[0001] La présente invention a pour objet un dispositif pour la détection d'intrusions,
du type utilisant des câbles rayonnants, disposés en aérien, distants l'un de l'autre
d'environ quelques dizaines de centimètres à quelques mètres et s'étendant parallèlement
l'un à l'autre le long de la zone à surveiller.
[0002] Le dispositif fait appel à un principe connu fonctionnant en émission-réception sous
une fréquence appropriée de quelques dizaines de mégahertz émettant un signal de détection
d'intrusions lorsque, sous l'effet d'une intrusion, le champ électromagnétique à l'extérieur
et au voisinage des câbles est perturbé. Le dispositif est du type comprenant un émetteur
relié par un câble coaxial à une première ligne de transmission du dispositif et un
récepteur relié par un deuxième câble coaxial à une seconde ligne de transmission
du dispositif, ainsi qu'un calculateur relié à l'émetteur et au récepteur pour analyser
les résultats des signaux détectés et permettre ainsi d'indiquer l'apparition d'une
intrusion et de la localiser.
[0003] Le demandeur a déjà décrit une installation pour la détection d'intrusions fonctionnant
selon le principe général décrit ci-dessus et utilisant des câbles rayonnants noyés
dans le sol, ceci afin de limiter et tenter d'éliminer les problèmes liés aux fausses
alarmes engendrées lorsque l'installation fonctionne en aérien, à des variations parasites
de l'environnement, telles que modification de l'humidité, arrivée d'eau sur le sol
ou dans le sous-sol, etc. L'inconvénient de ce genre d'installations à câbles de détection
enterrés est qu'il entraîne un surcoût important dû aux travaux de génie civil qu'il
faut effectuer, parfois sur de très grandes longueurs.
[0004] L'invention a pour objet de réaliser un dispositif du type clôture détectrice aérienne,
fonctionnant selon un principe voisin et procurant un volume de détection plus haut,
circonscrit dans une région bien délimitée voisine de la clôture, permettant un coût
d'installation beaucoup plus faible que celui des versions enterrées, avec une bonne
fiabilité et élimination d'alarmes parasites telles par exemple que celles dues au
balancement du feuillage d'un arbre situé à l'extérieur du périmètre surveillé d'intrusions
mais à proximité de lui.
[0005] Le dispositif conforme à l'invention, du type général précédemment décrit, se caractérise
en ce que les câbles de détection sont constitués par au moins deux tubes métalliques
disposés parallèlement l'un à l'autre et formant, avec un troisième conducteur électrique,
relié à la masse des câbles coaxiaux d'alimentation/réception du dispositif, les deux
lignes de transmission couplées du dispositif, lesquelles sont chargées à leur extrémité
libre sur leur impédance caractéristique.
[0006] Dans un mode de réalisation, le troisième conducteur électrique est constitué par
un troisième tube métallique disposé entre les deux autres. Dans un autre mode de
réalisation, le troisième conducteur électrique est constitué par un grillage ou plan
métallique équivalent disposé d'un côté des deux tubes reliés respectivement à l'émetteur
et au récepteur ; dans ce cas, le dispositif fonctionne en étant capable de ne détecter
que les intrusions se produisant d'un côté du grillage ou plan métallique en question,
une telle installation étant particulièrement adaptée lorsqu'il s'agit d'une clôture
de délimitation avec un lieu public ou de passage tel par exemple qu'une route.
[0007] Sur une structure à deux câbles aériens ou plus, la réflexion en extrémité peut provoquer
l'apparition d'un fort régime d'ondes stationnaires qui empêchent la détection périodiquement
le long de la ligne pour toutes les demi-longueurs d'ondes et qui empêchent une localisation
de la position de l'intrusion.
[0008] Pour éviter ce fonctionnement à fort régime d'ondes stationnaires, il est connu de
charger l'extrémité des lignes de transmission au moyen d'impédances ; dans ce cas,
pour localiser l'intrusion, il faut travailler successivement à des fréquences différentes,
et selon la méthode connue du radar à impulsions synthétiques, il est possible de
déterminer la position de l'intrusion au moyen d'un calcul de transformée de Fourrier.
[0009] L'invention met en oeuvre ces principes de façon pratique, en conformant les câbles
de détection sous forme de deux tubes métalliques convenablement couplés avec un troisième
conducteur relié à la masse des câbles coaxiaux d'alimentation/réception.
