[0001] La présente invention a pour objet de nouveaux additifs détergents-dispersants pour
huiles lubrifiantes du type alkylsalicylates-alkylphénates, alcalino-terreux, sulfurisés
et suralcalinisés présentant des propriétés améliorées de moussage, de compatibilité
et de dispersion dans les huiles et de stabilité à l'hydrolyse ainsi qu'un procédé
pour leur préparation.
[0002] Il est déjà connu, du brevet US-A-3.036.971, publié le 29 mai 1962, de préparer des
additifs détergents-dispersants à base d'alkylphénates sulfurisés de métaux alcalino-terreux
de haute basicité, par sulfurisation d'un alkylphénol, neutralisation de l'alkylphénol
sulfurisé à l'aide d'une base alcalino-terreuse, puis suralcalinisation par carbonatation
de la base alcalino-terreuse dispersée dans l'alkylphénate sulfurisé ; ce type de
produit présente l'inconvénient d'être peu stable à l'hydrolyse, avec formation de
précipité de carbonate de calcium cristallisé, notamment lorsque ce type de produit
est fortement suralcalinisé, ce qui entraîne des risques de colmatage des filtres
de moteurs marins.
[0003] Il est également connu, du brevet français 1.563.557, publié le 11 avril 1969, de
préparer des additifs détergents à base d'alkylsalicylates sulfurisés de calcium par
carboxylation d'un alkylphénate de potassium, échange avec du chlorure de calcium,
puis sulfurisation de l'alkylsalicylate de calcium obtenu avec du soufre en présence
de chaux, d'un acide carboxylique et d'un alkylèneglycol ou alkyléther d'alkylèneglycol
; un tel procédé présente l'inconvénient de nécessiter une réaction d'échange.
[0004] Dans ces conditions, la demanderesse a décrit dans la demande du brevet français
2.625.220, publiée le 30 juin 1989, un procédé de préparation d'additifs détergents-dispersants
suralcalinisés à base d'alkylphénates et d'alkylsalicylates, qui comprend les étapes
suivantes :
a) neutralisation d'un alkylphénol à substituants alkyles en C8 à C30 par une base alcalino-terreuse, en présence d'un acide en C1 à C18 et d'un solvant formant un azéotrope avec l'eau de la réaction à une température
correspondant à la température de reflux de l'azéotrope ;
b) distillation du solvant ;
c) carboxylation à l'aide de gaz carbonique sous pression pour transformer l'alkylphénate
en alkylsalicylate ;
d) sulfurisation et suralcalinisation par le soufre et une base alcalino-terreuse
en présence d'un glycol et d'un tiers solvant, suivie d'une carbonatation ;
e) et enfin filtration.
[0005] Toutefois, ce procédé mis au point par la demanderesse, et les produits obtenus par
ce procédé présentent plusieurs inconvénients.
[0006] Tout d'abord, dans l'étape de neutralisation, l'utilisation d'un solvant donnant
un azéotrope avec l'eau est nécessaire pour obtenir un taux de transformation suffisant
de l'alkylphénol en alkylphénate.
[0007] L'étape de carboxylation s'effectue à des pressions élevées généralement comprises
entre 5 et 15.10
5 Pa pour convertir l'alkylphénate en alkylsalicylate.
[0008] Et l'étape de sulfurisation et suralcalinisation est dangereuse du point de vue industriel
car elle donne lieu à un dégagement brutal d'hydrogène sulfuré qu'on ne pouvait pas
maîtriser.
[0009] Enfin les produits obtenus par ce procédé antérieur présentent des propriétés de
dispersion et de compatibilité avec les huiles lubrifiantes inférieures à celles des
alkylsalicylates, ayant une même teneur en métaux alcalino-terreux et surtout, présentaient
une stabilité médiocre à l'hydrolyse, nécessitant de fréquents changements des filtres
utilisés dans les circuits de lubrification de moteurs marins.
[0010] La demanderesse a maintenant trouvé qu'elle pouvait améliorer de manière substantielle
les performances de ces additifs, notamment dans les tests de moussage, de compatibilité
et de dispersion dans une huile neuve et dans les tests de stabilité à l'hydrolyse,
en les préparant par un procédé comprenant les étapes suivantes :
A) Neutralisation d'alkylphénols contenant au moins 35 % et au plus 85 % en poids
d'alkylphénol linéaire dans lequel le radical alkyle linéaire contient 12 à 40, et
de préférence 18 à 30 atomes de carbone, en mélange avec au maximum 65 et d'au minimum
15 % en poids d'alkylphénol ramifié dans lequel le radical alkyle ramifié contient
9 à 24 et de préférence 12 atomes de carbone, à l'aide d'une base alcalino-terreuse,
en présence d'au moins un acide carboxylique contenant de 1 à 4 atomes de carbone,
ladite opération de neutralisation étant effectuée à une température d'au moins 215°C,
avec mise progressive sous vide du réacteur dans lequel s'effectue la réaction de
neutralisation, afin d'éliminer l'eau de la réaction , en l'absence de tout solvant
pouvant former un azéotrope avec cette dernière. Les quantités de réactifs mises en
oeuvre correspondent aux rapports molaires suivants :
- base alcalino-terreuse/alkylphénol total compris entre 0,2 et 0,7 et, de préférence,
entre 0,3 et 0,5,
- acide carboxylique total/alkylphénol total compris entre 0,01 et 0,5 et, de préférence,
entre 0,03 et 0,15 ;
B) Carboxylation de l'alkylphénate obtenu dans l'étape A) pour transformer au moins
22 % et, de préférence, au moins 25 % en moles des alkylphénols de départ en alkylsalicylate
(mesuré en tant qu'acide salicylique), par action du gaz carbonique, à une température
comprise entre 180 et 240°C, de préférence comprise entre 190 et 220°C, sous une pression
pouvant aller de la pression atmosphérique à 15 x 105 Pa (15 bars), pendant une durée d'une à huit heures, en présence éventuellement d'une
huile de dilution (100 N par exemple) ajoutée au début ou à la fin de l'étape A ou
de l'étape B ;
C) Sulfurisation et suralcalinisation du mélange d'alkylphénate et d'alkylsalicylate
obtenu par du soufre élémentaire, en présence d'une base alcalino-terreuse, d'un mono-alcool
ayant un point d'ébullition supérieur à 150°C, et de préférence supérieur à 175°C,
et éventuellement à ce stade d'un alkylène-glycol ou d'un alkyléther d'alkylène-glycol
à une température comprise entre 145 et 180°C, de préférence entre 150 et 160°C. Les
quantités de réactifs mises en oeuvre correspondent aux rapports molaires suivants
:
- soufre/alkylphénol total compris entre 0,3 et 1,5 et, de préférence entre 0,8 et 1,0
;
- base alcalino-terreuse totale/alkylphénol total compris entre 1,0 et 3,5 et, de préférence,
entre 1,4 et 3,0 ;
- base alcalino-terreuse totale/mono alcool de point d'ébullition supérieur à 150°C
compris entre 0,3 et 0,5
puis, après addition de l'alkylène-glycol ou son alkyléther s'il n'a pas été déjà
ajouté dans un rapport molaire base alcalino-terreuse totale/alkylène-glycol compris
entre 1,0 et 3,0 et, de préférence, entre 1,4 et 1,8, carbonatation du milieu obtenu
par du gaz carbonique à une température de 145 à 180°C et sous pression voisine de
la pression atmosphérique, la quantité de CO
2 utilisée étant comprise entre celle pouvant être complètement absorbée par le milieu
réactionnel et un excès de 30 % de cette quantité;
D) Elimination de l'alkylène-glycol et du mono-alcool par distillation ;
E) Filtration pour éliminer les sédiments ;
F) et enfin dégazage à l'air à une température comprise entre 80 et 160°C, de préférence
entre 100 et 140°C, jusqu'à ce que la cotation de la lame de cuivre soit 1A à l'essai
selon la norme ASTM D-130, effectué pendant au moins 15 minutes à 150°C et de préférence
1 heure à 150°C.
