[0001] Les aciers inoxydables sont classés par grandes familles en fonction de leur structures
métallurgiques, après un traitement thermique.
[0002] On connaît les aciers inoxydables ferritiques martensitiques, austénitiques, austénoferritiques.
[0003] Cette dernière famille comprend des aciers qui sont généralement riches en chrome
et en nickel, c'est à dire qu'ils comportent des teneurs respectives en chrome et
nickel supérieure à 20% et supérieure à 4%. La structure de ces aciers, après traitement
à une température comprise entre 950°C et 1150°C est constituée de ferrite et d'austénite
en proportion généralement supérieure à 30% pour l'une et l'autre des deux phases.
[0004] Ces aciers ont de nombreux intérêts pratiques, en particulier, ils présentent à l'état
recuit, par exemple à 1050°C, des caractéristiques mécaniques, notamment en limite
élastique, plus élevées que les aciers inoxydables ferritiques ou austénitiques à
l'état recuit. A l'inverse, la ductilité de ces aciers est du même ordre de grandeur
que celle des aciers ferritiques et plus faible que celle des aciers austénitiques.
[0005] Un des avantages des aciers austénoferritiques concerne les propriétés de soudure.
Après une opération de soudage, la structure de ces aciers inoxydables, en zone fondue
et en zone affectée par la chaleur reste fortement polyphasée en ferrite et en austénite,
contrairement aux aciers austénitiques dont la soudure reste principalement austénitique.
ll en résulte des caractéristiques mécaniques élevées des soudures, caractéristiques
recherchées lorsque des ensembles soudés doivent résister à des sollicitations mécaniques
de fonctionnement.
[0006] Enfin, certains aciers austénoferritiques à austénite finement divisée peuvent présenter
une plasticité élevée dite superplasticité lors de formages lents à chaud.
[0007] Ces aciers austénoferritiques présentent aussi des inconvénients, comme par exemple
leur prix élevé en raison de leur composition à teneur élevée en nickel ou encore
en raison de difficultés de fabrication notamment liées à leur forte teneur en chrome
comme, par exemple, la formation d'une phase sigma fragilisante ou la démixtion en
une ferrite riche en fer et une ferrite riche en chrome avec fragilisation des aciers
lors du refroidissement après laminage à chaud.
[0008] Leur ductilité, mesurée par l'allongement en traction à température ambiante ne dépasse
pas 35% ce qui rend difficile la mise en oeuvre par emboutissage, frappe ou tout autre
procédé.
[0009] Il se produit aussi une fragilisation dans le cadre de l'utilisation de l'acier à
température supérieure à 300°C, lorsque le maintien en température dépasse quelques
heures.
[0010] Le but de l'invention est la mise au point d'un acier austénoferritique contenant
dans sa composition une très faible teneur en nickel et présentant les caractéristiques
avantageuses de la famille austénoferritique associées à des caractéristiques générales
améliorées.
[0011] L'objet de l'invention est un acier inoxydable austénoferritique à très bas nickel
et présentant un fort allongement en traction caractérisé en la composition pondérale
suivante :
carbone < 0,04%
0,4% < silicium < 1,2%
2 % < manganèse < 4%
0,1% < nickel < 1%
18% < chrome < 22%
0,05% < cuivre < 4%
soufre < 0,03%
phosphore < 0,1%
0,1% < azote < 0,3%
molybdène < 3%,
l'acier présentant un biphasage compris entre 30 et 70% d'austénite, tel que :


avec Creq/Nieq compris entre 2,3 et 2,75,
la stabilité de l'austénite dudit acier étant réglée par l'indice IM défini à partir
de la composition pondérale de l'acier par

IM devant être compris entre 40 et 115.
[0012] Les autres caractéristiques de l'invention sont :
- la composition satisfait la relation : Creq/Nieq compris entre 2,4 et 2,65.
- la teneur en soufre est inférieure ou égale à 0,0015%.
- l'acier comprend en outre dans sa composition pondérale de 0,010% à 0,030% d'aluminium.
