[0001] La présente invention concerne un ensemble comprenant une boîte de montre en matière
plastique dure et au moins un poussoir ayant une tige et une tête flexible saillante
à l'extérieur de la boîte, la tige s'étendant à partir de la tête à travers une ouverture
latérale de la boîte, la tête flexible étant solidaire de la tige et de la boîte et
obturant de manière étanche ladite ouverture.
[0002] L'invention concerne également un procédé de fabrication d'un tel ensemble.
[0003] Les poussoirs de ce genre ont généralement une faible course, ce qui les destine
avant tout à commander un contact électrique dans une montre électronique, par exemple
un chronographe ou une montre à fonctions multiples, mais on peut aussi envisager
leur application à une montre à mouvement mécanique.
[0004] La publication de brevet GB 2 077 506 décrit une boîte de montre ayant des poussoirs
de ce genre, sauf que la tige ne traverse pas complètement ou pas du tout l'ouverture
de la boîte. La tige et la tête extérieure du poussoir sont faites d'une seule pièce
moulée en matière plastique dure. La tête a une paroi assez mince pour être légèrement
flexible, pour permettre ainsi une faible course longitudinale de la tige et servir
de ressort de rappel. L'extrémité libre de la tige porte une plaquette de caoutchouc
conducteur qui, lorsqu'on presse le poussoir, s'applique sur deux contacts fixes pour
les relier électriquement. La périphérie de la tête flexible est en forme de jupe
cylindrique qui, dans une première forme de réalisation du poussoir, est collée de
manière étanche contre la paroi de l'ouverture de la boîte. Dans une autre forme de
réalisation, la pièce moulée est faite d'une pièce avec la boîte, la jupe se raccordant
directement à la boîte autour de l'ouverture.
[0005] Une telle tête de poussoir doit avoir un assez grand diamètre pour que la tête soit
flexible. Ceci est possible dans le cas du document cité parce que les poussoirs se
trouvent sur une face supérieure de la boîte. Par contre ils ne pourraient pas se
trouver sur la paroi latérale d'une montre-bracelet (la partie appelée la carrure),
parce que la hauteur de cette paroi est généralement très limitée. Par ailleurs, les
flexions répétées de la tête flexible en matière plastique dur risquent à la longue
de décoller la jupe ou de la fissurer, affectant ainsi l'étanchéité et le fonctionnement
du poussoir.
[0006] La présente invention vise à éviter les inconvénients susmentionnés, grâce à un poussoir
réalisable économiquement par un procédé de moulage et de telle façon que le poussoir
puisse se trouver sur la carrure d'une montre-bracelet.
[0007] Sous un premier aspect, l'invention concerne un ensemble du genre indiqué plus haut,
caractérisé en ce que la tête flexible est faite d'une matière élastomère et est fixée
de manière étanche sur une surface extérieure de la boîte autour de l'ouverture.
[0008] La matière élastomère de la tête flexible, du fait qu'elle est très déformable élastiquement
et fixée sur une surface extérieure de la boîte et non pas dans l'ouverture, permet
de réaliser un poussoir relativement étroit dans la direction de l'épaisseur de la
montre, donc sur l'extérieur de la carrure comme dans les montreschronographes traditionnelles
à poussoirs métalliques. De plus, la tête en élastomère peut avantageusement être
surmoulée à chaud sur la boîte, comme on le décrira plus loin, ce qui assure une liaison
solide et durable entre la matière élastomère et la matière plastique de la boîte.
La tête en élastomère a aussi l'avantage d'amortir des chocs accidentels sur le poussoir,
évitant ainsi de causer des dommages à l'intérieur de la montre.
[0009] La tige peut être faite d'une matière plastique dure et notamment de la même matière
plastique que la boîte, ce qui permet de la mouler en même temps que la boîte. La
tige peut être d'une pièce avec la boîte, en lui étant liée d'un côté par une partie
flexible, ou au contraire être séparée de la boîte en étant reliée à celle-ci uniquement
par la tête en élastomère.
[0010] Dans une autre forme de réalisation, la tige peut être en matière élastomère et être
faite d'une pièce avec la tête flexible.