[0011] Selon un autre aspect, la présente invention a également pour objet un additif détergent-dispersant
pour huile lubrifiante du type alkylsalicylate-alkylphénate alcalino-terreux, sulfurisé
et suralcalinisé caractérisé en ce que
a) les substituants alkyls dudit alkylsalicylate-alkylphénate sont dans une proportion
d'au moins 35 % et au plus 85 % en poids d'alkyl linéaire dans lequel le nombre d'atomes
de carbone est compris entre 12 et 40, de préférence entre 18 et 30 atomes de carbone,
avec au maximum 65 % en poids d'alkyl ramifié dans lequel le nombre d'atome de carbone
est compris entre 9 et 24 et de préférence 12 atomes de carbone,
b) en ce que la proportion de l'alkylsalicylate dans le mélange alkylsalicylate-alkylphénate
est d'au moins 22 % et de préférence d'au moins 25 % en moles et
c) en ce que la proportion molaire de base alcalino-terreuse par rapport à l'ensemble
alkyl salicylate-alkylphénate est compris entre 1,0 et 3,5.
[0012] Les additifs obtenus selon la présente invention peuvent présenter une haute basicité,
reflétée par le BN de ces additifs et mesurée selon la norme ASTM-D2896 et qui peut
atteindre facilement des valeurs de 250 à 350 et même davantage.
[0013] On remarquera que les additifs selon l'invention sont à base de métaux alcalino-terreux,
à l'exclusion de tout métal alcalin, tel que notamment de sodium et le potassium.
[0014] La demanderesse a trouvé que l'amélioration des propriétés de moussage, de compatibilité
et de dispersion et de stabilité à l'hydrolyse des additifs ainsi obtenus nécessitait
l'utilisation d'alkylphénols de départ contenant au moins 35 % et au plus 85 % en
poids d'alkylphénols dans lesquels le radical alkyle qui contient de 12 à 40 atomes
de carbone est linéaire et non ramifié.
[0015] En effet, il était conventionnel d'utiliser jusqu'à présent pour la préparation de
tels additifs des alkylphénols dans lesquels le radical alkyle était en général un
tétramère de propylène, c'est-à-dire un radical dodécyle ramifié.
[0016] Or, l'utilisation d'un tel alkylphénol ramifié, dans la mesure où il est présent
à plus de 65 % en poids dans l'alkylphénol du départ, ne permet pas d'obtenir des
additifs présentant les propriétés améliorées selon l'invention;
[0017] Des alkylphénols ramifiés, obtenus par réaction du phénol avec une oléfine ramifiée
contenant 9 à 24 atomes de carbone et provenant généralement du propylène, consistent
en un mélange d'isomères monosubstitués en très grande majorité en position para,
très peu en position ortho et pratiquement pas en position méta, ce qui les rend relativement
réactifs vis-à-vis d'une base alcalino-terreuse, puisque la fonction phénol est pratiquement
dépourvue d'encombrement stérique.
[0018] Par contre, les alkylphénols linéaires, obtenus par réaction du phénol avec une oléfine
linéaire contenant 12 à 40 et de préférence 18 à 30 atomes de carbone et provenant
généralement de l'éthylène, consistent en un mélange d'isomères monosubstitués dans
lequel la proportion des substituants alkyles linéaires en positions ortho et para
et même méta est beaucoup mieux répartie, ce qui les rend nettement moins réactifs
vis-à-vis d'une base alcalino-terreuse, puisque la fonction phénol est beaucoup moins
accessible par suite d'un encombrement stérique important dû à la présence de substituants
alkyles plus proches et généralement plus lourds.
[0019] Il est d'autant plus surprenant, dans ces conditions, de pouvoir obtenir des additifs
alcalino-terreux suralcalinisés à partir de mélanges d'alkylphénol pouvant contenir
jusqu'à 85 % en poids de radical alkyle linéaire en supprimant, dans l'étape de neutralisation,
le tiers solvant formant un mélange azéotrope avec l'eau et qui était jugé indispensable
jusqu'à présent pour faire réagir les alkylphénols ramifiés, plus réactifs, avec la
base alcalino-terreuse.
[0020] La demanderesse y est parvenue en maintenant dans cette première étape de neutralisation
la présence d'un acide carboxylique qui sert d'agent de transfert du calcium d'un
réactif minéral à un réactif organique et en prévoyant des conditions de réaction
plus poussées, à savoir une température d'au moins 215 °C avec une mise progressive
du réacteur sous vide, de façon à atteindre une pression absolue très faible d'au
plus 7 000 Pa (70 mbars), à cette température afin de faciliter l'élimination de l'eau.
[0021] Parmi les bases alcalino-terreuses pouvant être mises en oeuvre pour réaliser les
différentes étapes de préparation des additifs selon la présente invention, on peut
citer les oxydes ou hydroxydes de calcium, magnésium, baryum ou strontium et tout
particulièrement ceux de calcium.
[0022] Dans le cadre de la présente invention, la chaux éteinte répondant à la formule chimique
Ca(OH)
2 est préférée et sera utilisée à titre illustratif dans les différents exemples sous
le nom de chaux.
[0023] Parmi les acides carboxyliques en C
1 à C
4 utilisés dans l'étape de neutralisation, on peut citer les acides formique, acétique,
propionique et butyrique, qui peuvent être utilisés seuls ou en mélange.
[0024] On préfère utiliser les mélanges de ces acides, par exemple le mélange acide formique-acide
acétique, selon un rapport molaire acide acétique/acide formique compris entre 0,01
et 5, de préférence entre 0,25 et 2 et tout particulièrement de l'ordre de 1, comme
décrit notamment dans le brevet français 2 625 220, demandé le 23 Décembre 1987 par
la Société OROGIL.
[0025] Comme exemples d'alkylène-glycols convenables pour l'étape de sulfurisation-suralcalinisation,
on peut citer l'éthylène-glycol, le propylène-glycol, le butylène glycol.
[0026] Enfin, parmi les monoalcools ayant un point d'ébullition supérieur à 150°C à utiliser
dans cette même étape de sulfurisation-suralcalinisation, on peut citer les alcanols
ou cycloalcanols en C6-C14 tels que l'éthyl-2-hexanol, les alcools oxo, l'alcool décylique,
l'alcool tridécylique, le triméthylcyclohéxanol ; les éthers d'alkylène-glycols tels
que le butoxy-2 éthanol, le butoxy-2 propanol, l'hexyloxy-2- éthanol et les éthers
méthyliques du dipropylène glycol.
[0027] La première étape de neutralisation A) de l'alkylphénol est caractérisée par l'utilisation
d'un alkylphénol particulier et des conditions de réaction, notamment de température
et de pression bien déterminées.
[0028] En effet, l'utilisation d'un alkylphénol présentant une teneur d'au moins 35 % en
poids et pouvant aller jusqu'à 85 % en alkylphénol linéaire, notamment dans lequel
le radical alkyle linéaire contient un nombre important d'atomes de carbone (de 18
à 30 atomes de carbone) est particulièrement intéressant car une longue chaîne alkyle
linéaire favorise la compatibilité et la solubilité des additifs dans les huiles lubrifiantes.
[0029] Mais la présence de radicaux alkyles linéaires, relativement lourds, dans les alkylphénols,
rend ces derniers moins réactifs que des alkylphénols ramifiés, d'où la nécessité
d'utiliser des conditions de réaction plus énergiques pour effectuer leur neutralisation
par une base alcalino-terreuse.
