[0001] La présente invention concerne les bornes anti-intrusion ou de contrôle d'accès et
plus particulièrement les bornes escamotables.
[0002] Les bornes escamotables sous la surface du sol comprennent, d'une manière générale,
un corps de borne enterré à l'intérieur duquel est montée à coulissement vertical
la borne proprement dite.
[0003] Il est prévu entre le corps et la borne des moyens d'entraînement de la borne entre
ses positions en et hors service. Dans le cas le plus simple, il s'agit simplement
d'un organe élastique (ressort, vérin à gaz,...) dont l'effet tend à faire sortir
la borne hors du corps. Le maintien de la borne dans ses positions escamotée ou en
service est assuré par un verrou dont un exemple pneumatique ou de réalisation est
décrit dans le document EP-0 605 473. Dans d'autres types de borne il existe une motorisation
par exemple pneumatique ou électrique qui permet la manoeuvre de la borne, notamment
la manoeuvre à distance, lorsqu'il s'agit d'effectuer un contrôle d'accès.
[0004] Dans toutes les constructions, la borne possède un couvercle qui a pour fonction
d'une part d'interdire l'accès à l'espace et au mécanisme internes de la borne et
d'autre part de fournir une chemise de guidage et d'encastrement de la partie mobile
de la borne qui assure sa capacité à résister à un choc sans se "déchausser" prématurément.
[0005] Le couvercle est rapporté en général par vissage sur le corps de la borne et pour
des raisons évidentes de maintenance, ces vis sont accessibles de l'extérieur si bien
que, par malveillance, il est possible de retirer le couvercle et d'accéder au mécanisme
interne de la borne pour la mettre hors d'usage.
[0006] Par la présente invention on entend remédier à cette vulnérabilité en compliquant
le retrait du couvercle préalablement dépouillé de ses vis de fixation.
[0007] A cet effet l'invention a pour objet une borne escamotable à verrouillage anti-effraction
de son couvercle, comportant un corps de borne, une borne montée à coulissement dans
le corps et un couvercle rapporté sur le corps et possédant un manchon de passage
de la borne, le corps de borne comprenant un tourillon parallèle au manchon situé
à l'extérieur de celui-ci et présentant une excroissance latérale engagée dans une
rainure en chicane prévue sur le couvercle en regard du tourillon.
[0008] En général le couvercle comporte un rebord horizontal débordant d'une jupe périphérique
polygonale qui vient s'emboîter dans le sommet du corps de borne enterré.
[0009] Lors de l'introduction du couvercle il convient de manoeuvrer en pivotement le tourillon
pour dans un sens lui faire décrire une partie de la rainure puis en sens inverse
pour que l'autre partie de la chicane soit parcourue. L'extraction demande la manoeuvre
inverse sinon l'excroissance du tourillon s'y opposera en formant une butée à l'un
des flancs de cette rainure. On comprend que la manoeuvre du tourillon doit être simultanée
au soulèvement du couvercle, alors que la borne est en saillie au travers du couvercle
(puisqu'elle est par hypothèse en service et que l'on veut la neutraliser de manière
malveillante ou non autorisée) est une opération suffisamment malcommode pour dissuader
suffisamment l'opérateur de poursuivre ou de le retarder de manière importante, le
contraignant ainsi à s'exposer plus longtemps au risque d'être pris en flagrant délit.
[0010] Dans un mode de réalisation de l'invention l'excroissance latérale du tourillon est
formée par un doigt implanté radialement sur ce dernier tandis que la rainure est
délimitée par deux cloisons externes au manchon et parallèles à son axe et par au
moins deux cloisons transversales s'étendant entre les deux cloisons externes et possédant
chacune un embrèvement de passage du doigt adjacent à la cloison externe opposée à
celle adjacente à l'embrèvement de l'autre cloison transversale, les cloisons transversales
étant distantes l'une de l'autre d'une valeur égale au moins à l'épaisseur du doigt
mesurée parallèlement à l'axe du manchon. Cette construction présente l'avantage d'être
robuste et de réalisation simple par moulage, usinage ou en mécanosoudure.
[0011] Dans le cas où la borne est à manoeuvre manuelle comme dans le document EP-0 605
473, le tourillon susdit est en une seule pièce ave la tige de verrouillage que comporte
la borne.
[0012] On remarquera que l'invention permet la fabrication d'un couvercle unique quel que
soit le type (manuel ou motorisé) de borne mis en oeuvre, bien entendu à dimensions
égales.
[0013] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
donnée ci-après à titre d'exemple purement indicatif.
[0014] Il sera fait référence aux dessins annexés parmi lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe schématique partielle d'une borne conforme à l'invention,
- la figure 2 est une vue extérieure partielle du couvercle mis en oeuvre dans la borne
de la figure 1,
- la figure 3 illustre une borne conforme au document EP-0 605 473 faisant application
de l'invention.
