Domaine technique
[0001] La présente invention concerne une presse multicouleur à la continue par jet d'encre,
un procédé de mise en oeuvre d'une telle presse, et un produit imprimé obtenu à l'aide
d'une telle presse.
Etat de la technique antérieure
[0002] Les systèmes d'impression numériques par jet d'encre se sont considérablement développés
ces dernières années, particulièrement dans les applications d'impression bureautique
d'images en couleur. Le procédé du jet d'encre présente des avantages indéniables
vis-à-vis des technologies anciennes d'impression par contact, comme l'absence de
bruit de fonctionnement, et l'absence de contact avec le substrat.
[0003] Par rapport aux autres techniques d'impression numérique couleur comme l'électro-photographie,
le jet d'encre offre un avantage de coût et une performance supérieure pour la restitution
des couleurs, ainsi qu'une meilleure aptitude à imprimer des substrats de natures
variées.
[0004] Dans les applications industrielles d'impression couleur, comme l'impression textile,
d'affiches, de revêtements de murs ou de sol, d'étiquettes, de cartes plastiques,
ou même l'impression de livres/magazines ou catalogues, les systèmes d'impression
utilisés à ce jour mettent encore en oeuvre les technologies traditionnelles opérant
par contact, comme l'héliogravure, l'offset, ou la sérigraphie. Ces technologies sont
lourdes à mettre en oeuvre, car elles nécessitent la fabrication préalable de formes
mécaniques imprimantes qui matérialisent l'image à imprimer, telles que les rouleaux
gravés pour l'héliogravure, les écrans de sérigraphie ou les plaques pour l'offset.
Le coût et le délai de fabrication de ces formes imprimantes constituent un frein
important à l'impression de petites séries avec des délais courts.
[0005] La conception des produits industriels imprimés a évolué sous la contrainte des technologies
traditionnelles d'impression :
- La personnalisation de produits est effectuée hors ligne de production, ce qui est
long et coûteux.
- La production en petites séries est découragée par les imprimeurs qui répercutent
les coûts élevés causés par l'arrêt de la production lors des changements des formes
imprimantes, les pertes d'encres lors de changements de couleurs et les pertes de
produits engendrées par le calage des nouvelles formes lors de la remise en route
de l'impression.
- La production est organisée en séries longues, regroupant un grand nombre de commandes
identiques. La production « juste à temps », pour fournir aux circuits de distribution
les produits correspondant à la demande immédiate des consommateurs, est impossible.
Au contraire, ces systèmes de production traditionnels génèrent des inventaires volumineux
et coûteux ; les invendus et produits démarqués sont fréquents, et les encours de
production importants.
[0006] Cependant les systèmes traditionnels sont en passe d'être remplacés par des systèmes
basés sur l'impression numérique :
- avec l'avènement des systèmes de communications numériques, tels que les autoroutes
de l'information, qui permettent de connaître à chaque instant la demande de produits
et de commander et fabriquer « juste à temps » ;
- sous la pression des consommateurs et utilisateurs dont les besoins, les goûts et
les modes sont de plus en plus variés et changeants ;
- sous la contrainte des circuits de distribution qui veulent réduire leurs coûts, notamment
ceux occasionnés par les stocks et les invendus.
[0007] L'industrie de l'impression va adopter les techniques de production numériques qui
sont plus souples, plus rapides, à condition qu'elles ne compromettent pas la qualité
d'impression. Le jet d'encre est l'une des principales techniques candidates envisagées.
[0008] L'impression par jet d'encre, notamment la technologie du jet continu dévié, se prête
bien à la construction de têtes d'impression en grande largeur, comme décrit dans
le document référencé [1] en fin de description. Des presses multicouleurs à la continue,
dans lesquelles plusieurs têtes d'impression sont disposées en série pour imprimer
un substrat en laize défilant en continu sous les têtes d'impression, peuvent être
fabriquées. Le coût de ces presses électroniques est supérieur à celui des presses
mécaniques traditionnelles, mais leurs conditions économiques d'exploitation sont
meilleures car elles permettent la production juste à temps, les séries courtes, la
personnalisation des produits en lignes, et la suppression des investissements liés
à la mise en place de formes imprimantes pour les nouveaux dessins. Les nouvelles
conditions d'exploitation des presses numériques font toutefois apparaître de nouvelles
contraintes, inconnues jusqu'alors :
- L'impression à vitesse variable doit être possible, car les séries sont courtes et
engendrent des arrêts et redémarrages fréquents du défilement du substrat. Pour minimiser
les en-cours de production, le processus d'impression est dorénavant effectué en ligne
ou intégré avec d'autres étapes de production telles que la fabrication du substrat
proprement dit, son contrecollage, son laminage, ou son emballage. Les variations
de vitesse du substrat sont donc fréquentes, car liées aux aléas des autres processus
de la ligne de production.
- Les exigences de qualité des produits imposent de travailler avec une résolution élevée
et une précision de superposition et juxtaposition des couleurs accrues.
- Les séries ou métrages imprimés sont très courts, parfois même de longueur inférieure
à la longueur du substrat présent dans la machine d'impression, ce qui conduit à l'impression
simultanée de plusieurs motifs dans une même machine.
- Les impératifs économiques exigent de produire en continu, en minimisant les arrêts,
avec des vitesses effectives de production de plus en plus élevées.
- La personnalisation en ligne des produits nécessite de pouvoir imprimer une image
numérique variable sur un substrat comportant un premier motif de base préimprimé,
ceci avec un excellent positionnement relatif des images.
- L'impression est de plus en plus fréquemment réalisée avec des encres aqueuses, donc
sans solvants, afin de préserver l'environnement. Ceci nécessite d'interposer entre
les unités d'impression de différentes couleurs des systèmes de réticulation et/ou
de séchage, qui augmentent les longueurs de produits entre ces unités par leur encombrement
et modifient la température du substrat. Ces deux facteurs, augmentation de la longueur
de la ligne de production et environnement de températures variables, accentuent la
déformation des substrats dans l'imprimante.
[0009] Les imprimantes traditionnelles à contact utilisées à ce jour, qu'elles soient de
technologies héliogravure, sérigraphie à cadre rotatif, ou offset, fonctionnent à
vitesse stabilisée. En effet, les phases d'accélération du substrat lors du démarrage
de l'impression sont généralement plus courtes que la durée nécessaire au calage des
formes imprimantes (correspondant aux images des différentes couleurs primaires) les
unes par rapport aux autres.
