[0001] La présente invention concerne les écrans plats de visualisation, et plus particulièrement
des écrans dits à cathodoluminescence, dont l'anode porte des éléments luminescents
séparés les uns des autres par des zones isolantes et susceptibles d'être excités
par bombardement électronique. Ce bombardement électronique nécessite que les éléments
luminescents soient polarisés et peut provenir de micropointes, de couches à faible
potentiel d'extraction ou d'une source thermoionique.
[0002] Pour simplifier la présente description, on ne considérera ci-après que les écrans
à micropointes mais on notera que la présente invention concerne, de façon générale,
les divers types d'écrans susmentionnés et analogues.
[0003] La figure 1 représente la structure d'un écran plat couleur à micropointes.
[0004] Un tel écran à micropointes est essentiellement constitué d'une cathode 1 à micropointes
2 et d'une grille 3 pourvue de trous 4 correspondant aux emplacements des micropointes
2. La cathode 1 est placée en regard d'une anode cathodoluminescente 5 dont un substrat
de verre 6 constitue la surface d'écran.
[0005] Le principe de fonctionnement et un mode de réalisation particulier d'un écran à
micropointes sont décrits, en particulier, dans le brevet américain n
° 4 949 116 du Commissariat à L'Énergie Atomique.
[0006] La cathode 1 est organisée en colonnes et est constituée, sur un substrat de verre
10, de conducteurs de cathode organisés en mailles à partir d'une couche conductrice.
Les micropointes 2 sont réalisées sur une couche résistive 11 déposée sur les conducteurs
de cathode et sont disposées à l'intérieur des mailles définies par les conducteurs
de cathode. La figure 1 représente partiellement l'intérieur d'une maille et les conducteurs
de cathode n'apparaissent pas sur cette figure. La cathode 1 est associée à la grille
3 organisée en lignes. L'intersection d'une ligne de la grille 3 et d'une colonne
de la cathode 1 définit un pixel.
[0007] Ce dispositif utilise le champ électrique qui est créé entre la cathode 1 et la grille
3 pour que des électrons soient extraits des micropointes 2. Ces électrons sont ensuite
attirés par des éléments luminophores 7 de l'anode 5 si ceux-ci sont convenablement
polarisés. Dans le cas d'un écran couleur, l'anode 5 est pourvue de bandes alternées
d'éléments luminophores 7r, 7g, 7b correspondant chacune à une couleur (Rouge, Vert,
Bleu). Les bandes sont parallèles aux colonnes de la cathode et sont séparées les
unes des autres par un isolant 8, généralement de l'oxyde de silicium (SiO
2) . Les éléments luminophores 7 sont déposés sur des électrodes 9, constituées de
bandes correspondantes d'une couche conductrice transparente telle que de l'oxyde
d'indium et d'étain (ITO). Les ensembles de bandes rouges, vertes, bleus sont alternativement
polarisés par rapport à la cathode 1, pour que des électrons extraits des micropointes
2 d'un pixel de la cathode/grille soient alternativement dirigés vers les éléments
luminophores 7 en vis-à-vis de chacune des couleurs.
[0008] La commande de sélection du luminophore 7 (le luminophore 7g, en figure 1) qui doit
être bombardé par les électrons issus des micropointes de la cathode 1 impose de commander,
sélectivement, la polarisation des éléments luminophores 7 de l'anode 5, couleur par
couleur.
[0009] Généralement, les rangées de la grille 3 sont séquentiellement polarisées à un potentiel
de l'ordre de 80 volts tandis que les bandes d'éléments luminophores (par exemple
7g, en figure 1) devant être excités sont polarisées sous une tension de l'ordre de
400 volts par l'intermédiaire de la bande d'ITO sur laquelle ces éléments luminophores
sont déposés. Les bandes d'ITO, portant les autres bandes d'éléments luminophores
(par exemple 7r et 7b en figure 1), sont à un potentiel faible ou nul. Les colonnes
de la cathode 1 sont portées à des potentiels respectifs compris entre un potentiel
d'émission maximale et un potentiel d'absence d'émission (par exemple, respectivement
0 et 30 volts). On fixe ainsi la brillance d'une composante couleur de chacun des
pixels d'une ligne.
