[0001] Le domaine technique de l'invention est celui des dispositifs permettant la visualisation
du changement d'état d'un système, et plus particulièrement celui des dispositifs
permettant de visualiser l'état neutralisé d'une munition, telle une mine.
[0002] Pour conduire rapidement et en toute sécurité les opérations de déminage d'une zone
de terrain, il est nécessaire de pouvoir reconnaître d'une façon fiable les munitions
ou mines qui sont neutralisées et qui ne présentent donc plus aucun danger.
[0003] On entend par munition neutralisée une munition dont l'amorce a fonctionné (sans
avoir entraîné l'explosion de la munition), ou encore une munition dont l'amorce ne
peut plus être initiée, car la source d'énergie destinée à alimenter l'amorce se trouve
épuisée.
[0004] On connaît par le brevet FR2563001 un dispositif de neutralisation et de visualisation
de l'état neutralisé d'un engin explosif.
[0005] Ce dispositif prévoit un générateur de gaz qui a pour effet d'actionner un verrou,
ou d'ouvrir un contact de la chaîne de mise à feu, et qui dans le même temps éjecte
une masselotte portant un ruban.
[0006] La visualisation de l'état neutralisé de la munition se fait donc par l'observation
de la masselotte et du ruban qui doivent se trouver bien visibles.
[0007] Une telle solution présente des inconvénients.
[0008] En effet, la masselotte est un élément mécanique qui peut se trouver bloqué ou coincé
dans son logement, sa défaillance ne permet pas la détection d'un état neutralisé,
même effectif.
[0009] De plus, cette solution met en oeuvre une composition génératrice de gaz qui peut
elle aussi être défaillante et ne pas rendre compte de l'état neutralisé.
[0010] Une telle solution est inadaptable aux mines dispersées ou enterrées. En effet dans
le cas de la dispersion, on n'est pas sûr de la position adoptée par la mine lors
de son arrivée sur le sol. La visualisation de l'état neutralisé est rendue plus difficile,
l'éjection de la masselotte peut même être impossible.
[0011] Dans le cas d'une mine enterrée l'éjection de la masselotte hors du sol est impossible.
[0012] C'est le but de l'invention que de proposer un dispositif de visualisation du changement
d'état d'un système qui ne présente pas de tels inconvénients.
[0013] Le dispositif selon l'invention permet ainsi la visualisation à distance et d'une
façon fiable de l'état neutralisé d'une munition, quelle que soit sa position sur
le sol ou dans le sol.
[0014] L'invention permet cette visualisation avec une fiabilité supérieure à celle des
dispositifs connus, tout en ne consommant pas d'énergie et en ayant une durée de vie
quasiment illimitée.
[0015] L'invention permet de visualiser à distance le changement d'état de tout système,
et peut être mise en oeuvre en dehors du domaine de l'armement.
[0016] En effet, le dispositif selon l'invention n'utilise aucune composition pyrotechnique
et peut être facilement actionné par tout dispositif mécanique ou électronique.
[0017] Le dispositif selon l'invention permet également de repérer des mines factices dans
un champ de mines réel à l'issue d'un certain intervalle de temps.
[0018] Ainsi l'invention a pour objet un dispositif de visualisation du changement d'état
d'un système et notamment de visualisation de l'état neutralisé d'une munition telle
une mine, dispositif caractérisé en ce qu'il comporte au moins un circuit oscillant
passif, solidaire du système, et accordé sur une certaine fréquence, circuit aux bornes
duquel est monté un court-circuit, le court-circuit étant susceptible d'être ouvert
par des moyens de coupure actionnés au moment du changement d'état du système, circuit
oscillant passif destiné à être mis en résonance par un moyen de détection extérieur
au système et comprenant au moins un circuit oscillant actif accordable sur la fréquence
propre du circuit oscillant passif.
[0019] Selon un premier mode de réalisation, les moyens de coupure sont actionnés en réponse
au fonctionnement d'une amorce destinée à assurer l'initiation de la munition.
