[0001] La présente invention concerne un dispositif de détermination de la phase de fonctionnement
d'un moteur à combustion interne.
[0002] Plus particulièrement, l'invention se rapporte à un tel dispositif qui permet de
déterminer la phase de fonctionnement d'un moteur à combustion interne à allumage
simultané par paire de cylindres, notamment pour véhicule automobile.
[0003] On connaît déjà dans l'état de la technique, des dispositifs de ce type, dans lesquels
des bougies associées aux cylindres de chaque paire sont raccordées aux extrémités
d'un bobinage secondaire d'une bobine d'allumage dont le bobinage primaire est raccordé
à un calculateur de contrôle du fonctionnement du moteur, à travers un étage de puissance.
[0004] Le bobinage secondaire de cette bobine d'allumage est par exemple un bobinage à point
milieu et le bobinage primaire de celle-ci reçoit un signal de commande d'allumage
de l'étage de puissance.
[0005] Ces dispositifs sont utilisés pour optimiser le contrôle de l'injection de carburant
et de l'avance à l'allumage dans les moteurs à combustion interne et à allumage commandé.
[0006] A cet effet, il est nécessaire de connaître non seulement la position angulaire du
vilebrequin du moteur, mais également la phase de travail de celui-ci et plus particulièrement
celle de chacun des cylindres de celui-ci.
[0007] Le document FR-A-2 732 723 au nom des Demanderesses décrit un tel dispositif.
[0008] Le but de l'invention est de proposer un dispositif de ce type qui présente une structure
simple et fiable.
[0009] A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif de détermination de la phase
de fonctionnement d'un moteur à combustion interne à allumage simultané par paire
de cylindres notamment pour véhicule automobile, dans lequel des bougies associées
aux cylindres de chaque paire sont raccordées aux extrémités d'un bobinage secondaire
d'une bobine d'allumage dont le bobinage primaire reçoit un signal de commande d'allumage
de moyens de commande pilotés par un calculateur de contrôle de fonctionnement du
moteur, caractérisé en ce qu'il comporte des moyens de détermination de la valeur
moyenne arithmétique des deux tensions de sortie du bobinage secondaire pour délivrer
un signal binaire comportant des créneaux représentatifs du signe de cette moyenne,
des moyens de mesure du temps s'écoulant entre l'instant de commande de la bobine
par les moyens de commande et l'instant de changement d'état du signal binaire pour
au moins deux commandes successives de la bobine et des moyens d'analyse de ces temps
pour déterminer la phase de fonctionnement du moteur.
[0010] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui va suivre, donnée
uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins annexés, sur lesquels
:
- la Fig.1 représente un schéma synoptique d'une partie d'un dispositif de détermination
de phase selon l'invention;
- les Figs.2 et 3 illustrent le fonctionnement d'un système d'allumage simultané par
paire de cylindres d'un moteur de véhicule automobile;
- la Fig.4 représente un schéma synoptique d'une autre partie d'un dispositif de détermination
de phase selon l'invention;
- la Fig.5 représente des chronogrammes illustrant des signaux présents dans cette partie
du dispositif;
- la Fig.6 représente un organigramme illustrant le fonctionnement d'un tel dispositif
de détermination de phase; et
- les Figs.7 à 11 illustrent différents exemples de détermination de phase grâce à un
dispositif selon l'invention.
[0011] On reconnaît en effet sur la figure 1, un système d'allumage simultané par paires
de cylindres notamment pour un moteur de véhicule automobile.
[0012] D'une façon générale, dans un tel moteur à allumage simultané par paires de cylindres,
des bougies associées aux cylindres de chaque paire, sont raccordées aux extrémités
d'un bobinage secondaire d'une bobine d'allumage, dont le bobinage primaire est relié
à des moyens de commande pilotés par un calculateur de contrôle du fonctionnement
du moteur.
[0013] Sur cette figure 1, la bobine d'allumage est désignée par la référence générale 1,
tandis que le bobinage primaire de celle-ci est désigné par la référence générale
2.
[0014] L'une des bornes d'extrémité de ce bobinage primaire 2 est reliée par exemple à la
borne positive +bat de la batterie d'alimentation du véhicule, tandis que l'autre
borne d'extrémité de celui-ci est reliée à des moyens de commande de puissance désignés
par la référence générale 3 sur cette figure, comprenant par exemple un transistor
de puissance piloté par un calculateur 4 de contrôle du fonctionnement du moteur.
[0015] Le bobinage secondaire de la bobine d'allumage est quant à lui désigné par la référence
générale 5 et chacune de ses extrémités est reliée à une borne d'une bougie, désignées
par les références générales 6 et 7, correspondant respectivement au cylindre n°1
et au cylindre n°4 du moteur, associés dans la paire.
