[0001] La présente invention concerne un manchon composite à revêtement céramique, prévu
pour être gravé en surface notamment avec un laser et utilisé dans les machines d'impression
flexographique pour le transfert d'encre.
[0002] On utilise déjà couramment des manchons en matériau composite comme manchon porte-cliché
dans les machines d'impression flexographique. De tels manchons permettent des manutentions
aisées, des changements rapides et surtout permettent de couvrir une gamme très étendue
de développements à partir d'un même cylindre porteur.
[0003] C'est ainsi que les demandeurs ont mis au point un manchon composite de haute technologie
décrit dans la demande de brevet européen N° 95 450009. Ce manchon se monte sur un
cylindre porteur perforé sur un côté avec des ajutages qui laisse passer de l'air
comprimé introduit à l'intérieur du cylindre porteur. Cet air sous pression permet
de dilater le manchon de façon très faible mais suffisante pour assurer une dilatation
radiale et le montage sur le cylindre porteur. Lorsque la pression cesse, le manchon
parfaitement ajusté reprend son diamètre nominal et le serrage radial assure un blocage
en rotation et en translation dudit manchon sur le cylindre.
[0004] Ce manchon composite comprend au moins une couche de matériau de type comprenant
un complexe composé d'une couche de matériau non-tissé et d'une couche de matériau
ayant un fort taux de vide du type expansé selon une géométrie déterminée, l'ensemble
étant enduit d'une couche de résine ayant un fort pouvoir de retrait déterminé à la
polymérisation. Des ponts de résine assurent les liaisons.
[0005] Dans une machine d'impression flexographique, il faut aussi un système d'encrage
des clichés portés par les manchons composites. Ce système d'encrage est excessivement
sollicité, puisque lui n'est pas changé comme les manchons porte-cliché. Il a pour
rôle, après réglage de la touche, c'est à dire de la pression à exercer sur le cliché,
de déposer sur ce cliché, une mince couche d'encre, d'une extrême régularité afin
de délivrer une dose très précise d'encre, ce qui est le gage d'une impression de
qualité.
[0006] Ce type de cylindre est appelé couramment dans le métier "l'anilox". Il est actuellement
réalisé en acier et subit ensuite un dépôt de céramique par projection de poudre de
céramique en fusion, généralement dans un plasma, ce qui explique la réalisation du
cylindre porteur en acier et le dépôt directement sur ce cylindre métallique. La matière
retenue, la céramique est dictée, pour des raisons bien compréhensibles, par sa résistance
à l'usure.
[0007] Afin de conférer à ce revêtement ses qualités d'impression, le revêtement est rectifié
pour lui donner un rond parfait puis gravé, généralement au laser, pour lui donner
ses capacités de rétention d'un volume donné d'encre par unité de surface.
[0008] Ce produit est sophistiqué et le prix de revient d'un tel cylindre est élevé. Lorsque
pour des raisons dictées par l'impression à réaliser le cylindre doit être changé
ou qu'il est cassé car la céramique est résistante à l'usure mais reste très fragile,
le seul moyen est de changer le cylindre complet, ce qui nécessite des durées d'arrêt
machine très longues.
[0009] Pour donner un ordre d'idée, la mécanique, c'est à dire l'usinage des fusées avec
des portées rectifiées, les roulements, intervient pour 25% du prix total du cylindre
fini.
[0010] Il faut donc investir en mécanique des frais importants pour chaque cylindre uniquement
pour changer de gravure.
[0011] On sait qu'une machine de flexographie peut comprendre de base trois type de tramés,
ce qui conduit à 18 cylindres anilox pour une machine à six couleurs.
[0012] Le but est donc de proposer des cylindres anilox à cylindre support unique sur lequel
est monté un manchon céramisé en surface et gravé, bien que la céramique soit très
fragile et ne supporte aucune dilatation radiale et bien que le dépôt de céramique
engendre des montées en température très importantes.
[0013] L'économie sera alors quasiment de 25% sur l'investissement total avec en plus un
gain de temps très précieux en arrêt machine puisque le temps de changement de l'anilox
sera du même ordre de grandeur que celui des manchons porte-cliché.
[0014] A cet effet, le manchon composite adapté notamment pour être monté sur un cylindre
porteur métallique et utilisé pour le transfert d'encre, comprend un manchon de base
déformable radialement, une couche à déformabilité limitée, une couche intermédiaire
d'absorption des déformations radiales, et une couche de matériau à forte capacité
de dissipation de la chaleur, céramisée.
