[0001] La présente invention est relative à un procédé et un dispositif pour la coupure
automatique d'un démarreur de véhicule automobile.
[0002] Habituellement, la coupure de l'entraînement du moteur thermique par le démarreur
est commandée par l'utilisateur du véhicule qui relâche la clé de contact lorsque
le moteur thermique fait un bruit caractéristique.
[0003] Toutefois, la tendance à rendre les moteurs thermiques de plus en plus silencieux
fait qu'il devient difficile pour l'utilisateur de détecter la fin du démarrage. Il
en résulte une sollicitation plus sévère du démarreur.
[0004] On connaît déjà de nombreux dispositifs pour couper un démarreur de véhicule automobile
lorsque le moteur thermique a démarré et est suffisamment autonome pour atteindre
de lui-même son régime de ralenti.
[0005] . Les plus performants de ces dispositifs mettent généralement en oeuvre une analyse
des ondulations de la tension d'alimentation du démarreur, ondulations qui sont dues
aux variations d'intensité absorbées par le démarreur lors des compressions du moteur
thermique avant le démarrage de celui-ci.
[0006] On sait qu'en fin de période d'entraînement, lors des premières explosions, le moteur
monte rapidement en régime.
[0007] Pour obtenir une coupure rapide de l'alimentation du démarreur dès que le moteur
thermique est suffisamment lancé, il a déjà été proposé dans la demande de brevet
français déposée par la demanderesse sous le n° 96 11792 une stratégie de coupure
selon laquelle on déclenche une période de scrutation pour chaque nouvelle ondulation
et on coupe le démarreur lorsqu'aucun extremum n'est détecté dans cette période de
scrutation. La durée de la période de scrutation est par exemple proportionnelle à
la durée de l'ondulation précédente.
[0008] Toutefois, cette stratégie ne permet pas de régler les cas d'acyclismes du type de
ceux représentés sur les figures 1 et 2.
[0009] L'acyclisme représenté sur la figure 1 se produit en début du fonctionnement du démarreur
: la crête C
1 de début de compression est noyée dans le front montant de la deuxième crête C
2.
[0010] Dans ce cas l'analyse de la durée T
1 pour atteindre la crête est faussée et la période de scrutation D
1 déterminée pour le cycle suivant est beaucoup plus longue que nécessaire.
[0011] Par conséquent, si le démarrage intervient à ce moment là, la décision d'arrêt prise
en fin de période de scrutation est tardive, ce qui réduit fortement les avantages
attendus par la commande électronique (réduction des usures, réduction des bruits
de roue libre, ...).
[0012] L'acyclisme représenté sur la figure 2 se produit quant à lui pendant la phase d'entraînement,
en cas de démarrage difficile. Une explosion non suivie d'autres explosions entraîne
un rapprochement ponctuel de deux crêtes de tension successives (crêtes C
3 et C
4 sur la figure 3). De ce fait, la première de ces crêtes (crête C
3) risque de ne pas être détectée sur la période de scrutation D
2 qui lui correspond.
[0013] Il y a par conséquent un risque que le rapprochement des deux explosions soit interprété
comme un démarrage du moteur.
[0014] Le démarreur sera prématurément arrêté, avant le démarrage moteur, obligeant alors
le conducteur à renouveler sa tentative de démarrage.
[0015] En outre, le temps T
3 utilisé pour la détermination de la durée de scrutation suivante est également faussée.
[0016] L'invention propose quant à elle une commande de la coupure d'un démarreur de véhicule
automobile, selon laquelle on détecte les ondulations d'un signal correspondant à
la tension ou à l'intensité du démarreur et on coupe le démarreur lorsque ces ondulations
disparaissent, ce qui permet de pallier ces inconvénients.
[0017] La solution selon l'invention consiste en ce qu'on détermine sur le signal des durées
successives pendant lesquelles la tension est constamment croissante et on coupe le
démarreur lorsque l'une de ces durées devient supérieure à un seuil donné et en ce
qu'on donne à ce seuil des valeurs distinctes d'une part pendant une période de scrutation
déclenchée à la fermeture du contacteur du démarreur et d'autre part au delà de cette
période de scrutation, la période de scrutation étant d'une durée choisie suffisante
pour englober les cas où la première et la deuxième ondulations de début de compression
sont sensiblement confondues.