[0020] Les moyens de coupure pourront ainsi comprendre une partie du court-circuit qui est
un conducteur placé à proximité ou en contact de l'amorce.
[0021] Selon un deuxième mode de réalisation, les moyens de coupure peuvent comprendre au
moins un interrupteur passif à semi conducteur qui est actionné lors du changement
d'état du système.
[0022] L'interrupteur passif pourra être actionné en réponse à la décharge d'une source
d'énergie disposée dans la munition et destinée à assurer la mise à feu d'une amorce
d'initiation de la munition.
[0023] Avantageusement, l'interrupteur passif est un transistor MOS dont la base est reliée
à la source d'énergie et qui se trouve ouvert lorsque la tension de la source d'énergie
est inférieure à une tension de seuil du transistor.
[0024] Selon un autre mode de réalisation, les moyens de coupure peuvent comprendre un interrupteur
passif à semi-conducteur monté en série avec un conducteur passant à proximité ou
au contact de l'amorce.
[0025] Selon un autre mode de réalisation, plus particulièrement destiné à une mine factice
placée parmi des mines réelles, les moyens de coupure comprennent une portion de circuit
susceptible de se corroder jusqu'à ouverture du circuit à l'issue d'un certain temps.
[0026] La partie de circuit non protégée pourra être recouverte au moins partiellement lors
de la mise en place de la mine par une substance corrosive.
[0027] La partie de circuit non protégée pourra recevoir au moins un matériau formant couple
électrolytique avec elle.
[0028] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre de modes
particuliers de réalisation, description faite en référence aux dessins annexés et
dans lesquels:
- la figure 1 est un schéma électrique simplifié d'un dispositif de visualisation selon
l'invention,
- la figure 2 montre un premier mode de réalisation d'un dispositif selon l'invention,
- la figure 3 représente un deuxième mode de réalisation d'un dispositif selon l'invention,
- la figure 4 représente un troisième mode de réalisation d'un dispositif selon l'invention,
- les figures 5a, 5b montrent une mine inerte équipée d'un dispositif de visualisation
selon un quatrième mode de réalisation, la figure 5b étant une vue partielle de la
figure 5a suivant la direction F,
- la figure 5c représente seul le court circuit monté sur le circuit de la figure 5b.
- les figures 6a et 6b sont des vues recto et verso d'un cinquième mode de réalisation
d'un dispositif selon l'invention.
[0029] Si on se reporte à la figure 1, un dispositif de visualisation du changement d'état
d'un système 1 (qui n'est pas représenté en détails) comprend un circuit oscillant
passif 2, solidaire du système 1, et un moyen de détection 3, extérieur au système
1.
[0030] Le circuit électrique oscillant passif 2 comporte une inductance 4, aux bornes de
laquelle est montée une capacité 5. Aux bornes A et B du circuit oscillant 2 se trouve
un court-circuit 6 qui peut être ouvert par des moyens de coupure 7 (tel un interrupteur),
actionnés par un moyen de commande 8 au moment d'un changement d'état du système.
[0031] Le système pourra par exemple être une munition (telle une mine dispersable), et
le changement d'état considéré sera la neutralisation de cette mine (mise hors d'état
d'être initiée).
[0032] Le système pourra également être un dispositif utilisé dans le domaine civil. Par
exemple un système indicateur de risque lors de l'accès à une zone dangereuse (système
changeant d'état lors de l'apparition d'une radio activité) . Ou encore un système
rendant compte de la corrosion d'un tuyauterie ou d'une structure métallique (dans
ce cas le court circuit sera ouvert par la corrosion).
[0033] Le moyen de détection 3 comprend ici, d'une part un générateur 9, contenant un circuit
oscillant actif, et couplé à une bobine émettrice 10, et d'autre part une bobine réceptrice
11 reliée à un circuit amplificateur de réception 12. Le circuit oscillant actif est
accordé sur la fréquence propre du circuit oscillant passif 2.
