[0001] La présente invention concerne un patin du type à roulettes ou à roues en ligne comportant
une chaussure dont la semelle est associée à une platine supérieure d'un châssis sur
lequel sont disposées les roues de patinage.
[0002] Il s'est vite avéré indispensable de disposer d'un dispositif de freinage sur ce
type de patin, tant pour pouvoir répondre à des critères de sécurité que pour permettre
de réaliser certaines figures de patinage artistique ou acrobatique.
[0003] C'est ainsi qu'il est généralement prévu de disposer un bloc de freinage sur une
partie arrière du châssis, ce bloc de freinage étant susceptible d'entrer en contact
avec frottement avec le sol, en vue d'un freinage efficace, par une action en soulèvement
des roues avant, provoquée par le patineur.
[0004] Ce type de freins est très efficace pour effectuer un arrêt d'urgence mais il présente
un gros inconvénient pour les patineurs débutants ou peu expérimentés car il nécessite
de lever toutes les roues du patin à l'exception de la dernière sur laquelle le patineur
reste en équilibre.
[0005] On comprend bien que pendant la phase de freinage ainsi effectuée le patineur dispose
de peu de stabilité sur ses patins.
[0006] Il a donc été recherché des systèmes de freinage permettant de garder une certaine
stabilité.
[0007] C'est ainsi que selon une technique connue, notamment par les brevets européens n°
680 856 et n° 680 857 ou encore dans le brevet américain n° 5 465 984, le bloc de
freinage est monté articulé sur le châssis et est amené en action contre le sol par
un bras relié au collier de la chaussure.
[0008] Dans ce cas, le patineur, par un mouvement d'inclinaison de sa jambe vers l'arrière,
vient par l'intermédiaire dudit bras, pousser le bloc de freinage contre le sol, mais
en gardant cette fois toutes les roues du patin sur le sol.
[0009] Ce type de patin est apprécié par les débutants pour les raisons évoquées ci-dessus,
car il permet un ralentissement en douceur tout en conservant un équilibre maximum.
Mais il ne satisfait pas toujours les patineurs de haut niveau, qui préfèrent le principe
de freinage précédent, bien plus efficace.
[0010] La présente invention a pour but de remédier aux différents inconvénients qui viennent
d'être cités en permettant à un patineur expérimenté de freiner efficacement, tout
en permettant à un patineur débutant ou peu expérimenté de freiner également aisément
mais en gardant une certaine stabilité.
[0011] A cet effet, l'invention concerne un patin du type à roulettes ou à roues en ligne
comportant une chaussure associée à une platine supérieure d'un châssis sur lequel
sont disposées les roues de patinage et disposant d'un bloc de freinage solidaire
d'une partie arrière du châssis et susceptible d'entrer en contact par frottement
avec le sol par soulèvement d'une partie avant du patin, caractérisé en ce que le
châssis se décompose en deux parties articulées l'une par rapport à l'autre, à savoir
:
- une première partie principale comportant la platine supérieure associée à la semelle
et dont une partie avant porte au moins une roue et une partie arrière porte le bloc
de freinage,
- une seconde partie auxiliaire montée articulée sur la première partie, interposée
entre au moins une roue avant et le bloc de freinage, et supportant au moins deux
roues arrière. Ainsi, lors d'un soulèvement de la partie avant du patin, destiné à
mettre en contact le bloc de freinage avec le sol, la prise d'angulation de la première
partie du châssis portant ledit bloc de freinage reste sans effet sur les deux roues
arrière portées par la seconde partie du châssis et qui demeurent donc en contact
avec le sol.
[0012] En fait, l'invention réalise un compromis entre les deux solutions évoquées ci-avant
en permettant de conserver un plus grand nombre de roues au sol pendant le freinage,
celui-ci s'effectuant en soulevant l'autre partie des roues du train de roues. L'invention
permet également de diminuer la hauteur de soulèvement de l'avant du patin nécessaire
pour le freinage ainsi que l'on le verra plus loin.
[0013] La présente invention concerne également les caractéristiques qui ressortiront au
cours de la description qui va suivre et qui devront être considérées isolément ou
selon toutes leurs combinaisons techniques possibles.