[0011] Un autre aspect de l'invention concerne un procédé de fabrication d'un ensemble comprenant
une boîte de montre en matière plastique dure et au moins un poussoir ayant une tige
et une tête flexible saillante à l'extérieur de la boîte, la tige s'étendant à partir
de la tête à travers une ouverture latérale de la boîte, la tête flexible étant solidaire
de la tige et de la boîte et obturant de manière étanche ladite ouverture, le procédé
étant caractérisé en ce que la tête flexible est moulée par injection d'une matière
élastomère qui se lie de manière étanche à une surface extérieure de la boîte autour
de l'ouverture, et en ce que le procédé comporte les étapes suivantes :
(I) injection de la matière plastique dans un moule pour former au moins la boîte,
(II) modification d'une partie du moule dans la région de la tête du poussoir, et
(III) injection de la matière élastomère dans ladite partie du moule pour former au
moins la tête flexible de façon que celle-ci soit liée à chaud à ladite surface extérieure
de la boîte.
[0012] On utilise ainsi un procédé de moulage par injection dit "bimatière", particulièrement
performant et économique parce qu'il n'utilise qu'un seul moule pour la réalisation
de la boîte de montre et du ou des poussoirs équipant celle-ci. De plus, ce procédé
assure un positionnement impeccable de chaque tige de poussoir par rapport à la boîte
et donc au mouvement.
[0013] Dans une forme particulière du procédé, la tige du poussoir est faite de la même
matière plastique que la boîte et est moulée au cours de l'étape (I).
[0014] Dans une autre forme du procédé, la tige du poussoir est faite de la même matière
élastomère que la tête flexible et est moulée au cours de l'étape (III).
[0015] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront dans
la description suivante de différents exemples de réalisation, présentés à titre non
limitatif en référence aux dessins annexés, dans lesquels:
- la figure 1 est une vue frontale partielle d'une boîte de montre en plastique, partiellement
coupée dans la zone d'un poussoir, dans une première forme de réalisation de l'invention;
- la figure 2 est une vue en coupe suivant la ligne II-II de la figure 1;
- la figure 3 est une vue analogue à la figure 1, pour une deuxième forme de réalisation
de l'invention, et
- la figure 4 est une vue en coupe partielle illustrant encore une autre forme de réalisation
de l'invention.
[0016] Les figures 1 et 2 montrent schématiquement une boîte de montre-bracelet 2 en matière
thermoplastique dure telle que l'ABS ou analogue. La boîte 2 comprend un fond 3 et
une carrure 4 sur laquelle sont prévus dans le cas présent deux poussoirs latéraux
5. Un ou plusieurs autres poussoirs peuvent être prévus sur le côté opposé de la boîte.
La boîte 2 définit une cavité centrale circulaire 6 dans laquelle prendront place,
de manière classique, un mouvement d'horlogerie, des moyens d'affichage et éventuellement
d'autres organes, en particulier des modules électroniques. Une tige de commande (non-représentée)
peut être prévue à travers la carrure 4, notamment entre les deux poussoirs 5 représentés.
De préférence, ceux-ci sont identiques ou symétriques l'un de l'autre et agissent
suivant des axes respectifs 7 dirigés vers le centre 8 de la boîte.
[0017] Chaque poussoir 5 selon les figures 1 et 2 se compose principalement d'une tige allongée
10, ayant de préférence une forme cylindrique, légèrement conique ou prismatique orientée
suivant l'axe 7 dans une ouverture latérale 11 de la carrure 4, et une tête flexible
12 saillante à l'extérieur de la boîte 2. La tête 12 a ici une surface extérieure
13 en forme de cloche allongée, qui se raccorde de manière lisse à la surface extérieure
adjacente de la boîte 2. La tête 12 est faite d'une matière élastomère relativement
molle, moulée par injection à chaud de façon à se lier à la fois à une première extrémité
14 de la tige 10 et à une portion de surface extérieure 15 de la boîte 2 qui entoure
l'ouverture 11. La portion de surface 15 est de préférence en creux pour ménager une
épaisseur suffisante de la matière élastomère sur le pourtour de la tête 12. La tête
en élastomère 12 et la liaison entre les deux matières sur la portion de surface 15
garantissent l'étanchéité de la boîte dans la zone de l'ouverture 11. L'extrémité
14 de la tige 10 peut présenter des parties saillantes noyées dans la matière élastomère
afin de renforcer sa liaison avec la tête 12.