[0010] Le choix des valeurs des potentiels de polarisation est lié aux caractéristiques
des éléments luminophores et des micropointes 2. Classiquement, en dessous d'une différence
de potentiel de 50 volts entre la cathode et la grille, il n'y a pas d'émission électronique,
et l'émission maximale utilisée correspond à une différence de potentiel de 80 volts.
[0011] Un espace 12 entre les substrats 6 et 10 est généralement défini au moyen d'entretoises
(non représentées ) régulièrement réparties sur toute la surface de l'écran entre
la grille 3 et l'anode 5. Les substrats 6 et 10 sont assemblés l'un à l'autre au moyen
d'un scellement périphérique, par exemple au moyen d'un cordon de verre fusible constituant,
une fois durci, un joint périphérique rigide.
[0012] Dans le cas d'un écran couleur, les pistes de raccordement des bandes 9 par ensemble
de bandes portant des éléments luminophores d'une même couleur requièrent la formation,
sur le substrat 6, d'un empilement de couches isolantes et conductrices car on doit
raccorder trois ensembles de bandes alternées.
[0013] Dans le cas d'un écran monochrome dont l'anode est constituée d'un plan d'élément
luminophores d'une même couleur, une seule piste de raccordement suffit et cette piste
peut être directement déposée sur le substrat 6.
[0014] Un inconvénient des écrans classiques est qu'ils souffrent d'une faible durée de
vie, c'est-à-dire qu'au bout d'un temps de fonctionnement relativement court (de l'ordre
d'une centaine d'heures), on voit apparaître des phénomènes destructeurs dus à la
formation d'arcs à la périphérie de l'écran.
[0015] L'origine de ce phénomène est mal comprise. On pensait généralement qu'il était dû
au faible espace inter-électrodes (de l'ordre de 0,2 mm) devant la différence de potentiel
importante entre l'anode et la cathode. Pour pallier, entre autres, ce phénomène,
on avait proposé d'augmenter la distance inter-électrodes pour une tension anode/cathode
donnée. Toutefois, cette solution entraîne l'apparition d'autres problèmes (espaceurs,
focalisation...) et ne fait que retarder l'apparition des phénomènes destructeurs
en périphérie de l'écran.
[0016] La présente invention a pour objet de proposer une nouvelle solution aux problèmes
susmentionnés d'apparition d'arcs en périphérie de l'écran.
[0017] Pour atteindre cet objet, la présente invention prévoit une anode d'écran plat de
visualisation du type comportant une zone active pourvue d'éléments luminophores,
ladite zone active étant entourée d'au moins un piste de collection d'électrons secondaires
susceptibles d'être réémis par la zone active suite à un bombardement électronique
de celle-ci, et ladite piste étant séparée de la périphérie de la zone active, au
moins en grande partie, par un espace en un matériau isolant.
[0018] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la largeur de ladite piste
est supérieure à la distance susceptible d'être parcourue par des électrons secondaires
réémis par ledit matériau isolant.
[0019] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la largeur de ladite piste
est supérieure à 50 µm.
[0020] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la largeur dudit espace isolant
est inférieure à la distance susceptible d'être parcourue par des électrons secondaires
réémis par le matériau dont il est constitué.
[0021] Selon un mode de réalisation de la présente invention, ladite piste est portée à
un potentiel nettement inférieur au potentiel de polarisation de ladite zone active.
[0022] Selon un mode de réalisation de la présente invention, l'anode comporte au moins
deux pistes concentriques entourant ladite zone active, une première piste proximale
de la zone active étant portée à un potentiel intermédiaire entre le potentiel de
cette zone active et un potentiel auquel est portée une deuxième piste distale de
la zone active.