[0010] La problématique de la synchronisation en phase de vitesse transitoire (accélération
ou décélération) du substrat est aujourd'hui inconnue. Les calages sont effectués
à vitesse stabilisée par des déplacements mécaniques relatifs des formes imprimantes.
Lorsque la vitesse de défilement est faible, l'examen de la qualité du calage entre
couleurs est fait visuellement sur le substrat imprimé. Lorsque la vitesse du substrat
est plus élevée, une aide électronique au réglage est apportée par l'impression répétitive
de mires de calage en lisière de la laize, et par leur visualisation sur un moniteur
de contrôle, les mires étant observées par une caméra associée à un éclairage stroboscopique.
Une dérive lente dans le temps du calage étant toujours observée en pratique, à cause
des variations de l'environnement, des frottements ou même des différences de dimensions
entre les différentes formes imprimantes, le maintien du calage est assuré par l'opérateur
de l'imprimante qui effectue une surveillance continue et un réglage du calage de
l'impression.
[0011] Le problème de la synchronisation entre couleurs différentes a été abordé dans les
imprimantes numériques de bureau. Ainsi, le document référencé [2] en fin de description
décrit la synchronisation d'une imprimante électrostatique couleur monopasse dans
laquelle la tête d'impression de la première couleur imprime à intervalle régulier
et en lisière du substrat des mires de synchronisation. La vitesse de défilement est
maintenue constante grâce à l'asservissement du moteur d'entraînement du substrat.
En phase de défilement du substrat cette mire est relue par des caméras CCD situées
en aval, chaque caméra étant associée à une tête d'impression. Chaque tête d'impression
interprète alors la distance entre les repères de la mire mesurée par sa caméra, afin
d'imprimer les lignes de points de sa propre couleur de manière équirépartie entre
les repères de la mire sur le substrat et d'obtenir ainsi la superposition des différentes
couleurs.
[0012] La distance entre les repères de la mire étant plus petite que la taille d'une image,
il est aussi nécessaire de déterminer le début de l'image pour chaque tête d'impression.
Ceci est réalisé en déterminant, à la vitesse nominale de fonctionnement, le décalage
temporel entre les différentes têtes d'impression. Ce décalage est déterminé par l'opérateur
qui effectue une séquence d'essais d'impressions d'une autre mire spécifique de calibration,
combinant les différentes couleurs.
[0013] Le document référencé [3] divulgue un autre type de système de synchronisation appliqué
à une imprimante électrophotographique. Une différence avec le système électrostatique
évoqué plus haut provient du fait que l'impression électrophotographique n'est pas
une technique d'impression directe. Celle-ci nécessite en effet un transfert de l'image
colorée, préalablement matérialisée sur une bande de transfert. Cette image est ensuite
transférée par un contact mécanique entre la bande de transfert et le substrat à imprimer.
Le système de synchronisation divulgué met en oeuvre l'impression de différentes mires
par chaque cylindre d'impression associé à chacune des couleurs sur la bande de transfert.
Un seul système optique situé, en aval de tous les cylindres d'impression (mais en
amont du lieu de transfert sur le substrat), analyse les écarts de positionnement
des mires matérialisées sur la bande de transfert dans chacune des couleurs. Ces écarts
sont exploités pour générer des corrections à appliquer aux moteurs qui entraînent
les cylindres associés à chacune des couleurs. Dans ce cas également, l'impression
et la synchronisation sont réalisées à vitesse constante du substrat et de la bande
de transfert. Aucune solution n'est par ailleurs décrite pour définir l'instant précis
de début d'image.
[0014] Le document référencé [4] divulgue un système de synchronisation pour une imprimante
électrophotographique. Le signal de début d'image est matérialisé par un trou dans
la bande de transfert. la détection de ce trou par un système optique et la définition
de retards pour chaque cylindre d'impression permet de synchroniser les différentes
couleurs. Toutefois, cette solution ne permet pas de surimprimer ou personnaliser
un document déjà imprimé.
[0015] L'impression de substrats à vitesse variable est, par ailleurs, connue dans les applications
de marquage industriel, mais dans ces cas, l'impression est effectuée en une seule
couleur, ou en plusieurs couleurs indépendantes : le positionnement relatif des points
de différentes couleurs n'est pas requis. On note toutefois que même en impression
monochrome, l'impression à vitesse variable pose des problèmes spécifiques de synchronisation
à la technologie jet d'encre, à cause du temps de réponse intrinsèque des têtes d'impression.
Celles-ci projettent en effet à distance des gouttelettes d'encre, qui vont impacter
le substrat pour l'impression. La durée de la trajectoire des gouttes de la tête d'impression
au substrat étant fixée par la vitesse d'éjection des gouttes et la distance de la
buse d'éjection au substrat, on comprend qu'en cas de variation de vitesse du substrat,
une compensation spécifique doit être effectuée pour tenir compte de la durée de trajectoire
des gouttes. De tels systèmes de compensation de la durée de trajectoire des gouttes
en vol sont connus dans l'état de l'art et utilisés de manière commerciale, comme
dans l'imprimante à jet d'encre IMAJE Série 4.
[0016] La difficulté de synchronisation d'un système d'impression multicouleur imprimant
à vitesse variable provient de la nécessité de disposer d'horloges de synchronisation
et d'informations présentant à la fois :
- une excellente résolution pour effectuer les réglages fins de synchronisation. Ceci
implique une horloge très rapide, et/ou une indexation spatiale très fine du déplacement
du substrat ;
- une excellente représentativité de la position du substrat au niveau de chaque tête
d'impression, afin que la position relative des points de couleurs différentes soit
précise. L'horloge ne doit pas être entachée d'erreurs provenant de glissements ou
de déformations du substrats entre les têtes d'impression, notamment lors d'accélérations
ou décélérations ;
- un codage de la référence de la production (ou de l'image) en cours, plusieurs productions
différentes pouvant être imprimées à un instant donné dans la machine d'impression.
[0017] De telles caractéristiques, nouvelles par rapport aux techniques d'impression traditionnelles,
sont de surcroît très difficiles à obtenir en environnement industriel, à cause de
plusieurs facteurs, tels que :
- les vitesses de défilement élevées ;
- la structure, la couleur ou la texture des substrats qui ne permettent pas d'imprimer
des marques d'indexation à haute résolution et qui soient lisibles en environnement
industriel.
la présente invention a pour objet une presse multicouleur à la continue par jet
d'encre permettant de résoudre les problèmes énoncés ci-dessus.