[0018] Dans l'exemple de la figure 1, la tige 10 est liée à la boîte 2 par une partie flexible
16 en forme de bande s'étendant dans l'ouverture 11 et servant de ressort de rappel
du poussoir, en coopération avec le rappel élastique assuré par la tête flexible 12.
Pour faciliter la flexion de la tête 12, un mince dégagement latéral 17 est prévu
autour de l'extrémité extérieure 14 de la tige 10, sauf du côté de la partie flexible
16, contre laquelle la tête peut s'appuyer.
[0019] Du côté de la cavité intérieure 6, la seconde extrémité de la tige 10 présente une
surface frontale d'appui 18 qui peut avoir toute forme appropriée pour coopérer avec
l'élément du mouvement qu'elle doit pousser, par exemple un élément de contact électrique
ou une pièce mécanique mobile. Le cas échéant, une lamelle métallique flexible (non
représentée) fixée à la boîte 2 peut être interposée entre la surface frontale 18
et le mouvement pour protéger la matière plastique de la tige 10. Sous l'effet d'une
poussée manuelle appliquée sur la surface extérieure 13, la déformation de la tête
flexible 12 et de la partie flexible 16 entraîne une course C de la tige 10 jusqu'à
une position active représentée en trait mixte. Lorsque cette poussée est relâchée,
la tige est rappelée en position de repos par l'élasticité de la matière. Sa surface
frontale 18 peut avantageusement se trouver alors à proximité d'une surface intérieure
périphérique 20 de la cavité 6, ce qui facilite le montage du mouvement.
[0020] La construction décrite ci-dessus a l'avantage de pouvoir être fabriquée par un procédé
de moulage par injection dit "bimatière", c'est-à-dire qu'on utilise un seul moule
dans lequel on injecte successivement deux matières différentes. Dans une première
étape, le moule est pourvu d'une partie qui occupe la place de la tête flexible 12
et l'on y injecte la matière plastique dure formant la boîte 2 avec la tige 10 et
la partie flexible 16. On remplace ensuite ladite partie du moule afin de mouler la
tête flexible 12 et l'on injecte dans cette région la matière élastomère, qui se lie
à chaud à la tige 10 et à la surface 15 de la boîte 2. Après démoulage, on dispose
d'une boîte terminée ayant le nombre voulu de poussoirs le long de sa carrure, ce
nombre étant compris par exemple entre un et quatre. Comme le procédé de fabrication
est peu coûteux, on peut aisément fabriquer ainsi des boîtes ayant différents nombres
de poussoirs, ou également utiliser une boîte ayant par exemple quatre poussoirs avec
un mouvement n'ayant besoin que de trois poussoirs, si cela se justifie pour des motifs
économiques ou esthétiques.
[0021] La figure 3 représente une variante de la construction des figures 1 et 2, la différence
étant que la tige 10 est séparée de la boîte 2, à laquelle elle n'est liée que par
la tête flexible 12 en élastomère. Dans ce cas, l'ouverture 11 de la boîte a simplement
une forme cylindrique, entoure complètement la tige 10 et se prolonge par le dégagement
17 de forme annulaire. Si la tige 10 est faite de la même matière plastique dure que
la boîte 2, cette construction peut être fabriquée par le même procédé que dans l'exemple
précédent. Par contre on peut aussi prévoir que la tige 10 soit faite d'une autre
matière, soit par préfabrication, soit par injection dans le même moule. Le rappel
du poussoir est assuré uniquement par l'élasticité de la matière élastomère de la
tête 12.
[0022] Dans les deux formes de réalisation illustrées par les figures 1 à 3, on peut prévoir
en outre que l'extrémité 14 de la tige 10 en plastique dur soit apparente sur la surface
extérieure 13 de la tête en élastomère, pour former une sorte de bouton. Celui-ci
peut être soit proéminent, soit à fleur de la surface 13.
