[0001] La présente invention concerne un dispositif de détection de mise bas pour les grands
mammifères, et plus particulièrement pour les bovins et juments.
[0002] Il existe des cas de naissance dans les grands mammifères d'élevage tels que les
bovins et les chevaux, où l'intervention de l'homme est nécessaire pour diverses raisons.
Ainsi, le volume du foetus peut être trop important par rapport à la taille de la
mère, ou celui-ci peut être dans une mauvaise position. D'autre part, dans certains
cas, des soins urgents doivent être prodigués à la mère et/ou au nouveau-né. La non-intervention
de l'homme dans le cas de mise bas difficile peut entraîner des troubles pouvant aller
jusqu'à la perte du nouveau-né et/ou de la mère. Il est donc important de pouvoir
déterminer précisément le moment de la mise bas.
[0003] Cette détermination de la mise bas s'avère toutefois très délicate. En effet, d'une
part, la date d'insémination ou de monte naturelle n'est pas toujours connue et, d'autre
part, la durée de la gestation peut être variable, des écarts de plus ou moins dix
jours n'étant pas exceptionnels. De plus, les signes extérieurs tels que la tuméfaction
de la vulve, la plénitude mammaire, ou le relâchement des ligaments sacro-tubéraux,
varient d'un animal à l'autre sans pour autant être d'une grande lisibilité. Les variations
de température de la parturiente à l'approche de la mise bas ne sont pas d'une grande
précision. Le nouveau-né pouvant être pour l'éleveur la base de son revenu, les difficultés
de la détermination de l'approche de la mise bas expliquent le lourd travail de surveillance
que les naissances génèrent chez l'éleveur en raison des risques de perte animale.
[0004] Pour soulager, au moins en partie, l'éleveur de sa tâche de surveillance, il est
donc souhaitable de disposer de détecteurs de mise bas. Différents types de détecteurs
de mise bas sont connus actuellement.
[0005] Un type de détecteur vise à détecter le relèvement de la queue. Un autre type consiste
à mesurer l'activité musculaire au moyen de sangles. Dans ces deux types de détecteurs,
l'éleveur est amené à placer un jeu de sangles complexe sur l'animal. Ces mouvements
de l'animal peuvent se produire pour d'autres circonstances, et sont parfois peu visibles
au bon moment. On risque des fausses alertes, et des absences d'alerte. On a également
cherché à surveiller la température ou transpiration de l'animal.
[0006] D'autres types de détecteurs utilisent une sonde vaginale qui devrait être expulsée
au début de la mise bas. L'expulsion de la sonde peut être signalée par la différence
de température entre l'intérieur et l'extérieur de l'animal. On peut aussi enregistrer
les variations de température car la température baisse au moment de l'expulsion du
foetus. On peut encore repérer le changement d'orientation de la sonde à la sortie,
au moyen d'une bille de mercure, qui passant de l'horizontale à la verticale, génère
un signal déclenché par un contact. Dans ces sondes, un circuit électronique, excité
par le signal émis par la sonde à sa sortie, émet un signal radio qui peut avertir
l'éleveur, directement ou par l'intermédiaire d'un relais.
[0007] Les mesures de température ne sont pas fiables. La température extérieure à l'endroit
où aboutit la sonde peut être élevée. Les variations prévisibles peuvent ne pas se
produire, ou la température peut changer pour une autre cause. On risque donc l'émission
d'un signal sans cause (fausse alerte), ou l'absence de signal. Un inconvénient commun
à toutes les sondes vaginales est l'expulsion prématurée de la sonde, donc avertissement
inutile, qui est fréquent, car l'adaptation de la dimension de la sonde à la taille
de l'animal est une difficulté, étant donné les différences de dimensions des diverses
races de bétail. L'utilisation d'un jeu de sondes n'est pas pratique, et n'est même
pas sûr, car il est difficile d'apprécier la pression de serrage d'une sonde dans
le vagin. Le document EP-0 108 330 divulgue une sonde de ce type comportant une bride
radiale pour retenir la sonde dans le vagin.
[0008] Le document US-3 892 238 divulgue un support de médicament qui est hélicoïdal. Ce
support comporte un médicament sur sa surface extérieure pour augmenter la surface
de contact avec la cavité du corps dans laquelle il est placé. Le support est mis
en place et retiré manuellement par le vétérinaire et maintenu fixement dans la cavité
pour éviter son expulsion.
[0009] La présente invention a pour but de réaliser un détecteur de mise bas qui ne présente
pas les inconvénients mentionnés ci-dessus.
[0010] En particulier, l'invention a pour but de réaliser un détecteur de mise bas qui s'adapte
automatiquement aux dimensions du vagin, qui peuvent être variables.