- l'acier comprend en outre dans sa composition pondérale de 0,0005% à 0,0020% de calcium.
- l'acier comprend en outre dans sa composition pondérale de 0,0005% à 0,0030% de bore.
- la teneur en carbone est inférieure ou égale à 0,03%.
- la teneur en azote est comprise entre 0,12% et 0,2%.
- la teneur en chrome est comprise entre 19% et 21%.
- la teneur en silicium est comprise entre 0,5% et 1%.
- la teneur en cuivre est inférieure à 3%.
- la teneur en phosphore est inférieure ou égale à 0,04%.
[0013] La description qui suit complétée par la figure unique annexée, le tout donné à titre
d'exemple non limitatif fera bien comprendre l'invention.
[0014] La figure unique présente une courbe montrant la dépendance de la caractéristique
d'allongement avec l'indice IM.
[0015] L'invention concerne un acier austénoferritique contenant des teneurs en éléments
d'alliage réduites et notamment une teneur en nickel inférieure à 1% et une teneur
en chrome inférieure à 22%. La faible teneur en nickel est imposée, pour des raisons
économiques et écologiques, la réduction de la teneur en chrome permettant d'une part,
d'assurer une élaboration aisée de l'acier et d'autre part, d'éviter une fragilisation
à chaud aussi bien lors de la fabrication dudit acier que lors de son usage.
[0016] L'invention résulte d'une recherche à la suite de laquelle on a constaté qu'un domaine
spécifique de composition permet sur la famille de l'acier considéré, l'obtention
d'une amélioration particulière en allongement en traction associée à une haute limite
élastique.
[0017] L'acier peut être élaboré sous forme de produits moulés ou forgés, de tôles laminées
à chaud ou à froid, de barres, de tubes ou de fils.
[0018] Il a été réalisé différentes coulées dont les compositions sont présentées dans le
tableau 1 suivant :
[0019] Composition pondérale des aciers :
|
D |
C |
B |
A |
A
(bas S) |
E |
F |
C
(bas S) |
C |
C
(bas S, B) |
C |
0.028 |
0.025 |
0.031 |
0.033 |
0.03 |
0.03 |
0.032 |
0.033 |
0.036 |
0.033 |
Si |
0.538 |
0.525 |
0.485 |
1.055 |
1.06 |
1.10 |
0.575 |
0.494 |
0.947 |
0.538 |
Mn |
3.718 |
3.747 |
3.786 |
4.073 |
3.89 |
3.99 |
3.847 |
3.825 |
5.018 |
3.758 |
NI |
0.087 |
0.809 |
0.811 |
0.817 |
0.824 |
0.821 |
0.527 |
0.839 |
0.832 |
0.840 |
Cr |
18.9 |
19.89 |
20.71 |
21.2 |
21.19 |
20.2 |
19.01 |
19.86 |
18.96 |
19.86 |
Mo |
0.035 |
0.036 |
0.036 |
0.037 |
0.211 |
0.212 |
0.211 |
0.206 |
0.210 |
0.209 |
Cu |
0.044 |
0.392 |
0.391 |
0.395 |
0.4 |
0.402 |
1.023 |
0.384 |
3.048 |
0.333 |
O |
|
|
|
|
35-37ppm |
17-19ppm |
33-37ppm |
37-38ppm |
32-32ppm |
26-28ppm |
S |
34ppm |
35ppm |
35ppm |
37ppm |
6ppm |
4ppm |
10ppm |
12ppm |
9ppm |
10ppm |
B |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14ppm |
P |
0.017 |
0.018 |
0.017 |
0.018 |
0.017 |
0.017 |
0.018 |
0.016 |
0.019 |
0.016 |
Al |
- |
- |
- |
- |
0.010 |
0.010 |
0.007 |
0.007 |
0.011 |
0.007 |
N |
0.132 |
0.15 |
0.136 |
0.17 |
0.167 |
0.166 |
0.155 |
0.143 |
0.104 |
0.136 |
V |
0.091 |
0.094 |
0.097 |
0.103 |
- |
0.072 |
0.078 |
0.081 |
0.088 |
0.086 |
[0020] Le tableau 2 suivant présente les caractéristiques des aciers dans le domaine de
l'indice IM et du rapport chrome équivalent / nickel équivalent.
