DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention concerne un procédé de régulation précise de la teneur en alumine
dans les cuves d'électrolyse ignée pour la production d'aluminium selon le procédé
Hall-Héroult, en vue non seulement de maintenir le rendement Faraday à un niveau élevé,
mais aussi de réduire les émissions de gaz fluorocarbonés particulièrement nocifs
et polluants pour l'environnement et cela consécutivement aux anomalies de fonctionnement
des cuves d'électrolyse connues sous le nom d'effet d'anode.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0002] Au cours des dernières années on a progressivement automatisé le fonctionnement des
cuves de production d'aluminium, d'abord pour en améliorer la régularité de marche
et par le fait le bilan énergétique et le rendement Faraday, mais aussi, dans un but
ergonomique et écologique, pour limiter les interventions humaines pénibles et augmenter
le rendement de captage des effluents fluorés.
[0003] Un des facteurs essentiels permettant d'assurer la régularité de marche d'une cuve
de production d'aluminium par électrolyse d'alumine dissoute dans un bain d'électrolyse
fondu à base de cryolithe, est le maintien d'une teneur appropriée en alumine dissoute
dans cet électrolyte et par conséquent l'adaptation à tout moment des quantités d'alumine
introduites dans le bain à la consommation d'alumine de la cuve.
[0004] Ainsi, un excès d'alumine crée un risque d'encrassement du fond de la cuve par des
dépôts d'alumine non dissoute pouvant se transformer en plaques dures isolant électriquement
une partie de la cathode. Ceci favorise alors la formation dans le métal des cuves
de courants électriques horizontaux très forts qui, par interaction avec les champs
magnétiques brassent la nappe de métal et provoquent une instabilité de l'interface
bain-métal.
A l'inverse un défaut d'alumine provoque l'apparition de l'effet d'anode, se traduisant
par une perte de production et par une augmentation brutale de la tension aux bornes
de la cuve, qui peut croître de 4 à 30 ou 40 volts. Cette surconsommation d'énergie
a par ailleurs pour effet de dégrader le rendement énergétique de la cuve mais aussi
le rendement Faraday consécutivement à la redissolution de l'aluminium dans le bain
et à l'élévation de température du bain d'électrolyse.
[0005] La nécessité de maintenir la teneur en alumine dissoute dans l'électrolyte dans des
limites précises et relativement étroites, donc d'introduire l'alumine avec la plus
grande régularité possible, a donc conduit l'homme de l'art à développer des procédés
automatiques d'alimentation et de régulation en alumine des cuves d'électrolyse. Cette
nécessité est devenue une obligation avec l'utilisation des bains d'électrolyse dits
« acides » (à teneur élevée en AIF
3) permettant d'abaisser la température de fonctionnement de la cuve de 10 à 15°C (950°C
environ au lieu de 965°C habituellement) et d'atteindre ainsi des rendements Faraday
d'au moins 94%. En effet il est alors indispensable de pouvoir régler la teneur en
alumine dans une plage de concentration très précise et très étroite (1% à 3,5%),
compte tenu de la diminution du taux de solubilité de l'alumine liée à la nouvelle
composition ainsi qu'à l'abaissement de température du bain.
[0006] La mesure directe de la teneur en alumine des bains par analyse d'échantillons prélevés
périodiquement ne s'étant pas avérée suffisante industriellement, la plupart des procédés
industriels connus ont eu recours à une évaluation indirecte des teneurs en alumine
en suivant un paramètre électrique représentatif de la concentration en alumine dudit
électrolyte. Ce paramètre est généralement la variation de la résistance R aux bornes
de la cuve alimentée sous une tension U, incluant une force contre-électromotrice
e évaluée par exemple à 1,65 volt et traversée par un courant I de sorte que R = (U
- e) /I.
[0007] Par étalonnage on peut tracer une courbe de variation de R en fonction de la teneur
en alumine et par mesure de R (à fréquence déterminée selon des méthodes bien connues)
on peut connaître à tout moment la concentration d'alumine [ Al
2O
3 ]. C'est ce principe de détection qu'adopte le document FR 1457746 (GB 1091373) pour
commander un distributeur d'alumine associé à un moyen de perçage de la croûte d'électrolyte
figé à la surface du bain. De même US 3400062 met en oeuvre une mesure de la variation
de résistance du bain à l'aide d'une anode pilote pour détecter un défaut d'alumine
et une tendance à l'effet d'anode et ainsi agir sur la cadence d'introduction de l'alumine
à partir d'une trémie munie d'un dispositif de perçage de la croûte d'électrolyte
figé.
[0008] Plus récemment, des procédés de régulation précis basés sur le contrôle de la teneur
en alumine entre une limite supérieure et une limite inférieure ont fait l'objet de
nouveaux brevets dont US 4126525 et EP 044794 (US 4654129), ce dernier étant déjà
au nom de la demanderesse.
