[0001] L'invention concerne les antennes dans lesquelles un réflecteur cylindrique interagit
avec une ligne d'éléments rayonnants.
[0002] Une telle antenne sert habituellement à l'émission et/ou à la réception de signaux
électromagnétiques, comme par exemple dans les systèmes de télécommunication avec
un satellite artificiel. Elle s'applique également aux radars.
[0003] Le gain d'antenne est un paramètre majeur pour de telles applications. Différents
procédés permettent d'obtenir une antenne présentant un faisceau étroit, et par conséquent
un gain élevé. Il existe par exemple :
- des antennes constituées d'un élément rayonnant unitaire (ou source) interagissant
avec un réflecteur, souvent parabolique.
- des antennes comportant des éléments rayonnants unitaires agencés suivant un réseau
plan. Pour orienter (ou "dépointer") le faisceau d'antenne vers une direction donnée,
chaque élément rayonnant peut être équipé d'un organe déphaseur/retardateur. Habituellement,
une commande de balayage électronique agit sur ces organes en fonction du dépointage
souhaité. Tout en conservant des caractéristiques de rayonnement équivalentes à une
antenne selon le principe précédent, ce procédé nécessite un plus grand nombre d'éléments
rayonnants.
- des antennes combinant les deux techniques précédentes, et comportant des éléments
rayonnants agencés suivant un réseau linéaire. Ces éléments sont destinés à interagir
en principe avec un réflecteur cylindrique, et une commande de balayage électronique
permet généralement de pointer le faisceau vers une direction prédéterminée.
[0004] L'invention s'applique en particulier à une antenne de ce dernier type.
[0005] Elle comporte alors un réflecteur de forme générale sensiblement cylindrique, coopérant
avec une source formée d'éléments rayonnants disposés sensiblement en ligne. Chaque
élément rayonnant est associé à un organe à retard, ainsi qu'à une voie d'excitation
respective comprenant à la fois une liaison électromagnétique et une entrée de commande
de retard. Les retards ainsi appliqués aux éléments rayonnants excités peuvent être
alors choisis pour obtenir un faisceau d'antenne susceptible, par balayage électronique,
d'être dévié entre deux limites de dépointage.
[0006] La partie du réflecteur qui, d'une limite de dépointage à l'autre, est en interaction
avec les éléments rayonnants, est généralement beaucoup plus longue que la ligne elle-même.
Une antenne de ce type nécessite donc un réflecteur cylindrique de longueur suffisante
pour coopérer avec les éléments rayonnants du réseau. En effet, la longueur du réflecteur
doit, en principe, être supérieure à la largeur du faisceau définie par la distance
séparant les deux éléments rayonnants occupant des positions extrêmes de la ligne,
à laquelle s'ajoute une longueur, vue sur le réflecteur, correspondant à l'amplitude
totale de dépointage entre les deux limites.
[0007] Or, un tel réflecteur présente un volume souvent incompatible avec l'agencement souhaité
pour certaines antennes. En particulier, une réduction de l'encombrement des antennes
embarquées dans des avions ou des navires civils ou militaires, est généralement souhaitée.
[0008] L'invention a notamment pour but de surmonter l'inconvénient précité en réduisant
la taille des réflecteurs de la technique antérieure, tout en obtenant des caractéristiques
rayonnantes similaires.
[0009] Elle propose à cet effet une antenne électromagnétique du type décrit précédemment,
mais dont la source comporte des moyens pour faire glisser la position des éléments
rayonnants excités le long de ladite ligne, en fonction de la déviation définie par
la commande de balayage électronique.
[0010] Selon l'invention, ces moyens font glisser la position des éléments rayonnants excités
le long de la ligne et du côté opposé à la déviation du faisceau vue sur le réflecteur,
ce qui permet de diminuer la taille du réflecteur à caractéristiques rayonnantes sensiblement
constantes.
[0011] De préférence, la source comprend également une entrée pour la commande de balayage
électronique de manière à piloter la déviation du faisceau d'antenne.
[0012] Avantageusement, lesdits moyens et la commande de balayage électronique peuvent alors
coopérer ensemble pour établir une correspondance entre la position des éléments rayonnants
excités et la déviation du faisceau.
[0013] En principe, ces moyens sont aptes à faire glisser la position des éléments rayonnants
excités au moins à partir d'un seuil de déviation.
[0014] En pratique, ils font glisser la position des éléments rayonnants excités sur une
distance de la ligne sensiblement proportionnelle à la tangente de la déviation.