[0018] La mise en oeuvre de ces deux stratégies différentes au début du fonctionnement du
démarreur et pendant la phase d'entraînement normal permet d'éliminer des arrêts précoces
ou au contraire trop tardifs qui pourraient sinon être engendrés par des acyclismes
du signal de tension.
[0019] Ce procédé est avantageusement complété par les différentes caractéristiques suivantes,
prises seules ou selon toutes leurs combinaison techniquement possibles :
- les valeurs du seuil pendant la période de scrutation et au delà de celle-ci sont
fonction de la température ;
- au-delà de la période de scrutation, la valeur seuil est fonction pour chaque nouvelle
ondulation d'une (ou de) durée(s) de l'ondulation (ou des ondulations) précédente(s)
;
- pendant la période de scrutation, on ne commence à déterminer les durées successives
pendant lesquelles la tension est constamment croissante qu'après un temps d'initialisation
donné ;
- pendant la période de scrutation et au-delà, on mémorise les valeurs de signal correspondant
à la valeur maximale des tensions crêtes et au delà de la période de scrutation, on
ne détermine une durée pendant laquelle la tension est constamment croissante, qu'à
partir de l'instant où le signal atteint la valeur précédemment mémorisée correspondant
à la valeur de tension crête maximale ;
- le signal sur lequel on détecte les ondulations est la tension d'alimentation du démarreur
;
- pour déterminer les durées pendant lesquelles la tension est constamment croissante,
on échantillonne ladite tension et on considère qu'il y a décroissance si la dernière
valeur mesurée est inférieure à la valeur précédente diminuée d'une valeur constante
dU et qu'il y a croissance sinon ;
- la valeur constante dU est comprise entre 50 et 200 millivolts.
[0020] L'invention a également pour objet un dispositif pour la commande de la coupure d'un
démarreur comportant une unité de gestion qui comporte des moyens pour détecter les
ondulations d'un signal correspondant à la tension ou à l'intensité du démarreur et
des moyens pour couper le démarreur lorsque ces ondulations disparaissent, caractérisé
en ce que cette unité de gestion met en oeuvre le traitement précité.
[0021] L'invention concerne également un démarreur de véhicule automobile comportant un
tel dispositif.
[0022] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront encore de la description
qui suit. Cette description est purement illustrative et non limitative. Elle doit
être lue en regard des dessins annexés sur lesquels :
- les figures 1 et 2, déjà analysées, sont des graphes sur lesquels on a porté des exemples
d'évolution acycliques de la tension du démarreur en fonction du temps lors d'une
phase de démarrage ;
- la figure 3 est un schéma d'un dispositif de commande de coupure d'un démarreur conforme
à un mode de réalisation possible pour l'invention ;
- la figure 4 est un graphe sur lequel on a porté un exemple d'évolution de la tension
du démarreur en fonction du temps, qui illustre une mise en oeuvre conforme à l'invention
;
- la figure 5 est un organigramme d'un traitement permettant une mise en oeuvre de l'invention.
[0023] On a illustré sur la figure 3 un dispositif pour la commande de l'alimentation d'un
démarreur DM qui comporte un moteur électrique monté entre une borne d'alimentation
B
+ à la tension de la batterie du véhicule et la masse.
[0024] Ce dispositif comporte un contacteur 1 monté entre la borne B
+ d'alimentation à la tension U de la batterie et le démarreur DM.
[0025] Ce contacteur 1 est un relais actionné par un bobinage 2. L'une des extrémités de
ce bobinage 2 est reliée à la borne d'alimentation B
+. Son autre extrémité est reliée d'une part à la source d'un transistor MOSFET 3 et
d'autre part à un bobinage 5 relié à la masse.
[0026] Le drain du transistor 3 est relié à la borne d'alimentation B
+. Sa grille est reliée à la sortie d'une unité 4, dont elle reçoit une tension de
commande. L'unité 4 est par exemple un microprocesseur.
[0027] Bien entendu, le transistor 3 pourrait être remplacé par tout autre type d'interrupteur.
[0028] Dans l'exemple illustré sur ces figures, l'unité 4 génère ladite tension de commande
en fonction d'une part des ondulations de la tension de la borne d'alimentation B
+, et d'autre part de la position du contacteur actionné par la clé de contact (contacteur
6).
[0029] Le traitement que réalise l'unité de commande 4 va maintenant être décrit de façon
détaillée en référence aux figures 4 et 5.
[0030] Ce traitement met en oeuvre deux stratégies différentes selon que l'on se trouve
au début du fonctionnement du démarreur ou pendant la phase d'entraînement normal.