[0023] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la ou les pistes sont ouvertes
pour permettre le passage d'une piste de polarisation de la zone active.
[0024] Selon un mode de réalisation de la présente invention, ladite piste présente une
forme de spirale entre la zone active et une borne de raccordement à un potentiel
inférieur à celui de la zone active.
[0025] Selon un mode de réalisation de la présente invention, des résistances sont intercalées
dans chaque tronçon de ladite spirale.
[0026] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la ou les pistes sont en un
matériau faiblement résistif.
[0027] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la ou les pistes sont en un
matériau présentant un coefficient d'émission secondaire inférieur ou égal à l'unité.
[0028] Ces objets, caractéristiques et avantages, ainsi que d'autres de la présente invention
seront exposés en détail dans la description suivante de modes de réalisation particuliers
faite à titre non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles
:
la figure 1, décrite précédemment, représente de façon schématique la structure d'ensemble
d'un écran à micropointes classique ;
la figure 2 représente, schématiquement et en coupe, le bord d'un écran plat de visualisation
classique ;
la figure 3 représente un premier mode de réalisation d'une anode d'écran plat de
visualisation à cathodoluminescence selon l'invention ;
la figure 4 représente un deuxième mode de réalisation d'une anode d'écran plat de
visualisation à cathodoluminescence selon l'invention ; et
la figure 5 représente un troisième mode de réalisation d'une anode d'écran plat de
visualisation à cathodoluminescence selon l'invention.
[0029] Pour des raisons de clarté, les mêmes éléments ont été désignés par les mêmes références
aux différentes figures. Pour les mêmes raisons, les représentations des figures ne
sont pas à l'échelle.
[0030] La présente invention a pour origine une interprétation du phénomène qui engendre
le problème susmentionné dans les écrans classiques.
[0031] Les inventeurs considèrent que ce problème est dû, en particulier, à un phénomène
d'émission secondaire se produisant en périphérie de l'anode.
[0032] La figure 2 représente, schématiquement et en coupe transversale, le bord d'un écran
plat de visualisation. Pour des raisons de clarté, les détails constitutifs de la
cathode 1 et de la grille 3 n'ont pas été représentés.
[0033] Comme cela a déjà été indiqué précédemment, une fois l'écran terminé, l'espace interne
12 est ceinturé par un joint de verre 14 assurant le scellement des substrats 6 et
10 portant respectivement l'anode et la cathode de l'écran. S'agissant d'un écran
couleur, le joint 14 doit être placé à distance du bord de la zone active de l'anode
portant les éléments luminophores pour permettre l'interconnexion des bandes par ensembles
d'une même couleur. Pour des raisons de clarté, l'empilement des couches conductrices
et isolantes n'a pas été représenté à la figure 2. Seule une bande isolante périphérique
8' a été représentée. Cette bande 8' peut soit s'étendre jusqu'au joint 14, soit laisser
le substrat 6 accessible dans certaines parties de la périphérie de l'écran comme
cela est représenté en figure 2.
[0034] Quand une bande d'ITO située en périphérie de l'écran (par exemple la bande 9g, à
la figure 2) est polarisée à 400 volts, des électrons "primaires" et émis par les
micropointes (non représentées) de la cathode 1 arrivent sur les luminophores 7g.
Des électrons "secondaires" e
s sont réémis par les luminophores 7g. De plus, un certain nombre d'électrons primaires
arrivent sur le bord de la couche isolante 8' ou directement sur le substrat 6 dans
les régions éventuellement dépourvues de couche 8'. On constate, là aussi, une émission
secondaire.
[0035] Tout matériau possède un coefficient d'émission secondaire, appelé δ, qui représente
le nombre moyen d'électrons secondaires réémis pour un électron incident arrivant
sur ce matériau. L'énergie prédominante de la distribution statistique des électrons
secondaires est de l'ordre de 30 à 50 eV, quelle que soit l'énergie des électrons
incidents.