[0009] Dans le premier de ces brevets, la plage des teneurs en alumine à respecter est comprise
entre 2 et 8%. On alimente la cuve pendant un temps t1 prédéterminé avec une quantité
d'alumine supérieure à sa consommation théorique jusqu'à l'obtention d'une concentration
en alumine fixée (par exemple 7% donc un peu inférieure au maximum admissible de 8%),
puis on commute l'alimentation sur une cadence égale à la consommation théorique pendant
un temps t2 prédéterminé, on arrête enfin l'alimentation jusqu'à apparition des premiers
symptômes d'effet d'anode. On reprend alors le cycle d'alimentation à cadence supérieure
à la consommation théorique. Selon ce procédé, et plus précisément les résultats de
ses exemples d'application, la concentration en alumine du bain peut varier au cours
d'un cycle de 3 à 8%, ce qui demeure insuffisant pour réguler la teneur en alumine
d'un bain acide dans une plage aussi basse et étroite que 1 à 3 ou 4%. C'est ce que
réalise le procédé selon EP 044794 (US 4431491), au nom de la demanderesse qui fait
appel au côté de la mesure de la résistance R aux bornes de la cuve d'électrolyse
à un second paramètre de réglage qu'est la pente P = dR/dt représentative de la variation
de résistance R provoquée par un changement volontaire du régime d'alimentation en
alumine du bain pendant un temps déterminé. En effet la seule connaissance de la résistance
R aux bornes de la cuve d'électrolyse n'est pas suffisante pour maîtriser avec précision
la teneur en alumine du bain et par voie de conséquence pour contrôler la quantité
ou la fréquence des effets d'anode, car le paramètre R à température du bain constante
est fonction de 2 variables, d'une part la teneur en alumine image de la résistivité
p du bain, d'autre part la distance anode-métal (DAM). Il faut donc trouver un autre
paramètre discriminant que l'on obtient par la pente P = dR/dt, appelée pente de résistance,
seul paramètre vraiment représentatif de l'appauvrissement ou de l'enrichissement
du bain en alumine. En créant par exemple une sous-alimentation momentanée du bain
en alumine par rapport à la consommation théorique, on enregistre une augmentation
de la résistivité p avec l'abaissement de teneur en alumine du bain selon une loi
d'évolution connue alors que dans le même temps la DAM d'évolution beaucoup plus lente
n'a pratiquement pas varié.
[0010] C'est sur le réglage de ces 2 paramètres R et dR/dt qu'est basé le procédé selon
EP 044794 que l'on peut résumer ainsi : partant d'une phase de sous-alimentation du
bain en alumine, on ordonne le passage en phase de suralimentation pour une durée
prédéterminée T si la résistance R dépasse la limite supérieure Ro+r où Ro est la
résistance de consigne et si la pente de résistance P est supérieure à une pente de
consigne Po.
[0011] En revanche si la pente P reste inférieure à la pente de consigne Po témoin d'une
teneur suffisante en alumine du bain, on conserve le régime de sous-alimentation du
bain, mais on donne si nécessaire un ordre de descente du cadre anodique ou « serrage
» pour réduire la DAM et ramener ainsi R Dans la plage de consigne Ro ± r.
[0012] Enfin, partant de la phase de suralimentation de durée T, on passe en cadence de
sous-alimentation au terme de cette durée T et si R est devenue inférieure à la limite
inférieure Ro-r de la plage de consigne, on donne un ordre de montée du cadre anodique
ou « desserrage » pour augmenter la DAM et ramener R dans la plage de consigne Ro
± r.
On recommence alors un nouveau cycle.
[0013] Ce mode de régulation permet donc de maintenir la teneur en alumine du bain dans
une plage étroite et faible et ainsi d'obtenir des rendements Faraday de l'ordre de
95% avec des bains acides, en réduisant simultanément et de façon notable la quantité
(ou fréquence) des effets d'anode sur les cuves que l'on décompte en nombre d'effets
d'anode par cuve et par jour (EA/cuve/jour) sous l'appellation « taux d'effet d'anode
».
[0014] Sur les anciennes générations de cuve à piquage latéral le taux d'effet d'anode était
supérieur à 2 voire à 3 EA/cuve/jour, alors que sur les cuves plus récentes à piquage
ponctuel ce taux se situe entre 0,2 et 0,5 EA/cuve/jour. A ce stade la surconsommation
d'énergie et la perte de rendement Faraday liées aux effets d'anode sont faibles et
jusqu'à ces dernières années ce niveau de performance pouvait être considéré comme
suffisant.
[0015] Récemment toutefois, avec le développement des cuves d'électrolyse de très haute
intensité et la recherche de performances toujours plus élevées notamment en matière
de rendement Faraday et de rendement énergétique, mais aussi avec la prise en compte
des problèmes de pollution par les composés fluorocarbonés (CFx), en particulier par
le tétrafluorure de carbone CF4, dont le fort potentiel d'absorption des rayons infrarouges
favorise l'effet de serre, la réduction, voire la suppression, des effets d'anode
générateurs de gaz fluorocarbonés est devenue une priorité. A cet égard, il convient
de rappeler que l'effet d'anode est un phénomène d'électrolyse des ions fluorures
qui survient lorsqu'il y a un défaut d'ions oxygène au contact des anodes du fait
notamment d'un manque d'alumine. Au lieu de produire selon le processus normal du
gaz carbonique et du monoxyde de carbone, la cuve produit des gaz fuorocarbonés dont
le piégeage par les moyens habituels est impossible en raison de leur inertie chimique
et de leur grande stabilité.
PROBLEME POSE
[0016] La mise au point d'un procédé de régulation précise de faibles teneurs en alumine
dans le bain d'électrolyse assurant un rendement Faraday élevé (≥ 95%) avec un taux
d'effet d'anode inférieur à 0,05 EA/cuve/jour est devenu un objectif essentiel pour
:
- la construction de nouvelles usines d'électrolyse mettant en oeuvre des cuves de très
haute intensité en nombre toujours plus grand,
- l'extension des usines existantes sans accroissement, voire même avec diminution,
des rejets gazeux fluorocarbonés.
