[0001] La présente invention concerne les connecteurs électriques verrouillables par poussée
et déverrouillables par traction sur une bague de verrouillage de l'un des éléments
du connecteur. On connaît de nombreux connecteurs électriques de ce type, qui ont
l'avantage de pouvoir être accouplés et désaccouplés par un simple mouvement linéaire.
[0002] En particulier, le document FR-A-2 690 569 décrit un tel connecteur électrique comprenant
:
- une embase ayant un corps présentant une jupe tubulaire avant dans laquelle est retenue
au moins une bille déplaçable radialement entre une position externe où elle est en
saillie par rapport à la paroi externe de la jupe et affleure l'intérieur et une position
interne où elle est en saillie par rapport à la paroi interne de la jupe et affleure
l'extérieur, et
- une fiche ayant :
- un corps insérable dans la jupe et ayant au moins une empreinte de réception de la
bille, le corps de fiche interdisant la venue de la bille en position interne, sauf
lorsqu'il est complètement inséré dans la jupe et présente alors son empreinte en
face de la bille,
- une bague de verrouillage déplaçable axialement sur le corps vers une position avant
de butée, vers laquelle elle est repoussée par des moyens élastiques et à partir de
cette position avant de butée,
- une bague chasse-bille interposée radialement entre le corps de fiche et la bague
de verrouillage, présentant un clavetage coulissant avec la bague de verrouillage,
déplaçable axialement par rapport à la bague de verrouillage vers une position avant
vers laquelle elle est repoussée par des moyens élastiques et à partir de cette position
avant contre l'action desdits moyens élastiques, ladite bague chasse-bille ayant un
diamètre interne tel qu'elle maintient la bille en position interne lorsqu'elle la
recouvre.
[0003] Les termes "embase" et "fiche" sont utilisés pour des raisons de commodité. Ils n'impliquent
en rien que l'embase soit fixée de façon permanente, bien qu'en général elle appartienne
à un appareillage fixe alors que la fiche est raccordée à un câble.
[0004] L'un des modes de réalisation décrits dans le document déjà cité permet d'accoupler
le connecteur en tenant la fiche soit par le corps, soit par la bague de verrouillage,
ce qui facilite l'insertion. Mais il utilise pour cela deux encliquetages qui viennent
alternativement en prise lors des opérations d'insertion. A un instant donné, lors
de l'insertion, aucun des deux encliquetages n'est engagé, ce qui crée une incertitude.
Dans la plupart des cas elle est sans inconvénient mais on souhaite l'exclure pour
les applications qui exigent une grande sécurité.
[0005] La présente invention vise notamment à fournir un connecteur électrique du type décrit
ci-dessus, conservant tous les avantages que l'on peut en obtenir mais sans présenter
ses inconvénients.
[0006] Dans ce but, l'invention propose notamment un connecteur électrique suivant la revendication
1.
[0007] Pour réduire le diamètre du connecteur, les moyens élastiques peuvent être constitués
par des ressorts à pincettes, ayant des branches courbes de façon à pouvoir placer
ces ressorts dans un espace annulaire étroit à l'intérieur de la bague de verrouillage.
[0008] Pour en faciliter la réalisation, la bague chasse-bille peut être constituée en plusieurs
parties assemblées, ainsi que le manchon.
[0009] Les caractéristiques ci-dessus ainsi que d'autres apparaîtront mieux à la lecture
de la description qui suit d'un mode particulier de réalisation, donné à titre d'exemple
non limitatif. La description se réfère aux dessins qui l'accompagnent, dans lesquels
:
- la figure 1 montre un connecteur suivant un mode particulier de réalisation de l'invention,
à l'état découplé, en coupe suivant un plan passant par l'axe ;
- la figure 2 est une vue de détail à grande échelle montrant les éléments du connecteur
dans la position qu'ils occupent lorsque la bague chasse-bille vient en contact avec
la bille ;
- la figure 3 est une vue de détail montrant la disposition prise par les différents
éléments lorsque le corps de la fiche a avancé par rapport à la position montrée en
figure 2 ;
- la figure 4, similaire à la figure 1, montre le connecteur en position verrouillée
;
- les figures 5 et 6 montrent un ressort à pincettes. Le connecteur représenté en figure
1 est constitué d'une embase A et d'une fiche B.
