[0001] L'invention concerne les alliages formés en majeure partie de titane et d'aluminium,
couramment appelés aluminiures de titane.
[0002] Les alliages de titane sont utilisés largement dans les moteurs à turbine à gaz,
mais leurs applications restent limitées en raison des températures d'utilisation
qui ne doivent pas dépasser 600 °C, car au-delà de cette température leur résistance
mécanique diminue rapidement. Au cours des vingt dernières années, un certain nombre
de recherches ont eu pour objectif de développer des alliages de titane utilisables
à des températures plus élevées grâce à une structure ordonnée qui leur confère une
résistance accrue. Ces nouveaux alliages appelés aluminiures de titane sont principalement
du type Ti
3Al (phase ordonnée α
2) et du type TiAl (phase ordonnée γ). Une autre ambition de ces recherches était de
pouvoir aussi remplacer, au moins partiellement, les superalliages de nickel, ce qui
se traduirait par une réduction importante en masse des moteurs pour les parties utilisées
à des températures au-delà desquelles les alliages de titane sont utilisables. Les
principales applications visées par ces nouveaux alliages concernent le compresseur
HP dans les turbomachines. De plus, en pouvant utiliser une température plus élevée,
le compresseur peut fonctionner avec un meilleur rendement, ce qui a une incidence
favorable sur la baisse de la consommation spécifique.
[0003] Les travaux ont porté notamment sur des aluminiures de titane du type Ti
3Al, caractérisés par une structure biphasée α
2 (hexagonale ordonnée) + β (cubique). Dans ces alliages, l'aluminium a tendance à
stabiliser la phase α
2, tandis que d'autres éléments qui peuvent être présents, notamment le niobium, le
vanadium, le molybdène et le tantale, ont tendance à stabiliser la phase β.
[0004] US-A-4 292 077 étudie l'influence de la composition d'alliages ternaires Ti-Al-Nb
sur leurs caractéristiques d'utilisation, et propose un alliage appelé α
2 contenant 24 % d'aluminium et 11 % de niobium (Ti-24Al-11Nb selon la notation utilisée
dans la suite; toutes les concentrations sont données ici en atomes, sauf indication
contraire) comme offrant le meilleur compromis entre la résistance au fluage à température
élevée, favorisée par l'aluminium, et la ductilité, favorisée par le niobium. Selon
les Inventeurs du Brevet précité, le niobium peut être remplacé par du vanadium à
hauteur de 4 %, ce qui permet d'alléger les alliages tout en conservant le même niveau
de propriétés mécaniques, voire même en l'améliorant.
[0005] Il a également été proposé d'améliorer le compromis résistance - ductilité en introduisant
à la fois du molybdène et du vanadium, le premier de ces constituants augmentant à
la fois la résistance à la traction et au fluage par rapport à l'alliage α
2, et le second permettant de préserver la ductilité et d'alléger l'alliage. Ainsi,
US-A-4 716 020 définit un alliage appelé Super α
2 contenant 25 % d'aluminium, 10 % de niobium, 3 % de vanadium et 1 % de molybdène.
Cet alliage présente cependant l'inconvénient majeur d'une faible ténacité. En outre,
il se caractérise par certaines instabilités structurales qui lui font perdre sa ductilité
lorsqu'il est soumis pendant plusieurs centaines d'heures à une température comprise
dans l'intervalle 565-675 °C. US-A-4 788 035 propose de réduire la quantité de niobium
et d'introduire du tantale, notamment avec la composition Ti-23Al-7Ta-3Nb-1V, ce qui
conduit à une résistance au fluage particulièrement intéressante. Cependant, aucune
indication n'est donnée quant à la ductilité à température ambiante.
[0006] Aucun des alliages ci-dessus ne possède une combinaison de résistance et de ductilité
à chaud comme à froid, et de résistance au fluage, suffisante pour permettre son utilisation
dans des turbines à gaz.
[0007] US-A-5 032 357 décrit des alliages ayant une teneur en niobium supérieure à 18 %
et possédant une phase orthorhombique appelée O, phase ordonnée correspondant aux
composés intermétalliques Ti
2AlNb. Dans cette phase, un site cristallographique est occupé exclusivement par Nb,
au lieu de l'être indifféremment par Ti et par Nb dans la phase α
2.
[0008] La phase O a été observée sur une large plage de compositions atomiques allant de
Ti-25Al-12,5Nb à Ti-25Al-30Nb. Pour les teneurs inférieures en Al (entre 20 et 24
%), les alliages sont biphasés β
0+O et possèdent des microstructures similaires à celles des alliages β+α
2, bien qu'elles soient généralement plus fines en raison des cinétiques de transformation
plus lentes. La phase β
0 correspond ici à la structure ordonnée de type B2 de la phase β. Les alliages orthorhombiques
se divisent donc en deux groupes: les alliages monophasés O qui sont proches de la
composition Ti
2AlNb, et les alliages biphasés β
0+O qui sont sous-stoechiométriques en aluminium. La catégorie des alliages monophasés
O tels que l'alliage Ti-24,5Al-23,5Nb se caractérise par une résistance accrue en
fluage. La catégorie des alliages biphasés β
0+O tels que l'alliage Ti-22Al-27Nb s'illustre plus particulièrement par leur haute
résistance tout en conservant une ductilité raisonnable. En conséquence, suivant un
critère de priorité au fluage ou de priorité à la résistance mécanique, on a préconisé
l'utilisation des deux alliages Ti-24,5Al-23,5Nb (O) et Ti-22Al-27Nb (β
0+O).