OBJET DE L'INVENTION
[0017] Le procédé selon l'invention permet de résoudre ce problème de pollution en abaissant
le taux d'effet d'anode en moyenne à 0,02 EA/cuve/jour, c'est-à-dire bien au-dessous
du taux de 0,05 EA/cuve/jour visé et a fortiori des taux de 0,2 à 0,5 EA/cuve/jour
de l'art antérieur; cela en améliorant même le rendement Faraday à plus de 95%. Le
procédé de l'invention utilise le principe de base de régulation d'alumine déjà décrit
dans EP 044794 (US 4431491) qui met en oeuvre 2 paramètres de réglage, la résistance
R et la pente de résistance P = dR/dt, qui sont comparées à des valeurs de consigne
pour déclencher un changement de régime d'alimentation en alumine ou un ordre de déplacement
du cadre anodique afin de corriger la distance anode métal (DAM).
[0018] Le procédé selon l'invention se distingue toutefois nettement du procédé précédemment
décrit par le fait qu'il met en oeuvre à chaque cycle de régulation une séquence opératoire
tout à fait différente avec notamment:
- la détermination de la résistance et de la pente à chaque fin de cycle de régulation
et non plus seulement lorsque la résistance sort de la plage de consigne,
- le déclenchement d'une phase de suralimentation si la teneur en alumine mesurée par
la pente de résistance devient très faible et cela quelle que soit la position de
la résistance par rapport à la plage de consigne,
- enfin l'affinement des méthodes de détermination de la résistance R et surtout de
la pente de résistance P, ainsi que l'utilisation de paramètres auxiliaires qui seront
explicités plus loin, assurant à la fois une grande précision et une grande fiabilité
au nouveau procédé de régulation.
[0019] C'est donc grâce à la nouvelle séquence opératoire à l'intérieur de chaque cycle
prenant en compte ces différentes modifications, que le procédé selon l'invention
a permis de diviser en moyenne par 10 le taux d'effet d'anode obtenu avec les procédés
de l'art antérieur choisis pourtant parmi les plus efficients et d'atteindre des rendements
Faraday systématiquement supérieurs à 95%.
DESCRIPTION DE L'INVENTION
[0020] Plus précisément, l'invention concerne un procédé de régulation de la teneur en alumine
du bain dans une cuve de production d'aluminium par électrolyse d'alumine dissoute
dans un sel fondu à base de cryolithe mettant en oeuvre une alimentation en alumine
selon une cadence modulée en fonction de la valeur et de l'évolution de la résistance
R de la cuve calculée à partir de la différence de potentiel électrique mesurée aux
bornes de la cuve, alternant des phases de sous-alimentation en alumine avec introduction
d'alumine en cadence lente CL (phase 1) et des phases de suralimentation en alumine
avec introduction d'alumine en cadence rapide CR ou ultra-rapide CUR (phase 2) par
rapport à une cadence de référence ou cadence théorique CT correspondant à la consommation
théorique moyenne d'alumine de la cuve, caractérisé par des cycles de régulation de
durée T comportant à chaque cycle, la séquence d'opérations suivantes :
A/ Au terme de chaque cycle de régulation i, on calcule la résistance moyenne R(i),
la vitesse d'évolution de la résistance ou pente de résistance P(i), la vitesse d'évolution
de la pente de résistance ou courbure C(i) et une prévision de la valeur de la pente
de résistance à l'instant t(i+1) ou pente extrapolée PX(i)=P(i)+C(i)xT qui est une
estimation de la future pente de résistance P(i+1) à la fin du cycle de régulation
i+1;
B/ La valeur R(i) est comparée à une valeur de consigne Ro et des ordres de déplacement
du cadre anodique sont donnés en conséquence, à savoir : diminution de la distance
anode métal ou serrage, augmentation de la distance anode métal ou desserrage;
C/ L'alimentation en alumine est régulée en fonction des valeurs de la pente P(i),
de la courbure C(i) et de la pente extrapolée PX(i), de préférence par rapport à des
seuils de référence tels que Po, Co et PXo, de manière à compenser par anticipation
les évolutions de la teneur en alumine.
[0021] Selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, la régulation de l'alumine
à l'étape C/ est effectuée dans les conditions suivantes :
- Si l'alimentation en alumine est en phase 1, les valeurs P(i), C(i) et PX(i) sont
comparées respectivement aux seuils de référence Po, Co et PXo :
° Si P(i) < Po et PX(i) < PXo, la phase 1 se poursuit
° Si P(i) ≥ Po ou PX(i) ≥ PXo, on passe en phase 2 d'alimentation en alumine:
. Si C(i) ≥ Co, la phase 2 commence par une alimentation en cadence ultra-rapide pour
une durée prédéterminée ou calculée, suivie d'une alimentation en cadence rapide pour
une durée prédéterminée ou calculée, le calcul des durées étant effectué en fonction
des valeurs calculées en fin du cycle de régulation précédemment défini
. Si C(i) < Co, l'alimentation en alumine passe directement en cadence rapide pour
une durée prédéterminée ou calculée en fonction des valeurs calculées en fin du cycle
de régulation précédemment défini.