[0010] L'embase A comporte un corps 1 dont la partie avant est constituée par une jupe annulaire
2 ayant une forme de révolution. Dans le corps est immobilisé un isolant 40 percé
de passages 42 de réception de bornes de contact 44. L'arrière du corps contient un
passe-fils 46 dans lequel sont ménagés des trous de passage pour des conducteurs reliés
aux bornes 44.
[0011] Dans la jupe 2 sont ménagés des trous radiaux dans lesquels sont emprisonnées des
billes 3, par exemple au nombre de trois régulièrement réparties dans le sens circonférentiel.
Un sertissage, non représenté, n'autorise les billes qu'à se déplacer entre une position
interne dans le sens radial, représentée en figure 1, et une position externe dans
le sens radial, représentée en figures 3 et 4.
[0012] La fiche B comporte également un corps 4 qui contient également un isolant 48 retenu
en place par une plaquette 50 et un passe-fils 52, portant des bornes mâles. La partie
avant de ce corps est également tubulaire et de révolution. Elle est prévue pour s'engager
avec un faible jeu dans la jupe 2.
[0013] Dans la paroi externe du corps de fiche 4 est ménagée une gorge annulaire 5 à un
emplacement tel qu'elle soit en face des billes 3 lorsque le connecteur est dans une
position de plein engagement (figure 4).
[0014] Le corps de fiche 5 présente une collerette 10 d'appui sur un épaulement interne
d'une bague de verrouillage 6. La collerette 10 limite ainsi le déplacement de la
bague de verrouillage 6 vers l'avant par rapport au corps de fiche 4. Le déplacement
vers l'arrière de la bague est limité par des moyens qui seront décrits plus loin.
[0015] Dans l'intervalle radial entre le corps de fiche 4 et la bague de verrouillage 6
est disposée une bague chasse-bille 7. La bague chasse-bille 7 est immobilisée en
rotation par rapport à la bague de verrouillage 6 par des moyens de clavetage coulissant,
comportant par exemple des rainures longitudinales 17, ménagées sur la face interne
de la bague de verrouillage, et des clavettes 18 et 20 appartenant à la bague chasse-bille,
qui s'engagent dans les rainures. Le déplacement vers l'avant de la bague chasse-bille
7, par rapport à la bague de verrouillage 6, est limité par son appui contre une butée
22 qui peut être constituée par un circlip emprisonné dans une gorge circonférentielle
de la bague de verrouillage.
[0016] La bague chasse-bille est complétée par une douille de guidage 19 montée à frottement
doux sur elle et également munie de clavettes 20. Des moyens élastiques tendent à
repousser la bague chasse-bille 7 vers la butée 22 et la bague de verrouillage 6 vers
sa postion d'appui contre la collerette 10.
[0017] Les moyens élastiques comportent un manchon qui a également pour rôle d'immobiliser
la bague de verrouillage en rotation aussi longtemps que le connecteur n'est pas verrouillé
et de la libérer ensuite pour fournir une indication tactile du verrouillage.
[0018] Le manchon 24 est monté sur le corps 4 et présente avec lui un clavetage coulissant,
constitué par exemple par une ou des rainures internes du manchon et une ou des clavettes
26 montées sur le corps. Un premier ressort 28, représenté sur la figure 1 par une
flèche double, est interposé entre la collerette 10 et le manchon. Il tend à repousser
le manchon vers l'avant. Un second ressort, schématisé par une flèche double 30, tend
à écarter l'un de l'autre le manchon 24 et la bague chasse-bille 7. Dans le cas illustré
sur les figures, la bague chasse-bille 7 est en plusieurs pièces. Elle comprend une
bague proprement dite 7, à laquelle est fixée la clavette 18, et une douille 34 montée
à frottement doux sur la bague proprement dite 7, munie de la clavette ou des clavettes
20.