[0015] Selon une caractéristique de l'invention, la position des éléments rayonnants excités
peut glisser sur une plage d'excursion sensiblement équivalente à la moitié de l'amplitude
de dépointage entre les deux limites.
[0016] Le réflecteur est alors de longueur choisie sensiblement équivalente à la largeur
du faisceau d'antenne augmentée de ladite plage d'excursion. Ainsi, l'encombrement
global de l'antenne défini généralement par la longueur du réflecteur est, selon l'invention,
équivalent à sensiblement cette longueur.
[0017] Selon un aspect de l'invention, la source comprend des éléments rayonnants mobiles
en translation le long de la ligne, avec leur voie d'excitation associée. Elle comprend
également des moyens mécaniques pour commander la translation de ces éléments rayonnants.
[0018] Selon un autre aspect de l'invention, la source comprend des moyens de commutation
pour définir un sous-ensemble glissant d'éléments rayonnants actifs, parmi tous les
éléments rayonnants, tandis que la correspondance entre les voies d'excitation et
les éléments rayonnants est modifiable pour accompagner ledit sous-ensemble glissant
d'éléments rayonnants actifs.
[0019] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à l'examen de
la description détaillée ci-après et des dessins annexés sur lesquels :
- les figures 1a et 1b, respectivement, représentent schématiquement un ensemble réseau-réflecteur
de la technique antérieure, pour les deux limites de dépointage θM et -θM,
- les figures 2a et 2b, respectivement, représentent schématiquement un ensemble réseau-réflecteur
pour les limites de dépointage θM et -θM, selon un premier aspect de l'invention mettant en ouvre des moyens mécaniques pour
déplacer les éléments rayonnants, et
- les figures 3a et 3b, respectivement, représentent schématiquement un ensemble réseau-réflecteur
pour les limites de dépointage θM et -θM, selon un autre aspect de l'invention mettant en ouvre des moyens électroniques et/ou
électromécaniques pour faire glisser la position des éléments actifs.
[0020] Les dessins contiennent, pour l'essentiel, des éléments de caractère certain. Ils
pourront donc non seulement servir à mieux faire comprendre la description, mais aussi
contribuer à la définition de l'invention, le cas échéant.
[0021] La configuration de l'antenne selon l'invention est celle d'une antenne à réflecteur
cylindrique combinant les deux premières techniques décrites en introduction. Comme
le montre la figure lA qui est une vue de dessus en coupe d'une antenne de ce type,
elle comporte un réflecteur cylindrique 2 de section parabolique dans l'exemple décrit,
et un réseau linéaire (ou barrette) 1 de N éléments unitaires adjacents S
1, S
2, ..., S
N. Ces N éléments peuvent, par exemple, être réalisés sous la forme d'ouvertures-guides
d'onde pour l'émission et/ou la réception de signaux radio-électriques. Ils interagissent
avec le réflecteur 2 soit en émettant un faisceau d'ondes électromagnétiques vers
le réflecteur, soit en recevant un faisceau issu du réflecteur.
[0022] Le réflecteur cylindro-parabolique comporte une ligne focale, en principe une droite
D, formée par les foyers des paraboles. Les éléments du réseau 1 sont disposés sensiblement
sur cet axe focal D. Ainsi, le faisceau d'interaction est pratiquement parallèle ;
l'antenne fonctionne "en champ lointain", c'est-à-dire que l'image (en émission) est
formée à l'infini, ou l'objet (en réception) se situe à l'infini.
[0023] Par exemple en émission, le réseau 1 rayonne en principe une onde cylindrique. Du
fait que le réseau 1 coïncide sensiblement avec l'axe focal D, cette onde est collimatée
par le réflecteur 2 en une onde pratiquement plane. La section parabolique du réflecteur
2 permet de "pincer" le faisceau réfléchi autour d'un plan P perpendiculaire au front
d'onde et contenant la droite D. La disposition des éléments rayonnants en réseau
linéaire permet encore de concentrer le faisceau dans ce plan P. La génératrice droite
du cylindre agit ensuite comme un miroir plat. L'obtention d'un faisceau étroit, donc
d'un gain élevé, est ainsi liée à la hauteur de la section à profil parabolique d'une
part et à la longueur du réseau 1 d'autre part.
