227 est alimenté en gaz par une canalisation 226 et un raccord 252
monté sur un isolateur 245.
[0093] La polarisation de l'anode est assurée par un tirant 221b et un fil de polarisation
243.
[0094] L'anode 225 et le distributeur 227 restent aisément démontables.
[0095] La source d'ions comprend en outre des écrans électrostatiques conducteurs 259, 339
qui enveloppent le canal annulaire 222.
[0096] Les écrans 259, 339 peuvent coulisser à leur extrémité aval respectivement sur l'anneau
céramique externe 264 et l'anneau céramique interne 265.
[0097] Il en est de même du canal 222 dont les extrémités peuvent être munies d'un fil métallique
éliminant les effets de pointe, donc les risques de décharge.
[0098] L'espace libre créé entre les écrans électriquement conducteurs 259, 339 et les parois
métalliques 281, 282 présente une largeur à peu près constante (typiquement comprise
entre 1 et 5mm) de manière à éviter un risque de décharge électrique entre les parois
281, 282 et les écrans 259, 339. Les écrans 259, 339 peuvent être munis d'un grillage
de manière à permettre le dégazage de l'espace compris entre ces écrans et les parois
281, 282.
[0099] Les pièces terminales 264, 265 présentent une longueur le long du canal d'accélération
222 qui s'étend au moins sur une zone correspondant à la longueur L de la Figure 4,
c'est-à-dire sur la zone d'érosion due aux ions.
[0100] Comme on peut le voir sur la Figure 11, les parois électriquement conductrices 281,
282 définissent une largeur du canal d'accélération 222, dans le sens radial, qui
peut être supérieure à la largeur du canal d'accélération 222 définie dans le sens
radial par les pièces terminales 264, 265 en matériau diélectrique.
[0101] En effet, cette disposition permet d'éviter l'apparition d'une discontinuité due
à la transition zone de dépôt/zone d'érosion, le dépôt se produisant d'une manière
progressive sur les surfaces 281 et 282.
[0102] Cependant, il faut noter que l'on peut réaliser aussi une source où les surfaces
281 et 282 seraient au diamètre des pièces terminales 264, 265 ou même à un diamètre
inférieur (281) et supérieur (282) avec un raccordement conique, ceci permettant de
diminuer l'entrefer des pièces polaires auxiliaires 232, 239.
[0103] Comme on peut le voir sur la Figure 11, les parois électriquement conductrices 281,
282 sont reliées électriquement entre elles par un fond conducteur 270 constituant,
avec les parois conductrices 281, 282, un ensemble monobloc qui peut lui-même être
solidaire de l'ensemble 227 distributeur de gaz.
[0104] Les surfaces cylindriques 281 et 282 sont reliées au fond de chambre 270 par des
rayons de courbure assurant une surface lisse évoluant de façon progressive. Ainsi,
le champ électrique entre les surfaces conductrices 281, 282 et les écrans conducteurs
259, 339, qui sont à la masse, ne subit pas d'augmentation notable pouvant amener
un claquage.
[0105] La partie amont du canal d'accélération 222 est séparée des pièces polaires 232,
239 ainsi que des écrans électrostatiques 259, 339 par un espace vide. Ainsi, comme
dans le cas du mode de réalisation de la figure 5, le canal annulaire principal 222
est isolé électriquement et thermiquement du reste de la source 259, 339, 232, 239,
236 par le vide, l'espace entre le canal annulaire principal 222 et le reste de la
source étant compris typiquement entre 1 et 5mm. Dans le mode de réalisation de la
figure 11, les parois 281, 282 du canal annulaire 222 sont isolées électriquement
du reste des éléments structurels de la source, y compris l'anode 225.
[0106] II est aussi possible d'amener les pièces polaires auxiliaires 232, 239 au contact
des écrans électrostatiques 259, 339, toujours dans le but de diminuer l'entrefer
et d'améliorer le contrôle du profil de champ magnétique.
[0107] La surface externe des parois 281, 282, 270 ainsi que les surfaces externe et interne
des écrans 259, 339 peuvent être polies de manière à diminuer les pertes radiatives
radiales. Cela permet en particulier de diminuer le flux thermique sur la bobine centrale
233 (Figure 11).