Exposé de l'invention
[0018] La présente invention concerne une presse multicouleur à la continue par jet d'encre
comprenant un substrat entraîné par un moteur et défilant sous au moins une tête d'impression
associée à un capteur et alimentée en encre par un circuit d'encre, et un contrôleur
de processus, caractérisée en ce qu'elle comprend un circuit de synchronisation connecté
à ce contrôleur de processus, et à un codeur de position disposé sur le moteur d'entraînement
du substrat, ce codeur, qui est un codeur de position de résolution élevée, typiquement
3000 à 300 000 points par tour de moteur qui donne une impulsion à haute fréquence
représentative d'un pas de quelques microns d'avance du substrat, transmettant un
signal au circuit de synchronisation ; et en ce qu'elle comprend un dispositif d'impression
de premières marques régulièrement imprimées sur le substrat.
[0019] L'utilisation d'un codeur placé par exemple sur l'axe de rotation du moteur, et fonctionnant
préférablement grâce à un dispositif optique donne un signal de très haute résolution.
[0020] Les premières marques sont régulièrement imprimées sur le substrat préférentiellement
à l'aide d'un autre système d'impression situé en amont des têtes d'impression. Dans
le cas de l'utilisation d'une bande transporteuse, ces premières marques peuvent être
imprimées ou même simplement matérialisées par fabrication sur cette même bande transporteuse
du substrat. Dans le cas d'un substrat préimprimé, les premières marques auront été
réalisées lors de la préimpression.
[0021] Ces premières marques ont une géométrie et une couleur permettant une relecture sans
ambiguïté en environnement industriel par un système optique tel qu'une caméra CCD
et un éclairage, ou un capteur mesurant la réflexion optique du substrat. Un pavé
carré d'un à quelques millimètres de côté et une couleur fluorescente sont des choix
possibles particulièrement adaptés. Ces marques peuvent être indifféremment imprimées
au recto ou au verso du substrat ou de la bande transporteuse le cas échéant, dépendant
des meilleures conditions d'éclairage et du système de lecture. La lecture des marques
au niveau de chaque tête d'impression est effectuée par un système optique. Cette
lecture permet la génération d'un signal temporel impulsionnel précis DTOPi, qui définit
l'instant de passage d'une première marque sous le capteur associé à la tête d'impression
Ti. La distance entre deux premières marques est de l'ordre de la distance séparant
100 à 5000 lignes de points imprimés.
[0022] Dans le circuit de synchronisation selon l'invention, la durée entre deux impulsions
du signal DTOPi contient en permanence un nombre entier et constant M de périodes
d'une horloge HTRAMi. L'horloge HTRAMi est le signal de commande d'impression d'une
ligne de points par la tête d'impression. Ceci permet d'avoir en permanence le même
nombre M de lignes de points imprimés sur le substrat entre deux premières marques,
pour chaque couleur. Ainsi, ces marques étant physiquement liées au substrat, le positionnement
relatif des différentes couleurs est sensiblement assuré, même si le substrat subit
une déformation entre deux têtes d'impression.
[0023] En pratique, le capteur optique générateur de signal DTOPi n'est pas disposé à l'endroit
de la tête d'impression, mais placé en amont. Il est plus exactement disposé à une
distance de la tête d'impression légèrement supérieure à la distance séparant deux
premières marques, et inférieure à deux fois cette distance.
[0024] Selon une troisième caractéristique de l'invention, pour les substrats se présentant
en laize, des secondes marques sont imprimées sur le substrat, qui peuvent être distinguées
sans ambiguïté des premières marques. Ces secondes marques peuvent être imprimées
en bordure du substrat par la première tête d'impression. Un mode préférentiel de
réalisation consiste à imprimer ces marques en lisière du substrat sur une ligne parallèle
au sens du défilement, mais située à bonne distance de la ligne des premières marques.
Dans le cas d'un substrat préimprimé, les secondes marques auront été réalisées lors
de la préimpression.
[0025] La fonction de ces secondes marques est de signaler le changement du motif à imprimer.
Ces secondes marques sont relues par un système optique, afin de générer un signal
dit MOTIF, de précision plus grossière, indiquant le changement du motif à imprimer.
Dans un mode préférentiel de réalisation, le signal MOTIF est repéré grâce à l'impression
et à la détection d'une succession rapides de quelques pavés séparés d'une distance
très inférieure à celle séparant les premières marques.
[0026] Pour les substrats se présentant en feuille, préimprimée ou non, une seconde marque
peut être naturellement générée par l'apparition du bord aval de la feuille sous le
capteur optique, et la synchronisation est effectuée de manière similaire au cas du
substrat en laize.
[0027] Selon une autre caractéristique de l'invention, le circuit de synchronisation effectue
des opérations de prédiction, filtrage, et fenêtrage de l'opération de lecture du
signal DTOPi afin de conférer une très grande robustesse au système. La détection
des premières marques est tout d'abord autorisée dans une fenêtre temporelle limitée,
qui est centrée sur l'instant de passage probable de la première marque sous le capteur.
Cette solution permet de limiter les détections perturbatrices qui pourraient être
liées à la présence de parasites. En l'absence de détection d'une première marque
dans la fenêtre de lecture, un signal DTOPi fictif est généré, à partir d'une prédiction
basée sur l'intervalle séparant deux impulsions précédentes. Ceci permet de continuer
l'impression, notamment lors d'un changement de motif, même lorsque la première marque
n'a pas pu être détectée. Simultanément la fenêtre de lecture est élargie pour l'instant
de détection suivant. L'impression est arrêtée si le défaut persiste après quatre
signaux DTOPi manquants.
[0028] Dans un mode préférentiel de réalisation, les décalages entre les têtes d'impression
des différentes couleurs composant le système d'impression sont mesurés par l'analyse
intermittente de mires de calibration multicouleurs imprimées par ces mêmes têtes
d'impression. Les mires de calibration comportent des motifs géométriques qui permettent
de repérer sans ambiguïté les points imprimés par les différentes têtes d'impression.
L'impression des mires est intercalée dans le processus séquence de la production
des produits imprimés.