[0030] La réaction de neutralisation est réalisée à une température d'au moins 215°C, avec
mise progressive sous vide, de façon à atteindre une pression très faible d'au plus
7 000 Pa (70 mbars) à 215°C.
[0031] L'étape A) de neutralisation peut être réalisée à une température d'au moins 220°C
avec mise progressive sous vide, de façon à atteindre une pression très faible d'au
plus 7 000 Pa (70 mbars) à 220°C.
[0032] Des conditions particulièrement avantageuses de mise en oeuvre consistent à réaliser
l'étape de neutralisation A) à une température d'au moins 225°C, avec mise progressive
sous vide, de façon à atteindre une pression très faible d'au plus 7 000 Pa (70 mbars)
à 225°C.
[0033] Selon un autre mode de réalisation, l'étape de neutralisation A) est réalisée à une
température d'au moins 240°C avec mise progressive sous vide, de façon à atteindre
une pression très faible d'au plus 7 000 Pa (70 mbars) à 240°C
[0034] A la fin de cette étape de neutralisation, on maintient, de préférence, l'alkylphénate
obtenu pendant une période n'excédant pas 15 heures, généralement comprise entre 2
et 6 heures, à une température d'au moins 215°C et une pression absolue comprise entre
5 000 et 10
5 Pa (0,05 et 1,0 bar), notamment entre 10 000 et 20 000 Pa (0,1 et 0,2 bar).
[0035] En effet, on peut obtenir dans ces conditions, en présence de la proportion indiquée
d'acide carboxylique en C
1 à C
4, une transformation , à un taux suffisant, de l'alkylphénol en alkylphénate, qui
conditionne la teneur finale de l'additif en métal alcalino-terreux et par conséquent
ses propriétés d'agent détergent-dispersant dans les huiles.
[0036] A condition d'opérer à une température suffisamment élevée et d'effectuer une mise
progressive sous vide du réacteur, la réaction de neutralisation est réalisée sans
qu'il soit nécessaire d'ajouter dans cette étape un tiers solvant formant un azéotrope
avec l'eau formée au cours de cette réaction.
[0037] La deuxième étape de carboxylation B) a pour but de transformer une partie de l'alkylphénate
en alkylsalicylate par simple barbotage de gaz carbonique dans le milieu réactionnel
provenant de l'étape précédente de neutralisation. Elle doit avoir lieu sous pression
pour éviter toute décarboxylation du salicylate qui se forme.
[0038] Cette réaction de carboxylation d'un alkylphénate contenant au moins 35 % d'alkylphénate
linéaire relativement inerte et lourd, nécessite un chauffage à une température qui
doit être d'autant plus élevée que la pression dans le réacteur l'est moins. C'est
ainsi que si on veut limiter la pression dans le réacteur à 3,5.10
5 Pa (3,5 bars) au maximum, il convient d'opérer à une température égale ou supérieure
à 190°C.
[0039] Selon une variante, l'étape B) de carboxylation est réalisée à l'aide de gaz carbonique
à une température égale ou supérieure à 200°C, sous une pression de 4 x 10
5 Pa (4 bars)
[0040] Au cours de cette étape de carboxylation, la transformation de l'alkylphénate en
alkylsalicylate peut impliquer la formation d'alkylphénol, qu'il convient de convertir
en alkylphénate au cours de l'étape suivante.
[0041] La troisième étape (C) du procédé de préparation des additifs selon la présente invention
se divise en une réaction C
1 de sulfurisation et suralcalinisation suivie d'une réaction C
2 de carbonatation.
[0042] La réaction C
1 de sulfurisation et suralcalinisation est dangereuse à l'échelle industrielle car
l'addition de soufre élémentaire au mélange réactionnel à une température comprise
entre 145 et 180°C se traduit par un dégagement d'hydrogène sulfuré qui ne peut être
maîtrisé que dans certaines conditions.
[0043] La Demanderesse a trouvé que cette réaction pouvait être maîtrisée après refroidissement
du produit obtenu à la fin de l'étape de carboxylation à 155°C environ, par le chargement
à cette température du soufre élémentaire puis progressivement pendant une durée de
1 à deux heures, d'un mélange de la base alcalino-terreuse, d'un mono-alcool de point
d'ébullition supérieur à 150°C, à une température de 150 à 160°C et éventuellement
d'alkylène-glycol.
[0044] L'arrêt du chargement de ce mélange entraîne l'arrêt du dégagement d'hydrogène sulfuré.
[0045] Une telle mise en oeuvre de la réaction de sulfurisation et de suralcalinisation
permet d'incorporer environ 50 % en moles de soufre mis à réagir dans l'alkylsalicylate-alkylphénate
obtenu, les 50 % restant étant éliminés sous forme d'hydrogène sulfuré.
[0046] Dans la mesure où le soufre est utilisé dans une proportion molaire de 0,5 à 1,5
voire de 0,8 à 1,0 par rapport à l'alkylphénol total de départ, cela signifie qu'on
retrouve dans l'alkylsalicylate-alkylphénate alcalino-terreux, sulfurisé et suralcalinisé
une proportion molaire comprise entre 0,25 et 0,75, voire entre 0,4 et 0,5.
[0047] Bien que la demanderesse ne soit pas liée par une explication scientifique quelconque,
on peut supposer qu'au cours des étapes du procédé de préparation des additifs selon
la présente invention, les principales réactions chimiques sont les suivantes :
lors de la neutralisation :

où AA/AF désigne un mélange d'acide acétique et d'acide formique et où (II) est
en proportion majoritaire et (I) en proportion minoritaire.
- lors de la carboxylation :

- et lors de la sulfurisation/suralcalinisation :

[0048] La réaction C
2 de carbonatation par barbotage de gaz carbonique dans le milieu réactionnel contenant
un excès de base alcalino-terreuse par rapport à l'alkylphénol ayant réagi avec le
soufre à une température de 145 à 180°C exige la présence d'alkylène-glycol qui doit
être ajouté dans cette étape C
2 s'il ne l'a pas été en C
1 ; cette étape C
2 a pour but de transformer la base alcalino-terreuse additionnelle en alkylphénate
et en carbonate de calcium finement divisé, ce dernier se trouvant piégé entre les
molécules d'alkylphénate et d'alkylsalicylate sulfurisées et provoquant ainsi la suralcalinisation
de l'additif.
[0049] La quatrième étape de distillation D a pour but d'éliminer l'alkylène-glycol et le
mono-alcool introduit dans le milieu réactionnel lors de l'étape précédente pour faciliter
la sulfurisation, la suralcalinisation et la carbonatation de l'additif selon la présente
invention.
[0050] La cinquième étape de filtration E a pour but de se débarrasser des sédiments et
notamment du carbonate de calcium cristallisé qui pourrait s'être formé lors des étapes
précédentes et qui colmate les filtres installés sur les circuits d'huile de lubrification.
[0051] Enfin, la sixième et dernière étape de dégazage à l'air F est importante car elle
permet à l'additif de passer le test de stabilité à l'hydrolyse, ce qui n'est pas
le cas d'un additif qui serait fabriqué exclusivement à partir d'un alkylphénol ramifié
comme le dodécylphénol obtenu par addition du tétramère de propylène sur du phénol.
[0052] La présente invention vise également le procédé correspondant de préparation de ces
additifs et des compositions d'huile lubrifiante, notamment pour moteurs marins, mais
aussi pour automobiles et chemins de fer contenant une proportion majeure d'huile
lubrifiante et de 2 à 20 % en poids d'un additif détergent dispersant selon l'invention.
Ces additifs peuvent aussi être utilisés en applications industrielles comme les huiles
hydrauliques dans des proportions qui varient de 0,1 à 3 % en poids.