Début de fonctionnement démarreur
[0031] Une fenêtre de scrutation d'une durée prédéterminée D
ini est ouverte à partir de l'activation du démarreur (temps T
0 pour lequel la fermeture du contacteur 1 intervient).
[0032] L'unité 4 détermine dans cette fenêtre de scrutation les durées dS
1, dS
2, etc. des périodes pendant lesquelles la tension U de la borne d'alimentation B
+ est constamment croissante. Ces périodes correspondent aux représentations en traits
mixtes sur la courbe des ondulations.
[0033] Préférentiellement, ces déterminations ne commencent pas directement au temps T
0, mais à un temps T
0+t
ini, où t
ini est choisi de façon à éliminer toute la période instable de l'appel de courant au
moment de la mise sous tension du moteur M du démarreur.
[0034] Pour déterminer les durées dS
1, dS
2, etc., l'unité 4 met en oeuvre sur toute la fenêtre de scrutation D
ini un échantillonnage de la tension U et un comptage qui est remis à zéro à chaque fois
qu'une décroissance apparaît.
[0035] Elle considère qu'il y a décroissance si la dernière valeur mesurée est inférieure
à la valeur précédente diminuée d'une valeur constante dU et qu'il y a croissance
sinon.
[0036] Cette constante dU est d'une valeur comprise entre 50 et 200 millivolts.
[0037] L'intérêt de cette constante dU est de permettre de masquer les parasites du signal
sans fausser l'analyse.
[0038] Dès que la durée dS d'une suite croissante dépasse une valeur prédéterminée TS
1, le démarreur est désactivé.
[0039] TS
1 est bien entendu inférieure à D
ini et est prédéterminé expérimentalement en fonction des valeurs maximales envisageables
pour T
1 (figure 1).
[0040] Ainsi, si le démarrage a lieu pendant la fenêtre de scrutation initiale D
ini, le démarreur est arrêté au bout d'un temps fixe TS
1 qui permet de s'affranchir des irrégularités citées précédemment et de ne pas avoir
des temps de coupure anormalement longs.
[0041] Avantageusement, la valeur de TS
1 est indexée à la température suivant une loi ou une table de valeurs déterminée.
Entraînement normal
[0042] Pendant toute la période D
ini et au-delà de celle-ci, l'unité 4 mémorise la valeur maximale UC
max de la tension U sur les différentes crêtes rencontrées.
[0043] Si à l'issue de la fenêtre de scrutation D
ini l'unité 4 n'a pas commandé la coupure du démarreur, elle poursuit son traitement
de la façon suivante.
[0044] Pour chaque nouveau front montant, elle commence un décompte de la durée d'S pendant
laquelle la tension U de la borne d'alimentation B
+ est constamment croissante, à partir de l'instant où la tension U a atteint la valeur
UC
max précédemment mémorisée.
[0045] Le démarreur est désactivé lorsqu'une durée d'S dépasse une valeur prédéterminée
TS
2.
[0046] Cette valeur TS
2 peut être une valeur fixe pour toute la période postérieure à la fenêtre de scrutation
D
ini.
[0047] Elle peut également être fonction de la période d'apparition des ondulations précédentes,
par exemple être une fraction de la durée entre les deux dernières crêtes, cette durée
étant déterminée par un comptage mis en oeuvre par l'unité 4.
[0048] Egalement, la ou les valeurs de TS
2 pourront être pondérées par un coefficient fonction de la température ambiante du
moteur thermique. Ainsi, à basse température, il sera intéressant de majorer TS
2 pour s'assurer d'un démarrage franc et complet avant d'arrêter le démarreur.
[0049] On notera qu'en commençant le décompte d'une durée d'S qu'à partir de l'instant où
la tension U devient supérieure à la valeur Ucmax précédemment mémorisée, on élimine
le bas de la partie de courbe de tension dont la durée peut être variable suivant
les conditions de démarrage et on dispose par conséquent d'une meilleure précision.
[0050] Un organigramme permettant la mise en oeuvre du traitement est donné à titre d'exemple
sur la figure 5.
[0051] Dans une première étape 10, on initialise le microprocesseur qui constitue l'unité
4 et on mesure la température du démarreur.
[0052] Dans une deuxième étape (étape 11), le microprocesseur 4 détermine les durées D
ini, TS
1 et TS
2 en fonction de la température mesurée à l'étape 10.