[0108] Selon une variante de réalisation, la surface exteme de la paroi externe 281 de la
chambre, et celle-ci seulement, peut être au contraire recouverte d'un revêtement
à haute émissivité, de même que les faces de l'écran 339, la partie de l'écran 259,
qui fait face à la paroi inteme 282, restant polie. Cette disposition améliore le
refroidissement par rayonnement du canal conducteur tout en interdisant l'échauffement
de la bobine centrale 233.
[0109] La durée de vie et l'efficacité de la source d'ions dépendent des phénomènes fonctionnels
qui interviennent au sein de la couche d'ionisation.
[0110] Le phénomène principal qui détermine la durée de vie est l'érosion des pièces terminales
264, 265 de l'ensemble chambre de décharge-canal d'accélération 222, du fait de la
projection sur les parois des ions qui ont été accélérés.
[0111] Les caractéristiques d'intégrité de la source d'ions à dérive fermée d'électrons
sont largement déterminées par la géométrie et l'intensité du champ magnétique dans
le canal d'accélération et restent stables même lorsque la partie aval de sortie de
la chambre de décharge s'est élargie par suite de la projection des ions (voir Figure
4A). Une dégradation sensible de l'efficacité de fonctionnement du propulseur n'est
observée que lorsqu'une projection complète des ions a été effectuée sur les parois
de la chambre de décharge dans l'espace interpôles du système magnétique et lorsque
les pôles 234, 235 eux-mêmes ont subi des projections significatives. Dans ce cas,
les modifications de la topologie et de l'intensité du champ magnétique sont les principales
causes de la dégradation des performances.
[0112] Dans le cas de la présente invention, on utilise, pour les pièces terminales 264,
265 des parois de l'ensemble chambre de décharge-canal d'accélération, des inserts
en matériau diélectrique suffisamment épais qui présentent une résistance accrue à
la pulvérisation par des ions accélérés, ce qui augmente la durée de vie de l'ensemble
de la source d'ions.
[0113] Dans les sources d'ions à dérive fermée d'électrons traditionnelles, on choisit,
pour constituer les parois de la chambre de décharge (Figure 4A), des matériaux présentant
une résistance élevée aux chocs thermiques et aux projections d'ions accélérés. On
sait que les céramiques en oxyde d'aluminium (alumine) présentent une très grande
résistance aux projections d'ions accélérés, mais présentent une résistance thermique
insuffisante, qui conduit rapidement à des fissurations des parois de la chambre à
la suite de plusieurs cycles de démarrage de la source. Ces effets sont attribués
au gradient de température élevé qui se produit lors du démarrage, le long des parois
relativement minces de la chambre. Toutefois, dans le cas où, comme selon la présente
invention, on n'utilise que des inserts 264, 265 de relativement faibles dimensions,
réalisés sous la forme d'anneaux disposés au voisinage de la sortie de la chambre,
il est possible d'obtenir des inserts en alumine présentant une résistance thermique
satisfaisante.
[0114] Par ailleurs, compte tenu de la forme de la courbe (Figure 4C) du potentiel de plasma
V, qui reste sensiblement constante aussi longtemps que la composante radiale B
r de l'induction magnétique reste inférieure à 0,6 B
rmax ou 0,8 B
rmax, suivant le régime de fonctionnement, où B
rmax désigne la valeur maximale de cette composante radiale B
r (Figure 4B), la substitution, conformément à l'invention, d'une paroi conductrice
281, respectivement 282, à une paroi en matériau diélectrique pour la zone de la chambre
de décharge correspondant à la partie sensiblement constante de la courbe V n'affecte
pas de façon sensible le processus fonctionnel au sein de la source. Cela a été vérifié
par divers essais de fonctionnement.
[0115] Le fait que les parois conductrices interne 281 et externe 282 sont isolées électriquement
du reste de la structure de la source d'ions, permet de conférer une grande stabilité
au processus de fonctionnement de la source d'ions et d'égaliser les paramètres du
plasma dans la zone proche de l'anode 225.
[0116] Dans certains cas, les parois 281, 282 peuvent toutefois être également connectées
à l'anode 225 par une résistance électrique.
[0117] La mise en oeuvre de parois électriquement conductrices 281, 282, en métal ou matériau
composite, conduit à une réduction de la masse de l'ensemble de la source d'ions.