[0024] Pour créer une déviation du faisceau dans le plan P, d'un angle θ autour de l'incidence
normale, un système à balayage électronique 3 est habituellement mis en oeuvre. Il
s'agit d'implanter N déphaseurs O
1, O
2, ..., O
N derrière les éléments rayonnants unitaires S
1, S
2, ..., S
N dans le but d'induire un retard variable sur le signal émis ou reçu par chaque élément
du réseau 1. La variation de ce déphasage en fonction des positions respectives des
éléments S
1, S
2, ..., S
N sur le réseau 1, est en principe linéaire pour infléchir le front d'onde et créer
un dépointage du faisceau. Des déphaseurs de ce type sont notamment connus par "Radiation
characteristics of the EISCAT VHF parabolic reflector antenna" de P-S. Kildal dans
IEEE Transactions on Antennas & Propagation (juin 1984, p. 541-552). On peut envisager par exemple des déphasages selon des lignes
à longueur programmable, selon un balayage fréquentiel, ... etc.
[0025] La capacité et les caractéristiques de balayage électronique du réseau linéaire 1
sont reproduites intégralement après réflexion du faisceau sur le réflecteur 2. Cette
technique permet d'obtenir des vitesses de balayage particulièrement élevées. Par
ailleurs, un tel procédé présente un certain nombre d'avantages :
- le réflecteur est mécaniquement plus simple à réaliser qu'un paraboloïde de révolution,
le principe s'apparentant à une torsion uniforme d'un élément plan à l'origine, le
long d'un axe,
- l'ensemble est moins complexe à réaliser qu'une antenne réseau plane à deux dimensions,
puisque dans le cas présent le réseau est simplement linéaire.
[0026] En principe, les dimensions de l'antenne sont choisies de manière à obtenir un certain
niveau de gain. La directivité maximale de l'antenne est en première approximation
définie par la formule

où L
1 est la longueur du réseau en interaction avec le réflecteur et H la hauteur du réflecteur.
Le gain de l'antenne correspond à une fraction de cette valeur de directivité, prenant
en compte par exemple la pondération d'interaction du réseau linéaire, la concentration
dans le plan focalisant P, etc...
[0027] La forme de la parabole, sensiblement constante le long de la génératrice du réflecteur,
dépend de la distance focale F choisie entre le réseau linéaire 1 et le réflecteur
2. Dans le cas d'une antenne à réflecteur cylindro-parabolique 2 interagissant avec
un réseau linéaire 1 de longueur L
1, la dimension longitudinale L
2 du réflecteur 2 est déterminée en première approximation par la plage angulaire de
dépointage (ou d'incidence) du faisceau, de manière à ce que le champ focalisé sur
le réseau 1 positionné sur la ligne focale D intercepte le réflecteur 2.
[0028] De façon générale, la longueur du réflecteur L
2 est choisie suivant l'expression

où θ
M est l'angle de dépointage maximal du faisceau, compté à partir de l'axe normal, et
F la longueur focale.
[0029] Un but de l'invention est de réduire la longueur du réflecteur L
2. Il apparaît évidemment que pour un dépointage maximal θ
M donné et un gain donné lié en partie à L
1, seule la distance focale F peut être diminuée. Mais la réduction de la focale peut
entraîner une dégradation du diagramme de rayonnement (déformation, perte de gain,
dépointage parasite). Ainsi, la longueur L
2 du réflecteur est habituellement bien supérieure à la longueur L
1 du réseau.
[0030] Le principe de l'invention est alors de créer un décalage des positions des éléments
rayonnants S
1, S
2, ..., S
N du réseau 1 afin de réduire la longueur L
2 du réflecteur. Ce décalage se fait le long de la ligne focale D du réflecteur 2.
[0031] Selon un premier aspect de l'invention, un ajustement mécanique présenté sous une
forme simplifiée sur les figures 2A et 2B, est proposé. Ensuite, un ajustement électrique
est décrit plus précisément selon un autre aspect de l'invention, présenté sur les
figures 3A et 3B.
[0032] Soit N le nombre d'éléments rayonnants actifs nécessaires pour l'obtention des caractéristiques
radioélectriques désirées (ouverture du faisceau, gain, plage de dépointage, etc.).
Typiquement, pour un réseau de longueur L
1, N est au moins égal à L
1.(1+sin)¦θ
M¦)/λ, où θ
M est l'angle maximal de dépointage du faisceau et λ la longueur d'onde de travail.