[0011] La présente invention a donc pour but de réaliser un détecteur de mise bas sous la
forme d'une sonde placée dans le vagin de l'animal, ce détecteur étant expulsé automatiquement
au moment de l'éjection de l'allantoïde et/ou de l'amnios déclenchant ainsi un signal
d'alarme. Le détecteur de l'invention présente des avantages d'être fiable, d'éliminer
quasi-totalement le risque de fausse alerte, c'est-à-dire de ne déclencher l'alarme
qu'après l'expulsion de la sonde, et de ne pas expulser cette sonde avant l'éjection
de l'allantoïde, d'éliminer le risque de détérioration et/ou de perte du détecteur
après son expulsion et d'être manipulable de manière simple ne nécessitant pas l'intervention
d'un spécialiste. Il est possible d'adjoindre un temporisateur d'alarme. Pour diminuer
le temps qui sépare l'alarme de l'apparition du foetus, il est possible de placer
un système dans le boîtier de réémission qui bloque l'émission du signal sonore pendant
une durée réglable (1 à 120 mn).
[0012] La présente invention a donc pour objet un dispositif de détection de mise bas pour
grands mammifères, comprenant une sonde destinée à être placée dans le vagin d'un
mammifère, ladite sonde étant adaptée à être expulsée du vagin lors de l'éjection
de l'allantoïde, ladite sonde comportant un élément de maintien en position dans le
vagin, et un système de signalisation de l'expulsion, caractérisé en ce que l'élément
de maintien est un ressort hélicoïdal en compression radiale quand il est en position,
le système de signalisation étant accroché à l'intérieur dudit ressort.
[0013] On résout ainsi le problème de l'expulsion prématurée. La sonde vaginale est prévue
pour exercer autour d'elle la pression désirée suffisante pour résister à des contractions
sans expulsion avant que l'allantoïde et/ou l'amnios ne soit expulsé, pression pas
trop élevée pour ne pas incommoder l'animal, ce qui est très difficile à réaliser
avec une sonde rigide.
[0014] Un ressort hélicoïdal pouvant convenir peut être constitué par une bande plate, en
acier inoxydable de préférence. Le ressort en condition détendue peut présenter un
diamètre compris entre 20 et 250 mm, par exemple 120 mm. De préférence, le métal est
recouvert d'une substance souple, pour éviter de blesser l'animal, par exemple un
caoutchouc à base de silicone. Les indications qui précèdent ne sont que des exemples
de natures et de dimensions qui se sont montrées convenir avantageusement dans la
pratique.
[0015] Le système de signalisation peut être logé dans un boîtier et fournir un signal à
réception de lumière. Il peut comporter d'autres moyens, tels qu'un changement d'état
ou de position. Le boîtier comportera avantageusement une source électrique, batterie
ou pile, pour émettre un signal radio, qui peut être relayée par un appareil plus
puissant permettant d'avertir l'éleveur à telle distance que l'on jugera utile.
[0016] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la
description qui va suivre, donnée à titre d'exemple non limitatif en regard des dessins
ci-joints, et qui fera bien comprendre comment l'invention peut être réalisée.
[0017] Sur les dessins :
- la figure 1 représente schématiquement le dispositif de l'invention dans la position
de repos de la sonde, à l'intérieur du vagin d'une vache,
- la figure 2 représente schématiquement le dispositif de l'invention dans la position
d'actionnement de la sonde, après son expulsion du vagin de la vache,
- la figure 3 est une vue en élévation d'une sonde selon l'invention,
- la figure 4 est une vue en plan de l'élément de maintien de la sonde de la figure
3, en position déroulée,
- la figure 5 est une vue en élévation et en coupe partielle d'un boîtier d'un système
de signalisation d'expulsion de sonde, et
- la figure 6 est une vue en coupe d'un instrument pour la mise en place d'une sonde.
[0018] En référence aux figures 1 et 2, il est représenté schématiquement un mammifère 2,
en l'occurrence une vache, muni du dispositif de détection de l'invention respectivement
en position de veille (fig. 1), où le dispositif de détection n'émet pas de signal
d'alarme et en position d'actionnement (fig. 2), représenté schématiquement par des
petits traits sous la sonde sur la figure 2, dans laquelle le dispositif de détection
envoie un signal d'alarme à l'éleveur pour le prévenir de l'imminence de la mise bas.
Le dispositif de détection de mise bas selon l'invention comporte une sonde 1 destinée
à être placée dans le vagin 4, représenté schématiquement en pointillés sur la figure
1. Avantageusement, la sonde est reliée par lien souple tel qu'un fil 5 à une partie
externe de l'animal, en l'occurrence la queue 3. Par exemple, comme représenté sur
les figures 1 et 2, le fil 5 est fixé d'une part à la sonde 1 et d'autre part à un
anneau 6 disposé autour de la queue 3. L'anneau 6 peut être maintenu sur la queue
3 en étant relié à un collier ou à un surfaix 7 placé sur l'animal (derrière les épaules
et passant sur le garrot) par l'intermédiaire, par exemple, d'une croupière 8. Ainsi,
après l'expulsion de la sonde du vagin, celle-ci reste accrochée à la queue 3, comme
représenté schématiquement sur la figure 2, et ne risque donc pas de se détériorer
en tombant à terre et limite les risques d'écrasement par l'animal lui-même. Un tel
système peut permettre si on le désire d'utiliser un système de signalisation par
changement d'orientation de la sonde. Tout système signalant l'expulsion de la sonde
peut être utilisé, pourvu qu'il soit fiable. Un tel harnais est facultatif, pour la
réalisation de l'invention.