- Si l'alimentation en alumine est en phase 2 :
- la phase 2 se poursuit normalement selon la durée prédéterminée ou calculée à l'issue
de la précédente phase 1.
[0022] Lors de la mise au point du nouveau procédé selon l'invention, la demanderesse a
pu en effet constater que l'on pouvait réduire de façon spectaculaire le taux d'effet
d'anode en passant en régime d'alimentation à cadence rapide sans attendre que la
résistance R soit sortie de la plage de consigne suivant l'art antérieur précédemment
décrit dès l'instant que la pente de résistance P devenait très élevée, indice d'une
teneur en alumine du bain très basse (1 à 2%) et d'un très grand risque d'apparition
d'effet d'anode. La figure 1 en annexe qui représente la variation de la résistance
R aux bornes d'une cuve d'électrolyse en fonction de la teneur en alumine du bain
pour différentes distances anodes-métal croissantes DAM
1 à DAM
3, fait bien apparaître qu'en régulant la teneur en alumine du bain entre 1 et 3,5%
on se trouve dans les meilleures conditions possibles, d'une part pour utiliser des
bains d'électrolyse acides à température abaissée garantissant d'excellents rendements
Faraday, d'autre part pour détecter la moindre variation de résistance puisque l'on
se place dans la zone de plus forte pente de variation de R, c'est-à-dire dans la
zone de plus grande sensibilité. La contrepartie de ce double avantage implique une
capacité de réaction très rapide et quantitativement importante au niveau du régime
d'alimentation du bain en alumine pour prévenir les risques très importants de déclenchement
d'effet d'anode qui apparaissent dès que la teneur en alumine du bain avoisine 1%.
[0023] Pour résoudre ce problème incomplètement traité par le procédé de régulation de l'art
antérieur le plus proche, qui ne prévoit qu'un calcul de valeur de pente lorsque la
résistance R dépasse un seuil haut de référence Ro+r, il s'est avéré nécessaire d'effectuer
non seulement ce calcul de la pente à la fin de chaque cycle de régulation, mais également
le calcul de la pente extrapolée prévue pour la fin du cycle suivant pour les comparer
à des seuils de référence et déclencher immédiatement si nécessaire et par anticipation
une accélération de la cadence d'alimentation dans le cas d'une augmentation rapide
de la résistance comme le montre le graphique de la figure 2.
[0024] Cette nouvelle procédure de régulation de la teneur en alumine n'exclut pas la mise
en oeuvre de procédures complémentaires de sécurité.
Ainsi la procédure de régulation n'est engagée que lorsque la cuve est dans des conditions
normales de fonctionnement (c'est-à-dire correctement réglée, stable et hors opérations
perturbantes d'exploitation ou de réglage telles que changement d'anode, coulée de
métal ou procédures spécifiques de régulation) autorisant le passage en phase 1. Dans
le cas où la cuve n'est pas dans les conditions normales de fonctionnement, l'alimentation
en alumine est en cadence théorique CT ou phase d'attente jusqu'à ce qu'elle trouve
les conditions normales de fonctionnement pour passer en phase 1.
Par ailleurs, si la phase 1 d'alimentation réalisée dans le cadre normal de la procédure
de régulation se prolonge au-delà d'une durée prédéterminée et si le nombre d'ordres
de desserrage au cours de cette phase 1 dépasse un seuil prédéterminé de sécurité,
on détecte que le bain est trop riche en alumine et on réduit alors très fortement
ou on interrompt totalement l'alimentation en alumine pour purger le bain de son excès
d'alumine.
[0025] A l'inverse si le nombre d'ordres de serrage au cours d'une même phase 1 excède un
seuil prédéterminé de sécurité, on enclenche la phase 2 d'alimentation quelles que
soient les valeurs de la pente de résistance et de la pente extrapolée.
[0026] Enfin si la courbure C(i) excède un seuil prédéterminé de sécurité on enclenche la
phase 2 d'alimentation en alumine quelles que soient les valeurs de la pente de résistance
P(i) et de la pente extrapolée PX(i).
[0027] Par ailleurs, au niveau de la détermination des paramètres de réglage intervenant
dans le nouveau procédé de régulation :
- des modifications ont été apportées dans les méthodes de calcul des paramètres connus
que sont R et P afin d'en augmenter la précision
- des paramètres complémentaires et nouveaux ont été mis en oeuvre pour en augmenter
aussi la fiabilité.
[0028] Ainsi pour le calcul de la résistance R(i) à chaque fin de cycle de régulation i
de durée T (comprise entre 10 secondes et 15 minutes) au début duquel on donne les
éventuels ordres de réglage qui modifient le niveau de résistance, on divise le cycle
de régulation i en n cycles élémentaires de durée t (comprise entre 1 seconde et 15
minutes), on élimine les a premiers cycles élémentaires au cours desquels le niveau
de résistance est modifié par les opérations de réglage du cadre anodique et on calcule
la moyenne R (i) sur les n-a derniers cycles élémentaires (a < n).
[0029] Dans ce cas on calcule également à la fin de chaque cycle élémentaire k de durée
t la résistance moyenne r(k) de ce cycle élémentaire. Ces valeurs r(k) sont mémorisées
durant toute la phase 1 d'alimentation pour le calcul de la pente P(i) en conservant
les N dernières valeurs (N étant un nombre prédéterminé).
