[0001] L'invention a trait au domaine du bâtiment. Elle concerne des éléments métalliques
plus particulièrement destinés à l'exécution de parties de murs extérieurs de bâtiments
d'habitation.
[0002] Les murs extérieurs d'un bâtiment sont généralement composés d'une maçonnerie, par
exemple de parpaings, recouverte d'une ou de deux couches d'enduit. En l'état d'application,
l'enduit est une matière plus ou moins pâteuse et souvent colorée. On en connaît deux
types principaux : les enduits pelliculaires, constitués d'une résine polymérique
appliquée selon des épaisseurs de l'ordre de 3 mm, et les enduits hydrauliques, comportant
un liant hydraulique, qui sont appliqués selon des épaisseurs généralement comprises
entre 12 et 25 mm. Après séchage ou durcissement, l'enduit permet d'obtenir des murs
dont les surfaces sont régulières et uniformes, sans rugosité, aspérité ou soufflure.
En outre, l'enduit confère des propriétés d'imperméabilité aux murs.
[0003] Les murs extérieurs enduits comportent bien souvent des éléments métalliques dont
une tête apparente délimite un domaine ou une partie qui se différencie de l'enduit,
non seulement par sa résistance, mais aussi, parfois, par sa forme ou sa couleur.
Il s'agit par exemple de parties ornementales en saillie, de parties en milieu de
panneaux ou de parties d'angles situées, notamment, à l'intersection des murs ou à
l'endroit de corniches, de soubassements ou de joints.
[0004] La pose des éléments métalliques s'effectue en même temps que l'application de l'enduit,
avant l'application d'une ou de deux couches d'enduit, ou alors après l'application
d'une première couche d'enduit et avant l'application d'une seconde couche. C'est
le cas, en particulier, des cornières métalliques que l'on pose aux parties d'angles.
Ces cornières sont des profilés qui comportent, d'une part, une tête qui forme l'arête
de la partie d'angle du bâtiment et, d'autre part, au moins une aile, que l'on appose
contre les parpaings éventuellement recouverts d'une première couche d'enduit, et
que l'on recouvre d'une couche d'enduit.
[0005] Ces éléments métalliques protègent les arêtes des écornures. Toutefois, la tête de
ces éléments, qui affleure aux angles des murs, n'est pas protégée contre la corrosion.
[0006] C'est la raison pour laquelle on a pris l'habitude de clipser des baguettes de polychlorure
de vinyle (PVC) sur les têtes des éléments métalliques. La protection apportée par
ces baguettes de PVC est certes efficace au moins pendant un temps, mais le PVC peut
se fendiller ou même se rompre sous l'effet de chocs. L'eau s'infiltre alors jusqu'à
la partie métallique de l'élément, s'écoule éventuellement le long de cette partie
métallique, ce qui provoque, en définitive, sa corrosion. A noter par ailleurs que
les baguettes de PVC ne sont pas esthétiques puisque leur aspect est nécessairement
sensiblement différent de l'aspect de l'enduit.
[0007] Considérant ce qui précède, un problème que se propose de résoudre l'invention est
de réaliser un élément résistant aux chocs, qui ne présente pas de risque d'oxydation
et dont l'aspect se rapproche fondamentalement de l'aspect de l'enduit.
[0008] La solution de l'invention consiste à revêtir la tête de l'élément métallique d'une
couche de résine comportant une charge minérale.
[0009] Aussi, l'invention a pour objet un élément métallique comportant, d'une part, une
tête destinée à former une partie visible d'une surface de l'extérieur d'un bâtiment
et, d'autre part, au moins une aile comportant au moins une ouverture et destinée
à être recouverte d'au moins une couche d'un enduit comprenant une charge minérale,
caractérisé en ce que ladite tête est revêtue d'une couche d'une résine comportant
une charge minérale.