[0019] La sonde 1 (fig. 3) comporte un système 20 de signalisation de l'expulsion, et un
élément de maintien 10 qui, conformément à la présente invention, est constitué par
un ressort hélicoïdal. Dans cet exemple, le ressort peut être formé par une bande
support en matière rigide telle que plastique, élastomère ou acier inoxydable de 0,05
à 3 mm d'épaisseur sur une largeur de 10 à 100 mm de large. La longueur, une fois
déroulée (fig. 4), peut être de 150 à 1 500 mm.
[0020] Afin d'être moins blessant, le ressort peut être garni sur ses deux faces d'une matière
moins agressive telle qu'un élastomère à base de silicone. L'opération de garnissage
peut être faite avant ou après le traitement thermique du ressort, la bande support
peut être maintenue à plat par des centreurs convenablement disposés. Il peut y avoir
sur le ressort des points non garnis, ce qui n'est pas gênant pour le fonctionnement
du système.
[0021] Le système de signalisation de l'expulsion est accroché à l'intérieur dudit ressort.
Au moins une extrémité 11 du ressort peut porter un trou 12 ou une encoche pour y
accrocher le système 20 (fig. 5) de signalisation de l'expulsion. Ce système comporte
un boîtier, de préférence fermé par un bouchon 21, lequel boîtier comporte les éléments
électriques et électroniques utiles à la signalisation. Ainsi, il y aura des détecteurs
par exemple de lumière, qui peuvent être placés dans le boîtier si celui-ci est translucide
ou des trous de la paroi du boîtier. Une ou plusieurs cellules disposées à différentes
orientations sont suffisantes. Il y aura en outre une batterie, un circuit électronique
et un émetteur qui fonctionnera dès que les détecteurs reçoivent un signal lumineux,
thermique, sonore, mécanique ou autre.
[0022] On pourra, par exemple, utiliser des composants de détection de lumière, ils pourront
être sensibles à des valeurs comprises entre 0,01 et 15 lux. On obtient donc un déclenchement
du système sonore dès la mi sortie de la sonde.
[0023] Pour faciliter la mise en place de la sonde, on peut utiliser un instrument du genre
de celui qui est représenté sur la figure 6. Il comporte avantageusement un tube 30,
de diamètre inférieur à celui du ressort à l'état libre. Le ressort 10, avec le boîtier
20 est introduit en le resserrant dans le tube. Ce tube a une extrémité 31 coupée
en biais, pour faciliter son introduction dans la vulve. Un piston 32 permet de pousser
la sonde. Quand celle-ci a quitté le tube 30, le tube et le piston sont retirés.
1. Dispositif de détection de mise bas pour grands mammifères, comportant une sonde (1)
destinée à être placée dans le vagin d'un mammifère, ladite sonde étant adaptée à
être expulsée du vagin lors de l'éjection de l'allantoïde, ladite sonde comportant
un élément de maintien en position (10) dans le vagin, et un système de signalisation
de l'expulsion (20), caractérisé en ce que l'élément de maintien est un ressort hélicoïdal
en compression radiale quand il est en position, le système de signalisation étant
accroché à l'intérieur dudit ressort.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le ressort (10) est une
bande plate.
3. Dispositif selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé en ce que le
ressort (10) est revêtu d'une substance non blessante telle qu'un élastomère ou matière
plastique.
4. Dispositif selon une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le ressort
(10) comporte une bande support d'épaisseur variant entre 0,05 et 3 mm d'épaisseur,
de 10 à 100 mm de large et 150 à 1500 mm de long une fois déployé.
5. Dispositif selon une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la sonde
est attachée par un fil (5) à un harnais (7, 8) porté par l'animal.
6. Dispositif selon une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le système
de signalisation (20) de l'expulsion comporte des moyens sensibles à un changement
d'état (lumineux, mécanique, thermique, électrique), un circuit électronique susceptible
d'émettre un signal radio quand lesdits moyens reçoivent un signal lumineux, mécanique,
thermique ou électrique.
7. Dispositif selon une des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit système
comporte un boîtier (20) contenant les éléments de détection.
8. Instrument pour mettre en place une sonde selon une des revendications précédentes,
caractérisé en ce qu'il comporte un tube (30) présentant une extrémité coupée en oblique,
et un piston (32) coulissant dans ledit tube.