[0016] Les autres bornes de ces bougies 6 et 7 sont reliées ensemble à la masse.
[0017] On conçoit alors que le calculateur 4 de contrôle du fonctionnement du moteur permet
par pilotage des moyens de commande de puissance 3 d'appliquer un signal de commande
d'allumage Vc aux bougies par l'intermédiaire de la bobine d'allumage 1.
[0018] Ce fonctionnement est illustré sur les figures 2 et 3, dans lesquelles les références
V
HT1 et V
HT4 représentent les tensions aux bornes respectivement des bougies 6 et 7 de la paire
correspondante des cylindres n°1 et 4 et V
PM représente la valeur moyenne arithmétique de ces deux tensions.
[0019] On peut en effet constater à la lumière de ces figures 2 et 3 que lors de la production
de l'allumage, l'un des deux cylindres est en phase de compression, tandis que l'autre
est en phase d'échappement.
[0020] Les pressions dans les chambres de combustion de ces cylindres sont donc différentes
et la tension nécessaire pour la génération d'un arc entre les électrodes de ces bougies
est ainsi beaucoup plus élevée pour le cylindre en phase de compression que pour celui
en phase d'échappement.
[0021] Les tensions V
HT1 et V
HT4 sont donc de signes opposés et leur moyenne arithmétique V
PM est du signe de la tension la plus élevée, en valeur absolue.
[0022] Dans les exemples représentés sur ces figures 2 et 3, on considère que sur la figure
2, le cylindre n°1 est en phase de compression et que le cylindre n°4 est en phase
d'échappement.
[0023] A partir de l'instant to où la commande de l'allumage est provoquée par le calculateur
4 de contrôle du fonctionnement du moteur, les tensions secondaires V
HT1 et V
HT4 du bobinage secondaire de la bobine d'allumage croissent simultanément et de façon
opposée.
[0024] La tension V
PM reste proche de O volt jusqu'au moment où la bougie du cylindre n°4 passe dans un
état conducteur.
[0025] La tension V
HT4 aux bornes de cette bougie chute alors brusquement et la tension V
PM prend alors une valeur non nulle du signe de la tension V
HT1.
[0026] La tension V
PM continue de croître tant que s'élève la tension V
HT1, jusqu'à l'instant t
ion d'ionisation de la bougie correspondante.
[0027] Après établissement de l'arc électrique entre les électrodes de celle-ci, la tension
V
PM oscille et s'amortie comme cela est illustré sur la figure 2.
[0028] Au tour suivant du moteur, le cylindre n°4 est en phase de compression et la tension
V
PM prend le signe de la tension V
HT4 entre t
o et t
ion.
[0029] Le signe de cette tension V
PM renseigne donc sur le cylindre en phase de compression.
[0030] On conçoit alors qu'il est possible d'utiliser cette particularité de fonctionnement
pour établir une stratégie permettant d'assurer le repérage du cycle de fonctionnement
du moteur associé à la position physique des cylindres, afin de permettre le synchronisme
de l'injection dès la mise en action du démarreur du moteur du véhicule.
[0031] Ce repérage peut s'effectuer par l'acquisition du temps s'écoulant entre la commande
de l'allumage et le changement d'état d'un signal Vs issu de la bobine d'allumage,
ce signal étant établi par exemple à partir de la valeur moyenne arithmétique des
deux tensions du bobinage secondaire de celle-ci, pour délivrer un signal binaire
représentatif du signe de cette moyenne.
[0032] Ce signal binaire Vs comporte alors des créneaux représentatifs par exemple d'un
signe négatif de cette valeur moyenne.
[0033] Le signal Vs, après traitement numérique, indique quel est le cylindre en phase de
compression dans la paire de cylindres connectée à la bobine commandée.
[0034] Afin de garantir une bonne robustesse de la stratégie, au moins deux détections successives
peuvent être prévues afin de confirmer la décision.
[0035] Le signal utilisé pour assurer cette détermination de phase, est un signal logique
issu de la bobine d'allumage qui peut également être appelé signal de phase.
[0036] Ce signal est élaboré à partir des tensions des sorties de la bobine d'allumage commune
aux cylindres n°1 et n°4 par exemple, c'est-à-dire à partir des tensions V
HT1 et V
HT4, par des moyens de type classique de détermination de la valeur moyenne arithmétique
de ces deux tensions, ces moyens étant désignés par la référence générale 8 sur la
figure 1.
[0037] La sortie de ces moyens de détermination 8 est reliée par exemple à des moyens de
mise en forme désignés par la référence générale 9 intégrés par exemple dans le calculateur
4 de contrôle du fonctionnement du moteur.