[0009] US-A-5 205 984 propose par ailleurs de substituer partiellement l'élément vanadium
au niobium pour cette nouvelle catégorie d'alliages orthorhombiques. Les alliages
quaternaires obtenus ne semblent pas présenter d'intérêt particulier par rapport aux
alliages ternaires, compte tenu notamment de l'influence néfaste connue par ailleurs
du vanadium sur la tenue à l'oxydation.
[0010] Il s'avère que les alliages orthorhombiques ternaires présentent des caractéristiques
physiques et mécaniques qui peuvent limiter leur développement industriel, telles
qu'une densité assez élevée (5,3) en raison de la forte teneur en niobium. En outre,
ces alliages subissent une perte accusée de résistance par recuit prolongé. Une augmentation
de la durée de recuit de 1 à 4 heures à 815 °C ou bien l'utilisation d'un second recuit
de 100 heures à 760 °C fait perdre 300 MPa de limite élastique à l'alliage Ti-22Al-27Nb.
Enfin, le compromis est difficile à trouver entre la ductilité à froid et la résistance
au fluage, que ce soit en agissant sur la composition de l'alliage ou sur les traitements
thermiques à lui appliquer.
[0011] Un but de la présente invention est de réaliser des aluminiures de titane qui possèdent
des résistances spécifiques en traction et fluage supérieures à celles des précédents
alliages des catégories Ti
3Al et Ti
2AlNb, qui sont utilisables à des températures supérieures à 650 °C et qui ont une
ductilité satisfaisante a 20 °C.
[0012] Un autre but de la présente invention est de fournir un alliage du type Ti
2AlX qui possède une excellente combinaison de résistance à la traction et au fluage
jusqu'à 650 °C, et qui dans le même temps présente une déformabilité importante à
20 °C pour permettre sa fabrication et son utilisation.
[0013] Ces buts sont atteints d'une part grâce à des domaines étroits de compositions d'alliages,
d'autre part grâce à un procédé de transformation permettant de tirer le meilleur
parti de ces compositions d'alliages.
[0014] L'invention vise notamment un alliage du type Ti
2AlX, composé au moins pour l'essentiel des éléments Ti, Al, Nb, Ta et Mo, et dans
lequel les quantités relatives en atomes desdits éléments et du silicium sont sensiblement
comprises dans les intervalles suivants:
| Al |
20 à 25 % |
| Nb |
10 à 14 % |
| Ta |
1,4 à 5 % |
| Mo |
2 à 4 % |
| Si |
0 à 0,5 % |
| Ti |
complément à 100 %. |
[0015] Outre les éléments Ti, Al, Nb, Ta, Mo et Si, l'alliage selon l'invention peut contenir
d'autres éléments tels que Fe, à de faibles concentrations, de préférence inférieures
à 1 %.
[0016] Des caractéristiques optionnelles de l'alliage selon l'invention, complémentaires
ou alternatives, sont énoncées ci-après:
- Il contient 21 à 32 % d'équivalent niobium en atomes. On obtient l'équivalent niobium
en ajoutant à la quantité de niobium les quantités des autres éléments de l'alliage
favorisant la phase β, affectées d'un coefficient correspondant au pouvoir β-gène
des éléments considérés par rapport au niobium. Ainsi, Ta et Mo ayant respectivement
des pouvoirs β-gènes égal à et triple de celui du niobium, 1 % de Ta et 1 % de Mo
représentent respectivement 1 % et 3 % d'équivalent niobium.
- Lesdites quantités relatives sont sensiblement comprises dans les intervalles suivants:
| Al |
21 à 23 % |
| Nb |
12 à 14 % |
| Ta |
4 à 5 % |
| Mo |
3 % |
| Ti |
complément à 100 %. |
- Lesdites quantités relatives sont sensiblement les suivantes:
| Al |
22 % |
| Nb |
13 % |
| Ta |
5 % |
| Mo |
3 % |
| Ti |
57 %. |
[0017] L'invention a également pour objet un procédé de transformation d'un alliage tel
que défini ci-dessus, comprenant un traitement par filage à une température propre
à produire une structure monophasée résistante en fluage, suivi d'un recuit d'au moins
quatre heures dans l'intervalle de 800 à 920 °C pour produire une structure biphasée
stable β
0+O favorable pour la ductilité. Il faut signaler qu'une opération de filage crée un
échauffement adiabatique d'environ 50°C. Ainsi, la température propre à produire la
structure monophasée est au moins égale à la température de transus de l'alliage abaissée
d'environ 50°C correspondant à cet échauffement adiabatique.