[0053] Les exemples suivants illustrent des mises en oeuvre particulières de l'invention
et ont pour but d'assister l'homme de métier pour obtenir des additifs faisant l'objet
de la présente invention.
EXEMPLE N°1
[0054]
A)
Neutralisation :
- Dans un réacteur tétracol en verre de 4 litres, surmonté d'un vigreux calorifugé,
on charge 875 g de dodécylphénol (DDP) de masse moléculaire 270, soit (3,24 moles)
et 875 g d'alkylphénol linéaire de masse moléculaire 390 environ (soit 2,24 moles).
On met l'agitateur en route et on chauffe à 65°C ; à cette température on ajoute 158
g de chaux Ca(OH)2 (soit 2,135 moles) et 19 g d'un mélange (50/50 en poids) d'acide
formique et d'acide acétique.
On poursuit le chauffage du milieu réactionnel, à 120°C, température à laquelle on
met le réacteur sous atmosphère d'azote, puis jusqu'à 165°C, où on arrête l'atmosphère
d'azote ; à cette température, la distillation de l'eau commence.
On monte la température jusqu'à 220°C et on fait le vide progressivement jusqu'à l'obtention
d'une pression absolue de 5 000 Pa (50 mbars).
On maintient le mélange réactionnel pendant 5 heures dans les conditions précédentes.
On laisse refroidir jusqu'à 180°C puis on casse le vide sous atmosphère d'azote et
on prend un échantillon pour analyse.
La quantité totale de distillat obtenu est d'environ 114 cm3 ; une démixtion se produit à la phase inférieure (62 cm3 étant de l'eau).
B)
Carboxylation :
Le produit obtenu à l'étape A) est transféré dans un autoclave de 3,6 l et chauffé
à 180°C.
A cette température, on commence à balayer le réacteur par du gaz carbonique (CO2)
pendant 10 minutes. La quantité de CO2 mis en oeuvre dans cette étape est de l'ordre
de 20 g.
Après avoir porté la température à 200°C, on ferme l'autoclave en laissant une fuite
minime et on continue l'introduction du CO2 de façon à maintenir une pression de 3,5x10
5 Pa (3,5 bars) pendant 5 heures à 200°C.
La quantité de CO2 introduite est de l'ordre de 50 g.
Après refroidissement de l'autoclave à 165°C, on décomprime jusqu'à la pression atmosphérique
puis on purge à l'azote.
On récupère une quantité totale de produit de 1916 g.
C1)
Sulfurisation et Suralcalinisation :
On transfère 1114 g du produit obtenu à l'étape B) dans un réacteur tétracol en verre
de 4 l, muni d'un système de chauffage et d'un agitateur.
Après mise en route du chauffage, on introduit sous agitation 487 g d'huile 100 N
et 0,2 g d'antimousse.
A 155°C, on charge 90 g de soufre (2,81 moles) et on met sous légère dépression de
0,96 x 10
5 Pa (960 mbars).
Dans un bêcher, on prépare séparément un mélange de 193,6 g de glycol, de 273 g de
chaux et de 589 g (dont 200 de rinçage) de 2-éthylhexanol.
On ajoute ledit mélange en 1 heure 30 dans le réacteur tout en maintenant la température
à 155°C sous la même légère dépression. On observe un dégagement d'hydrogène sulfuré.
Après introduction du mélange, on augmente la température jusqu'à 170°C en 1 heure
et on recueille, lors de cette étape, 170 g de distillat qui se sépare en deux phases
dont la phase inférieure contient l'eau et le glycol.
On reste une heure dans les conditions ci-dessus, puis on revient à la pression atmosphérique.
C2
Carbonatation :
On introduit 101 g de gaz carbonique à un débit de 0,9 g/mn (environ).
La quantité totale de distillat recueilli est de 190 g, qui se séparent en une phase
aqueuse de 100 g d'un mélange d'eau et de glycol et une phase organique de 90 g de
2-éthylhexanol.
D)
Elimination du glycol et du 2-éthylhexanol
On chauffe le mélange à 195°C tout en faisant progressivement le vide jusqu'à l'obtention
d'une pression absolue de 5 000 Pa (50 mbars).
On maintient pendant une heure les conditions finales ci-dessus et on prend un échantillon
pour détermination du pourcentage de sédiment brut qui est de 1,2 %.
E)
Filtration sous pression (4.10
5 Pa à 150°C)
F)
Dégazage à l'air :
Le produit ci-dessus est dégazé à l'air à 110°C durant 6 heures jusgu'à l'obtention
d'une lame de cuivre de 1A au test normalisé ASTM D 130 effectué dans les conditions
suivantes : 15 minutes à 150°C.
L'additif final obtenu présentait les caractéristiques suivantes :
ANALYSES DU PRODUIT OBTENU A L'EXEMPLE 1 : |
Calcium, % |
9,1 |
Soufre, % |
2,25 |
BN ASTM D 2896 |
255 |
Viscosité à 100°C (en m2/s x 106) |
100 |
EXEMPLE N° 2 :
[0055]
A)
Neutralisation
Dans un réacteur de 5,1, on charge 875 g de dodécylphénol (dont la chaîne alkyle est
le tétramère de propylène), 875 g d'alkylphénol linéaire (l'oléfine de départ étant
une coupe d'alpha-oléfine linéaire C
20-C
28 de la Société CHEVRON CHEMICAL), 158 g de chaux et 22 g d'un mélange acide formique/acide
acétique (chacun des 2 acides étant à égalité de poids) ; ce dernier composant doit
être ajouté à une température inférieure ou égale à 80°C.
On met en route le chauffage et l'agitateur et on effectue un léger balayage à l'azote
pour chasser l'air se trouvant dans le réacteur.
A 170°C, les premières gouttes de distillat apparaissent.
A 220°C, l'envoi d'azote est stoppé et la mise sous vide est commencée.
Le vide maxi est atteint au bout d'une heure environ et le produit est laissé 4 heures
dans les conditions ci-dessus.
Le distillat recueilli se compose de 2 couches, à savoir une couche supérieure de
60 cm
3 constituée principalement de l'alkylphénol et une couche inférieure de 80 cm
3 constituée principalement de l'eau.
Après avoir cassé le vide à l'azote, le produit est refroidi à 200°C et un échantillon
est pris pour déterminer le pourcentage de sédiment qui est de 2,8 %.
B.
Carboxylation
On purge le réacteur au CO2 pendant 15 minutes puis on le met sous une pression de
3,5x10
5 Pa (3,5 bars) de CO2 qu'on maintient pendant 5 heures dans ces conditions, avant
de décomprimer.
C.
Sulfurisation - Suralcalinisation
On soutire dans un autre réacteur 800 g du produit carboxylé ci-dessus et on ajoute
350 g d'huile.
Dans un bêcher, on prépare séparément sous agitation un mélange de 334 g de 2-éthylhexanol,
de 139 g de glycol et de 196 g de chaux.
On met en route le chauffage du réacteur.
A 155°C, on charge 64 g de soufre (2 moles), puis après une période d'attente de 10
minutes, on introduit le mélange ci-dessus en modulant le débit pendant 1 heure et
demi de façon à ce que la variation de température se situe entre 152 et 158°C.
On laisse monter la température du réacteur pour atteindre 170°C.
Après la fin du chargement du mélange contenant la chaux, on compte deux heures de
sulfurisation.
L'introduction du CO2 est effectué en 1h30' à 170°C. Le pourcentage de sédiment est
de 1 %.
D) On élimine l'éthylèneglycol et le 2-éthylhexanol par distillation. Les conditions
finales sont 1h à 195°C sous 8 000 Pa (80 mbars). Le pourcentage de sédiment est de
1 %.
E) On filtre le produit ainsi obtenu sous pression.