[0029] L'analyse des mires peut être faite en sortie de la ligne de production, si le temps
de résidence du produit dans la ligne est bref, permettant les corrections et calibration
dans un délai court. Si par contre, la ligne de production est longue, ce qui est
le cas pour le revêtement de sol vinyllique qui doit passer plusieurs minutes dans
des fours placés en ligne immédiatement en aval du lieu d'impression, alors une analyse
en ligne des mires doit être mise en oeuvre, avant la sortie du produit en fin de
ligne de production.
[0030] Selon une autre caractéristique de l'invention, on dispose en aval de toutes les
têtes d'impression un système d'analyse des mires comportant une caméra couleur (type
CCD) équipée d'optiques adaptées et montée sur un système mécanique de déplacement
à indexeur de position micrométrique disposé sensiblement perpendiculairement au sens
de défilement du substrat, ainsi qu'un système informatique associé. La ligne de convoyage
du substrat est arrêtée de manière intermittente lorsque la mire de calibration est
située sensiblement sous la zone balayée par le déplacement de la caméra. La détection
de la présence de la mire de calibration sur le substrat peut être faite grâce à l'impression
d'un repère MOTIF caractéristique en bordure du substrat, signalant la présence d'une
mire de calibration et commandant l'arrêt momentané du défilement du substrat. La
détection du repère MOTIF est effectuée par un capteur optique associé au système
d'analyse de mire, similaire aux capteurs équipant les têtes d'impression. A l'arrêt
du substrat sous la zone d'action du système d'analyse, la caméra est déplacée par
le système mécanique, en même temps qu'elle analyse les impacts de gouttes des différentes
couleurs. Le système informatique relève simultanément les caractéristiques de points
imprimés et la position de la caméra grâce aux informations de position provenant
de l'indexeur de position sur l'axe de déplacement. En comparant les positions des
points imprimés de la mire avec leurs valeurs théoriques, les écarts de positions
des points imprimés de chaque couleur peuvent ainsi être déterminés et compensés dans
le système d'impression lors de la production suivante. Ces compensations sont automatiquement
calculées par le système informatique et télétransmises au contrôleur du processus
d'impression.
[0031] La présente invention concerne aussi un produit en laize ou en feuille (revêtement
de sol/mur, textile, affiche) imprimé ou surimprimé en utilisant le procédé de synchronisation
de l'invention.
[0032] Ce produit (sur)imprimé, réalisé à l'aide de la presse de l'invention est tel qu'il
comporte une image de fond fixe et certaines parties de la décoration sont variables,
imprimées en continu par la presse objet de l'invention, par exemple (adresse ou photo
du distributeur local pour une affiche publicitaire de grande marque dans une campagne
internationale ou nationale, ...). Les partie fixes et variables de l'image sont imprimées
sur le même substrat.
[0033] La presse de l'invention permet une impression d'images couleur de qualité :
- lors des phases d'accélération ou décélération du substrat ;
- avec une résolution élevée et une précision de superposition et de juxtaposition des
couleurs accrues ;
- permettant l'impression simultanée de plusieurs motifs dans la machine ;
- minimisant les arrêts, avec des vitesses effectives de production élevées ;
- autorisant la surimpression en ligne de produits qui comportent un premier motif de
base préimprimé, ceci avec un excellent positionnement relatif des images ;
- autorisant l'impression avec des distances importantes entre têtes d'impression, notamment
pour permettre d'interposer entre ces unités d'impression de différentes couleurs
les systèmes de réticulation et/ou de séchage.
Brève description des dessins
[0034]
- Les figures 1A et 1B représentent schématiquement l'architecture mécanique d'une presse
sérigraphique classique à cadre rotatif respectivement dans une vue de côté et dans
une vue de dessus ;
- les figures 2A et 2B représentent schématiquement l'architecture mécanique d'une presse
héliogravure, respectivement dans une vue de côté et dans une vue de dessus ;
- les figures 3A, 4A ; et 3B, 4B illustrent schématiquement deux architectures mécaniques
de machines d'impression par jet d'encre à la continue, respectivement dans deux vues
de côté et deux vues de dessus ;
- la figure 5 illustre une architecture fonctionnelle d'une presse par jet d'encre selon
l'invention ;
- la figure 6 illustre la synchronisation du système d'impression illustré sur la figure
5 ;
- les figures 7 à 9 illustrent différentes caractéristiques de la presse de l'invention.
Exposé détaillé de modes de réalisation
[0035] Les figures 1A et 1B représentent schématiquement l'architecture mécanique d'une
presse sérigraphique classique imprimant sur un substrat textile 10, défilant en continu,
alimenté à partir d'un rouleau 11. Ce substrat est collé sur une bande transporteuse
adhésive 12. Le dispositif 13 est un dispositif de contrecollage et d'entraînement
du substrat 10. Le dispositif 14 est un dispositif d'encollage de la bande 12. Cette
bande transporteuse 12, moins déformable que le substrat textile 10, est mise en mouvement
par un moteur. Le textile est donc entraîné par la bande transporteuse 12 et maintenu
en position alors qu'il défile sous les unités d'impression couleurs formées de rouleaux
gravés de sérigraphie 15. Chaque rouleau 15 dépose une quantité d'encre sur le substrat
10, l'encre étant circulée à l'intérieur du rouleau et forcée au travers des orifices
gravés dans ce rouleau, et correspondant à l'image à imprimer. Chaque rouleau ou cadre
rotatif 15 applique une pression contrôlée sur le substrat 10, qui conditionne la
quantité d'encre transférée. Après son impression, le substrat 10 est décollé en aval
de la bande transporteuse 12 pour les opérations suivantes de production, telles que
la fixation ou le séchage des encres. L'impression d'une couleur est ici effectuée
alors que la couleur précédente est encore humide. Le système d'impression comporte
un dispositif de nettoyage 16 de la bande transporteuse 12, pour éliminer l'encre
qui a traversé le tissu et imprégné cette dernière.
[0036] Les figures 2A et 2B représentent schématiquement l'architecture mécanique d'une
presse héliogravure imprimant sur un substrat 20 défilant en continu, grâce à un moteur
d'entraînement 21. Le rouleau 22 est le rouleau d'entrée du substrat. Ce substrat
20, qui peut être, par exemple, un revêtement de sol vinylique, généralement armé
d'une âme en tissu de fibre de verre, est plus résistant mécaniquement et moins déformable
qu'un textile. Il ne nécessite donc pas de bande transporteuse et peut être sollicité
mécaniquement par le système de convoyage. Chaque cylindre d'impression 23 comporte
des alvéoles gravées en creux correspondant à l'image à imprimer (procédé héliogravure).