[0034] Un filtre passe bande 13 reçoit les signaux émis par le générateur 9 et ceux reçus
et amplifiés par le circuit 12. Il isole dans le signal reçu par la bobine 11 les
raies fréquentielles qui sont dues au champ magnétique émis par la bobine 10, cela
afin d'éviter les perturbations dues aux champs extérieurs.
[0035] Le filtre 13 pourra par exemple être un filtre synchrone dont le principe est bien
connu de l'homme du métier.
[0036] Le filtre est relié à un détecteur de variation 14 qui est lui même relié à un moyen
de signalisation 15 (afficheur, écouteurs ou haut parleur...).
[0037] Le fonctionnement de ce dispositif est le suivant:
[0038] L'interrupteur 7 est fermé lorsque le système se trouve dans son premier état, par
exemple pour une munition, l'état actif. Le court-circuit 6 est alors effectif et
le circuit oscillant passif 2 est inactif.
[0039] Si on approche alors le moyen de détection 3, le champ électromagnétique émis par
la bobine 10 ne peut mettre en résonance le circuit passif 2. La bobine réceptrice
11 ne détecte donc aucun signal émis par l'inductance 4.
[0040] Lorsque le système 1 change d'état (par exemple lorsque la munition est neutralisée),
l'interrupteur 7 est ouvert par le moyen de commande 8.
[0041] Les bornes A et B du circuit passif 2 ne sont plus alors en court-circuit et le circuit
oscillant passif 2 peut être mis en résonance par le moyen de détection 3.
[0042] Lorsque le moyen de détection 3 passe à proximité du système 1, le champ émis par
la bobine 10 engendre un courant dans le circuit passif 2.
[0043] Ce courant provoque une modification du champ magnétique au voisinage du circuit
passif. Cette modification entraîne une variation de l'amplitude de la tension aux
bornes de la bobine réceptrice 11. Cette variation est détectée par le détecteur 14
qui active le moyen de signalisation 15.
[0044] Un tel mode de réalisation du moyen de détection 3 permet de séparer la fonction
"génération d'un champ magnétique" et la fonction "détection d'une perturbation du
champ". On peut donc choisir des valeurs d'inductances différentes pour les bobines
10 et 11, valeurs bien adaptées à la fonction de chaque bobine.
[0045] On détecte alors très facilement les déséquilibres du champ magnétique provoqués
par le circuit passif et il en résulte une sensibilité importante pour le moyen de
détection.
[0046] D'autres moyens de détection pourraient être envisagés, par exemple un circuit oscillant
actif comportant une seule antenne d'émission et relié à un détecteur de variations.
Le circuit actif est alors encore accordé sur une fréquence qui est la même que celle
du circuit oscillant passif 2.
[0047] Lorsque le circuit passif n'est plus court-circuité, le circuit oscillant actif se
trouve déséquilibré en raison du couplage qui intervient entre lui et le circuit passif
2.
[0048] Cela se traduit par exemple, pour le circuit actif, par une variation de sa fréquence,
de son amplitude ou de sa consommation suivant le montage qui est retenu (de tels
montages sont classiques et bien connus de l'homme du métier).
[0049] Le détecteur de variation choisi sera lui aussi de type connu (par exemple un détecteur
synchrone) son seuil de sensibilité sera adapté de façon à permettre la détection
du circuit passif à une distance acceptable (par exemple de l'ordre du mètre).
[0050] Le circuit oscillant actif pourra également être un circuit générant une fréquence
vobulée (fréquence variable) dont le domaine de variation couvrira la fréquence propre
du circuit oscillant passif 2.
[0051] La figure 2 montre le dispositif de visualisation selon l'invention adapté à un système
1 qui est une munition (non représentée en détail) comportant une charge explosive
16 (ici une charge creuse), initiée par un relais 17, lui même initié par une amorce
électrique 18 reliée à une fusée électronique 19.