F) Le produit ci-dessus est dégazé à l'air à 120°C pendant 6 heures. Un échantillon
y est prélevé afin de vérifier le test à la lame de cuivre ASTM D 130, effectué dans
les conditions suivantes : 15 minutes à 150°C.
L'additif obtenu présente les caractéristiques suivantes :
% calcium |
9 |
% soufre |
2,34 |
BN D 2896 |
261 |
indice d'acide salicylique (en mg KOH/g.) |
33,6 |
Viscosité à 100°C (en m2/s x 106) |
117 |
Lame de cuivre ASTM D130 |
1a |
% Sédimentation (ASTM D 2273) (vol.) |
0,02 |
EXEMPLES N°3, 4, 5, 6 et 7 :
ETAPE A) : NEUTRALISATION
[0056] Dans un réacteur de 500 1, on charge sous agitation et dans l'ordre :
- 87,5 Kg de dodécylphénol,
- 87,5 Kg d'alkylphénol linéaire (le même que celui utilisé dans l'exemple n°2)
- 15,8 Kg de chaux,
- 1,1 Kg d'acide formique
- 1,1 Kg d'acide acétique
[0057] Les acides formique et acétique sont chargés à une température inférieure à 80°C.
[0058] On met en route le chauffage du réacteur et on le maintient à 220°C. Des que cette
température est atteinte, on commence à faire le vide jusqu'à l'obtention d'une pression
de 6 000 Pa (60 mbar) ce qui nécessite environ 1 heure. Le réacteur est maintenu 4
heures dans les conditions ci-dessus puis le vide est cassé au gaz carbonique.
ETAPE B : CARBOXYLATION
[0059] Les conditions sont 5 heures à 200°C sous une pression de 3,5 x 10
5 Pa (3,5 bars) de CO2.
[0060] On décomprime le réacteur et on refroidit. Le produit est ensuite transféré dans
un bac de stockage. Une partie de ce produit sera reprise pour l'étape C.
ETAPE C : SULFURISATION - SURALCALINISATION
[0061]
Charges : |
- PRODUIT CARBOXYLE |
80 Kg |
- HUILE 100N |
35 Kg |
- 2-ETHYLHEXANOL 1 |
33,4 Kg |
- 2-ETHYLHEXANOL 2 |
8,7 Kg |
- CHAUX |
19,6 Kg |
- GLYCOL |
13,9 Kg |
- SOUFRE |
6,5 Kg |
- CO2 |
7,5 Kg |
[0062] On charge dans le réacteur le produit carboxylé et l'huile ; on met sous agitation
et on chauffe.
[0063] Par ailleurs, on prépare dans un récipient séparé un prémélange de 2-éthylhexanol
1, du glycol auquel on ajoute la chaux sous agitation, dans les proportions indiquées
ci-dessus.
[0064] Lorsque la température atteint 135°C, le réacteur est mis sous légère dépression
(96 000 Pa, soit 960 mbar)
- A 155°C, on introduit dans le réacteur le prémélange, en 1 heure environ, puis la
tuyauterie est rincée avec le 2-éthylhexanol 2.
[0065] On chauffe alors le réacteur jusqu'à 170°C et on le maintient pendant 2 heures dans
ces conditions.
[0066] L'introduction du CO2 est enfin effectuée en 1 h 30 minutes.
ETAPE D :
[0067] On élimine l'éthylène glycol et le 2-éthylhexanol par distillation. Les conditions
finales sont 1 h à 195°C sous 6 000 Pa (60 mbar).
ETAPE E :
[0068] On filtre le produit à 150°C sous une pression de 4 bars. Le pourcentage de sédiments
est de 2,4 %.
ETAPE F :
[0069] Le produit ci-dessus est dégazé à l'air à 120°C jusqu'à l'obtention d'une lame de
cuivre de cotation 1A au test ASTM D130, effectué dans les conditions suivantes :
1 heure à 150°C.
[0070] La principale variante des essais 3, 4, 5, 6 et 7 se situe au niveau de la phase
neutralisation.
n°3 - chauffage à 220°C puis mise sous vide.
n°4 - la mise sous vide commence à 180°C.
n°5 - minoration de la charge en chaux.
n°6 - minoration de la charge en chaux, la mise sous vide commence à 165°C.
n°7 - Idem n°6, mais un reflux est introduit en tête de la colonne menant du réacteur
au condenseur afin de diminuer la perte en alkylphénol.
[0071] Les résultats de ces essais figurent sur le tableau I.
Exemple n°8
ETAPE A : NEUTRALISATION
[0072] Dans un réacteur de 500 1, on charge :
- 87,4 Kg de dodécylphénol
- 87,4 Kg d'alkylphénol linéaire en C20-C28
On chauffe à 80°C puis on introduit 18 Kg de chaux (hydroxyde de calcium : Ca(OH2)
; on met sous agitation et on charge 0,53 Kg d'acide acétique et 0,37 Kg d'acide formique
ainsi que 66 Kg d'huile 100 N.
[0073] Après chauffage à 220°C, on met progressivement sous vide jusqu'à l'obtention d'une
pression de 5 000 Pa (50 mbar) et on maintient les conditions ci-dessus pendant cinq
heures.
ETAPE B: CARBOXYLATION
[0074] Cette phase est effectuée dans les conditions suivantes : 200°C sous une pression
de 3,5 x 10 Pa (3,5 bars) - durée : 7 h 00
ETAPE C : SULFURISATION/SURALCALINISATION
[0075] Le procédé retenu est celui décrit dans l'exemple n°1, à l'exception des charges.
[0076] Ces dernières sont de :
- 100 Kg du produit de l'étape B,
- 6 Kg d'huile 100N,
- 12 Kg de sulfonate de calcium de TBN environ 20
- 18 kg de chaux hydratée,
- 12,8 Kg de glycol,
- 5,6 Kg de soufre,
- 6,5 Kg de gaz carbonique,
- 23 Kg 2-éthylhexanol-1
- 15 Kg 2-éthylhexanol-2
[0077] Les autres étapes, D : Elimination glycol et 2-éthylhéxanol, E: Filtration et F:
Dégazage, sont identiques à celle décrites dans l'exemple n°1.
[0078] Les analyses obtenues sur le produit filtré et dégazé sont les suivantes :
- calcium, % |
8,79 |
- soufre, % |
2,03 |
- BN D 2896 |
242 |
- viscosité à 100°C (m2/s x 106) |
74 |
- % SED (Vol, %) ASTM D 2273 |
0,004 |
- Lame de cuivre ASTM D 130 |
1A |
EXEMPLES 9, 10 et 11 :
INFLUENCE DE LA TEMPERATURE DE SULFURISATION
[0079] On opère dans les mêmes conditions que celles décrites dans les étapes A et B de
l'exemple 4 et on divise ensuite en trois fractions égales une partie du produit obtenu
à la fin de l'étape B de carboxylation.
[0080] On poursuit ensuite l'ensemble des étapes suivantes tel que décrit dans ce même exemple
4, à la différence près que, dans la première fraction (exemple 9) la sulfurisation
est effectuée à une température de 165°C, dans la seconde fraction (exemple 10) à
une température de 155°C et dans la troisième fraction (exemple 11) à une température
de 145°C.
[0081] D'un point de vue analytique, comme le montre les résultats des analyses figurant
dans le tableau ci-dessous, aucune différence vraiment significative n'est observée
sur le produit final.