[0036] Le coefficient d'émission secondaire d'un matériau varie en fonction de l'énergie
des électrons qui touchent sa surface. De façon générale, ce coefficient commence
par croître jusqu'à atteindre un niveau maximal δ
max puis décroît vers une valeur d'asymptote. Dans le cas des écrans à micropointes,
l'énergie des électrons primaires est liée au potentiel de polarisation de l'anode
et est, par exemple, de l'ordre de 400 eV.
[0037] Quand le coefficient d'émission secondaire δ est supérieur à 1, cela veut dire que
la surface du matériau réémet plus d'électrons qu'elle n'en reçoit et tend à se charger
positivement. A l'inverse, quand le coefficient d'émission secondaire δ est inférieur
à 1, il y a accumulation d'électrons.
[0038] Le fait que les écrans à micropointes soient réalisés en utilisant des technologies
dérivées de celles utilisées dans la fabrication des circuits intégrés, a entraîné
le recours à l'oxyde de silicium pour réaliser les bandes isolantes 8'. En effet,
l'oxyde de silicium constitue un matériau usuel et dont on maîtrise bien l'utilisation.
Malencontreusement, l'oxyde de silicium présente un coefficient d'émission secondaire
particulièrement élevé (δ
max est de l'ordre de 3 pour une énergie de l'ordre de 400 eV).
[0039] De même, le verre constituant le substrat 6 et le joint 14 possède un coefficient
d'émission secondaire également très élevé (δ
max est de l'ordre de 4 pour une énergie de l'ordre de 400 eV).
[0040] La conséquence de ce phénomène d'émission secondaire est la suivante.
[0041] Initialement, la piste 8', le substrat 6 et le joint 14 sont à un potentiel nul.
Les électrons primaires qui arrivent sur le bord de la piste 8' (ou sur le substrat
6) au bord de la piste 9g lorsqu'elle est polarisée entraînent, par émission d'électrons
secondaires, une charge positive en surface de l'oxyde de silicium de la couche 8'
(ou en surface du substrat 6). Au fur et à mesure du fonctionnement de l'écran, cette
zone de charge positive se développe, dans la mesure où les électrons primaires sont
de plus en plus attirés par la surface de la bande 8' ou du substrat 6 au fur et à
mesure que sa charge positive augmente. De plus, l'émission d'un électron secondaire
donne généralement lieu à son tour à une réémission d'électrons secondaires. La zone
de charge positive se propage vers le joint 14, puis à la surface du joint de verre
14 et se rapproche ainsi progressivement de la cathode. Lorsque la zone de charge
positive devient suffisamment proche de la cathode, il se produit un phénomène d'arc
en raison de la différence de potentiel avec la cathode.
[0042] On voit désormais pourquoi le fait d'écarter les substrats l'un de l'autre ne fait
que retarder l'apparition d'arcs électriques en périphérie de l'écran.
[0043] A partir de cette analyse, l'invention propose de piéger les électrons secondaires
pour empêcher la propagation du phénomène d'émission secondaire jusqu'au joint de
scellement.
[0044] Une caractéristique de la présente invention est d'intercaler, entre la zone active
portant les éléments luminophores de l'anode et le joint de scellement, une piste
de collection des électrons secondaires. Cette piste de collection est selon l'invention,
soit en un matériau conducteur polarisé à un potentiel déterminé, soit en un matériau
présentant un coefficient d'émission secondaire inférieur ou égal à l'unité, de préférence,
polarisable.
[0045] Selon l'invention, la piste de collection est séparée de la périphérie de la zone
active, au moins en partie, par un espace en un matériau isolant.
[0046] Si la piste est polarisée, son potentiel de polarisation est choisi pour ne pas attirer
des électrons émis par la cathode.