[0019] Les ressorts 28 et 30 sont avantageusement des ressorts à pincettes de forme courbe,
pouvant par exemple avoir l'aspect montré en figures 5 et 6. La courbure des branches
(figure 5) correspond sensiblement au rayon moyen de l'espace annulaire dans lequel
il se loge. A l'état de repos, les ressorts peuvent avoir une forme du genre montré
en traits pleins sur la figure 6. Lorsqu'ils sont soumis à une force, ils prennent
une forme du genre montré en tirets sur cette figure 6. Etant donné qu'ils sont montés
entre des éléments solidaires en rotation, ils peuvent comporter des becs d'ancrage
dans les éléments qu'ils séparent.
[0020] Lorsque le manchon 24 et la bague chasse-bille proprement dite 7 sont en appui mutuel
(figures 1, 2 et 3), ils présentent un encliquetage qui leur interdit de tourner l'un
par rapport à l'autre. Dans le cas illustré, cet encliquetage est constitué par deux
jeux de dents ou de saillies, l'un ménagé sur la tranche arrière de la bague chasse-bille
7, l'autre au fond d'une cavité annulaire ménagée dans le manchon et destinée à recevoir
l'extrémité arrière de la bague chasse-bille. Le ressort 30 est interposé entre la
bague chasse-bille 7 et la douille 19 qui le maintient au contact avec le manchon
24.
[0021] La bague chasse-bille peut être en deux pièces, l'une portant les clavettes 18 et
s'encliquetant sur le manchon, l'autre réduite à un anneau 34 d'appui sur les billes
3.
[0022] Les différents éléments qui viennent d'être décrits sont dimensionnés de façon que
le fonctionnement soit le suivant.
[0023] Pour accoupler la fiche et l'embase à partir de la position où elles sont montrées
en figure 1, il suffit de pousser la fiche B soit par le corps de fiche 4, soit par
la bague 6 qui s'appuie alors sur la collerette 10.
[0024] La disposition relative des composants de la fiche reste la même jusqu'à ce que la
bague chasse-bille vienne dans la position d'appui contre les billes 3 montrée en
figure 2. La bague de verrouillage 6 est toujours immobilisée en rotation, étant donné
son clavetage coulissant avec la bague chasse-bille 7, elle-même encliquetée sur le
manchon 24, lui-même claveté sur le corps. Des moyens de détrompage, non représentés,
sont généralement prévus sur le corps de fiche et le corps d'embase pour n'autoriser
l'introduction de la fiche que dans l'orientation convenable.
[0025] Lorsqu'on continue à pousser vers l'avant la bague de verrouillage 6, qui entraîne
le corps de fiche 4, la bague chasse-bille 7 recule dans le sens axial, puisque les
billes ne peuvent pas s'enfoncer radialement (figure 3). La bague de verrouillage
6 reste immobilisée en rotation.
[0026] Il en est de même si on exerce l'effort d'insertion sur le corps de fiche au lieu
de l'exercer sur la bague de verrouillage, si ce n'est que la bague de verrouillage
peut alors reculer en même temps que la bague chasse-bille.
[0027] Lorsque le corps de fiche 4 a suffisamment avancé pour que les billes soient en face
des empreintes 5, les billes s'effacent vers l'intérieur sous la poussée de la bague
chasse-bille 7, sur laquelle s'exerce la pression du ressort 28, transmise par le
manchon 24. Le manchon est dimensionné pour que son avance soit limitée par sa venue
en butée contre la butée 22 solidaire de la bague de verrouillage 6, elle même bloquée
par la collerette 10 (figure 4). Le ressort 30, plus faible que le ressort 28, prend
alors le relais et projette en avant la bague chasse-bille 7 qui se désolidarise en
rotation du manchon. La bague chasse-bille 7 est alors de nouveau en appui contre
la butée 22. Les billes ne peuvent pas s'échapper, même en cas de traction exercée
sur le corps de fiche. La bague de verrouillage est libre en rotation et fournit une
confirmation de l'état verrouillé.