Ces alvéoles sont remplies d'encre par un dispositif encreur 24 (encrier, rouleau
encreur et racle) en contact avec le cylindre. Compte tenu de la faible porosité du
substrat 20 et de l'utilisation classique d'encres à eau, un système de chauffage
25 est interposé entre chacune des unités d'impression 23, afin que l'encre fraîchement
imprimée ne soit pas transférée par contact aux rouleaux situés en aval.
[0037] Les figures 3A, 3B et 4A, 4B représentent schématiquement des architectures mécaniques
de machines d'impression par jet d'encre à la continue. Sur ces figures sont représentées
des têtes d'impression à jet d'encre 30.
[0038] La machine des figures 3A et 3B utilise une bande transporteuse 31 et convient particulièrement
à l'impression de substrats poreux et déformables tels que les textiles présentés
en rouleaux, ou de substrats en feuilles ou plaques dépilés en entrée.
[0039] Pour les substrats résistants mécaniquement tels que les revêtements vinyliques,
une machine telle que représentée sur les figures 4A et 4B est parfois mieux adaptée.
Sur ces figures 4A et 4B sont représentés des lecteurs de premières et deuxièmes marques
32A et 32B, un dispositif de marquage de premières marques 33, un lecteur de mire
de calibration 34, un moteur d'entraînement 35, ainsi que des dispositifs de séchage
36.
[0040] Ces architectures de machine sont directement adaptées des machines d'impression
traditionnelles sérigraphique ou héliogravure, illustrées respectivement sur les figures
1 et 2, qui opèrent par contact. Une différence fondamentale dans leur réalisation
provient du fait que l'impression des gouttes des jets d'encre doit être synchronisée
avec le déplacement du substrat, par un procédé souple et robuste qui fonctionne en
environnement industriel, même lors des phases de vitesse transitoires ; ce qui est
l'objet de l'invention.
[0041] La figure 5 présente l'architecture fonctionnelle d'une presse par jet d'encre selon
l'invention.
[0042] Sur cette figure sont représentés une imprimante 40 de premières marques 51, des
capteurs 41 et 49, une caméra couleur 42, un moteur d'entraînement 43, des circuits
d'encre 44 reliés respectivement à plusieurs têtes d'impression T1, T2, T3 et T4,
ainsi qu'un circuit de synchronisation 45, connecté aux têtes T1, T2, T3 et T4 et
aux capteurs 41 (référencés 32 sur les figures 3 et 4) et 49, et un circuit de lecture
des mires de calibration 47 relié à un système informatique contrôleur de processus
46.
[0043] Le substrat 50 est entraîné directement comme illustré sur la figure 4 ; ou indirectement,
collé, ou simplement porté, sur une bande transporteuse comme illustré sur la figure
3, pour passer sous les têtes d'impression successives T1, T2, T3 et T4. Il peut être
animé par un (ou plusieurs) dispositif(s) de motorisation. Chaque tête d'impression
T1, T2, T3 ou T4 imprime une encre associée à une couleur primaire de l'image à imprimer.
L'impression est effectuée grâce au pilotage simultané d'une multitude de jets disposés
en parallèle, tels que décrits dans le document référencé [1]. Chaque tête d'impression
est alimentée en encre grâce à un circuit d'encre 44 qui lui est propre. Le système
informatique 46 dit « contrôleur de process » supervise l'impression de ces différentes
têtes d'impression T1, T2, T3 ou T4.
[0044] Selon une première caractéristique de l'invention, le moteur 43 est équipé d'un codeur
48 de position de résolution élevée, typiquement 3 000 à 300 000 points par tour de
moteur, qui donne une impulsion à haute fréquence (typiquement 100-500 kHz) représentative
d'un pas de quelques microns (3 à 30 microns) d'avance du substrat 50. Cette résolution
est de l'ordre de dix à cinquante fois plus faible que l'adressabilité, c'est-à-dire
la distance nominale entre lignes de points adjacentes imprimées, mesurée dans la
direction du défilement du substrat 50. Ce niveau de résolution permet, grâce au système
de synchronisation, de positionner de manière précise les gouttes des différentes
couleurs, avec une précision supérieure à environ 1/10 de l'adressabilité. Cette résolution
serait inaccessible à un système fonctionnant grâce à des marques imprimées et relues
sur le substrat. Le signal issu du codeur 48, noté TACHY, est transmis au circuit
de synchronisation 45. Ce signal, présenté aux figures 6 et 9, donne une image approximative
de la vitesse et de la position du substrat 50. Elle est inexacte en ce sens qu'elle
ne tient pas compte de glissements éventuels ou de la déformation du substrat. L'utilisation
du codeur rotatif 48 placé sur le moteur, et fonctionnant préférablement grâce à un
dispositif optique, donne un signal de très haute résolution.
[0045] Le signal TACHY sert de base à l'élaboration d'une horloge trame, notée HTRAMi, associée
à chaque tête Ti d'impression de couleur. Cette horloge trame est le signal de début
d'impression de chaque ligne de points. Par construction, la période du signal HTRAMi
est un multiple du signal TACHY (elle contient donc un nombre entier d'impulsions
TACHY), correspondant typiquement de 10 à 50 impulsions, dépendant de l'adressabilité.
Ce nombre d'impulsions TACHY contenues dans la période du signal HTRAMi, est variable
dans le temps, et de plus différent pour chaque tête d'impression Ti, en fonction
d'un deuxième signal DTOPi, explicité ci-dessous.
[0046] Selon une deuxième caractéristique de l'invention, des premières marques 51 sont
régulièrement imprimées sur le substrat 50, préférentiellement à l'aide du système
d'impression 40 situé en amont des têtes d'impression Ti. Dans le cas de l'utilisation
d'une bande transporteuse, ces premières marques peuvent être imprimées ou même simplement
matérialisées par fabrication sur cette même bande transporteuse. Les marques doivent
déjà être présentes (donc préimprimées) en entrée du système d'impression dans le
cas de la surimpression du produit.