[0033] Selon le premier mode de réalisation de l'invention, des moyens mécaniques permettent
de déplacer physiquement le réseau de N éléments actifs le long de la ligne focale
D. Ce déplacement se fait du côté opposé à la direction de pointage du faisceau, d'une
distance d. Il apparaît alors que la dimension nécessaire du réflecteur pour intercepter
le faisceau réfléchi d'un angle θ
M maximum n'est plus que

au-delà de la zone centrale de longueur L
1, au lieu de F.tan(θ
M) initial. Il en est de même, de façon symétrique sur le réflecteur, quand le faisceau
est dépointé de -θ
M et que le réseau est déplacé mécaniquement dans l'autre direction.
[0034] Ainsi, à partir d'un déplacement du réseau de longueur L
1 sur ± d le long de la droite D, la dimension du réflecteur peut être réduite à L
2 = L
1 + 2F.tan(θ
M) - 2d.
[0035] Un encombrement global minimum de l'antenne est trouvé quand, pour un dépointage
du faisceau sur une plage angulaire ±θ
M, le réseau linéaire de longueur L
1 peut être déplacé sur

[0036] L'encombrement global L
3 du réseau linéaire en mouvement est alors égal à la longueur L
2 utile du réflecteur, soit :

[0037] Dans ce dernier cas, un réflecteur cylindro-parabolique de longueur L
2 = L
1 + F.tan(θ
M) peut interagir avec un réseau linéaire de longueur L
1 constitué de N éléments rayonnants actifs. Ce réseau est alors déplacé autour de
sa position centrale, le long de la ligne focal, sur ± 1/2 F.tan(θ
M), par exemple à partir d'un mécanisme mettant en oeuvre une crémaillère 5 d'axe confondu
avec la droite D. Cette crémaillère 5 est, dans l'exemple décrit, engrenée à un pignon
6 dont la rotation est gérée par un module de commande 4 en fonction de la valeur
de l'angle de dépointage θ, comme le montrent les figures 2a et 2b.
[0038] Cependant, comme l'invention s'applique à une antenne à balayage électronique, le
mouvement mécanique le long de la ligne focale peut être avantageusement remplacé
par l'utilisation de K éléments supplémentaires S
N+1, ..., S
N+K, fixes pour le réseau linéaire.
[0039] Ainsi, en reprenant le principe développé précédemment, la longueur totale L
3 du réseau linéaire peut être choisie de sorte qu'elle soit sensiblement égale à :

[0040] Le réseau comporte alors un nombre d'éléments N+K plus important que dans le cas
précédent employant une solution mécanique, avec approximativement K = N.L
2/L
1
[0041] Dans un tel réseau, pour obtenir un comportement semblable à l'antenne de départ,
N éléments rayonnants actifs contigus choisis parmi les N+K sont utilisés pour un
dépointage de faisceau donné, en fonction de la zone à intercepter sur le réflecteur.
[0042] Pour un faisceau dépointé à -θ
M, les éléments rayonnants actifs choisis sont les N éléments supérieurs S
1, ..., S
N positionnés du côté opposé au faisceau dépointé, comme le montre la figure 3A. Pour
un faisceau dépointé à +θ
M, les éléments actifs sont les N éléments inférieurs S
K+1, ..., S
N+K situés de l'autre côté, comme le montre la figure 3B.
[0043] Pour des dépointages intermédiaires du faisceau, deux modes de décalage peuvent être
envisagés :
- un mode de décalage "discontinu" dans lequel les éléments actifs sont choisis selon
l'une ou l'autre des deux configurations précédentes, en fonction du signe de l'angle
de dépointage, et
- un mode de décalage "continu" dans lequel les éléments actifs occupent des positions
intermédiaires variables en fonction de l'angle d'incidence θ. Ainsi, pour le faisceau
non dépointé (θ = 0), les éléments actifs seront par exemple N éléments centraux.
[0044] Dans la configuration préférée d'un décalage continu, le choix des éléments actifs
est effectué à partir de systèmes de commutation passifs (commutateurs électroniques
et/ou électromécaniques) C
1, C
2, ..., C
N+K. Cette commutation peut être avantageusement gérée par la commande de balayage électronique
3, en même temps que le déphasage entre les éléments.
[0045] Lorsque le faisceau est dépointé d'un angle -θ à partir de l'incidence normale, le
système de commutation rend actifs des éléments S
i, S
i+1, .., S
j de la partie supérieure du réseau, les indices i et j étant des entiers naturels
non nuls avec i<j, et fixés par les conditions suivantes :
- i vaut sensiblement la partie entière du terme

- j vaut sensiblement la partie entière de i + N
[0046] Dans un même temps, le système de commutation rend inactifs les éléments S
i+N, S
i+N+1, ..., S
N+K de la partie inférieure du réseau.