N° EXEMPLE |
9 |
10 |
11 |
TAUX DE CONVERSION (30%) (étape B) |
|
|
|
C) SULFURISATION/CARBONATATION |
|
|
|
Température de sulfurisation (°C) |
165 |
155 |
145 |
CHARGES (g) |
|
|
|
Carboxylate |
1516 |
1516 |
1516 |
Soufre |
87,5 |
87,5 |
87,5 |
Chaux |
288 |
288 |
288 |
Glycol |
194 |
194 |
194 |
2-Ethylhexanol 1 |
465 |
465 |
465 |
2-Ethylhexanol 2 |
120 |
131 |
119 |
CO2 |
121 |
131 |
119 |
HUILE |
90 |
90 |
90 |
% SEDIMENTS BRUTS |
1,8 |
1,8 |
2,0 |
ANALYSES : |
|
|
|
% SEDIMENTS FILTRES (ASTM D2273) |
0,2 |
0,12 |
0,08 |
Acide salicylique mg KOH/g |
33 |
32 |
32 |
% Calcium |
9,15 |
9,2 |
9,0 |
% Soufre |
2,3 |
2,35 |
2,3 |
BN D 2896 |
257 |
259 |
255 |
Viscosité 100°C (m2/s x 106) |
103 |
93 |
90 |
EXEMPLE 12 :
[0082] On opère de manière identique à l'exemple 1, avec cette différence que dans l'étape
C de sulfurisation/carbonatation, la chaux est ajoutée en premier puis le glycol et
l'éthylhexanol progressivement.
[0083] D'un point de vue analytique et performances, aucune différence vraiment significative
n'est observée sur le produit final.
EXEMPLE COMPARATIF 13
[0084] On refait l'expérience faisant l'objet de l'exemple 7 du brevet français 2.625.220
de la demanderesse, déjà cité précédemment.
[0085] Les principales caractéristiques du procédé suivi dans cet exemple sont un mélange
d'alkylphénols contenant 30% d'alkylphénol linéaire, une température de neutralisation
comprise entre 145 et 195°C et l'utilisation de 2-éthylhexanol comme solvant azéotropique.
[0086] Les résultats obtenus montrent que la température de neutralisation est trop basse
pour faire réagir de façon significative les alkylphénols linéaires.
[0087] De même on refait l'expérience faisant l'objet de l'exemple 1 du brevet US-A-4.902.436
de la Société COSMO OIL.
[0088] Là encore la température de neutralisation, qui était de 160°C pendant 3 heures,
n'a pas permis aux alkylphénols de départ de participer de façon significative à la
réaction avec l'oxyde de calcium.
EXEMPLES 14 à 18
[0089] On a procédé à une série d'exemples 14 à 18 pour déterminer l'influence de la température
de neutralisation, celle-ci étant respectivement de 180°C pour l'exemple 14, de 200°C
pour l'exemple 15, de 220°C pour l'exemple 16, de 230°C pour l'exemple 17 et enfin
de 240°C pour l'exemple 18.
[0090] Les conditions opératoires et les résultats obtenus dans chacun de ces exemples 14
à 18, parmi lesquels seuls les exemples 16 à 18 représentent des mises en oeuvre selon
la présente invention, figurent dans le tableau III ci-après.
[0091] Les conditions opératoires, en ce qui concerne l'exemple 16, sont précisées dans
la description qui suit.
EXEMPLE 16
[0092]
A)
Neutralisation :
Dans un réacteur tétracol en verre de 4 litres, surmonté d'un vigreux calorifugé,
on charge 875 g de dodécylphénol (DDP) de masse moléculaire 270, (soit 3,24 moles)
et 875 g d'alkylphénol linéaire de masse moléculaire 390 environ, (soit 2,24 moles)
correspondant à une coupe d'alpha oléfines en C
20-C
28. On met l'agitateur à 350 tours par minute et on chauffe à 65°C ; à cette température
on ajoute 139 g de chaux Ca(OH)2 (soit 1,878 moles) et 18,9 g d'un mélange (50/50
en poids) d'acide formique et d'acide acétique (soit 0,36 mole de ce mélange).
On poursuit le chauffage du milieu réactionnel, à 120°C, température à laquelle on
met le réacteur sous atmosphère d'azote, puis jusqu'à 165°C, où on arrête l'atmosphère
d'azote ; à cette température, la distillation de l'eau commence.
On monte la température jusqu'à 220°C en 1 heure, en faisant le vide progressivement
jusqu'à l'obtention d'une pression absolue de 5 000 Pa (50 mbars).
On maintient le mélange réactionnel pendant 3 heures dans les conditions précédentes.
On laisse refroidir jusqu'à 180°C puis on casse le vide sous atmosphère d'azote et
on prend un échantillon pour analyse.
La quantité totale de distillat obtenu est d'environ 94 cm
3 ; une démixtion se produit à la phase inférieure (51 cm
3 étant de l'eau). On ajoute alors 640 g d'huile 100 N.
B)
Carboxylation :
Le produit obtenu à l'étape A) est transféré dans un autoclave de 3,6 l et chauffé
à 180°C.
A cette température, on commence à balayer le réacteur par du gaz carbonique (CO2)
pendant 10 minutes. La quantité de CO2 mis en oeuvre dans cette étape est de l'ordre
de 20 g.
Après avoir porté la température à 200°C, on ferme l'autoclave en laissant une fuite
minime et on continue l'introduction du CO2 de façon à maintenir une pression de 3,5
x 10
5 Pa (3,5 bars) pendant 6 heures à 200°C.
La quantité de CO2 introduite est de l'ordre de 50 g. Après refroidissement de l'autoclave
à 165°C, on décomprime jusqu'à la pression atmosphérique puis on purge à l'azote.
On récupère une quantité totale de produit de 2513 g.
C)
Sulfurisation et Suralcalinisation :
On transfère 1516 g du produit obtenu à l'étape B) dans un réacteur tétracol en verre
de 4 l, muni d'un système de chauffage et d'un agitateur (600 tours par minute).
Après mise en route du chauffage, on introduit sous agitation 91 g d'huile 100 N et
0,2 g d'antimousse.
A 110°C, on charge 90,5 g de soufre et on met sous légère dépression de 0,96 x 10
5 Pa (960 mbars). Dans un bêcher, on prépare séparément un mélange de 193,6 g de glycol,
de 304 g de chaux et de 589 g (dont 200 de rinçage) de 2-éthylhexanol. On ajoute ledit
mélange en 1 heure dans le réacteur tout en maintenant la température à 155°C sous
la même légère dépression. On observe un dégagement d'hydrogène sulfuré.
Après introduction du mélange, on augmente la température jusqu'à 170°C en 1 heure
et on recueille, lors de cette étape, 170 g de distillat qui se sépare en deux phases
dont la phase inférieure contient l'eau et le glycol.
On reste une heure dans les conditions ci-dessus, puis on revient à la pression atmosphérique.
Carbonatation :
On introduit 103 g de gaz carbonique à un débit de 0,9 g/mn (environ).
La quantité totale de distillat recueilli est de 220 cm
3 qui se séparent en une phase aqueuse de 90 cm
3 d'un mélange d'eau et de glycol et une phase organique de 130 cm
3 de 2-éthylhexanol.
D)
Elimination du glycol et du 2-éthylhexanol
On chauffe le mélange à 195°C tout en faisant progressivement le vide jusqu'à l'obtention
d'une pression absolue de 5 000 Pa (50 mbars).
On maintient pendant une heure les conditions finales ci-dessus et on prend un échantillon
pour détermination du pourcentage de sédiment brut qui est de 1,6 %.
E)
Filtration sous pression (4.10
5 Pa à 150°C).
On utilise un filtre à toile métallique et un adjuvant de filtration.
F)
Dégazage à l'air :
Le produit ci-dessus est dégazé à l'air à 110°C durant 16 heures jusqu'à l'obtention
d'une lame de cuivre de 1A au test normalisé ASTM D130 effectué dans les conditions
suivantes : 60 minutes à 150°C.