|
D |
C |
B |
A |
A |
E |
F |
C |
G |
C |
|
|
|
|
|
(bas S) |
|
|
(bas S) |
|
(bas S, B) |
IM |
144 |
81 |
78 |
35 |
38 |
51 |
68 |
78 |
12 |
85 |
Creq/Nieq |
2,92 |
2.57 |
2.74 |
2.51 |
2.61 |
2.50 |
2.39 |
2.55 |
2.41 |
2.64 |
[0021] Dans une gamme courte d'élaboration, l'acier est soumis à un forgeage depuis la température
de 1200°C puis à une transformation à chaud depuis 1240°C pour obtenir par exemple,
une bande laminée à chaud de 2,2 mm d'épaisseur. La bande est traitée à 1050°C puis
trempée à l'eau.
[0022] Dans une gamme dite longue, à la suite de la gamme courte, la bande laminée à chaud
peut ensuite être laminée à froid et à nouveau traitée à 1040°C pendant une minute
puis trempée à l'eau.
[0023] Tous les aciers présentés sont composés de ferrite et d'austénite à l'exception de
l'acier D qui contient en outre de la martensite formée lors du refroidissement de
l'austénite. La structure des aciers est toujours exempte de carbures et de nitrures.
On constate que trois aciers, B et C et F présentent d'une part, un allongement à
la rupture supérieur ou égal à 40% lorsqu'ils sont élaborés avec la gamme longue,
et d'autre part, des limites élastiques supérieures à 450 MPa ainsi que des charges
à la rupture supérieures à 700 MPa. En outre, l'acier C présente à la fois une limite
élastique élevée et un allongement particulièrement élevé.
[0024] En utilisant un indice de stabilité de l'austénite tel que :

[0025] on constate, comme présenté sur la figure unique, que l'allongement à la rupture
de ces aciers austénoferritiques passe par un maximum lorsque l'indice IM défini ci-dessus
lié à la composition de l'acier selon l'invention est compris entre 40 et 115 , ce
qui définit un acier selon l'invention comportant un allongement de plus de 35%.
[0026] Les caractéristiques de la tôle obtenue selon l'invention sont regroupées sur le
tableau 3 qui présente les taux en austénite pour quatre aciers dans les différentes
phases de transformation, brut de laminage à chaud, élaboré en gamme courte et en
gamme longue.
Tableau 3 :
Teneurs en austénite en % |
Acier |
D |
C |
B |
A |
Brut laminage à chaud |
37 |
42 |
33 |
35 |
Gamme courte |
41 |
49 |
39 |
40 |
Gamme longue |
42 |
52 |
41 |
43 |
[0027] Ces teneurs en austénite sont incluses dans des intervalles de 30% à 70% recherchées
dans les aciers austénoferritiques. Les aciers présentés comportent respectivement
un rapport Creq/ Nieq comme préconisé selon l'invention.
[0028] Le tableau 4 suivant présente les caractéristiques mécaniques pour des aciers B et
C selon l'invention, soumis aux deux gammes de préparation, pour des aciers E et F
selon l'invention, soumis à la gamme longue de préparation, caractéristiques comparées
à celles des aciers A et D hors invention.
Tableau 4 :
Caractéristiques mécaniques |
Acier |
limite élastique
Rp0.2% (Mpa) |
limite à la rupture
Rm (Mpa) |
allongement.