[0010] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture des
exemples de réalisation suivants, donnés à titre illustratif et nullement limitatif,
et qui doivent être lus au regard des dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1a montre, en perspective, un élément métallique selon l'invention, partiellement
recouvert d'un enduit ;
- la figure 1b montre, en coupe transversale, l'élément selon la figure 1a ;
- la figure 2 montre, en perspective, un élément selon l'invention ne comportant qu'une
aile métallique et montrant une fonction d'arrêt d'enduit horizontale ;
- les figures 3 et 4 montrent, en perspective, des éléments métalliques selon deux modes
de réalisation différents ; et
- les figures 5a et 5b schématisent, en coupe transversale et en vue agrandie, la couche
de résine d'un élément selon l'invention appliquée selon, respectivement, un premier
ou un second procédé.
[0011] Des éléments de l'invention sont référencés 1 sur les figures 1a, 1b, 2, 3 et 4.
Ils sont posés, dans le mode de réalisation plus particulièrement décrit aux figures
1a et 1b, à des parties d'angles 5 de murs extérieurs de bâtiments constitués de parpaings
2 constitutifs de la maçonnerie sur lesquels on a appliqué une ou deux couches d'un
enduit hydraulique 3. Toutefois, il est bien entendu que les éléments de l'invention
peuvent être posés à l'endroit d'une partie quelconque de la surface d'un mur extérieur
enduit.
[0012] L'enduit 3 est un mélange d'un ciment par exemple ciment Portland et d'une charge
minérale, par exemple de silice ou de carbonate de calcium, dont des grains sont référencés
4. Il donne un aspect uniforme et régulier aux murs extérieurs et leur confère des
propriétés d'imperméabilité. Il est appliqué dans un état plus ou moins pâteux et
fait l'objet d'opérations diverses telles que des opérations de talochage ou de grattage
avant séchage.
[0013] Aux figures 1a et 1b, la partie d'angle 5 est située à l'angle entre deux murs. Toutefois,
cette partie d'angle peut être située au niveau de corniches, de soubassements, au
niveau de l'encadrement de fenêtres ou même de reliefs purement ornementaux de la
surface des murs. La figure 2 donne un exemple d'une partie d'angle 5 qui n'est pas
située à l'angle entre deux murs.
[0014] Les éléments 1 sont constitués d'une plaque métallique pliée, profilée ou extrudée,
puis perforée et résistante aux chocs. Il s'agit notamment d'une plaque d'acier galvanisé
ou d'aluminium de 0,1 à 2 mm environ, emboutie.
[0015] Les éléments 1 comportent une tête 6 excroissante et une ou deux ailes 7, 8. Leurs
dimensions sont adaptées à la partie d'angle du bâtiment. Aussi, leur longueur atteint
bien souvent 2 à 3 mètres. Toutefois, la largeur des ailes 7, 8 est plus restreinte,
dans un exemple comprise entre 2 et 7 cm environ.
[0016] Ces ailes 7, 8 présentent d'ailleurs des ouvertures 10 ainsi que des orifices de
scellement 11. Les ouvertures 10 sont destinées à laisser passer l'enduit 3 qui recouvre
les ailes 7, 8 de manière à assurer le maintien de l'élément 1. Les orifices de scellement
11 sont par contre destinés à recevoir éventuellement un clou ou un moyen de fixation
quelconque et permettent ainsi l'ancrage de l'élément 1 à la maçonnerie 2.
[0017] La tête 6 de l'élément 1 affleure à la surface du mur enduit. Dans l'exemple de la
présente description présenté aux figures 1a et 1b, elle se présente sous la forme
d'une arête longitudinale destinée à former l'arête de la partie d'angle 5 du bâtiment.
Toutefois, sa forme et ses dimensions peuvent être quelconques. En particulier, la
tête de l'élément peut affleurer à la surface des murs comme elle peut faire saillie
de ladite surface. C'est le cas des têtes des éléments 1 présentés aux figures 2,
3 et 4.