[0015] Le manchon de base comprend plus particulièrement au moins une couche de matériau
type complexe composé d'une couche de matériau non-tissé et d'une couche de matériau
ayant un fort taux de vide du type expansé selon une géométrie déterminée, l'ensemble
étant enduit d'une couche de résine ayant un fort pouvoir de retrait déterminé à la
polymérisation.
[0016] Selon le mode préférentiel, la couche à déformabilité limitée est réalisée en fibre
de verre noyée dans une résine dure susceptible d'être rectifiée, formant une ceinture
de renfort.
[0017] La couche intermédiaire d'absorption des déformations radiales comprend un triplex
composé d'un élastomère pris en sandwich entre une couche interne de résine dure le
liant à la couche à déformabilité limitée et une couche externe de résine dure le
liant à la couche en matériau à forte capacité de dissipation de la chaleur. De préférence,
l'élastomère a une dureté sensiblement de 60 shore et la résine a une dureté de 85
shore, l'épaisseur de la couche intermédiaire étant de quelques millimètres.
[0018] Selon une autre caractéristique, le matériau de la couche à forte capacité de dissipation
de la chaleur est du carbone ou un polymère conducteur noyé dans une résine à point
de transition vitreuse élevé ou un alliage métallique. De plus, le matériau de la
couche à forte capacité de dissipation de la chaleur est enduit directement d'un revêtement
de céramique, qui est rectifié au diamètre donné et gravé.
[0019] L'invention est décrite ci-après selon un mode de réalisation particulier, non limitatif,
en regard des dessins annexés sur lesquels les différentes figures représentent :
- figure 1, une vue d'un mode préférentiel de réalisation d'un cylindre anilox selon
l'invention, avec des arrachements partiels qui font apparaître les différentes couches
de matériau,
- figure 2, une vue en coupe longitudinale du cylindre anilox de la figure 1, et
- figures 3A et 3B, une vue comparée des effets d'un effort radial sur un manchon de
l'art antérieur et sur un manchon selon l'invention, respectivement.
[0020] Le manchon représenté sur la figure 1 comprend un manchon de base 10 sur lequel est
rapportée une couche 12 à déformabilité limitée radialement, une couche 14 intermédiaire,
compressible et une couche 16 à forte capacité de dissipation thermique, susceptible
d'être revêtue d'une couche 18 de matériau céramique.
[0021] Le manchon de base 10 est du type comprenant au moins une couche de matériau de faible
densité tel que décrit dans la demande de brevet européen N°95 450009 aux noms des
présents demandeurs avec imprégnation de résine pour lier les couches entre elles
et faire des ponts dans le sens radial, en sorte de laisser une certaine capacité
de déformation radiale par expansion sous l'effet de la pression pour permettre le
montage sur le cylindre porteur et un effet de rétreint suffisant pour interdire toute
rotation du manchon une fois le flux de gaz sous pression interrompu.
[0022] Ce type de matériau comprend une couche de matériau non-tissé et une couche de matériau
ayant un fort taux de vide du type expansé selon une géométrie déterminée, l'ensemble
étant enduit d'une couche de résine ayant un fort pouvoir de retrait déterminé à la
polymérisation.
[0023] L'ensemble des constituants permet d'atteindre des densités très faibles.
[0024] La couche 12 à déformabilité limitée est réalisée dans le mode de réalisation particulier
représenté avec de la fibre de verre, disposée par enroulement filamentaire ou banderolage
et imprégnée d'une résine très dure une fois polymérisée.
[0025] Cette couche forme une ceinture de renfort.
[0026] Afin d'obtenir un état de surface autorisant la mise en place d'autres couches de
matériau, il est prévu une rectification à un diamètre donné.
[0027] La couche 14 intermédiaire comprend de façon préférentielle un triplex c'est à dire
une couche d'un élastomère microcellulaire comprenant des pores à cellules ouvertes,
prise en sandwich entre deux couches de résine très dure de 85 shore. La dureté de
l'élastomère est plutôt située dans des valeurs de 50 à 60 shore.
[0028] Ce type d'élastomère pris ainsi en sandwich conduit à des capacités de déformation
très intéressantes comme le montrent les figures 3A et 3B. En effet, la mousse à cellules
ouvertes se comprime suivant des directions parfaitement radiales sans déformation
latérale, c'est à dire parallèlement à la surface. Il n'y a pas de fluage latéral
sous charge.
[0029] La résine qui imprègne ce triplex assure aussi la liaison entre la couche à déformabilité
limitée et ce triplex.
[0030] Cette couche intermédiaire 14 est de faible épaisseur, de l'ordre de quelques millimètres,
elle est impérativement disposée immédiatement sous la couche 16 à forte dissipation
thermique.