A% |
IM |
Martensite
après traction % |
D |
|
|
|
144 |
|
Gamme courte |
406 |
804 |
32 |
- |
- |
Gamme longue |
433 |
855 |
24 |
- |
31 |
|
C |
|
|
|
81 |
|
Gamme courte |
476 |
757 |
46 |
- |
- |
Gamme longue |
501 |
817 |
43 |
- |
27 |
|
B |
|
|
|
78 |
|
Gamme courte |
450 |
668 |
34 |
- |
- |
Gamme longue |
471 |
714 |
40 |
- |
5 |
E |
|
|
|
51 |
|
Gamme courte |
- |
- |
- |
- |
- |
Gamme longue |
484 |
737 |
36 |
- |
- |
F |
|
|
|
68 |
|
Gamme courte |
- |
- |
- |
- |
- |
Gamme longue |
492 |
819 |
44 |
- |
- |
|
A |
|
|
|
35 |
|
Gamme courte |
496 |
718 |
36 |
- |
- |
Gamme longue |
520 |
773 |
33 |
- |
0 |
[0029] On constate que les aciers B, C et F, dont l'indice IM est respectivement de 78,
81 et 68, c'est à dire compris entre 40 et 115, présentent un allongement particulièrement
élevé par rapport aux aciers A et D, hors invention.
[0030] Le tableau 5 suivant présente le taux de formation de martensite d'écrouissage sous
l'effet de la traction sur des aciers soumis à hypertrempe à 1040°C.
ACIER |
A |
B |
C |
D |
% austénite |
43 |
41 |
52 |
42 |
Allongement réparti |
25 |
33 |
37 |
22 |
% austénite après traction |
43 |
36 |
25 |
9 |
Apparition de martensite (%) |
0 |
5 |
27 |
31 |
Fraction de l'austénite transformée en martensite lors de la traction. |
0 |
0,12 |
0,52 |
0,74 |
[0031] Pour les aciers B et C respectivement, 12% et 52% de l'austénite initiale sont transformés
en martensite lors de la traction, ce qui leur confère une bonne ductilité; au contraire,
l'acier A ne présente pas de transformation de l'austénite en martensite pendant la
traction et l'acier D présente un taux de transformation d'austénite, trop élevé de
74%, ce qui lui confère une ductilité insuffisante.
[0032] Les tableaux 6 et 7 présentent des caractéristiques de traction à chaud de différents
aciers.
[0033] Les propriétés mécaniques ont été évaluées sur un acier corroyé recuit. Le corroyage
est effectué par forgeage à partir de 1200°C. L'acier subit ensuite un recuit à une
température de 1100°C pendant 30 mn. Les éprouvettes de traction utilisées sont des
éprouvettes ayant un fût de section circulaire d'un diamètre de 8 mm et une longueur
de 5 mm. Elles sont soumise à un préchauffage de 5 mn à 1200°C ou 1280°C, puis à un
refroidissement de 2°C/s jusqu'à la température de test à laquelle la traction est
effectuée, traction effectuée à la vitesse de 73 mm/s.
Tableau 6 :
Réduction de diamètre en % dans tests de traction à chaud avec maintien initial à
1200°C |
ACIER |
C |
E |
F |
C
bas S |
G |
C
(bas S; B) |
TEMPERATURE DE TEST. |
|
|
|
|
|
|
900°C |
34 |
42 |
50 |
46 |
22 |
49 |
950°C |
33 |
43 |
45 |
46 |
13 |
47 |
1000°C |
36 |
44 |
42 |
49 |
24 |
53 |
1050°C |
48 |
- |
40 |
49 |
24 |
53 |
1100°C |
52 |
- |
43 |
54 |
35 |
59 |
1150°C |
65 |
- |
51 |
58 |
42 |
62 |
1200°C |
69 |
- |
61 |
68 |
42 |
65 |
Tableau 7 :
Réduction de diamètre en % dans tests de traction à chaud avec maintien initial à
1280°C. |
ACIER |
A |
E |
F |
C (bas S) |
C(bas S; B) |
TEMPERATURE DE TEST. |
|
|
|
|
|
900°C |
33 |
33 |
|
37 |
39 |
950°C |
34 |
31 |
|
37 |
38 |
1000°C |
35 |
35 |
|
38 |
38 |
1050°C |
42 |
38 |
|
43 |
44 |
1100°C |
47 |
43 |
|
50 |
54 |
1150°C |
50 |
48 |
|
55 |
53 |
1200°C |
62 |
54 |
|
63 |
64 |
1250°C |
67 |
67 |
|
77 |
70 |
1280°C |
81 |
77 |
|
85 |
76 |
La ductilité à chaud est généralement faible, mais on constate une amélioration pour
les aciers contenant dans leur composition moins de 15.10
-4 % de soufre. Une striction diamétrale supérieure à 45% à 1000°C est considérée comme
nécessaire pour laminer à chaud les aciers. L'acier C (bas S ) et l'acier C (bas S;
B ) contenant dans sa composition du bore, atteignent cette caractéristique si le
réchauffage est effectué à 1200°C.