[0010] L'invention et sa mise en oeuvre apparaîtront plus clairement à l'aide de la description
qui va suivre, faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
[0011] La figure 1 montre schématiquement comment peut être réalisée une clôture permettant
la détection des intrusions conformément à l'invention.
[0012] La figure 2 est une vue semblable à celle de la figure 1 relativement à une variante.
[0013] La figure 3 est un schéma montrant les connections entre la clôture et le dispositif
permettant la localisation des intrusions.
[0014] En se reportant tout d'abord à la figure 1, on a montré une clôture permettant la
détection d'intrusions, constituée essentiellement de trois tubes métalliques référencés
1, 2 et 3, supportés par des poteaux-supports référencés 8. Les poteaux-supports sont
avantageusement constitués en un matériau diélectrique isolant, tel par exemple qu'un
composite verre-résine.
[0015] Les tubes conducteurs métalliques 1 et 3 sont reliés respectivement par les conducteurs
coaxiaux 4 et 5, à l'émetteur E et au récepteur R du dispositif (figure 3). La masse
des câbles coaxiaux, autrement dit leur gaine extérieure, est reliée au troisième
conducteur central référencé 2 au dessin. Les tubes métalliques 1 et 3 qui constituent
avec le conducteur central 2 les deux lignes de transmission couplées du dispositif,
sont chargés à leur extrémité libre sur leur impédance caractéristique, respectivement
6 et 7.
[0016] Dans une réalisation, les trois conducteurs peuvent être constitués par des tubes
métalliques de diamètre 40 mm environ et sont disposés respectivement à 0,5 m, 1,25
m et 2m du sol. Les poteaux-supports sont disposés tous les 2 à 3 m. Bien entendu,
la longueur des tubes 1, 2 et 3 correspond à la longueur du périmètre à surveiller.
[0017] En ce qui concerne la valeur de l'impédance caractéristique des résistances 6 et
7 qui doivent équiper le dispositif, la technique enseigne que ces résistances sont
données par la formule :

si l'on appelle D la distance séparant les deux lignes 1 et 3, et
d le diamètre des tubes 1 et 3 (qui ont le même diamètre). Dans le cas considéré, ces
formules amènent à des valeurs des résistances 6 et 7 voisines de 400 Ohms.
[0018] Dans l'exemple illustré à la figure 1, le volume de détection possède une section
de forme voisine d'une ellipse ayant une largeur de l'ordre de 3 à 4 m (soit de chaque
côté de la clôture de l'ordre de 1,50 à 2 m), et une hauteur de l'ordre de 2,5 à 3
m. Le volume surveillé est donc bien délimité tout autour de cette clôture.
[0019] Dans la réalisation illustrée à la figure 2, le tube conducteur 2 a été remplacé
par un plan ou grillage métallique 12 relié à la masse des câbles coaxiaux d'alimentation
4 et 5.
[0020] De même que dans le mode de réalisation de la figure 1, chacune des lignes de transmission
est chargée par son impédance caractéristique 16, 17, qui dans ce cas peut être calculée
par la formule approchée :

dans laquelle D est la distance séparant les tubes 1 et 3, et
d est le diamètre de ces tubes. Dans le cas où l'on utilise des conducteurs métalliques
constitués de tubes de diamètre 40 mm, disposés respectivement à environ 0,5 m et
2 m du sol, on peut calculer une valeur approximative des résistances égales à l'impédance
caractéristique de cette installation voisine de 200 Ohms.
[0021] Les tubes 1 et 3 peuvent être maintenus à une distance par exemple d'environ 100
mm du plan du grillage 12, au moyen de supports diélectriques convenables, disposés
tous les 2 à 3 m, par exemple tels que référencés en 9.
[0022] Dans cette réalisation, la détection est délimitée au seul côté du grillage qui porte
les tubes, et le volume de détection intéresse une hauteur de l'ordre de 2,5 à 3 m,
sur une largeur de 1,5 à 2 m, au-delà du plan du grillage métallique.
[0023] En relation avec la figure 3, on expliquera rapidement le fonctionnement du système.