[0118] Il convient toutefois de prendre en compte le fait que les parois électriquement
conductrices 281, 282 présentent un potentiel voisin de celui de l'anode tandis qu'en
fonctionnement les éléments structuraux du système magnétique (éléments 236, 237,
238) vont se trouver à un potentiel voisin de celui de la cathode. C'est pour éviter
l'apparition de décharges électriques entre le système magnétique et la chambre que
celle-ci est entourée des écrans conducteurs 339, 259 qui sont placés à une faible
distance à peu près constante des parois 281, 282 et 270.
[0119] La réalisation d'une liaison très résistante entre les pièces de céramique 264, 265
et les pièces support 274, 275 peut être obtenue par brasage.
[0120] La Figure 12 donne un exemple de liaison brasée permettant d'autoriser une dilatation
différentielle entre une pièce 264, respectivement 265, et un support métallique 274,
respectivement 275, tout en respectant les impératifs de champ électrique entre l'écran
339 respectivement 259 et la paroi 281, respectivement 282.
[0121] A cet effet, le support 274 comporte une extrémité retournée 272 qui est mouillée
par la brasure 271 et le support 275 peut être réalisé de façon identique.
1. Source d'ions à dérive fermée d'électrons comprenant un canal annulaire principal
d'ionisation et d'accélération (122) ouvert à son extrémité aval, au moins une cathode
creuse de compensation (140) disposée à l'extérieur du canal annulaire principal (122),
des moyens (131, 132, 133, 134, 135, 136, 137) de création d'un champ magnétique dans
le canal annulaire principal, adaptés pour produire dans ledit canal (122) un champ
magnétique essentiellement radial présentant un gradient avec une induction maximale
à l'extrémité aval du canal (122), un premier moyen d'alimentation en gaz ionisable
associé à la cathode creuse et un deuxième moyen d'alimentation en gaz ionisable (126,
150, 151) situé en amont du canal annulaire principal (122) et des moyens de polarisation
(143, 121) coopérant avec une anode (125),
caractérisée en ce qu'au moins la paroi interne du canal annulaire principal (122)
de cette source est constituée d'un matériau électriquement conducteur, et en ce que
des pièces terminales (134, 135, 164, 165) portées à un potentiel plus bas que celui
de l'anode (125) prolongent le canal annulaire (122) en aval de celui-ci.
2. Source d'ions selon la revendication 1, caractérisée en ce que une partie au moins
du canal annulaire principal (122) est polarisée électriquement par les moyens de
polarisation (143, 121) de sorte qu'une partie au moins de la paroi interne du canal
annulaire principal (122) constitue directement ladite anode (125)
3. Source d'ions selon la revendication 2, caractérisée en ce que le canal annulaire
principal d'ionisation et d'accélération (122) est un ensemble monobloc constitué
d'un matériau électriquement conducteur.
4. Source d'ions selon la revendication 3, caractérisée en ce que le canal annulaire
principal (122) constitue un bloc canal annulaire principal fermé en amont par une
chambre de tranquillisation (123) alimentée en gaz plasmagène par ledit deuxième moyen
d'alimentation en gaz qui comprend un distributeur annulaire (127) relié à une canalisation
d'alimentation (126, 150).
5. Source d'ions selon la revendication 4, caractérisée en ce que les moyens de création
d'un champ magnétique comprennent un circuit magnétique constitué par une culasse
(136) sur laquelle est fixé le bloc canal annulaire principal (122), ladite culasse
(136) comprenant un noyau axial (138) supportant une pièce polaire inférieure centrale
(132) et une pièce polaire supérieure centrale (135) concentriques avec le bloc canal
annulaire principal (122), ladite culasse (136) comprenant d'autre part une pluralité
de tirants (137) disposés autour du bloc canal annulaire une fois que celui-ci est
monté sur la culasse, lesdits tirants supportant une pièce polaire supérieure périphérique
(134), lesdites pièces polaires supérieures centrale (135) et périphérique (134) constituant
lesdites pièces terminales portées à un potentiel plus bas que celui de l'anode (125),
lesdites pièces polaires supérieures (134, 135) comprenant des anneaux de garde (164,
165) disposés à l'embouchure du canal annulaire principal (122), lesquels anneaux
de garde (164, 165) protègent les pièces polaires de l'érosion ionique du plasma et
déterminent par leur épaisseur le profil de champ magnétique dans le plasma.
6. Source d'ions selon la revendication 5, caractérisée en ce que les anneaux de garde
(164, 165) sont amovibles de manière à adapter la nature du matériau les constituant
à l'application utilisant la source d'ions.