[0031] La couche 16 à forte dissipation thermique est par exemple du carbone ou un polymère
conducteur noyé dans une résine à point de transition vitreuse élevé. Cette couche
peut aussi comprendre un alliage métallique à base d'aluminium ou de cuivre.
[0032] Cette couche 16 est ensuite directement enduite d'une projection de poudre céramique
en fusion, dans un plasma par exemple.
[0033] La chaleur localisée du dépôt est ainsi diffusée dans la couche support sans la dégrader.
[0034] Le manchon composite est ensuite rectifié de façon connue à la meule diamantée pour
lui donner un diamètre extérieur régulier ayant une granulométrie contrôlée apte à
subir une gravure au moyen d'un laser.
[0035] La structure du manchon selon l'invention est telle que la chaleur générée par le
revêtement céramique est dissipée sans atteindre ni le manchon de base, ni la couche
intermédiaire, ni la couche interne du Triplex.
[0036] La fabrication d'un tel manchon est donc possible.
[0037] Ensuite, il faut encore pouvoir monter un tel manchon sur le cylindre porteur sachant
que la couche céramique extérieure n'est dotée d'aucun pouvoir d'élasticité et qu'elle
est fragile donc qu'elle se casse.
[0038] Lors de la mise en pression par le flux de gaz, c'est le manchon de base qui se comprime
pour gagner les quelques centièmes de millimètres d'expansion radiale nécessaires
au montage. La couche 12 à déformabilité limitée évite la propagation de la dilatation
radiale.
[0039] Si des dilatations radiales venaient à subsister et à se propager, la couche intermédiaire
est là pour absorber cette dilatation, interdisant de façon certaine tout transfert
de dilatation jusqu'à la couche à forte capacité de dissipation thermique revêtue
de céramique.
[0040] Dès que le manchon est monté, le flux d'air est interrompu et le manchon de base
vient enserrer le cylindre porteur et immobiliser ledit manchon sur ledit cylindre.
[0041] On note que la couche intermédiaire déformable est reportée à l'extérieur du manchon,
ce qui limite en même temps les effets de cisaillement entre les différentes couches
coaxiales. En effet, les élastomères microporeux ont de faibles résistances au cisaillement
et plus ils sont au centre et moins il y a de matière pour absorber les efforts engendrés
par la rotation du cylindre porteur et de son manchon.
1. Manchon composite adapté notamment pour être monté sur un cylindre porteur métallique
et utilisé pour le transfert d'encre, comprenant un manchon (10) de base déformable
radialement, une couche (12) à déformabilité limitée, une couche (14) intermédiaire
d'absorption des déformations radiales, et une couche (16) de matériau à forte capacité
de dissipation de la chaleur, céramisée.
2. Manchon composite selon la revendication 1, caractérisé en ce que le manchon (10)
de base comprend au moins une couche de matériau de type comprenant un complexe composé
d'une couche de matériau non-tissé et d'une couche de matériau ayant un fort taux
de vide du type expansé selon une géométrie déterminée, l'ensemble étant enduit d'une
couche de résine ayant un fort pouvoir de retrait déterminé à la polymérisation.
3. Manchon composite selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la couche (12)
à déformabilité limitée est réalisée en fibre de verre noyée dans une résine dure
susceptible d'être rectifiée, formant une ceinture de renfort.
4. Manchon composite selon la revendication 1, 2 ou 3, caractérisé en ce que la couche
(14) intermédiaire d'absorption des déformations radiales comprend un triplex composé
d'un élastomère pris en sandwich entre une couche interne de résine dure le liant
à la couche (12) à déformabilité limitée et une couche externe de résine dure le liant
à la couche (16) en matériau à forte capacité de dissipation de la chaleur.
5. Manchon composite selon la revendication 4, caractérisé en ce que l'élastomère a une
dureté comprise entre 50 et 60 shore et la résine a une dureté de 85 shore.
6. Manchon composite selon la revendication 4 ou 5, caractérisé en ce que l'épaisseur
de la couche intermédiaire est de quelques millimètres.
7. Manchon composite selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que le matériau (16) de la couche à forte capacité de dissipation de la chaleur
est du carbone ou un polymère conducteur noyé dans une résine à point de transition
vitreuse élevé ou encore un alliage métallique.
8. Manchon composite selon la revendication 7, caractérisé en ce que le matériau (16)
de la couche à forte capacité de dissipation de la chaleur est enduit directement
d'un revêtement (18) de céramique, qui est rectifié au diamètre donné et gravé.