[0038] Ces moyens de détermination sont utilisés dans l'intervalle de temps compris entre
t
o et t
ion et doivent alors fournir sur une sortie, un signal Vs à créneaux présentant un état
logique 1 si la tension V
PM est négative. Inversement, l'état logique de ce signal sera 0, si la tension V
PM est positive.
[0039] Ceci est illustré sur les figures 4 et 5.
[0040] On reconnaît en effet sur ces figures, le signal de commande Vc de la bobine d'allumage
issu des moyens de commande de puissance 3 et le signal de sortie Vs des moyens de
détection de phase, comprenant les moyens de détermination de la valeur moyenne arithmétique
des tensions de sortie du bobinage secondaire de la bobine d'allumage, raccordés aux
moyens de mise en forme 9.
[0041] En fait, l'information de phase est contenue dans la mesure du temps s'écoulant entre
l'instant de commande d'allumage des cylindres n°1 et n°4 et l'instant de changement
d'état du signal de phase.
[0042] A cet effet, et comme on peut le voir sur la figure 4, la sortie des moyens de mise
en forme 9 peut être reliée à un compteur désigné par la référence générale 10, recevant
un signal d'horloge CLK et lui-même associé à des moyens de mémorisation désignés
par la référence générale 11 et à une unité centrale de traitement d'informations
désignée par la référence générale 12, du calculateur 4, elle-même reliée aux moyens
de commande de puissance 3 décrits précédemment pour assurer la commande du fonctionnement
de la bobine d'allumage et au compteur 10 pour sa réinitialisation.
[0043] Les temps acquis lors des allumages successifs n-1 et n sont notés tn-1 et tn sur
cette figure 5.
[0044] Leur ordre de grandeur est de 10 à 40µs et dans ce cas, la résolution du compteur
10 pour l'acquisition de ces temps doit être inférieure à 1µs (fréquence du signal
d'horloge CLK ≥ 1 MHz).
[0045] Cette mesure ne doit pas être perturbée par l'occupation de l'unité centrale 12 à
servir à une tâche prioritaire.
[0046] Pour cela, il est préférable que le compteur 10 soit remis à zéro par le signal de
commande d'allumage et que le signal de phase déclenche directement la mémorisation
de l'état du compteur.
[0047] L'objet du traitement du signal est donc de faire correspondre à une commande d'allumage
de la bobine correspondante, le numéro du cylindre qui est en phase de compression.
[0048] L'information utilisée est comme cela a été indiqué précédemment, le temps s'écoulant
entre l'instant de commande d'allumage et l'instant de changement d'état du signal
de phase Vs.
[0049] Cette détection doit être exempte d'erreur et le nombre d'allumages nécessaire doit
être minimun afin de ne pas prolonger le temps de démarrage du moteur du véhicule.
[0050] A cet effet, et comme on peut le voir sur la figure 6, qui représente un organigramme
illustrant ce fonctionnement, après une phase d'initialisation désignée par la référence
générale 13 sur cette figure, on déclenche en 14 et en 15, l'acquisition du temps
correspondant, c'est-à-dire tn-1, tn, etc...
[0051] Ensuite, en 16, on effectue pour chaque acquisition, un test pour vérifier que le
temps acquis, c'est-à-dire tn par exemple, est compris entre des valeurs de seuil
minimale et maximale tmin et tmax.
[0052] Si le temps acquis est en dehors de ces limites, le traitement est abandonné et doit
reprendre depuis le début, pour l'acquisition suivante.
[0053] Par contre, si le temps acquis est bien compris entre ces limites, et si l'acquisition
est l'acquisition initiale, comme cela est détecté en 17, après la première commande
d'allumage, le temps tn-1 acquis est comparé à une valeur calibrée ts, en 18.
[0054] Selon le résultat de cette comparaison, un signe positif ou négatif est mémorisé
pour être utilisé lors d'un traitement suivant.
[0055] En effet, si tn-1 est inférieur à cette valeur ts, alors un signe par exemple + est
mémorisé dans SGN, tandis que si tn-1 est supérieur ou égal à cette valeur ts, un
signe par exemple - est mémorisé dans SGN.
[0056] Ces étapes sont illustrées sur cette figure 6 par les références 19 et 20 respectivement.
Ces signes indiquent le sens de la transition du tn suivant.
[0057] L'acquisition est ensuite incrémentée lors de l'étape 21.
[0058] Lors de l'acquisition du temps correspondant à la seconde commande d'allumage, telle
que détectée lors de l'étape 17, la différence signée de temps acquis lors des deux
acquisitions successives tn-(tn-1) est multipliée par le signe SGN précédemment mémorisé
en 19 ou 20, comme cela est illustré par l'étape 22.