[0014] Cette description donnée à titre d'exemple non limitatif fera mieux comprendre comment
l'invention peut être réalisée, en référence aux dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 est une vue latérale avec coupe partielle d'un patin à roues en ligne
réalisé à partir d'un châssis selon l'invention, représenté dans une position de patinage,
- la figure 2 est une figure selon la figure 1 représentant le patin dans une position
de freinage,
- la figure 3 est une vue de principe d'un patin selon l'art antérieur en cours d'une
opération de freinage,
- les figures 4 et 5 représentent des vues de principe d'un patin selon l'invention,
le montrant respectivement en cours de patinage et en cours de freinage.
[0015] Le patin à roues en ligne 1 désigné dans son ensemble et représenté partiellement
sur la figure 1, comprend une chaussure 2 constituée d'une semelle externe 3, destinée
à être rendue solidaire de la platine supérieure 4 d'un châssis 5 sur lequel sont
disposées les roues 6, semelle 3 à partir de laquelle s'étend une tige recouvrant
l'ensemble du pied et se prolongeant en direction de la cheville du patineur.
[0016] La semelle 3 de la chaussure 2 est rendue solidaire du châssis 5 formant la platine
supérieure horizontale 4 sur laquelle est fixée ladite semelle 3 par l'intermédiaire
de moyens connus en soi et qui ne seront pas décrits ici car ils ne font pas l'objet
de la présente invention.
[0017] Le châssis 5 comporte à sa partie arrière un bloc de freinage 7 qui lui est solidaire
et qui est susceptible d'entrer en contact par frottement avec le sol en vue d'un
freinage efficace, par une action en soulèvement de l'avant du patin, provoquée par
le patineur.
[0018] Bien que solidaire du châssis 5, le bloc de freinage 7 peut être rendu amovible par
l'intermédiaire de vis de fixation de façon à permettre son interchangeabilité en
cas d'usure.
[0019] Conformément à l'invention, le châssis 5 se décompose en deux parties articulées
l'une par rapport à l'autre, à savoir :
- une première partie principale 5A ou C1 comportant la platine supérieure 4 associée
à la semelle 3 et dont une partie avant porte au moins une roue 6A (en l'occurrence
deux) et une partie arrière porte le bloc de freinage 7,
- une seconde partie auxiliaire 5B ou C2 montée articulée par un axe 11 sur la première
partie 5A, interposée entre les roues avant 6A et le bloc de freinage 7, et supportant
deux roues arrière 6B.
[0020] De cette manière, lors d'un soulèvement du patin 1 destiné à mettre en contact le
bloc de freinage 7 avec le sol, la prise d'angle par rapport au sol de la première
partie 5A du châssis 5 portant ledit bloc de freinage 7, reste sans effet sur les
deux roues arrière 6B portées par la seconde partie 5B du châssis 5, qui demeurent
en contact avec le sol, la partie principale 5A pivotant en quelque sorte vers le
haut par rapport à la seconde partie 5B.
[0021] Un tel patin selon l'invention comporte également des moyens de limitation du débattement
angulaire de la première partie 5A de châssis 5 par rapport à la seconde 5B, de manière
à n'autoriser le pivotement de la partie 5A du châssis 5 par rapport à la seconde
partie 5B que dans un seul sens, en partant d'une position d'alignement de toutes
les roues 6A, 6B, lorsqu'elles sont en contact avec le sol, jusqu'à une position de
soulèvement choisie en fonction de l'efficacité de freinage souhaitée.
[0022] Selon une autre caractéristique de l'invention, les moyens de limitation du débattement
angulaire de la première partie 5A du châssis 5 par rapport à la seconde 5B (ou inversement),
sont constitués par une butée 8 solidaire de ladite première partie 5A et disposée
sur celle-ci de manière à être contact avec une partie de butée correspondante 9 de
la seconde partie 5B lorsque toutes les roues 6A, 6B, du patin sont alignées sur le
sol. Une telle butée limite le pivotement relatif de la seconde partie 5B par rapport
à la première partie 5A dans le sens anti-horaire. Le pivotement de ladite seconde
partie 5B dans l'autre sens est limité de façon inhérente par le contact avec le sol.
[0023] Il est également à noter que le châssis 5 comprend un organe de rappel élastique
10 de la première partie 5A du châssis 5 par rapport à la seconde 5B, ou de la seconde
partie 5B par rapport à la première partie 5A dans un sens de rotation anti-horaire
de cette seconde partie par rapport à leur axe d'articulation mutuel 11 de façon à
ramener toutes les roues dans l'alignement une fois la phase de freinage terminée.