[0047] Ces marques 51 ont une géométrie et une couleur telles qu'elles permettent la relecture
sans ambiguïté, en environnement industriel, par un système optique tel qu'une caméra
CCD et un éclairage, ou un capteur mesurant la réflexion optique du substrat. Un pavé
carré de dimension typique 5 mm × 5 mm (ou 1 cm × 1 cm) et une couleur fluorescente
sont des choix possibles particulièrement adaptés. Ces marques peuvent être indifféremment
imprimées au recto ou au verso du substrat, en fonction des meilleures conditions
d'éclairage et du système lecture.
[0048] La lecture d'une première marque 51 au niveau de chaque tête d'impression Ti est
effectuée par le capteur 41 associé qui est un système optique. Cette lecture permet
la génération d'un signal temporel impulsionnel précis, noté DTOPi sur la figure 6.
Ce signal DTOPi définit l'instant de passage d'une marque 51 sous un capteur 41 associé
à une tête d'impression Ti. Préfé-rentiellement, le signal DTOPi peut être généré
par un traitement approprié du signal de lecture du capteur optique 41, utilisant
des opérateurs câblés tels que lissage et dérivée temporelle, afin de traduire l'instant
précis de passage d'un bord de la marque imprimée 51. La distance entre deux marques
51 peut être de l'ordre de 100 à 5000 lignes de points imprimés. Ainsi, la fréquence
de lecture de ces marques 51 est environ 100 à 5000 fois plus faible que celle du
signal HTRAMi.
[0049] Dans le circuit de synchronisation selon l'invention, la durée entre deux impulsions
successives du signal DTOPi contient en permanence un nombre entier et constant de
périodes du signal HTRAMi, noté M sur les figures. Ceci permet d'avoir en permanence
le même nombre M de lignes de points imprimés sur le substrat entre deux marques 51,
pour chaque couleur. Ainsi, les marques 51 étant physiquement liées au substrat, le
positionnement relatif des différentes couleurs est sensiblement assuré, même si le
substrat subit une déformation entre deux têtes d'impression. En pratique, la distance
entre les marques 51 est choisie de telle sorte que pour les conditions extrêmes de
déformation du substrat (accélération maximale, décélération maximale) la variation
de longueur du substrat 50 entre deux marques 51 consécutives soit inférieure à l'adressabilité
(la distance entre lignes de points successifs). Cette contrainte est compatible avec
les caractéristiques de défilement et de déformation des substrats (ou bande transporteuse
le cas échéant) couramment rencontrées (déformations maximales de l'ordre de 1 %).
[0050] Le principe de la correction de l'horloge HTRAMi, pour tenir compte de la déformation
du substrat 50 est décrit plus en détail à la figure 8. En pratique, chaque capteur
optique 41 générateur d'un signal DTOPi n'est pas disposé à l'endroit de la tête d'impression
associée Ti, mais placé en amont. Il est plus exactement disposé à une distance légèrement
supérieure à la distance séparant deux premières marques et inférieure à deux fois
cette distance. Ce décalage permet au circuit de synchronisation 45 d'effectuer un
comptage des impulsions TACHY dans l'intervalle entre les marques 51 successives,
avant que le même intervalle DTOP ne défile sous la tête d'impression, et donc de
calculer les valeurs corrigées des paramètres de l'horloge HTRAMi et de les transmettre
à la tête d'impression.
[0051] Le nombre d'impulsions TACHY est redistribué en M périodes sensiblement égales pour
constituer l'horloge HTRAMi qui synchronise l'impression des points à la tête d'impression
Ti.
[0052] A vitesse de défilement du substrat établie, ses déformations sont faibles à nulles,
et les périodes successives du signal HTRAM diffèrent au plus de une impulsion TACHY.
Lorsqu'il y a déformation mesurable du substrat, le nombre d'impulsions TACHY comptées
entre deux marques 51 successives varie (ce nombre augmente lorsque le substrat est
étiré et diminue lorsque le substrat est relaxé). L'écart ATACHY entre les nombres
d'impulsions TACHY mesurés pour deux intervalles entre premières marques successives
est utilisé pour à modifier les nombres d'impulsions TACHY dans les horloges HTRAMi,
afin de compenser la déformation du substrat 50. Dans un mode préférentiel de réalisation,
l'écart ATACHY est redistribué approximativement linéairement dans l'intervalle entre
premières marques considéré, comme représenté à la figure 8. Cette compensation assure
une variation monotone de la période de l'horloge HTRAM, et en particulier l'égalité
de la première période HTRAM de l'intervalle entre premières marques considéré avec
celle de la dernière période TRAM de l'intervalle précédent. Elle assure aussi, évidemment,
l'égalité stricte du nombre d'impulsions HTRAMi dans l'intervalle entre premières
marques correspondant, ici égal à M.
[0053] Selon une troisième caractéristique de l'invention, pour les substrats se présentant
en laize, de secondes marques sont imprimées sur le substrat 50 (et non sur la bande
transporteuse). Ces secondes marques peuvent être distinguées sans ambiguïté des premières
marques 51. Ces secondes marques peuvent être imprimées en bordure du substrat par
la première tête d'impression T1. Dans le cas d'un substrat préimprimé, les secondes
marques auront été réalisées lors de la préimpression. Un mode préférentiel de réalisation
consiste à imprimer ces secondes marques en lisière du substrat sur une ligne parallèle
au sens du défilement, mais située à bonne distance de la ligne des premières marques
51.
[0054] La fonction de ces secondes marques est de signaler le changement du motif à imprimer.
Ces marques sont relues par un système optique (qui peut être le même ou du même type
que le précédent), afin de générer un signal dit MOTIF, de précision plus grossière,
indiquant le changement du motif à imprimer. Dans un mode préférentiel de réalisation,
le signal MOTIF est repéré grâce à l'impression et à la détection d'une succession
rapides de pavés 53 séparés d'une distance bien inférieure à la distance entre premières
marques, comme représenté à la figure 9. Cette redondance de pavés permet de détecter
sans ambiguïté le changement de motif. Lors de la détection du signal MOTIF, le circuit
de synchronisation 45 donne l'ordre à la tête d'impression de cesser l'impression
de la production en cours et de passer à la production suivante dès l'impulsion suivante
du signal DTOPi.
[0055] Pour les substrats se présentant en feuille, préimprimée ou non, la marque 53 est
naturellement générée par l'apparition du bord aval de la feuille sous le capteur
optique, et la synchronisation est effectuée de manière similaire au cas du substrat
en laize.