[0028] Le déverrouillage s'effectue en tirant la bague de verrouillage 6 vers l'arrière.
La bague de verrouillage entraîne la bague chasse-bille qui libère les billes. La
bague de verrouillage ne peut reculer par rapport au corps que jusqu'à ce qu'elle
amène en butée le manchon 24 contre la collerette 10. Une fois la fiche dégagée, il
suffit de lâcher la bague de verrouillage pour que les éléments de la fiche revienne
dans la position montrée en figure 1.
[0029] La bague de verrouillage est alors de nouveau immobilisée en rotation par rapport
au corps.
[0030] La disposition qui vient d'être décrite permet de remplir les mêmes fonctions que
celles de connecteurs antérieurs plus complexes et plus encombrants. La projection
de la bague de verrouillage vers l'avant par un ressort garantit un verrouillage franc.
A aucun moment il n'y a une incertitude quant à l'encliquetage de la bague de verrouillage.
1. Connecteur électrique comprenant :
- une embase A ayant un corps (1) présentant une jupe tubulaire avant (2) dans laquelle
est retenue au moins une bille déplaçable radialement entre une position externe où
elle est en saillie par rapport à la paroi externe de la jupe et affleure l'intérieur
et une position interne où elle est en saillie par rapport à la paroi interne de la
jupe et affleure l'extérieur, et
- une fiche ayant :
- un corps (4) insérable dans la jupe et ayant au moins une empreinte de réception
de la bille, le corps de fiche interdisant la venue de la bille en position interne
sauf lorsqu'il est complètement inséré dans la jupe et présente alors son empreinte
(5) en face de la bille,
- une bague de verrouillage (6) déplaçable axialement sur le corps vers une position
avant de butée, vers laquelle elle est repoussée par des moyens élastiques et à partir
de cette position avant de butée,
- une bague chasse-bille (7) interposée radialement entre le corps de fiche et la
bague de verrouillage, présentant un clavetage coulissant avec la bague de verrouillage,
déplaçable axialement par rapport à la bague de verrouillage vers une position avant
vers laquelle elle est repoussée par des moyens élastiques et à partir de cette position
avant contre l'action desdits moyens élastiques, ladite bague chasse-bille ayant un
diamètre interne tel qu'elle maintienne la bille en position interne lorsqu'elle la
recouvre,
caractérisé en ce que lesdits moyens élastiques comprennent :
- un manchon (24) présentant un clavetage coulissant avec le corps de fiche (4),
- un premier moyen élastique (28) interposé entre le corps de fiche (4) et le manchon
(24) et repoussant ledit manchon vers l'avant, vers une position d'encliquetage avec
la bague chasse-bille (7),
- un second moyen élastique (30) interposé entre le manchon (24) et la bague chasse-bille
(7) et tendant à écarter le manchon de la position d'encliquetage, la force exercée
par le premier moyen (28) étant supérieure à celle exercée par le second (30).
2. Connecteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens élastiques sont
constitués par des ressorts à pincettes, ayant des branches de courbure telle que
les ressorts occupent un espace annulaire étroit à l'intérieur de la bague de verrouillage.
3. Connecteur selon la revendication 2, caractérisé en ce que le second moyen élastique
(30) est placé entre
- ladite bague chasse-bille et
- une douille (19) clavetée coulissante sur la bague de verrouillage (6) et maintenue
en appui contre le manchon par lesdits moyens élastiques (28,30).
4. Connecteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que le second moyen élastique
comporte des becs terminaux d'ancrage sur la douille et la bague chasse-bille.
5. Connecteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que la bague chasse-bille est en deux pièces, l'une portant des clavettes (18 de clavetage
sur la bague de verrouillage et s'encliquetant sur le manchon, l'autre réduite à un
anneau (34) d'appui sur les billes (3).
6. Connecteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que l'encliquetage est constitué par deux jeux de dents ou de saillies, l'un ménagé
sur la tranche arrière de la bague chasse-bille (7), l'autre au fond d'une cavité
annulaire ménagée dans le manchon et destinée à recevoir l'extrémité arrière de la
bague chasse-bille.