[0018] Dans le procédé selon l'invention, le traitement de filage peut être précédé d'un
traitement de forgeage isotherme à une température inférieure à la température de
transus β de l'alliage.
[0019] L'invention vise encore une pièce de turbomachine réalisée en un alliage tel que
défini ci-dessus, le cas échéant transformé par le procédé tel que défini ci-dessus.
[0020] Les caractéristiques et avantages de l'invention seront exposés plus en détail-dans
la description ci-après, en se référant aux dessins annexés, sur lesquels les figures
1 et 2 sont des diagrammes comparant les propriétés des alliages selon l'invention
à celles d'alliages connus.
[0021] Les exemples ci-après comportent la réalisation d'alliages coulés par fusion à l'arc
ou par lévitation sous forme de petits lingotins de 200 g ou de lingots de 1,6 kg.
Exemple 1
[0022] Cet exemple porte sur l'alliage connu Ti-22Al-27Nb mentionné ci-dessus et vise à
évaluer les effets de différents types de traitements thermomécaniques.
[0023] Pour cet alliage, le transus a été déterminé métallographiquement à 1040 °C. Deux
types de traitements thermomécaniques ont été comparés sur cet alliage. Le premier
comprend un forgeage isotherme à une température de 980 °C avec un taux de réduction
d'épaisseur de 85 %. Le second comprend un filage à une température de 1100 °C avec
un rapport de filage de 1:9. Dans le cas du forgeage isotherme, on a utilisé des conditions
de traitements thermiques préconisés dans la littérature, à savoir en premier lieu
une mise en solution dans le domaine monophasé B2, en l'occurrence à 1065 °C, suivi
d'un refroidissement à l'air tempéré à la vitesse de 9 °C/s. Le double recuit ultérieur
permet d'obtenir une décomposition fine de la matrice suivant la transformation β
0 → β
0+O. Il comprend un recuit de 4 heures à 870 °C suivi d'un recuit de 100 heures à 650
°C. Ce même double recuit a été utilisé après filage pour comparer les deux gammes
de transformation pour un même état de transformation de phase β
0 → β
0+O.
[0024] Le tableau 1 donne les résultats d'essais mécaniques en traction à 20 °C et à 650
°C, à savoir la contrainte en MPa pour un allongement de 0,2 %, la contrainte maximale
en MPa et l'allongement total en %. La gamme de transformation par filage (second
et cinquième rangs du tableau) conduit à des propriétés mécaniques sensiblement supérieures
à celles résultant de la gamme de transformation par forgeage isotherme. Si les limites
élastiques respectives à 20 °C et à 650 °C sont relativement proches pour les deux
gammes de transformation, ce qui s'accorde bien avec une finesse équivalente de la
microstructure, en revanche, la ductilité est aussi décevante après forgeage qu'elle
est élevée après filage.
Tableau 1
| Ex. |
Alliage |
Recuit |
Température (°C) |
R0.2% (MPa) |
RMax (MPa) |
ATot (%) |
| 1 |
Ti-22Al-27Nb forgé |
4 h 870 °C + 100 h 650 °C |
20 |
932 |
959 |
0,67 |
| Ti-22Al-27Nb filé |
4 h 870 °C + 100 h 650 °C |
20 |
995 |
1130 |
9,04 |
| Ti-22Al-27Nb forgé filé |
150 h 760 °C |
20 |
976 |
1079 |
5,1 |
| Ti-22Al-27Nb forgé |
4 h 870 °C + 100 h 650 °C |
650 |
729 |
827 |
3,96 |
| Ti-22Al-27Nb filé |
4 h 870 °C + 100 h 650 °C |
650 |
740 |
845 |
8,43 |
| Ti-22Al-27Nb |
50 h 760 °C + 100 h 650 °C |
650 |
800 |
945 |
10,7 |
| 2 |
Ti-21Al-21Nb |
néant |
20 |
1241 |
1316 |
2,35 |
| Ti-21Al-21Nb |