[0056] Selon une autre caractéristique de l'invention, le circuit de synchronisation 45
effectue des opérations de prédiction, filtrage, et fenêtrage de l'opération de lecture
du signal DTOPi afin de conférer une très grande robustesse au système. La détection
d'une première marque 51 est tout d'abord autorisée dans une fenêtre temporelle limitée,
qui est centrée sur l'instant de passage probable de cette marque sous le capteur.
Cette solution permet de limiter les détections perturbatrices qui pourraient être
liées à la présence de parasites (défauts imprimés ou perturbations électriques).
En l'absence de détection d'une première marque 51 dans la fenêtre de lecture, un
signal DTOPi fictif est généré, à partir d'une prédiction basée sur l'intervalle entre
premières marques précédent. Ceci permet de continuer l'impression, notamment lors
d'un changement de motif ou entre deux feuilles préimprimées ou non, même lorsque
la première marque 51 n'a pas pu être détectée. Simultanément la fenêtre de lecture
est élargie pour l'instant de détection suivant. L'impression est arrêtée si le défaut
persiste après quatre impulsions DTOPi manquantes.
[0057] Pour effectuer une synchronisation correcte, il est aussi nécessaire de tenir comptes
des décalages temporels exacts entre chacun des capteurs et sa tête d'impression associée
ainsi qu'entre les différentes têtes d'impression. Ces décalages sont exprimés en
nombre entiers et fractions de HTRAMi. De la même manière, certains décalages peuvent
exister entre les jets d'une même unité d'impression. Dans un mode préférentiel de
réalisation, ces décalages du système d'impression sont mesurés par l'analyse intermittente
de mires de calibration multicouleur imprimées par le système d'impression sur toute
la largeur du substrat. Les mires de calibration comportent des motifs géométriques
qui permettent de repérer sans ambiguïté les points imprimés par les différentes unités
d'impression. L'impression des mires est intercalée dans le processus séquencé de
la production des produits imprimés. L'analyse des mires peut être faite en sortie
de machine, si le temps de résidence du produit dans la ligne est bref, et permet
les corrections et calibration dans un délai court. Si par contre la ligne de production
est longue, ce qui est le cas pour le revêtement de sol vinyllique qui doit passer
plusieurs minutes dans des fours placés en ligne immédiatement en aval du lieu d'impression,
alors une analyse en ligne des mires doit être mise en oeuvre, avant que le substrat
ne sorte de la ligne de production.
[0058] Selon une autre caractéristique de l'invention, on dispose en aval des têtes d'impression
un système d'analyse des mires comportant une caméra couleur (type CCD) équipée d'optiques
adaptées, et montée sur un système mécanique de déplacement à indexeur de position
micrométrique disposé sensiblement perpendiculairement au sens de défilement du substrat,
ainsi qu'un système de traitement associé. La ligne de convoyage du substrat 50 est
arrêtée de manière intermittente lorsque la mire de calibration est placée sensiblement
dans la zone balayée par la caméra. La détection de la présence de la mire de calibration
sur le substrat peut être faite grâce à l'impression d'un repère MOTIF caractéristique
en bordure du substrat, signalant la présence d'une mire de calibration. La détection
du repère MOTIF est effectuée par un capteur optique 49 associé au système d'analyse
de mire, similaire aux lecteurs de deuxièmes marques 41 associés aux têtes d'impression
Ti : elle déclenche l'arrêt momentané du substrat. A l'arrêt du substrat sous le système
d'analyse, la caméra 42 est déplacée par le système mécanique (transversalement au
sens de défilement du substrat), en même temps qu'elle analyse les impacts de gouttes
de différentes couleurs. Le système de traitement relève simultanément les caractéristiques
des points imprimés et la position de la caméra 42 grâce aux informations de position
provenant de l'indexeur de position sur l'axe de déplacement. En comparant les positions
des points avec leurs valeurs théoriques, les écarts de positions peuvent ainsi être
déterminés et compensés dans le système d'impression lors de la production suivante.
Ces compensations sont automatiquement calculées par le système de traitement et télétransmises
au contrôleur du processus d'impression.
[0059] Même si l'arrêt momentané du substrat, pour lecture de la mire de calibration, pénalise
la productivité globale de l'imprimante, cette solution apparaît la plus robuste pour
mesurer sans ambiguïté et avec précision les points imprimés en différentes couleurs
sur un substrat industriel dont la texture peut parfois être complexe. L'impression
étant par ailleurs possible en phases d'accélération et décélération, cette phase
de calibration n'engendre que des pertes mineures de substrat, limitées à la surface
des mires qui sont elles-mêmes très compactes, limitées à un, deux ou trois intervalles
DTOP.
REFERENCES
[0060]
[1] FR-A-91 11151
[2] « Design of a Paper Drive Mechanism of a Single-Pass Color Electrostatic Plotter
for Accurate Image Registration » de M. Dizechi, publié dans « Journal of Imaging
Technology », volume 15, numéro 16, décembre 1989
[3] US-A-5 452 073
[4] « A Strategy for Tandem Color Registration » de Caselli et al. dans SPIE, volume
2658, pages 96-104, 1995.
1. Presse multicouleur à la continue par jet d'encre comprenant un substrat (50) entraîné
par un moteur (43) et défilant sous au moins une tête d'impression (Ti) associé à
un capteur (41) et alimentée en encre par un circuit d'encre (44), et un contrôleur
de processus (46), caractérisée en ce qu'elle comprend un circuit de synchronisation
(45) connecté à ce contrôleur de processus (46), et à un codeur de position (48) disposé
sur le moteur (43) d'entraînement du substrat, ce codeur, qui est un codeur de position
de résolution élevée, transmettant un signal (TACHY) au circuit de synchronisation
(45), et en ce qu'elle comprend un dispositif (40) d'impression de premières marques
(51), régulièrement imprimées sur le substrat.
2. Presse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le codeur (48) comporte 3
000 à 300 000 points par tour de moteur.
3. Presse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le codeur (48) fonctionne
grâce à un dispositif optique.
4. Presse selon la revendication 1, caractérisée en ce que ce dispositif d'impression
(40) est situé en amont des têtes d'impression (Ti).