[0052] L'amorce 18 est portée par un tiroir 20 qui fait partie d'un dispositif de sécurité
et d'armement de type connu (on consultera par exemple le brevet FR2650662 qui décrit
un tel dispositif). Le tiroir est représenté ici en position de sécurité (amorce 18
non alignée avec le relais 17). Il peut se translater de façon à amener l'amorce 18
en regard du relais 17 (position armée).
[0053] Le court-circuit 6 est réalisé ici sous la forme d'un fil 24 de faible diamètre (de
l'ordre de 0,lmm). Les moyens de coupure du court-circuit sont constitués par une
partie 21 du fil de court-circuit 6 qui est placée au contact de l'amorce 18.
[0054] On pourra par exemple coller cette partie 21 du fil sur l'amorce 18.
[0055] Lorsque l'amorce 18 est initiée dans la position de sécurité du tiroir 20 (telle
que représentée sur la figure 2), l'énergie mécanique et thermique développée brise
le fil de court circuit 6, ce qui a pour effet de rendre le circuit passif 2 détectable
par le moyen de détection 3.
[0056] Le tiroir étant en position de sécurité, l'initiation de la charge explosive n'intervient
pas, mais la munition se trouve ensuite dépourvue d'amorce, donc neutralisée.
[0057] L'invention permet de visualiser cet état neutralisé, même si la munition est totalement
invisible (par exemple une mine enterrée).
[0058] A titre de variante, il est possible de placer le fil de court-circuit 6 à quelque
distance de l'amorce, l'énergie développée par celle-ci étant suffisante pour assurer
la destruction du fil.
[0059] Le fil 24 peut également être remplacé par un ruban conducteur de faible épaisseur,
par exemple un conducteur déposé ou sérigraphié sur un support en matière plastique.
[0060] Le fil 24 peut également être réalisé sous la forme d'une piste de circuit imprimé
positionnée au voisinage ou au contact de l'amorce.
[0061] Il est possible également de rendre le fil de court-circuit solidaire d'un organe
qui se déplace lors de la neutralisation de la charge. Par exemple un organe mécanique
de stérilisation se déplaçant à la fin d'une période pré-programmée par un système
chronométrique et destiné à bloquer le tiroir porte amorce. On pourra par exemple
considérer un dispositif de sécurité et d'armement du type de celui décrit par le
brevet FR2662242.
[0062] Dans ce cas, le fil de court-circuit sera attaché à l'organe mobile qui assurera
sa rupture.
[0063] Les moyens de coupure 7 pourraient également être constitués par un interrupteur
ouvert par le déplacement de l'organe mobile.
[0064] La figure 3 montre un dispositif de visualisation selon un deuxième mode de réalisation
de l'invention.
[0065] Le système 1 est là encore une munition dont la charge explosive (non représentée)
est initiée par une amorce électrique 18 reliée à une fusée électronique 19.
[0066] La fusée est alimentée par une source d'énergie 22, telle une pile au lithium.
[0067] On considère habituellement que la munition est neutralisée lorsque la source d'énergie
est déchargée, car elle ne peut plus alors provoquer l'initiation de l'amorce.
[0068] Les moyens de coupure 7 du court-circuit 6 sont constitués ici par un interrupteur
passif à semi-conducteur qui est par exemple un transistor 23 de technologie MOS (Metal
Oxyde Semi conductor). Ce transistor est ici du type "canal N", c'est à dire qu'il
laisse passer le courant pour une tension positive entre sa base (G) et sa source
(S).
[0069] Le Drain (D) et la source (S) de ce transistor sont reliés aux bornes A et B du circuit
oscillant passif 2. La base (Gate G) du transistor est reliée à la sortie positive
(+) de la source de tension 22 qui alimente la fusée 19. La sortie négative (-) de
la source de tension 22 est également le pôle commun de l'ensemble des circuits et
elle est reliée à la source (S) du transistor 23.