[0047] Le choix du matériau dépend, en particulier, du nombre et de la forme des pistes
de collection, comme on le verra par la suite en relation avec différents modes de
réalisation de l'invention. Pour un matériau à faible coefficient d'émission secondaire
(δ), on choisira un matériau dont le coefficient d'émission secondaire δ est inférieur
à l'unité au moins dans la plage d'énergie des électrons primaires émis par les micropointes.
Pour un matériau conducteur, on choisira un matériau faiblement résistif si son coefficient
d'émission secondaire (δ) est supérieur à 1.
[0048] Ces modes de réalisation vont être décrits en relation avec les figures 3 à 5. Par
souci de simplification des dessins, les figures 3 à 5 se réfèrent à des anodes d'écran
monochrome constituées d'un plan 20 d'éléments luminophores d'une même couleur portés
par un plan d'ITO correspondant (non visible aux figures). On notera cependant que
les différents modes de réalisation qui seront exposés par la suite s'appliquent également
au cas d'un écran couleur dont l'anode est constituée de plusieurs ensembles de bandes
parallèles alternées d'éléments luminophores de couleurs différentes ainsi qu'à un
écran monochrome dont l'anode est constituée de deux ensembles de bandes parallèles
alternées d'éléments luminophores d'une même couleur. Aux figures 3 à 5, la position
de la limite intérieure du joint de scellement (14, figure 2) a été symbolisée par
un cadre en pointillés 14'.
[0049] La figure 3 représente un premier mode de réalisation d'une anode d'écran plat selon
la présente invention.
[0050] Selon ce mode de réalisation, la zone active 20 est entourée par une seule piste
21 de collection des électrons secondaires.
[0051] De préférence, la piste 21 constitue un anneau autour de la zone active 20 et est
polarisée à un potentiel nettement inférieur au potentiel de polarisation de la zone
active pour ne pas gêner le fonctionnement de l'écran en attirant des électrons issus
de la cathode (non représentée).
[0052] L'anneau 21 ne doit pas être en contact avec la zone active 20. Ainsi, l'anneau 21
et la zone active 20 sont séparés par un matériau isolant 22, par exemple, le verre
du substrat 6 sur lequel est formée l'anode ou une bande d'oxyde de silicium rapportée
sur le substrat 6.
[0053] S'il n'est pas polarisé, l'anneau 21, du fait que son coefficient d'émission secondaire
est inférieur à 1, se charge négativement lorsqu'il reçoit des électrons secondaires
réémis par la surface du matériau 22 et, une fois chargé, focalise les électrons vers
la zone active 20. Cependant, cette charge négative est difficilement contrôlable.
En particulier, il est difficile de déterminer la largeur de l'espace isolant 22 qui
permet d'éviter l'apparition d'arcs électriques entre la zone active 20 et la piste
21.
[0054] S'il est polarisé, le potentiel de l'anneau 21 est, par exemple, nul ou voisin de
zéro (de préférence, légèrement négatif).
[0055] La largeur de l'anneau 21 est choisie pour être supérieure à la distance moyenne
que sont susceptibles de parcourir les électrons secondaires réémis par le matériau
isolant 22 et qui est, comme précédemment, susceptible de recevoir des électrons primaires
issus des micropointes. Typiquement, avec une énergie de l'ordre de 30 eV, un électron
secondaire parcourt une distance d'environ 50 µm. Ainsi, la largeur de l'anneau 21
est, de préférence, sensiblement supérieure à 50 µm.
[0056] L'espace isolant 22 doit être suffisant pour éviter qu'un arc électrique ne se développe
entre la zone active 20 et l'anneau de collection 21. On cherchera cependant à ce
qu'il soit le moins large possible pour éviter un développement d'une zone de charge
positive dans cet espace. Idéalement et si les potentiels de polarisation le permettent,
la largeur de l'espace 22 est inférieure à la distance moyenne que sont susceptibles
de parcourir les électrons secondaires émis par la surface de cet espace, soit, de
préférence, inférieure à 50 µm. Cela garantit que tous les électrons secondaires réémis
par le matériau isolant 22 soient collectés par le matériau 21.