5. Presse selon l'une quelconque des revendications 1 ou 4, caractérisée en ce qu'elle
comporte une bande transporteuse, les premières marques (51) étant matérialisées par
fabrication sur cette bande transporteuse.
6. Presse selon l'une quelconque des revendications 4 ou 5, caractérisée en ce que chaque
capteur (41) est un système optique de lecture de ces premières marques (51), qui
délivre un signal impulsionnel (DTOPi) définissant l'instant de passage d'une première
marque sous ce capteur.
7. Presse selon la revendication 6, caractérisée en ce qu'elle comprend un circuit de
traitement du signal de lecture du capteur optique (41) délivrant ce signal impulsionnel
(DTOPi) ; ce circuit utilisant des opérateurs câblés tels que lissage et dérivée temporelle,
afin de traduire l'instant précis de passage d'un bord de la marque imprimée (51).
8. Presse selon la revendication 6, caractérisée en ce qu'une première marque (51) est
formée d'un pavé carré de quelques millimètres de côté.
9. Presse selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'une première marque (51) a
une couleur fluorescente.
10. Presse selon l'une quelconque des revendications 1 ou 5, caractérisée en ce que la
distance entre deux premières marques est de l'ordre de la distance séparant 100 à
5000 lignes de points imprimés.
11. Presse selon la revendication 6, caractérisée en ce qu'on a en permanence le même
nombre M de points imprimés sur le substrat entre deux premières marques (51) pour
chaque couleur.
12. Presse selon la revendication 6, caractérisée en ce que chaque capteur optique (41)
est placé en amont de la tête d'impression associée (Ti), l'écart entre ceux-ci étant
légèrement supérieur à la distance entre deux marques (51), et inférieur à deux fois
cette distance.
13. Presse selon la revendication 1, caractérisée en ce que la première tête d'impression
(T1) imprime des secondes marques.
14. Presse selon la revendication 13, caractérisée en ce que ces secondes marques sont
imprimées en bordure du substrat.
15. Presse selon la revendication 14, caractérisée en ce que ces secondes marques sont
situées en lisière du substrat sur une ligne parallèle au sens du défilement, à bonne
distance de la ligne des premières marques (51).
16. Presse selon la revendication 13, caractérisée en ce qu'elle comprend un système optique
de lecture de ces secondes marques, qui génère un signal (MOTIF) indiquant le changement
du motif à imprimer.
17. Presse selon la revendication 13, caractérisée en ce qu'une seconde marque est formée
d'une succession de pavés (53) séparés d'une distance bien inférieure à la distance
entre deux premières marques.
18. Presse selon la revendication 17, caractérisée en ce que, pour les substrats se présentant
en feuille, une telle seconde marque est générée par l'apparition du bord aval de
la feuille sous le système de lecture.
19. Presse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le circuit de synchronisation
(45) effectue des opérations de prédiction, filtrage et fenêtrage de l'opération de
lecture du signal (DTOPi) correspondant au passage d'une première marque sous un capteur
(41).
20. Presse selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comprend en aval des têtes
d'impression (Ti) un système (47) à d'analyse de mires comportant une caméra couleur
(42) équipée d'optiques adaptées, et montée sur un système mécanique de déplacement
à indexeur de position micrométrique disposé sensiblement perpendiculairement au sens
de défilement du substrat (50), ainsi qu'un système de traitement.
21. Presse selon la revendication 20, caractérisée en ce que les mires de calibration
comportent des motifs géométriques qui permettent de repérer sans ambiguïté les points
imprimés par les différentes unité d'impression (Ti), couvrant la largeur du substrat.
22. Presse selon la revendication 20, caractérisée en ce que la détection de la présence
d'une mire de calibration sur le substrat est faite grâce à l'impression d'un repère
caractéristique, en bordure de ce substrat.
23. Presse selon la revendication 22, caractérisée en ce que le détecteur (49) du repère
de présence de mire est similaire aux capteurs (41) associés aux tètes d'impression
(Ti).
24. Procédé de synchronisation d'une presse selon l'une quelconque des revendications
précédentes, caractérisé en ce que la détection d'une première marque (51) est tout
d'abord autorisée dans une fenêtre temporelle limitée, qui est centrée sur l'instant
de passage probable d'une première marque (51) sous un capteur (41).
25. Procédé selon la revendication 23, caractérisé en ce qu'en l'absence de détection
d'une première marque (51) dans la fenêtre de lecture, un signal (DTOPi) fictif est
généré, à partir d'une prédiction basée sur l'intervalle (DTOP) précédent, et en ce
que simultanément la fenêtre de lecture est élargie pour l'instant de détection suivant,
l'impression étant arrêtée si le défaut persiste après quatre signaux (DTOPi) manquants.
26. Procédé selon la revendication 24, caractérisé en ce que les décalages du système
d'impression sont mesurés par l'analyse intermittente de mires de calibration multicouleurs
imprimées par le système d'impression, ces mires de calibration comportant des motifs
géométriques qui permettent de repérer sans ambiguïté les points imprimés par les
différentes unités d'impression (Ti).
27. Procédé selon la revendication 26, caractérisé en ce que l'analyse des mires est faite
en sortie de ligne, si le temps de résidence du produit dans la ligne est bref.
28. Procédé selon la revendication 26, caractérisé en ce qu'une analyse en ligne des mires
est mise en oeuvre par arrêt momentané du défilement du substrat lorsque la ligne
de production est longue.
29. Procédé selon la revendication 24, caractérisé en ce qu'à l'arrêt du substrat sous
le système d'analyse, une caméra (42) est déplacée par le système mécanique, transversalement
au sens de défilement du substrat (50), en même temps qu'elle analyse les impacts
de gouttes des différentes couleurs, en ce qu'un système de traitement relève simultanément
les caractéristiques des points imprimés et la position de la caméra (42) grâce aux
informations de position provenant de l'indexeur de position sur 1' axe de déplacement,
en ce qu'en comparant les positions des points avec leurs valeurs théoriques, les
écarts de positions peuvent ainsi être déterminés et compensés dans le système d'impression
lors de la production suivant, et en ce que ces compensations sont automatiquement
calculées par un système de traitement et télétransmises à un contrôleur du processus
d'impression.
30. Produit imprimé obtenu à l'aide de la presse selon l'une quelconque des revendications
1 à 23, caractérisé en ce qu'il comporte une image de fond fixe et certaines parties
de la décoration variables, imprimées en continu par ladite presse.