[0015] De manière connue une borne escamotable comporte un corps de borne 1, par exemple
parallélépipédique contenant une borne 2 et son mécanisme d'actionnement pour l'escamoter
à l'intérieur du corps ou l'en faire sortir. Un couvercle 3 coiffe l'ouverture supérieure
du corps 1 et possède un manchon (ou chemise) central 4 dans lequel la borne 2 peut
coulisser.
[0016] En partie supérieure, au voisinage du couvercle le corps 1 supporte un tourillon
5, c'est-à-dire une portion d'axe montée tournante dans des guide et support 6 et
7 appartenant au corps. Ce tourillon est d'axe parallèle à celui de la borne, donc
à celui du manchon 4 et il peut être disposé par exemple au milieu d'un côté du corps
1. Le tourillon 5 possède une excroissance latérale formée ici par un doigt radial
8 implanté dans le tourillon tandis que le manchon porte à l'extérieur deux cloisons
9 et 10 sensiblement parallèles et perpendiculaires à son axe telles que lorsque le
doigt est tourné vers le manchon, ces cloisons interfèrent avec lui dans un mouvement
vertical du couvercle.
[0017] De manière plus précise, le couvercle 3 comporte un rebord 11 périphérique qui est
en saillie extérieure par rapport à une jupe 12 qui est d'une forme complémentaire
à la section intérieure du corps pour pouvoir s'y emboîter. A l'endroit correspondant
à la position du tourillon 5, cette jupe est interrompue et est reliée au manchon
par deux cloisons 13 et 14 parallèles à l'axe de ce manchon (et parallèles entre elles
bien que ce ne soit pas impératif). Le logement qu'elles définissent peut accommoder
le tourillon 5, son guide 6 et le doigt 8 et comporte les deux cloisons horizontales
9 et 10. La distance séparant ces deux cloisons est au moins égale à l'épaisseur (au
diamètre) du doigt 8 mesuré dans la même direction. La cloison supérieure 9 possède
du côté de la cloison verticale 13 un embrèvement 15 dont la dimension est telle que
lorsque le doigt 8 touche la cloison 13 il n'interfère plus avec la cloison 9 dans
un mouvement relatif vertical. De même la cloison 10 possède adjacent à la cloison
14 un embrévement 16 qui autorise le passage du doigt 8 lorsqu'il est au contact de
la cloison 14. On comprend que, entre les cloisons 13 et 14, l'espace au-dessus de
la cloison 9, l'embrèvement 15, l'espace entre les cloisons 9 et 10, l'embrèvement
16 et l'espace sous la cloison 10 forment une rainure en chicane dans laquelle peut
être engagé le doigt 8.
[0018] Lorsque l'on coiffe le corps 1 par le couvercle 3, le doigt 8 étant tourné vers le
manchon 4, il se produit une butée entre le doigt 8 et la face inférieure de la cloison
10. Pour passer la cloison, on tourne le tourillon du côté de la cloison 14 et le
doigt traverse l'embrèvement 16. La cloison 9 y prend appui et par rotation inverse
du tourillon on amène le doigt sous l'embrèvement 15. Le couvercle peut alors être
totalement emboîté et son rebord 11 prendre appui sur le corps 1. Le doigt 8 est alors
orienté vers la cloison 14 et forme un obstacle au mouvement vertical de la cloison
9 donc du couvercle.
[0019] Le retrait du couvercle 3 ne peut s'opérer que par une manoeuvre inverse du tourillon
5. On notera que cette manoeuvre est réalisée au moyen d'une clé 17 qui traverse une
ouverture 18 du couvercle, équipée par exemple d'un opercule amovible, pour venir
en prise avec un polygone de manoeuvre 19 formant extrémité du tourillon 5.
[0020] L'ouverture 12 est équipée d'un opercule 18
a coulissant dans l'épaisseur du couvercle à l'encontre d'un ressort 18
b qui tend à le placer dans sa position d'obturation de l'ouverture. Le rappel de l'opercule
18
a constitue une gêne à l'accès du polygone de manoeuvre 19 pour des opérateurs tentant
d'y accéder avec des moyens de fortune.
[0021] A la figure 3 on retrouve la plupart des éléments déjà décrits avec les mêmes références.
Cette figure illustre l'application de l'invention à une borne à manoeuvre manuelle
dans laquelle un vérin à gaz 20 constitue le moteur d'extraction de la borne hors
du corps 1. Il s'agit d'un ressort appliquant un effort permanent sur la borne vers
le haut dont l'intensité excède légèrement le poids de la borne de manière qu'un opérateur
puisse facilement vaincre cet effort pour escamoter manuellement la borne.