En effet, la pente de résistance P(i), la pente extrapolée PX(i) et la courbure C(i)
déterminées à la fin de chaque cycle de régulation i de durée T sont calculées à partir
de l'historique des résistances moyennes r(k) des cycles élémentaires mémorisés depuis
le début de la phase 1 de sous-alimentation dans la limite des N dernières valeurs
et ce par toute méthode de calcul mettant en oeuvre un lissage des données brutes
r(k) avec élimination des variations de résistance dues à des ordres de réglage du
cadre anodique.
Le calcul de la pente de résistance et des paramètres auxiliaires peut être effectué
par régression parabolique sur les résistances, ou par régression linéaire sur les
variations de résistance, ou par toute autre méthode équivalente à une régression
non linéaire sur les résistances.
[0030] De préférence, la méthode utilisée de calcul de la pente P(i) de résistance consiste
en une régression linéaire sur les variations de résistance ou pentes instantanées
dr(k) = r(k)-r(k-1) que l'on calcule à la fin de chaque cycle élémentaire k de durée
t et après élimination des cycles élémentaires au cours desquels des ordres de réglage
du cadre anodique ont été donnés. Cette régression linéaire sur les pentes instantanées
dr(k) est équivalente à une régression parabolique sur les résistances r(k) après
élimination des variations de résistance dues à des ordres de réglage du cadre anodique.
[0031] Il convient de rappeler en effet que la résistance évolue suivant une courbe et non
suivant une droite. Or la pente selon EP 044794 est calculée en effectuant directement
une régression linéaire sur les valeurs de résistance mesurées à intervalle régulier.
Comme le montre le graphique de la figure 3 cela conduit obligatoirement à sous-estimer
la valeur réelle de la pente. De plus, cette erreur d'estimation par défaut devient
d'autant plus importante que la courbe d'évolution de R est plus incurvée, c'est-à-dire
que la résistance croît rapidement. Ainsi selon EP 044794 lorsque la résistance dépasse
le seuil haut de référence Ro+r de la plage de régulation, cette variation peut conduire
simplement à donner un ordre de serrage du cadre anodique et à prolonger l'alimentation
à cadence lente alors que la pente réelle P(i) est en fait supérieure à la pente de
référence Po et qu'un effet d'anode est alors très proche.
[0032] La nouvelle méthode de calcul de pente utilisée dans la mise en oeuvre de la présente
invention est basée sur le principe d'une régression parabolique, qui permet une bien
meilleure approche de la courbe réelle de montée en résistance qu'une régression linéaire
classique comme le montre le diagramme de la figure 3. Si pour des considérations
de complexité et de moyen de calcul sortant du champ de l'invention, la demanderesse
n'a pas mis en oeuvre exactement ce type de régression pour le calcul de pente, elle
utilise néanmoins une méthode apparentée à une régression parabolique consistant à
calculer une droite de régression linéaire sur les pentes instantanées, et la valeur
de la pente de résistance P(i) est fournie par l'ordonnée à l'instant t(i) de la droite
de régression linéaire sur les pentes instantanées.
[0033] Cette nouvelle procédure de calcul de pente apporte par ailleurs des informations
complémentaires et nouvelles qui sont utilisées comme paramètres auxiliaires de réglage
en vue d'optimiser la régulation de teneur d'alumine.
[0034] La connaissance de la droite de régression linéaire sur les pentes instantanées permet
de prévoir la valeur de la pente de résistance pour le cycle i+1 ou pente extrapolée
PX(i) qui est fournie par l'ordonnée de la droite de régression extrapolée à l'instant
t(i+1) = t(i) + T. Cette valeur de pente extrapolée PX(i) est mise en oeuvre pour
détecter par anticipation une montée rapide de la résistance et décider d'un passage
en phase d'alimentation à cadence rapide CR lorsque cette pente extrapolée PX(i) devient
supérieure à une pente extrapolée de référence PXo de telle sorte que PX(i) ≥ PXo
≥ Po.
[0035] Il est également très avantageux d'utiliser un autre paramètre auxiliaire qu'est
la courbure C(i), c'est-à-dire la vitesse d'évolution de la pente de résistance P(i)
donnée par la pente de la droite de régression linéaire sur les pentes instantanées,
pour déclencher et moduler la suralimentation elle-même selon le principe qu'une courbure
élevée annonce une montée brutale de la résistance. Ainsi le dépassement de la valeur
de consigne Co déclenche un régime d'alimentation à cadence dite ultra-rapide « CUR
». Pour une courbure plus faible que Co le régime d'alimentation à cadence rapide
CR commandé par les paramètres P(i) et PX(i) est jugé suffisant pour faire chuter
R(i) et éviter un effet d'anode.
[0036] A noter que les seuils de référence Po, PXo et Co peuvent prendre différentes valeurs
prédéterminées ou calculées suivant les conditions de fonctionnement de la cuve (acidité
du bain, température, résistance par exemple).
[0037] A titre indicatif, pour une cuve de 400 000 Ampères (400 kA), la valeur de la pente
de référence Po est comprise entre 10 et 150 pΩ/s, celle de la pente extrapolée de
référence PXo, est comprise entre 10 et 200 pΩ/s, et celle de la courbure de référence
Co est comprise entre 0,010 et 0,200 pΩ/s
2..