[0047] Par ailleurs, pour infléchir le front d'onde d'un angle -θ, un organe déphaseur O
u induit un retard sur le signal émis ou reçu par un élément actif S
u du réseau (avec i < u < i+N-1), sensiblement équivalent à τ
u = [(u-i)/(N-1)] [sin(θ) L
1/c] où c est la vitesse de propagation de l'onde électromagnétique.
[0048] Lorsque le faisceau est dépointé d'un angle +θ à partir de l'incidence normale, le
système de commutation rend actifs les éléments S
m, S
m+1 ..., S
p de la partie inférieure du réseau, les indices m et p étant des entiers naturels
non nuls avec m<p, et fixés par les conditions suivantes :
- p vaut sensiblement la partie entière du terme

- m vaut sensiblement la partie entière de p - N
[0049] Dans un même temps, le système de commutation rend inactifs les éléments S
1, S
2, ..., S
p-N de la partie supérieure du réseau.
[0050] Par ailleurs, pour infléchir le front d'onde d'un angle +θ, un organe déphaseur O
v induit un retard sur le signal émis ou reçu par un élément actif S
v du réseau (avec p-N+1 < v < p), sensiblement équivalent à τ
v = [(v-p+N-1)/(N-1)] [sin(θ) L
1/c]
[0051] Il apparaît que les variations des déphasages et des positions des éléments actifs
sont sensiblement linéaires en fonction respectivement du sinus et de la tangente
de l'angle θ. La commande de balayage électronique 3 peut alors établir une correspondance
entre les positions et les déphasages respectifs des N éléments rayonnants actifs
du réseau, à partir de la déviation θ du faisceau.
[0052] Réciproquement, on peut attribuer à chaque élément rayonnant un état actif ou inactif
en fonction des déphasages appliqués. Ce principe permet d'établir une correspondance
directe entre la position des éléments actifs et les déphasages associés, sans avoir
à prendre en considération la valeur de la déviation θ.
[0053] D'autres systèmes de commutation pour rendre actifs des éléments utiles et inactifs
des éléments inutiles, pourraient être envisagés. Par exemple, la commutation ON/OFF
des alimentations d'amplificateurs peut être employée à cet effet, dans le cas des
antennes actives où chaque élément rayonnant possède un amplificateur propre.
[0054] On pourrait envisager aussi une combinaison des deux types de moyens de décalage,
mécaniques et par commutation, pour modifier la position des éléments rayonnants actifs
du réseau.
[0055] On a décrit ci-avant une antenne dont le réflecteur est à profil parabolique. Cependant,
l'invention pourrait s'appliquer à une antenne de réflecteur cylindrique à section
elliptique ou hyperbolique suivant les nécessités de l'application. Elle pourrait,
par exemple, s'appliquer à une antenne à réflecteur de Cassegrain.
[0056] La portée de l'invention ne se limite pas non plus à un réflecteur cylindrique de
section constante. En effet, le réflecteur pourrait être, par exemple, de forme globalement
conique. Dans ce cas, le décalage de la position des éléments actifs a lieu le long
d'une ligne focale qui n'est plus parallèle à une génératrice du cylindre.
[0057] On pourrait prévoir également un réflecteur parabolique de forme sensiblement torique.
Dans ce cas, les éléments actifs peuvent occuper des positions variables, selon l'invention,
en fonction de la déviation du faisceau, et disposées sur un arc de cercle.
[0058] L'invention décrite ci-dessus pourrait s'appliquer par exemple aux satellites de
télécommunication, aux radars, mais également à tout autre dispositif d'émission et/ou
réception de signaux électromagnétiques.
[0059] Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit,
mais s'étend à toute variante incluse dans le cadre des revendications ci-après.
1. Antenne électromagnétique du type comprenant un réflecteur (2) de forme générale
sensiblement cylindrique, coopérant avec une source (1) formée d'éléments rayonnants
(S1, S2, ..., SN) disposés sensiblement en ligne (D), chaque élément rayonnant (Si) étant associé
à un organe à retard (Oi), ainsi qu'à une voie d'excitation respective comprenant à la fois une liaison électromagnétique
et une entrée de commande de retard, de sorte que les retards (τ1, ..., τN) ainsi appliqués aux éléments rayonnants excités peuvent être choisis pour obtenir
un faisceau d'antenne susceptible, par balayage électronique (3), d'être dévié entre
deux limites de dépointage (θM,-θM),
caractérisée en ce que ladite source (1) comprend des moyens pour faire glisser
la position des éléments rayonnants excités le long de ladite ligne (D), en fonction
de la déviation (θ) définie par la commande de balayage électronique (3).