[0057] Au moins s'il n'est pas faiblement résistif, le matériau de la piste 21 présente,
de préférence, un coefficient d'émission secondaire δ
max inférieur à 1. Cela garantit l'absence d'émission secondaire indépendamment de l'énergie
des électrons primaires, c'est-à-dire indépendamment des valeurs de polarisation de
l'anode et de la cathode. On notera que, dans le premier mode de réalisation, le matériau
de la piste 21 pourra, le cas échéant, être isolant si on ne souhaite pas le polariser.
[0058] Un avantage de la présente invention est qu'elle évite tout phénomène de propagation
des émissions secondaires jusqu'au joint de scellement 14' entre les plaques d'anode
et de cathode. De plus, la polarisation de l'anneau 21 permet d'évacuer les charges
correspondantes.
[0059] A la figure 3, l'anneau 21 est continu et recouvre donc, avec interposition d'un
isolant (non représenté) une piste 24 de polarisation de la zone active 20. Cette
piste 24 s'étend au-delà du joint 14' et est destinée à être raccordée, par l'intermédiaire
d'un connecteur 25, à une électronique de commande de l'écran (non représentée). De
même, l'anneau 21 est polarisé au moyen d'une piste conductrice 26, s'étendant au-delà
du joint 14' et destinée à recevoir un connecteur 27 de raccordement à l'électronique
de commande.
[0060] On pourra toutefois laisser subsister dans l'anneau, une ouverture permettant le
passage sans contact de la piste 24. Cela présente l'avantage de pouvoir utiliser
le même matériau (par exemple de l'ITO) pour la zone 20, la piste 24 et l'anneau 21,
qui peut alors être gravé dans une même étape de procédé.
[0061] La figure 4 représente un deuxième mode de réalisation d'une anode d'écran plat selon
l'invention.
[0062] Selon ce deuxième mode de réalisation, la zone active 20 de l'anode est entourée
de deux anneaux concentriques de collection des électrons secondaires. Un premier
anneau 21' est séparé de la zone 20 par un espace en un matériau isolant 22. Un deuxième
anneau 21" entoure l'anneau 21' en étant séparé de ce dernier par un deuxième espace
en un matériau isolant 22' (par exemple le verre du substrat 6 ou de l'oxyde de silicium
déposé sur ce dernier). Ici, le matériau constitutif des anneaux 21' et 21" est choisi
pour être polarisable (avec un coefficient à inférieur à 1 s'il n'est pas faiblement
résistif).
[0063] Comme précédemment, la largeur des anneaux 21' et 21" est choisie pour être supérieure
à la distance moyenne que sont susceptibles de parcourir les électrons secondaires
réémis par les matériaux isolants, respectivement 22 et 22'.
[0064] La zone active 20 est polarisée au moyen d'une piste 24 et d'un connecteur 25. Les
anneaux 21' et 21" sont polarisés au moyen de pistes, respectivement 26' et 26", et
de connecteurs, respectivement 27' et 27".
[0065] Selon l'invention, les anneaux 21' et 21" sont polarisés à des potentiels différents,
l'anneau 21' étant, de préférence, à un potentiel intermédiaire entre le potentiel
de la zone active 20 et le potentiel de l'anneau externe 21". A titre d' exemple particulier,
l'anneau 21' est à un potentiel de 200 volts et l'anneau 21" est à un potentiel nul.
[0066] Un avantage de ce deuxième mode de réalisation est qu'en rendant plus progressive
la diminution du potentiel depuis la zone active jusqu'au bord de l'écran, il évite
les effets de bord en étalant les lignes de champ électrique.