[0018] Selon l'invention, la tête 6 de l'élément 1 est recouverte d'une couche de résine
12 comprenant une charge minérale, par exemple, de silice ou de carbonate de calcium,
et montrant donc des grains 13 à sa surface dont la granulométrie est comprise entre
0,01 et 3 mm, plus préférentiellement entre 0,1 et 1 mm, en pratique de l'ordre de
0,5 mm. Cette couche 12 a une épaisseur de résine comprise entre 1 et 4 mm environ.
[0019] La couche 12 peut être une couche unique comportant, soit des grains en surface seulement,
soit des grains en surface et au sein de la couche 12, soit des grains au sein de
la couche 12 uniquement. Toutefois, ainsi que cela est montré aux figures 5a et 5b,
elle se compose avantageusement de deux sous-couches : une sous-couche d'accrochage
14 et une sous-couche de finition 15. Elle peut être recouverte d'un film hydrophobe
qui améliore ses qualités d'imperméabilité.
[0020] La sous-couche 14 se compose principalement d'une résine polymérique thermoplastique
ou thermodurcissable par exemple acrylique directement en contact avec le métal 16
de la tête 6 de l'élément 1. Elle est sensiblement exempte de grains qui auraient
pour effet de diminuer l'adhérence de ladite sous-couche 14 au métal.
[0021] La sous-couche 15 se compose de même d'une résine polymérique thermoplastique ou
thermodurcissable, par exemple acrylique. Elle comporte cependant des grains 13a et
13b de silice qui affleurent à la surface de la tête 6 et sont donc visibles à la
partie d'angle du bâtiment ou sont noyés au sein de ladite sous-couche 15 (grains
13b). Elle comporte en outre avantageusement un fongicide.
[0022] Pour l'application de la couche de résine 12 sur la tête 6 du élément 1, on effectue
trois opérations préalables.
[0023] Dans une première opération, on effectue un dégraissage et/ou un dérochage de la
plaque métallique de l'élément dans une solution d'acide phosphorique. Cette première
opération a pour effet de nettoyer la surface du métal des corps gras ou des oxydes
qui pourraient s'y trouver et permettre ainsi une parfaite adhésion de la sous-couche
14.
[0024] Dans une seconde opération, la plaque métallique est rincée à l'eau déminéralisée
jusqu'à ce que l'acide soit complètement éliminé de sa surface (pH neutre).
[0025] Enfin, dans une troisième opération, un primaire d'accrochage est alors projeté sur
la surface de la plaque métallique, et notamment sur la tête de ladite plaque. Ce
primaire, qui constitue la sous-couche 14, est une résine par exemple acrylique en
phase solvant.
[0026] Les opérations ci-dessus sont sujettes à des modifications en fonction notamment
de la nature du métal constitutif de l'élément. Ainsi, dans le cas où l'élément est
non pas en aluminium mais en acier galvanisé, le primaire d'accrochage pourra avantageusement
être du polyuréthanne.
[0027] Les opérations suivantes ont pour but de réaliser la sous-couche de finition 15 de
l'élément 1, qui présente un aspect semblable à l'aspect de l'enduit. A cet effet,
on procèdera soit par projection, soit par dépôt, soit par trempage, en phase solvant.
[0028] Pour l'application de la sous-couche 15 par projection, on procède, dans un premier
mode de réalisation, en deux temps. Dans un premier temps, on projette la résine acrylique
avantageusement colorée sur le primaire d'accrochage. Puis, dans un second temps,
avant que les polymères constitutifs de la sous-couche 15 aient polymérisé, on projette
des grains de silice ou de carbonate de calcium sur cette résine. Ces grains se répartissent
alors à la surface de ladite couche qui prend alors un aspect granuleux. La projection
des grains de silice est stoppée lorsque la sous-couche 15 de finition n'accepte plus
lesdits grains.
[0029] On notera que les premières opérations peuvent être mises en oeuvre indépendamment
des opérations ultérieures précitées. Ainsi, les éléments de l'invention peuvent être
commercialisés avec une sous-couche 14, la sous-couche 15 restant à appliquer.