[0034] Les caractéristiques de ductilité à chaud élevées sont obtenues selon l'invention
en présence d'une très basse teneur en soufre. L'acier C comportant 35.10-4% de soufre
ne présente pas une ductilité à chaud suffisante.
[0035] La teneur en carbone ne saurait dépasser 0,04% faute de quoi des carbures de chrome
précipitent au refroidissement après traitement thermique aux interfaces ferrite -
austénite et dégradent la tenue à la corrosion. Une teneur en carbone inférieure à
0,03% permet d'éviter cette précipitation aux vitesses de refroidissement les plus
faibles.
[0036] La teneur en silicium doit nécessairement être supérieure à 0,4% pour éviter une
oxydation exagérée lors du réchauffage de brames ou blooms. Elle est limitée à 1,2%
pour éviter de favoriser les précipitations fragilisantes d'intermétalliques ou de
phase sigma lors de la transformation à chaud. De préférence, la teneur en silicium
est comprise entre 0,5% et 1%.
[0037] La teneur en manganèse ne peut excéder 4% pour éviter les difficultés d'élaboration.
Une teneur minimale de 2% est cependant nécessaire pour rendre l'acier austénitique,
en permettant l'introduction de plus de 0,1% d'azote, sans dépasser la limite de solubilité
de l'azote à la solidification.
[0038] La teneur en nickel est volontairement limitée à 1% pour des raisons économiques
et également pour limiter la corrosion sous tension en milieux chlorurés.
[0039] De plus, les directives internationales orientent vers une baisse du relargage en
nickel des matériaux, notamment dans le domaine de l'eau et du contact cutané.
[0040] Une addition de molybdène peut éventuellement être effectuée pour améliorer la tenue
à la corrosion; son efficacité n'augmente guère au delà de 3 %, de plus, le molybdène
tend à augmenter la fragilisation par formation de phase sigma et son addition doit
être limitée.
[0041] Une addition de cuivre est particulièrement efficace pour augmenter la teneur en
austénite. Au delà de 4%, il apparaît des défauts au laminage à chaud en relation
avec des ségrégations de solidification riches en cuivre. Elle permet en outre de
durcir la phase ferrite par traitement thermique entre 400°C et 600°C, et peut avoir,
lors de l'utilisation, un effet bactéricide et fongicide.
[0042] La teneur en soufre doit être limitée à 0,030% pour que l'acier soit soudable sans
générer de fissuration à chaud. Une teneur en soufre inférieure à 0.0015% améliore
notablement la ductilité à chaud et la qualité du laminage à chaud. Cette basse teneur
en soufre peut être obtenue par l'utilisation contrôlée de calcium et d'aluminium
pour obtenir les intervalles de teneurs recherchées en Ca, Al et S.
[0043] Une teneur en bore de 5 à 30.10
-4% améliore également la ductilité à chaud.
[0044] La teneur en phosphore est inférieure à 0,1% et de préférence à 0,04% pour éviter
la fissuration à chaud lors du soudage.
[0045] La teneur en azote est limitée naturellement à 0,3% par sa solubilité dans l'acier
au cours de son élaboration.
[0046] Pour des teneurs en manganèse inférieures à 3% la teneur en azote devra être de préférence
inférieure à 0,2%. Un minimum de 0,1% d'azote est nécessaire pour obtenir une quantité
d'austénite supérieure à 30%.