[0038] Toutes ces caractéristiques de fonctionnement valables pour une cuve d'intensité
= 400 kA, sont facilement transposables à des cuves de plus faible intensité sachant
que les valeurs précédentes de résistance R, de pente P et de courbure C peuvent être
définie en valeur relative par rapport à l'intensité I' < I parcourant ces cuves de
telle sorte que
R' = R x 400 / l'
P'= P x 400 / I'
C' = C x 400 / I'.
[0039] L'invention sera mieux comprise à partir de la description détaillée de sa mise en
oeuvre ci-après.
EXEMPLE DE MISE EN OEUVRE
[0040] Le procédé selon l'invention a été mis en oeuvre pendant plusieurs mois sur des prototypes
de cuve d'électrolyse à anodes précuites alimentées sous 400 000 Ampères dans les
conditions suivantes :
[0041] L'alumine est introduite directement dans le bain d'électrolyse fqndu en doses successives
de masse constante par plusieurs orifices d'introduction, maintenus ouverts en permanence
par un piqueur de croûte. A cet effet on utilisera avantageusement un dispositif d'alimentation
ponctuelle en alumine des cuves d'électrolyse tel que décrit dans EP 044794 (=US 4431491)
ou encore dans FR 2527647 (=US 4437964) au nom de la demanderesse.
[0042] Le calcul de la résistance R est effectué tous les dixièmes de seconde à partir des
mesures d'intensité I et de tension U aux bornes de la cuve selon la relation classique
:

[0043] Un calculateur intégrateur permet de déterminer les valeurs moyennes des résistances
r(k) toutes les 10 secondes ou résistances instantanées r(k) à l'intérieur d'un cycle
de régulation i de durée T = 3 minutes et après élimination si nécessaire des premières
valeurs du cycle de régulation correspondant à la période des ordres de réglage du
cadre anodique qui modifient le niveau de résistance, il calcule la résistance moyenne
R(k) du cycle et les pentes moyennes dr(k) = r(k) - r(k-1) pour la durée restante
du cycle puis détermine par régression linéaire sur les valeurs dr(k) mémorisées depuis
le début de la phase 1 dans la limite des N=360 dernières valeurs, la pente P, la
pente extrapolée PX et la courbure C= dP/dt. Ensuite la comparaison des valeurs P,
PX et C ainsi calculées aux valeurs respectives de référence entraîne le déclenchement,
par l'intermédiaire de la chaîne de contrôle-commande, des ordres appropriés au distributeur-doseur
d'alumine. Ces valeurs de référence sont dans le cas présent :
Po = |
66 p Ω/s |
PXo = |
110 p Ω/s |
Co = |
0,065 p Ω/s2 |
[0044] La consommation moyenne horaire d'alumine pour une cuve de 400 000 Ampères est de
l'ordre de 230 kg d'Al
2O
3/heure correspondant à la cadence de référence ou cadence théorique d'alimentation
CT. Par rapport à cette cadence théorique on définit par exemple :
CL cadence lente = |
CT - 25% soit 173 Kg Al2O3/heure utilisée dans la phase d'alimentation 1. |
CR cadence rapide = |
CT + 25% soit 288 Kg Al2O3/heure |
CUR cadence ultra-rapide = |
4 CT soit 920 Kg Al2O3/heure utilisées dans la phase d'alimentation 2. |
[0045] La cuve étant dans des conditions normales de fonctionnement et l'alimentation étant
en phase 1 une séquence type de régulation du taux d'alumine est la suivante :
a) On a trouvé au terme du cycle i de durée T = 3 minutes
R(i) = |
5,924 µΩ |
P(i) = |
26 pΩ/s |
PX(i) = |
31 pΩ/s |
C(i) = |
0,028 pΩ/s2 |
La phase 1 d'alimentation se poursuit.
b) Au terme du cycle i+1 les valeurs de P(i+1) et PX(i+1) restant inférieures aux
seuils de référence Po= 65 pΩ/s et PXo = 110 pΩ/s, la phase 1 d'alimentation se poursuit.
c) Au terme du cycle i+2 on a trouvé :
R(i+2) = |
5,936 µΩ |
P(i+2) = |
71 pΩ/s |
PX(i+2) = |
75 pΩ/s |
C(i+2) = |
0,022 pΩ/s2 |
ce qui déclenche le passage en phase 2 d'alimentation en cadence rapide CR pour une
durée de 12 minutes (durée calculée proportionnellement à la pente au terme du cycle
considéré selon la relation expérimentalement définie : durée en minutes = 0,083 x
P(i) + 6 arrondie à la minute supérieure soit dans le cas présent : 0,083 x 71 + 6
∼ 12 minutes).
d) La phase 2 d'alimentation se poursuit jusqu'au début du cycle i+7 où l'on repasse
en phase 1 d'alimentation.
e) Au terme du cycle i+7 on trouve :
R(i+7) = |
5,898 µΩ |
P(i+7) = |
7 pΩ/s |
PX(i+7) = |
10 pΩ/sC(i+7) |
C(i+7) = |
0,017 pΩ/s2 |
la phase 1 d'alimentation se poursuit.
f) Au terme des cycles i+8 et i+9 les valeurs des pentes P(i+8) et P(i+9) et des pentes
extrapolées PX(i+8) et PX(i+9) restant inférieures à leur seuil de référence Po et
PXo respectifs la phase 1 d'alimentation se poursuit.