48 h 800 °C |
20 |
1017 |
1225 |
8,59 |
| Ti-21Al-21Nb |
48 h 800 °C |
650 |
718 |
825 |
6,61 |
| 3 |
Ti-27Al-21Nb |
48 h 800 °C |
20 |
755 |
810 |
0,7 |
| Ti-27Al-21Nb |
48 h 800 °C |
650 |
622 |
766 |
4,43 |
| 4 |
Ti-24Al-21Nb |
48 h 800 °C |
20 |
886 |
1017 |
4,64 |
| Ti-24Al-11Nb-3Mo-1Ta |
48 h 800 °C |
20 |
1334 |
1436 |
1,86 |
| Ti-24Al-21Nb |
48 h 800 °C |
650 |
670 |
795 |
5.52 |
| Ti-24Al-11Nb-3Mo-1Ta |
48 h 800 °C |
650 |
1076 |
1137 |
0,98 |
| 5 |
Ti-22Al-11Nb-3Mo-1Ta |
48 h 800 °C |
20 |
1275 |
1362 |
1,4 |
| Ti-22Al-11Nb-3Mo-1Ta |
48 h 800 °C |
650 |
884 |
967 |
2,54 |
| 6 |
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo |
48 h 800 °C |
20 |
1294 |
1443 |
3,69 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo |
48 h 800 °C |
650 |
1001 |
1053 |
1,63 |
| 7 |
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (rapport de filage 1:5) |
20 |
1243 |
1390 |
3,82 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (rapport de filage 1:16) |
20 |
1294 |
1443 |
3,69 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (rapport de filage 1:35) |
20 |
1303 |
1411 |
2,11 |
| 8 |
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (T de filage 1100 °C) |
20 |
1303 |
1411 |
2,11 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (T de filage 980 °C) |
20 |
1279 |
1461 |
7,65 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (T de filage 1100 °C) |
650 |
1031 |
1111 |
3,51 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (T de filage 980 °C) |
650 |
1004 |
1087 |
2,82 |
| 9 |
Ti-22Al-14Nb-5Ta-2Mo |
48 h 800 °C |
20 |
1239 |
1408 |
3,79 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo |
48 h 800 °C |
20 |
1303 |
1411 |
2,11 |
| Ti-22Al-12Nb-5Ta-4Mo |
48 h 800 °C |
20 |
1315 |
1444 |
3 |
| Ti-22Al-14Nb-5Ta-2Mo |
48 h 800 °C |
650 |
958 |
1042 |
4,1 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo |
48 h 800 °C |
650 |
1031 |
1111 |
3,51 |
| Ti-22Al-12Nb-5Ta-4Mo |
48 h 800 °C |
650 |
1037 |
1092 |
2,05 |
| 10 |
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo |
48 h 800 °C |
20 |
1303 |
1411 |
2,11 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo |
24 h 815 °C + 100 h 760 °C |
20 |
1284 |
1457 |
3,45 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo |
4 h 920 °C |
20 |
1228 |
1254 |
7,45 |
| 11 |
Ti-21Al-21Nb |
20 |
1017 |
1225 |
8,59 |
| Ti-21Al-21Nb (homogénéisé) |
20 |
1002 |
1166 |
2,62 |
| Ti-21Al-21Nb |
650 |
718 |
825 |
6,61 |
| Ti-21Al-21Nb (homogénéisé) |
650 |
584 |
699 |
10,9 |
| 12 |
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (filé - recuit) |
20 |
1303 |
1411 |
2,11 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (forgé - filé - recuit) |
20 |
1373 |
1505 |
3,43 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (filé - recuit) |
650 |
1031 |
1111 |
3,51 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (forgé - filé - recuit) |
650 |
1081 |
1211 |
2,67 |
[0025] Le tableau 2 donne les résultats de fluage à 650 °C et 315 MPa, à savoir les durées
nécessaires pour obtenir une déformation de 0,2 % et une déformation de 1 %, et la
vitesse de fluage. D'autre part, la durée de vie en fluage à 650 °C et 315 MPa de
l'alliage après filage est de 214 heures, alors qu'elle est de seulement 78 heures
après forgeage, soit environ 3 fois moins, et ceci bien que les vitesses de fluage
soient comparables (tableau 2).