[0023] Dans une autre variante, représentée schématiquement à la figure 4, la tige 10 du
poussoir 5 est faite de la même matière élastomère que la tête flexible 12, à laquelle
elle est raccordée par sa première extrémité 14, le poussoir étant ainsi fait d'une
seule pièce. Pour présenter une rigidité suffisante, la tige 10 peut avoir n'importe
quelle section transversale appropriée, notamment une section en forme de croix dans
le cas présent. Dans ce cas aussi, on peut utiliser le procédé d'injection "bimatière"
décrit plus haut, en injectant dans un même moule successivement la matière plastique
dure de la boîte 2, puis la matière élastomère du poussoir 5.
[0024] Les exemples présentés ci-dessus démontrent que l'invention permet de fabriquer une
boîte de montre pourvue de poussoirs d'une manière extrêmement simple et économique,
en évitant de nombreux problèmes liés à la fabrication, au montage et à l'étanchéité
des poussoirs mécaniques traditionnels. L'invention s'applique aussi bien à des chronographes
mécaniques qu'à des montres électroniques dont les poussoirs n'actionnent, par exemple,
que des contacts électriques.
1. Ensemble comprenant une boîte de montre (2) en matière plastique dure et au moins
un poussoir (5) ayant une tige et une tête flexible saillante à l'extérieur de la
boîte, la tige (10) s'étendant à partir de la tête à travers une ouverture latérale
(11) de la boîte, la tête flexible (12) étant solidaire de la tige et de la boîte
et obturant de manière étanche ladite ouverture,
caractérisé en ce que la tête flexible (12) est faite d'une matière élastomère
et est fixée de manière étanche sur une surface extérieure (15) de la boîte autour
de l'ouverture (11).
2. Ensemble selon la revendication 1, caractérisé en ce que la tige (10) est en matière
plastique dure et comporte une première extrémité (14) sur laquelle est moulée la
tête flexible.
3. Ensemble selon la revendication 2, caractérisé en ce que la tige (10) est faite de
la même matière plastique que la boîte (2).
4. Ensemble selon la revendication 3, caractérisé en ce que la tige (10) est d'une pièce
avec la boîte (2), à laquelle elle est liée d'un côté par une partie flexible (16).
5. Ensemble selon la revendication 4, caractérisé en ce que ladite partie flexible (16)
se trouve dans ladite ouverture (11).
6. Ensemble selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la tige (10)
est séparée de la boîte (2), à laquelle elle est reliée par la tête flexible (12).
7. Ensemble selon la revendication 1, caractérisé en ce que la tige (10) est en matière
élastomère et est faite d'une pièce avec la tête flexible (12), laquelle est raccordée
à une première extrémité (14) de la tige.
8. Ensemble selon la revendication 2 ou 7, caractérisé en ce qu'une seconde extrémité
de la tige comporte une surface frontale d'appui (18) qui s'étend dans une cavité
intérieure (6) de la boîte au moins dans une position active du poussoir, produite
par application d'une poussée extérieure sur la tête flexible en direction de la tige.
9. Ensemble selon la revendication 8, caractérisé en ce que ladite surface frontale (18)
se trouve à proximité d'une surface intérieure périphérique (20) de ladite cavité
(6) dans une position de repos du poussoir.
10. Procédé de fabrication d'un ensemble comprenant une boîte de montre (2) en matière
plastique dure et au moins un poussoir (5) ayant une tige (10) et une tête flexible
(12) saillante à l'extérieur de la boîte, la tige s'étendant à partir de la tête à
travers une ouverture latérale (11) de la boîte, la tête flexible étant solidaire
de la tige et de la boîte et obturant de manière étanche ladite ouverture,
caractérisé en ce que la tête flexible est moulée par injection d'une matière élastomère
qui se lie de manière étanche à une surface extérieure de la boîte autour de l'ouverture,
et en ce que le procédé comporte les étapes suivantes :
(I) injection de la matière plastique dans un moule pour former au moins la boîte,
(II) modification d'une partie du moule dans la région de la tête du poussoir, et
(III) injection de la matière élastomère dans ladite partie du moule pour former au
moins la tête flexible de façon que celle-ci soit liée à chaud à ladite surface extérieure
de la boîte.
11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que la tige du poussoir est faite
de la même matière plastique que la boîte et est moulée au cours de l'étape (I).
12. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que la tige du poussoir est faite
de la même matière élastomère que la tête flexible et est moulée au cours de l'étape
(III).