Ledit organe de rappel élastique 10 est disposé dans des zones correspondantes desdites
parties 5A, 5B, de châssis 5 situées en arrière de leur articulation 11.
[0024] Selon le présent exemple de réalisation, la seconde partie auxiliaire 5B ou C1 du
châssis 5, portant les deux roues arrière 6B est constituée par une chape métallique
montée à l'intérieur de la partie de châssis principale 5A. Cette seconde partie auxiliaire
5B effectue la liaison des deux roues arrière 6B au châssis.
[0025] Cette liaison s'effectue par l'intermédiaire d'une part de l'axe d'articulation 11
traversant simultanément ladite partie de châssis principale 5A et les flancs latéraux
de la chape constituant sa partie auxiliaire 5B, dans une zone supérieure de cette
dernière. Cet axe 11 est disposé de préférence dans le prolongement de l'axe du tibia
d'un utilisateur pour plus de stabilité.
[0026] La liaison s'effectue d'autre part par l'intermédiaire de deux axes de rotation 12,
12A, des deux roues arrière 6B traversant des zones inférieures libres des flancs
situés en vis-à-vis.
[0027] Les trois axes 11, 12, 12A, assurent à la fois la liaison des deux roues arrière
6B entre elles et par rapport à la partie de châssis principale 5B, par l'intermédiaire
de sa partie auxiliaire 5A.
[0028] Le freinage avec un tel patin s'effectue en provoquant une rotation vers le haut
de la partie 5A du châssis 5 par rapport à sa partie 5B. Le bloc de freinage 7 vient
alors en contact avec le sol, pour un freinage efficace tout en conservant une bonne
stabilité, puisque les deux roues arrière 6B sont toujours en contact avec le même
sol.
[0029] Les figures 3 à 5 montrent particulièrement bien le principe de freinage et les avantages
procurés par un châssis 5 tel que décrit ci-dessus.
[0030] Sur la figure 3, a été représenté un châssis monobloc tel que connu dans l'art antérieur
et avec lequel il est nécessaire pour freiner de soulever la roue avant O4 d'une valeur
H1, H1 représentant la distance au sol de l'axe de ladite roue O4. Dans ce cas, seule
la roue arrière O1 reste en contact avec le sol.
[0031] Le soulèvement de la roue avant O4 d'une valeur H1 correspond à la mise en contact
du frein F avec le sol, initialisant le freinage.
[0032] La figure 4, montre un patin selon l'invention en phase de patinage, et dont les
quatre roues O1, O2, O3, O4, sont en contact avec le sol. Les roues arrière O1 et
O2 sont montées sur une partie de châssis auxiliaire C2 qui est lui-même articulé
sur la partie de châssis principale C1 par l'axe d'articulation D.
[0033] La partie C2 auxiliaire du châssis est donc mobile par rapport à sa partie principale
C1, car elle a la possibilité de pivoter autour de l'axe D.
[0034] Pour amener le bloc de freinage F au sol, il faut donc exercer un couple pour faire
pivoter la partie principale de C1. La partie avant de celle-ci va donc pivoter vers
le haut autour de l'axe D qui lui reçoit une poussée de haut en bas, les deux roues
arrière O1 et O2 restant plaquées au sol. Comme on le voit particulièrement bien sur
la figure 5, la roue avant O4 se soulève d'une hauteur H2 lorsque le frein F vient
en contact avec le sol.
[0035] Si l'on considère que les deux patins ont les mêmes caractéristiques géométriques,
à savoir :
- h est la distance par rapport au sol de l'axe O1, O2, O3, O4, d'une roue en contact
avec le sol ou de l'axe d'articulation D,
- A est la distance par rapport au point de contact F1 de l'axe d'articulation O1,
- C est la distance par rapport au point de contact F1 de l'axe d'articulation D

- H1 est la distance par rapport au sol de l'axe de roue O4,
- H2 est la distance par rapport au sol de l'axe de roue O4,

(distance du point de contact F1 à l'axe O4)
[0036] On a :

or,

donc,

par construction, C est toujours supérieur à A, donc H1 > H2.
[0037] Cette démonstration conduit à dire que le patin selon l'invention, représenté aux
figures 4 et 5, et réalisé à partir d'un châssis en deux parties tel que décrit ci-dessus,
sera plus stable que le patin de l'art antérieur représenté à la figure 3, qui est
constitué par un châssis monobloc.