g) Au terme du cycle i+10 on a trouvé :
R(i+10) = |
5,917 µΩ |
P(i+10) = |
108 pΩ/s |
PX(i+10) = |
120 pΩ/s |
C(i+10) = |
0,067 pΩ/s2 |
la phase 2 d'alimentation est enclenchée avec tout d'abord alimentation en cadence
ultra-rapide pendant une durée prédéterminée de 2 minutes (la durée d'alimentation
en CUR est généralement fixée entre 1 et 5 minutes pour assurer un rechargement rapide
du bain en alumine sans risquer toutefois sa saturation et par suite l'encrassement
de la cuve). Après 2 minutes la phase 2 d'alimentation passe en cadence rapide pour
une durée calculée de 15 min [ 0,083 x P(i+10) + 6 arrondi à la minute supérieure
].
h) Au bout de (2+15)= 17 minutes c'est-à-dire au cours du cycle i+16 on repasse en
phase 1 d'alimentation.
i) Au terme du cycle i+16 les valeurs de P(i+16) et de PX(i+16) restant inférieures
aux seuils de référence Po et PXo la phase 1 d'alimentation se poursuit et plus généralement
la régulation du taux d'alumine dans le bain d'électrolyse selon les règles précédemment
définies.
[0046] La mise en oeuvre du procédé étant ainsi précisée, après plus de 6 mois d'application
en cuves prototypes de 400 000 Ampères utilisant un bain d'électrolyse à base de cryolithe
contenant 12% d'excès d'AlF3, donc de caractère acide marqué, à une température de
950°C, la teneur en alumine a été réglée en permanence entre 1,5% et 3,5% avec une
valeur centrale de 2,1%.
[0047] Parallèlement, le rendement Faraday moyen a été de 95,6% et le taux d'effet d'anode
de 0,018 EA/cuve/jour.
1. Procédé de régulation de la teneur en alumine du bain d'une cuve de production d'aluminium
par électrolyse d'alumine dissoute dans un sel fondu à base de cryolithe, mettant
en oeuvre une alimentation en alumine selon une cadence modulée en fonction de la
valeur et de l'évolution de la résistance R de la cuve calculée à partir de la différence
de potentiel électrique mesurée aux bornes de la cuve, alternant des phases de sous-alimentation
en alumine avec introduction d'alumine en cadence lente CL (phase 1) et des phases
de suralimentation en alumine avec introduction d'alumine en cadence rapide CR ou
ultra-rapide CUR (phase 2) par rapport à une cadence de référence ou cadence théorique
CT correspondant à la consommation théorique moyenne d'alumine de la cuve, caractérisé
par des cycles de régulation de durée T comportant à chaque cycle, la séquence d'opérations
suivantes :
A/ Au terme de chaque cycle de régulation i, on calcule la résistance moyenne R(i),
la vitesse d'évolution de la résistance ou pente de résistance P(i), la vitesse d'évolution
de la pente de résistance ou courbure C(i) et une prévision de la valeur de la pente
de résistance à l'instant t(i+1) ou pente extrapolée PX(i) = P(i) + C(i) x T qui est
une estimation de la future pente de résistance P(i+1) à la fin du cycle de régulation
i+1.
B/ La valeur R(i) est comparée à une valeur de consigne Ro et des ordres de déplacement
du cadre anodique sont donnés en conséquence, à savoir diminution de la distance anode
métal ou serrage, augmentation de la distance anode métal ou desserrage.
C/ L'alimentation en alumine est régulée en fonction des valeurs de la pente P(i),
de la courbure C(i) et de la pente extrapolée PX(i), de manière à compenser par anticipation
les évolutions de la teneur en alumine.
2. Procédé de régulation selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'alimentation
en alumine est régulée, à l'étape C/, en fonction des valeurs de la pente P(i), de
la courbure C(i) et de la pente extrapolée PX(i) par rapport à des seuils de référence
Po, Co et PXo.
3. Procédé de régulation selon la revendication 1 caractérisé en ce que l'alimentation
en alumine est régulée, à l'étape C/, dans les conditions suivantes :
• Si l'alimentation en alumine est en phase 1, les valeurs P(i), C(i) et PX(i) sont
comparées respectivement à des seuils de référence Po, Co et PXo :
- Si P(i) < Po et PX(i) < PXo, la phase 1 se poursuit
- Si P(i) ≥ Po ou PX(i) ≥ PXo, on passe en phase 2 d'alimentation en alumine :
. Si C(i) ≥ Co, la phase 2 commence par une alimentation en cadence ultra-rapide pour
une durée prédéterminée ou calculée, suivie d'une alimentation en cadence rapide pour
une durée prédéterminée ou calculée, le calcul des durées étant effectué en fonction
des valeurs calculées en fin du cycle de régulation précédemment défini
. Si C(i) < Co, l'alimentation en alumine passe directement en cadence rapide pour
une durée prédéterminée ou calculée en fonction des valeurs calculées en fin du cycle
de régulation précédemment défini.
• Si l'alimentation en alumine est en phase 2 :
- la phase 2 se poursuit normalement selon la durée prédéterminée ou calculée à l'issue
de la précédente phase 1.
4. Procédé de régulation selon la revendication 1 caractérisé en ce que la procédure
de régulation n'est autorisée que lorsque la cuve est dans des conditions normales
de fonctionnement, c'est-à-dire correctement réglée, stable et hors opérations perturbantes
d'exploitation ou de réglage telles que changement d'anode, coulée de métal ou procédures
spécifiques de régulation, et que la procédure de régulation débute par une phase
1 de sous-alimentation en alumine.