Tableau 2
| Ex. |
Alliage Recuit |
Contrainte (MPa) |
t0.2% (h) |
t1% (h) |
Vitesse (10-8 s-1) |
| 1 |
Ti-22Al-27Nb forgé |
4 h 870 °C + 100 h 650 °C |
315 |
2 |
37 |
4,2 |
| Ti-22Al-27Nb filé |
4 h 870 °C + 100 h 650 °C |
315 |
3,5 |
36 |
5.5 |
| Ti-22Al-27Nb |
815 °C + 100 h 760 °C |
315 |
6 |
|
|
| 2 |
Ti-21Al-21Nb |
48 h 800 °C |
200 |
5,5 |
148 |
1,1 |
| 3 |
Ti-27Al-21Nb |
48 h 800 °C |
315 |
30 |
695 |
0,35 |
| 4 |
Ti-24Al-11Nb-3Mo-1Ta |
48 h 800 °C |
315 |
38 |
1600 |
0,09 |
| 5 |
Ti-22Al-11Nb-3Mo-1Ta |
48 h 800 °C |
315 |
2 |
101 |
1,1 |
| 6 |
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo |
48 h 800 °C |
315 |
11 |
281 |
0,5 |
| 7 |
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (rapport de filage 1:16) |
315 |
11 |
281 |
0,5 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (rapport de filage 1:35) |
315 |
18 |
402 |
0,45 |
| 8 |
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (T de filage 1100 °C) |
315 |
18 |
402 |
0,45 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (T de filage 980 °C) |
315 |
6 |
151 |
0,9 |
| 9 |
Ti-22Al-14Nb-5Ta-2Mo |
48 h 800 °C |
315 |
3 |
85 |
1 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo |
48 h 800 °C |
315 |
18 |
402 |
0,45 |
| Ti-22Al-12Nb-5Ta-4Mo |
48 h 800 °C |
315 |
8 |
181 |
0,42 |
| 11 |
Ti-21Al-21Nb |
200 |
5,5 |
148 |
1,1 |
| Ti-21Al-21Nb (homogénéisé) |
200 |
1 |
24 |
5 |
| 12 |
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (filé - recuit) |
315 |
18 |
402 |
0,45 |
| Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo (forgé - filé - recuit) |
315 |
23,5 |
|
0,09 |
[0026] Le troisième rang du tableau 1 correspond au meilleur résultat en ductilité fourni
par la littérature, obtenu après une séquence de traitement forgeage + filage à 975
°C, suivie d'une mise en solution de 1 heure à 1000 °C, d'une trempe à l'air et d'un
recuit de 150 heures à 760 °C. La limite élastique à 20 °C est équivalente à celle
obtenue lors des présents essais. En revanche, l'allongement à température ambiante
est de l'ordre de 5 %, soit la moitié de ceux obtenus lors des présents essais. Il
faut toutefois signaler que le lingot expérimental avait une teneur en aluminium inférieure
à la valeur nominale, environ 21 %, ce qui peut contribuer en partie au gain de ductilité.
En fluage, les meilleurs résultats de la littérature sont obtenus après un double
recuit à 815 °C et à 760 °C, cette dernière température étant maintenue pendant 100
heures (troisième rang du tableau 2).
Exemple 2
[0027] Dans cet exemple, la quantité de niobium a été réduite à 21 % pour ramener la densité
de l'alliage dans le domaine des alliages de titane existant dans l'industrie. L'alliage
de composition Ti-21Al-21Nb a été filé à une température légèrement supérieure au
transus, soit 1100 °C, avec un rapport de filage de 1:16. Le traitement de stabilisation
qui a été effectué est un recuit de 48 heures à 800 °C, sachant que d'après la littérature
un recuit de 1 heure est insuffisant pour stabiliser ces alliages ternaires. Dans
la suite des exemples, toutes les éprouvettes soumises aux tests de traction et de
fluage ont subi préalablement un recuit de 48 heures à 800 °C, sauf indication contraire.
Les tableaux 1 et 2 donnent respectivement les résultats de traction à 20 °C et 650
°C et les résultats de fluage à 650 °C et 200 MPa. En outre, un essai de traction
à température ambiante a été réalisé à l'état brut de filage. On observe ainsi que
le recuit de 48 heures à 800 °C fait perdre environ 200 MPa de limite élastique alors
que la ductilité augmente de 2,3 % à 8,6 %. Ces résultats de l'alliage Ti-21Al-21Nb
sont tout à fait comparables à ceux de l'alliage Ti-22Al-27Nb, une baisse de résistance
et de ductilité se faisant en revanche sentir à 650 °C. D'autre part, les résultats
de fluage corroborent ceux de traction à chaud en ce sens que la plus faible teneur
en niobium tend à réduire les propriétés à chaud. En effet, en fluage à 650 °C et
200 MPa, 5,5 heures sont nécessaires pour atteindre 0,2 % d'allongement, c'est-à-dire
une durée du même ordre de grandeur que celle obtenue pour l'alliage Ti-22A1-27Nb
avec une contrainte supérieure à la précédente et égale à 315 MPa.
Exemple 3
[0028] Dans le but également de diminuer la densité, on a essayé l'alliage Ti-27Al-21Nb
dans les conditions indiquées dans l'exemple 2. Les résultats sont également donnés
dans les tableaux 1 et 2. Le fait d'augmenter la teneur en aluminium de 21 à 27 %
a pour effet de réduire considérablement la limite élastique à 20 °C, de l'ordre de
260 MPa. La perte ainsi occasionnée est de 44 MPa en moyenne pour chaque pour-cent
d'aluminium supplémentaire. De même, la ductilité à 20 °C diminue très nettement lorsque
la teneur en aluminium augmente de 21 à 27 %. Les propriétés de traction à chaud sont
également plus faibles pour l'alliage le plus chargé en aluminium. En revanche, ce
dernier alliage présente des caractéristiques en fluage nettement plus élevées que
l'alliage Ti-21Al-21Nb. Le compromis ductilité à froid - résistance au fluage est
particulièrement sensible à la teneur en aluminium. Il est donc nécessaire de trouver
un équilibre entre ces deux propriétés, un compromis acceptable de résistance - ductilité
- fluage étant vraisemblablement obtenu pour une teneur en aluminium intermédiaire,
soit aux alentours de 24 %.