[0067] Un autre avantage de ce deuxième mode de réalisation est qu'il permet de réduire
la largeur des espaces 22 et 22' entre la zone active 20 et l'anneau 21' et entre
les anneaux 21' et 21". En effet, la distance limite de création d'arc électrique
est plus faible dans la mesure où la différence de potentiel entre la zone 20 et l'anneau
21' et entre les anneaux 21' et 21" est réduite. Cela minimise le développement de
la zone de charge positive dans l'espace 22 en facilitant le respect du compromis
de largeur de l'espace 22, lié au besoin d'empêcher la formation d'arc électrique
entre la zone 20 et l'anneau 21' et au souhait d'avoir une largeur inférieure à la
distance parcourue par les électrons secondaires.
[0068] La figure 5 représente un troisième mode de réalisation d'une anode d'écran plat
selon la présente invention.
[0069] Selon ce mode de réalisation, la collection des électrons secondaires est effectuée
au moyen d'une piste 31 en forme de spirale qui relie un bord de la zone active 20
à une borne 36 de raccordement, au moyen d'un connecteur 27, à un potentiel nul ou
voisin de zéro. Ici, la piste 31 est choisie pour présenter un coefficient d'émission
secondaire inférieur à 1.
[0070] Des espaces en un matériau isolant 22, 22' et 22" sont prévus entre la zone active
20 et le premier tour de spire et entre chaque tour de spire de la piste 31.
[0071] Comme précédemment, on veillera à ce que la largeur des spires de la piste 31 soit
suffisante pour éviter que des électrons secondaires sautent les spires en se propageant
d'espace isolant 22 en espace isolant 22' ou 22" pour atteindre le bord de l'écran.
[0072] Dans ce troisième mode de réalisation, la largeur des spires est également conditionnée
par la résistivité souhaitée pour obtenir une décroissance progressive du potentiel
depuis la zone active (à 400 volts) jusqu'à la borne 36 (par exemple à 0 volts).
[0073] Selon l'invention, la largeur de la piste 31 est choisie pour que cette piste 31
présente une résistivité suffisante afin de minimiser la circulation de courant dans
cette dernière.
[0074] A titre de variante et en fonction de la résistivité du matériau choisi pour constituer
la piste 31, on peut prévoir, selon l'invention, d'intercaler des résistances 33,
par exemple obtenues par sérigraphie, dans chaque tour de spire défini par la piste
31.
[0075] La polarisation de la zone active 20 est, comme précédemment, obtenue au moyen d'une
piste 24 destinée à recevoir un connecteur 25 raccordé à l'électronique de commande
de l'écran.
[0076] Un avantage du troisième mode de réalisation représenté à la figure 5 est qu'il créé
une diminution progressive et contrôlée du potentiel entre la zone active 20 et le
joint 14'.
[0077] Un autre avantage de ce troisième mode de réalisation est qu'il ne nécessite pas
de source de potentiel intermédiaire tout en minimisant les effets de bord.
[0078] Le matériau constitutif des anneaux de collection des électrons secondaires 21, 21',
21" ou 31 selon l'un des modes de réalisation précédent est, par exemple, de l'ITO
(matériau faiblement résistif).
[0079] On pourra également réaliser le ou les anneaux de collection d'électrons secondaires
en oxyde de chrome (Cr
2O
3) qui possède un coefficient d'émission secondaire maximal δ
max de l'ordre de 0,95. Dans ce cas, la polarisation éventuelle de la ou des pistes de
collection est obtenue par l'intermédiaire d'une couche conductrice de même motif
(par exemple en ITO), sur laquelle est déposée une couche d'oxyde de chrome.
[0080] Dans le cas où l'oxyde de chrome est choisi pour réaliser la piste 31 du troisième
mode de réalisation représenté à la figure 5, l'adjonction de résistances 33 sera
généralement superflue dans la mesure où l'oxyde de chrome est un matériau présentant
une résistivité supérieure à l'ITO. De plus, le recours à de l'oxyde de chrome permet
de réaliser, selon ce troisième mode de réalisation, des spires plus larges ce qui
améliore l'absence de propagation des électrons secondaires.