[0030] Dans un second mode de réalisation, la résine acrylique projetée comporte en outre
des grains de silice ou de carbonate de calcium préalablement mélangés avec la résine
de manière à donner une pâte prête à l'emploi.
[0031] Enfin, dans un troisième mode de réalisation, la résine projetée comporte uniquement
une partie des grains. Une projection complémentaire permet l'ajout d'autres grains
qui viennent se placer principalement à la surface de la sous-couche 15.
[0032] On notera qu'une projection ou, plus généralement, une application des grains dans
un second temps, qui aboutit à une répartition desdits grains en surface, confère,
à l'élément, un aspect granulaire qui se rapproche de celui de l'enduit. Toutefois,
ces grains ont tendance, au cours du temps, à se détacher de la couche 12. C'est la
raison pour laquelle il est particulièrement avantageux que la sous-couche 15 comporte
des grains qui ne soient pas uniquement répartis à sa surface.
[0033] Dans le cas d'une application de la sous-couche de finition 15 par dépôt, chaque
étape décrite ci-dessus de projection est remplacée par une première étape de dépôt
simple puis une seconde étape durant laquelle on applique une pression sur la sous-couche
ou les grains de silice déposés. Bien entendu, comme dans les cas précédents, la couche
de finition comporte ou ne comporte pas, au moment de son application, les grains
de silice ou de carbonate de calcium.
[0034] Dans le cas d'une application de la couche de finition de trempage, il suffit de
tremper la partie métallique de l'élément comportant son primaire d'accrochage dans
un bain de résine et d'initier la polymérisation de ladite résine comportant ou ne
comportant pas, selon les cas, de grains de silice ou de carbonate de calcium qu'il
est toujours possible de déposer ou de projeter après.
[0035] L'ensemble des sous-couches 14 et 15 est alors éventuellement revêtu d'un film hydrophobe.
[0036] Bien entendu, les différentes caractéristiques décrites ci-dessus de l'élément de
l'invention et du procédé d'application de la couche de protection dudit élément pourront
être adaptées en fonction des besoins tout en restant dans le cadre de l'objet de
l'invention.
1. Élément métallique (1) comportant, d'une part, une tête (6) destinée à former une
partie visible d'une surface de l'extérieur d'un bâtiment et, d'autre part, au moins
une aile (7, 8) comportant au moins une ouverture (10) et destinée à être recouverte
d'au moins une couche (12) d'un enduit (3) comprenant une charge minérale (4), caractérisé
en ce que ladite tête (6) est revêtue d'une couche d'une résine (12) comportant une
charge minérale (13, 13a, 13b).
2. Élément selon la revendication 1, caractérisé en ce que la tête (6) dudit élément
(1) est destinée à former une partie d'angle (5) de l'extérieur du bâtiment.
3. Élément selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la couche
de résine (12) comporte deux sous-couches, une sous-couche d'accrochage (14) en contact
avec le métal et sensiblement exempte de charge minérale, et une sous-couche de finition
(15) en contact avec la première sous-couche (14) et comportant la charge minérale
(13, 13a, 13b).
4. Élément selon la revendication 3, caractérisé en ce que la couche de résine (12) est
appliquée par projection, par simple dépôt ou par trempage.
5. Élément selon l'une des revendications 3 ou 4, caractérisé en ce que la sous-couche
de finition (15) est appliquée sur la sous-couche d'accrochage (14) en deux temps.
6. Élément selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'épaisseur
de la couche de résine (12) est comprise entre 1 et 4 mm environ.
7. Élément selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la charge
minérale de l'enduit (3) est de la silice ou du carbonate de calcium et en ce que
la charge minérale de la couche de résine (12) est respectivement de la silice ou
du carbonate de calcium.
8. Élément selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le métal
qui le constitue est de l'acier galvanisé ou de l'aluminium dont l'épaisseur est comprise
entre 0,1 et 2 mm.
9. Elément selon l'une des revendications 3 à 8, caractérisé en ce que la charge minérale
est composée de grains dont la granulométrie est comprise entre 0,1 et 1 mm.