7. Source d'ions selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce
que le canal annulaire principal (122) est isolé électriquement et thermiquement par
le vide par rapport aux éléments du reste de la source d'ions comprenant des écrans
électrostatiques (159, 160, 139; 259, 339), l'espace entre le canal annulaire principal
(122 ; 222) et les éléments du reste de la source d'ions étant compris entre 1 et
5mm.
8. Source d'ions selon la revendication 4, caractérisée en ce que le bloc canal annulaire
(122) est fixé sur la culasse magnétique (136) par une pluralité de colonnettes (121,
126) constituées d'un matériau isolant thermique, et maintenues en place par des isolateurs
(145), ces colonnettes (121, 126) pouvant être désolidarisées des isolateurs (145)
pour permettre le démontage du bloc canal annulaire (122).
9. Source d'ions selon la revendication 6, caractérisée en ce que les anneaux de garde
(164, 165) sont réalisés dans l'un des matériaux conducteurs suivants: carbone, composite
carbone-carbone, alliage de nickel, métal noble, composite céramique constitué de
nitrures liés par silicium, silicium, acier inoxydable, aluminium.
10. Source d'ions selon la revendication 6, caractérisée en ce que les anneaux de garde
(164, 165) sont réalisés dans l'un des matériaux isolants suivants : nitrure de bore,
alumine, quartz.
11. Source d'ions selon la revendication 4, caractérisée en ce que le bloc canal annulaire
principal (122) est réalisé dans l'un des matériaux conducteurs suivants: alliage
de nickel réfractaire, molybdène, composite carbone-carbone.
12. Source d'ions selon la revendication 4, caractérisée en ce qu'un matériau à évaporer
est susceptible d'être déposé dans le canal annulaire et les parois internes du canal
annulaire (122) sont partiellement recouvertes d'un dépôt isolant (193) afin d'éviter
l'attaque du matériau électriquement conducteur constituant ledit canal par le matériau
à évaporer.
13. Source d'ions selon la revendication 3, caractérisée en ce que les parois intemes
du bloc canal annulaire sont plaquées d'un métal noble tel que le platine, l'or ou
le rhodium afin d'éliminer les attaques chimiques dues aux gaz présents dans ledit
canal.
14. Source d'ions selon la revendication 5, caractérisée en ce que les moyens de création
d'un champ magnétique comprennent en outre des bobines d'inductions (131, 133) ou
des aimants permanents intercalés dans le circuit magnétique.
15. Source d'ions selon la revendication 14, caractérisée en ce que des bobines d'induction
(131, 133) sont montées sur les tirants (137).
16. Source d'ions selon la revendication 14, caractérisée en ce qu'une bobine torique
(133) munie d'un écran magnétique annulaire est montée autour du noyau axial (138).
17. Source d'ions selon la revendication 1, caractérisée en ce que les parois extemes
et les parois internes (281, 282) du canal annulaire principal (222) sont en un matériau
électriquement conducteur, et sont isolées électriquement du reste des éléments structurels
de la source, y compris l'anode (225).
18. Source d'ions selon la revendication 17, caractérisée en ce que les pièces terminales
(264, 265) sont constituées d'un matériau diélectrique recouvrant en partie le canal
annulaire principal (222).
19. Source d'ions selon la revendication 18, caractérisée en ce que lesdites pièces terminales
(264, 265) sont réalisées sous la forme d'inserts en matériau céramique qui sont fixés
par l'intermédiaire de supports (274, 275) sur les pièces polaires (234, 235).
20. Source d'ions selon la revendication 19, caractérisée en ce que les parois électriquement
conductrices (281, 282) définissent une largeur du canal annulaire (222) dans le sens
radial qui est supérieure à la largeur du canal annulaire (222) définie dans le sens
radial au niveau des pièces terminales (264, 265).
21. Source d'ions selon l'une quelconque des revendications 17 à 20, caractérisée en ce
que les parois électriquement conductrices (281, 282) du canal annulaire (222) sont
reliées électriquement entre elles par un fond conducteur constituant avec les parois
électriquement conductrices (281,282) un ensemble monobloc (281,282,270), lequel ensemble
monobloc est à un potentiel flottant légèrement inférieur à celui de l'anode (225).
22. Source d'ions selon la revendication 21, caractérisée en ce que les parois électriquement
conductrices (281, 282) du canal annulaire (222) sont reliées au fond conducteur (270)
par des rayons de courbure assurant une surface lisse.