Exemple 4
[0029] Dans cet exemple, les conditions de transformation (filage + traitement thermique)
mises au point dans les exemples 1 et 2 ont été appliquées d'une part à l'alliage
Ti-24Al-21Nb, d'autre part à un alliage quinaire obtenu en remplaçant dans celui-ci
une partie du niobium par du molybdène et du tantale. Cette modification vise à alléger
l'alliage non pas en y incorporant un élément relativement léger tel que le vanadium,
mais en remplaçant une partie du niobium par du molybdène avec maintien du pouvoir
β-gène. En effet, pour conserver des microstructures comparables permettant d'apprécier
les effets intrinsèques des éléments d'addition, on substitue 1 % Mo à 3 % Nb, étant
donné que le rapport de pouvoir β-gène entre ces deux éléments est de 3 d'après les
travaux antérieurs des Inventeurs. Par ailleurs, le tantale, qui possède le même pouvoir
β-gène que le niobium, a été ajouté en petite quantité pour améliorer les propriétés
à chaud au prix d'un léger sacrifice sur la densité. L'alliage Ti-24Al-11Nb-3Mo-1Ta
est ainsi comparé à l'alliage Ti-24Al-21Nb. Compte tenu de sa teneur en équivalent
niobium, l'alliage quinaire appartient toujours à la catégorie des alliages Ti
2AlNb malgré sa teneur en niobium relativement faible. Il peut être également comparé
à l'alliage α
2 mentionné ci-dessus, dont il diffère par l'addition de molybdène et de tantale.
[0030] Les résultats donnés dans les tableaux 1 et 2 pour l'alliage Ti-24Al-21Nb sont calculés
par interpolation à partir de ceux correspondant aux alliages Ti-21Al-21Nb et Ti-27Al-21Nb,
en supposant que les valeurs varient linéairement en fonction de la teneur en aluminium.
Dans ces conditions, le gain de résistance à 20 °C de l'alliage quinaire est considérable
et supérieur à 400 MPa par rapport à l'alliage ternaire. La ductilité est en revanche
plus faible mais demeure très acceptable avec un allongement de 1,9 % à température
ambiante. En traction à chaud, le gain de limite élastique reste identique. Ainsi,
la limite élastique à 650°C est même supérieure à celle obtenue à 20°C pour les alliages
connus tels que l'alliage Super α
2. Toutefois, la ductilité à 650°C chute à 1 %. Elle pourrait probablement être améliorée
par une optimisation du traitement de recuit pour cet alliage. Dans le tableau 2,
seuls sont donnés les résultats de fluage de l'alliage quinaire à 650°C et 315 MPa,
qui révèlent des caractéristiques remarquables, bien au-delà de tous les résultats
connus pour les alliages des catégories Ti
3Al et Ti
2AlNb. En effet, un allongement de 0,2 % est obtenu au bout de 38 heures contre 6 heures
dans le cas de l'alliage Ti-22Al-27Nb. De plus, la vitesse de fluage secondaire est
très faible et égale à 9 × 10
-10s
-1. Enfin, il est important de signaler que la densité de 4,8 de cet alliage est extrêmement
attractive puisqu'elle est à peine supérieure à celle de l'alliage Super α
2 (4,6), et inférieure de 9 % par rapport à celle de l'alliage Ti-22Al-27Nb.
[0031] Ces résultats de fluage sont très révélateurs de la sensibilité de cette propriété
à la présence des éléments molybdène et tantale. Actuellement, il semble qu'une fraction
allant jusqu'à 12 % de niobium puisse être remplacée par le molybdène et le tantale.
La limitation à cet égard est illustrée par l'alliage Ti-24Al-4Nb-4Mo-1Ta qui se caractérise
par une très grande fragilité à froid et une résistance à chaud médiocre. D'autre
part, il n'est pas possible d'utiliser des alliages contenant une trop forte proportion
d'éléments réfractaires Ta et Mo par rapport au niobium. Par exemple, des alliages
tels que Ti-24Al-15Nb-10Mo sont cassants après filage et recuit et sont donc inutiles
dans le présent contexte.
Exemple 5
[0032] Dans cet exemple, on a cherché à augmenter la ductilité de l'alliage quinaire, au
prix d'un léger sacrifice sur les performances en fluage, en ramenant la teneur en
aluminium à 22 %. Les résultats donnés dans les tableaux 1 et 2 montrent que la ductilité
est sensiblement améliorée à 650 °C avec 2,5 % d'allongement, mais au détriment des
caractéristiques de fluage qui s'avèrent beaucoup plus faibles puisqu'un allongement
de 0,2 % est déjà atteint au bout de 2 heures. Ce résultat indique que la teneur en
aluminium est extrêmement critique pour obtenir un bon compromis de propriétés.