L'additif final obtenu présentait les caractéristiques suivantes :
ANALYSES DU PRODUIT OBTENU A L'EXEMPLE 16 |
Calcium, % |
9,1 |
Soufre, % |
2,4 |
TBN ASTM D 2896 |
254 |
Viscosité à 100°C (m2/s x 106) |
87 |
Indice acide salicylique |
26 mg KOH/g |
EXEMPLES 19 à 22
[0093] On a également procédé à une autre série d'expériences selon les exemples 19 à 22,
qui avait pour but de déterminer l'influence de la proportion relative des alkylphénols
linéaires dans le mélange d'alkylphénols de départ.
[0094] C'est ainsi que cette proportion était de O % dans l'exemple 19, de 20 % dans l'exemple
20, de 80 % dans l'exemple 21 et de 100 % dans l'exemple 22. Seules les exemples 16
et 21 font partie de l'invention.
[0095] Les conditions opératoires étaient les mêmes que celles utilisées dans l'exemple
16, décrit précédemment, dans lequel la proportion relative des alkylphénols dans
le mélange d'alkylphénols du départ était, rappelons-le, de 50% en poids.
[0096] Ces conditions et les résultats obtenus figurent dans le Tableau III ci-après.
DESCRIPTION DES ESSAIS DE PERFORMANCES
1. STABILITE A L'HYDROLYSE : MAO 29
[0097] Cette méthode est inspirée de la méthode ASTM D 2619 modifiée. Elle a pour but d'étudier
la sensibilité à l'eau d'une huile et, est applicable aux huiles marines.
[0098] La méthode consiste à introduire un échantillon d'huile additionné d'eau déminéralisée
dans une bouteille et à l'agiter dans une étuve thermostatée. En fin d'essai, l'échantillon
est séché, filtré et analysé. La stabilité à l'hydrolyse est exprimée par : la présence
ou non de carbonate cristallisé, caractérisé par spectrométrie IR. Les résultats sont
qualifiés de "BON" en cas d'absence de carbonate cristallisé et de "MAUVAIS" en cas
de présence de ce dernier.
2. DISPERSION MAO 60A :
[0099] Cette méthode a pour but d'évaluer les propriétés dispersives d'une huile ou d'un
additif et de prévoir son niveau de performance (dépôts, boue) comparativement à une
huile de référence.
[0100] Elle est généralement applicable aux huiles moteurs terrestres et marins.
[0101] Selon cette méthode, le pouvoir dispersif de l'huile est obtenu en effectuant une
chromatographie sur papier d'un mélange d'huile à tester et de boue artificielle dans
les conditions suivantes :
- Tache n°1
- : température ambiante sans eau
- Tache n°2
- : 10 mn à 200°C sans eau
- Tache n°3
- : 10 mn à 250°C avec eau
- Tache n°4
- : température ambiante avec eau
- Tache n°5
- : 1 mn à 200°C avec eau
- Tache n°6
- : 10 mn à 200°C avec eau
[0102] Les taches sont observées après 48h de repos, manuellement ou à l'aide du photomètre
CCD.
[0103] Sur chaque tache, on mesure le diamètre (d) de diffusion du mélange et le diamètre
(D) de diffusion de l'huile seule et le rapport d/D x 100 est calculé.
[0104] Le pouvoir dispersif de l'huile est obtenu en comparant la somme des 6 taches à la
valeur trouvée sur l'une des huiles de référence qui devra être testée dans la même
série de mesure.
[0105] L'addition des rapports d/D x 100 dans les six conditions énumérées ci-dessus correspond
à un pouvoir dispersif maximal de 600, correspondant à une dispersion idéale de 100
% dans toutes les conditions. Dans les résultats de cet essai, plus le chiffre est
élevé, meilleur est le pouvoir dispersif de l'huile.
3. COMPATIBILITE MAO 25
[0106] Cette méthode a pour but d'évaluer l'aspect et la stabilité au stockage des additifs
et des huiles correspondantes les contenant.
[0107] Cette méthode est applicable aux additifs pour lubrifiants.
[0108] Dans cette méthode l'additif et l'huile correspondante le contenant sont stockés
simultanément à température ambiante et à chaud pendant une période déterminée.
[0109] L'aspect des produits est évalué avant et après stockage et les résultats sont qualifiés
de "BON" ou de "MAUVAIS" selon qu'il y a maintien ou non d'une phase unique sans dépôt
par sédimentation.
4. MOUSSAGE
[0111] A la lecture des résultats obtenus dans les exemples 14 à 18 destinés à mesurer l'influence
de la température de neutralisation, on peut faire les commentaires suivants.
[0112] Il apparait que la teneur en salicylate exprimée sous la forme d'indice d'acide salicylique
à la fin de l'étape de carboxylation B augmente avec la température de neutralisation
pour donner les résultats respectifs suivants 12, 23, 26, 29 et 31 (mg KOH/g produit).
[0113] D'autre part, il apparait clairement que le domaine de température de neutralisation
(145°C - 195°C) utilisée dans le brevet français 2.625.220 précité est nettement insuffisant
pour la neutralisation de l'alkylphénol linéaire par la chaux. Ceci est mis en évidence
par le pourcentage de sédiment brut (chiffre qui rend compte de l'incorporation de
la chaux) et la réussite ou l'échec au test de stabilité à l'hydrolyse, comme le montre
le tableau ci-dessous :
N° EXEMPLE |
14 |
15 |
16 |
17 |
18 |
Température de neutralisation |
180°C |
200°C |
220°C |
230°C |
240°C |
SEDIMENT Vol, % (fin étape de neutralisation) |
8 |
3,6 |
2 |
0,8 |
1 |
STABILITE A L'HYDROLYSE MAO 29 |
MAUVAIS |
MAUVAIS |
BON |
BON |
BON |
[0114] On notera également une diminution du moussage du produit fini quand la température
de neutralisation augmente, ceci s'explique par une plus grande réactivité des alkylphénols
linéaires à haute température et il est connu d'une manière générale que les produits
linéaires sont moins moussants que les produits ramifiés. En outre, la spectroscopie
infra rouge met en évidence une diminution de la teneur en orthoalkylphénols (provenant
principalement du produit linéaire) quand la température de neutralisation augmente.
[0115] D'autre part, à la lecture des résultats obtenus dans les exemples 19, 20, 16, 21
et 22, on peut faire les commentaires suivants.
[0116] Dans les exemples en question, seule variait la proportion d'alkylphénols linéaires
dans le mélange de départ qui comprenait des alkylphénols linéaires et/ou des alkylphénols
ramifiés, comme le montre le tableau ci-dessous :
N° EXEMPLES |
19 |
20 |
16 |
21 |
22 |
 x 100 en pds en moles |
0 |
20 |
50 |
80 |
100 |
0 |
14,7 |
40,9 |
73,5 |
100 |
LIN. = Linéaire
RAM. = Ramifié |
Les autres paramètres qui ont été maintenus constants dans ces exemples sont :
a) à l'étape de neutralisation (A) :
. la quantité en poids totale d'alkylphénol ramifié et d'alkylphénol linéaire
. la quantité d'huile de dilution
. le rapport molaire :

. et le rapport molaire :

b) à l'étape de carboxylation (B) : la pression de CO2 et les autres conditions opératoires
c) à l'étape de sulfurisation et suralcalinisation (C) : les charges des différents
réactifs et les conditions opératoires.
[0117] Le but poursuivi dans le choix de ces différents paramètres pour les exemples 19,
20, 16, 21 et 22 était l'obtention d'un produit satisfaisant aux quatre essais de
performance suivants :
. stabilité à l'hydrolyse MAO 29
. dispersion dans les huiles neuves MAO 60A ; plus le chiffre est élevé, meilleur
est le produit.
. compatlbilité MAO 25 (pass = bon, ou échec = mauvais).