[0070] Un transistor de type MOS présente une plage de seuil, c'est à dire une plage de
tension Vmin/Vmax telle que:
- lorsque la tension entre base (G) et source (S) est supérieure à Vmax, le transistor
est saturé (Source (S) et Drain (D) sont reliés),
- lorsque la tension entre base (G) et source (S) est inférieure à Vmin, le transistor
est bloqué (Source (S) et Drain (D) ne sont plus reliés).
[0071] On pourra par exemple avoir Vmax = 2 volts et Vmin = 0,5 Volts.
[0072] Lorsque la tension aux bornes de la source 22 est supérieure à la plage de seuil
de commutation du transistor 23 (soit par exemple supérieure à 2 volts), ce dernier
est saturé. Le transistor court-circuite alors le circuit oscillant 2, Drain (D) et
source (S) sont reliés.
[0073] Lorsque la source d'énergie est déchargée, sa tension devient inférieure à la plage
de seuil du transistor 23 (inférieure ou égale à 0,5 Volts). Le transistor se trouve
alors bloqué, ce qui signifie que Drain (D) et source (S) ne sont plus reliés et que
le court-circuit 6 est ouvert.
[0074] Le MOS sera choisi de façon à ce que la tension à laquelle intervient son blocage
(Vmin) soit inférieure à la tension minimale qui permettrait l'initiation de l'amorce.
[0075] Ainsi on est assuré de voir le court-circuit 6 s'ouvrir lorsque la tension de source
ne permet plus l'initiation de l'amorce.
[0076] Le circuit oscillant 2 peut alors être mis en résonance par le moyen de détection.
[0077] La munition qui se trouve neutralisée comme suite à la décharge de sa source d'énergie
peut donc être facilement détectée. La détection est possible même s'il s'agit d'une
mine enterrée.
[0078] A titre de variante, il est possible de remplacer dans le circuit 2 la capacité 5
par le transistor MOS 23 lui même. En effet ce dernier possède une capacité interne
entre Drain (D) et source (S) de l'ordre de 100 pico-farads qu'il est possible d'utiliser
pour réaliser le circuit oscillant passif 2.
[0079] La figure 4 montre un autre mode de réalisation de l'invention dans lequel les moyens
de coupure comprennent un interrupteur statique (transistor MOS 23) monté en série
avec un fil 24 de faible diamètre comportant une partie 21 placée au contact de l'amorce
18.
[0080] Ce mode de réalisation permet de rendre détectable le circuit passif 2 lorsque la
neutralisation est due à l'initiation de l'amorce 18 ou lorsque elle est consécutive
à la décharge de la source d'énergie 22.
[0081] Les figures 5a, 5b, 5c illustrent un autre mode de réalisation de l'invention plus
particulièrement destiné à permettre, lors des opérations de déminage, la détection
des mines factices.
[0082] L'invention permet de détecter aisément les mines neutralisées parmi celles qui sont
encore actives. On facilite et accélère ainsi les opérations de déminage, car il n'est
plus nécessaire de prendre des précautions pour relever les mines neutralisées.
[0083] Pour des raisons d'économies on réalise aujourd'hui de plus en plus de champs de
mines dans lesquels sont mélangées les mines réelles et les mines factices.
[0084] Afin de maintenir l'efficacité du champ de mine, il est indispensable que les mines
factices ne puissent pas être détectées facilement par les troupes ennemies.
[0085] Cependant, lorsqu'on cherche à l'issue du conflit à déminer une zone, il n'est pas
possible de distinguer une mine réelle encore active et une mine factice. Il en résulte
un ralentissement (et un surcoût) des opérations, car toutes les précautions doivent
être prises pour traiter des mines à priori suspectes.
[0086] Les modes de réalisation précédents facilitent les opérations de déminage en permettant
la visualisation des mines réelles qui sont neutralisées.
[0087] Ils ne peuvent par contre pas être utilisés dans une mine factice qui ne contient
aucun circuit électronique.
[0088] Il est possible pourtant d'adapter le dispositif de visualisation selon l'invention
à de telles mines factices.