2. Antenne selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits moyens sont aptes
à faire glisser la position des éléments rayonnants excités le long de ladite ligne
(D), du côté opposé à la déviation (θ) du faisceau, vue sur le réflecteur (2).
3. Antenne selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que la source (1)
comprend en outre une entrée pour la commande de balayage électronique (3) de manière
à piloter la déviation (θ) du faisceau d'antenne.
4. Antenne selon la revendication 3, caractérisée en ce que lesdits moyens et la commande
de balayage électronique (3) sont aptes à coopérer ensemble pour établir une correspondance
entre la position des éléments rayonnants excités le long de ladite ligne (D) et la
déviation du faisceau (θ).
5. Antenne selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que lesdits
moyens sont aptes à faire glisser la position des éléments rayonnants excités au moins
à partir d'un seuil de déviation (θ).
6. Antenne selon l'une des revendication précédentes, caractérisée en ce que lesdits
moyens sont aptes à faire glisser la position des éléments rayonnants excités (S1, S2, ..., SN) sur une distance de la ligne (D) sensiblement proportionnelle à la tangente de la
déviation (θ).
7. Antenne selon la revendication 6, caractérisée en ce que lesdits moyens sont aptes
à faire glisser les éléments rayonnants excités (S1, S2, ..., SN) sur une plage d'excursion (F.tanθ) sensiblement équivalente à la moitié de l'amplitude
de dépointage entre les deux limites (θM,-θM).
8. Antenne selon la revendication 9, caractérisée en ce que le réflecteur est de longueur
(L2) sensiblement équivalente à la largeur (L1) du faisceau d'antenne augmentée de ladite plage (F.tanθ).
10. Antenne selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la ligne
(D) coïncide sensiblement avec une ligne focale du réflecteur (2).
11. Antenne selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la base
du réflecteur cylindrique (2) est sensiblement une parabole.
12. Antenne selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la ligne
(D) est sensiblement droite.
13. Antenne selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la ligne
(D) est sensiblement parallèle à la génératrice du réflecteur cylindrique (2).
14. Antenne selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la source
(1) comprend des éléments rayonnants (S1, S2, ..., SN) mobiles en translation le long de la ligne (D), avec leurs voies d'accès, et des
moyens mécaniques (4,5,6) pour commander la translation de ces éléments rayonnants
(S1, S2, ..., SN).
15. Antenne selon la revendication 10, caractérisée en ce que les moyens mécaniques comprennent
une crémaillère (5) solidaire d'une barrette (1) portant les éléments rayonnants,
un pignon (6) engrené à la crémaillère (5) et un module de commande (4) propre à piloter
un mouvement de rotation du pignon (6) en fonction de la déviation (θ) du faisceau.
16. Antenne selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la source
(1) comprend des moyens de commutation (C1, C2, ..., CN+K) pour définir un sous-ensemble glissant d'éléments rayonnants actifs (Si+1, ..., Si+N), parmi tous les éléments rayonnants (S1, ..., SN+K), tandis que la correspondance entre les voies d'excitation et les éléments rayonnants
(S1, ..., SN+K) est modifiable pour accompagner ledit sous-ensemble glissant d'éléments rayonnants
actifs (Si+1, ..., Si+N).
17. Antenne selon la revendication 16, caractérisée en ce que lesdits moyens de commutation
comportent au moins deux commutateurs électroniques et/ou électromécaniques (C1, ..., CN+K) pour connecter ou déconnecter en fonction de la déviation du faisceau (θ), au moins
une partie des éléments rayonnants (S1, ..., SN, SK+1, ..., SK+N) à leur liaison électromagnétique associée.
18. Antenne selon l'une des revendications 16 et 17, caractérisée en ce que les moyens
de commutation comportent un ensemble de commutateurs (C1, ..., CN+K) associés chacun à la liaison électromagnétique d'une voie d'excitation, pour faire
glisser de façon continue les positions respectives des éléments rayonnants actifs
(Si+1, ..., Si+N) en fonction de la déviation du faisceau (θ).