Exemple 6
[0033] Afin d'améliorer le compromis de propriétés mécaniques de l'alliage quinaire, quelques
ajustements de composition ont été effectués. L'addition des éléments β-gènes a été
renforcée, en particulier le tantale, afin de maintenir les propriétés favorables
à haute température, au détriment de la densité, et la teneur en aluminium a été diminuée
pour favoriser la ductilité. Un alliage de composition Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo a été
filé et recuit dans les mêmes conditions que les alliages précédents. Les propriétés
mécaniques de cet alliage offrent le meilleur compromis de propriétés jusqu'à présent,
avec notamment à température ambiante une limite élastique de près de 1300 MPa et
une ductilité de 3,7 %. Les propriétés à chaud sont également très prometteuses avec,
en fluage à 650 °C et 315 MPa, une durée de 11 heures pour atteindre 0,2 % d'allongement,
ce qui est supérieur au résultat de l'alliage Ti-22Al-27Nb.
Exemple 7
[0034] Dans cet exemple ont été expérimentés trois rapports de filage différents compris
entre 5 et 35 sur le même alliage Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo, pour la même température de
filage de 1100 °C et le même recuit. Il s'avère que la limite élastique à 20 °C est
relativement insensible au rapport de filage, la ductilité étant dans tous les cas
supérieure à 2 % (tableau 1). Au vu des résultats de fluage (tableau 2), le rapport
de filage le plus élevé apparaît le plus performant avec une durée de 18 heures pour
atteindre 0,2 % d'allongement pour les mêmes conditions 650 °C et 315 MPa. Par ailleurs,
il est important de signaler que si le rapport de filage de 1:5 s'avère suffisant
dans le cas d'un petit lingotin pour obtenir un bon niveau de ductilité, il est en
revanche probable qu'un lingot de plus grande taille et donc de structure plus grossière
nécessite un rapport de filage supérieur.
Exemple 8
[0035] C'est cette fois la température de filage qu'on fait varier (1100 et 980 °C), pour
le même alliage que précédemment et avec le rapport 1:35. La limite élastique à 20
et 650 °C n'est pas affectée par la température de filage, la ductilité à froid étant
en revanche plus importante après filage à 980 °C. D'autre part, une diminution d'un
facteur 2 de la vitesse de fluage minimale est obtenue lorsque la température de filage
devient supérieure à la température de transus. La température de filage est donc
nécessairement supérieure à la température de transus ou au moins dans son voisinage
immédiat si on veut en priorité optimiser la tenue au fluage.
Exemple 9
[0036] Dans le but d'optimiser la composition de l'alliage, on a comparé trois alliages
de compositions respectives Ti-22Al-12Nb-5Ta-4Mo, Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo et Ti-22Al-14Nb-5Ta-2Mo
et de pouvoir β-gène légèrement différent, en réalisant le filage à 1100 °C avec le
rapport 1:35. Dans les résultats des essais de traction à 20 °C, la diminution de
la teneur en molybdène se traduit par une légère baisse de limite élastique, surtout
entre 3 et 2 % Mo. A 650 °C, on constate également une légère baisse de limite élastique,
qui s'accompagne cette fois d'une augmentation sensible des allongements. Le meilleur
compromis résistance - ductilité est ainsi obtenu pour 3 % Mo. En fluage à 650 °C
et 315 MPa, l'alliage contenant 3 % Mo est également le plus performant et constitue
par conséquent l'alliage préféré.
Exemple 10
[0037] Pour obtenir un bon équilibre entre la résistance en traction et la ductilité, il
est nécessaire de soumettre les alliages à un traitement thermique qui puisse faire
précipiter la seconde phase dans des proportions données. Ceci est par exemple obtenu
avec l'alliage Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo en chauffant à une température comprise entre
800 °C et 920 °C. Bien qu'il soit possible de traiter ces alliages à des températures
supérieures, ceci n'est pas recommandé car l'on perdrait alors le bénéfice du fort
corroyage réalisé par filage. En outre, ces traitements de recuit à relativement basse
température ne nécessitent pas de vitesse critique de refroidissement, ce qui offre
un intérêt d'un point de vue pratique et industriel. A titre d'exemple, le tableau
1 rassemble les résultats de traction à température ambiante pour quelques traitements
thermiques. Ainsi, les paramètres temps et température de recuit permettent de moduler
le niveau de limite élastique en fonction du niveau minimum d'allongement requis.