[0081] On notera que si le matériau choisi pour les pistes 21, 21', 21" et 31 ne présente
pas un coefficient δ < 1, sa résistivité devra être suffisamment faible pour évacuer
les charges par sa polarisation et éviter ainsi une réémission d'électrons secondaires.
[0082] La mise en oeuvre de l'invention selon l'un quelconque des modes de réalisation exposés
ci-dessus pourra être effectuée par des moyens classiques de dépôt et de définition
des pistes du matériau choisi. Par exemple, on pourra avoir recours à une pulvérisation
cathodique ou à une évaporation. On notera que la largeur des pistes permet également
d'avoir recours à la sérigraphie.
[0083] lien entendu, la présente invention est susceptible de diverses variantes et modifications
qui apparaîtront à l'homme de l'art. En particulier, le choix du ou des potentiels
de polarisation des anneaux de collection des électrons secondaires est fonction des
potentiels respectifs de l'anode et de la cathode de l'écran.
[0084] De plus, d'autres matériaux que ceux indiqués à titre d'exemple pourront être utilisés
pour réaliser le ou les anneaux de collection, et les dimensions données à titre d'exemple
pourront être modifiées en fonction de l'application.
[0085] En outre, bien que les exemples décrits se réfèrent à un écran monochrome, l'invention
s'applique également à un écran couleur. Dans ce cas, l'anneau ou les anneaux de collection
d'électrons secondaires sont déposés au dessus de l'empilement permettant l'interconnexion
des bandes d'éléments luminophores.
1. Anode d'écran plat de visualisation du type comportant une zone active pourvue d'éléments
luminophores, caractérisée en ce que ladite zone active (20) est entourée d'au moins
un piste (21, 21', 31) de collection d'électrons secondaires susceptibles d'être réémis
par la zone active suite à un bombardement électronique de celle-ci, ladite piste
étant séparée de la périphérie de la zone active, au moins en grande partie, par un
espace (22, 22', 22") en un matériau isolant.
2. Anode selon la revendication 1, caractérisée en ce que la largeur de ladite piste
(21, 21', 21", 31) est supérieure à la distance susceptible d'être parcourue par des
électrons secondaires réémis par ledit matériau isolant (22, 22', 22").
3. Anode selon la revendication 2, caractérisée en ce que la largeur de ladite piste
(21, 21', 21", 31) est supérieure à 50 µm.
4. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que la largeur
dudit espace isolant (22, 22', 22") est inférieure à la distance susceptible d'être
parcourue par des électrons secondaires réémis par le matériau dont il est constitué.
5. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que ladite
piste (21, 21', 31) est portée à un potentiel nettement inférieur au potentiel de
polarisation de ladite zone active (20).
6. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce qu'elle
comporte au moins deux pistes (21', 21") concentriques entourant ladite zone active
(20), une première piste (21') proximale de la zone active (20) étant portée à un
potentiel intermédiaire entre le potentiel de cette zone active (20) et un potentiel
auquel est portée une deuxième piste (21") distale de la zone active (20).
7. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que la ou
les pistes sont ouvertes pour permettre le passage d'une piste (24) de polarisation
de la zone active (20).
8. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que ladite
piste (31) présente une forme de spirale entre la zone active (20) et une borne (36)
de raccordement à un potentiel inférieur à celui de la zone active (20).
9. Anode selon la revendication 7, caractérisée en ce que des résistances (33) sont intercalées
dans chaque tronçon de ladite spirale (31).
10. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisée en ce que la ou
les pistes (21, 21', 21", 31) sont en un matériau faiblement résistif.
11. Anode selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisée en ce que la
ou les pistes (21, 21', 21", 31) sont en un matériau présentant un coefficient d'émission
secondaire (δ) inférieur ou égal à l'unité.