[0024] Comme pour les câbles détecteurs, la détection est obtenue par la mesure et l'analyse
du coefficient de transmission obtenu entre les deux lignes couplées 1 et 3 (en coopération
avec la ligne de masse 2 ou 12).
[0025] La fréquence de fonctionnement est habituellement de quelques dizaines à 100 MHz.
[0026] La localisation de l'intrusion le long de la ligne peut être obtenue au moyen de
mesures successives à plusieurs fréquences, un calcul de transformée de Fourrier permettant
d'obtenir une impulsion temporelle dont le retard donne la position de l'intrusion,
selon la méthode connue du radar à impulsions synthétiques. Les modifications des
signaux détectés entre l'émetteur E et le récepteur R sont adressées au calculateur
C qui effectue les mesures et indique ainsi s'il se produit une intrusion, la localisation
étant faite par comparaison de mesures successives, par exemple de fréquences sinusoïdales
émises entre 60 et 70 MHz, selon la longueur des tronçons et la précision désirée
de la localisation. La phase et l'amplitude des signaux reçus au récepteur sont analysées,
envoyées au calculateur, lequel à son tour pilote l'émetteur et acquiert les résultats.
[0027] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation illustrés et
décrits. En particulier, le diamètre des tubes utilisés, ainsi que les fréquences
de travail peuvent être modifiés selon les besoins.
[0028] Pour des dispositifs de détection d'intrusions, plus particulièrement humaine, on
placera avantageusement les lignes de transmission les unes au-dessus des autres en
les répartissant au-dessus du sol à des intervalles par exemple de l'ordre de 40 cm
à 1 m. Le diamètre des tubes métalliques pour des raisons d'économie de fabrication
sera avantageusement de quelques dizaines de millimètres, l'exemple de 40 mm donné
n'étant bien entendu nullement limitatif.
1. Dispositif pour la détection d'intrusions du type utilisant des câbles rayonnants
disposés en aérien, distants l'un de l'autre d'environ quelques dizaines de centimètres
à quelques mètres, s'étendant parallèlement l'un à l'autre le long de la zone à surveiller,
le dispositif fonctionnant en émission-réception sous une fréquence appropriée de
quelques dizaines de mégahertz, émettant un signal de détection d'intrusions lorsque
sous l'effet d'une intrusion, le champ électromagnétique à l'extérieur et au voisinage
des câbles est perturbé, ledit dispositif comprenant un émetteur (E) relié par un
câble coaxial (4) à une première ligne de transmission (3) du dispositif, et un récepteur
(R) relié par un câble coaxial (5) à une seconde ligne (1) de transmission du dispositif,
ainsi qu'un calculateur (C) relié à l'émetteur (E) et au récepteur (R) pour analyser
les résultats des signaux détectés, ledit dispositif étant caractérisé en ce que lesdits
câbles de détection sont constitués par au moins deux tubes métalliques (1, 3) disposés
parallèlement l'un à l'autre et formant avec un troisième conducteur électrique (2,
12) relié à la masse des câbles (4, 5) coaxiaux d'alimentation/ réception du dispositif,
les deux lignes de transmission couplées du dispositif, lesquelles sont chargées à
leur extrémité libre sur leur impédance caractéristique (6 - 7, 16 - 17).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le troisième conducteur
électrique est constitué par un troisième tube métallique (2) disposé entre les deux
autres.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le troisième conducteur
électrique est constitué par un grillage ou plan métallique (12) équivalent disposé
d'un côté des deux tubes (3, 1) reliés respectivement à l'émetteur (E) et au récepteur
(R).
4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que les tubes métalliques (1, 2, 3) ont des diamètres de l'ordre de quelques dizaines
de millimètres.
5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que les tubes métalliques ont
des diamètres de l'ordre de 40 mm.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1, 2, 4 ou 5, caractérisé en
ce qu'il comprend, pour supporter les tubes métalliques (1, 2, 3), des poteaux (8)
réalisés en un matériau diélectrique tel que verre-résine.
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1, 4 ou 5 prise en combinaison
avec la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comprend pour supporter les tubes
métalliques (1, 3) des entretoises (9) fixées au plan ou grillage métallique (12).
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que les lignes de transmission (1, 3) sont placées les unes au-dessus des autres en
étant réparties au-dessus du sol à des intervalles par exemple de l'ordre de 40 cm
à 1 m.