. moussage ASTM D 892 - plus le chiffre est bas, meilleur est le produit.
[0118] Les résultats obtenus dans lesdits exemples peuvent être résumés dans le tableau
ci-dessous :
N° EXEMPLES |
19 |
20 |
16 |
21 |
22 |

|
 x 100 (poids) |
0 |
20 |
50 |
80 |
100 |
50 |
NEUTRALISATION |
|
|
|
|
|
|
BN D 2896 |
139 |
109 |
103 |
60 |
13 |
76 |
SED (% Vol) |
0,4 |
0,6 |
2 |
6 |
9 |
4,7 |
EAU DISTILLEE (ml) |
64 |
58 |
45 |
26 |
9 |
36,5 |
PRODUIT FINAL INDICE D'ACIDE SALICYLIQUE (mg KOH/g) |
34 |
30 |
26 |
19 |
7 |
20,5 |
RESULTATS DES ESSAIS |
|
|
|
|
|
|
STABILITE A L'HYDROLYSE MAO 29 |
mauvais |
mauvais |
bon |
bon |
mauvais |
mauvais |
DISPERSION MAO 60A |
295 |
311 |
333 |
337 |
318 |
309 |
COMPTABILITE MAO 25 |
mauvais |
mauvais |
bon |
bon |
bon |
mauvais |
MOUSSAGE D 892 SEQ 1 |
750/650 |
530/420 |
130/10 |
30/0 |
460/220 |
550/180 |
SEQ II |
720/10 |
410/0 |
250/0 |
80/0 |
600/0 |
- |
SEQ III |
600/460 |
580/370 |
150/0 |
45/0 |
400/60 |
- |
AP* = Alkylphénol
LIN* = linéaire
RAM* = ramifié |
Nous observons tout d'abord que la réaction de neutralisation est beaucoup plus complète
avec des alkylphénols ramifiés qu'avec des alkylphénols linéaires, ce qui est confirmé
par les 4 analyses suivantes.
- Le BN ASTM D 2896 qui, après élimination de la chaux non réagie par filtration, rend
compte de la basicité du Milieu.
- Le pourcentage de sédiment en volume, c'est-à-dire la chaux non réagie.
- La quantité d'eau recueillie qui provient de la réaction acide base : (Alkylphénol
+ chaux).
- La teneur en salicylate exprimée sous la forme acide salicylique mg KOH/g produit
dans le produit final.
[0119] Les résultats ci-dessus étaient en partie prévisibles car l'alkylphénol ramifié de
chaîne plus courte donc plus réactive est constituée majoritairement à 86 % de l'isomère
para et à 8 % de l'isomère ortho alors que l'alkylphénol linéaire est constitué à
45 % seulement de l'isomère para et à 55 % de l'isomère ortho. La neutralisation de
l'isomère ortho est nettement plus difficile du fait de l'encombrement stérique.
[0120] Par contre, on observe une amélioration inattendue de la stabilité à l'hydrolyse
MAO 29 et de la compatibilité MAO 25 consécutive à une augmentation en alkylphénol
linéaire ainsi qu'une amélioration du moussage et de la dispersion MAO 60A quand la
proportion relative de départ passe de 0 à 80 % d'alkylphénols linéaires.
[0121] L'exemple 20 dans lequel la proportion d'alkylphénol linéaire dans le mélange d'alkylphénols
de départ était seulement de 20% en poids ne permet pas d'obtenir des résultats satisfaisants
dans les tests de stabilité à l'hydrolyse MAO 29 et de compatibilité MAO 25.
[0122] Des essais complémentaires ont permis de déterminer que la proportion minimale d'alkylphénol
linéaire dans le mélange d'alkylphénols de départ doit être d'au moins 35 % en poids
pour obtenir des résultats satisfaisants dans l'ensemble des tests figurant sur le
tableau précédent et notamment ceux de stabilité à l'hydrolyse MAO 29 et de compatibilité
MAO 25.
[0123] D'autre part, on observe également, de façon tout à fait surprenante, que le mélange
chimique d'alkylphénols linéaires et ramifiés 50/50 en poids (exemple 16) a, par rapport,
au mélange physique :

un comportement analytique inattendu, les résultats étant nettement meilleurs, comme
le montrent les résultats résumés dans le tableau ci-dessous :
A LA PHASE DE NEUTRALISATION |
|
|
EXEMPLES |
16 |
(19 + 22) / 2 |
BN |
103 |
76 |
% SED |
2 |
4,7 |
EAU DISTILLEE (ml) |
45 |
36,5 |
|
|
|
PRODUIT FINAL INDICE D'ACIDE SALICYLIQUE (mg KOH/g) |
26 |
20,5 |
Ces performances du mélange chimique 50/50 sont d'autant plus inattendues que le
mélange physique ne passe pas les tests de compatibilité, et de stabilité à l'hydrolyse,
alors que le mélange chimique (exemple 16) les passe. En outre, dans les tests de
moussage et de dispersion un phénomène inattendu est observé : les résultats s'améliorent
quand le taux en alkylphénol linéaire augmente pour se détériorer nettement pour les
produits à 100 % d'alkylphénol linéaire. Il faut donc admettre une synergie entre
la présence simultanée d'alkylphénols linéaires et alkylphénols ramifiés à la phase
de neutralisation et sur les performances des produits finis.
[0124] Bien que la demanderesse ne tienne pas à être liée par une explication quelconque,
elle propose l'explication suivante de la synergie entre alkylphénol linéaire et alkylphénol
ramifié.
[0125] Au cours de l'étape de neutralisation, la neutralisation de l'alkylphénol linéaire
est faible pour les raisons suivantes : faible réactivité due à la longueur de la
chaîne et à la présence prépondérante d'isomère ortho ; en outre, du fait de sa masse
moléculaire élevée, l'effet d'entraînement de l'eau de réaction est faible. Par contre
l'introduction d'un alkylphénol ramifié dans le milieu améliore le taux de conversion
de l'alkylphénol linéaire en alkylphénate pour les raisons suivantes :
[0126] La chaux réagit d'abord avec un alkylphénol ramifié R-Ø-OH pour conduire au produit
(I) suivant :

lequel étant plus basique que la chaux dans un milieu organique permet la neutralisation
d'une 2ème mole alkylphénol R'-Ø-OH qui peut être linéaire.

[0127] En outre, la volatilité relative de l'alkylphénol ramifié à cette température facilite
le départ de l'eau.
[0128] Une autre preuve de l'effet de synergie due à la présence d'un mélange d'alkylphénol
ramifié et d'alkylphénol linéaire et observée à l'étape de neutralisation par la chaux
est le BN ASTM D 2896 qui rend compte de l'incorporation de la chaux, car cette analyse
est effectuée après filtration, c'est-à-dire élimination de la chaux non réagie.
[0129] Le tableau ci-dessous donne le BN (ASTM D2896) obtenu d'une part pour l'alkylpnénol
ramifié pur puis pour l'alkylphénol linéaire pur d'autre part pour des mélanges 20/80
50/50 et 80/20 en poids.
[0130] Nous observons que plus la fraction linéaire augmente, plus l'écart entre le BN réel
et le BN théorique (20/80, 50/50 et 80/20) augmente.
N° EXEMPLES |
19 |
20 |
16 |
21 |
22 |
AP LINEAIRE en % |
0 |
20 |
50 |
80 |
100 |
AP RAMIFIE en % |
100 |
80 |
50 |
20 |
0 |
BN PHASE NEUTRALISATION REEL |
139 |
109 |
103 |
60 |
13 |
BN THEORIQUE |
139* |
113,8 |
76 |
38,2 |
13* |
BN THEORIQUE / BN REEL |
1 |
1,04 |
0,74 |
0,64 |
1 |