[0053] Puis, l'unité 4 commande la fermeture du contacteur 1 (étape 12 d'activation du démarreur).
[0054] Après une temporisation jusqu'à un temps T
0 + t
ini ( étape 13), l'unité 4 recherche la première suite d'échantillons de tensions qui
est croissante pendant une durée TS
1 pendant la fenêtre de scrutation allant jusqu'à D
ini et pendant un temps TS
2 au-delà de cette fenêtre de scrutation (étape 14).
[0055] Simultanément, elle détermine et stocke au fur et à mesure des échantillonnages la
valeur de la tension crête maximale UC
max.
[0056] Lorsque l'unité 4 trouve une suite vérifiant les conditions précitées, elle commande
la fin de l'activation du démarreur (sortie 15). Elle poursuit sa recherche sinon.
[0057] D'autres variantes de mises en oeuvre et de réalisation de l'invention sont bien
entendu possibles.
[0058] En particulier, au lieu d'une détection des ondulations sur le signal de tension,
on pourrait mettre en oeuvre le traitement proposé par l'invention sur un signal correspondant
à l'intensité absorbée par le démarreur, étant donné que les variations de cette intensité
sont inverses de celles de la tension.
[0059] Bien entendu, l'unité de commande 4 peut être intégrée au démarreur ou être constituée
par une autre unité du véhicule automobile, par exemple l'unité de contrôle du moteur
thermique.
[0060] Par ailleurs, la commande de coupure de démarreur de véhicule automobile qui vient
d'être décrite présente d'autres avantages que ceux qui ont été précédemment exposés
: elle est indépendante du moteur thermique du véhicule, de son nombre de cylindre
et de sa cylindrée, du vieillissement de la batterie et du câblage, ainsi que de la
technologie et de la puissance du démarreur.
1. Procédé pour la commande de la coupure d'un démarreur de véhicule automobile, selon
lequel on détecte les ondulations d'un signal correspondant à la tension ou à l'intensité
du démarreur et on coupe le démarreur lorsque ces ondulations disparaissent, caractérisé
en ce qu'on détermine sur le signal des durées successives pendant lesquelles la tension
est constamment croissante et on coupe le démarreur lorsque l'une de ces durées devient
supérieure à un seuil donné et en ce qu'on donne à ce seuil des valeurs distinctes
d'une part pendant une période de scrutation déclenchée à la fermeture du contacteur
du démarreur et d'autre part au delà de cette période de scrutation, la période de
scrutation étant d'une durée choisie suffisante pour englober les cas où la première
et la deuxième ondulations de début de compression sont sensiblement confondues.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les valeurs du seuil pendant
la période de scrutation et au delà de celle-ci sont fonction de la température.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que, au-delà de la
période de scrutation, la valeur seuil est fonction pour chaque nouvelle ondulation
d'une (ou de) durée(s) de l'ondulation (ou des ondulations) précédente(s).
4. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que pendant la période
de scrutation, on ne commence à déterminer les durées successives pendant lesquelles
la tension est constamment croissante qu'après un temps d'initialisation donné.
5. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que pendant
la période de scrutation et au-delà, on mémorise les valeurs de signal correspondant
à la valeur maximale des tensions crêtes et en ce qu'au delà de la période de scrutation,
on ne détermine une durée pendant laquelle la tension est constamment croissante,
qu'à partir de l'instant où le signal atteint la valeur précédemment mémorisée correspondant
à la valeur de tension crête maximale.
6. Procédé selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le signal
sur lequel on détecte les ondulations est la tension d'alimentation du démarreur.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que pour déterminer les durées
pendant lesquelles la tension est constamment croissante, on échantillonne ladite
tension et on considère qu'il y a décroissance si la dernière valeur mesurée est inférieure
à la valeur précédente diminuée d'une valeur constante dU et qu'il y a croissance
sinon.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que la valeur constante dU est
comprise entre 50 et 200 millivolts.
9. Dispositif pour la commande de la coupure d'un démarreur comportant une unité de gestion
qui comporte des moyens pour détecter les ondulations d'un signal correspondant à
la tension ou à l'intensité du démarreur et des moyens pour couper le démarreur lorsque
ces ondulations disparaissent, caractérisé en ce que cette unité de gestion met en
oeuvre le traitement selon l'une des revendications précédentes.
10. Démarreur de véhicule automobile comportant un dispositif selon la revendication 9.