[0047] La teneur en chrome est suffisamment basse pour éviter les fragilisations dues à
la phase sigma et à la démixtion ferrite-ferrite, lors de la transformation à chaud.
Les teneurs en chrome selon l'invention permettent aussi le formage superplastique
à températures modérées entre 700°C et 1000°C sans formation de phase sigma fragilisante,
contrairement aux nuances austénoferritiques habituelles utilisées pour formage superplastique.
[0048] Une teneur en austénite de 30 à 70% est nécessaire pour obtenir les caractéristiques
mécaniques élevées, c'est à dire une limite élastique supérieure à 400 MPa sur acier
élaboré et sur soudure, la soudure devant être dure et résiliente, avec un taux d'austénite
supérieur à 20%. Pour cela, on respectera le rapport Creq / Nieq de façon qu'il soit
compris entre 2,30 et 2,75 et de préférence compris entre 2,4 et 2,65. L'allongement
en traction supérieur à 35% est obtenu si l'indice IM est compris entre 40 et 115,
et l'acier selon l'invention présente dans ces conditions de bonnes caractéristiques
d'emboutissage.
[0049] L'acier selon l'invention est particulièrement destiné à l'utilisation de pièce embouties
puis assemblées par soudage tels que des réservoirs de propergols ou contenant d'autres
réactifs pyrotechniques utilisables notamment pour des dispositifs de coussins gonflables
de sécurité automobile, applications demandant un acier possédant une ductilité élevée
pour la mise en forme ainsi qu'une limite élastique également élevée du métal de base
et de la soudure nécessaire dans l'utilisation considérée.
[0050] Il est aussi destiné notamment à la fabrication de tubes à partir de feuillards roulés
puis soudés, utilisable notamment dans la construction de structures mécaniques fixes
ou incorporées dans des véhicules mobiles. Ces tubes peuvent être conformés à l'aide
de procédés de formage sous haute pression, dits hydroformage.
1. Acier inoxydable austénoferritique à très bas nickel et présentant un fort allongement
en traction caractérisé en la composition pondérale suivante :
carbone < 0,04%
0,4% < silicium < 1,2%
2 % < manganèse < 4%
0,1% < nickel < 1%
18% < chrome < 22%
0,05% < cuivre < 4%
soufre < 0,03%
phosphore < 0,1%
0,1% < azote < 0,3%
molybdène < 3%
l'acier présentant un biphasage compris entre 30% et 70% d'austénite, tel que


avec Creq/Nieq compris entre 2,3 et 2,75,
la stabilité de l'austénite dudit acier étant réglée par l'indice IM défini à partir
de la composition pondérale de l'acier par

IM devant être compris entre 40 et 115.
2. Acier selon la revendication 1, caractérisé en ce que la composition satisfait la
relation : Creq/Nieq compris entre 2,4 et 2,65.
3. Acier selon les revendications 1 et 2, caractérisé en ce que la teneur en soufre est
inférieure ou égale à 0,0015%.
4. Acier selon les revendications 1 à 3, caractérisé en ce que l'acier comprend en outre
dans sa composition pondérale de 0,010% à 0,030% d'aluminium.
5. Acier selon les revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'acier comprend en outre
dans sa composition pondérale de 0,0005% à 0,0020% de calcium.
6. Acier selon les revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'acier comprend en outre
dans sa composition pondérale de 0,0005% à 0,0030% de bore.
7. Acier selon les revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la teneur en carbone est
inférieure ou égale à 0,03%.
8. Acier selon les revendications 1 à 7, caractérisé en ce que la teneur en azote est
comprise entre 0,12% et 0,2%.
9. Acier selon les revendications 1 à 8, caractérisé en ce que la teneur en chrome est
comprise entre 19% et 21%.
10. Acier selon les revendications 1 à 9, caractérisé en ce que la teneur en silicium
est comprise entre 0,5% et 1%.
11. Acier selon les revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la teneur en cuivre est
inférieure à 3%.
12. Acier selon les revendications 1 à 11, caractérisé en ce que la teneur en phosphore
est inférieure ou égale à 0,04%.