[0059] Le résultat de cette opération nommé Δtn est ensuite comparé à un seuil calibré par
exemple positif ts+ qui représente l'amplitude de la transition nécessaire pour considérer
le test valide, comme cela est illustré par l'étape 23.
[0060] Le produit par le signe SGN mémorisé permet de valider que la transition s'est bien
produite dans le sens prévu.
[0061] Si Δtn est supérieur à ts+, la phase est déterminée et le prochain point mort haut
du moteur sera ainsi connu en fonction de l'ordre d'allumage et de la paire de cylindres
sur laquelle on effectue la mesure. Par contre si Δtn est inférieur à ts+, la phase
est indéterminée et on réitère à partir de l'étape 23, la stratégie, en utilisant
la dernière valeur de tn, pour le prochain test.
[0062] Lors des étapes 24, 25 et 26, on peut déterminer quelle est la phase de fonctionnement
du moteur par la détermination du prochain point mort haut d'un cylindre, à partir
du signe mémorisé SGN.
[0063] Ces différentes étapes sont mises en oeuvre par exemple par l'unité centrale 12 du
calculateur 4 de contrôle du fonctionnement du moteur, qui peut être programmée à
cet effet.
[0064] Différents cas de fonctionnement de ce système sont illustrés sur les figures 7,8,9,10
et 11.
[0065] Les figures 7 et 8 illustrent un bon fonctionnement du système qui permet de déterminer
que le prochain point mort haut sera celui correspondant au cylindre n°2 sur la figure
7 et au cylindre n°3 sur la figure 8.
[0066] Les figures 9 et 10 illustrent quant à elles le cas d'un mauvais fonctionnement du
système dû à une mauvaise calibration.
[0067] Enfin, la figure 11 illustre le cas d'une réitération du traitement.
[0068] On conçoit alors que le dispositif de détermination selon l'invention présente une
structure extrêmement simple et fiable qui permet de déterminer de manière précise
la phase de fonctionnement d'un moteur de véhicule automobile.
1. Dispositif de détermination de la phase de fonctionnement d'un moteur à combustion
interne à allumage simultané par paire de cylindres, notamment pour véhicule automobile,
dans lequel des bougies (7,8) associées aux cylindres de chaque paire sont raccordées
aux extrémités d'un bobinage secondaire (4) d'une bobine d'allumage (1) dont le bobinage
primaire (2) reçoit un signal (Vc) de commande d'allumage de moyens de commande (3)
pilotés par un calculateur (4) de contrôle de fonctionnement du moteur, caractérisé
en ce qu'il comporte des moyens (8) de détermination de la valeur moyenne arithmétique
des deux tensions de sortie du bobinage secondaire (4) pour délivrer un signal binaire
(Vs) comportant des créneaux représentatifs du signe de cette moyenne, des moyens
(9,10,11,12) de mesure du temps s'écoulant entre l'instant de commande de la bobine
par les moyens de commande et l'instant de changement d'état du signal binaire (Vs)
pour au moins deux commandes successives de la bobine et des moyens (12) d'analyse
de ces temps pour déterminer la phase de fonctionnement du moteur.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens d'analyse (12)
des temps comprennent des moyens pour contrôler que ceux-ci sont compris entre des
valeurs de seuil minimale et maximale (tmin et tmax), des moyens de comparaison du
temps correspondant à la première commande avec une valeur de seuil prédéterminée
(ts) pour mémoriser un signe (SGN) en fonction du résultat de cette comparaison, des
moyens de calcul d'une valeur différentielle (Δtn) par soustraction des deux temps
(tn-1, tn), acquis lors des commandes successives de la bobine, des moyens de multiplication
de la valeur différentielle (Δtn) par le signe mémorisé (SGN), des moyens de comparaison
du résultat de cette multiplication à une valeur de seuil calibrée (ts+), pour valider
la détermination de la phase de fonctionnement du moteur, en fonction du signe mémorisé
(SGN) et de la valeur différentielle (Δtn).
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que le signe (SGN) est établi
à partir de la relation suivante :
si t < ts, alors signe = +
si t ≥ ts, alors signe = -
t représentant le temps correspondant, et
ts représentant la valeur de seuil prédéterminée,
et en ce que la valeur de seuil calibrée est une valeur positive (ts+).
4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que les moyens de mesure du temps comprennent un compteur (10) associé à des moyens
de mémorisation (11) et recevant en entrée un signal d'horloge (CLK) et le signal
de phase (Vs) et sur une borne de remise à zéro, le signal de commande (Vc) à partir
d'une unité centrale (12) du calculateur (4).