[0089] Une première solution à ce problème est de doter la mine factice d'un module de chronométrie
qui reçoit lors de la pose de la mine une programmation correspondant à la durée d'emploi
envisagée pour le champ de mine.
[0090] Ce module chronométrique pourra être mécanique et comprendre par exemple un piston
qui se déplacera à l'issue de la période programmée pour venir rompre le court-circuit
d'un circuit oscillant passif selon l'invention.
[0091] Le module chronométrique pourra aussi être électronique et commander à l'issue de
l'intervalle programmé le blocage d'un interrupteur statique.
[0092] La figure 5a montre un autre mode de réalisation très peu coûteux dans lequel aucun
système chronométrique n'est nécessaire.
[0093] La mine factice 25 comporte un logement 26 dans lequel est placé un circuit oscillant
passif 2.
[0094] Ce circuit oscillant est réalisé ici sous la forme de composants électroniques soudés
à un circuit imprimé 27 (voir aussi la figure 5b).
[0095] Le circuit est noyé dans une résine de protection 28 qui remplit tout le logement
26. Le court-circuit 6 a la forme d'un cavalier monté sur des broches portées par
le circuit imprimé 27. Seul le court-circuit 6 se trouve à l'extérieur de la résine
28.
[0096] Le court circuit 6 est représenté seul à la figure 5c. Il comporte un support 29
en forme d'ampoule (en verre ou en matière plastique) sur laquelle sont fixées les
broches de raccordement 30. Un fil de petit diamètre 31 est disposé entre les broches
30 à l'intérieur de l'ampoule 29 qui constitue un réceptacle étanche.
[0097] Le fil est choisi en un matériau qui s'oxyde au contact de l'humidité de l'air (par
exemple en un matériau à base de fer).
[0098] On choisira le diamètre de fil en fonction de la durée d'emploi prévue pour le champ
de mine.
[0099] Lors de la mise en place de la mine d'exercice, on brise une face supérieure de l'ampoule
29 ce qui met le fil en communication avec l'air ambiant et l'humidité extérieure.
[0100] A l'issue d'un intervalle de temps (de l'ordre de quelques jours) qui correspond
à la durée d'emploi du champ de mine, la corrosion a attaqué complètement le fil 31
qui s'est rompu rendant ainsi le circuit oscillant passif 2 détectable.
[0101] A titre de variante, il est possible de placer dans l'ampoule au moment de la pose
de la mine un matériau corrosif destiné à attaquer le fil. Cette variante permet de
maîtriser plus facilement la durée nécessaire pour rompre le court-circuit, puisque
la cinétique de la réaction chimique utilisée est bien connue.
[0102] Les figures 6a et 6b montrent un autre mode de réalisation particulièrement bon marché
dans lequel le circuit oscillant passif 2 est porté par une étiquette 32 réalisée
en une matière plastique souple, par exemple en Nylon (ou encore en papier).
[0103] Une étiquette portant un circuit oscillant passif est connue par exemple dans le
domaine des systèmes antivols destinés aux commerces (voir par exemple le brevet GB2105952).
[0104] L'étiquette 32 porte sur chacune de ses faces un dépôt métallique. Le dépôt sera
réalisé par exemple par sérigraphie. L'ensemble des dépôts conducteurs constitue un
circuit électrique oscillant comportant une inductance 4 aux bornes de laquelle est
montée une capacité 5, circuit shunté par un court-circuit 6.
[0105] Une armature 5a de la capacité est portée par une face de l'étiquette 32, l'autre
armature 5b est portée par l'autre face de l'étiquette. Le matériau de l'étiquette
constitue le diélectrique de cette capacité.
[0106] L'inductance est portée par une seule face de l'étiquette et elle est formée par
une piste conductrice en forme de spirale. L'armature 5b de la capacité est reliée
à l'inductance par une connexion 33 qui traverse l'étiquette.