[0022] La borne porte en partie inférieure un pêne 21 sollicité en permanence par un ressort
22 en direction d'une tige 23 qui présente deux encoches 24 et 25 à deux niveaux différents
et par exemple ouvertes dans des directions décalées angulairement de 90° l'une de
l'autre. La tige 23 peut être manoeuvrée en pivotement autour de son axe longitudinal
de sorte qu'elle puisse présenter soit la l'encoche inférieure 24 tournée vers la
borne donc vers le pêne, soit l'encoche supérieure 25.
[0023] Dans la figure 3, le pêne 21 est représenté engagé dans l'encoche inférieure 24.
La borne 2 est donc immobilisée en position basse. Au moyen de la clef 17 on peut
faire tourner la tige 23 dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Le pêne
21 est expulsé de l'encoche 24 et la borne libérée s'élève sous l'action du ressort
20. Le pêne 21 coulisse en frottant sur la tige 23 et, au niveau de l'encoche 25 pénètre
dans celle-ci, qui lui fait face. La borne est verrouillée en position haute, le pêne
interdisant sa descente sous l'effet d'un effort manuel tendant à l'enfoncer.
[0024] L'extrémité supérieure de la tige 23, équipée du doigt 8, constitue dans ce cas le
tourillon 5 précédemment décrit.
[0025] Ce n'est pas sortir du cadre de l'invention que de prévoir un dispositif anti-effraction
constitué par l'inversion cinématique de la coopération de la rainure en chicane et
du doigt qui y est engagé. La figure 4 est un schéma illustrant cette variante de
réalisation dans laquelle la rainure à chicane est portée par le tourillon 5 en étant
matérialisée par deux cloisons radiales 26 et 27 semblables aux cloisons 9 et 10 mais
pouvant pivoter avec le tourillon entre deux butées fixes telles que 28 qui limitent
le débattement angulaire du tourillon 5. Un doigt 29 est alors porté par le manchon
4 du couvercle et la manoeuvre du tourillon déplace angulairement la chicane par rapport
à lui pour lui permettre en final d'atteindre un niveau situé sous la cloison inférieure
27 lors de la mise en place du couvercle.
1. Borne escamotable à couvercle anti-effraction comportant un corps de borne (1), une
borne (2) montée à coulissement dans le corps et un couvercle (3) rapporté sur le
corps (1) et possédant un manchon (4) de passage de la borne, caractérisée en ce que
le corps (1) de borne comprend un tourillon (5) parallèle au manchon (4) situé à l'extérieur
de celui-ci et présentant une excroissance latérale (8) engagée dans une rainure en
chicane prévue sur le couvercle (3) en regard du tourillon (5).
2. Borne selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'excroissance latérale du
tourillon (5) est formée par un doigt (8) implanté radialement sur ce dernier tandis
que la rainure est délimitée par deux cloisons (13, 14) externes au manchon et parallèles
à son axe et par au moins deux cloisons transversales (9, 10) s'étendant entre les
deux cloisons externes (13, 14) et possédant chacune un embrèvement (15, 16) de passage
du doigt (8) adjacent à la cloison externe (13, 14) opposée à celle adjacente à l'embrèvement
(16, 15) de l'autre cloison transversale (14, 13), les cloisons transversales étant
distantes l'une de l'autre d'une valeur égale au moins à l'épaisseur du doigt (8)
mesurée parallèlement à l'axe du manchon.
3. Borne selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le tourillon
(5) ayant à son extrémité voisine du couvercle une section polygonale (19) de manoeuvre,
le couvercle (3) et pourvu à l'aplomb de cette section d'une ouverture (18) d'accès
à celle-ci pour une clé (17) de manoeuvre, équipée d'un opercule d'obturation 18a
monté à coulissement par rapport au couvercle et rappelé dans sa position d'obturation
par un organe élastique (18b) de rappel.
4. Borne selon l'une des revendications précédentes comportant un mécanisme de verrouillage
avec une tige (23) de verrouillage parallèle à l'axe de coulissement de la borne (2)
et montée à pivotement dans le corps (1) de borne, caractérisée en ce que le tourillon
(5) susdit est constitué par une extrémité de cette tige (23) voisine du couvercle
(3).
5. Borne escamotable à couvercle anti-effraction comportant un corps de borne (1), une
borne (2) montée à coulissement dans le corps (1) et un couvercle (3) rapporté sur
le corps (1) et possédant un manchon (4) de passage de la borne, caractérisée en ce
que le corps (1) comporte un tourillon (5) équipé d'une rainure en chicane (26, 27)
ouverte en direction du manchon (4), ce dernier étant pourvu d'une excroissance latérale
(29) engagée dans la rainure en chicane.