[0038] En effet, lors d'une action de freinage non seulement le fait de garder les deux
roues arrière au sol procure une stabilité certaine du patin mais ceci est d'autant
plus vérifié par le fait que le soulèvement H2 de l'avant du patin est par construction
plus faible, comme il vient d'être démontré, et donc moins perturbant pour la stabilité
du patineur.
[0039] Ceci s'explique essentiellement par le fart que dans le patin, selon l'invention,
le pivotement vers le haut du châssis s'effectue non plus par rapport à l'axe O1 de
la dernière roue, mais par rapport à l'axe D de la partie de châssis auxiliaire qui
est reculé par rapport à l'axe O1. Par ailleurs, ce pivotement vers le haut de la
partie de châssis principale s'accompagne en fait d'une rotation dans l'autre sens
de la partie châssis secondaire, d'où la hauteur de soulèvement H2 plus petite nécessaire
au même mouvement de freinage.
[0040] La stabilité de freinage ainsi obtenue à l'aide du patin selon l'invention sera d'autant
plus grande que l'axe D d'articulation sera aligné avec l'axe tibial d'un utilisateur.
[0041] L'invention n'est bien entendu pas limitée au type de patin décrit mais peut s'appliquer
à tout article de sport devant résoudre le même problème.
1. Patin du type à roulettes ou à roues en ligne comportant une chaussure (2) apte à
être associée à une platine supérieure (4) d'un châssis (5) sur lequel sont disposées
les roues de patinage (6) et disposant d'un bloc de freinage (7) solidaire d'une partie
arrière du châssis (5) et susceptible d'entrer en contact par frottement avec le sol
par soulèvement avant du patin, caractérisé en ce que le châssis (5) se décompose
en deux parties articulées l'une par rapport à l'autre, à savoir :
- une première partie principale (5A) comportant la platine supérieure (4) associée
à la semelle (3) et dont une partie avant porte au moins une roue (6A) et une partie
arrière porte le bloc de freinage (7),
- une seconde partie auxiliaire (5B) montée articulée sur la première partie (5A),
interposée entre au moins une roue avant (6A) et le bloc de freinage (7), et supportant
au moins deux roues arrière (6B), de manière que lors d'un soulèvement du patin (1)
destiné à mettre en contact le bloc de freinage (7) avec le sol, les deux roues arrière
(6B) portées par la seconde partie (5B) du châssis (5) demeurent en contact avec le
sol.
2. Patin selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte des moyens des limitation
du débattement angulaire de la première partie (5A) de châssis (5) par rapport à la
seconde (5B), de manière à n'autoriser l'articulation de la partie (5A) du châssis
(5) dans un seul sens, partant d'une position d'alignement de toutes les roues (6A,
6B) lorsqu'elles sont en contact avec le sol, jusqu'à une position de soulèvement
choisie en fonction de l'efficacité de freinage souhaitée.
3. Patin selon la revendication 2, caractérisé en ce que les moyens de limitation du
débattement angulaire de la première partie (5A) du châssis (5) par rapport à la seconde
(5B), sont constitués par une butée (8) solidaire de ladite première partie (5A) et
disposés sur celle<i de manière à être contact avec une partie correspondante (9)
de la seconde partie (5B) lorsque toutes les roues (6A, 6B) du patin sont alignées
sur le sol.
4. Patin selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'il comprend un organe
de rappel élastique (10) de la première partie (5A) du châssis (5) par rapport à la
seconde (5B) sur laquelle elle s'articule, ledit organe (10) étant disposé dans des
zones correspondantes desdites parties (5A, 5B) de châssis (5) situées en arrière
de leur articulation (11).
5. Patin selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'articulation des
parties (5A, 5B) de châssis (5) entre elles s'effectue par l'intermédiaire d'un axe
(11) situé sensiblement dans le prolongement de l'axe tibial d'un utilisateur.
6. Patin selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que la seconde partie
auxiliaire (5B) de châssis (5) portant les deux roues arrière (6B) est constituée
par une chape métallique montée sur la partie de châssis principale (5A) par l'intermédiaire
de l'axe de l'articulation (11) traversant simultanément de part en part ladite partie
de châssis principale (5A) et ladite partie auxiliaire (5B) dans une zone supérieure
de cette dernière.