[0107] On pourra par exemple réaliser la connexion en prévoyant un trou traversant l'étiquette
et qui est rempli après réalisation par un matériau conducteur. On pourra également
métalliser le trou.
[0108] Le court-circuit 6 passe ici d'une face à l'autre par un des rebords 32a de l'étiquette.
Il suffira pour cela de réaliser le circuit sur une seule face d'une feuille qui sera
repliée ensuite le long du rebord 32a et collée, la connexion 33 est réalisée après
collage de la feuille .
[0109] L'ensemble du circuit est recouvert d'une couche d'un vernis protecteur à l'exception
d'une zone 34 qui laisse à nu une partie du court-circuit 6.
[0110] Cette zone non protégée est recouverte d'un adhésif protecteur 35.
[0111] Le circuit ainsi réalisé est collé sur une mine factice.
[0112] Au moment de l'emploi de la mine on retire l'adhésif protecteur 35 de façon à laisser
au contact de l'humidité de l'air la partie du court-circuit 6 qui n'est pas protégée.
[0113] La corrosion finira par détruire cette partie rendant ainsi le circuit passif 2 détectable.
[0114] On choisira le matériau du court-circuit ainsi que la taille de la zone qui n'est
pas protégée en fonction de la durée d'emploi prévue pour le champ de mine.
[0115] A titre de variante, on pourra remplacer au moment de la pose l'adhésif protecteur
par un autre adhésif réalisé en un matériau formant un couple électrolytique avec
le matériau du court circuit. On pourra par exemple associer de l'aluminium avec du
cuivre.
[0116] Les matériaux formant couple électrolytique se dégradent mutuellement suivant une
cinétique chimique qui est bien connue et facile à maîtriser.
[0117] Une telle disposition permet de définir de façon plus fiable la durée nécessaire
pour ouvrir le court circuit 6.
1. Dispositif de visualisation du changement d'état d'un système et notamment de visualisation
de l'état neutralisé d'une munition telle une mine, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un circuit oscillant passif, solidaire du système, et accordé
sur une certaine fréquence, circuit aux bornes duquel est monté un court-circuit,
le court-circuit étant susceptible d'être ouvert par des moyens de coupure actionnés
au moment du changement d'état du système, circuit oscillant passif destiné à être
mis en résonance par un moyen de détection extérieur au système et comprenant au moins
un circuit oscillant actif accordable sur la fréquence propre du circuit oscillant
passif.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens de coupure sont
actionnés en réponse au fonctionnement d'une amorce destinée à assurer l'initiation
de la munition.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que les moyens de coupure comprennent
une partie du court-circuit qui est un conducteur placé à proximité ou en contact
de l'amorce.
4. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que les moyens de coupure comprennent
au moins un interrupteur passif à semi conducteur qui est actionné lors du changement
d'état du système.
5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que l'interrupteur passif est
actionné en réponse à la décharge d'une source d'énergie disposée dans la munition
et destinée à assurer la mise à feu d'une amorce d'initiation de la munition.
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'interrupteur passif est
un transistor MOS dont la base est reliée à la source d'énergie et qui se trouve ouvert
lorsque la tension de la source d'énergie est inférieure à une tension de seuil du
transistor.
7. Dispositif selon la revendication 3 et une des revendications 5 ou 6, caractérisé
en ce que les moyens de coupure comprennent un interrupteur passif à semi-conducteur
monté en série avec un conducteur passant à proximité ou au contact de l'amorce.
8. Dispositif selon la revendication 1 et plus particulièrement destiné à une mine factice
placée parmi des mines réelles, caractérisé en ce que les moyens de coupure comprennent
une portion de circuit susceptible de se corroder jusqu'à ouverture du circuit à l'issue
d'un certain temps.
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que la partie non protégée
est recouverte au moins partiellement lors de la mise en place de la mine par une
substance corrosive.
10. Dispositif selon une des revendications 8 ou 9, caractérisé en ce que la partie non
protégée est susceptible de recevoir au moins un matériau formant couple électrolytique
avec elle.