5. Procédé de régulation selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'en
fin de phase 2 d'alimentation en alumine la cuve repasse en phase 1 si la cuve est
dans des conditions normales de fonctionnement.
6. Procédé de régulation selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce qu'en
fin de phase 2, l'alimentation en alumine passe en cadence théorique ou phase d'attente
si la cuve n'est pas dans des conditions normales de fonctionnement puis repasse en
phase 1 dès que la cuve a retrouvé des conditions normales de fonctionnement.
7. Procédé de régulation selon les revendications 1, 2 ou 3, caractérisé en ce que si
la durée d'une phase 1 dépasse une durée prédéterminée et si le nombre d'ordres de
desserrage au cours de cette phase 1 dépasse un seuil prédéterminé de sécurité, on
détecte que le bain est trop riche en alumine et on réduit alors très fortement ou
on interrompt totalement l'alimentation en alumine pour purger le bain de son excès
d'alumine.
8. Procédé de régulation selon les revendications 1, 2 ou 3, caractérisé en ce que si
le nombre d'ordres de serrage au cours d'une même phase 1 excède un seuil prédéterminé
de sécurité, on enclenche la phase 2 d'alimentation en alumine quelles que soient
les valeurs de la pente de résistance et de la pente extrapolée.
9. Procédé de régulation selon les revendications 1, 2 ou 3, caractérisé en ce que si
la courbure excède un seuil prédéterminé de sécurité, on enclenche la phase 2 d'alimentation
en alumine quelles que soient les valeurs de la pente de résistance et de la pente
extrapolée.
10. Procédé de régulation selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque cycle
i de régulation de durée T compris entre 10 secondes et 15 minutes, est divisé en
n cycles élémentaires k de durée t comprise entre 1 seconde et 15 minutes.
11. Procédé de régulation selon les revendications 1 ou 10, caractérisé en ce que la résistance
R(i) calculée à la fin de chaque cycle de régulation de durée T est la moyenne de
la résistance sur les n-a derniers cycles élémentaires du cycle de régulation, c'est-à-dire
que l'on élimine les a premiers cycles élémentaires du cycle de régulation durant
lesquels la régulation peut donner des ordres de réglage du cadre anodique qui modifient
le niveau de résistance.
12. Procédé de régulation selon les revendications 10 ou 11, caractérisé en ce que l'on
calcule à la fin de chaque cycle élémentaire k de durée t la résistance moyenne r(k)
du cycle élémentaire et que les valeurs r(k) successives sont mémorisées.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que les valeurs r(k) sont mémorisées
durant la phase 1 en se limitant aux N dernières valeurs.
14. Procédé de régulation selon les revendications 12 ou 13, caractérisé en ce que la
pente de résistance P(i), la pente extrapolée PX(i) et la courbure C(i) déterminées
à la fin de chaque cycle de régulation i de durée T sont calculées à partir de l'historique
des résistances moyennes r(k) des cycles élémentaires par toute méthode mettant en
oeuvre un lissage des données brutes r(k) avec élimination des variations de résistance
dues à des ordres de réglage du cadre anodique.
15. Procédé de régulation selon les revendications 1 ou 14, caractérisé en ce que le calcul
de la pente de résistance P(i) et des paramètres auxiliaires PX(i) et C(i) est effectué
par régression parabolique sur les résistances ou par régression linéaire sur les
variations de résistance ou par toute autre méthode équivalente à une régression non
linéaire sur les résistances.
16. Procédé de régulation selon les revendications 1, 14 ou 15 caractérisé en ce que la
méthode de calcul de la pente de résistance P(i) et des paramètres auxiliaires consiste
en une régression linéaire sur les pentes instantanées dr(k)= r(k) - r(k-1) après
élimination des cycles au cours desquels des ordres de réglage du cadre anodique ont
été donnés.
17. Procédé de régulation selon les revendications 1 ou 16, caractérisé en ce que la valeur
de la pente de résistance P(i) est donnée par l'ordonnée à l'instant t(i) de la droite
de régression linéaire sur les pentes instantanées.
18. Procédé de régulation selon les revendications 1 ou 16, caractérisé en ce que la prévision
de la valeur de la pente de résistance pour le cycle i+1 ou pente extrapolée PX(i)
est donnée par l'ordonnée de la droite de régression extrapolée à l'instant t(i+1)
= t(i) + T.
19. Procédé de régulation selon les revendications 1 ou 16, caractérisé en ce que la valeur
de la courbure C(i) est donnée par la pente de la droite de régression linéaire sur
les pentes instantanées.
20. Procédé de régulation selon les revendications 2 ou 3, caractérisé en ce que les seuils
de référence Po, PXo et Co peuvent prendre différentes valeurs prédéterminées ou calculées
suivant les conditions de fonctionnement de la cuve.
21. Procédé de régulation selon les revendications 2 ou 3, caractérisé en ce que pour
une cuve de 400 kA la pente de référence Po est fixée entre 10 et 150 pΩ/s, la pente
extrapolée de référence PXo est fixée entre 10 et 200 pΩ/s et la courbure de référence
Co est fixée entre 0,010 et 0,200 pΩ/s2.