Exemple 11
[0038] Cet exemple montre l'influence néfaste d'un traitement thermique d'homogénéisation
avant filage. Il ne s'agit pas ici d'exclure tout traitement visant à obtenir une
structure de coulée homogène à l'échelle macroscopique. Il s'agit plutôt de préserver
l'existence de gradients de concentrations chimiques à l'échelle microscopique qui
permettent d'accroître à la fois la résistance de l'alliage et sa ductilité. Cette
relative inhomogénéité chimique locale se traduit alors après filage par une structure
composée de zones dures et de zones molles imbriquées les unes dans les autres. L'influence
d'un traitement thermique d'homogénéisation de 50 heures à 1450 °C sous vide secondaire
a été déterminée sur les deux alliages Ti-21Al-21Nb et Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo. Ces derniers
ont ensuite été filés à 1100 °C avec un rapport de filage de 1:16, puis traités 48
heures à 800 °C, pour les comparer aux deux alliages n'ayant subi aucun traitement
d'homogénéisation. Les résultats rassemblés dans les tableaux témoignent de l'influence
très importante de ce traitement d'homogénéisation sur les propriétés mécaniques de
l'alliage Ti-21Al-21Nb. Ce traitement préalable provoque après filage et recuit une
baisse très importante de ductilité à 20 °C de 8,6 % à 2,6 %. Il occasionne également
une perte de limite élastique entre 20 et 650 °C plus importante. Enfin, ce traitement
a un effet néfaste sur le fluage puisque la vitesse de fluage est cinq fois plus élevée.
L'influence la plus spectaculaire de ce traitement préalable est constatée avec l'alliage
Ti-22Al-13Nb-5Ta-3Mo, puisqu'il provoque une rupture prématurée de l'alliage bien
avant d'atteindre le seuil de limite élastique en traction à 20 °C.
Exemple 12
[0039] La gamme de transformation par filage est unique en ce sens qu'elle seule possède
l'avantage de conserver une bonne ductilité pour des alliages contenant en quantités
substantielles d'autres éléments réfractaires que le niobium tels que le molybdène
ou le tantale. Cependant, cette gamme de transformation par filage peut être avantageusement
associée à une gamme de forgeage isotherme pour l'obtention de pièces massives de
turbomachines. En effet, un forgeage isotherme effectué avant filage s'avère être
bénéfique pour les propriétés mécaniques ultérieures car la structure est affinée
au cours du forgeage préalable. En l'occurrence, celui-ci a été réalisé à une température
de 980 °C avec un taux de réduction de 75 %. Les résultats des essais de traction
et de fluage apparaissant dans les tableaux, qui comparent une séquence forgeage +
filage + recuit et une séquence filage + recuit, révèlent qu'il est possible d'accroître
encore la résistance de l'alliage sans perte de ductilité. Cependant, la teneur en
aluminium légèrement plus élevée (23 % Al) de l'alliage préalablement forgé peut expliquer
en partie le gain obtenu sur la tenue au fluage; en revanche, elle ne peut pas rendre
compte du gain de ductilité, un accroissement de la teneur en aluminium étant connu
pour être favorable pour la tenue au fluage et défavorable pour la ductilité.
[0040] Les nouveaux alliages Ti
2AlX possèdent des ductilités qui les rendent parfaitement usinables avec les procédés
habituels utilisés pour le titane. Un des résultats remarquables de ces nouveaux alliages
concerne la bonne reproductibilité des allongements à rupture, aucune éprouvette testée
n'ayant jamais manifesté de rupture fragile. Les nouveaux alliages ont également des
rapports résistance à densité qui les mettent en concurrence non seulement avec les
précédents alliages du type Ti
2AlNb mais également avec les alliages de titane tels que l'alliage IMI834 ou les alliages
de nickel tels que l'alliage INCO718 (ou IN718).
[0041] Pour mieux comprendre l'intérêt des alliages selon l'invention, référence est faite
aux dessins.
[0042] La figure 1 représente la limite élastique corrigée par la densité en fonction de
la température d'essai pour différents alliages. En référence à cette figure, il apparaît
que les alliages de l'invention apportent une nette amélioration du rapport limite
élastique/densité, de l'ordre de 25 % à 20 °C et de 50 % à 650 °C, par rapport aux
alliages de titane de type Ti
2AlNb ou IMI834.
[0043] La figure 2 représente la contrainte en fluage corrigée par la densité en fonction
de la température d'essai, sur la base d'un allongement de 0,5 % en 100 heures, pour
différents alliages. En référence à cette figure, les alliages de l'invention offrent
un gain en température très appréciable, de l'ordre de 70 °C, par rapport à l'alliage
IMI834 ou à l'alliage Super α
2.
[0044] Etant donné que le molybdène et le tantale sont des éléments qui élèvent la densité,
la somme Mo + Ta doit être maintenue à moins de 9 %. Elle doit être supérieure à 3
% pour obtenir un effet bénéfique sur les propriétés à chaud. D'autre part, les concentrations
en équivalent niobium doivent se situer pour les nouveaux alliages entre 21 et 29
%, c'est-à-dire 25 ± 4 %. L'équivalent niobium n'est pas le seul critère à prendre
en compte pour définir l'intervalle de compositions intéressant. En effet, des teneurs
trop importantes en molybdène (alliage Ti-24Al-15Nb-10Mo) ou trop faibles en niobium
(alliage Ti-24Al-4Nb-4Mo-1Ta) conduisent à une fragilité importante et ne sont donc
pas d'un intérêt particulier. En conséquence, les teneurs en niobium doivent être
supérieures à 10 %.